Le Divan familial 2005/2 N° 15

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Article de revue

La transmission du nom de famille... lorsque s'impose un choix

Pages 265 à 280

Notes

  • [1]
    Loi n° 2002-304 du 4 mars 2002 relative au nom de famille modifiée par la loi n° 2003-516 du 18 juin 2003 relative à la dévolution du nom de famille rendue effective par le décret n° 2004-1159 du 29 octobre 2004 portant application et modifiant diverses dispositions relatives à l’état civil et par la Circulaire de présentation CIV/18/04.
  • [2]
    Si dans ce dispositif juridique une égalité entre l’homme et la femme est posée, elle l’est aussi entre l’un et l’autre parent et également entre l’enfant légitime et l’enfant naturel.
  • [3]
    Recherche pluridisciplinaire sous contrat CNRS, dirigée par C.-H. Pradelles de Latour (UMR8556, CNRS), « La transmission du nom de famille en France et sa nouvelle donne juridique : fonctions sociales et enjeux psychologiques du nom ».
  • [4]
    M.-C. Casper, 2005. La filiation à l’épreuve du choix : une approche clinique du nom de famille. Pratiques psychologiques, 11, 101-111.
  • [5]
    En l’absence de déclaration, l’enfant prend le nom de celui des parents envers lequel la filiation est établie en premier lieu ou prend le nom du père lorsque la filiation est établie simultanément à l’égard des deux parents.
  • [6]
    L’article 1 de la loi n° 2002-304 du 4 mars 2002 relative au nom de famille modifie l’article 57 du code civil notamment en insérant après le sexe de l’enfant « le nom de famille, suivi le cas échéant de la mention de la déclaration conjointe de ses parents quant au choix effectué » et en remplaçant le mot « patronyme » par les mots « nom de famille ».
  • [7]
    M.-L. Pradelles-Monod, 2002. La construction du lien de filiation entre trois générations de femmes. Repère pour une analyse clinique d’entretiens de recherche, Presses Universitaires du Septentrion.
  • [8]
    Article 18 du décret n° 2004-1159 du 29 octobre 2004 portant application de la loi n° 2002-304 du 4 mars 2002 modifiée relative au nom de famille et modifiant diverses dispositions relatives à l’état civil précisant qu’« entre le 1er janvier 2005 et le 30 juin 2006 […] pour les enfants nés antérieurement au 1er janvier 2005, les père et mère qui exercent en commun l’autorité parentale peuvent, par déclaration conjointe, demander à l’officier de l’état civil l’adjonction en deuxième position du nom de famille du parent qui n’a pas transmis le sien, au bénéfice de l’aîné de leurs enfants communs, dès lors que celui-ci a moins de treize ans au 1er septembre 2003 ou à la date de la déclaration. Ce double nom est dévolu à l’ensemble de leurs enfants communs nés ou à naître. Le consentement du mineur âgé de plus de treize ans est nécessaire ».
  • [9]
    Possibilité posée dans l’article 43 de la loi n° 85-1372 du 23 décembre 1985 relative à l’égalité des époux dans les régimes matrimoniaux et des parents dans la gestion des biens des enfants mineurs : « Toute personne majeure peut ajouter à son nom, à titre d’usage, le nom de celui de ses parents qui ne lui a pas transmis le sien. À l’égard des enfants mineurs, cette faculté est mise en œuvre par les titulaires de l’autorité parentale ».
  • [10]
    J. Lacan, 1966. Écrits, Seuil, 277.
  • [11]
    Ce lien de droit dépend de la situation de chaque parent. Ainsi ce lien peut être naturel, légitime, adoptif. Cf. Jacques Foyer « La notion de filiation en droit », Vérité scientifique, vérité psychique et droit de la filiation (sous la dir de L. Khaïat, Erès, 21-22.
  • [12]
    G. Rosolato, 1969. Essais sur le symbolique, NRF, Gallimard.
  • [13]
    J. Guyotat, définissant le lien de filiation, distingue « l’axe institué » sous-tendu par un ensemble de règles juridiques qui relie l’enfant à ses parents et « l’axe narcissique » par lequel le sujet s’approprie imaginairement la dimension instituée de la filiation. Mort/naissance et filiation. Études de psychopathologie sur le lien de filiation. Masson, 1980.
  • [14]
    P. Legendre, 1985. Leçons IV. L’inestimable objet de la transmission, Fayard.
  • [15]
    J. Guyotat, 1986. Lien de filiation et persécution. Psychologie médicale, 2157-2160.
  • [16]
    M.-L. Pradelles-Monod, 2001. Sous la filiation : l’ancestralisation ? Cliniques méditerranéennes 63, 1, 31-37.
  • [17]
    M.-C. Casper, C.-H. Pradelles de Latour, F. Granet, M.-P. Chevalérias, M.-L. Pradelles-Monod, V. Jaworski, L.-A. Devillairs, Choisir un nom de famille… une approche pluridisciplinaire des implications de la réforme du nom, L?Homme, janvier 2006.
  • [18]
    S. Lesourd, 2005, Les « sans » noms de la science, in La construction adolescente.

