Notes
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[*]
CEPN, université Paris 13. Courriel : gosse@univ-paris13.fr
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[**]
CREG, université de Grenoble. Courriel : cyriac.guillaumin@upmf-grenoble.fr
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[1]
L’endettement serait facilité par un excès de liquidité créé par une politique de taux d’intérêt très bas (Lane, 2001 ; Bracke et Fidora, 2008).
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[2]
Dans les faits, certains pays, comme les États-Unis, semblent ne subir aucune contrainte sur leurs déséquilibres courants. Ceci est sans doute dû au statut de monnaie internationale du dollar américain. Dans le cas de la zone euro, la devise européenne n’a pas encore le même statut, que ce soit sur le plan commercial, financier ou monétaire, bien que sa part dans les échanges ne cesse d’augmenter depuis plusieurs années. Se reporter, par exemple, à Plihon et Guillaumin (2008).
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[3]
L’existence de déséquilibres courants au sein de l’Union économique et monétaire européenne (UEM) s’explique par des écarts conjoncturels, compte tenu de l’hétérogénéité de la zone euro. Dès lors, la convergence des économies, conséquence de l’adhésion à l’union monétaire, pourrait résorber les déséquilibres courants.
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[4]
Si la création de l’euro a permis de supprimer la contrainte extérieure pour chaque pays de la zone, cette contrainte existe désormais au niveau de la zone elle-même. Dès lors, la question des ajustements concerne aussi bien les pays en excédents que ceux en déficits.
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[5]
La mesure utilisée s’effectue à partir du PIB à parité du pouvoir d’achat (PPA).
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[6]
Le taux d’ouverture se définit comme la demi-somme des exportations et des importations rapportée au PIB.
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[7]
Pour une présentation plus détaillée de la construction de la balance courante de la zone euro, se reporter, par exemple, à Paul (2002).
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[8]
Les désaisonnalisations ont été effectuées à l’aide de la méthode Census X-12.
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[9]
Si un nombre de retards sélectionné trop faible peut entraîner des difficultés tant d’un point de vue théorique qu’empirique (les résidus estimés peuvent ne pas être des bruits blancs), un nombre trop élevé de retards n’entraîne aucun problème (Gonzalo, 1994). Nous avons donc opté pour un nombre de 6 retards.
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[10]
Le choix du même nombre de retards pour l’ensemble des pays étudiés permet de rendre cohérentes les estimations de chacun des processus ainsi que le calcul des coefficients de corrélation. Cette approche est également adoptée par Allegret et Sand-Zantman (2007) ainsi que par Gimet (2007). Le détail des tests de cointégration ainsi que des critères d’information est disponible auprès des auteurs sur simple demande.
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[11]
Plusieurs statistiques de tests ont été calculées afin d’apprécier la qualité des estimations. Les principales hypothèses sur les résidus (normalité, absence d’auto-corrélation) sont satisfaites. L’ensemble de ces tests est disponible auprès des auteurs sur simple demande.
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[12]
L’ensemble des estimations est effectué avec le logiciel Rats en adaptant la méthodologie de Galí (1992) car elle permet de poser à la fois des restrictions contemporaines et de long terme.
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[13]
Nous calculons les bandes d’erreurs à partir de la méthode de Monte-Carlo avec 2 500 simulations. Nous retenons un intervalle de confiance d’un écart type autour de la moyenne, soit un intervalle de confiance de 68%.
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[14]
L’analyse des fonctions de réponse des variables domestiques aux chocs domestiques est disponible auprès des auteurs sur simple demande.
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[15]
Hormis le Royaume-Uni et les Pays-Bas, les pays européens ont une dépendance énergétique, notamment pétrolière, assez forte. Ainsi, la part de la consommation de produits pétroliers dans la consommation totale d’énergie s’établissait, en 2006, autour de 50% pour l’Espagne et le Portugal, de 35% pour l’Allemagne et la France et entre 35% et 40% pour le Royaume-Uni et les Pays-Bas (International Energy Agency, 2009).
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[16]
Par définition, un choc pétrolier est un choc réel (par opposition à un choc nominal). D’un point de vue théorique, les changes fixes sont mieux à même de protéger les économies contre les chocs nominaux alors que les changes flottants seraient plus appropriés en cas de chocs réels (Calvo et Mishkin, 2003). Confronté à un choc nominal, un taux de change fixe joue un rôle stabilisateur puisqu’il impose une discipline monétaire ; à l’opposé, un taux de change flottant aurait tendance à transmettre la perturbation à la sphère réelle (Clarida et Galí, 1994), augmentant ainsi la volatilité de l’économie.
-
[17]
En effet, comme le montrent Christiano et alii (1996), une politique monétaire restrictive aux États-Unis provoque un ralentissement de la croissance économique américaine. Par ailleurs, même si King et Watson (1996) montrent qu’il peut exister des différences au niveau des conclusions d’une telle politique économique sur la croissance économique selon le modèle théorique sur lequel repose l’étude, la plupart des études confirme la démonstration de Christiano et alii (1996). Se reporter, par exemple, à Mertens (2010) pour une revue de la littérature.
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[18]
Voir, par exemple, Mishkin (2001) ou Baier et alii (2004).
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[19]
L’effet est significatif et positif après 1, 4, 6, 7, 8, 9 et 10 trimestres.
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[20]
Se reporter, par exemple, à Cartapanis (2005), Arghyrou et Chortareas (2008) ou Plihon et Guillaumin (2008).
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[21]
Cette appréciation a également été le résultat d’un lien fixe (de jure ou de facto) entre la plupart des monnaies asiatiques, notamment le yuan chinois, vis-à-vis du dollar (Reinhart et Rogoff, 2004 ; Ilzetzki et alii, 2009).
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[22]
Cette stratégie a, par ailleurs, encouragé la sous-évaluation de la plupart des devises asiatiques dont, notamment, le yuan (Artus, 2008).
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[23]
La livre sterling ne fut intégrée au mécanisme de change du SME que tardivement (à partir d’octobre 1990) et temporairement (jusqu’en septembre 1992).
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[24]
L’étude de l’impact des chocs domestiques sur les variables domestiques est disponible auprès des auteurs sur simple demande.
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[25]
D’autres auteurs, comme Allégret et Sand-Zantman (2007) ou Gimet (2007), qui travaillent également sur des pays émergents, ceux du Mercosur en particulier, privilégient aussi un taux de change nominal ou réel bilatéral. Préférant tenir compte de la géographie et de la composition du commerce extérieur de chacune des économies européennes étudiées, nous optons pour une mesure effective réelle du taux de change.
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[1]
Le détail de ces tests ainsi que des tests avec rupture(s) peut être obtenu auprès des auteurs sur simple demande. Des tests avec rupture(s) structurelle(s) ont été menés suivant les méthodologies de Perron (1989) et Zivot et Andrews (1992) pour les séries avec une seule rupture et Lumsdaine et Papell (1997) pour les séries avec deux ruptures (comme c’est le cas du prix du pétrole). Les variables étudiées apparaissent également non stationnaires malgré la présence de rupture(s).
1 Durant la dernière décennie, l’économie mondiale a subi d’importantes secousses : un choc pétrolier, l’accumulation de déséquilibres mondiaux, deux chocs financiers ainsi que des politiques monétaires très accommodantes. Quelques chiffres permettent de prendre la mesure de l’ampleur de ces chocs. Premièrement, entre 2003 et 2008, le prix du pétrole a été multiplié par quatre, soit une variation similaire à celle du premier choc pétrolier. Deuxièmement, au cours des années 2000, les États-Unis ont bénéficié d’un transfert massif d’épargne, qui s’est élevé à 5 700 milliards de dollars. Ceci représente un déséquilibre courant annuel de 1,25% du PIB mondial. Troisièmement, au cours de la dernière décennie, le monde a connu deux crises boursières, qui se sont manifestées par des chutes spectaculaires de l’indice boursier SP500 des 500 sociétés cotées sur les bourses américaines établi par Standard&Poor’s, de 40% entre 2002 et 2004 et de 50% entre 2007 et 2009. Quatrièmement, les taux d’intérêt ont été particulièrement bas, avec un taux américain inférieur à 2% entre 2002 et 2004 et proche de 0% depuis 2009.
2 En principe, la zone euro devrait être peu sensible aux chocs externes car sa taille et son intégration croissante sont censées amoindrir l’influence de l’étranger. Ainsi, malgré l’ampleur des chocs externes, la balance courante de la zone euro est restée proche de l’équilibre depuis 1998, oscillant entre -1,3% et +1,0% du PIB. Ce constat semble indiquer que la zone euro a été faiblement touchée par ces chocs. Toutefois, cela pourrait être une illusion pour deux raisons. Tout d’abord, la balance courante de la zone euro est le résultat de l’agrégation des balances des pays membres. L’équilibre apparent dissimule d’importantes hétérogénéités, avec des excédents en Allemagne et aux Pays-Bas et des déficits considérables au Portugal et en Espagne. D’autre part, le niveau de la balance courante dépend de l’effet conjugué des variations du taux de change et du différentiel de croissance. Or, depuis 2000, on observe conjointement une appréciation de 30% du taux de change réel de l’euro et une croissance plus faible en Europe que dans le reste du monde. Au final, l’équilibre courant de la zone euro pourrait être le résultat de ces deux effets contradictoires des chocs externes : un impact négatif de l’appréciation du taux de change et un effet positif de la baisse du différentiel de croissance.
