Notes
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[1]
Brevet informatique et internet.
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[2]
Site Educnet (07/07/05), http:// tice. education. fr/ educnet/ Public/ formation/ b2i
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[3]
Centre national de documentation pédagogique.
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[4]
Coordonné par P. Aubray : « Le B2i niveau 1 ». Coordonné par D. Sauzeau : « Le B2i niveau 2 ».
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[5]
J. Béziat, B. Dimet : « Réussir à l’école avec l’ordinateur », « Réussir au collège avec l’ordinateur ».
- [6]
- [7]
-
[8]
http:// delegation. internet. gouv. fr/ pim/ index. htm
- [9]
- [10]
- [11]
- [12]
- [13]
- [14]
- [15]
-
[16]
Dépêche AEF du 10/03/2005
- [17]
- [18]
- [19]
-
[20]
Bulletin officiel de l’Éducation nationale
-
[21]
Centre régional de documentation pédagogique (Réseau Scéren).
-
[22]
Institut universitaire de formation des maîtres.
-
[23]
Professeur des écoles.
-
[24]
Professeur des lycées et des collèges.
-
[25]
Quatre missions TICE (sur 29) ne proposent aucune ressources dédiées au B2i.
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[26]
http:// www. madinati. com/ index. php
- [27]
-
[28]
http:// www. ac-rouen. fr/ pedagogie/ b2i/ presentation_cap_b2i. htm
- [29]
-
[30]
http:// linux. crdp. ac-caen. fr/ Spip/ rubrique. php3? id_rubrique= 6
- [31]
-
[32]
http:// www. ac-grenoble. fr/ mission-tice/ biislis. htm
- [33]
-
[34]
http:// arbra. online. fr/ arbrab2i. htm
- [35]
- [36]
- [37]
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[38]
http:// www. b2iscolaire. net/ default. htm
- [39]
- [40]
- [41]
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[42]
Par exemple, les académies de Besançon, de Créteil, de Clermont-Ferrand proposent des plates-formes de FAD pour leurs personnels : http:// foad. ac-besancon. fr/ http:// b2ifc. forpro-creteil. org/ projet_B2i/ http:// www. ac-clermont. fr/ formations/ foad/
-
[43]
http:// www2. ac-rennes. fr/ declic/
- [44]
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[45]
http:// b2i. ac-besancon. fr/ b2i_distant/
- [46]
- [47]
-
[48]
http:// www. ticegard. net/ b2i/ activites/ activites. htm
- [49]
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[50]
http:// www. crdp. ac-grenoble. fr/ defi/ present/ index. htm
- [51]
- [52]
- [53]
- [54]
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[55]
http:// www. mineurs. fr/ juniors. htm
- [56]
-
[57]
Règlement d’usage de la marque B2i :http:// tice. education. fr/ educnet/ Public/ formation/ b2i? affdoc= 2
- [58]
-
[59]
http:// europa. eu. int/ information_society/ index_fr. htm
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[60]
La revue papier de l’EPI (www. epi. asso. fr), publiée de 1971 à 2001, montre de très larges exemples de ce pouvait être la « culture technique » jusqu’à la veille des années 2000.
Introduction
1Depuis 2003, le B2i [1] est, en principe, à valider dans tous les établissements scolaires français, de l’école primaire à la fin du collège. Dans la continuité, sont prévus un B2i lycée et un B2i FC GRETA, ainsi que la mise en place du C2i dans les établissements de formation d’adulte, dans différentes versions selon les filières universitaires suivies. Vu l’ampleur du processus déclenché par l’institution, il s’agit bien d’une inflexion forte pour une réévaluation des pratiques à l’intérieur de tout l’appareil éducatif et de formation.
2Eu égard à l’insistance de ce mouvement institutionnel et au relais assuré par les innovateurs de terrain qui voient dans le B2i un moyen de donner de la légitimité à leurs pratiques avec les TIC, nous posons la question du rôle de la distance dans le contexte de la promotion et de la mise en œuvre du B2i.
3En effet, avec l’annonce du B2i, un certain nombre d’enseignants usagers des technologies de l’information et de la communication dans leur classe se sont mis à produire des ressources en ligne pour une mise en œuvre du B2i. Parallèlement à cela, quelques offres commerciales pour l’accompagnement du B2i ont émergé sur l’internet.
4Les objectifs du B2i sont clairs, et toutes les sources officielles convergent vers un message : « Le Brevet atteste que l’élève utilise de manière autonome et raisonnée les technologies de l’information et de la communication disponibles à l’école […] » [2]. L’informatique n’est pas (n’est plus) une discipline qui s’ajoute au reste du programme. Elle ne doit pas faire l’objet d’un apprentissage à l’école, mais sa pratique doit permettre aux élèves d’appréhender et de s’approprier au minimum les compétences requises pour la validation du B2i.
5Ainsi, à sa sortie de l’école primaire, l’élève est appelé : à maîtriser les bases de la technologie informatique (avoir repérer les principales caractéristiques d’un poste informatique, du point de vue de son architecture, de ses fonctionnalités et de sa manipulation) ; à savoir adopter une attitude citoyenne lors de sa navigation sur les réseaux et de la manipulation d’informations (être vigilant aux principes de droit des auteurs et à la qualité des informations trouvées) ; à savoir saisir et traiter des documents texte ; à savoir rechercher et trouver de l’information sur des supports et des réseaux numériques ; à savoir communiquer via une messagerie électronique.
6Ces compétences chez l’élève, suppose, chez le maître, la maîtrise des technologies de l’information et de la communication dans ses aspects techniques, pratiques et moraux. D’en avoir donc, une maîtrise culturelle, une approche cultivée. Le maître doit donc être capable de mener sa classe « comme avant » en intégrant « utilement » les technologies de l’information et de la communication. Il s’agirait donc d’une évolution des pratiques sans remise en cause des contenus d’apprentissage. Le B2i valide donc des compétences techniques, non pas pour elles-mêmes, mais in situ.
7Une offre émerge, depuis l’annonce du B2i en 2000, pour l’accompagnement du B2i dans les établissements scolaire. D’abord l’œuvre de praticiens militants pour l’informatique à l’école, le réseau institutionnel se met aussi à proposer des ressources en ligne. À la marge de l’institution, des personnes privées, des associations et des entreprises s’intéressent aussi à la mise en ligne de ressources d’accompagnement des différents B2i.