Citer cet article


  • Casper, M.-C.,
  • Pradelles-Monod, M.-L.
  • et Chevalérias, M.-P.
(2005). La transmission du nom de famille... lorsque s'impose un choix. Le Divan familial, 15(2), 265-280. https://doi.org/10.3917/difa.015.0265.

  • Casper, Marie-Claude.,
  • et al.
« La transmission du nom de famille... lorsque s'impose un choix ». Le Divan familial, 2005/2 N° 15, 2005. p.265-280. CAIRN.INFO, shs.cairn.info/revue-le-divan-familial-2005-2-page-265?lang=fr.

  • CASPER, Marie-Claude,
  • PRADELLES-MONOD, Marie-Lorraine
  • et CHEVALÉRIAS, Marie-Paule,
2005. La transmission du nom de famille... lorsque s'impose un choix. Le Divan familial, 2005/2 N° 15, p.265-280. DOI : 10.3917/difa.015.0265. URL : https://shs.cairn.info/revue-le-divan-familial-2005-2-page-265?lang=fr.

https://doi.org/10.3917/difa.015.0265


Notes

  • [1]
    Loi n° 2002-304 du 4 mars 2002 relative au nom de famille modifiée par la loi n° 2003-516 du 18 juin 2003 relative à la dévolution du nom de famille rendue effective par le décret n° 2004-1159 du 29 octobre 2004 portant application et modifiant diverses dispositions relatives à l’état civil et par la Circulaire de présentation CIV/18/04.
  • [2]
    Si dans ce dispositif juridique une égalité entre l’homme et la femme est posée, elle l’est aussi entre l’un et l’autre parent et également entre l’enfant légitime et l’enfant naturel.
  • [3]
    Recherche pluridisciplinaire sous contrat CNRS, dirigée par C.-H. Pradelles de Latour (UMR8556, CNRS), « La transmission du nom de famille en France et sa nouvelle donne juridique : fonctions sociales et enjeux psychologiques du nom ».
  • [4]
    M.-C. Casper, 2005. La filiation à l’épreuve du choix : une approche clinique du nom de famille. Pratiques psychologiques, 11, 101-111.
  • [5]
    En l’absence de déclaration, l’enfant prend le nom de celui des parents envers lequel la filiation est établie en premier lieu ou prend le nom du père lorsque la filiation est établie simultanément à l’égard des deux parents.
  • [6]
    L’article 1 de la loi n° 2002-304 du 4 mars 2002 relative au nom de famille modifie l’article 57 du code civil notamment en insérant après le sexe de l’enfant « le nom de famille, suivi le cas échéant de la mention de la déclaration conjointe de ses parents quant au choix effectué » et en remplaçant le mot « patronyme » par les mots « nom de famille ».
  • [7]
    M.-L. Pradelles-Monod, 2002. La construction du lien de filiation entre trois générations de femmes. Repère pour une analyse clinique d’entretiens de recherche, Presses Universitaires du Septentrion.
  • [8]
    Article 18 du décret n° 2004-1159 du 29 octobre 2004 portant application de la loi n° 2002-304 du 4 mars 2002 modifiée relative au nom de famille et modifiant diverses dispositions relatives à l’état civil précisant qu’« entre le 1er janvier 2005 et le 30 juin 2006 […] pour les enfants nés antérieurement au 1er janvier 2005, les père et mère qui exercent en commun l’autorité parentale peuvent, par déclaration conjointe, demander à l’officier de l’état civil l’adjonction en deuxième position du nom de famille du parent qui n’a pas transmis le sien, au bénéfice de l’aîné de leurs enfants communs, dès lors que celui-ci a moins de treize ans au 1er septembre 2003 ou à la date de la déclaration. Ce double nom est dévolu à l’ensemble de leurs enfants communs nés ou à naître. Le consentement du mineur âgé de plus de treize ans est nécessaire ».
  • [9]
    Possibilité posée dans l’article 43 de la loi n° 85-1372 du 23 décembre 1985 relative à l’égalité des époux dans les régimes matrimoniaux et des parents dans la gestion des biens des enfants mineurs : « Toute personne majeure peut ajouter à son nom, à titre d’usage, le nom de celui de ses parents qui ne lui a pas transmis le sien. À l’égard des enfants mineurs, cette faculté est mise en œuvre par les titulaires de l’autorité parentale ».
  • [10]
    J. Lacan, 1966. Écrits, Seuil, 277.
  • [11]
    Ce lien de droit dépend de la situation de chaque parent. Ainsi ce lien peut être naturel, légitime, adoptif. Cf. Jacques Foyer « La notion de filiation en droit », Vérité scientifique, vérité psychique et droit de la filiation (sous la dir de L. Khaïat, Erès, 21-22.
  • [12]
    G. Rosolato, 1969. Essais sur le symbolique, NRF, Gallimard.
  • [13]
    J. Guyotat, définissant le lien de filiation, distingue « l’axe institué » sous-tendu par un ensemble de règles juridiques qui relie l’enfant à ses parents et « l’axe narcissique » par lequel le sujet s’approprie imaginairement la dimension instituée de la filiation. Mort/naissance et filiation. Études de psychopathologie sur le lien de filiation. Masson, 1980.
  • [14]
    P. Legendre, 1985. Leçons IV. L’inestimable objet de la transmission, Fayard.
  • [15]
    J. Guyotat, 1986. Lien de filiation et persécution. Psychologie médicale, 2157-2160.
  • [16]
    M.-L. Pradelles-Monod, 2001. Sous la filiation : l’ancestralisation ? Cliniques méditerranéennes 63, 1, 31-37.
  • [17]
    M.-C. Casper, C.-H. Pradelles de Latour, F. Granet, M.-P. Chevalérias, M.-L. Pradelles-Monod, V. Jaworski, L.-A. Devillairs, Choisir un nom de famille… une approche pluridisciplinaire des implications de la réforme du nom, L?Homme, janvier 2006.
  • [18]
    S. Lesourd, 2005, Les « sans » noms de la science, in La construction adolescente.

