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Article de revue

Le corps « absent » du couple

Pages 107 à 124

1 À travers quelques extraits d’une psychothérapie psychanalytique de couple, conduite en cothérapie, j’essaierai de mettre en lumière le difficile passage du couple conjugal au couple parental, dans le cas particulier d’une parentalité adoptive. En premier lieu, j’aborderai la question de la filiation adoptive, tout en soulignant que ce moment de l’histoire du couple peut impliquer un affaiblissement, voire une disparition du désir sexuel, pour interroger ensuite la réalité corpo-sexuelle du couple, avec ses significations multiples.

2 Le mari avait trompé sa femme, ce qui avait amené chez celle-ci une perte de confiance et produit une crise de couple qui justifiera une demande de psychothérapie.

3 J’espère pouvoir montrer comment, à travers l’émergence des rêves, et en particulier leur dimension interfantasmatique, le travail du néogroupe thérapeutique et le travail intertransférentiel, ce que j’appelle ici le corps « absent » du couple devient peu à peu visible, apparaissant dans un accordage de couple renouvelé et caractérisé par une dimension vitale plus affirmée.

4 Ce travail s’est avéré possible, à mon sens, grâce au passage transformatif d’une position idéologique à une position mythopoïétique (Kaës, 1980). Plus particulièrement, je crois que la reprise de l’histoire de chaque partenaire et du couple lui-même, avec l’apparition de rêves, a permis la restauration des capacités de symbolisation et de mentalisation, et ainsi le dévoilement et l’élaboration d’un pacte idéologique aux fonctions hautement défensives qui bloquait les potentialités évolutives du couple.

Le couple N.

5 Mme N. a 52 ans ; elle est devenue gastroentérologue après un premier projet de devenir psychiatre. Deuxième d’une fratrie de trois, elle a perdu son père très jeune et elle entretient un rapport très conflictuel avec sa mère. Son frère aîné travaille dans une autre région et elle nous dira bien peu de choses sur lui. Le puîné, par contre, est un personnage singulier selon ses dires : paresseux et maladroit, il a été associé en affaires avec M. N., mais il a provoqué la faillite financière de l’entreprise qu’ils partageaient. Madame se voit comme le « père » de sa famille d’origine car elle a dû suppléer le père mort, y compris financièrement, et s’est beaucoup occupée de ses frères et de sa mère, qu’elle vivait comme très déprimée, rigide et opprimante.

6 M. N., 54 ans, est le seul garçon d’une fratrie de trois dont il est le puîné. Il est devenu architecte après un premier projet de devenir ingénieur. Il pense être le préféré des femmes de sa famille. Vers ses 20 ans, il a perdu son père, vécu comme très rigide, mais qu’il idéalisait beaucoup pour ses qualités éthiques.

7 M. et Mme N. se sont connus à l’époque du lycée et ils vivent ensemble depuis 35 ans. Ils ont vécu des moments importants. Le choix de l’université, avec les changements que j’ai déjà mentionnés, la perte du père, l’engagement politique dans la gauche la plus idéologisée, la création d’un projet de vie en commun. Ils se sont mariés seulement quand elle a eu terminé ses études de médecine ; auparavant, elle ressentait le besoin de contribuer à la gestion de sa famille, outre sa volonté de se sentir suffisamment indépendante, ce qu’il partageait et soutenait sur le plan idéologique.

8 Ensemble, ils avaient décidé de ne pas avoir d’enfants pendant un laps de temps assez long, ressentant la nécessité de vivre leur couple et pressentant que l’arrivée d’enfants pourrait leur soustraire du temps à passer ensemble tous deux. Ils sortaient souvent le soir pour aller au théâtre, au cinéma, à des débats ; ils partageaient les mêmes goûts, les mêmes intérêts culturels.

9 Quand elle a eu près de 35 ans, ils ont décidé d’avoir un enfant en pensant qu’elle allait atteindre un âge où il lui serait plus difficile de mener une grossesse. Après environ un an de tentatives infructueuses, ils ont décidé de consulter un spécialiste. Il s’est passé encore un an durant lequel ils ont repris leurs tentatives en étant assistés. Cette période nous sera décrite comme très lourde, frustrante et aurait dégradé une vie de couple déjà vécue comme insatisfaisante, spécialement par Monsieur.

10 À l’issue de cette année, la stérilité de madame a été formellement diagnostiquée. Ils ont alors immédiatement décidé d’adopter un enfant à l’étranger. Quelques mois plus tard, après une première visite dans une institution d’accueil, on leur a fait connaître l’existence non pas d’un, mais de deux enfants qui étaient disponibles pour l’adoption – une fille de deux ans et un garçon de quelque mois, une fratrie abandonnée. Peu après, alors qu’ils étaient sur le point de partir en vacances, on leur annonce que les enfants allaient juste arriver en Italie. En quelques jours, ils décident de partir en vacances avec les enfants, achètent pour eux les objets de première nécessité et commencent leur nouvelle vie en tant que famille.