3 Un grand nombre d’études théoriques et empiriques ont analysé les causes, les conséquences ainsi que les mécanismes d’ajustements possibles de ces déséquilibres courants. La question des déséquilibres courants de la zone euro a toutefois été moins étudiée. Mis à part Blanchard (2007), Blanchard et Giavazzi (2002) ou Arghyrou et Chortareas (2008), peu d’études se sont intéressées à l’impact des chocs externes sur la balance courante de la zone euro, à leur propagation au sein même de la zone et aux moyens d’ajustement dont disposent la zone, et les pays la composant, pour revenir à des niveaux « soutenables » de balances courantes.
4 L’objectif de cet article est double. Il s’agit : (i) de déterminer dans quelle mesure la zone euro a été affectée par les différents types de chocs externes que l’économie mondiale a connus ses dernières années et (ii) de mesurer l’hétérogénéité des réactions à ces chocs à l’intérieur de la zone euro, ainsi qu’au Royaume-Uni.
5 Pour mener cette étude, nous avons utilisé la méthodologie des modèles vectoriels auto-régressifs structurels (SVAR) avec contrainte d’exogénéité et restrictions contemporaines et de long terme pour analyser l’impact de quatre chocs externes sur trois variables domestiques : le différentiel de croissance, le taux de change effectif réel et la balance courante. Les résultats de nos estimations apportent un éclairage déterminant quant à l’impact sur l’Europe des chocs externes des années 2000, tels que l’augmentation du prix du pétrole, la baisse du taux des Fed Funds, l’augmentation de l’indice SP500 et l’accumulation de déséquilibres mondiaux.
6 L’analyse des fonctions de réponse révèle que ces quatre chocs ont impliqué une perte de croissance pour les pays de la zone euro. Par ailleurs, il apparaît que l’appréciation de l’euro dans les années 2000 a résulté, au moins en partie, de l’accumulation de déséquilibres mondiaux hors d’Europe, puisque parmi les quatre chocs, celui sur les déséquilibres mondiaux est le seul à avoir augmenté durablement le niveau du taux de change effectif réel.
7 L’observation des contributions à la variance nous a permis de noter que, dans la zone euro, les chocs externes sont à l’origine d’environ un tiers des variations du différentiel de croissance et du taux de change effectif réel, tandis qu’ils n’expliquent que 15% de celles de la balance courante. Au niveau de la zone euro prise dans son ensemble, il apparaît donc que l’ajustement des chocs externes passe essentiellement par des fluctuations du différentiel de croissance et du taux de change effectif réel et assez peu par des transferts internationaux d’épargne.
8 L’analyse des coefficients de corrélation des fonctions de réponse indique qu’au sein de la zone euro, les réactions sont très similaires en termes de croissance et de taux de change, mais qu’elles sont très différentes en ce qui concerne la balance courante. Ainsi, à la lumière de ces résultats, nous pouvons supposer qu’au niveau de la zone euro prise dans son ensemble, les chocs externes des années 2000 ont été ajustés par les variations du taux de change et une croissance moins dynamique que dans le reste du monde, tandis qu’à l’intérieur de la zone, les conséquences asymétriques de ces chocs étaient ajustées par des transferts d’épargne grandissants, donnant lieu à des déséquilibres courants intra-zone de plus en plus importants.
9 La question des déséquilibres courants au niveau mondial constitue l’une des plus grandes préoccupations de la macroéconomie internationale, avec une attention particulière portée au déficit courant des États-Unis (Obstfeld et Rogoff, 2004). Un grand nombre d’études théoriques et empiriques (Bachman, 1992 ; Lee et Chinn, 1998 ; Chinn et Prasad, 2003 ; Giuliodori, 2004 ; Chinn et Ito, 2007 ; Chinn et Jaewoo, 2009) ont analysé les causes, les conséquences ainsi que les mécanismes d’ajustements possibles de ces déséquilibres courants. D’après ces études, les déséquilibres courants auraient pour origine (i) un trop faible taux d’épargne, qui inciterait les pays à s’endetter pour consommer sans se soucier du remboursement [1] et (ii) les politiques économiques, y compris de change, menées par certains pays émergents, Chine en tête (Obstfeld et Rogoff, 2009). Par ailleurs, comme le montrent Chinn et Prasad (2003) ou Gruber et Kamin (2007), les déséquilibres courants s’expliquent également par les déterminants « classiques » identifiés par la théorie économique : le revenu par tête, le solde budgétaire, les écarts de taux de croissance, la démographie, etc. L’ajustement se produirait alors de plusieurs manières. D’une part, il s’effectue via le taux de change, même si l’existence d’un véritable système monétaire international fait défaut, ce qui favorise les stratégies de change non-coopératives permettant à certains pays émergents de sous-évaluer leur monnaie (Gruber et Kamin, 2007 ; Artus, 2008). D’autre part, l’ajustement peut avoir lieu via des politiques économiques visant à favoriser l’épargne dans les pays industrialisés, notamment les États-Unis, et à encourager la consommation dans les pays émergents.
10 La question des déséquilibres courants de la zone euro a toutefois été moins étudiée. Mis à part Blanchard (2007), Blanchard et Giavazzi (2002) ou Arghyrou et Chortareas (2008), peu d’études se sont intéressées à l’impact des chocs externes sur la balance courante de la zone euro, à leur propagation au sein même de la zone et aux moyens d’ajustement dont disposent la zone et les pays la composant pour revenir à des niveaux soutenables de balances courantes. Pourtant, cette question apparaît tout aussi intéressante, pour plusieurs raisons : (i) les États-Unis ne sont pas les seuls à accumuler des déficits courants ; (ii) un déficit courant doit, à long terme et en théorie, être résorbé [2] ; (iii) la situation au sein de la zone euro n’est pas identique dans tous les pays [3]. L’hétérogénéité de l’Union économique et monétaire (UEM) souvent démontrée (Giannone et Reichlin, 2006 ; Menguy, 2005 ; Jondeau et Sahuc, 2008) et qui, jusqu’à ces dernières années, n’a pas suscité un grand intérêt du point de vue des déséquilibres courants, devient aujourd’hui une question centrale, notamment en ce qui concerne les mécanismes d’ajustements qui doivent s’opérer. À moyen/long terme, il est normal d’observer des déséquilibres courants au sein d’un ensemble de pays hétérogènes. Les pays bénéficiant des plus forts taux de croissance – ou d’une plus grande préférence structurelle pour le présent – vont alors connaître des déficits courants à moyen terme. Par ailleurs, l’adhésion à une union monétaire devrait accélérer le processus de convergence et, ainsi, résorber en partie les déséquilibres courants (Guyon, 2008). C’est la question des mécanismes de retour à ce que l’on qualifie de bons niveaux des déficits courants qui est sujette à discussion [4].
11 Durant la dernière décennie, l’économie mondiale a subi d’importantes secousses : un choc pétrolier, l’accumulation de déséquilibres mondiaux, deux chocs financiers ainsi que des politiques monétaires très accommodantes. En principe, la zone euro devrait être peu sensible aux chocs externes car sa taille – environ 15% du PIB mondial [5] – et son intégration croissante sont censées amoindrir l’influence de l’étranger. Même si elle est davantage ouverte que les autres grandes zones économiques – avec un taux d’ouverture [6] de 18% contre, respectivement, 12% et 13% pour les États-Unis et le Japon – c’est plutôt par le canal financier que l’on attend l’essentiel de la transmission des chocs, comme l’ont montré, par exemple, Ehrmann et alii (2005). Malgré l’ampleur des chocs externes, la balance courante de la zone euro est restée proche de l’équilibre depuis 1998, oscillant entre -1,3% et +1,0% du PIB. Ce constat semble indiquer que la zone euro a été faiblement touchée par ces chocs. Toutefois, cela pourrait être une illusion pour deux raisons. Tout d’abord, la balance courante de la zone euro est le résultat de l’agrégation des balances des pays membres. L’équilibre apparent dissimule d’importants excédents en Allemagne et aux Pays-Bas et des déficits considérables au Portugal et en Espagne [7]. D’autre part, l’appréciation de 30% du taux de change réel de l’euro de 2000 à 2010 pourrait bien être le résultat de ces chocs. En effet, depuis quelques années, l’Europe supporte seule le poids des ajustements de change des déséquilibres de balances courantes des États-Unis, des pays d’Asie et des pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), ces derniers ayant indexé leurs devises sur le dollar (Cartapanis, 2009). Ainsi, cette perte de compétitivité-prix pourrait avoir été compensée par une croissance plus faible que dans le reste du monde, qui aurait permis à la zone euro de rester au voisinage de l’équilibre courant, en dépit de l’appréciation de l’euro.
