Cet article envisage le lien profond qui unit la monarchie malgache et la société à travers un fait social total, le fandroana ou rite du bain. Le fandroana est plus qu’un rituel de nouvel an. C’est un moment d’échanges symboliques et matériels ainsi que de transactions politiques mettant en scène le lien renouvelé entre les collectivités et le souverain. À travers de nouvelles sources, issues notamment des archives de la comptabilité publique du Royaume de Madagascar, il s’agira de jeter un nouveau regard, à la fois qualitatif et quantitatif, sur les représentations émiques du pouvoir et l’organisation interne de ce royaume qui fut un des plus bureaucratique du xixe siècle africain.