8Nous avons déjà écrit (Béziat, 2001) que le web scolaire s’organisait autour d’une offre proposée à un personnel enseignant qui n’en était pas nécessairement demandeur, qu’il s’agissait d’une offre sans demande. La nature de l’offre éducative figure donc davantage la représentation que se font les différents donneurs d’ordres des sites des besoins des personnels d’éducation que d’une réalité de ces besoins en matière de mise en œuvre du B2i dans la classe.
9Quelques questions nous viennent donc sur la nature, le sens et l’efficacité des ressources proposées aux enseignants. Pourquoi mettre en ligne des outils d’évaluation et de gestion du B2i au service d’enseignants dont on attend qu’ils intègrent dans leur pratique des instruments qui doivent devenir usuels en classe ? La mise en ligne d’outils d’entraînement et de validation aide-t-elle vraiment les maîtres à distinguer en classe ce que doit être un usage social des TIC de ce que sont les contenus d’enseignement ? Dans le cadre du B2i, la distance est-elle utilisée à des fins formatives, éducatives ou promotionnelles ?
10Depuis les années 1980, les TIC ont du mal à massivement pénétrer les pratiques scolaires. L’injonction liée à l’évaluation du B2i à la sortie du cursus scolaire ne change pas les résistances humaines et structurelles liées à l’intégration des TIC à l’école. De ce point de vue, quel statut donner à un entraînement et une validation de compétences dont on attend qu’elles soient opératoires dans des situations scolaires ordinaires et sur ordinateurs ?
11Nous pensons donc que les ressources proposées à distance pour l’accompagnement du B2i dans les écoles correspondent davantage aux orientations cadres du B2i – et ce, d’autant plus que les sites web sont proches de l’institution éducative –, et à l’activité des innovateurs qu’à la réalité des besoins.
12Une vue d’ensemble des ressources disponibles, institutionnelles ou non, peut nous renseigner sur l’émergence d’un système qui préfigure l’extension de réseaux scolaires, fait de lignes de partage et d’alliances, dessinant les contours d’un web scolaire, l’espace de nouvelles pratiques. Cette étude se place donc dans la continuité de nos travaux sur l’école et les réseaux numériques (Béziat, 2001) et sur l’impact du B2i (Béziat, 2004).
Des ressources pour le B2i
13Avant de ne considérer que les ressources à distance pour l’accompagnement du B2i, nous allons faire un rapide état de ce qui se trouve en dehors de l’internet.
L’édition papier
14Sur le catalogue du CNDP [3], offre est faite d’ouvrages pour le maître, soit sur des pistes pédagogiques pour mettre en œuvre le B2i dans la classe, soit des outils d’autoformation aux technologies de l’information et de la communication, soit des outils de suivi du B2i dans l’école. Cela ressemble somme toute à ce que l’on peut vouloir chercher dans ce domaine.
15Dans la presse papier, on trouve aussi des cahiers d’activités scolaires (éditions Delagrave [4]) ou parascolaires (éditions Bordas [5]). Dans ces deux cas, les technologies de l’information et de la communication y sont un objet dont on traite explicitement, et pour elles-mêmes.
Les lieux publics de formation
16Dans le cadre de son extension à tous les secteurs de formation, et en cohérence avec le plan européen « la société de l’information », les contenus du B2i et ses différentes variantes sont accessibles dans des lieux ouverts au public, avec des procédures de formation et de validation en réseau.
17Réalisé pour la Direction de la Technologie du ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et de la Recherche, l’Arbr@ PIM [6] est une solution réseau pour aider les équipes à animer les points d’accès publics et les Espaces Publics Numériques (EPN [7]) qui font passer le « passeport pour l’Internet et le multimédia » [8]. Ces espaces accueillent parfois un public scolaire pour la passation du B2i [9]. L’idée ici est d’aider les enseignants en difficultés devant les technologies de l’information et de la communication. Quant à elles, certaines maisons familiales rurales [10] proposent des formations au B2i adulte.
L’édition numérique
18Des éditeurs se sont lancés dans l’entraînement aux compétences du B2i en proposant des cédéroms dont les contenus sont centrés sur la maîtrise des technologies de l’information et de la communication : Jeriko [11] (cédérom B2i), SED [12] (Accompagnement internet et informatique), Goulet [13] (Pédago-TIC B2i), Xynops [14] (Gabii, Teobii).
19Ces deux derniers éditeurs proposent des suites complètes, de l’école primaire à la formation d’adulte. Les deux premiers sont davantage centrés sur le suivi des élèves quand à leur validation du B2i. Toutes ces publications sont centrées sur les aspects techniques des compétences du B2i. Le CNDP [15], quant à lui, propose un cédérom d’autoformation pour la prise en main des technologies de l’information et de la communication.
20Le point commun de toutes ces offres (dont la liste n’est pas exhaustive) est de proposer des programmes d’activités d’entraînement et d’apprentissage technique en dehors de toute séquence disciplinaire. Ces formations s’adressent parfois aux élèves, parfois à leurs maîtres et maîtresses. Elles se passent parfois de l’accompagnement pédagogique d’un formateur ou d’un enseignant, parfois, elles sont à utiliser dans le contexte scolaire.
Des projets de formation d’adultes au B2i et au C2i…
21À l’échelle d’une grande entreprise, Cisco-Systems (déjà partenaire pour l’implantation des réseaux dans les établissements scolaires) propose à l’Éducation nationale des contenus e-learning -co-développés avec Hewlett-Packard- d’initiation aux technologies de l’information et de la communication [16].
22Sur cet élan, Cisco-Systems [17] souhaite proposer dans les prochains mois, ce type de formation aux collèges (aux élèves ainsi qu’aux « techniciens » des collèges). Par extension, ces formations doivent pouvoir intéresser les IUFM et les « seniors » de l’Éducation nationale, et ce, dès la rentrée 2006. Pour chacun des niveaux concernés, cette offre de formation à distance sera formatée selon les critères du B2i ou ceux du C2i.