12 L’objectif de cet article est double. Il s’agit : (i) de déterminer dans quelle mesure la zone euro a été affectée par les différents types de chocs externes que l’économie mondiale a connus ces dernières années et (ii) de mesurer l’hétérogénéité des réactions à ces chocs à l’intérieur de la zone euro, ainsi qu’au Royaume-Uni.
13 L’article s’organise de la façon suivante : la première partie présente le cadre méthodologique employé, la deuxième partie présente les résultats et la troisième partie conclut.
Spécification empirique
Une modélisation VAR structurel
14 L’objectif de l’article étant d’analyser l’influence des chocs externes, notamment sur la balance courante de la zone euro et des pays la composant, nous considérons le modèle vectoriel autorégressif (VAR) structurel (noté SVAR par la suite) avec hypothèse d’exogénéité :
?? (L) ? (L) ? ?y1 ? ??1 ?
?(L) Yt = ? t ? ?11 12 ? ?t2 ? = ? 2t ?
(n, n) (n, 1) (n, 1) ??21 (L) ?22 (L) ? ?yt ? ?? t ?
p ?? ? ? ? y1 ? ??1 ?
? ??11,i 12,i ? ? 2t?i ? = ? 2t ?
i=0??21,i?22,i???yt?i?? ??t?
15 où L désigne l’opérateur retard (?x, ?t, i ?0, Lixt =xt?i). Le vecteur ?t doit satisfaire les propriétés suivantes :
16 où I désigne la matrice identité.
17 Le vecteur y1t contient l’ensemble des variables externes, tandis que le vecteur yt2 englobe l’ensemble des variables domestiques, n désignant le nombre total de variables. ?1t est le vecteur des chocs structurels externes et ? t2 correspond au vecteur des chocs structurels domestiques. Ce modèle est estimé pour la zone euro et chaque pays la composant.
18 Le vecteur des variables externes est composé du prix réel du pétrole (rBrent), du taux d’intérêt à court terme américain (FedFunds), de l’indice boursier américain (SP500) et d’une variable de déséquilibres mondiaux (GI). Dès lors, le vecteur des chocs structurels externes se compose d’un choc pétrolier, d’un choc monétaire, d’un choc financier et d’un choc de déséquilibres mondiaux.
19 Le vecteur des variables domestiques contient le PIB relatif (y / y*), où y* est le PIB mondial, le taux de change effectif réel (reer) et la balance courante en pourcentage du PIB(ca / y). L’introduction du taux de change se justifie par la nature de cette variable, qui constitue un important canal de transmission d’un choc, quelle que soit son origine, comme le montrent Cushman et Zha (1997). Par ailleurs, contrairement à certaines études qui privilégient un taux de change nominal et qui, par conséquent, peuvent aboutir à des réactions plus prononcées de ce dernier, nous préférons privilégier un taux de change effectif réel afin de capter l’ensemble des effets réels transitant par le commerce extérieur. Ainsi, le vecteur des chocs structurels domestiques est composé d’un choc d’offre, d’un choc de demande et d’un choc monétaire.
Le schéma d’identification des chocs
20 Suivant Leeper et alii (1996), pour parvenir à la représentation de l’équation (1), nous estimons un modèle VAR sous forme réduite :
21 où ut est un bruit blanc, de moyenne nulle et de matrice de variances-covariances ?2I. Sous les hypothèses techniques habituelles, la forme moyenne mobile infinie (MMI) du processus (2) s’écrit :
22 On peut réécrire les erreurs de la forme réduite ut comme une combinaison linéaire des chocs structurels :
23 Le vecteur des chocs structurels ? t que nous devons identifier s’exprime donc comme :
24 La connaissance de la matrice d’orthogonalisation S permettrait d’écrire la représentation MMI (3) en termes de chocs indépendants, dits structurels, ou de manière équivalente la représentation MMI du modèle (1) :
25 avec :
26 À travers la matrice C(L), (7) décrit la réaction dynamique des variables observées y1t et yt2 aux chocs structurels.
27 Le passage du vecteur ut , que nous estimons comme les résidus de l’estimation de (2), au vecteur ? t nécessite donc l’identification de la matrice S?1 (ou, de manière équivalente, de la matrice inversible S), la matrice B(L) étant quant à elle déduite de l’inversion de la matrice des coefficients estimés de A(L), issus de l’estimation du modèle (2).
28 La détermination de la forme structurelle (1) nécessite la détermination des n2 (p +1) paramètres structurels contenus dans ?(L). Les chocs étant orthogonaux et de variance normalisée à l’unité, tous les paramètres du second ordre sont connus. L’estimation du modèle (2) fournit les valeurs estimées de (n2 p + n (n +1) / 2) paramètres (dont n2 p paramètres d’ordre 1 et n (n +1) / 2 paramètres d’ordre 2). La comparaison du nombre de paramètres à déterminer pour l’identification de la forme structurelle avec le nombre de paramètres effectivement estimés dans le modèle (2) montre que l’identification de la forme structurelle nécessite l’imposition de n (n?1)/2 contraintes supplémentaires. Nous allons procéder à l’identification de S en imposant des restrictions dites de court terme sur la matrice C(0) = B(0) S, qui décrit l’impact immédiat des chocs structurels sur le vecteur des variables Yt , et des restrictions dites de long terme sur la matrice C(1) = B(1) S, qui décrit l’effet à horizon infini de ces chocs sur Yt .
29 Ayant n = 7 variables dans notre modèle, nous avons besoin d’imposer en tout 21 contraintes, de court terme ou de long terme. En nous appuyant sur les travaux de Zha (1996), Cushman et Zha (1997), Elbourne et de Haan (2006), Maækowiak (2007) et Sato et alii (2009), nous imposons les contraintes suivantes.
30 Nous appliquons une hypothèse d’exogénéité selon laquelle les 3 chocs structurels domestiques contenus dans ? t2 n’affectent pas le vecteur des 4 variables externes y1t à la date t, pour tout t. Nous obtenons ainsi 12 contraintes sur C(0).
31 Dans le bloc externe, nous supposons que le prix du pétrole n’est pas affecté par les 3 autres chocs externes, soit 3 contraintes supplémentaires sur C(0). De plus, nous supposons que le taux d’intérêt américain n’est pas affecté à court terme par les mouvements boursiers et les déséquilibres mondiaux et que l’indice SP500 n’est pas affecté à court terme par les déséquilibres mondiaux (Sato et alii, 2009). Ainsi, nous obtenons 3 contraintes supplémentaires sur C(0).
32 Dans le bloc domestique, nous posons 3 contraintes de long terme. En suivant les travaux de Blanchard et Quah (1989) et de Clarida et Galí (1994), nous supposons que le PIB domestique n’est pas affecté à long terme par des chocs monétaire et de demande domestiques ; par ailleurs, le taux de change effectif réel domestique n’est pas affecté à long terme par un choc monétaire domestique.
33 La conjonction de l’ensemble des contraintes de court et de long termes s’exprime au travers des matrices C(0), pour les restrictions contemporaines, et C(1), pour les restrictions de long terme. Mathématiquement, ces matrices s’écrivent de la manière suivante :
??
?. . 0 0 0 0 0?
?... 0 0 0 0?
(8) C(0) = ?... . 0 0 0?
??
?...... . ?
??
?...... . ?
?...... . ?
??
?...... . ?
?...... . ?
(9) C(1) = ?...... . ?
??
?... . . 0 0?
?...... 0?
??
?...... . ?
