Ernst-Wolfgang Böckenförde, Le droit, l’État et la constitution démocratique, Paris, Bruxelles, 2000, lgdj et Bruylant, coll. “ La pensée juridique ”, 318 p., présenté et traduit par Olivier Jouanjan, assisté de Olivier Beaud et Willy Zimmer. – La modernité n’est désenchantement que si l’on évalue nostalgiquement la destitution de la vérité transcendante et l’on se résout au froid positivisme des techniciens. Ne cédant ni à la mélancolie ni au nihilisme, Ernst-Wolfgang Böckenförde cherche à définir l’axe qui relie l’État sécularisé à l’État démocratique. Rendons d’abord justice à l’initiateur de cette entreprise qui permet au lecteur français de prendre connaissance d’une approche allemande de problématiques qui nous sont familières mais dont le traitement est, aujourd’hui, inévitablement fonction d’une histoire nationale. Dans une présentation dense et synthétique, Olivier Jouanjan inscrit l’œuvre de Böckenförde dans une histoire conjuguée de la pensée juridique et de la philosophie, dans la grande tradition de la théorie générale de l’État et du droit public en Allemagne. Il souligne combien l’œuvre du juriste allemand est tributaire du profond clivage qui a opposé le courant antipositiviste qui triomphe sous Weimar à l’École positiviste issue de l’École de Gerber et Laband, et comment elle tente de dépasser ce clivage. Böckenförde apparaît ainsi comme un penseur de la démocratie qui tente de surmonter la réduction positiviste du peuple à la volonté de l’État sans verser dans une pensée de l’identité à soi d’un peuple préconstitué…
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