Notes
-
[1]
Moshe Sluhovsky, « La mobilisation des saints dans la Fronde parisienne d’après les mazarinades », in : Annales 54 (1999), pp. 353-374, ici 353.
-
[2]
Ibid., p. 9 ; Ernst Kossmann, La Fronde, Leyde 1954, p. 1.
-
[3]
Ibid., pp. 1-2.
-
[4]
Ibid., pp. 3-29.
-
[5]
Ibid., pp. 260-261.
-
[6]
Ibid., pp. 259-260. Alansinn Moote s’est prononcé contre cette interprétation négative de la Fronde dans son étude sur le rôle du Parlement de Paris dans les évènements. Il souligne que les acquis de 1648 n’ont pu être abolis que graduellement. A son avis, le gouvernement de Louis XIV aurait donc été plus absolu sans la Fronde : Alansin Lloyd Moote, The Revolt of the Judges : The Parlement of Paris and the Fronde 1643-1652, Princeton 1992, pp. 368-376.
-
[7]
Boris Poršnev, Narodnye vosstanija vo Francii pered Frondoj, 1623-1648, Moskva/Leningrad 1948. Traduction française : idem, Les Soulèvements populaires en France au xvii e siècle, Paris 1972.
-
[8]
Alansin Lloyd Moote, The Revolt of the Judges : The Parlement of Paris and the Fronde 1643-1652, Princeton 1992, pp. x-xi ; Hubert Méthivier, La Fronde, Paris 1984, p. 10.
-
[9]
Ibid., p. 15.
-
[10]
Ibid., pp. 11-13.
-
[11]
Ibid., pp. 17-18.
-
[12]
Voir les thèses de Roland Mousnier, de Pierre Deyon et de Pierre Goubert : Hubert Méthivier, La Fronde, Paris 1984, pp. 17-18. Denis Richet parle des « balbutiements de la Fronde » : Denis Richet, La France moderne : L’Esprit des institutions, Paris 1973, pp. 135-139. Michel Pernot s’inscrit lui-aussi dans cette tradition étatiste : « Le malheur a voulu que la société française profite de la faiblesse politique inhérente à toute minorité et de l’impopularité croissante de Mazarin pour regimber contre les progrès réalisés par l’emprise de l’État sur les sujets du Très-Chrétien depuis une douzaine d’années. » Voir Michel Pernot, La Fronde, Paris 1994, pp. 400-401.
-
[13]
François Bluche, Louis XIV, Paris 1986, p. 58.
-
[14]
Arlette Jouanna, Le Devoir de révolte : la noblesse française et la gestation de l’Etat moderne, 1559-1661, Paris 1989, pp. 217-244.
-
[15]
Hubert Carrier, Le Labyrinthe de l’Etat. Essai sur le débat politique en France au temps de la Fronde (1648-1653), Paris 2004, pp. 20-21.
-
[16]
Christian Jouhaud, « Retour aux mazarinades : « opinion publique », action politique et production pamphlétaire pendant la Fronde », in : La Fronde en questions. Actes du dix-huitième colloque du centre méridional de rencontres sur le xvii e siècle, Roger Duchêne et Pierre Ronzeaud (dir.), Aix-en-Provence 1989, pp. 297-308, ici 297. Voir aussi : idem, Mazarinades : la Fronde des mots, Paris 1985.
-
[17]
Ibid., ici p. 305.
-
[18]
En plus des ouvrages mentionnés plus haut, on peut citer d’autres publications qui ne reconnaissent pas de dimension religieuse à la Fronde : Michel Pernot, La Fronde, Paris 1994 ; Bayard, Françoise, « Du rôle exact de l’argent dans le déclenchement de la Fronde », in : La Fronde en questions. Actes du dix-huitième colloque du centre méridional de rencontres sur le xvii e siècle, Roger Duchêne et Pierre Ronzeaud (dir.), Aix-en-Provence 1989, pp. 73-84.
-
[19]
Moshe Sluhovsky, « La mobilisation des saints dans la Fronde parisienne d’après les mazarinades », in : Annales 54 (1999), pp. 353-374, ici p. 353.
-
[20]
Ibid., ici p. 354.
-
[21]
Ibid.
-
[22]
Ibid., ici p. 358.
-
[23]
Ibid., ici p. 372.
-
[24]
Hubert Carrier, Le Labyrinthe de l’État. Essai sur le débat politique en France au temps de la Fronde (1648-1653), Paris 2004, pp. 171-172.
-
[25]
Ibid.
-
[26]
Pierre Chevalier, Louis XIII. Roi cornélien, Paris 1978, pp. 352-353.
-
[27]
Françoise Hildesheimer, Relectures de Richelieu, Paris 2000, p. 69, 137 ; Françoise Hildesheimer, Richelieu. Une certaine idée de l’État, Paris 1985, pp. 45-46.
-
[28]
Fanny Cosandey et Robert Descimon, L’Absolutisme en France. Histoire et historiographie, Paris 2002, p. 96. Même dans l’historiographie la plus récente, les « dévots » sont encore présentés dans la lignée des ligueurs : Peter H. Wilson, Europe’s Tragedy. A History of the Thirty Years War, London 2009, p. 375.
-
[29]
Marcel Gauchet, « L’État au miroir de la raison d’État : La France et la chrétienté », in : Raison et déraison d’État. Théoriciens et théories de la raison d’État aux XVI e et xvii e siècles, Yves Charles Zarka (dir.), Paris 1994, pp. 193-244, ici 217, 224. Joël Cornette suit également cette thèse. Il reconnaît un conflit fondamental entre ceux qui donnent la priorité à la religion et ceux qui suivent les intérêts « machiavéliques » de l’État : Joël Cornette, Le Roi de guerre. Essai sur la souveraineté dans la France du Grand Siècle, Paris 1993, p. 138.
-
[30]
Le Véritable ou le Mot en amy. Sur l’Estat present de ce Royaume, s. l. 1624, pp. 4-5.
-
[31]
Ibid., pp. 6-7.
-
[32]
Ibid., p. 15.
-
[33]
Jean Le Normand, L’Homme d’Estat françois, vraiment catholique. Au roi très-chrestien Louis le Iuste, par le sieur de Chiremont, Paris 1626, pp. 4-5.
-
[34]
Ibid., p. 12.
-
[35]
Discours tres-politique sur une celebre et notable question debatue au conseil du Roy, sçavoir s’il est plus expédient à la couronne de France de faire alliance et se maintenir en amitié avec les Catholiques, ou bien ceux de la religion pretendue Reformée, pour la déffense du Roy tres-Chrestien et du Royaume, par M. de R., en son temps advocat du Roy, à Messieurs du Parlement de Paris, Paris 1627, p. 9.
-
[36]
Ibid., p. 30.
-
[37]
Ibid., p. 33.
-
[38]
[Matthieu de Morgues], Très-humble, très-véritable et très-importante Remonstrance au Roy, s. l. n. d., p. 11.
-
[39]
Ibid., pp. 143-144.
-
[40]
Ibid., p. 159.
-
[41]
Matthieu de Morgues, Le Génie démasqué du Cardinal de Richelieu, s. l. n. d., p. 7, 9.
-
[42]
Un exemple d’une publication bienveillante envers les Habsbourg : La Voix gémissante du peuple chrestien et catholique accablé sous le faix des desastres et misères des guerres de ce temps, addressée au Roy très chrestien par un françois désintéressé, Paris 1640.
-
[43]
Discours sur l’heureuse conservation de la paix entre les princes catholiques, Paris 1625.
-
[44]
Par exemple dans « Dernier Avis à la France par un bon chrétien en fidèle citoyen (1636) », in : Sources d’histoire de la France moderne, Jean François Solnon (éd.), Paris 1994, pp. 239-240.
-
[45]
[Matthieu de Morgues], Très-humble, très-véritable et très-importante Remonstrance au Roy, s. l. n. d., surtout pp. 3-6, 143.
-
[46]
La Voix gémissante du peuple chrestien et catholique accablé sous le faix des desastres et misères des guerres de ce temps, addressée au Roy très chrestien par un françois désintéressé, Paris 1640, préface et p. 66. Sur l’affaire Santarelli : Sylvio Hermann de Franceschi, « La genèse française du catholicisme d’État et son aboutissement au début du ministériat de Richelieu. Les catholiques zélés à l’épreuve de l’affaire Santarelli et la clôture de la controverse autour du pouvoir pontifical au temporel (1626-1627) », in : Annuaire-bulletin de la société de l’histoire de France, Année 2001, Paris 2003, pp. 19-63.
-
[47]
La France au désespoir, s. l. n. d., p. 10 ; « Dernier Avis à la France par un bon chrétien en fidèle citoyen (1636) », in : Sources d histoire de la France moderne, Jean François Solnon (éd.), Paris 1994, pp. 239-240.
