Le concept d’oligarchie allait subir très vite l’impact des sciences sociales dans ce processus de nouvelle construction de savoirs sur la société, activement à l’œuvre dès la seconde moitié du xixe siècle. Le problème semblait même actualisé par l’apparition des organisations qu’on qualifiait de « masses », un terme qui recouvrait sans doute plusieurs significations, mais dont la démocratisation des sociétés européennes n’était pas le dernier. Dès lors les discussions se feront très présentes.
L’une des premières explications systématiques dans le cadre d’un projet scientifique de sociologie, s’en saisira même en termes de « loi d’airain de l’oligarchie ». La formule avait été frappée dans un livre paru en allemand sous le titre Zur Soziologie des Parteiwesens in der modernen Demokratie en 1911. Son auteur, Robert Michels, né allemand en 1876, mort italien en 1936, était très représentatif de cette période d’affirmation d’une discipline sociologique, dont la proximité avec le politique interrogeait les contemporains les plus critiques. Michels, d’ailleurs, restera toujours l’objet de plusieurs malentendus, tant sur son propre positionnement politique au cours de sa vie – il serait passé du socialisme au fascisme par l’intermédiaire du syndicalisme révolutionnaire – comme sur sa production – souvent réduite à son travail le plus connu. C’est peut-être pourquoi son œuvre n’a pas laissé d’intéresser de manière constante depuis plus d’un siècle.
En réalité, ce livre de 1911 dépasse largement la problématique des partis politiques et d’ailleurs son auteur ne manquait jamais d’y souligner les analogies entre l’analyse de ceux-ci et l’Éta…
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