34 les variables étant présentées selon l’ordre suivant : et les points désignant les éléments non contraints de ces matrices. La somme de ces contraintes d’exclusion est égale à 21. Le système est donc juste identifié. Il permet de déterminer de manière unique la matrice S satisfaisant les relations C(0) = B(0) S et C(1) = B(1) S sous les contraintes (8) et (9), donc le vecteur des chocs structurels à partir des résidus estimés du modèle (2) (via (5)) et la forme structurelle complète (6), C(L) étant calculée à partir de (7).
yt / y*t, reert, cat / yt)
Données et estimation
35 Les données utilisées sont trimestrielles, sur la période allant du premier trimestre 1980 au premier trimestre 2010. Les sources sont décrites dans l’annexe 1. Toutes les variables ont été transformées en logarithme à l’exception de la balance courante, du taux des Fed Funds et du déséquilibre courant mondial. Les données sur le PIB (la production industrielle le cas échéant) ont été désaisonnalisées [8]. Les variables pour chaque pays ont été soumises à des tests de racines unitaires (annexe 2). L’ensemble des variables sont stationnaires en différence première. L’étude de la cointégration s’effectue à partir de la méthode de Johansen (1988). Les résultats de ces tests sont sensibles au nombre de retards sélectionnés comme le montrent Colletaz et Marois (1991) [9]. L’étude de la cointégration des variables ne révèle pas de relation de long terme entre ces dernières. Enfin, nous utilisons les critères d’information d’Akaike, de Schwartz, d’Hannan-Quinn et du rapport de vraisemblance afin de spécifier le nombre de retards pour les modèles testés. Les résultats diffèrent selon le test utilisé. Le test du maximum de vraisemblance suggère de retenir 3 ou 4 retards. Le test d’Akaike suggère 1 ou 2 retards. Les tests de Schwartz et d’Hannan-Quinn retiennent quant à eux 0 ou 1 retard. Les enjeux du choix du nombre de retards sont les suivants : si le modèle est spécifié avec un nombre insuffisant de retards, cela peut entraîner une erreur de spécification. A contrario, si le modèle est spécifié avec un nombre trop élevé de retards, on s’expose davantage au problème de multicolinéarité. En outre, le degré de liberté est diminué, ce qui peut nuire à la qualité de l’estimation. Dans un souci d’homogénéisation entre les pays et afin de n’être exposé ni à un problème de multicolinéarité, ni à une erreur de spécification, nous décidons de retenir un nombre de retards égal à trois pour tous les pays [10].
36 Nous effectuons une estimation du modèle (2) par la méthode SURE (Seemingly Unrelated Regression Equations) [11] en imposant à la fois des restrictions de court et de long termes afin d’identifier les chocs structurels [12]. Par ailleurs, trois variables muettes ont été introduites dans l’estimation de chacun des processus VAR pour tenir compte (i) de la réunification allemande en 1990 ; (ii) de l’introduction de l’euro en 1999 et (iii) de l’effondrement de la banque Lehman Brothers en septembre 2008.
Résultats
Les effets des chocs externes sur la zone euro
37 L’analyse des fonctions de réponse aux chocs externes des variables domestiques [13] nous permet de déterminer la significativité ainsi que le signe de l’impact. Nous nous intéressons ici à l’effet des quatre chocs externes sur la croissance relative, le taux de change effectif réel et la balance courante de la zone euro modifiée [14]. Il s’agit de déterminer si ces chocs externes impliquent : (i) une croissance plus faible dans la zone euro que dans le reste du monde ; (ii) une forte variation du taux de change de l’euro ; (iii) des transferts massifs d’épargne.
38 L’augmentation du prix du pétrole a un impact négatif immédiat sur la balance courante européenne car, à court terme, l’effet-prix l’emporte sur l’effet-volume (graphique A3.1.c de l’annexe 3). Par la suite, la dépréciation de l’euro entraîne un retour à l’équilibre courant. L’impact sur le PIB relatif est plus ambigu. Tantôt négatif, tantôt positif, ce ratio fluctue en raison de l’effet plus ou moins décalé et plus ou moins fort du choc pétrolier en fonction du degré de dépendance énergétique des pays non producteurs [15] et du régime de change pour lequel les pays du reste du monde ont opté [16].
39 Un choc positif sur le taux directeur américain (FedFunds) implique une croissance plus rapide en Europe que dans le reste du monde (graphique A3.2.a de l’annexe 3), d’où une réponse initialement positive du PIB relatif (y / y*). Les États-Unis représentant une part importante du reste du monde, une politique monétaire plus restrictive entraîne par conséquent l’augmentation du PIB relatif européen [17]. Dans le même temps, la hausse du taux d’intérêt américain attire les investisseurs internationaux, qui se détournent de l’euro et préfèrent acquérir des actifs libellés en dollars. Il s’ensuit une dépréciation de la devise européenne à court terme. Dans un second temps, le cours de l’euro s’apprécie, ce qui s’explique, en partie, par les meilleures performances (et anticipations) de croissance économique en Europe que dans le reste du monde. L’amélioration de la rémunération des actifs libellés en dollars conjuguée à des perspectives de croissance plus forte en Europe aboutit à un résultat ambigu. Quand le premier effet domine, on assiste à des sorties nettes de capitaux (excédent courant) et, quand le second effet l’emporte, c’est l’inverse (déficit courant).
40 Un choc financier sur l’indice boursier SP500 provoque des sorties nettes de capitaux, ce qui alimente la demande hors d’Europe et a un impact négatif sur le PIB relatif (graphique A3.3.a de l’annexe 3). Dans le même temps, ce choc financier rend plus attractif les placements en dollars, les investisseurs se détournent alors de l’euro, qui se déprécie. Au cours de la dernière décennie, ces résultats ne sont qu’en partie confirmés. Les périodes de hausse de l’indice boursier américain se sont bien accompagnées d’une croissance plus dynamique dans le reste du monde qu’en Europe [18] – et vice versa durant les périodes de crise. En revanche, si au cours de la bulle des nouvelles technologies de la fin des années 1990 le taux de change de l’euro s’est déprécié en raison de la plus grande attractivité de l’économie américaine, l’expansion boursière qui a précédé la crise des subprimes s’est, elle, assortie d’une appréciation de l’euro. Afin d’identifier la cause de cette appréciation de la devise européenne durant la hausse de l’indice SP500 intervenue entre 2003 et 2007, nous avons étudié l’impact de l’accumulation de déséquilibres mondiaux sur l’Europe.
41 Les fonctions de réponse aux chocs indiquent que l’accumulation de déséquilibres courants hors d’Europe entraîne une appréciation de l’euro [19] (graphique A3.4.b de l’annexe 3). À court terme, l’appréciation de la devise européenne s’accompagne d’un déficit courant, mais la balance courante retourne rapidement vers l’équilibre quand bien même le taux de change continue de s’apprécier (graphique A3.4.c de l’annexe 3). Ce paradoxe peut s’expliquer par le fait qu’à la suite du choc, la croissance est plus faible en Europe que dans le reste du monde [20]. Ainsi, l’appréciation de l’euro – qui est censée dégrader le solde commercial – compense la baisse du PIB relatif – qui est supposée l’améliorer – de manière à ce que le solde courant demeure au voisinage de l’équilibre à moyen terme. Ce résultat est conforme à la tendance observée au cours des années 2000. Alors que les États-Unis, l’Asie émergente et les pays de l’Opep accumulaient des déséquilibres extérieurs, le dollar s’est déprécié vis-à-vis des devises des pays en changes flexibles. L’euro s’est donc apprécié [21], ce qui a nui aux performances de croissance de la zone euro alors même que l’accumulation des déséquilibres mondiaux permettait : (i) aux États-Unis de poursuivre une stratégie de croissance tirée par la demande intérieure, ce qui implique qu’ils importaient de l’épargne afin d’atteindre un niveau de consommation supérieur à leur revenu (Brender et Pisani, 2007) ; (ii) aux pays émergents d’Asie de mener une stratégie de croissance tirée par les exportations, qui impliquait qu’ils exportent leur surplus d’épargne [22] ; (iii) aux pays de l’Opep d’investir à l’étranger leur excédent pétrolier pour obtenir à terme des revenus financiers qui se substitueront aux recettes pétrolières. Les simulations de fonctions de réponse aux chocs confirment l’effet néfaste pour l’Europe de l’accumulation de déséquilibres mondiaux, puisqu’elle entraîne une appréciation de la devise européenne et une croissance moins dynamique dans la zone euro que dans le reste du monde.
Analyse de la corrélation des réponses aux chocs
42 Nous calculons les coefficients de corrélation des fonctions de réponse aux chocs de manière à déterminer si les pays européens réagissent de manière similaire ou non aux chocs externes. Nous pouvons ainsi établir quels sont les chocs pour lesquels l’impact est homogène et quels sont les pays qui se démarquent des autres. Cette étude permet également de comparer le degré d’hétérogénéité des variables domestiques afin de déterminer si les chocs externes ont des effets plus asymétriques en matière de croissance, de taux de change ou de balance courante.
43 En ce qui concerne le PIB relatif (tableau A4.1 de l’annexe 4), les coefficients de corrélation des fonctions de réponse sont très élevés pour les chocs monétaire et de déséquilibres mondiaux et, dans une moindre mesure, pour le choc financier. En revanche, les fonctions de réponse au choc pétrolier sont plus hétérogènes selon que le pays est producteur d’hydrocarbures (Royaume-Uni et Pays-Bas) ou non et suivant l’importance des énergies fossiles dans la production énergétique. On remarque que les coefficients de corrélation sont négatifs et significatifs pour les chocs réels (pétrolier et de déséquilibres mondiaux) en Espagne et uniquement pour le choc pétrolier au Portugal, ce qui confirme le statut particulier de ces deux pays, qui ont rejoint tardivement le système monétaire européen (SME).