Les premiers mouvements transférentiels, contretransférentiels et intertransférentiels

11 M. et Mme N. se présentent à nous comme un couple qui vit une crise installée depuis longtemps et qui a été ouvertement déclenchée par la révélation d’une courte liaison de M. N. avec une collègue, 6 ans auparavant. La crise a été renforcée par des problèmes liés à la préadolescence de leur fils et à l’adolescence de leur fille ; mais, comme on le verra, elle a des racines bien antérieures, ancrées dans les fondements mêmes du couple et de leur famille.

12 La crise a provoqué un bouleversement de ce qu’on pourrait appeler – et l’on verra pourquoi – les fondements idéologiques et idéalisants du couple : c’est alors à une « souffrance de désidéalisation » (Braem, 2013) que nous sommes confrontés avec eux. Une crise comporte toujours deux niveaux à considérer dans leurs emboîtements réciproques : la nécessaire désillusion d’un côté, le retour du refoulé et le dévoilement des accords inconscients structuraux du couple de l’autre.

13 Il a été alors nécessaire que nous nous interrogions sur la spécificité de cette crise qui, comme le souligne Alberto Eiguer (2013, p. 170), est « animée par des fonctionnements originaux car elle ne saurait pas s’expliquer par la structuration habituelle du couple », sachant qu’au sein de ces conflits est mise en jeu, tout particulièrement, la différence des sexes. Leur crise se caractérise par des sentiments d’étrangeté qui minent le sentiment d’identité et la perception de l’autre et qui produisent en eux une angoisse intense. Pour s’en défaire, ils font appel à des interprétations très poussées, voire des réinterprétations projectives des vécus actuels, comme de ceux du passé, déplaçant sur l’autre la responsabilité de la crise.

14 Dès les entretiens préliminaires, les partenaires se présentent avec simplicité et semblent à l’aise dans l’espace de la consultation. Ils nous parlent ouvertement de leurs difficultés : « Nous avons toujours bien fonctionné comme entreprise, mais comme couple il y a longtemps que nous ne fonctionnons pas … On a été toujours d’accord quand il s’agissait de penser aux enfants, à leur éducation … mais maintenant nous ne fonctionnons plus de manière concertée à leur propos. » Par rapport à leur fonctionnement antérieur parfait en tant qu’entreprise, je pense au fait que j’ai souvent jusqu’à maintenant utilisé le verbe « décider » à propos de leurs choix. Effectivement il nous semble que, quand il s’agit de questions à résoudre du point de vue rationnel, tout va bien ; les difficultés interviennent lors que les émotions surgissent au premier plan, concernant tantôt les enfants, tantôt eux en tant que couple.

15 Ils nous semblent intelligents, disponibles pour réfléchir ensemble sur plusieurs questions, ouverts quant à leur état de détresse face aux mouvements de la préadolescence et de l’adolescence des enfants, aussi bien que face à leur manque d’intimité.

16 En relation avec ce que nous leur avions évoqué, à savoir l’intérêt et la nécessité bien réels de remettre en question leur lien, nous avons proposé le cadre d’une psychothérapie psychanalytique de couple. Ils ont été immédiatement d’accord pour des séances hebdomadaires à jour et horaire définis, avec paiement des séances manquées, présence obligatoire des deux partenaires, invitation à l’association libre et appel aux rêves.

17 Des premiers temps du travail en commun, je pense pouvoir souligner avant tout l’enchevêtrement des mouvements transféro-contretransférentiels et intertransférentiels.

18 Du côté du transfert du couple, nous nous sommes représentés dans ce premier temps, comme un couple idéal fonctionnant parfaitement. Lors d’une séance, en effet, en dépit de la différence d’âge évidente entre ma cothérapeute et moi-même, le couple se met à parler de nous comme d’un couple d’époux – en niant donc cette différence –, et le mari termine en disant : « Plusieurs fois on s’est dit que votre maison est si belle … et maintenant que je regarde par la fenêtre je vois aussi comme votre petit balcon fleuri est beau » ; mais nous avons aussi représenté pour eux les thérapeutes idéaux, les meilleurs, car le couple nous a été envoyé par un collègue psychiatre, un ami très cher de Mme, un camarade d’études qui fut aussi, avec son épouse, le compagnon de voyage du couple N. Les qualités que le couple lui attribue nous sont du même coup attribuées.