-
[48]
L’Ambassade de la paix générale envoyée du Ciel à la Reyne régente par l’Ange Tutélaire de la France. Avec la couronne de Gloire que les Anges preparent à sa Majesté dans le Ciel, Paris 1649, p. 5.
-
[49]
Ibid., p. 6.
-
[50]
Ibid., p. 7.
-
[51]
L’apparition merveilleuse de l’Ange gardien à la Reyne regente, Paris 1649, pp. 2-3.
-
[52]
Ibid.
-
[53]
Ibid., p. 4.
-
[54]
Ibid.
-
[55]
Ambassade de l’Ange gardien de la France au Roy Très-Chrestien et de Dieu donné Louis XIV et à la Reyne Régente, sa Mère, pour le bien public et particulier de tous leurs Estats, Paris 1649, p. 4. Un autre exemple d’une mise en garde contre une prochaine punition divine : Donjon du droit naturel divin, contre les attaques des ennemis de Dieu et de ses peuples : donnant la camusade au tres-illustre grammairien de Samothrace, Paris 1649, pp. 6-7.
-
[56]
Ambassade de l’Ange gardien de la France au Roy Très-Chrestien et de Dieu donné Louis XIV et à la Reyne Régente, sa Mère, pour le bien public et particulier de tous leurs Estats, Paris 1649, p. 7.
-
[57]
Ibid., pp. 7-8.
-
[58]
Ibid., p. 8.
-
[59]
Par exemple dans : Ibid.
-
[60]
Apparition de la Vierge à la Reyne Regente Mere du Roy dans sa chapelle de Sainct Germain en Laye, Paris, chez Claude Morlot, rue de la Bucherie aux vieilles Estuves, s. l. 1649, pp. 3-4.
-
[61]
Ibid., p. 4.
-
[62]
Ibid., p. 5.
-
[63]
Ibid., p. 7.
-
[64]
Ibid., p. 8.
-
[65]
Mercier, La France prosternée aux pieds de la Vierge pour la remercier de la Paix. Dedié à la Reyne, Paris 1649, p. 3. La dévotion envers saint Louis joua également un rôle dans l’entrée royale : Archivium Romanum Societatis Iesu, Lit. an., Francia 33, t. I, fol. 175.
-
[66]
Très-humble et chrestienne remonstrance à la Reyne regente sur les mal-heurs presens de l’Estat. A Paris, […] A la Reyne de la Paix, s. l. 1649 ; Bachot, Stephane, Ad christianissimum Francorum et Navarrae regem Ludovicum XIV, a Deo datum, felicem, invictum, clementem, Parrhisios, post civicos tumultus, feliciter reversum, panegyricus gratulatiorus, autore Stephano Bachot, Paris 1652, surtout pp. 36-41.
-
[67]
[Arnauld d’Andilly], L’Avis d’Estat à la Reyne, sur le gouvernement de sa Regence, s. l. 1649, p. 3.
-
[68]
Ibid., pp. 4-5. L’auteur du Discours d’Estat et de Religion montre qu’après un début prometteur, Anne d’Autriche est punie par Dieu pour la continuation de la guerre, si bien que la France se trouve au bord du précipice : Discours d’Estat et de Religion, sur les affaires du temps present. A la Reyne, Paris 1649, pp. 1-4, 8.
-
[69]
[Arnauld d’Andilly], L’Avis d’Estat à la Reyne, sur le gouvernement de sa Regence, s. l. 1649, pp. 4-5. D’autres écrits soulignent également que Mazarin ne désire pas la paix : [Fouquet de Croissy], Le courrier du temps apportant ce qui se passe de plus secret en la Cour des Princes de l’Europe, s. l. 1649.
-
[70]
[Arnauld d’Andilly], L’Avis d’Estat à la Reyne, sur le gouvernement de sa Regence, s. l. 1649, p. 23.
-
[71]
La Juste Refutation des injustes louanges qu’inpudemment a osé donner un medecin du roi à Jules Mazarin, le plus scelerat de tous les hommes, et qui est en execration à Dieu, aux anges, et à toute la nature, Paris 1649, p. 7 ; Le Décalogue romain envoyé par Innocent X à tous les Princes Chrestiens, et à leur Noblesse, en faveur de leurs peuples, s. l. n. d. ; Appel à paix pour santé de la France : Suite de la revelation ou le 2e oracle rendu par le Jeûneur du parvis Notre-Dame sur la conclusion de la paix le jour de la fête aux jambons, Paris 1649 ; Soupirs français sur la paix italienne, Anvers 1649, p. 4 ; [Du Pelletier], La Paix en son trosne ou La guerre exilée dedans la trace par le glorieux retour du Roy en sa ville de Paris, Paris s. d.
-
[72]
Les Divines Revelations et Promesses faites à sainct Denys, patron de la France, et à sainte Genevièfve, patronne de Paris, en faveur des François contre le tyran Mazarin, apportées du ciel par l’archange S. Michel, Paris 1649.
-
[73]
Très-humble et chrestienne remonstrance à la Reyne regente sur les mal-heurs presens de l’Estat. A Paris, […] A la Reyne de la Paix, s. l. 1649, p. 6, 12 ; La Ruine et Submergement de la ville d’Amsterdam en Hollande, laquelle est abymée en plein iour, avec perte de plus de trente mille personnes, deux cent navires tant de guerre que marchands : Ensemble la prophetie de Nostradamus, et l’explication d’icelle sur se sujet. Traduit du Flaman en François par M. N. Iouxte la coppie imprimée à La Haye, s. l. 1649. Mentionne la punition divine sans en nommer la cause : Lettre veritable des inondations prodigieuses et épouventables, accompagnées de plusieurs sons de Tambours, choquement d’armes, son de Trempettes, courses de chevaux, et une confusion horrible de toute sorte de bruits ; Arrivées en Provence le iour de la Nostre Dame de Septembre dernier. Envoyée à un Ecclesiastique, et à diverses autres personnes de qualité de plusieurs endroits de la Provence, Province très-affligée, Paris 1651.
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[74]
La Paix en son throsne de gloire ou La corne d’abondance apportée du Ciel à tous les bons François par l’Ange tutélaire de ce Royaume, Paris 1649 ; Méditations sur tous les iours de la semaine Sainte presentée à la Reine, Paris 1649, p. 11.
-
[75]
Funeste hoc de Jules Mazarin, Paris 1649 ; La Juste Refutation des injustes louanges qu’inpudemment a osé donner un medecin du roi à Jules Mazarin, le plus scelerat de tous les hommes, et qui est en execration à Dieu, aux anges, et à toute la nature, Paris 1649 ; La Manifestation de l’antechrist en la personne de Mazarin, et de ses adhérans. Avec des figures authentiques de l’Escriture Saincte. Où est veu à découvert l’impiété et le blasphème des mauvais Chrestiens de ce Temps, sujet tres remarquable, Paris 1649 ; La Vision prophétique de Ste Geneviefve, patrone et protectrice de la ville de Paris, évidemment accomplie dans l’Estat des affaires presentes, Paris 1649 ; L’Avant courrier Celeste. Je suis l’avant courrier, député de la divinité, pour publier dans le Ciel, tesmoigner à la Mer, et iustifier à la terre les énormitez que la Mer et le Ciel produisent, Paris 1649 ; Les Visions nocturnes de Me Mathurin Questier, Parisien, dans l’explication desquelles on verra naïvement dépeints les affaires du temps présent, Paris 1649 ; Lucifer precipité du ciel par le genie françois ou Mazarin chassé de Paris par l’inspiration de S. Michel ange tutélaire de la France, Paris 1649. BnF, Cabinet des Estampes, « Histoire de France », Qb 1, t. 1646-1656, 68 C 34581.
-
[76]
L’Avant courrier Celeste. Je suis l’avant courrier, député de la divinité, pour publier dans le Ciel, tesmoigner à la Mer, et iustifier à la terre les énormitez que la Mer et le Ciel produisent, Paris 1649 ; Le Théologien d’Estat. A la Reyne pour faire deboucher Paris, Paris 1649 ; Combat du bon et du mauvais ange de la reine, Paris 1649 ; Lettre de consolation qu’un bon pere hermite a ecrite aux parisiens, attendant l’heureuse victoire que Dieu leur prepare et promet en bref sur les ennemis iurez de sa gloire de l’Estat et du peuple, Paris 1649. Carrier ne prend pas au sérieux les affirmations de fidélité au roi. En accusant les frondeurs d’hypocrisie, il ridiculise une des idées centrales de la Fronde : Hubert Carrier, Le Labyrinthe de l’État. Essai sur le débat politique en France au temps de la Fronde (1648-1653), Paris 2004, surtout p. 30. Un autre exemple : Andreas Pietsch, « Zwischen Gottesebenbildlichkeit und Höllensturz. Das Bild des französischen Königs in Zeiten der Fronde », in : Die Bibel als politisches Argument. Voraussetzungen und Folge biblizistischer Herrschaftslegitimation in der Vormoderne, Andreas Pe?ar et Kai Trampedach (dir.), München 2007, pp. 333-348.