44 D’une façon générale, les réactions du taux de change effectif réel aux chocs externes sont très similaires (tableau A4.2 de l’annexe 4), ce qui est particulièrement le cas pour les chocs financier et pétrolier. On note que les pays qui n’ont pas immédiatement rejoint le SME (Espagne et Portugal) se démarquent, avec des coefficients non significatifs ou négativement corrélés. Le Royaume-Uni – qui n’a participé qu’épisodiquement au SME [23] – affiche des coefficients le plus souvent significatifs mais négatifs. Cette corrélation négative peut s’expliquer par le fait que, comme le soulignent Fitoussi et Éloi (2006), le Royaume-Uni mène une politique de change contra-cyclique qui s’oppose à la politique de change pro-cyclique de la zone euro. Par exemple, un choc de déséquilibres mondiaux entraîne une appréciation du taux de change européen, mais une dépréciation de la livre sterling. De plus, les coefficients de corrélation sont particulièrement élevés et négatifs pour les chocs monétaire et financier, ce qui confirme la place spécifique de la City sur les marchés financiers, notamment sur le marché des changes.
45 Contrairement aux coefficients de corrélation des fonctions de réponse du PIB relatif et du taux de change effectif réel, les réactions de la balance courante sont très disparates et ce, quel que soit le choc envisagé (tableau A4.3 de l’annexe 4). Dans l’ensemble, l’Allemagne présente des réactions très semblables à celles de la zone euro modifiée en raison de son rôle majeur dans la dynamique de la balance courante européenne. Pour le reste, il est bien difficile d’établir des groupes de pays aux réponses similaires. Les chocs externes provoquent des réactions différentes dans les pays européens, ce qui pourrait expliquer les évolutions divergentes des balances courantes au cours de la dernière décennie.
46 En résumé, si les fonctions de réponse aux chocs externes du PIB relatif et du taux de change effectif réel sont fortement corrélées, ce n’est pas le cas des fonctions de réponse aux chocs des balances courantes. La stabilisation des taux de change et la relative synchronisation des rythmes de croissance au sein des pays de l’UEM semblent donc s’être effectuées au prix de déséquilibres courants plus élevés. En effet, un ajustement par le change étant rendu impossible par l’adhésion au SME puis à l’UEM et l’ajustement n’ayant pu s’effectuer par le biais de rythmes de croissance différents, les chocs externes ont été compensés par des transferts d’épargne. La montée des déséquilibres courants au sein de la zone euro depuis une décennie pourrait ainsi s’expliquer par l’ampleur et l’omniprésence des chocs externes au cours des années 2000.
Analyse des contributions des chocs externes
47 L’analyse de la décomposition de la variance permet d’identifier les principales sources de fluctuations des variables domestiques (y / y* ; reer ; ca / y). Nous nous intéressons ici uniquement à l’impact des chocs externes sur les variations des trois variables domestiques [24]. Le tableau A5.1 de l’annexe 5 récapitule les résultats des décompositions effectuées pour chacun des huit pays, ainsi que pour la zone euro modifiée.
48 En premier lieu, nous remarquons que, globalement, les chocs externes affectent davantage la variance du PIB relatif et du taux de change effectif réel que celle de la balance courante. Par exemple, pour la zone euro modifiée, la somme des contributions des chocs externes aux variations des deux premières variables (y / y* et reer) est proche de 30% tandis qu’elle ne dépasse pas 15% pour la balance courante (ca / y). Ces chocs contribuent donc davantage à expliquer les variations du PIB relatif et du cours de la devise européenne que celles des transferts d’épargne, c’est-à-dire des déséquilibres courants.
49 En second lieu, l’analyse des contributions de chacun des chocs pour la zone euro modifiée indique des disparités quant à l’ampleur de leurs impacts. En ce qui concerne la zone euro modifiée, la variance du PIB relatif est principalement affectée par les chocs pétrolier et de déséquilibres mondiaux, tandis que celle du taux de change effectif réel est très sensible à ces deux chocs réels, ainsi qu’au choc financier. Au niveau de la balance courante, le seul choc externe dont l’impact ressort est celui sur le prix du pétrole. La zone euro modifiée semble donc avoir été fortement affectée par les chocs réels et assez peu par les chocs monétaires ; les chocs financiers expliquent une part non négligeable des fluctuations de la devise européenne.
50 En troisième lieu, on note d’importantes disparités entre les pays. L’Autriche et l’Italie sont assez peu affectées par les chocs externes. Aux Pays-Bas, c’est sur les variations du taux de change effectif réel que ces chocs se font le plus ressentir alors qu’en Espagne et au Portugal, c’est la contribution à la variance des transferts d’épargne qui est particulièrement élevée. Nous notons qu’en France, en Allemagne et, de manière plus surprenante, au Royaume-Uni, les contributions sont de mêmes ampleurs que pour la zone euro modifiée, avec une forte participation aux variations du PIB relatif et du taux de change effectif réel, et une faible contribution à celle de la balance courante.
51 Il peut être intéressant de rapprocher nos résultats de ceux de Maækowiak (2007) pour les pays émergents. Nous notons d’abord que les chocs externes contribuent davantage à la variance des variables domestiques dans les pays émergents que dans les pays européens. Par ailleurs, les résultats indiquent que la contribution du choc de taux d’intérêt américain à la variance du taux de change est similaire en Europe et dans les pays émergents. Toutefois, cette comparaison doit être relativisée car Maækowiak (2007) n’utilise pas un taux de change effectif réel mais un taux de change nominal bilatéral [25].
52 Pour résumer, en Europe, les chocs externes contribuent davantage à expliquer les fluctuations en termes de croissance et de change qu’en termes de transferts d’épargne. Les contributions des chocs réels (prix du pétrole et déséquilibres mondiaux) sont plus fortes que celles du choc monétaire, tandis que le choc financier permet surtout d’expliquer les variations du taux de change effectif réel. Il convient également de noter l’hétérogénéité de ces contributions d’un pays à l’autre. Si dans certains pays elles sont similaires à celles de la zone euro modifiée (Allemagne, France et Royaume-Uni), dans d’autres, les chocs externes contribuent principalement aux variations du change (Pays-Bas) ou à celles de la balance courante (Espagne et Portugal), tandis qu’un dernier groupe de pays n’est que très peu affecté par ces chocs (Autriche et Italie).
Conclusion
53 L’objectif de cet article était d’étudier l’impact des principaux chocs externes sur les balances courantes de la zone euro et des pays la composant ainsi que du Royaume-Uni. Pour mener cette étude, nous avons utilisé la méthodologie SVAR avec contrainte d’exogénéité et restrictions contemporaines et de long terme pour analyser l’impact de quatre chocs externes sur trois variables domestiques : le PIB relatif, le taux de change effectif réel et la balance courante. Les résultats de nos estimations apportent un éclairage déterminant quant à l’impact sur l’Europe des chocs externes des années 2000, tels que l’augmentation du prix du pétrole, la baisse du taux des Fed Funds, l’augmentation de l’indice SP500 et l’accumulation de déséquilibres mondiaux. L’analyse des fonctions de réponse révèle que ces quatre chocs ont impliqué une perte de croissance pour les pays de la zone euro. Par ailleurs, il apparaît que l’appréciation de l’euro dans les années 2000 a résulté, au moins en partie, de l’accumulation de déséquilibres mondiaux hors d’Europe puisque, parmi les quatre chocs, celui sur les déséquilibres mondiaux est le seul à augmenter durablement le niveau du taux de change effectif réel. L’observation des contributions à la variance suggère que, dans la zone euro, les chocs externes sont à l’origine d’environ un tiers des variations du PIB relatif et du taux de change effectif réel, tandis qu’ils n’expliquent que 15% de celles de la balance courante. Au niveau de la zone euro prise dans son ensemble, il apparaît donc que l’ajustement des chocs externes passe essentiellement par des fluctuations du PIB relatif et du taux de change effectif réel et assez peu par des transferts internationaux d’épargne. Par ailleurs, l’analyse des coefficients de corrélation des fonctions de réponse indique qu’au sein de la zone euro, les réactions sont très similaires en termes de PIB relatif et de taux de change, mais qu’elles sont très différentes en ce qui concerne la balance courante. Ainsi, à la lumière de ces résultats, nous pouvons supposer qu’au niveau de la zone euro prise dans son ensemble, les chocs externes des années 2000 ont été ajustés par les variations du taux de change et une croissance moins dynamique que dans le reste du monde, tandis qu’à l’intérieur de la zone les conséquences asymétriques de ces chocs étaient ajustées par des transferts d’épargne grandissants, donnant lieu à des déséquilibres courants intra-zone de plus en plus importants.
