Avec le « printemps arabe », les Européens médusés ont vu de l’autre côté de la Méditerranée se propager comme une traînée de poudre le cri « Dégage ! » scandé par des foules revendiquant leur droit à la démocratie et déterminées à mettre au rebut leurs dirigeants, en même temps que des décennies de dictature et d’autoritarisme. Le « printemps arabe » marque la fuite de Ben Ali de Tunisie et en Égypte l’abandon du pouvoir par Hosni Moubarak, deux dirigeants dont s’étaient si bien accommodés les Occidentaux sans rien voir des frustrations accumulées par leurs peuples. Ailleurs, comme au Maroc, le régime a su prendre à temps le tournant de nouvelles évolutions constitutionnelles.
Il en va tout autrement lorsque la vague de protestation atteint la Libye, à la mi-février 2011. Comme l’exposera le représentant même de la Libye au Conseil de sécurité : « Le 15 février, un groupe de civils est descendu dans les rues de Benghazi pour demander pacifiquement la libération d’un avocat nommé Tarbel, qui représente les familles des 2000 prisonniers tués en 1996 dans la prison d’Abu Salim. Ils ont été accueillis par des tirs à la tête et à la poitrine. À croire que les soldats qui ont ouvert le feu ignoraient que les êtres humains ont, outre une tête et un ventre, d’autres membres, tels les jambes et les pieds, sur lesquels on peut viser, sans compter les autres moyens- jets d’eau chaude, bombes lacrymogènes ou autres – qui peuvent être utilisés contre des manifestants. Les manifestations se sont étendues à d’autres contrées du pays, les Libyens demandant la démocratie, le progrès, la liberté et revendiquant leurs droits…
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