19 Du côté du contre-transfert, nous les vivons comme un couple qui s’engage, qui produit des mouvements et qui, malgré tout, nous semble fonctionnel. De plus, nous sommes d’autant plus conduits à les idéaliser que nous ne pouvons éviter de les comparer avec le couple que nous recevons le même jour à l’heure suivante, un couple très difficile et qui met souvent à mal notre capacité d’écoute et d’aide.

20 Du côté de l’intertransfert, notre couple thérapeutique (Sommantico, Boscaino, 2006 ; Sommantico, 2013) a vécu simultanément un moment d’idéalisation de notre fonctionnement : nous nous voyions comme un couple soudé qui aide rapidement les patients à faire face à leurs crises, mais aussi comme un couple capable d’affronter, d’intégrer et d’élaborer les différences qui nous caractérisent. Dans ce premier temps, nous avons nié les éléments qui nous distinguaient dans nos histoires personnelles, notre appartenance politique, voire notre façon personnelle de vivre et d’élaborer les questions liées, notamment, à la bisexualité psychique, au masculin et au féminin, aux idéologies politiques, mais aussi aux idéologies théoriques qui y sont associées.

21 Ce que nous avons pu comprendre dans l’après-coup du travail intertransférentiel est que celui-ci s’inscrit principalement dans un mouvement du néogroupe dans son entier, caractérisé par une idéalisation massive et réciproque, fait que nous aurons la possibilité de retravailler plus profondément par la suite. Je vais dès maintenant décrire un passage spécifique au cours duquel les rêves apparaissent pour la première fois.

Rêves

22 C’est madame qui nous raconte son rêve : « Nous étions par la rue … on faisait l’amour, sans aucune honte … lui me touchait ici – en indiquant le centre de son ventre – et j’étais comme immédiatement prise … c’était comme s’il me touchait quelque chose comme un interrupteur … j’étais bien. »

23 Lui intervient tout de suite pour dire que ça lui fait penser au fameux « point G » et il ajoute : « C’est comme si je l’avais finalement découvert, son point G … mais aussi comme si elle me l’avait de quelque façon indiqué … comme si elle m’avait entraîné jusque-là et qu’ensuite elle acceptait nos rencontres amoureuses. »

24 Ils associent cela au fait d’avoir recommencé à parler entre eux, de se sentir plus proches, plus intimes et ils nous décrivent la façon dont ils « se tapotent, voire se touchent » à nouveau quand ils se saluent le matin avant de sortir ou le soir avant d’aller se coucher. Il leur semble aussi que les enfants, du fait qu’ils les voient plus proches, sont moins agités, moins rebelles, plus disponibles pour parler de leurs difficultés, surtout scolaires.

25 Les séances qui suivent sont caractérisées par d’autres mouvements de rapprochement du couple : à l’approche des vacances d’été, ils nous parlent de leurs projets. Ils imaginent des vacances dans un lieu tranquille où ils pourraient laisser les enfants avec des amis et consacrer du temps à leur vie de couple. Après un week-end qu’ils disent « de test », ils nous parlent d’« étreintes » qui les ont émus, renouvelant en eux « l’espoir en un futur possible en commun, grâce à votre aide ». Somme toute, et dans l’après-coup, nous pouvons dire qu’ils ont vécu une lune de miel – au sens de l’addiction. Une lune de miel après laquelle le retour à la vie quotidienne a été caractérisé par une forte désillusion – avec un éloignement consécutif.

26 À ce double mouvement réciproque d’illusion et de désillusion, nous, cothérapeutes, avons participé au cours de cette première période de travail thérapeutique, ayant nous-mêmes éprouvé quelque chose de l’ordre d’une idéalisation de nos capacités thérapeutiques, aussi bien que de leurs capacités d’élaboration.

L’adoption et le travail de filiation

27 C’est après avoir travaillé sur la désillusion de la fin de la lune de miel que nous sommes parvenus à toucher la question de l’adoption, si peu travaillée par le couple ; précisément après une séance pendant laquelle madame pourra dire sa désillusion concernant sa fille adolescente. Celle-ci a gardé pour elle de l’argent que ses parents lui avaient donné pour des cours de soutien, mais l’enseignante leur a signalé l’absence de paiement. Cette épisode entraînera chez madame un fort sentiment de méfiance par rapport à sa fille et fera ressurgir le fantasme de la mère biologique. Elle nous dira : « Elle est néanmoins la fille de cette femme … peut-être que nous devons être préparés à d’autres épisodes similaires … je ne peux plus avoir confiance en elle. » Monsieur essaie alors d’apaiser la forte rancune de madame ; mais en même temps il ne peut expliciter le vécu d’étrangeté qu’il éprouve envers les enfants : « Effectivement ils sont différents … je ne sais pas, mais peut-être à cause de ce qu’ils ont vécu dans leur vie … l’abandon … l’institut … je crois que c’est à nous de les comprendre sans oublier d’où ils viennent. »

28 Sans doute, comme plusieurs auteurs l’ont souligné (Kaës, 1985 ; Grange-Ségéral, 2004 ; Sommantico et al., 2005), ce qui caractérise la situation d’adoption, c’est la remobilisation des fantasmes liées au roman familial (Freud, 1909), ce dont ces mouvements successifs rendent bien compte.