23Cette pression marchande d’offre de formation technique, privée et à distance au sein de l’Éducation nationale nous invite à nous interroger sur la capacité de l’institution et de ses acteurs à pouvoir proposer une alternative sérieuse aux besoins de formation technique des maîtres et des élèves.
La vitrine institutionnelle
24Le site Educnet [18] est le site de référence pour l’intégration des technologies de l’information et de la communication en éducation et en formation. Ce site propose un dossier complet sur le B2i sous forme de tour d’horizon de ce qui se fait et se dit sur le B2i, au niveau national et académique, ainsi qu’une base de données constituée de documents d’accompagnement, et des dossiers d’autoformation.
25Sur le site du ministère de l’Éducation nationale, une page est sobrement consacrée au B2i [19] : présentation du brevet, lien vers les BOEN [20] en ligne, liens vers les sites Educnet et Eduscol. Le site du ministère propose aussi des enquêtes et des rapports sur l’implantation du B2i dans l’enseignement et la formation.
26Ces sites sont pointés ou utilisés par quasiment tous ceux qui proposent des ressources sur le B2i.
Et la distance pour l’école ?
27Nous nous intéressons ici davantage à l’école primaire. Sur ce niveau d’enseignement, les élèves sont face à un maître polyvalent dont la posture est par nature interdisciplinaire. Autrement dit, l’école primaire est un lieu privilégié pour une intégration transdisciplinaire des technologies de l’information et de la communication.
28Ce niveau d’enseignement s’adresse aux élèves à l’entrée de leur cursus scolaire, de l’école maternelle au cycle 3. Enfin, peu d’élèves de cet âge ont déjà une utilisation autonome, autodidacte et avancée du multimédia et de l’internet. Le maître d’école s’adresse donc à des élèves qu’il doit initier à la pratique informatique et à ses enjeux à l’intérieur des disciplines habituelles de l’école.
Méthodologie
29Pour soutenir notre étude, nous effectuons une observation des sites institutionnels dans les académies. Notre but est de voir comment se structure l’offre de ressources pour la mise en œuvre du B2i. Puis, nous portons, un regard plus détaillé sur les ressources d’accompagnement, prenant en compte, quand elles existent, des offres de ressources non institutionnelles.
30Nous avons donc regardé le type de ressources sur le B2i proposées sur tous les sites de Rectorats (35 sites), d’Inspections Académiques (95 sites), des CRDP [21] (31 sites), d’IUFM [22] (33 sites) et des missions TICE académiques (29 sites). Pour ce faire, nous avons utilisé les pages de liens de Portail IUFM, du ministère de l’Éducation, d’Educnet.
31Une recherche sur l’Internet avec des moteurs de recherche et le site Cartables.net nous a permis d’aller observer quelques sites d’école primaire. Toutefois, nous n’avons pas fait de recherche systématique sur les sites d’écoles ni sur les sites de circonscription. Nous avons juste pris quelques spécimens pour prendre exemple de ce que l’on pouvait y trouver quant au B2i. L’observation effective de ces 223 sites institutionnels a eu lieu entre fin juin et début juillet 2005.
Résultats
32Après visite des pages concernées, nous avons classé les différents types de ressources en deux catégories : les ressources de contexte et les ressources d’application.
33Les ressources de contexte : il s’agit de toutes les ressources qui donnent le cadre institutionnel du B2i (textes officiels, feuilles de position…), des éléments de réflexions (bibliographies, textes d’analyses, enquêtes…), des liens vers les sites ressources sur le B2i (Educnet, Eduscol, sites académiques, départementaux, associatifs, personnels…), des textes de présentation du B2i (textes factuels sur ce que doit être le B2i), des présentations des services proposés par les centres de ressources (CRDP…) ainsi que des informations sur les formations présentielles au B2i ou au technologies de l’information et de la communication et les moyens associés (IUFM, missions TICE…).
34Les ressources d’application : il s’agit de tout ce qui peut aider à la mise en œuvre du B2i dans la classe : documents d’accompagnement (sur les usages intégrés), des relevés d’expériences, des listes de logiciels utiles au B2i, des outils numériques d’entraînement, de validation ou de suivi du B2i (en lien ou à télécharger), des contenus de formation et/ou d’autoévaluation techniques pour le maître, des contacts de personnes ressources, des forums de discussion, des foires aux questions.
35La lecture des sites web collectés révèle que les sites d’IUFM ne présentent que très peu de ressources dédiées au B2i. Par contre, 55 % de ces sites font état du C2i enseignant. Les sites d’inspections académiques présentent eux aussi assez peu de ressources liées au B2i. Au mieux, 18 % d’entre eux proposent le téléchargement de feuilles de position, 16 % des pages de liens, 14 % l’accès aux textes officiels, 13 % les documents d’accompagnement du site Educnet et 10 % des relevés d’expériences.
36Nous pouvons voir la spécificité de ces deux organisations. La vocation des IUFM est de former des enseignants. Le C2i est dans le curriculum de formation des PE [23] et des PLC [24], les sites d’IUFM en parlent donc. Les compétences du B2i sont – en principe – intégrées dans les formations disciplinaires des jeunes enseignants.
37La manière dont les sites d’inspections académiques parlent – peu – du B2i relève de leur caractère administratif. Ces sites présentent leur académie et leurs personnels, autour d’informations pratiques et organisationnelles. Le B2i y est généralement présenté sous sa forme la plus restrictive (bulletin officiel, feuilles de position, les documents d’accompagnement institutionnel, quelques liens…)
38Parmi les sites institutionnels, les sites des rectorats, des CRDP et des missions TICE académiques proposent une plus grande palette de ressources dédiées au B2i. Nous les avons classées plus haut en deux catégories : les ressources de contexte et les ressources d’application. C’est l’analyse présentée ci-dessous, dans les sections « Ressources de contexte » et « Ressources d’application ».
Ressources de contexte
39Les ressources de contexte concerne les informations liées au cadre institutionnel du B2i : les textes officiels (bulletin officiel de l’Éducation nationale), les programmes scolaires… ; des présentations de ce que doit être le B2i ; des bibliographies de référence ; des feuilles de position ou des livrets d’évaluation du B2i ; des textes de réflexions sur le B2i ; des hyperliens vers des ressources internet ; des informations et des présentations des services locaux d’accompagnement de l’implantation des technologies de l’information et de la communication dans les écoles et de formation présentielle au B2i ou au C2i.