Annexe 1 : descriptions des données
54 Les données utilisées sont des données trimestrielles, sur la période allant du premier trimestre 1980 au premier trimestre 2010. L’échantillon comprend les pays suivants : l’Allemagne, l’Autriche, l’Espagne, la France, l’Italie, les Pays-Bas, le Portugal et le Royaume-Uni. La zone euro modifiée est composée des pays précédents à l’exception du Royaume-Uni. Elle est donc composée de 7 des 12 membres initiaux puisque nous retirons de l’échantillon la Belgique, le Luxembourg, la Finlande, la Grèce et l’Irlande suite à l’absence de données pour tout ou partie des variables étudiées sur la période considérée.
55 Les PIB et les balances courantes sont issus des Statistiques Financières Internationales du Fonds monétaire international (FMI). Les taux de change effectifs réels sont issus de la Banque des règlements internationaux. Ils se fondent sur le commerce avec les 27 principaux pays partenaires commerciaux. Il s’agit de données mensuelles qui ont été transformées en données trimestrielles.
56 Le PIB mondial (y*) est un indice composé des 30 pays appartenant à l’OCDE, issu de données de l’OCDE. Ce PIB mondial intègre la zone euro.
57 Le prix du pétrole (Brent) est issu de la base de données Datastream. Nous exprimons ce prix en termes réels en le corrigeant par le déflateur du PIB américain. Cette variable provient de la base de données de la Fed de Saint-Louis. Il s’agit de données mensuelles qui ont été transformées en données trimestrielles. Les données pour l’indice boursier américain (SP500) et les taux des Fed Funds sont également issues de la base de données Datastream.
58 La variable Global Imbalances (GI – déséquilibres mondiaux) représente les déséquilibres de balance courante au niveau mondial en valeur absolue – à l’exception de l’Union européenne – rapportés au PIB mondial. Elle est tirée de la base de données EcoWin.
Annexe 2 : les tests de racine unitaire
59 Les tests de racine unitaire ont été menés sur les variables en logarithme du PIB relatif et du taux de change effectif réel pour chacun des pays de l’échantillon, ainsi que sur l’indice SP500 et le prix réel du pétrole. Pour le taux d’intérêt américain, les ratios de balance courante ainsi que la variable déséquilibres mondiaux (GI), les tests ont été menés à partir des variables non transformées en logarithme.
60 Le degré d’intégration a été étudié à l’aide des tests ADF (Augmented Dickey-Fuller), PP (Phillips-Perron) et KPSS (Kwiatkowski-Phillips-Schmidt-Shin) [1]. Les tests ADF et PP ont été effectués à partir de différents modèles (avec tendance et constante ; sans tendance et avec constante ; sans tendance ni constante). Le test KPSS, enfin, qui présente la stationnarité comme hypothèse nulle, a été utilisé afin de confirmer ou d’infirmer les résultats des tests ADF et PP. Le test KPSS a été mené à partir de deux modèles (avec tendance et constante ; sans tendance et avec constante). Ces tests, couramment employés, ne font pas l’objet d’une présentation. Les tableaux A2.1 et A2.2 infra détaillent les résultats concernant l’ordre d’intégration d, noté I(d), des séries.
tests de racine unitaire sans rupture structurelle
Allemagne y / y* reer ca / y |
t, c c t | ||
Autriche y/ y* reer ca/ y |
t, c t, c t, c | ||
Espagne y/ y* reer ca/ y |
t, c t, c t | ||
France y/ y* reer ca/ y |
t, c t, c | ||
Italie y/ y* reer ca/ y | I(1) c | I(1) c |
I(1) t, c c |
Pays-Bas y/ y* reer ca/ y | I(1) I(1) | c |
I(1) t, c t, c t, c |
Portugal y/ y* reer ca/ y |
t, c t, c t |
tests de racine unitaire sans rupture structurelle
Lecture : y/ y*, reer, ca/ y font référence au logarithme du PIB réel relatif, au logarithme du taux de change effectif réel et au rapport entre la balance courante et le PIB. I(d) correspond à l’ordre d’intégration d de la série.Pour les tests ADF, le nombre de retards a été fixé en utilisant le critère d’information d’Akaike (AIC). Pour les tests de Phillips-Perron, suivant Newey et West (1987), le paramètre de troncature a été fixé à 4.
Pour le test KPSS, l’estimateur du spectre des résidus de fréquence zéro provient de la méthode de Kernel du spectre quadratique.
Le seuil de significativité a été fixé à 5% sauf mention contraire (* pour un seuil de significativité de 10%).
Les lettres t et c indiquent la présence d’une tendance linéaire et/ou d’une constante significative(s) dans les tests.
tests de racine unitaire sans rupture structurelle
Royaume-Uni y/ y* reer ca/ y |
t, c t, c t | ||
Zone euro modifiée y/ y* reer ca/ y |
t, c c t | ||
Variables exogènes rBrent SP FedFunds GI |
c t, c t, c t, c |
tests de racine unitaire sans rupture structurelle
Lecture : y/ y*, reer, ca/ yfont référence au logarithme du PIB réel relatif, au logarithme du taux de change effectif réel et au rapport entre la balance courante et le PIB. I(d) correspond à l’ordre d’intégration d de la série.rBrent, SP500, FedFunds et GI correspondent au prix du pétrole Brent en terme réel (déflaté par le déflateur du PIB américain), à l’indice boursier américain, au taux d’intérêt de la Réserve Fédérale américaine et aux déséquilibres mondiaux.
Pour les tests ADF, le nombre de retards a été fixé en utilisant le critère d’information d’Akaike (AIC). Pour les tests de Phillips-Perron, suivant Newey et West (1987), le paramètre de troncature a été fixé à 4.
Pour le test KPSS, l’estimateur du spectre des résidus de fréquence zéro provient de la méthode de Kernel du spectre quadratique.
Le seuil de significativité a été fixé à 5% sauf mention contraire (* pour un seuil de significativité de 10%).
Les lettres t et c indiquent la présence d’une tendance linéaire et/ou d’une constante significative(s) dans les tests.
Annexe 3 : les fonctions de réponses aux chocs (zone euro modifiée)
réponse des variables domestiques à un choc pétrolier
0,0020
0,0015
0,0010
0,0005
0,0000
- 0,0005
- 0,0010
- 0,0015
- 0,0020
0 5 10 15
b. Réponse de r
eer
0,004
0,003
0,002
0,001
0,000
- 0,001
- 0,002
- 0,003
- 0,004
- 0,005
0 5 10 15
c. Réponse de ca / y
0,20
0,15
0,10
0,05
- 0,00
- 0,05
- 0,10
- 0,15
- 0,20
0 5 10 15
réponse des variables domestiques à un choc pétrolier
réponse des variables domestiques à un choc monétaire aux États-Unis
0,0020
0,0015
0,0010
0,0005
0,0000
- 0,0005
- 0,0010
- 0,0015
- 0,0020
0 5 10 15
b. Réponse de reer
0,004
0,003
0,002
0,001
0,000
- 0,001
- 0,002
- 0,003
- 0,004
- 0,005
0 5 10 15
c. Réponse de ca / y
0,20
0,15
0,10
0,05
- 0,00
- 0,05
- 0,10
- 0,15
- 0,20
0 5 10 15
réponse des variables domestiques à un choc monétaire aux États-Unis
Lecture : en abscisses figurent les nombres de trimestres après le choc considéré, en ordonnées l’effet du choc, d’un écart type et non entretenu, sur la variable indiquée.Annexe 3 (fin) : les fonctions de réponses aux chocs (zone euro modifiée)
réponse des variables domestiques à un choc financier aux États-Unis
0,0020
0,0015
0,0010
0,0005
0,0000
- 0,0005
- 0,0010
- 0,0015
- 0,0020
0 5 10 15
b. Réponse de r
eer
0.004
0.003
0.002
0.001
0.000
- 0.001
- 0.002
- 0.003
- 0.004
- 0.005
0 5 10 15
c. Réponse de ca / y
0,20
0,15
0,10
0,05
- 0,00
- 0,05
- 0,10
- 0,15
- 0,20
0 5 10 15
réponse des variables domestiques à un choc financier aux États-Unis
réponse des variables domestiques à un choc de déséquilibres mondiaux
0,0020
0,0015
0,0010
0,0005
0,0000
- 0,0005
- 0,0010
- 0,0015
- 0,0020
0 5 10 15
b. Réponse de r
eer
0,004
0,003
0,002
0,001
0,000
- 0,001
- 0,002
- 0,003
- 0,004
- 0,005
0 5 10 15
c. Réponse de ca/ y
0,20
0,15
0,10
0,05
- 0,00
- 0,05
- 0,10
- 0,15
- 0,20
0 5 10 15
réponse des variables domestiques à un choc de déséquilibres mondiaux
Lecture : en abscisses figurent les nombres de trimestres après le choc considéré, en ordonnées l’effet du choc, d’un écart type et non entretenu, sur la variable indiquée.Annexe 4 : corrélation des réponses des variables domestiques aux différents chocs externes
PIB relatif (y / y?)
