Lorsqu’il a publié l’édition scientifique du Stilus Curie Parlamenti, en 1909, Félix Aubert avertissait le lecteur qu’il n’existait pas de manuscrit autographe de cet ouvrage. Aubert a donc édité le manuscrit qui lui paraissait le meilleur, en notant les variantes. L’absence de Ur-Text n’a jamais été questionnée par les utilisateurs modernes du Stilus, alors que la lecture intégrale de l’œuvre ne laisse pas de provoquer des étonnements, dus à des ruptures de ton : explications souvent hors de propos, incises brutales et peu compréhensibles, changement de vocabulaire, de manière d’écrire. Beaucoup des difficultés de compréhension proviennent de passages que l’on essaie, souvent désespérément, d’harmoniser avec le reste. À prendre le texte tel qu’il a été édité par Aubert selon toutes les règles de l’art, nous sommes devant un ouvrage au style incohérent. Est-ce dû à la versatilité d’un auteur souhaitant nous montrer les différentes facettes de son art ? N’est-ce pas simplement le résultat d’interpolations ? Le Stilus Curie Parlamenti a connu en effet le même sort que le décret de Gratien : sitôt rendu public, son utilité a entraîné son succès et l’intervention des utilisateurs sur les manuscrits en fonction de leurs besoins. Nous avions pensé d’abord faire une étude de cette appropriation par les lecteurs, puisqu’après tout, le Stilus n’avait été connu que sous cette forme, le manuscrit édité par Aubert datant du vivant même de Du Breuil. Un siècle après la publication de l’édition scientifique, il nous a semblé utile de réexaminer la nature propre de l’œuvre…
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