40La première figure montre la présence des différentes ressources de contexte sur les trois types sites institutionnels qui sont visiblement appelés à faire œuvre de promotion du B2i dans les académies (rectorats, missions TICE, CRDP).
41La fonction documentaire des CRDP est ici assez nette : inventaire de ressources sur le web, plus de 60 % des sites ; les textes officiels, près de 40 % ; des textes et des articles de réflexions et d’analyse du B2i, près de 40 % ; des bibliographies liées au B2i, un quart des sites. À part des documents d’accompagnement (plus de 20 % de ces sites), on y trouve peu de ressources d’application du B2i (cf. figure 2).
Présence des ressources de contexte sur les sites web institutionnels, en pourcentage sur le nombre de sites par catégorie de site
Présence des ressources de contexte sur les sites web institutionnels, en pourcentage sur le nombre de sites par catégorie de site
Présence des ressources de contexte sur les sites web institutionnels, en pourcentage sur le nombre de sites par catégorie de site
Présence des ressources de contexte sur les sites web institutionnels, en pourcentage sur le nombre de sites par catégorie de site
42Les sites des rectorats affichent leur fonction cadre dans leur académie quant à la mise en œuvre du B2i. On y trouve des textes de présentation du B2i (49 %), les textes officiels (46 %), des liens utiles (43 %) avec, quand il y a lieu, des liens vers les ressources internes à l’académie. Les rectorats présentent l’image de ce qui se fait dans l’académie autour du B2i.
43Les missions TICE s’occupent d’accompagner le déploiement des TICE dans leur académie. Elles ont donc des missions techniques d’implantation et de suivi des réseaux et des équipements dans les établissements scolaires, de formation et d’accompagnement des personnels de l’académie, d’informations et de formations sur les technologies de l’information et de la communication… et parfois, d’accompagnement du B2i dans l’académie [25]. Les ressources de contexte les mieux représentées sur ces sites sont : les textes officiels (plus de 40 %) ; des liens vers d’autres ressources, et des présentations des missions quant à leurs services et leur accès (35 %), des textes et des articles (moins de 30 %).
Ressources d’application
44L’analyse sur ces mêmes sites (rectorats, CRDP et missions TICE) montre une présence globalement plus faible des ressources d’application. On peut même considérer que les CRDP sont désengagés sur ce type de ressources.
45Celles-ci concernent toutes les ressources qui donnent des voies pratiques de mise en œuvre du B2i dans les écoles et les classes : les documents d’accompagnement, qu’ils émanent du ministère ou des équipes académiques ; les comptes-rendus d’expérience de l’application du B2i sur le terrain ; des listes de logiciels, de sites et de cédéroms conseillés pour une mise en situation pédagogique des compétences du B2i ; des outils de suivi, d’autoévaluation, d’autoformation, de gestion, de validation du B2i ; des formations ou des autoformations au B2i à destination des personnels d’éducation ; des contacts de personnes ressources pour l’utilisation des technologies de l’information et de la communication et l’application du B2i dans la classe ; l’existence de foires aux questions (FAQ) et/ou de forums de discussions autour de B2i en particulier et des TIC à l’école en général.
46La formation à distance des enseignants est peu prise en compte dans l’offre de ressources faite par ces sites (à peine plus de 10 % des sites). On note aussi une réelle insistance autour des outils de test, de validation et de gestion du B2i (presque la moitié des sites des rectorats et des missions TICE). Nous discutons plus bas des différents types de ressources ainsi mises à disposition.
47Globalement, plus d’un tiers de ces sites proposent des documents d’accompagnement, pour un usage intégré dans les disciplines des technologies de l’information et de la communication, en vue de la validation du B2i.
48Les sites de rectorats, pour 31 % d’entre eux, proposent des documents d’accompagnement, et pour la moitié d’entre eux, des outils numériques dédiés au B2i, en lien ou en téléchargement.
49Pour les sites des missions TICE on peut retenir la présence de documents d’accompagnement (38 %) et la mise à disposition d’outils numériques de test, de suivi et de validation (45 %). On y trouve des contacts de personnes ressources pour le B2i (10 %), des forums et des foires aux questions (21 %). Ces sites organisent donc, davantage que les autres, la rencontre de partenaires autour de la mise en place du B2i.
Différents types de ressources
50Lors de notre recherche sur le web, plusieurs catégories de ressources ont pu être identifiées : les ressources papier téléchargeables et imprimables, les solutions logicielles en version monoposte, les solutions logicielles intranet, les solutions logicielles sur l’Internet, les ressources d’usages intégrés.
51Ces trois derniers types de ressources proposent une organisation du B2i dans la distance, du point de vue de l’espace mais aussi du temps pédagogique de prise en compte des activités liées au B2i. Les solutions intranet, quant à elles, restent d’un usage local.
Les ressources papier téléchargeables
52Ce sont des ressources téléchargeables et imprimables. On trouve ce type de ressources en grand nombre sur les sites d’école et les sites personnels d’enseignants. Dans une approche contributive à l’internet, les enseignants déposent leurs documents de classe. Les ressources papier correspondent à des feuilles de position, des livrets d’évaluation ou des brevets téléchargeables, aussi parfois à des fiches de formation ou de test aux compétences du B2i.
53Parmi les sites destinés au enfants, le site Madinati [26], journal virtuel pour les jeunes du Maroc, propose une formation « papier » en ligne pour acquérir les compétences du B2i.
Les solutions logicielles locales : en monoposte ou en intranet
54Les solutions logicielles locales sont téléchargeables sur l’internet puis à installer sur les ordinateurs de l’école. Nous avons pu relever : EvalB2i [27], CapB2i [28], Polynotes [29], GestB2i [30], B2i prim [31], BiiSlis [32], B2i control [33], Abr@ B2i [34], B2iKit [35], GiBii [36], B2i réseau [37] et B2i scolaire [38].