Zone euro modifiée | |||||||||
Choc pétrolier Allemagne 1,00 -0,36 -0,40* -0,32 0,79*** 0,16 -0,51** 0,79*** 0,98*** Autriche 1,00 -0,13 0,03 -0,30 0,12 0,40* -0,31 -0,34 Espagne 1,00 -0,22 -0,54** -0,42* 0,16 -0,50** -0,44* France 1,00 0,24 -0,27 0,17 0,17 -0,16 Italie 1,00 -0,05 -0,57*** 0,80*** 0,85*** Pays-Bas 1,00 0,22 -0,12 0,08 Portugal 1,00 -0,34 -0,44* Royaume-Uni 1,00 0,89*** Zone euro modifiée 1,00 | |||||||||
Choc monétaire aux États-Unis Allemagne 1,00 0,26 -0,01 0,61*** 0,75*** -0,05 0,04 0,83*** 0,73*** Autriche 1,00 0,45** 0,38* 0,46** 0,57*** 0,48** 0,26 0,56** Espagne 1,00 0,72*** 0,58*** 0,86*** 0,71*** 0,31 0,65*** France 1,00 0,86*** 0,52** 0,46** 0,77*** 0,92*** Italie 1,00 0,53** 0,42* 0,76*** 0,93*** Pays-Bas 1,00 0,56** 0,09 0,55** Portugal 1,00 0,47** 0,51** Royaume-Uni 1,00 0,81*** Zone euro modifiée 1,00 | |||||||||
Choc financier aux États-Unis Allemagne 1,00 0,13 -0,28 0,46** 0,71*** -0,11 -0,31 -0,34 0,71*** Autriche 1,00 0,09 0,23 0,26 0,29 -0,16 -0,20 0,34 Espagne 1,00 0,59*** 0,25 0,25 0,51** 0,49** 0,38* France 1,00 0,55** -0,06 0,04 -0,21 0,82*** Italie 1,00 0,48** 0,23 0,13 0,89*** Pays-Bas 1,00 0,46** 0,52** 0,33 Portugal 1,00 0,54** 0,08 Royaume-Uni 1,00 -0,04 Zone euro modifiée 1,00 | |||||||||
Choc de déséquilibres mondiaux Allemagne 1,00 0,42* -0,57*** 0,69*** 0,56** 0,14 0,09 0,30 0,90*** Autriche 1,00 -0,25 0,40* 0,49** 0,33 0,69*** 0,10 0,52** Espagne 1,00 0,07 0,02 0,24 0,43* -0,08 -0,43* France 1,00 0,81*** 0,71*** 0,46** 0,32 0,84*** Italie 1,00 0,70*** 0,55** 0,03 0,71*** Pays-Bas 1,00 0,41* 0,20 0,52** Portugal 1,00 -0,11 0,23 Royaume-Uni 1,00 0,47** Zone euro modifiée 1,00 |
PIB relatif (y / y?)
Lecture : les seuils de significativité sont de 1% (***), 5% (**) et 10% (*).Les coefficients de corrélation ont été calculés sur 20 trimestres. La zone euro modifiée est composée de 7 des 12 pays membres initiaux.
Zone euro modifiée | |||||||||
Choc pétrolier Allemagne 1,00 0,91*** 0,21 0,86*** 0,82*** 0,95*** -0,18 0,37* 0,98*** Autriche 1,00 0,25 0,86*** 0,83*** 0,89*** -0,02 0,42* 0,95*** Espagne 1,00 -0,08 0,43* 0,36 -0,26 -0,43* 0,22 France 1,00 0,51** 0,72*** -0,03 0,72*** 0,85*** Italie 1,00 0,90 -0,06 -0,03 0,86*** Pays-Bas 1,00 -0,24 0,19 0,95*** Portugal 1,00 -0,26 -0,17 Royaume-Uni 1,00 0,39* Zone euro modifiée 1,00 | |||||||||
Choc monétaire aux États-Unis Allemagne 1,00 0,79*** -0,61*** -0,05 0,78*** 0,95*** -0,53** -0,62*** 0,60*** Autriche 1,00 -0,70*** 0,45** 0,85*** 0,81*** -0,14 -0,63*** 0,77*** Espagne 1,00 -0,26 -0,39* -0,42* 0,27 0,13 -0,26 France 1,00 0,39* 0,08 0,77*** -0,31 0,64*** Italie 1,00 0,87*** -0,11 -0,66*** 0,90*** Pays-Bas 1,00 -0,36 -0,81*** 0,75*** Portugal 1,00 -0,12 0,27 Royaume-Uni 1,00 -0,77*** Zone euro modifiée 1,00 | |||||||||
Choc financier aux États-Unis Allemagne 1,00 0,78*** 0,62*** 0,93*** 0,53** 0,98*** 0,87*** -0,67*** 0,97*** Autriche 1,00 0,22 0,79*** 0,13 0,76*** 0,92*** -0,63*** 0,72*** Espagne 1,00 0,67*** 0,69*** 0,64*** 0,43* -0,63*** 0,75*** France 1,00 0,56*** 0,92*** 0,94*** -0,85*** 0,96*** Italie 1,00 0,50** 0,30 -0,68*** 0,62*** Pays-Bas 1,00 0,86*** -0,70*** 0,98*** Portugal 1,00 -0,76*** 0,86*** Royaume-Uni 1,00 -0,78*** Zone euro modifiée 1,00 | |||||||||
Choc de déséquilibres mondiaux Allemagne 1,00 0,55** -0,04 0,83*** 0,36 0,80*** -0,20 -0,41* 0,95*** Autriche 1,00 0,19 0,67*** -0,48** 0,74*** -0,43** 0,10 0,56*** Espagne 1,00 0,09 -0,13 0,18 -0,26 0,43* 0,11 France 1,00 0,17 0,59*** 0,07 -0,50** 0,93*** Italie 1,00 -0,06 0,14 -0,71*** 0,36 Pays-Bas 1,00 -0,63*** 0,11 0,71*** Portugal 1,00 -0,34 -0,07 Royaume-Uni 1,00 -0,47** Zone euro modifiée 1,00 |
Zone euro modifiée | |||||||||
Choc pétrolier Allemagne 1,00 0,41* -0,20 -0,10 0,40* 0,34 0,47** 0,36 0,68*** Autriche 1,00 -0,01 0,20 0,11 -0,07 -0,01 0,11 0,15 Espagne 1,00 0,68*** -0,12 -0,12 -0,45** -0,38* -0,12 France 1,00 -0,11 -0,03 -0,33 -0,65*** -0,03 Italie 1,00 -0,25 0,76*** 0,34 0,87*** Pays-Bas 1,00 0,08 0,13 0,04 Portugal 1,00 0,12 0,83*** Royaume-Uni 1,00 0,20 Zone euro modifiée 1,00 | |||||||||
Choc monétaire aux États-Unis Allemagne 1,00 -0,53** -0,17 -0,15 0,45** 0,56** -0,66*** 0,54** 0,60*** Autriche 1,00 0,13 0,48** -0,36 -0,48** 0,28 0,12 -0,07 Espagne 1,00 -0,35 -0,09 0,20 0,75*** -0,44* 0,56** France 1,00 -0,19 -0,28 -0,29 0,48** -0,07 Italie 1,00 0,17 -0,09 0,01 0,08 Pays-Bas 1,00 -0,32 0,03 0,51** Portugal 1,001 -0,71*** -0,04 Royaume-Uni 1,00 0,24 Zone euro modifiée 1,00 | |||||||||
Choc financier aux États-Unis Allemagne 1,00 0,04 0,03 0,61*** -0,43* 0,28 0,08 0,85*** 0,80*** Autriche 1,00 0,13 0,34 0,11 -0,15 -0,34 -0,13 0,10 Espagne 1,00 0,45** 0,09 0,09 0,39* 0,09 0,28 France 1,00 0,30 0,17 0,29 0,28 0,83*** Italie 1,00 0,11 0,33 -0,67*** 0,01 Pays-Bas 1,00 0,70 0,44* 0,28 Portugal 1,00 0,21 0,41* Royaume-Uni 1,00 0,55** Zone euro modifiée 1,00 | |||||||||
Choc de déséquilibres mondiaux Allemagne 1,00 -0,10 0,25 0,15 0,08 0,84*** 0,74*** 0,70*** 0,73*** Autriche 1,00 0,03 -0,24 -0,07 0,02 0,13 0,25 0,03 Espagne 1,00 0,26 -0,19 0,62*** 0,12 0,62*** -0,35 France 1,00 0,65*** 0,42* -0,47** 0,49** 0,09 Italie 1,00 0,10 -0,50** 0,20 0,47** Pays-Bas 1,00 0,54** 0,94*** 0,43* Portugal 1,00 0,37 0,48** Royaume-Uni 1,00 0,35 Zone euro modifiée 1,00 |
Annexe 5 : contributions des chocs externes à la variance des variables domestiques
contributions des chocs externes à la variance des variables domestiques
Variables |
Source de perturbation |
Zone euro modifiée | |||||||||
PIB relatif y / y* |
Choc 1 1 – 4 Choc 2 1 – 4 Choc 3 1 – 4 Choc 4 1 – 4 Somme |
5 – 20 5 – 20 5 – 20 5 – 20 1–4 5 – 20 |
6 9 2 4 2 6 6 9 17 28 | ||||||||
Taux de change effectif réel reer |
Choc 1 1 – 4 Choc 2 1 – 4 Choc 3 1 – 4 Choc 4 1 – 4 Somme |
5 – 20 5 – 20 5 – 20 5 – 20 1–4 5 – 20 |
3 10 2 4 9 10 5 7 20 31 | ||||||||
Balance courante rapportée au PIB ca / y |
Choc 1 1 – 4 Choc 2 1 – 4 Choc 3 1 – 4 Choc 4 1 – 4 Somme |
5 – 20 5 – 20 5 – 20 5 – 20 1–4 5 – 20 |
4 6 2 3 2 4 2 3 11 15 |
contributions des chocs externes à la variance des variables domestiques
Lecture : choc 1, choc 2, choc 3 et choc 4 correspondent, respectivement, au choc pétrolier, au choc monétaire aux États-Unis, au choc financier aux États-Unis et au choc de déséquilibres mondiaux. En troisième colonne “1 - 4” renvoie aux quatre premiers trimestres après le choc considéré et “5- 20” à la période allant du 5e au 20e trimestre après ce choc.Ainsi par exemple, sur la période étudiée, l’ensemble des quatre chocs externes considérés a contribué à 17% des variations du PIB relatif de la zone euro modifiée en moyenne au cours de la première année suivant ces chocs et à 28% de ses variations sur les quatre années suivantes.