-
[77]
Advertissements aux Roys et aux princes pour le traicté de la Paix. Et le suiet de la mort du Roy de la Grande Bretagne, Paris 1649, p. 7 ; Divine Revelation arrivée à un bon religieux, du retour du Roy, et de la Paix, Paris 1649, p. 5 ; Réflexions consciencieuses des bons François sur la régence de la Reine, Paris 1649.
-
[78]
Ibid.
-
[79]
L’Ambassade de la paix générale envoyée du Ciel à la Reyne régente par l’Ange Tutélaire de la France. Avec la couronne de Gloire que les Anges preparent à sa Majesté dans le Ciel, Paris 1649, pp. 9-12.
-
[80]
Très-humble et chrestienne remonstrance à la Reyne regente sur les mal-heurs presens de l’Estat. A Paris, […] A la Reyne de la Paix, 1649.
-
[81]
Le Théologien d’Estat. A la Reyne pour faire deboucher Paris, Paris 1649, p. 3 ; Le Theologien politique, piece curieuse sur les affaires du Temps, pour la defense des bons François, Paris 1649, p. 7 ; Lettre de consolation qu’un bon pere hermite ecrite aux parisiens, attendant l’heureuse victoire que Dieu leur prepare et promet en bref sur les ennemis iurez de sa gloire de l’Estat et du peuple, Paris 1649 ; Le courrier polonois, apportant toutes les nouvelles de ce qui s’est passé en l’autre Monde, depuis l’enlèvement du Roy, fait par le cardinal Mazarin à Saint-Germain-en-Laye, jusques à présent, Paris 1649, p. 5.
-
[82]
Voir les thèses de Carrier ou encore le récit de Ranum. Pernot considère également que la Fronde était dirigée principalement contre l’absolutisme royal : Michel Pernot, La Fronde, Paris 1994, pp. 400-401.
-
[83]
Hubert Carrier, Le Labyrinthe de l’État. Essai sur le débat politique en France au temps de la Fronde (1648-1653), Paris 2004, pp. 364-369.
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[84]
Moshe Sluhovsky, « La mobilisation des saints dans la Fronde parisienne d’après les mazarinades », in : Annales 54 (1999), pp. 353-374, surtout 353-357.
-
[85]
Alansin Lloyd Moote, The Revolt of the Judges : The Parlement of Paris and the Fronde 1643-1652, Princeton 1992, pp. 38-124.
-
[86]
Pour cette raison, nous ne sommes pas d’accord avec Moote, qui affirme que la monarchie aurait été sous Louis XIII en permanence menacée par un soulèvement général : Alansin Lloyd Moote, The Revolt of the Judges : The Parlement of Paris and the Fronde 1643-1652, Princeton 1992, pp. 38-40.
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[87]
Une illustration : Collection d’estampes « Hennin », t. 1647-1653, 71 C 48690 ; « Hennin » n°3558 ; La Joie celeste par l’apparition d’une nouvelle etoile sur la ville de Paris, Paris 1649.
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[88]
Orest A. Ranum, The Fronde : A French Revolution 1648-1652, New York 1993 ; Carrier, Hubert, Le Labyrinthe de l’État. Essai sur le débat politique en France au temps de la Fronde (1648-1653), Paris 2004, pp. 376-378. Moshe Sluhovsky présente lui aussi la Fronde comme une rébellion contre le roi : Moshe Sluhovsky, « Ora pro Nobis, Beata Virgo Genovefa » : the Public Cult of Sainte Geneviève in late Medieval and Early Modern Paris, Ann Arbor 1993, p. 198.
Au beau milieu de[s] confrontations théologiques [de l’époque moderne, D. T.], l’absence de tout contenu religieux dans la Fronde, cette guerre du xvii e siècle, est frappante. La Fronde est, avant tout, un affrontement politique et le résultat immédiat de l’avènement de l’absolutisme royal et de l’opposition qu’il a suscitée [1].
1 Ce jugement de Moshe Sluhovsky résume bien l’état de l’historiographie : si les historiens débattent depuis deux cent ans du caractère révolutionnaire ou réactionnaire, populaire ou élitaire, progressiste ou passéiste de la Fronde, peu ont pris au sérieux les références religieuses pourtant nombreuses dans les mazarinades.
2 Au xixe siècle, les historiens monarchistes brossèrent le portrait d’une période d’anarchie tandis que les libéraux y virent une « révolution manquée [2] ». Après la Seconde Guerre mondiale, le néerlandais Ernst Kossmann critiqua les thèses de ces deux courants. Il montra que le Parlement de Paris n’était ni révolutionnaire ni réactionnaire [3]. Les frondeurs défendaient la monarchie absolue tout en estimant que le Parlement pouvait y trouver sa place [4]. Selon Kossmann, la Fronde démontrait que l’État absolutiste n’était pas le résultat d’une unification mais plutôt celui d’une neutralisation de forces contraires [5]. Les soulèvements et les guerres civiles résultaient d’une perte d’équilibre momentanée. En ce sens, l’historien néerlandais portait un regard foncièrement négatif sur les événements : « La Fronde reste une période d’imprudences et d’exagérations sans sens et sans but. […] [Elle] n’ajoute rien à l’histoire, ni une nouvelle idée capable de s’étendre, ni un nouveau rythme [6]. »
3 À peu près au même moment, l’historien soviétique Boris Poršnev considérait que la Fronde était le résultat d’un mouvement révolutionnaire initié sous Louis XIII par la classe paysanne [7]. Roland Mousnier contesta cette thèse en montrant que les rapports de patronage étaient bien plus importants que les solidarités de classe [8]. Selon lui, la Fronde n’a pas été une « révolte du pain cher [9] ». La participation paysanne est restée marginale dans les années 1648-1652 [10]. Ce sont les élites qui se sont soulevées et ont mobilisé leurs clients pour protester contre les progrès de l’État réalisés sous Richelieu. Selon l’historien français, la Fronde a donc été une « révolution réactionnaire [11] ».
4 Une grande partie de l’historiographie française, qui envisage généralement le développement de l’État d’un œil favorable, ne perçoit dans les événements complexes de la Fronde que l’expression de volontés passéistes et égoïstes, vouées à l’échec par la marche de l’histoire [12]. Les admirateurs de Louis XIV tels que François Bluche vont jusqu’à qualifier la Fronde de « folie [13] ». Un courant plus récent a cependant pris ses distances face à ces condamnations téléologiques et moralisatrices. Ainsi, Arlette Jouanna a analysé avec brio la logique du soulèvement nobiliaire : la régence avait créé une situation d’instabilité contraignant les membres de la haute noblesse à rechercher les moyens qui leur permettraient de conserver leur position [14].
5 Hubert Carrier se place quant à lui dans la lignée de l’historiographie libérale et considère que les années 1648-1650 étaient dominées par un débat politique intense dans lequel s’affrontaient trois courants idéologiques. Selon lui, le Parlement se serait battu pour réaliser un programme libéral, alors que les princes auraient défendu des idées aristocratiques et que la régente aurait pour sa part désiré sauver le système absolutiste [15]. Prenant position contre cette interprétation, Christian Jouhaud, dont l’approche relève de l’analyse de texte littéraire, parvient à la conclusion que, durant la Fronde, on ne peut parler d’un débat politique ou d’une sphère publique [16]. Il concède certes qu’on trouve effectivement des textes exposant des idées politiques, mais les considère comme marginaux. D’après lui, les mazarinades doivent plutôt être analysées comme des outils de propagande qui cherchaient à manipuler le lecteur [17].
6 Ces prises de position contradictoires présentent un point commun : elles ne reconnaissent aucune dimension religieuse à la Fronde [18]. Seul Sluhovsky semble s’être penché sur la question, pour arriver à une conclusion négative. Selon lui, l’« absence de passions religieuses » aurait même été une des raisons de l’échec des mouvements de protestation :
En l’absence d’un mobile religieux qui pouvait galvaniser et ennoblir leurs mobiles différents, les frondes déjà très dispersées […] se neutralisaient mutuellement et permettaient à l’absolutisme royal d’apparaître comme le seul recours contre l’anarchie [19]. »
8 Contrairement à la Ligue catholique formée sous Henri III, les prêtres se sont prononcés pendant la Fronde pour une reconnaissance de l’autorité royale [20]. En outre, l’historien israélien renvoie aux recherches de Carrier, qui estime qu’on ne trouve que très peu de mazarinades au contenu théologique ou ecclésiologique.