29 En rapport avec l’histoire de ce couple, nous verrons que la reconnaissance de la différence, de l’altérité des enfants, a fragilisé l’alliance inconsciente du couple (Granjon, 2004). En effet, l’enfant adopté à l’étranger (Roman et Damian, 2004 ; Sommantico et al., 2005), met à l’épreuve, encore plus fortement que d’autres situations d’adoption, la difficulté d’élaborer la différence de cet autre qui est plus évidemment autre, ce qui pose des problèmes dans les processus d’affiliation qui sont nécessaires pour une adoption véritable.

30 Pour le couple N. les enfants ont été investis dans le registre de l’humanitaire, posant les parents dans une position de sauveurs, ce qui a encore amplifié le registre idéalisant-idéologique du couple, à l’intérieur duquel a dû s’inscrire le lien de filiation. En effet, comme le soulignent plusieurs auteurs (cf. Lévy-Soussan, 2002 ; Roman et Damian, 2004), l’enfant adopté, dans des telles situations, ne peut qu’être vécu comme un enfant idéal-idéalisé, ce qui obère le processus nécessaire pour accomplir un véritable travail de filiation. Or ce travail impliquerait la possibilité de faire face aux difficultés qui, si elles sont d’abord minimisées par l’élan humanitaire, risquent de réapparaître dans des moments de crise. Je pense notamment à ce que Winnicott (1954) dit à propos des parents adoptifs : ceux-ci, en particulier la mère, sont chargés « pas d’un enfant, mais d’un problème » (p. 76).

31 Il est ainsi difficile pour ce couple de réélaborer le roman familial car l’étrangeté des enfants entraîne, particulièrement lors des crises de la préadolescence et de l’adolescence, une irruption brutale de la différence, notamment celle que René Kaës (1998) appelle « différence de troisième type », c’est-à-dire la différence culturelle. Et cette difficulté va compromettre l’inscription de l’enfant dans l’espace généalogique familial, en relevant des défaillances des contenants symboliques nécessaires pour l’inscription de l’enfant dans le lien de filiation (Fernández-Borges, Roman, 2009).

32 L’idéalisation vient parallèlement empêcher le processus de mise en perspective des difficultés que le couple a vécues avant l’adoption et qui sont liées aux souffrances en rapport avec la stérilité. Ce qui en est empêché, c’est la mise en perspective du désir d’enfant, du projet de faire famille. L’impossibilité de mener au bout ce processus entraîne le fait que les enfants adoptifs sont inconsciemment chargés de la tâche de réparer les blessures narcissiques non élaborées du couple. Mais leur étrangeté constitutive, renforçant l’étrangeté qui apparaît lors des crises de la pré adolescence et de l’adolescence, viendra nécessairement faire problème. Dans la difficulté de faire face à la différence, c’est alors la dimension narcissique du lien qui prévaut, plus particulièrement, le narcissisme négatif, celui qui efface la trace de l’Autre, expression du désir unifiant et de l’aspiration à une totalité autosuffisante et immortelle.

Une séquence de la première année

33 À la première séance de retour des vacances de Pâques, madame nous raconte ce rêve : « J’étais avec G … vous aviez su ? Il est mort la semaine dernière … (Elle fait référence au frère du collègue qui nous a envoyé ce couple.) J’étais avec lui à l’hôpital … mais ce n’était pas un contexte comme celui des hôpitaux et il était très serein. Le lit, en réalité, était un matelas orange et nous parlions, bavardions. »

34 Ses associations portent sur les funérailles, sur leur climat très émouvant et sur la participation réelle qu’elle a ressentie pendant la cérémonie : « Il s’agissait d’une personne spéciale et spéciale a été la participation de ses amis … un climat de vérité … mais tous ne sont pas si sensibles, si vrais … il y a peu de personnes qui sont ainsi réellement … la vraie vie est différente … les personnes sont mauvaises, sont intéressées. » Elle nous dit se sentir très proche de ces personnes « vraies » ; par contre, son mari s’est montré « faux … différent de la manière dont elle le connaissait ».

35 Monsieur intervient pour lui reprocher cette façon de se vivre comme « parfaite … sans peur et sans reproche … je suis las de te sentir parler de ta supériorité et je sais bien que tu fais référence à ces vacances ».