55Ce sont, dans tous les cas, des outils numériques d’aide à la gestion du B2i dans l’école. Ils peuvent proposer : des entraînements, des autoévaluations des compétences du B2i par l’élève et leur validation par le maître, la publication des brevets, le suivi du B2i sur l’ensemble des élèves. Certains de ces logiciels sont orientés réseau, ils permettent la gestion du B2i en intranet dans l’école. L’accès aux ordinateurs par les élèves pour leur autoévaluation et la centralisation des résultats en sont ainsi simplifiés.
56Ces ressources monopostes et intranet sont produites et diffusées dans l’institution éducative. Elles sont développées au niveau d’un établissement scolaire, d’une équipe de circonscription, d’une mission TICE ou d’une académie.
57Des ressources marchandes sont ici à citer : Gestion B2i primaire [39] (Xynops) propose, en plus des services énoncés ci-dessus, une formation technique aux compétences du B2i. Le Profileur [40], quand à lui, est un cédérom d’autoévaluation et de formation technique pour les adultes. Enfin, GB2i est un logiciel de gestion du B2i collège proposé par les éditions FontainePicard [41].
Les solutions logicielles à distance
58Beaucoup de ressources de formation à distance sont à destination des adultes qui souhaitent ou qui doivent avoir une mise à niveau informatique [42]. Dans certains cas il s’agit de travailler autour des compétences techniques du B2i, dans d’autres, la formation est intégrée dans un cursus pour la certification d’un B2i adulte, voire du C2i. Les adultes sont ainsi conduit dans un processus d’autoformation à distance, souvent tutorée. Ce sont ainsi huit espaces de formation à distance qui ont été identifiés (dont un à accès payant). Soit ces espaces déclarent clairement leur objectif de formation technique au B2i, soit que les contenus de la formation correspondraient aux compétences du B2i.
59Quatre sites web de collèges proposent une interface de formation et de suivi du B2i dans l’établissement. La formation est accessible à tous, les options d’autoévaluation et de validation sont à accès réservé, pour les élèves et les enseignants de l’établissement. Ainsi, l’académie de Rennes propose un espace pédagogique pour les collèges [43], sur lequel les élèves peuvent apprendre, s’entraîner et s’auto évaluer pour le B2i. Les équipes enseignants peuvent valider les brevets. Il s’agit d’un portail à accès réservé qui intègre des usages de navigation et de communication sur l’Internet, des formations et des informations, des ressources d’activités, les contacts des différents partenaires concernés.
60Huit sites web proposent des outils de suivi en ligne du B2i (autoévaluation, validation…). Par exemple, les académies de Nancy-Metz [44] et de Besançon [45] proposent à leurs établissements scolaires un outil de gestion du B2i qui permet de suivre un élève d’un établissement à un autre (passage de l’école au collège) ou à l’élève de poursuivre la validation du B2i (dans le cas d’un déménagement).
61Le site de Polygonal Design [46] propose une bande dessinée interactive afin de se familiariser à la pratique de l’informatique, en cohérence avec les compétences du B2i. Il s’agit d’une présentation en ligne pour les élèves de cycle 3 de l’école primaire et du collège. Cette société vend aussi des formations aux équipes pédagogiques, ainsi qu’un kit B2i (cédérom et fichiers).
62Certains enseignants mettent en ligne, sur leur site personnel ou leur site d’école, des pages interactives avec des QCM, des tests de connaissances, des entraînements ou des leçons aux compétences techniques du B2i. Par exemple, le site de l’école de Beaurecueil [47] propose des pages de leçons sur le B2i en trois chapitres, des tests en ligne de connaissances, des listes d’exercices à réaliser sur son ordinateur, des exemples de travaux de classe réalisés en cohérence avec le B2i. L’objectif principal des pages interactives sur le site de l’école en est l’exploitation par les élèves de l’école eux-mêmes. La mise à disposition publique, sur l’internet, participe de la communication aux familles des élèves de l’école.
Des ressources « intégrées » à distance
63Le B2i, selon les textes officiels, ne doit pas être entraîné à vide, en dehors de toute séquence disciplinaire. Certaines académies, à travers les sites de leur mission TICE, proposent donc des banques de ressources pour un usage intégré des technologies de l’information et de la communication. Par exemple, l’inspection académique du Gard [48] propose des liens soit vers des fiches d’activités, soit vers des comptes-rendus d’expériences, classés par compétences du B2i.
64Parmi toutes ces ressources pour un usage intégré des technologies de l’information et de la communication, certaines relèvent de l’utilisation de la distance en éducation. Elles sont portées à notre attention sur les sites pédagogiques comme pouvant participer à la validation des compétences du B2i dans un cadre disciplinaire. Ainsi, l’académie de Versailles propose un portail [49] de projets coopératifs distants qui permettent « une approche vivante des TICE et une manière facile et motivante d’aborder la totalité des items prévus dans le B2i. »
65Les défis et les rallyes amènent les élèves à mener des recherches documentaires sur l’Internet pour répondre à des questions en sciences, en littérature, en géographie, en art… selon les défis ou les rallyes. Par exemple, le CRDP de l’académie de Grenoble [50] propose un site dédié aux défis sur l’Internet dont « Les contenus font références à des savoirs en relation avec les programmes scolaires en vigueur […]. Quant aux savoirs dits opérationnels, ils font directement référence au Brevet informatique et Internet et portent aussi bien sur des aspects techniques que sur la démarche ou l’état d’esprit dans lequel un travail doit être effectué. »
66Les activités d’écriture collaborative font partie des scénarios pédagogiques repérés comme pertinents pour la mise en place du B2i. L’école de la Chabure, par exemple, fait clavarder ses élèves avec une classe québécoise [51]. L’idée est de projeter les élèves dans une communication écrite synchrone, afin qu’ils développent leurs compétences de communication, de donner un sens supplémentaire au travail d’apprentissage de la langue écrite, à sa maîtrise.
67Dans cette catégorie d’activités, les romans virtuels [52] permettent à l’élève d’être dans une écriture fictive, la création collective d’une histoire où chaque classe, chaque élève participant peut choisir un rôle et le jouer.
