La question n’est peut-être pas nouvelle si l’on s’en tient au sens vague souvent donné à ce terme d’oligarchie, au demeurant non explicite dans l’historiographie des parlements d’Ancien Régime. En revanche, sur le fond même, à démêler l’écheveau sémantique qui se cache sous ce mot, les réponses nous semblent difficiles et l’interrogation même une première. Son traitement, qui s’est révélé, au cours du travail, dans toute sa complexité au regard même de la polysémie du terme, implique une lecture de sources et d’une bibliographie historique et politique extrêmement ample. Le lecteur nous pardonnera de nous en être tenus à des sources particulièrement maîtrisées, qui restent néanmoins peu exploitées, et à l’historiographie la plus récente.
Le premier risque de cette étude était celui de la répétition des définitions. Selon la méthode qui nous a été transmise, il fallait d’abord en passer par les dictionnaires du temps. Heureusement, l’évolution lexicographique qui s’est jouée, au xviiie siècle, est en elle-même riche d’enseignements, alors même que le terme d’oligarchie ne prête qu’à des rubriques fort laconiques à l’époque. Cette discrétion des sources, plutôt déconcertante pour notre sujet, nous semble cependant en elle-même très révélatrice.
De 1643 à 1789, en effet, c’est « l’Ancien Régime » de la Monarchie par excellence : c’est donc elle qui accapare l’essentiel de la réflexion politique et qui, dans nos dictionnaires anciens, explique, exemples à l’appui, la longueur et la précision des définitions : « gouvernement d’un État par un seul chef », selon l…
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