36 Il nous parle alors d’une scène de ménage qui a conclu leurs vacances de Pâques. Après des jours très sereins, caractérisés par une atmosphère d’intimité et de complicité dans le couple et la famille entière, ils ont décidé le dernier jour de faire une excursion à la montagne avec un couple d’amis qui les avait rejoints. En remontant la rue, madame voit dans le lointain un orage et se met à avoir peur. Elle essaie de convaincre son mari de renoncer, mais il minimise les risques. Elle fait une crise de panique et, une fois arrivée au sommet, elle refuse d’aller déjeuner avec les autres et reste dans la voiture. Quand ils nous racontent cet épisode, la vraie difficulté de madame émerge immédiatement. Ella a vécu quelque chose de l’ordre de « l’exclusion … Mon mari m’a, comme toujours, préféré ses amis … il a choisi de ne pas déplaire à ses amis en se fichant de mon état, de ma terreur … » Le mari intervient alors pour lui reprocher sa constante « attitude de victime ». Il lui dit : « J’ai simplement essayé, à ma façon, de te rassurer en minimisant un danger que je ne percevais pas et qui nous aurait empêchés de terminer les vacances par une excursion magnifique et un repas gourmand … les enfants non plus n’ont pas compris ton attitude. »

37 Nous essayons de trouver ensemble un sens à cet épisode, comme si la sérénité des vacances avait été pour eux intolérable : ce qu’ils ont vécu, nous le lisons comme une difficulté de M. à comprendre la fragilité (qu’il juge inadmissible) de son épouse, et chez madame comme peur du tiers – les amis choisis, préférés. Encore une fois, l’étranger, le tiers, l’autre, la différence, viennent rompre un équilibre fragile, sans cesse recherché et en même temps constamment menacé.

38 À la séance suivante, c’est M. qui nous parle d’un épisode dissociatif qu’il a vécu et qui l’a surpris, voire inquiété. « J’étais dans mon bureau, en réunion avec des collègues … J’observais la situation comme si j’avais été hors de mon corps … je ne sais pas bien vous expliquer, mais c’était comme si d’un instant à l’autre je m’étais mis à regarder les choses autrement, d’une autre perspective … peut-être plus claire, mais inquiétante … ça a duré longtemps, mais après je suis revenu à moi et tout était comme avant ».

39 Nous les invitons à en parler et madame nous dit que cet épisode lui fait penser à la possibilité de changer les lunettes avec lesquelles on regarde les choses : « Peut être une possibilité de changement pour lui … pour nous ? Je pense au fait que quand on change de lunettes car on ne voit plus bien, on a un moment de désorientation. » Monsieur nous dit que « probablement ce dont on a parlé à la dernière séance … je pense en particulier à ma difficulté à percevoir sa peur, sa douleur, m’a secoué ». C’est alors à nous de leur suggérer que, très probablement, ils nous parlent là de leur peur du changement, de leur désorientation face à cette possibilité.

40 Madame nous dit à l’improviste : « Effectivement, c’est un moment, certainement circonscrit, pendant lequel les choses vont mieux entre nous … un moment. » Et monsieur : « Elle me dit simplement de ne pas avoir d’illusions … je ne dois pas avoir trop d’espoirs … Elle me dit que si elle me donne la main, je ne dois pas lui prendre le bras tout entier. » J’interviens alors pour leur dire que c’est de contact qu’ils nous parlent, de la possibilité de se toucher les doigts, puis les mains, peut-être le corps. Ils répondent avec embarras face à la possibilité d’une intimité renouvelée, ils disent leur peur, leur angoisse car ils vivent cette possibilité comme quelque chose d’inquiétant et de dangereux, bien que d’une certaine manière, désiré. C’est alors que nous interprétons leur difficulté relative aux contacts intimes en la reliant à leur impossibilité de procréer, comme si la stérilité et la façon mortifère dont ils l’ont vécue avaient entraîné une négation de la réalité corporelle entière du couple. Cette interprétation se réfère à l’idée suggérée par Ramírez et Leprince (2000, p. 161) selon laquelle l’absence de désir sexuel dans le couple ne permet pas de lier et de contenir « les composantes destructives et érotiques de la sexualité, [ne permettant pas non plus la] représentation porteuse d’idéal d’amour et la reproduction de cet idéal à travers le désir d’enfant et la filiation. »