1Depuis janvier 2005, la réforme juridique du nom de famille [1] propose aux parents de nouvelles modalités de transmission du nom à l’enfant. Des hommes et des femmes ont, aujourd’hui, la possibilité de déclarer pour leur premier enfant un nom de famille choisi entre celui de la mère, celui du père et une association de leurs noms dans l’ordre qui leur convient. Répondant à un souci d’égalité notamment entre l’homme et la femme [2], ce dispositif juridique n’est pas sans soulever un certain nombre de questions aussi bien sur le plan psychologique que sur le plan social [3]. Notre intérêt pour cette loi porte essentiellement sur le principe d’un choix [4] dans la dévolution du nom désormais désigné par l’expression « nom de famille » qui succède à celle de « nom patronymique ». Cette donne juridique caractérisée par un changement de désignation du nom corrélatif des nouvelles conditions de son attribution est-elle sans effet sur la façon de penser la famille ?

D’un nom acquis à un nom attribué : d’un inconditionnel à de l’événementiel

2Le principe de transmission patronymique du nom, mettait jusque-là, la personne en lien avec la génération d’où elle était issue et la génération qui émanait d’elle. En effet, bien que le patronyme soit le nom d’un des parents, en l’occurrence le nom du père, sa transmission, représentative et corrélative du lien de filiation, s’accomplissait selon des modalités en quelque sorte indépendantes du sujet, des modalités dont nous pourrions préciser qu’elles étaient hors temps et hors événement. Dans cette perspective, le nom pouvait souligner et rendre visible l’appartenance à une même cellule familiale et, de ce fait, tenir lieu de représentant d’une inscription dans un ordre généalogique dont l’ancrage est établi en totale extériorité au sujet. Un des aspects importants du nom résidait donc dans sa transmission par convention d’une génération à l’autre, c’est là notamment ce qui le différenciait du prénom. Ainsi le nom patronymique rattachant un sujet à sa lignée l’inscrivait de façon visible dans une continuité généalogique déterminée par la succession des générations.

