Les formes sociales, parmi lesquelles se retrouvent les classes sociales, permettent d’appréhender la complexité de l’autonomie que prennent les groupes sociaux par rapport aux individus qui les composent. Pour définir la société, la notion de classe sociale est également l’un des instruments dont dispose le sociologue pour rendre compte, tant du phénomène initial d’association, que de sa survivance à un ensemble de forces, rapprochant les membres d’un groupe d’une part – des forces conservatrices – et menaçant son unité et sa cohésion d’autre part – des forces destructrices.
Malgré l’effacement de la notion de classe sociale, dont l’influence sur la méthode sociologique est considérable, la survivance des usages de l’expression de « classe moyenne » – peut-être encore plus fréquemment et généralement du reste, désormais, que celle de « classe ouvrière » – ne peut qu’interroger. Il ne nous sera pas permis de dresser ici un portrait de la pluralité de ces usages récents. En revanche, en nous plaçant dans un temps plus ancien, nous nous attacherons aux travaux ayant trait à la formation d’un groupe social proche, avec lequel la notion de classe moyenne s’est confondue à ses débuts, celui des cadres. Ce dernier groupe, auquel Luc Boltanski a consacré d’importants travaux, a réussi à s’imposer, précisément là où la classe moyenne a échoué en devenant, au-delà de la sociologie, une catégorie juridique, à la fois sujet de droit et groupe concourant à la création de la norme en droit du travai…
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