68Les moyens offerts par les technologies de l’information et de la communication permettent aussi de suivre le parcours d’explorateurs, comme cela a été récemment le cas pour la mission banquise de Jean-Louis Étienne [53]. Les classes peuvent suivre en temps réel le déroulement de l’aventure, contribuer à la publication d’un journal, participer aux activités en ligne proposées…
69Pour finir cet inventaire non exhaustif, nous citons ici les sites qui traitent probablement des thèmes les plus hermétiques – pour les élèves comme pour les maîtres – de l’Internet : les questions de droits, de devoirs, de sécurité et de protection de la vie privée. Certains sites sont clairement orientés sur les compétences du B2i liées à « l’attitude citoyenne » des référentiels, tels que les sites de la CNIL [54], de mineurs.fr [55], ou encore de l’académie de Reims [56].
70Ce détour par quelques ressources intégrées pour une mise en œuvre du B2i nous laisse entrevoir l’impact que peut avoir l’intégration des technologies de l’information et de la communication sur la pratique scolaire. Les scénarios et les contenus pédagogiques brièvement présentés dans cette section sont largement étayés d’objectifs éducatifs et disciplinaires. Pourtant, ils montrent la tension qui existe entre deux priorités distinctes : l’exigence d’intégration des technologies de l’information et de la communication dans l’enseignement et leur plus value pédagogique potentielle pour les disciplines scolaires.
71Autrement dit, l’utilisation de la distance à l’école est ici très démonstrative, sa cohérence avec les compétences du B2i évidente. Pour autant, cela suffira-t-il au développement significatif des usages des technologies de l’information et de la communication à l’école ?
Discussion
72Cet article, articulé autour d’une observation de sites institutionnels quant à la nature de l’offre de ressources sur le B2i primaire, a aussi fait une revue des différents types de ressources qui lui sont dédiées, à l’école comme au collège. Toutes les initiatives de mise en ligne de ressources sont encore maintenant des formes émergentes qui peuvent modéliser, à terme, des pratiques. Il nous a donc paru utile d’avoir une vue de ce qu’il est possible de voir sur la question.
73Nous avons déjà souligné que, selon les textes officiels, le B2i n’a pas à faire « l’objet d’un enseignement spécifique » [57]. Pourtant, nous venons de voir que les ressources dédiées à l’apprentissage des technologies de l’information et de la communication étaient massivement présentes, au sein, à la marge ou en dehors de l’institution éducative.
74Cette offre de ressources dédiée à l’apprentissage des TIC montre les limites actuelles d’orientations officielles qui voudraient ne voir dans les moyens technologiques pour faire la classe, qu’un outil transparent au service des enseignements.
75Devauchelle (2004) a déjà remarqué cet enveloppement de la technique dans la pratique de classe : « Ne pas définir de modalité pratique de mise en œuvre, d’organisation, c’est renvoyer les enseignants à leur initiative. Cette procédure est nouvelle dans le système éducatif puisque l’on définit là un apprentissage par la validation des acquisitions et non par le descriptif des contenus à enseigner. »
Des enquêtes sur le terrain
76Un rapport de l’IGEN (2002) reconnaît la mise en place très partielle du B2i dans les écoles et pose le problème du manque de formation des enseignants ainsi que celui de la faiblesse du pilotage pédagogique : « On ne peut toutefois s’étonner du faible usage des technologies de l’information et de la communication (en quantité comme en qualité) ou du désarroi d’enseignants face à des classes largement équipées, si les inspecteurs ne sont pas porteurs d’orientations argumentées, d’exigences raisonnables mais évaluées et de conseils réalistes et opérationnels. »
77Si les enseignants manquent d’outils pour trouver des modalités d’usages intégrés des TIC, c’est aux inspecteurs de circonscription d’assurer la médiation, le passage de pratiques sans les TIC à des pratiques instrumentées. Mais sont-ils eux-mêmes formés ? Ont-ils les moyens d’apporter une pédagogie nouvelle qui ne bouscule ni les pratiques ni la charge d’enseignement ?
78Un rapport précédent de l’IGEN (2001) pose directement la question de l’intégration de l’usage des TIC dans l’enseignement des disciplines. Ce rapport fait état d’une enquête auprès des acteurs de terrain et de leurs craintes à l’égard du B2i : « on risque de créer une nouvelle discipline, l’informatique » ; « l’usage des TIC est coûteuse en temps et nuit aux apprentissages ». Certains témoignages font état d’une réelle dérive : « certaines écoles ont l’intention d’organiser des activités préparatoires au B2i ou un examen du B2i au niveau de l’école, voire un au niveau de la circonscription ».
79Même si une des recommandations de ce rapport souhaite un « B2i professeur » (le C2i) avec un contenu fortement orienté vers les usages intégrés, force est de reconnaître que les formations à distance que nous avons repérées sont essentiellement axées sur les contenus techniques. Il faut probablement voir là la réalité d’un besoin qui dépasse les injonctions officielles.
80Le groupe du « Café Pédagogique » a conduit deux enquêtes sur la mise en place du B2i. La première enquête (2001) montre que 30 % des établissements qui ont répondu (école et collège) mettent en place le B2i. Pour les collèges, les modalités de mise en place se concentrent autour de deux pôles : le professeur de technologie puis le professeur documentaliste. Donc des spécialistes des technologies ou de la recherche documentaire, dans le cas du collège. Pour l’école primaire, il s’agit plutôt de spécialistes auto désignés.
81Dans la deuxième enquête, sur 447 enseignants répondants, 340 ont répondu à la question sur la façon dont s’organisait le B2i dans leur école : 43 % d’entre eux déclarent évaluer les compétences dans les disciplines, 18 % disent pratiquer un enseignement de l’informatique dédié au B2i. Soit sur 340 répondants, 56 % l’évaluent dans les disciplines, et 24 % pratiquent un enseignement sur le B2i.
82Les autres répondants parlent d’examens en fin d’année, d’utilisation de logiciels de suivi, d’utilisation de livrets de compétences, d’utilisation de logiciels qui enseignent et valident le B2i, d’autoévaluation des élèves et de validation par le maître… Il s’agit principalement d’organisations qui se centrent sur les compétences à valider, moins d’usages intégrés.
83Cette enquête a été menée sur Internet. Les répondants savent donc se servir des TIC et sont, en principe, davantage motivés que leurs collègues pour une intégration de ces technologies dans leur école. Ces résultats ne sont donc pas représentatifs du public enseignant du premier degré. Il faut toutefois remarquer qu’une grosse moitié de ces enseignants déclarent avoir un usage des TIC intégré dans leur pratique de classe, et valident ainsi les compétences des élèves, et que, pour les autres, un quart déclarent pratiquer un enseignement dédié au B2i, et l’autre quart décrit majoritairement une organisation du B2i dans leur école centrée sur les compétences à valider.
