1La culture joue un rôle capital dans le développement local. Elle constitue une composante essentielle du cadre de vie, une source de revenus liés au tourisme, une facette du sentiment identitaire, ainsi qu'un levier de créativité pour la production de biens et de services nouveaux. La culture est aussi un puissant levier d'intégration sociale pour des individus et des communautés en difficulté, contribuant à ce titre à rendre le développement durable.
2Parallèlement, dans un contexte de crise économique et financière et donc de possibilités budgétaires limitées pour les pouvoirs publics, ceux-ci ont accordé une attention accrue aux politiques « transversales » à l'échelle d'un territoire, qui sont les plus à même de répondre aux besoins particuliers de chaque territoire. Ces politiques s'appuient dans un premier temps sur l'inventaire des caractéristiques et des outils existants, relevant des différentes politiques sectorielles mises en place à ce jour.
3Actuellement, la mise en œuvre de telles politiques est encore embryonnaire en Communauté française. La réflexion relative aux politiques transversales de développement territorial intégrant culture, inclusion sociale et environnement est surtout le fait d'instances internationales et européennes. Quelques exemples phares servent de modèles à cet égard.
4Le développement territorial peut se concevoir à des échelles et à des niveaux de pouvoir différents. Au niveau de la Communauté française, la préoccupation d'intégrer la culture dans les politiques de développement territorial se traduit actuellement dans les Assises du développement culturel territorial. Mises en œuvre au cours de l'année 2011 à l'initiative du gouvernement, elles font suite à diverses initiatives telles que la mise en évidence de bassins culturels.
5Le présent Dossier s'articulera en quatre parties. Une première partie, théorique, définira les concepts utilisés et leur évolution. Il existe aujourd'hui un consensus autour du fait que la culture devienne le quatrième pilier du développement territorial aux côtés de l'économie, de l'environnement et de l'inclusion sociale. La vitalité culturelle d'un territoire est, en effet, aussi essentielle à une société durable et en bonne santé que l'égalité, la responsabilité environnementale et la viabilité économique. Dans ce contexte, le concept même de culture a évolué vers une acception très large, des retombées en matière de tourisme et de notoriété étant toujours recherchées. Les territoires faisant l'objet d'initiatives peuvent être de dimensions différentes et les initiatives peuvent être dictées d'« en haut », c'est-à-dire dans le cadre de politiques culturelles visant à combler des lacunes dans l'offre d'équipements, ou être le fruit d'initiatives impliquant une participation citoyenne ou de groupes de pression privés, ou encore une combinaison des deux.
6Une deuxième partie détaillera les acteurs concernés par ces démarches, aux différents niveaux de décision, et les formes de leurs collaborations. Les initiatives des pouvoirs publics peuvent prendre la forme d'incitants divers, de commandes architecturales ou autres, ou encore de mise à disposition de personnel. Une multiplicité d'acteurs intervient dans le schéma institutionnel belge, leur implication dans le thème du développement territorial transversal étant variable. Un des enjeux est la pérennité des différents projets, qui passe notamment par leur appropriation par la population concernée.
7Une troisième partie décrira brièvement trois expériences servant de modèle de développement territorial à partir d'impulsions culturelles : le musée Guggenheim à Bilbao, l'expérience de Lille Capitale européenne de la culture en 2004 et l'université Aalto à Helsinki.
8Une quatrième partie détaillera quelques expériences en cours en Wallonie et à Bruxelles. Le tissu des entreprises constitue l'un des intervenants de divers projets de développement territorial. Ceux-ci peuvent se traduire par des partenariats avec des entreprises locales, qui y trouvent divers avantages.
9Précisons que la Communauté française a décidé, en mai 2011, d'adopter la dénomination « Fédération Wallonie-Bruxelles » dans sa communication interne et externe. Ce nouveau nom n'ayant cependant pas la portée juridique que lui donnerait une révision de la Constitution allant dans le même sens, nous maintiendrons, dans ce Dossier, l'appellation constitutionnelle de Communauté française.