9 Malgré tout, Sluhovsky constate que les symboles religieux ont joué un rôle capital dans la propagande frondeuse, phénomène qu’il considère comme naturel dans un pays croyant au caractère divin de la royauté [21]. Il attire l’attention sur le fait que le culte des saints pouvait faire office d’instrument de mobilisation [22]. Toutefois, la naïveté évidente des récits d’apparition de saints le rend sceptique : il considère que nous n’avons aucune raison de penser que les Parisiens du xvii e siècle croyaient plus que nous aux affirmations de ces textes [23]. Carrier remarque quant à lui que se référer à la religion est « l’attitude la plus commune dans les mazarinades frondeuses [24] ». Selon lui, les opposants à la cour critiquaient l’absolutisme au nom de valeurs religieuses et appelaient en même temps à l’obéissance envers le roi au nom de ces mêmes valeurs [25].
10 Face à ces constats, il apparaît nécessaire de reposer la question du rôle de la religion dans la Fronde. En effet, l’argumentaire de Sluhovsky et de Carrier ne paraît pas bien cohérent. Pourquoi les frondeurs auraient-ils eu massivement recours à une propagande religieuse si elle n’était pas susceptible de porter ses fruits ? Comment des symboles religieux auraient-ils pu mobiliser sans contenu religieux ? En gardant en mémoire l’histoire politico-religieuse du règne de Louis XIII, on peut poser les questions suivantes : comment les frondeurs se positionnaient-ils face à la construction de la monarchie sacrale qui avait eu lieu sous Louis XIII ? La Fronde marque-t-elle une rupture face aux débats politico-religieux du règne de « Louis le Juste » ?
11 L’analyse politico-religieuse de la Fronde nous mène en plein cœur des problèmes interprétatifs liés à ce mouvement : elle pose notamment les questions d’une éventuelle continuité avec les révoltes du règne de Louis XIII, de la nature des idées défendues par le Parlement, du caractère et de la cohérence de la Fronde.
L’opposition « dévote » à la guerre sous Louis XIII
12 Pour bien comprendre la dimension religieuse de la Fronde parlementaire, un retour en arrière est nécessaire. En effet, c’est l’image faussée de ceux qu’on a pris l’habitude de nommer les « dévots » ou les « catholiques zélés » qui pousse les historiens de la Fronde à méconnaitre les lignes de continuité politico-religieuse.
13 Dans l’historiographie, ces opposants à la guerre contre les Habsbourg jouissent de la renommée douteuse de rêveurs réactionnaires. Pour Pierre Chevalier, Bérulle et Marillac étaient des mystiques au sens politique peu développé, s’occupant plus des malheurs du peuple que des intérêts de l’État [26]. Selon Françoise Hildesheimer, ces « adversaires de la raison d’État » auraient mené un « combat déjà d’arrière-garde en entendant maintenir la médiation de l’Église et restaurer l’unité perdue de la chrétienté » [27]. Fanny Cosandey et Robert Descimon parlent d’une « lutte entre la vieille et la nouvelle France [28] ». Marcel Gauchet voit également en ces « dévots » des partisans de l’ancienne idée de chrétienté s’emportant contre l’idée moderne d’État : pour les tenants de l’État, il y aurait eu deux voies pour servir Dieu, pour ses adversaires qu’une seule. Les partisans de la voie « traditionnelle » auraient prôné une « subordination marquée des choses de la terre aux exigences du ciel », tandis que les modernes auraient effectué une « disjonction entre ce qui relève du rapport spirituel à Dieu et ce qui regarde l’action (pour Dieu) en ce monde » [29].
14 Les catholiques zélés seraient donc hispanophiles parce qu’opposés aux nouveaux concepts d’État et de sa raison. Ils chercheraient à restaurer l’ancienne chrétienté et s’intéresseraient plus au sort du peuple qu’au devenir de la France. Or, une lecture plus attentive des pamphlets « dévots » offre une tout autre image des critiques de la politique étrangère de Richelieu. Ainsi, l’auteur du Véritable ou le mot en amy, publié dès 1624, prend la défense des opposants à la guerre à qui l’on reproche de ne pas être de « bons français ». Selon lui, une « sainte alliance » entre les deux principales puissances de la chrétienté serait tout à fait dans l’intérêt de la France car elle assurerait sa sécurité [30]. L’auteur dit ne pas vouloir justifier l’Espagne. Il est tout à fait compréhensible que la montée en puissance du roi catholique provoque angoisses et envies. Cela ne peut cependant justifier le soutien apporté à des alliés qui sont dans leur tord en se rebellant contre leur prince légitime [31]. L’État ne peut survivre hors de la religion car tous les rois chrétiens sont des vassaux du Christ. Au contraire, en paix, la France s’épanouirait [32].
15 L’Homme d’Estat françois, vraiment catholique est même très critique envers les Habsbourg. Selon lui, il est clair que
la grandeur et la puissance du Roy d’Espagne, et des Princes de la maison d’Autriche, accroist tellement tous les iours, et leur ambition de parvenir à la monarchie universelle, qu’il est facile de voir, que si en toute diligence la France ne s’oppose à leur dessein, ils sont apparemment au chemin d’y parvenir à vostre [du roi, D. T.] preiudice [33].
17 D’un autre côté, une victoire des hérétiques sur les Espagnols serait tout aussi dangereuse. Ainsi, le mieux serait que le roi n’aide ni les hérétiques ni les Habsbourg et reste neutre dans le conflit qui les oppose. Toutefois, si, un jour, les événements devaient contraindre le monarque à prendre parti, il faudrait mieux qu’il rallie le camp catholique :
Car en hazardant l’Estat pour conserver la religion, la Foy fera tousiours croire à l’homme d’Estat, vrayement Catholique quoy que bon François, que Dieu vous conservera l’Estat et la religion tout ensemble, au lieu que hazardant la Religion pour conserver l’Estat, la mesme Foy luy fera craindre, que vous ne perdiés la Religion et l’Estat tout ensemble, par ce que Dieu veut que l’on se confie en luy et en sa providence, quant l’on ne veut pas estre abandonné de luy, et s’il veut que l’on hazarde quelque chose pour lamour de luy : mais c’est un hazard sans hazard car la Foy asseure qu’il n’y a rien à craindre quant l’on se hazarde pour Dieu, il est bon garant [34].
19 L’auteur d’un autre libelle sur la question des alliances protestantes argumente tout autant au nom des intérêts de l’État : « Se joindre aux ennemis de Dieu, par les plus estroicts liens d’amitié ; faire la guerre à outrance aux amis de Dieu, et se liguer avec les ennemis de Dieu pour tuer et massacrer ses amis ; n’est pas le fait de celuy qui desire de complaire à Dieu [35]. » « Nostre perseverance à favoriser les heretiques, desplait à Dieu : c’est pour cela qu’il a rompu tous leurs desseins, et les nostres, et faict mal reüssir toutes nos entreprises », comme cela se voit aux défaites de Gênes, Breda et Calais [36]. « Pourquoy nous bandons-nous contre Dieu et maudissons ceux qu’il previent de ses benedictions [37] ? »
20 Dans les années 1630, les opposants de premier plan ne pensaient pas autrement. Matthieu de Morgues, pamphlétaire influent, pointe du doigt les désolations que de nombreuses provinces françaises endurent à cause de la guerre et en tire la conclusion « qu’il y avoit quelque chose non seulement en nos mœurs particulières, mais dans nostre conduite generale, qui desplaisoit à sa divine Maiesté [38] ». De Morgues précise bien qu’il ne blâme nullement les « considerations d’Estat » qui ont mené le roi à protéger ses alliés [39]. Mais, pour lui, il est évident que les plus grandes dépenses ne mèneront à aucun bon résultat car « si Dieu n’y met la main », elles ne feront que ruiner l’État [40]. Comme la sainte Providence est justement en train de retirer ses grâces au roi, une invasion de troupes étrangères et un partage de la patrie sont à craindre [41].
21 Ces exemples montrent que les opposants à la guerre ne jugeaient pas tous la politique des Habsbourg de la même manière [42]. Cependant, à quelques exceptions près, ils cherchaient, en protestant contre la politique étrangère, à défendre les intérêts de l’État français, menacés par l’ire divine. Les rares voix qui arguaient de la supériorité du pouvoir spirituel sur le temporel ne peuvent être considérées comme typiques [43]. C’était l’épanouissement de la France et non la convocation de l’ancien idéal de la chrétienté qui se trouvait au centre de la grande majorité des réflexions. Les libelles de cette époque montrent comment la politique étrangère française a provoqué de nouvelles angoisses religieuses concernant non plus une possible fin des Temps mais tout simplement une menace pesant sur le bien-être de la patrie. C’était un déclin voire un anéantissement de la France que les « dévots » craignaient, pensant que la politique guerrière déplaisait à Dieu [44].