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Notes
-
[*]
CEPN, université Paris 13. Courriel : gosse@univ-paris13.fr
-
[**]
CREG, université de Grenoble. Courriel : cyriac.guillaumin@upmf-grenoble.fr
-
[1]
L’endettement serait facilité par un excès de liquidité créé par une politique de taux d’intérêt très bas (Lane, 2001 ; Bracke et Fidora, 2008).
-
[2]
Dans les faits, certains pays, comme les États-Unis, semblent ne subir aucune contrainte sur leurs déséquilibres courants. Ceci est sans doute dû au statut de monnaie internationale du dollar américain. Dans le cas de la zone euro, la devise européenne n’a pas encore le même statut, que ce soit sur le plan commercial, financier ou monétaire, bien que sa part dans les échanges ne cesse d’augmenter depuis plusieurs années. Se reporter, par exemple, à Plihon et Guillaumin (2008).
-
[3]
L’existence de déséquilibres courants au sein de l’Union économique et monétaire européenne (UEM) s’explique par des écarts conjoncturels, compte tenu de l’hétérogénéité de la zone euro. Dès lors, la convergence des économies, conséquence de l’adhésion à l’union monétaire, pourrait résorber les déséquilibres courants.
-
[4]
Si la création de l’euro a permis de supprimer la contrainte extérieure pour chaque pays de la zone, cette contrainte existe désormais au niveau de la zone elle-même. Dès lors, la question des ajustements concerne aussi bien les pays en excédents que ceux en déficits.
-
[5]
La mesure utilisée s’effectue à partir du PIB à parité du pouvoir d’achat (PPA).
-
[6]
Le taux d’ouverture se définit comme la demi-somme des exportations et des importations rapportée au PIB.
-
[7]
Pour une présentation plus détaillée de la construction de la balance courante de la zone euro, se reporter, par exemple, à Paul (2002).
-
[8]
Les désaisonnalisations ont été effectuées à l’aide de la méthode Census X-12.
-
[9]
Si un nombre de retards sélectionné trop faible peut entraîner des difficultés tant d’un point de vue théorique qu’empirique (les résidus estimés peuvent ne pas être des bruits blancs), un nombre trop élevé de retards n’entraîne aucun problème (Gonzalo, 1994). Nous avons donc opté pour un nombre de 6 retards.
-
[10]
Le choix du même nombre de retards pour l’ensemble des pays étudiés permet de rendre cohérentes les estimations de chacun des processus ainsi que le calcul des coefficients de corrélation. Cette approche est également adoptée par Allegret et Sand-Zantman (2007) ainsi que par Gimet (2007). Le détail des tests de cointégration ainsi que des critères d’information est disponible auprès des auteurs sur simple demande.
-
[11]
Plusieurs statistiques de tests ont été calculées afin d’apprécier la qualité des estimations. Les principales hypothèses sur les résidus (normalité, absence d’auto-corrélation) sont satisfaites. L’ensemble de ces tests est disponible auprès des auteurs sur simple demande.
-
[12]
L’ensemble des estimations est effectué avec le logiciel Rats en adaptant la méthodologie de Galí (1992) car elle permet de poser à la fois des restrictions contemporaines et de long terme.
-
[13]
Nous calculons les bandes d’erreurs à partir de la méthode de Monte-Carlo avec 2 500 simulations. Nous retenons un intervalle de confiance d’un écart type autour de la moyenne, soit un intervalle de confiance de 68%.
-
[14]
L’analyse des fonctions de réponse des variables domestiques aux chocs domestiques est disponible auprès des auteurs sur simple demande.
-
[15]
Hormis le Royaume-Uni et les Pays-Bas, les pays européens ont une dépendance énergétique, notamment pétrolière, assez forte. Ainsi, la part de la consommation de produits pétroliers dans la consommation totale d’énergie s’établissait, en 2006, autour de 50% pour l’Espagne et le Portugal, de 35% pour l’Allemagne et la France et entre 35% et 40% pour le Royaume-Uni et les Pays-Bas (International Energy Agency, 2009).
-
[16]
Par définition, un choc pétrolier est un choc réel (par opposition à un choc nominal). D’un point de vue théorique, les changes fixes sont mieux à même de protéger les économies contre les chocs nominaux alors que les changes flottants seraient plus appropriés en cas de chocs réels (Calvo et Mishkin, 2003). Confronté à un choc nominal, un taux de change fixe joue un rôle stabilisateur puisqu’il impose une discipline monétaire ; à l’opposé, un taux de change flottant aurait tendance à transmettre la perturbation à la sphère réelle (Clarida et Galí, 1994), augmentant ainsi la volatilité de l’économie.
-
[17]
En effet, comme le montrent Christiano et alii (1996), une politique monétaire restrictive aux États-Unis provoque un ralentissement de la croissance économique américaine. Par ailleurs, même si King et Watson (1996) montrent qu’il peut exister des différences au niveau des conclusions d’une telle politique économique sur la croissance économique selon le modèle théorique sur lequel repose l’étude, la plupart des études confirme la démonstration de Christiano et alii (1996). Se reporter, par exemple, à Mertens (2010) pour une revue de la littérature.
-
[18]
Voir, par exemple, Mishkin (2001) ou Baier et alii (2004).
-
[19]
L’effet est significatif et positif après 1, 4, 6, 7, 8, 9 et 10 trimestres.
-
[20]
Se reporter, par exemple, à Cartapanis (2005), Arghyrou et Chortareas (2008) ou Plihon et Guillaumin (2008).
-
[21]
Cette appréciation a également été le résultat d’un lien fixe (de jure ou de facto) entre la plupart des monnaies asiatiques, notamment le yuan chinois, vis-à-vis du dollar (Reinhart et Rogoff, 2004 ; Ilzetzki et alii, 2009).
-
[22]
Cette stratégie a, par ailleurs, encouragé la sous-évaluation de la plupart des devises asiatiques dont, notamment, le yuan (Artus, 2008).
-
[23]
La livre sterling ne fut intégrée au mécanisme de change du SME que tardivement (à partir d’octobre 1990) et temporairement (jusqu’en septembre 1992).
-
[24]
L’étude de l’impact des chocs domestiques sur les variables domestiques est disponible auprès des auteurs sur simple demande.
-
[25]
D’autres auteurs, comme Allégret et Sand-Zantman (2007) ou Gimet (2007), qui travaillent également sur des pays émergents, ceux du Mercosur en particulier, privilégient aussi un taux de change nominal ou réel bilatéral. Préférant tenir compte de la géographie et de la composition du commerce extérieur de chacune des économies européennes étudiées, nous optons pour une mesure effective réelle du taux de change.
-
[1]
Le détail de ces tests ainsi que des tests avec rupture(s) peut être obtenu auprès des auteurs sur simple demande. Des tests avec rupture(s) structurelle(s) ont été menés suivant les méthodologies de Perron (1989) et Zivot et Andrews (1992) pour les séries avec une seule rupture et Lumsdaine et Papell (1997) pour les séries avec deux ruptures (comme c’est le cas du prix du pétrole). Les variables étudiées apparaissent également non stationnaires malgré la présence de rupture(s).