3Si hier encore le nom était acquis par l’enfant en fonction de sa filiation, aujourd’hui il est attribué par les parents à l’occasion d’une déclaration commune ou par absence de déclaration [5]. À ce titre, mention est aujourd’hui faite du nom de l’enfant dans son acte de naissance [6]. La possibilité d’un choix qui lie le nom aux circonstances de son ­attribution introduit par sa contingence une forme de temporalité événementielle dans ce qui appartenait jusqu’à présent à l’inscription inconditionnelle de chacun dans sa filiation. Si une continuité filiative peut être pensée quel que soit le nom retenu, il apparaît avec cette possibilité de choix que sa dévolution n’est plus la stricte conséquence des liens de parenté mais qu’elle dépend désormais d’une volonté individuelle. Cette réforme peut-elle annoncer un autre rapport à la filiation ? Le nom dans sa dimension sociale de marqueur identitaire institué et le rapport du sujet à son nom sur le versant psychique pourraient-ils s’en trouver affectés ?

4La possibilité d’un choix, légitimé et organisé, institue une discontinuité généalogique en même temps qu’elle expose le nom aux circonstances événementielles et psychologiques qui accompagnent le temps de la naissance du premier enfant. Dans l’histoire d’un sujet, le nom pourrait être élu en fonction de ce moment. En ce sens, le nom puiserait sa valeur dans l’histoire et les motifs de son choix. Transmis à l’enfant, il pourrait alors se faire le convoyeur d’une valeur tout à la fois contingente et psychologiquement déterminée. Comment et à quelle(s) fin(s) les personnes concernées vont-elles désormais s’approprier la nouvelle donne juridique?qui leur est imposée aujourd’hui ? Comment pouvons-nous envisager les effets psychiques de cette loi et de son contexte social dans l’appropriation?du nom ? La réforme pourrait-elle annoncer un autre rapport à la famille et à la filiation ? Autant de questions auxquelles la loi nous conduit sur les deux plans du social et du subjectif.

5Entre continuité filiative et contingence, la réforme du nom nous amène à penser le nouage du social et du subjectif avec plus d’acuité. Ces deux versants ne sont pas à confondre ni même à associer dans un lien de cause à effet et pourtant il est important d’envisager leur articulation. Ces configurations familiales qui pourraient s’annoncer du côté du social sur un versant juridique, creusent d’autres voies pour l’expression d’une singularité. Dans un effet de contexte en favorisant ainsi la manifestation de problématiques psychiques, elles souligneraient un certain rapport du sujet à sa filiation.

6Pour illustrer ce propos et mettre en valeur de façon plus fine ce dont un nom peut être porteur – et par delà ce que le principe d’un choix pourrait venir toucher – nous proposons trois « histoires » de nom issues de travaux de recherche ou d’expérience professionnelle, que nous traiterons comme des cas : chacun d’eux éclaire des mouvements psychiques que l’on retrouve communément dans toute histoire familiale sous des habillages qui leur donnent leur singularité. Nous y relèverons quelques-uns des enjeux psychiques de la nomination dont la parole se fait pour nous le témoin, dans l’expérience clinique comme dans les entretiens de recherche.

Dans une absence d’ancrage : un nom qui devient « générique » [7]

7Que se passe-t-il lorsque le nom est d’une certaine façon détaché de son ancrage ? Comment dans le texte même des entretiens (les données qui forment ce « cas » sont issues d’entretiens enregistrés dans le cadre d’une recherche) se manifeste la défaillance de cette fonction du nom dans ce qu’il peut faire lien avec les origines ?

8Cette histoire, qui se déroule sur quatre générations, repose entre autres sur un « secret partagé » entraînant une falsification généalogique, reconnue… et acceptée comme étant interdite de formulation : un beau-père se met en place de « vrai » père et de « vrai » grand-père. Il s’agit de taire ce qu’il en est d’une « antériorité », tout à la fois représentée par un père « d’origine » et par une origine espagnole, dans la « fabrication » d’une origine événementielle, en France.