22 L’image que les « catholiques zélés » entretenaient de la royauté est un indice supplémentaire de la modernité de leur discours. Matthieu de Morgues ne mettait nullement en doute le fait que la justice et la piété du roi avaient permis de prendre La Rochelle [45]. L’auteur de La Voix gémissante du peuple chrestien et catholique, hostile à la guerre contre les Habsbourg, souligne que les rois sont les « Dieux de la terre ». Selon lui, « il est vray ce que la Sorbonne a decidé contre Santarelle, que les Roys relevent immediatement de Dieu, et ne dependent d’aucune puissance superieure sur la terre [46] ». Pour cette raison, les craintes, entretenues par une partie de l’élite, d’une révolte des opposants à la guerre étaient injustifiées. En fait, la révolte des catholiques « zélés » était impossible. Rétrospectivement, on ne trouve aucun indice qui permettrait de penser que, du vivant de Louis XIII, l’élite et le peuple de Paris voulaient recommencer l’expérience de la Ligue [47]. En effet, les opposants à la guerre étaient prisonniers de leur propre représentation de l’ordre divin qui les incitait simultanément à refuser la politique du Conseil royal et à accepter l’absolutisme.
Les débuts de la Fronde : attentes du châtiment divin pour la France et opposition à la guerre
23 Peut-on détecter des similitudes entre cette prise de position et les mazarinades de 1648-49 ? Une multitude de mazarinades, comme l’a remarqué Sluhovsky, se placent sur un terrain religieux. Ainsi, on relève de nombreux textes se présentant comme des messages apportés par l’ange gardien de la France ou celui de la régente. Ces libelles, qui sont loin d’être atypiques, sont marqués par l’imaginaire de la Réforme catholique et considèrent l’harmonie entre la terre et le Ciel comme une norme essentielle. Ainsi, selon L’Ambassade de la paix générale envoyée du Ciel à la Reyne régente par l’Ange Tutélaire de la France, Dieu aurait le dessein, dans son infinie bonté, de couronner de gloire la régente. Le Christ aurait déjà décidé de demander aux anges, « Directeurs des Souverains de l’Univers », d’offrir à Anne d’Autriche une couronne de paix [48]. En effet, la paix est nécessaire afin que le roi fasse régner la justice, installe la vertu dans le cœur des peuples et rende le royaume prospère [49]. En revanche, si au contraire la guerre est poursuivie, le Tout-puissant rendra coupables les Français devant Son tribunal suprême d’avoir versé le sang de leurs frères [50].
24 Dans un autre libelle, l’ange gardien de la régente raconte que tous les habitants de la terre et du Ciel attendent de la reine la paix générale [51]. Toutefois, les ministres auraient, sous l’influence du diable, inversé les lois de la théologie et de la morale. L’ange désire alors prévenir la reine que l’ire divine va s’abattre sur le royaume [52]. Tant d’innocents sont déjà morts, tant de vierges violées, tant de familles précipitées dans la misère [53]. En outre, la punition des Parisiens vertueux qui s’activent contre la guerre est totalement injuste [54].
25 L’Ambassade de l’Ange gardien de la France au Roy Très-Chrestien avertit également le jeune roi Louis XIV de la terrible punition divine qui va s’abattre sur le royaume [55]. Ceux qui s’emportent contre la guerre ne sont pas les ennemis du roi [56]. Dès que le monarque commencera à respecter les intérêts du Tout-puissant, toutes les entreprises de la France seront bénies et le pays sera invincible [57]. En s’adonnant à la prière et en amendant leur conduite, les sujets soutiendront leur roi dans tous ses desseins et convaincront le Seigneur d’être clément. « Partan, Sire, […] il ne reste […] plus rien à vous dire, pour vous obliger de prendre l’espée de vostre Iustice, et la recevoir des mains de Dieu mesme, afin d’enroller vos Peuples dessous les Bannieres et vos Estendards, et de les mener munis de sa grace, à une victoire qui est asseurée, mais la plus celebre que puissent iamais remporter au monde, et dessus le monde toutes les Puissances de la terre ensemble [58]. »
26 Le recours au personnage de l’ange gardien du royaume semble avoir été particulièrement approprié pour affirmer la concordance entre les intérêts de l’État et ceux de Dieu et montrer ainsi la voie d’un possible rétablissement de l’harmonie universelle [59]. D’une manière semblable, certains auteurs mobilisent la Vierge Marie, nommée patronne du royaume par Louis XIII en 1638. Le libelle l’Apparition de la Vierge à la Reyne Regente s’ouvre sur un constat : la Génitrice divine est « l’organe de la volonté de Dieu, la Dispensatrice de ses faveurs, et la Tresoriere de ses grâces […] ; Ce qui […] a obligé nostre Invincible Monarque Louis le Iuste d’heureuse mémoire, et la tres-pieuse Reine son espouse, de luy consacrer et dédier non seulement leurs sacrées personnes, et celles de nos Princes leurs enfans, mais encore leurs Sceptres, leurs Couronnes, et leurs Royaumes de France et de Navarre, la suppliant de vouloir estre la Protectrice de leurs Peuples [60] ». Ainsi, la Vierge apparut à la régente dans sa chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye et l’exhorta à conclure la paix : « Ie chéris vostre peuple, faites la paix pour l’Amour de moy [61]. » Anne d’Autriche reconnut que la Reine des anges aimait et protégeait tout spécialement le royaume, notamment grâce au vœu de Louis XIII, ici récupéré pour la cause des frondeurs :
Louis le Iuste, ce grand Prince prevoyant bien que cette Monarchie apres son deceds pourroit tomber entre les mains des pervers ministres, qui au lieu d’avoir soin de maintenir tousiours cet Empire en son estat florissant, taschent de le ruiner […], quelques ans avant son deceds, fit cette belle offrande de sa personne et de ses biens à la Reine des Anges, au mesme temps que ces esprits bien heureux porterent le corps glorieux de cette tres-saincte Princesse dans le Paradis : Si bien que, peuple François, nous n’avons rien à craindre, puisque la Mere du Dieu des armées prend nostre party, il est impossible que nous n’ayons la victoire dessus nos ennemis, et que Mazarin ne soit contraint et obligé de nous laisser vivre en repos, en vain sont ses ruses et ses stratagèmes […] [62].
28 La régente sera clémente et cherchera une « bonne paix » [63] :
Courage, François, il est veritable que nous avons une grande Reine, mais nous avons une plus grande encore Protectrice, qui pour escraser la teste de la rebellion, a miraculeusement parlé à sa Majesté ; Nous devons esperer une bonne issuë de la Conférence, les Princes de sa Cour a son imitation seront touchés de compassion pour cette florissante ville de Paris. Prions cette supreme Imperatrice du Ciel et de la terre qu’elle veuille nous proteger, et conserver l’honneur de la France […] [64].
30 Après la paix de Rueil (1er avril 1649), on trouve ainsi des libelles qui affirment que c’est l’« Emperiere des Cieux, Souveraine des hommes, des Anges et des Seraphins » qui a rétabli la concorde entre Anne d’Autriche et ses sujets [65]. Ces textes mariaux de la Fronde sont d’autant plus remarquables que le patronage marial était partie prenante du système politico-religieux de gouvernement, qui est pleinement respecté ici : conformément à la position d’intermédiaire entre le Ciel et le royaume réclamée par la monarchie, la Reine des anges ne s’adresse pas directement au peuple ou à la ville de Paris, mais à la régente. C’est par cette voie que les grâces divines se répandent dans le royaume de France. Par le biais du patronage marial, on affirme la conformité entre les intentions de la Fronde et celles du feu roi Louis XIII. La patronne crée un lien indissoluble entre le Ciel, l’État, la royauté et les sujets. Cette unité universelle rend caduque toute opposition entre les intérêts de Paris et ceux de Saint-Germain-en-Laye.
31 Plus conservateurs dans la forme, d’autres libelles rappellent quant à eux les remontrances qui étaient parues en grand nombre sous Louis XIII [66]. Selon L’Avis d’Estat à la Reyne, un rapide changement de ligne politique est impératif : il n’est même plus question d’écrire à la régente afin qu’elle évite de choir dans le précipice, puisqu’elle s’y trouve déjà, mais de « voir les moyens pour éviter qu’elle tombe dans les derniers abymes [67] ». Au début de la régence, alors qu’Anne d’Autriche envoyait des ambassadeurs à Münster afin de conclure la paix, l’espoir était grand [68] ; toutefois, il apparut bientôt que Mazarin ne cherchait qu’à tromper les Français et l’Europe [69]. En outre, le ministre reprit la « forme de gouvernement introduite par le Cardinal de Richelieu », nonobstant le fait qu’elle était contraire aux lois humaines et divines et reposait sur une nouvelle théologie [70].
32 Sous des formes diverses, donc, les mazarinades prenant la défense du Parlement développent une argumentation semblable. Elles exposent les conséquences catastrophiques de la guerre pour l’ensemble du pays et les sanctuaires divins [71]. La ruine de la France provient selon elles du fait que le combat mené déplait à Dieu. La guerre anéantit également la concorde entre le souverain et ses sujets, et provoque des soulèvements [72]. Le conflit entre le Conseil royal et les Cours souveraines est ainsi perçu comme un signe de l’ire divine. Néanmoins, toutes les catastrophes du moment ne représentent qu’un début : une punition encore plus terrible va s’abattre sur le royaume [73]. A contrario, la paix serait une œuvre du Tout-puissant ; elle ferait fleurir la France [74].