84Pour résumer, à peu près une moitié des enseignants ayant répondu à cette enquête ne pratiquent pas le B2i tel qu’il est préconisé dans les textes officiels.
85Valider des compétences suffit-il à dire que l’on pratique l’informatique à l’école ? Probablement pas, mais la focalisation sur ce que doit être la validation du B2i donne probablement – encore pour le moment – le change face à l’attente sociale pour une intégration réelle des TIC dans les pratiques scolaires.
Compétences d’usage et compétences techniques
86L’accès à distance est utilisé, par le réseau institutionnel, à la fois à des fins de diffusion des orientations du B2i (les documents officiels), de vitrines d’intégrations possibles ou réussies (les documents d’accompagnement, les relevés d’expériences), des outils numériques de gestion. Pour la mission TICE de l’académie de Lyon [58], il s’agit bien de « venir en aide aux acteurs du système éducatif ».
87La formation à distance est utilisée par les serveurs académiques pour la formation aux technologies de l’information et de la communication des personnels de l’académie. Les enseignants ont ainsi la possibilité de se former à distance à la pratique technique de l’informatique. Les usages de ces compétences sont laissés à leur initiative et à l’exploitation qu’il feront de documents d’accompagnement.
88Les ressources propres au B2i à destination des élèves et proposées par le réseau institutionnel sont des outils d’autoévaluation, de validation… centrés sur la gestion des compétences acquises au cours de l’activité scolaire. Les ressources d’usages (défis Internet, écriture collaborative…) sont en soit des activités scolaires qui intègrent la distance et les outils numériques.
89Pour les enseignants, la distance est un moyen professionnel de formation continue et d’inscription dans le réseau institutionnel, pour la classe, ses élèves, elle est un projet pédagogique. La distance participe ici d’un système culturel qui se met en place, d’une école qui entre dans la société de l’information.
Distance et B2i. Un modèle d’intégration des TIC à l’école ?
90Tout au long de ce texte, nous avons relevé l’écart entre l’injonction institutionnelle liée à l’intégration et de la validation des compétences du B2i à l’intérieur des disciplines, et l’organisation, à la marge de cette injonction, d’une offre pédagogique dédiée à l’apprentissage de ces compétences.
91L’appropriation des contenus techniques par les marchands, les associations, les sites privés, les lieux de formation hors l’école… montrent le besoin dans lequel se trouvent les classes et leurs enseignants face à un mouvement d’intégration massive des technologies de l’information et de la communication dans l’école.
92La déclaration d’un B2i à valider sur un mode opératoire pédagogique obère en partie la réflexion sur les conditions d’appropriation des modalités d’emploi de ces technologies. Il ne suffit probablement pas de laisser l’initiative à un personnel enseignant insuffisamment formé aux technologies numériques et à leurs usages. Surtout si on laisse entendre que la forme et les contenus scolaires ne changent pas, alors que nombreux sont les travaux qui soulignent l’impact de ces technologies sur la manière de conduire la classe et sur ses contenus.
93Ce qui est en marche, n’est pas l’application d’un brevet qui vérifierais si les élèves ont bien acquis les compétences techniques qu’ils utilisent dans leurs activités de classe. L’école, comme toute la société, entre dans « la société de l’information [59] », plan initié en 1993 par la Commission européenne. Il s’agit de déployer les technologies de l’information et de la communication dans toute la société, l’école a un rôle majeur à jouer pour l’éducation des jeunes citoyens appelés à vivre dans une société numérique.
94Les enseignants ont donc, dès maintenant, la charge d’accompagner cette acculturation aux technologies de l’information et de la communication. À travers la validation d’indicateurs techniques, les enseignants doivent justifier d’une approche culturelle, cultivée, dans l’emploi de ces technologies.
95Ce qui est en marche est bien l’évolution de l’école, ce que ne dit pas la déclaration d’une intégration « transparente » des TIC dans les pratiques de classe. L’enjeu n’est plus de faire partager aux élèves une culture technique (apprentissage de la programmation, manipulation d’objets techniques, montage/démontage de systèmes informatiques… [60]) tel qu’on pouvait encore le faire dans les années 1980/1990. L’école doit maintenant faire entrer les élèves dans une société dont la culture est technologique, informationnelle et communicationnelle. Les personnels d’éducation y sont-ils préparés ? En ont-ils les moyens ?
96Parmi les différentes tentatives d’intégration des technologies de l’information et de la communication dans l’enseignement, le B2i est la première qui ne revendique pas de pouvoir faire changer l’école et ses pratiques. Il s’agit pourtant bien de cela. L’école est appelée à s’ouvrir, à apprendre à communiquer, à élargir le champs de ses ressources éducatives en allant sur l’internet. Les nouveaux programmes scolaires de 2002 en sont une illustration.
97L’utilisation de la distance, au-delà de ses aspects fonctionnels d’accessibilité aux ressources, participe de cette mise en œuvre d’un réseau scolaire distant et réticulé. L’alliance de circonstance avec des fournisseurs de ressources de formations techniques, à la marge du réseau institutionnel, participe à ce passage d’une école maladroite avec les technologies de l’information et de la communication vers une école trouvant sa place dans la société de l’information.
98De ce point de vue, le B2i procède d’une déclaration de principe sur la transparence des outils techniques. Sa mise en œuvre et le résultat de cette mise en œuvre participent à l’évolution de l’école. La distance est un des axes de cette acculturation plus qu’un outil, dans la mesure où elle est appelée à être davantage prise en compte dans les usages scolaires. Les usages pédagogiques intégrés et à distance en témoignent.
99Le B2i se trouve actuellement dans un entre-deux opératoire, technologique et disciplinaire. Si les technologies de l’information et de la communication ont vocation à servir la tâche, ce n’est probablement pas encore le cas à l’école. La mise en œuvre du B2i relève plus d’une tension entre l’exigence de mise à niveau technologique des acteurs sociaux et la tendance qu’ont les systèmes éducatifs dans le monde à évoluer en intégrant progressivement ces nouveaux moyens techniques. Toutes les initiatives de mises en ligne de ressources sur le B2i privilégient encore l’urgence à intégrer les technologies de l’information et de la communication. Il revient aux enseignants d’en gérer les conséquences pédagogiques.
