Le succès actuel des jeux de hasard et d’argent auprès des Français s’accompagne d’un accroissement des externalités négatives associées à l’activité. Or la massification actuelle de la pratique de jeu procède en grande partie de décisions politiques d’accroissement de l’offre qui entrent en tension avec l’ambition régulièrement affichée de prévenir l’addiction au jeu. En effet l’étude sociologique des pratiques de jeu souligne les risques auxquels sont exposés les joueurs face à une prolifération des opportunités de jeu. D’une part les joueurs les plus exposés sont dans une situation sociale précaire et défavorisée, le jeu apparaissant comme une perspective en dernier recours d’amélioration de situations financières dégradées et comme une tentative pour regagner un sentiment subjectif de contrôle sur son destin social. D’autre part les jeux d’argent sont des dispositifs de plus en plus perfectionnés, s’appuyant sur une véritable ingénierie de l’erreur destinée à maximiser l’attractivité des jeux en jouant des biais cognitifs et des représentations ordinaires défaillantes relativement au hasard. Le développement récent du paradigme du jeu responsable comme mode de régulation de l’activité ne minimise nullement les deux facteurs de risque ici exposés.
Le 11 juin 2015 les députés ont décidé d’assouplir la loi Evin encadrant la publicité pour l’alcool, cédant ainsi aux lobbies de l’alcool au détriment de la protection des consommateurs, notamment des plus jeunes. Les associations de lutte contre l’addiction à l’alcool soulignent en effet les risques associés à la publicité, notamment lorsqu’elle met en scène les aspects festifs de l’alcool ou mobilise des leaders d’opinion comme des artistes de cinéma ou de la chanson, populaires auprès des jeunes…
Cet article est en accès conditionnel
Acheter cet article
5,00 €
Acheter ce numéro
32,00 €
S'abonner à cette revue
À partir de 58,00 €
Accès immédiat à la version électronique pendant un an
2 numéros papier envoyés par la poste