41 Dans une des séances suivantes, madame nous raconte un autre rêve, malgré sa « difficulté … comme de la honte à en parler ». Après un long silence, elle nous dit : « Je tuais une femme, mais après j’ai pensé que j’étais moi-même cette femme … peut être que cette pensée me console … je me sens moins coupable … je ne sais pas … » Nous l’invitons à en parler : « Il y avait une femme détendue … jeune, belle, bonne, avec des cheveux blonds à la Jeanne d’Arc … je la tuais … je la coupais dans le sens de la longueur … sereinement. » M. intervient pour lui demander : « Sans aucune résistance ? » Elle continue : « Non, aucune … c’était une chose très simple … derrière moi il y avait un homme que je ne voyais pas … mais je crois … oui j’imagine que c’était toi, et je lui demandais de m’aider … de compléter ce que j’avais commencé. »

42 Les associations de madame portent sur une petite fille adoptée par des amis qui se sont séparés. Selon ses paroles, cette fille est bonne, calme et réfléchie, comme elle-même. Monsieur nous dit que cette image lui fait penser « aux deux moitiés du corps, mais aussi de l’âme … le passé et le présent … je crois qu’elle me demande de l’aider à revoir notre passé … à pouvoir vivre au présent ». Nous faisons référence effectivement à leur passé, à leurs difficultés en tant que couple de parents adoptifs, à leur crise face aux turbulences de leurs enfants, mais aussi au fait qu’il nous semble désormais possible pour eux de penser, en s’aidant mutuellement, à renégocier leur passé, à l’intégrer au présent et à imaginer leur futur commun. Mais nous faisons aussi référence au fait que cette femme tuée pourrait représenter l’autre femme, le tiers, l’autre, l’étranger qui est entré dans leur couple en les divisant pour longtemps : ils essayent de tuer ensemble ce tiers dangereux.

43 Ils nous parlent, alors, de leur manque de confiance réciproque. Elle évoque l’effort qu’elle ressent pour s’abandonner à nouveau à la vie de couple ; il nous dit que cela représente pour lui un gros travail : « La nécessité de me mettre en jeu … en l’aidant, comme elle me le demande dans le rêve … Mais je me rends compte que, moi aussi, j’ai une difficulté idéologique, parfois très rigide qui m’empêche de l’aider, de la rassurer … parfois j’ai besoin qu’elle soit forte … une femme indépendante … C’est difficile de faire tenir ensemble nos multiples facettes sans nous reprocher les choses qui semblent nous séparer, nous éloigner … » Très attentive et émue par les mots de son mari, madame ressent que nous sommes au cœur de leurs problèmes. Nous leur proposons alors l’idée qu’un des problèmes centraux dans leur couple, c’est leur impossibilité de penser à l’autre comme différent : si l’autre est comme moi, c’est un objet d’amour, sinon c’est un objet de haine.

44 Dans nos réflexions qui suivent la séance, nous avons longuement réfléchi sur le fait que, dans ce couple, ce qui était objet d’amour, devient facilement objet de la haine la plus féroce dans un mouvement de désintrication des composantes libidinales et destructrices (Dupré la Tour, 2005), chaque partenaire voyant en l’autre le coupable de son intolérable blessure narcissique, de la perte de l’objet-couple idéal. En devenant objet de souffrance, l’autre est, de façon très ambivalente, l’objet à rejeter, mais aussi celui dont on ne peut pas se séparer. Chaque fois que le fantasme de la séparation vient se présentifier en séance, il se produit un rassemblement des partenaires, incapables de rester ensemble, aussi bien que de s’éloigner dans les conditions qu’ils vivent.

45 C’est en fonction de cela que nous avons lu l’impossibilité de ce couple de vivre sa « chaîne d’Éros » (Green, 1997), avec son corrélat de motions pulsionnelles, de plaisir/déplaisir, de fantasmes préœdipiens et œdipiens. C’est-à-dire que ce couple ne peut pas vivre sa propre « sexualité de partage », selon la formule de V. Garcia (2013) : il ne peut y avoir plaisir dans la rencontre avec l’objet car celui-ci est dangereux et on ne peut pas s’abandonner à lui.

Quelques mots sur le pacte idéologique et ses fonctions défensives

46 Je pense que ce qu’on pourrait appeler un pacte idéologique les a liés pour tenir à l’écart les aspects les plus fragiles et les plus « méchants », c’est-à-dire, comment l’a souligné R. Kaës (1980), « pour rejeter hors du champ de l’expérience toute atteinte à l’intégrité narcissique-phallique » (p. 205) ; notamment, la stérilité avec son corrélat de blessure narcissique et l’inquiétante différence de l’autre et de soi-même.

47 C’est en ce sens que je voudrais maintenant m’arrêter sur quelques brefs rappels de ce que R. Kaës a défini comme position idéologique et comme pacte dénégatif, deux notions à partir desquelles j’ai construit le concept de pacte idéologique.