100Leur participation ne relève pas du choix qu’ils auraient pour l’intégration ou non capacité d’innovation ordinaire, d’évolution des pratiques, avec ces technologies – en local et en ligne – dans la continuité du système et l’adaptation de l’école.
Bibliographie
- Bérard J.-M., « Pourquoi le B2i », Les dossiers de l’ingénierie éducative, n° 39, 2002, p. 4-7.
- Béziat J., « Ressources coopératives ou Toile marchande ? » Les dossiers de l’ingénierie éducative, n° 36, 2001, p. 68-69.
- Béziat J., « Étude prospective des sites ressources sur l’internet pour les enseignants de l’école primaire. Naissance d’un système culturel », Perspectives documentaires en éducation, n° 52, 2001, p. 71-79.
- Béziat J., « Le B2i : un « outil » transparent pour un contenu transparent ? », Traitement de texte et production de documents. Questions didactiques, Paris, INRP, 2004. p. 175-184.
- Chevalérias F, Odic L., « Des outils de gestion et de suivi », Les dossiers de l’ingénierie éducative, n° 39, 2002, p. 48-51.
- Devauchelle B., « Peut-on informatiser le B2i ? Quels outils pour quels usages ? », Les dossiers de l’ingénierie éducative, n° 39, 2002, p. 52-53.
- Devauchelle B., Le Brevet Informatique et Internet (B2i) : d’un geste institutionnel aux réalités pédagogiques, Thèse de doctorat, Université de Paris 8, 2004.
- Rapport de l’Inspection Générale de l’Éducation nationale, Mise en place du brevet informatique et internet dans les collèges et les écoles au cours de l’année 2000-2001, Paris, 2001
- Rapport de l’Inspection générale de l’Éducation nationale, L’école et les réseaux numériques, Paris, 2002.
- Le café pédagogique, Dossier « B2i », 2001.
- Le café pédagogique, Le B2i en 2004, Enquête et analyses, 2004.
- Ministère de l’Éducation nationale, Encart Brevet informatique et internet (B2i) école-collège, Bulletin officiel de l’Éducation nationale, n° 42, 2000.
- Ministère de l’Éducation nationale, Horaires et programmes d’enseignement de l’école primaire. Bulletin officiel de l’Éducation nationale, n° 1 hors série du 14 février, 2002.
- Vandeput E., « Évaluation des compétences en TIC », Traitement de texte et production de documents. Questions didactiques, Paris, INRP, 2004, p. 185-208.
- Vansteene P., « Outils informatisés de gestion du B2i (de l’intérêt des ressources libres) », Actice, le mensuel interacadémique des TICE, n° 29-30, 2002, p. 17-23.
Mots-clés éditeurs : B2i, distance, école, TIC, informatiques, compétences, ressources pédagogiques
Notes
-
[1]
Brevet informatique et internet.
-
[2]
Site Educnet (07/07/05), http:// tice. education. fr/ educnet/ Public/ formation/ b2i
-
[3]
Centre national de documentation pédagogique.
-
[4]
Coordonné par P. Aubray : « Le B2i niveau 1 ». Coordonné par D. Sauzeau : « Le B2i niveau 2 ».
-
[5]
J. Béziat, B. Dimet : « Réussir à l’école avec l’ordinateur », « Réussir au collège avec l’ordinateur ».
- [6]
- [7]
-
[8]
http:// delegation. internet. gouv. fr/ pim/ index. htm
- [9]
- [10]
- [11]
- [12]
- [13]
- [14]
- [15]
-
[16]
Dépêche AEF du 10/03/2005
- [17]
- [18]
- [19]
-
[20]
Bulletin officiel de l’Éducation nationale
-
[21]
Centre régional de documentation pédagogique (Réseau Scéren).
-
[22]
Institut universitaire de formation des maîtres.
-
[23]
Professeur des écoles.
-
[24]
Professeur des lycées et des collèges.
-
[25]
Quatre missions TICE (sur 29) ne proposent aucune ressources dédiées au B2i.
-
[26]
http:// www. madinati. com/ index. php
- [27]
-
[28]
http:// www. ac-rouen. fr/ pedagogie/ b2i/ presentation_cap_b2i. htm
- [29]
-
[30]
http:// linux. crdp. ac-caen. fr/ Spip/ rubrique. php3? id_rubrique= 6
- [31]
-
[32]
http:// www. ac-grenoble. fr/ mission-tice/ biislis. htm
- [33]
-
[34]
http:// arbra. online. fr/ arbrab2i. htm
- [35]
- [36]
- [37]
-
[38]
http:// www. b2iscolaire. net/ default. htm
- [39]
- [40]
- [41]
-
[42]
Par exemple, les académies de Besançon, de Créteil, de Clermont-Ferrand proposent des plates-formes de FAD pour leurs personnels : http:// foad. ac-besancon. fr/ http:// b2ifc. forpro-creteil. org/ projet_B2i/ http:// www. ac-clermont. fr/ formations/ foad/
-
[43]
http:// www2. ac-rennes. fr/ declic/
- [44]
-
[45]
http:// b2i. ac-besancon. fr/ b2i_distant/
- [46]
- [47]
-
[48]
http:// www. ticegard. net/ b2i/ activites/ activites. htm
- [49]
-
[50]
http:// www. crdp. ac-grenoble. fr/ defi/ present/ index. htm
- [51]
- [52]
- [53]
- [54]
-
[55]
http:// www. mineurs. fr/ juniors. htm
- [56]
-
[57]
Règlement d’usage de la marque B2i :http:// tice. education. fr/ educnet/ Public/ formation/ b2i? affdoc= 2
- [58]
-
[59]
http:// europa. eu. int/ information_society/ index_fr. htm
-
[60]
La revue papier de l’EPI (www. epi. asso. fr), publiée de 1971 à 2001, montre de très larges exemples de ce pouvait être la « culture technique » jusqu’à la veille des années 2000.