33 Afin de conférer plus de force à ce discours, les pamphlets diabolisent Mazarin. Étant donné que le favori de la reine menait une guerre contre Dieu et poussait la France dans l’abîme, on le dépeint agissant pour le compte de Satan [75]. Pourtant, presque toujours, les auteurs font preuve d’une déférence religieuse envers la monarchie et soulignent la bonté infinie de « l’oint du Seigneur [76] ». Selon eux, au contraire des puritains anglais régicides, les Parisiens ne désirent que revoir leur roi, retenu par le Sicilien à Saint-Germain-en-Laye [77]. Dans certaines mazarinades, la régente est même érigée en modèle de piété et de justice [78]. Les auteurs compatissent à ses peines [79]. Ils demandent seulement que la régence s’inscrive dans la continuité du règne de Louis XIII, qui aurait conclu la paix s’il avait vécu plus longtemps [80]. Selon eux, le Parlement ne fait que lutter pour les intérêts du roi et de l’État [81].
34 De nombreuses mazarinades de 1649 se situaient donc dans la continuité du discours d’opposition à la guerre sous Louis XIII. C’était les mêmes appréhensions religieuses qui faisaient craindre une punition divine et incitaient à s’opposer à une politique conduisant la France à sa perte. L’image, bien ancrée dans l’historiographie, d’une révolte contre l’absolutisme royal semble donc incorrecte [82]. En réalité, c’est probablement parce que les historiens brossent un tableau inexact des « dévots » qu’ils n’ont pas remarqué la continuité entre les controverses des années 1620 et celles des années 1640. En effet, les opposants à Richelieu n’étaient pas pro-espagnols, ne donnaient pas la priorité aux buts religieux sur les buts politiques et ne cherchaient pas à réaliser l’unité de la chrétienté au détriment des intérêts de l’État. Ainsi, Carrier, induit en erreur par la fausse idée que l’on se fait généralement des opposants à la guerre du règne de Louis XIII, conclut qu’il n’y a eu que très peu de mazarinades exprimant le point de vue des dévots [83]. Sluhovsky, quant à lui, ne reconnaît aucune dimension religieuse à la Fronde pour la simple raison qu’il met implicitement en équation les questions religieuses et les questions théologiques ou cléricales [84]. Dans la Fronde, ce n’étaient pas deux confessions ennemies ou même deux versions du catholicisme qui s’affrontaient, mais plutôt deux représentations de ce que le Ciel pensait de la politique étrangère française.
35 Ainsi, l’historien soviétique Poršnev avait raison quand il disait que la fronde prenait sa source dans les conflits du règne de Louis XIII ; les soulèvements populaires ont en effet joué un grand rôle dans son déclenchement. Néanmoins, son tord était d’assimiler cette dynamique insurrectionnelle à la lutte des classes et de considérer qu’elle revêtait une dimension révolutionnaire. Pour une partie des élites, les révoltes paysannes contre l’impôt ne firent que confirmer l’impression que la France se trouvait déjà au bord du gouffre. C’est la raison pour laquelle on observe une hostilité persistante envers les innovations institutionnelles de Richelieu, qui, en améliorant la levée des impôts, servaient d’instruments dans la guerre contre les Habsbourg [85]. De plus, à l’aune de nos sources, l’interprétation que Kossmann a livrée de la Fronde dans les années 1950, semble convaincante. En effet, il semble qu’on ne puisse parler d’une résistance motivée par une idéologie libérale. Le but des frondeurs paraît avoir été le même que celui des « dévots » : il s’agissait de préserver la monarchie absolue et la France d’une ruine certaine.
36 Entre 1625 et 1649, ce n’était pas la représentation de la monarchie, que partageaient les opposants à Richelieu et Mazarin avec leurs adversaires, qui avait changé ; c’était la situation politique. Sous Louis XIII, il n’était pas possible de se soulever sans se rebeller contre la volonté d’un roi sacré [86]. C’est seulement pendant la régence qu’on pouvait considérer que la politique du ministre ne reflétait plus la volonté du roi. Il devint possible de défendre le monarque contre son Conseil. Le Parlement endossa alors le rôle de gardien des intérêts nationaux. Pour cette raison, de nombreux auteurs optèrent pour une stratégie discursive se distinguant de celle des remontrances du règne de Louis le Juste. Alors que sous le gouvernement de Richelieu, les pamphlétaires s’adressaient au roi pour lui exposer les intérêts de l’État et de la monarchie, en 1649, ils avaient la prétention d’exprimer directement la volonté divine.
37 La fidélité des frondeurs envers la monarchie absolue facilita la conclusion d’une paix entre les partis [87]. Comme les frondeurs avaient toujours affirmé ne vouloir que le retour du roi dans sa capitale, ils pouvaient célébrer la paix de Rueil comme le renouvellement d’une concorde sacrée qui n’avait en principe jamais été perdue. Contrairement à ce que suggèrent le titre de la monographie d’Orest Ranum ou les thèses d’Hubert Carrier, la Fronde parlementaire n’a pas été une « révolution [88] ».
Notes
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[1]
Moshe Sluhovsky, « La mobilisation des saints dans la Fronde parisienne d’après les mazarinades », in : Annales 54 (1999), pp. 353-374, ici 353.
-
[2]
Ibid., p. 9 ; Ernst Kossmann, La Fronde, Leyde 1954, p. 1.
-
[3]
Ibid., pp. 1-2.
-
[4]
Ibid., pp. 3-29.
-
[5]
Ibid., pp. 260-261.
-
[6]
Ibid., pp. 259-260. Alansinn Moote s’est prononcé contre cette interprétation négative de la Fronde dans son étude sur le rôle du Parlement de Paris dans les évènements. Il souligne que les acquis de 1648 n’ont pu être abolis que graduellement. A son avis, le gouvernement de Louis XIV aurait donc été plus absolu sans la Fronde : Alansin Lloyd Moote, The Revolt of the Judges : The Parlement of Paris and the Fronde 1643-1652, Princeton 1992, pp. 368-376.
-
[7]
Boris Poršnev, Narodnye vosstanija vo Francii pered Frondoj, 1623-1648, Moskva/Leningrad 1948. Traduction française : idem, Les Soulèvements populaires en France au xvii e siècle, Paris 1972.
-
[8]
Alansin Lloyd Moote, The Revolt of the Judges : The Parlement of Paris and the Fronde 1643-1652, Princeton 1992, pp. x-xi ; Hubert Méthivier, La Fronde, Paris 1984, p. 10.
-
[9]
Ibid., p. 15.
-
[10]
Ibid., pp. 11-13.
-
[11]
Ibid., pp. 17-18.
-
[12]
Voir les thèses de Roland Mousnier, de Pierre Deyon et de Pierre Goubert : Hubert Méthivier, La Fronde, Paris 1984, pp. 17-18. Denis Richet parle des « balbutiements de la Fronde » : Denis Richet, La France moderne : L’Esprit des institutions, Paris 1973, pp. 135-139. Michel Pernot s’inscrit lui-aussi dans cette tradition étatiste : « Le malheur a voulu que la société française profite de la faiblesse politique inhérente à toute minorité et de l’impopularité croissante de Mazarin pour regimber contre les progrès réalisés par l’emprise de l’État sur les sujets du Très-Chrétien depuis une douzaine d’années. » Voir Michel Pernot, La Fronde, Paris 1994, pp. 400-401.
-
[13]
François Bluche, Louis XIV, Paris 1986, p. 58.
-
[14]
Arlette Jouanna, Le Devoir de révolte : la noblesse française et la gestation de l’Etat moderne, 1559-1661, Paris 1989, pp. 217-244.
-
[15]
Hubert Carrier, Le Labyrinthe de l’Etat. Essai sur le débat politique en France au temps de la Fronde (1648-1653), Paris 2004, pp. 20-21.
-
[16]
Christian Jouhaud, « Retour aux mazarinades : « opinion publique », action politique et production pamphlétaire pendant la Fronde », in : La Fronde en questions. Actes du dix-huitième colloque du centre méridional de rencontres sur le xvii e siècle, Roger Duchêne et Pierre Ronzeaud (dir.), Aix-en-Provence 1989, pp. 297-308, ici 297. Voir aussi : idem, Mazarinades : la Fronde des mots, Paris 1985.
-
[17]
Ibid., ici p. 305.