48 Selon cet auteur, « l’idéologie est une position, c’est-à-dire une certaine organisation des formations psychiques, des processus et des relations d’objet » (ibid., p. 208). La définir ainsi « permet de [la] considérer … dans ses rapports avec les angoisses fondamentales, paranoïdes-schizoïdes et dépressives, avec les mécanismes de défense correspondants, avec les instances idéales et avec les identifications », mais « permet en outre de suivre les conditions de sa transformation ou de sa permanence ou de sa réapparition, et d’en préciser les circonstances et les effets » (id.).

49 L’idéologie accomplit certaines fonctions défensives, tantôt au niveau du sujet singulier, tantôt au niveau intersubjectif en appui réciproque ; ce sont des défenses qui « s’exercent contre des objets, des affects, des représentations ou des actions qui menacent gravement l’intégrité narcissique et les idéaux externalisés » dans l’espace du couple : « défenses contre l’incertitude, la persécution, la défaillance, l’expérience du vide ou du morcellement » (ibid., p. 233). C’est en ce sens que nous avons lu la tentative désespérée de ce couple de défendre l’intégrité narcissique menacée par la stérilité, aussi bien que de se protéger du sentiment de vide et de solitude que leur provoquait la perception de l’altérité : l’autre du couple comme différent, les enfants comme étrangers, le corps comme véhicule de motions inquiétantes.

50 Concernant le pacte dénégatif (Kaës, 2009), je pense important de souligner sa double face : d’une part, il a un rôle d’organisateur structurant de la vie psychique, comme à l’égard du lien de couple dans le cas présenté, mais d’autre part un rôle aliénant potentiel (Sommantico, 2011).

51 À ce propos, je voudrais rappeler que ce type d’alliance inconsciente défensive rend compte du négatif dans le lien intersubjectif ; dans le cas du couple N., il s’agit d’une négativité d’obligation qui « relève de la nécessité, pour l’appareil psychique … d’effectuer des opérations défensives pour supprimer, réduire ou moduler des représentations ou des perceptions qui menaceraient la constance ou l’intégrité de l’appareil psychique individuel ou celle des liens dans lesquels deux ou plusieurs sujets sont engagés » (ibid., p. 105). Il s’agit bien d’une contrainte à effectuer ces opérations qui sont liées aux « intérêts intrapsychiques et interpsychiques ainsi préservés », d’une alliance « “pour” accomplir et maintenir le refoulement ou le déni, et “contre” le retour du refoulé ou des perceptions déniées » (ibid., p. 106). Et il convient de remarquer à quel point cette façon de traiter la négativité d’obligation par le biais du refoulement et/ou du déni est nécessaire à la formation et au maintien du lien, et donc constamment exigée de la part des sujets du lien.

52 Le pacte dénégatif relève d’« un accord inconscient sur l’inconscient [qui] est conclu … pour que soit assurée la continuité des investissements et des bénéfices liés à la subsistance de la fonction des Idéaux communs, du contrat ou du pacte narcissique » (ibid., p. 121). Et, comme nous le rappelle encore René Kaës, « le prix en est la méconnaissance de ce qui est pour chacun en jeu dans le lien, c’est cela même dont il ne saurait être question entre ceux que lie le pacte, dans leur intérêt mutuel, en raison de la double économie croisée qui régit l’espace interne de chaque sujet et les rapports qu’il entretient avec les autres dans le lien dont ils sont membres » (id.).

53 C’est donc à partir de ces hypothèses que je crois pouvoir parler, dans le cas du couple N., d’un pacte idéologique. Fondé sur les bases idéologiques qui les ont unis dès le début, et auxquelles j’ai fait référence plus haut, ce pacte s’est manifesté clairement à propos des enfants, plus particulièrement autour de leur adoption. En effet ils se sont longuement refusé à reconnaître que leurs difficultés spécifiques, comme celles des enfants, pouvaient être en relation avec l’adoption. Plusieurs fois Mme N., soutenue par son mari, nous a dit : « Mais tout ça n’est pas du tout lié à l’adoption … nos difficultés en tant que parents ne sont pas différentes de celles des parents biologiques … je me refuse à y croire … nous sommes des parents comme les autres et ils sont des enfants comme les autres. » C’est ce que nous avons pu lire comme une défense idéologique face à la remise en question de leurs idéaux partagés, aussi bien que face aux représentations menaçantes et inquiétantes relatives à l’adoption, avec leurs corrélats d’attaque à leur intégrité narcissique.