-
[18]
En plus des ouvrages mentionnés plus haut, on peut citer d’autres publications qui ne reconnaissent pas de dimension religieuse à la Fronde : Michel Pernot, La Fronde, Paris 1994 ; Bayard, Françoise, « Du rôle exact de l’argent dans le déclenchement de la Fronde », in : La Fronde en questions. Actes du dix-huitième colloque du centre méridional de rencontres sur le xvii e siècle, Roger Duchêne et Pierre Ronzeaud (dir.), Aix-en-Provence 1989, pp. 73-84.
-
[19]
Moshe Sluhovsky, « La mobilisation des saints dans la Fronde parisienne d’après les mazarinades », in : Annales 54 (1999), pp. 353-374, ici p. 353.
-
[20]
Ibid., ici p. 354.
-
[21]
Ibid.
-
[22]
Ibid., ici p. 358.
-
[23]
Ibid., ici p. 372.
-
[24]
Hubert Carrier, Le Labyrinthe de l’État. Essai sur le débat politique en France au temps de la Fronde (1648-1653), Paris 2004, pp. 171-172.
-
[25]
Ibid.
-
[26]
Pierre Chevalier, Louis XIII. Roi cornélien, Paris 1978, pp. 352-353.
-
[27]
Françoise Hildesheimer, Relectures de Richelieu, Paris 2000, p. 69, 137 ; Françoise Hildesheimer, Richelieu. Une certaine idée de l’État, Paris 1985, pp. 45-46.
-
[28]
Fanny Cosandey et Robert Descimon, L’Absolutisme en France. Histoire et historiographie, Paris 2002, p. 96. Même dans l’historiographie la plus récente, les « dévots » sont encore présentés dans la lignée des ligueurs : Peter H. Wilson, Europe’s Tragedy. A History of the Thirty Years War, London 2009, p. 375.
-
[29]
Marcel Gauchet, « L’État au miroir de la raison d’État : La France et la chrétienté », in : Raison et déraison d’État. Théoriciens et théories de la raison d’État aux XVI e et xvii e siècles, Yves Charles Zarka (dir.), Paris 1994, pp. 193-244, ici 217, 224. Joël Cornette suit également cette thèse. Il reconnaît un conflit fondamental entre ceux qui donnent la priorité à la religion et ceux qui suivent les intérêts « machiavéliques » de l’État : Joël Cornette, Le Roi de guerre. Essai sur la souveraineté dans la France du Grand Siècle, Paris 1993, p. 138.
-
[30]
Le Véritable ou le Mot en amy. Sur l’Estat present de ce Royaume, s. l. 1624, pp. 4-5.
-
[31]
Ibid., pp. 6-7.
-
[32]
Ibid., p. 15.
-
[33]
Jean Le Normand, L’Homme d’Estat françois, vraiment catholique. Au roi très-chrestien Louis le Iuste, par le sieur de Chiremont, Paris 1626, pp. 4-5.
-
[34]
Ibid., p. 12.
-
[35]
Discours tres-politique sur une celebre et notable question debatue au conseil du Roy, sçavoir s’il est plus expédient à la couronne de France de faire alliance et se maintenir en amitié avec les Catholiques, ou bien ceux de la religion pretendue Reformée, pour la déffense du Roy tres-Chrestien et du Royaume, par M. de R., en son temps advocat du Roy, à Messieurs du Parlement de Paris, Paris 1627, p. 9.
-
[36]
Ibid., p. 30.
-
[37]
Ibid., p. 33.
-
[38]
[Matthieu de Morgues], Très-humble, très-véritable et très-importante Remonstrance au Roy, s. l. n. d., p. 11.
-
[39]
Ibid., pp. 143-144.
-
[40]
Ibid., p. 159.
-
[41]
Matthieu de Morgues, Le Génie démasqué du Cardinal de Richelieu, s. l. n. d., p. 7, 9.
-
[42]
Un exemple d’une publication bienveillante envers les Habsbourg : La Voix gémissante du peuple chrestien et catholique accablé sous le faix des desastres et misères des guerres de ce temps, addressée au Roy très chrestien par un françois désintéressé, Paris 1640.
-
[43]
Discours sur l’heureuse conservation de la paix entre les princes catholiques, Paris 1625.
-
[44]
Par exemple dans « Dernier Avis à la France par un bon chrétien en fidèle citoyen (1636) », in : Sources d’histoire de la France moderne, Jean François Solnon (éd.), Paris 1994, pp. 239-240.
-
[45]
[Matthieu de Morgues], Très-humble, très-véritable et très-importante Remonstrance au Roy, s. l. n. d., surtout pp. 3-6, 143.
-
[46]
La Voix gémissante du peuple chrestien et catholique accablé sous le faix des desastres et misères des guerres de ce temps, addressée au Roy très chrestien par un françois désintéressé, Paris 1640, préface et p. 66. Sur l’affaire Santarelli : Sylvio Hermann de Franceschi, « La genèse française du catholicisme d’État et son aboutissement au début du ministériat de Richelieu. Les catholiques zélés à l’épreuve de l’affaire Santarelli et la clôture de la controverse autour du pouvoir pontifical au temporel (1626-1627) », in : Annuaire-bulletin de la société de l’histoire de France, Année 2001, Paris 2003, pp. 19-63.
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[47]
La France au désespoir, s. l. n. d., p. 10 ; « Dernier Avis à la France par un bon chrétien en fidèle citoyen (1636) », in : Sources d histoire de la France moderne, Jean François Solnon (éd.), Paris 1994, pp. 239-240.
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[48]
L’Ambassade de la paix générale envoyée du Ciel à la Reyne régente par l’Ange Tutélaire de la France. Avec la couronne de Gloire que les Anges preparent à sa Majesté dans le Ciel, Paris 1649, p. 5.
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[49]
Ibid., p. 6.
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[50]
Ibid., p. 7.
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[51]
L’apparition merveilleuse de l’Ange gardien à la Reyne regente, Paris 1649, pp. 2-3.
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[52]
Ibid.
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[53]
Ibid., p. 4.
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[54]
Ibid.
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[55]
Ambassade de l’Ange gardien de la France au Roy Très-Chrestien et de Dieu donné Louis XIV et à la Reyne Régente, sa Mère, pour le bien public et particulier de tous leurs Estats, Paris 1649, p. 4. Un autre exemple d’une mise en garde contre une prochaine punition divine : Donjon du droit naturel divin, contre les attaques des ennemis de Dieu et de ses peuples : donnant la camusade au tres-illustre grammairien de Samothrace, Paris 1649, pp. 6-7.
-
[56]
Ambassade de l’Ange gardien de la France au Roy Très-Chrestien et de Dieu donné Louis XIV et à la Reyne Régente, sa Mère, pour le bien public et particulier de tous leurs Estats, Paris 1649, p. 7.
-
[57]
Ibid., pp. 7-8.
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[58]
Ibid., p. 8.
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[59]
Par exemple dans : Ibid.
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[60]
Apparition de la Vierge à la Reyne Regente Mere du Roy dans sa chapelle de Sainct Germain en Laye, Paris, chez Claude Morlot, rue de la Bucherie aux vieilles Estuves, s. l. 1649, pp. 3-4.
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[61]
Ibid., p. 4.
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[62]
Ibid., p. 5.
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[63]
Ibid., p. 7.
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[64]
Ibid., p. 8.
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[65]
Mercier, La France prosternée aux pieds de la Vierge pour la remercier de la Paix. Dedié à la Reyne, Paris 1649, p. 3. La dévotion envers saint Louis joua également un rôle dans l’entrée royale : Archivium Romanum Societatis Iesu, Lit. an., Francia 33, t. I, fol. 175.
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[66]
Très-humble et chrestienne remonstrance à la Reyne regente sur les mal-heurs presens de l’Estat. A Paris, […] A la Reyne de la Paix, s. l. 1649 ; Bachot, Stephane, Ad christianissimum Francorum et Navarrae regem Ludovicum XIV, a Deo datum, felicem, invictum, clementem, Parrhisios, post civicos tumultus, feliciter reversum, panegyricus gratulatiorus, autore Stephano Bachot, Paris 1652, surtout pp. 36-41.
-
[67]
[Arnauld d’Andilly], L’Avis d’Estat à la Reyne, sur le gouvernement de sa Regence, s. l. 1649, p. 3.
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[68]
Ibid., pp. 4-5. L’auteur du Discours d’Estat et de Religion montre qu’après un début prometteur, Anne d’Autriche est punie par Dieu pour la continuation de la guerre, si bien que la France se trouve au bord du précipice : Discours d’Estat et de Religion, sur les affaires du temps present. A la Reyne, Paris 1649, pp. 1-4, 8.
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[69]
[Arnauld d’Andilly], L’Avis d’Estat à la Reyne, sur le gouvernement de sa Regence, s. l. 1649, pp. 4-5. D’autres écrits soulignent également que Mazarin ne désire pas la paix : [Fouquet de Croissy], Le courrier du temps apportant ce qui se passe de plus secret en la Cour des Princes de l’Europe, s. l. 1649.
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[70]
[Arnauld d’Andilly], L’Avis d’Estat à la Reyne, sur le gouvernement de sa Regence, s. l. 1649, p. 23.
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[71]
La Juste Refutation des injustes louanges qu’inpudemment a osé donner un medecin du roi à Jules Mazarin, le plus scelerat de tous les hommes, et qui est en execration à Dieu, aux anges, et à toute la nature, Paris 1649, p. 7 ; Le Décalogue romain envoyé par Innocent X à tous les Princes Chrestiens, et à leur Noblesse, en faveur de leurs peuples, s. l. n. d. ; Appel à paix pour santé de la France : Suite de la revelation ou le 2e oracle rendu par le Jeûneur du parvis Notre-Dame sur la conclusion de la paix le jour de la fête aux jambons, Paris 1649 ; Soupirs français sur la paix italienne, Anvers 1649, p. 4 ; [Du Pelletier], La Paix en son trosne ou La guerre exilée dedans la trace par le glorieux retour du Roy en sa ville de Paris, Paris s. d.
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[72]
Les Divines Revelations et Promesses faites à sainct Denys, patron de la France, et à sainte Genevièfve, patronne de Paris, en faveur des François contre le tyran Mazarin, apportées du ciel par l’archange S. Michel, Paris 1649.
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[73]
Très-humble et chrestienne remonstrance à la Reyne regente sur les mal-heurs presens de l’Estat. A Paris, […] A la Reyne de la Paix, s. l. 1649, p. 6, 12 ; La Ruine et Submergement de la ville d’Amsterdam en Hollande, laquelle est abymée en plein iour, avec perte de plus de trente mille personnes, deux cent navires tant de guerre que marchands : Ensemble la prophetie de Nostradamus, et l’explication d’icelle sur se sujet. Traduit du Flaman en François par M. N. Iouxte la coppie imprimée à La Haye, s. l. 1649. Mentionne la punition divine sans en nommer la cause : Lettre veritable des inondations prodigieuses et épouventables, accompagnées de plusieurs sons de Tambours, choquement d’armes, son de Trempettes, courses de chevaux, et une confusion horrible de toute sorte de bruits ; Arrivées en Provence le iour de la Nostre Dame de Septembre dernier. Envoyée à un Ecclesiastique, et à diverses autres personnes de qualité de plusieurs endroits de la Provence, Province très-affligée, Paris 1651.
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[74]
La Paix en son throsne de gloire ou La corne d’abondance apportée du Ciel à tous les bons François par l’Ange tutélaire de ce Royaume, Paris 1649 ; Méditations sur tous les iours de la semaine Sainte presentée à la Reine, Paris 1649, p. 11.
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[75]
Funeste hoc de Jules Mazarin, Paris 1649 ; La Juste Refutation des injustes louanges qu’inpudemment a osé donner un medecin du roi à Jules Mazarin, le plus scelerat de tous les hommes, et qui est en execration à Dieu, aux anges, et à toute la nature, Paris 1649 ; La Manifestation de l’antechrist en la personne de Mazarin, et de ses adhérans. Avec des figures authentiques de l’Escriture Saincte. Où est veu à découvert l’impiété et le blasphème des mauvais Chrestiens de ce Temps, sujet tres remarquable, Paris 1649 ; La Vision prophétique de Ste Geneviefve, patrone et protectrice de la ville de Paris, évidemment accomplie dans l’Estat des affaires presentes, Paris 1649 ; L’Avant courrier Celeste. Je suis l’avant courrier, député de la divinité, pour publier dans le Ciel, tesmoigner à la Mer, et iustifier à la terre les énormitez que la Mer et le Ciel produisent, Paris 1649 ; Les Visions nocturnes de Me Mathurin Questier, Parisien, dans l’explication desquelles on verra naïvement dépeints les affaires du temps présent, Paris 1649 ; Lucifer precipité du ciel par le genie françois ou Mazarin chassé de Paris par l’inspiration de S. Michel ange tutélaire de la France, Paris 1649. BnF, Cabinet des Estampes, « Histoire de France », Qb 1, t. 1646-1656, 68 C 34581.
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[76]
L’Avant courrier Celeste. Je suis l’avant courrier, député de la divinité, pour publier dans le Ciel, tesmoigner à la Mer, et iustifier à la terre les énormitez que la Mer et le Ciel produisent, Paris 1649 ; Le Théologien d’Estat. A la Reyne pour faire deboucher Paris, Paris 1649 ; Combat du bon et du mauvais ange de la reine, Paris 1649 ; Lettre de consolation qu’un bon pere hermite a ecrite aux parisiens, attendant l’heureuse victoire que Dieu leur prepare et promet en bref sur les ennemis iurez de sa gloire de l’Estat et du peuple, Paris 1649. Carrier ne prend pas au sérieux les affirmations de fidélité au roi. En accusant les frondeurs d’hypocrisie, il ridiculise une des idées centrales de la Fronde : Hubert Carrier, Le Labyrinthe de l’État. Essai sur le débat politique en France au temps de la Fronde (1648-1653), Paris 2004, surtout p. 30. Un autre exemple : Andreas Pietsch, « Zwischen Gottesebenbildlichkeit und Höllensturz. Das Bild des französischen Königs in Zeiten der Fronde », in : Die Bibel als politisches Argument. Voraussetzungen und Folge biblizistischer Herrschaftslegitimation in der Vormoderne, Andreas Pe?ar et Kai Trampedach (dir.), München 2007, pp. 333-348.
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[77]
Advertissements aux Roys et aux princes pour le traicté de la Paix. Et le suiet de la mort du Roy de la Grande Bretagne, Paris 1649, p. 7 ; Divine Revelation arrivée à un bon religieux, du retour du Roy, et de la Paix, Paris 1649, p. 5 ; Réflexions consciencieuses des bons François sur la régence de la Reine, Paris 1649.
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[78]
Ibid.
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[79]
L’Ambassade de la paix générale envoyée du Ciel à la Reyne régente par l’Ange Tutélaire de la France. Avec la couronne de Gloire que les Anges preparent à sa Majesté dans le Ciel, Paris 1649, pp. 9-12.
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[80]
Très-humble et chrestienne remonstrance à la Reyne regente sur les mal-heurs presens de l’Estat. A Paris, […] A la Reyne de la Paix, 1649.
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[81]
Le Théologien d’Estat. A la Reyne pour faire deboucher Paris, Paris 1649, p. 3 ; Le Theologien politique, piece curieuse sur les affaires du Temps, pour la defense des bons François, Paris 1649, p. 7 ; Lettre de consolation qu’un bon pere hermite ecrite aux parisiens, attendant l’heureuse victoire que Dieu leur prepare et promet en bref sur les ennemis iurez de sa gloire de l’Estat et du peuple, Paris 1649 ; Le courrier polonois, apportant toutes les nouvelles de ce qui s’est passé en l’autre Monde, depuis l’enlèvement du Roy, fait par le cardinal Mazarin à Saint-Germain-en-Laye, jusques à présent, Paris 1649, p. 5.
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[82]
Voir les thèses de Carrier ou encore le récit de Ranum. Pernot considère également que la Fronde était dirigée principalement contre l’absolutisme royal : Michel Pernot, La Fronde, Paris 1994, pp. 400-401.
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[83]
Hubert Carrier, Le Labyrinthe de l’État. Essai sur le débat politique en France au temps de la Fronde (1648-1653), Paris 2004, pp. 364-369.
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[84]
Moshe Sluhovsky, « La mobilisation des saints dans la Fronde parisienne d’après les mazarinades », in : Annales 54 (1999), pp. 353-374, surtout 353-357.
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[85]
Alansin Lloyd Moote, The Revolt of the Judges : The Parlement of Paris and the Fronde 1643-1652, Princeton 1992, pp. 38-124.
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[86]
Pour cette raison, nous ne sommes pas d’accord avec Moote, qui affirme que la monarchie aurait été sous Louis XIII en permanence menacée par un soulèvement général : Alansin Lloyd Moote, The Revolt of the Judges : The Parlement of Paris and the Fronde 1643-1652, Princeton 1992, pp. 38-40.
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[87]
Une illustration : Collection d’estampes « Hennin », t. 1647-1653, 71 C 48690 ; « Hennin » n°3558 ; La Joie celeste par l’apparition d’une nouvelle etoile sur la ville de Paris, Paris 1649.
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[88]
Orest A. Ranum, The Fronde : A French Revolution 1648-1652, New York 1993 ; Carrier, Hubert, Le Labyrinthe de l’État. Essai sur le débat politique en France au temps de la Fronde (1648-1653), Paris 2004, pp. 376-378. Moshe Sluhovsky présente lui aussi la Fronde comme une rébellion contre le roi : Moshe Sluhovsky, « Ora pro Nobis, Beata Virgo Genovefa » : the Public Cult of Sainte Geneviève in late Medieval and Early Modern Paris, Ann Arbor 1993, p. 198.