54 L’accord inconscient du couple N., son socle inconscient (Puget, Berenstein, 1986, 1987) s’est construit tantôt sur la base des liens vécus dans les familles d’origine, tantôt de façon originale à partir de leur rencontre. Si dans chaque couple l’accord amoureux est « pour chacun le choix d’un objet qui est le substitut des premiers objets d’amour [avec la corrélative] illusion de non-séparation … de zones d’indifférenciation » (Kaës, 2009, p. 165), il est vrai que pour durer et avoir un avenir, le couple a besoin de la présence « des espaces et des objets partagés, qui sont à la fois ni absolument à l’un ni absolument à l’autre, et qui sont cependant à l’un et à l’autre » (id.). C’est-à-dire que si « l’accord amoureux est pour une large part retrouvailles d’un accord narcissique perdu … il ne peut pas être seulement fondé sur le narcissisme et son illusoire complétude … [il exige] aussi une reconnaissance de l’altérité de l’objet … [et suppose] suffisamment de complémentarité et de différence » (id.). C’est à proprement parler sur ce travail de reconnaissance de l’altérité que notre couple a échoué. Si ce couple pouvait fonctionner en tant qu’entreprise dans la complémentarité – comme je l’indiquais plus haut – c’est, par contre, face à la différence qu’une crise a pu l’ébranler en profondeur. Aussi longtemps que le Moi-peau du couple, son enveloppe psychique (Anzieu, 1986), a pu tenir à l’écart le négatif – dans l’indifférenciation des partenaires qui vivaient une illusion gémellaire (Anzieu, 1985) –, ces derniers ont été capables conduire leur projet de vie en commun. Mais à un moment donné, l’altérité a nécessairement fait son apparition et les a obligés à y faire face.

Pour conclure

55 J’espère avoir montré que c’est seulement dans l’écoute attentive et dans la perlaboration des mouvements transférentiels, contretransférentiels et intertransférentiels qu’un couple thérapeutique peut penser avoir accès à la psyché du couple en traitement (Ruffiot, 1984), aux différentes facettes de cette réalité psychique groupale, commune et partagée (Kaës, 2007).

56 On a vu comment le pacte idéologique du couple soutenait l’intemporalité, une dimension an-historique et éternelle (Kaës, 1980), avec son corrélat de défenses négatives – refoulements, négations, dénis, rejets – mises en œuvre pour tenir à l’écart la différence, le doute, les mouvements pulsionnels contradictoires et conflictuels. La remise en mouvement du temps figé du couple a permis le passage à une position mythopoïétique grâce à laquelle chacun a pu commencer à faire face aux pertes, à l’absence, à la différence.

57 En d’autres termes, un travail d’acceptation de la différence de l’autre a lentement pu s’accomplir dans le néogroupe, si bien que « l’emprise mortifère de la représentation imaginaire du couple idéal » (A. de Butler, 2008, p. 198) a pu s’amoindrir, tout comme les reproches projectifs des partenaires.

58 La désillusion liée à la perte du double narcissique idéal a pu faire place à la nécessaire désidéalisation du couple et de l’autre, en ouvrant l’espace psychique du couple à une nouvelle temporalité, cette fois subjectivante et historisante, aussi bien au niveau de couple qu’au niveau subjectif. Il est explicite que c’est le travail psychanalytique du néogroupe – avec tous les mouvements intertransférentiels et transféro-contretransférentiels (Sommantico, 2013) – qui a permis de reconnaître les accords et pactes inconscients du couple, notamment ici le pacte idéologique, autorisant la transformation des éléments les plus répétitifs en mémoire et en histoire.

59 C’est à la fin de la première année de travail thérapeutique, à la suite des mouvements psychiques décrits, que le corps, jusque-là vécu par chacun comme un étranger en soi, de même que chacun vivait le corps de l’autre comme étrange et étranger, a pu réapparaître sur la scène de la vie conjugale. Parallèlement, ce couple a pu lentement reconnaître et tolérer les spécificités de ces enfants étranges-étrangers : leur fille dans sa capacité à être attentive aux besoins des autres ; leur fils dans son aptitude musicale qui semble lui promettre une carrière de concertiste.

Bibliographie

Bibliographie

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  • Braem C. (2013), L’impossibilité d’une rencontre érotique, in E. Smadja et al., Couples en psychanalyse, Paris, PUF.
  • Butler A., de (2008), Le couple et l’épreuve du temps. L’odyssée du couple, Toulouse, Érès.
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  • Eiguer A. (2013), Le Tiers. Psychanalyse de l’intersubjectivité, Paris, Dunod.
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  • Sommantico M. (2011), Sur le dévoilement d’un pacte dénégatif en psychothérapie psychanalytique de couple, Revue de psychothérapie psychanalytique de groupe, 56.
  • Sommantico M. (2013), Le couple thérapeutique dans la cothérapie : le travail intertransférentiel, Le Divan familial, 30.
  • Sommantico M., Boscaino D. (2006), Le couple thérapeutique dans la consultation du couple, Le Divan familial, 17.
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