9Un peu après la guerre de 39-45, Raymonde Zamello, dont les parents sont arrivés d’Espagne tout jeunes mariés, épouse en premières noces un jeune homme, Luis Fuello, d’origine espagnole lui aussi, qui meurt deux ans après la naissance de leur petite fille. Un peu plus tard Maria Zamello, la mère de Raymonde, décède à son tour et c’est dans le contexte de ces deux disparitions atteignant des personnes toutes les deux en lien avec l’Espagne que Raymonde, craignant de rester seule avec sa petite fille, se résigne à se remarier avec Léon Forzka qui lui est d’origine germanique. À son insu, le « choix » de son second mari entre dans la logique d’un processus d’écartement de l’ascendance espagnole, dont la dimension ancestralisée était inscrite tout à la fois dans le lien avec son premier mari et dans le lien avec sa mère.

10Que demande-t-elle à son second mari ? Moins d’être un époux que, répondant à sa demande à lui, de remplacer concrètement auprès de sa fille Michelle le père mort. C’est ce dont témoigne sa fille Michelle : « [P]our moi mon père /./ c’est celui qui m’a élevée qui m’a payé des études donc /./ c’est pas celui qui met l’enfant au monde qui est le père hein. » Ainsi pour constituer ce deuxième époux de sa mère comme « vrai père », et dans un mouvement identique à celui de sa mère, Michelle efface les traces du père géniteur, Luis Fuello, « c’est pas celui qui met l’enfant au monde qui est le père » et choisit en son nom, « pour moi », de fabriquer du père avec Léon Forzka « celui qui [l’] a élevée et qui [lui] a payé des études ».

11C’est dans ce contexte que Michelle épouse François Forzka, le frère cadet de son beau-père. Ce mariage lui confère le même nom que le nom d’épouse de sa mère et l’inscrit dans l’arbre généalogique de son beau-père. On peut faire l’hypothèse suivante : Léon Forzka son beau-père l’a élevée et lui a payé des études, comme un père. La seule chose qu’il n’ait pas pu faire c’est de lui donner son nom dans la filiation. C’est dans l’alliance qu’elle va l’acquérir, par son mariage.

12Ce dont témoigne l’entretien de Josiane, petite-fille de Raymonde et fille de Michelle, c’est le grand silence familial concernant tout à la fois l’existence de son « vrai » grand-père Luis Fuello, et les liens de fratrie qui unissent son père, François, et le second mari de sa mère, Léon. Elle finit cependant un jour par savoir que Luis était le vrai père de sa mère; elle apprend du même coup que son faux grand-père était en fait son vrai oncle, puisque frère de son père. Ce qui pour Josiane pose question, ne réside pas tant dans ce secret tardivement dévoilé que dans l’interdiction qui lui a été très clairement signifiée, lors d’une scène violente, par son faux grand-père qu’il lui était interdit d’utiliser le vrai terme de parenté, celui d’oncle. La violence de cette scène tient tout autant à la manière dont cette interdiction a été proférée qu’à ce qu’elle « contient » : le fait même que ne puisse être reconnu cet enracinement espagnol comme fondateur, pour la jeune femme, de ses origines.

13Le récit de Josiane ne cesse de témoigner de la grande difficulté de la jeune femme à penser ce lien de filiation/lien d’ascendance. Ceci est repérable, notamment, dans l’usage qu’elle fait des noms propres. En effet ils sont toujours utilisés de la même façon, à la manière d’intitulés sous lesquels on pourrait classer les différentes étapes de la vie d’une femme : nom de naissance, nom de jeune fille, nom de mariage, deuxième nom de mariage… Chaque changement de statut s’accompagne d’un changement de nom qui vient qualifier un événement – naissance, mariage. Comme dans un effet de rupture, ces changements de statut laissent « innommé » le lien de filiation ou d’alliance qu’il crée. En voici quelques exemples :

14

« Pendant quinze ans j’étais la seule fille née Forzka »
« Mon nom de mariage, c’est Artaga »
« Fuello c’est le nom de jeune fille de maman »

15Et parlant de sa grand-mère :

16

« son nom de jeune fille c’est Zamello
son nom de mariage Fuello et son deuxième nom de mariage Forzka
ce qui fait qu’on a le même nom quoi maman et ~ et sa maman Forzka ».

17Le dernier fragment :

18

« ce qui fait qu’on a le même nom quoi maman et ~ et sa maman Forzka »

19nous montre clairement le mouvement d’aplatissement générationnel, permettant à la jeune femme de faire du « même » entre elle, sa mère et sa grand-mère.

20Comment s’y prend-elle ? Dans un jeu avec les noms, elle écarte son nom de mariage « Artaga » au profit du nom reçu de son père « Forzka », tandis qu’elle fait le mouvement inverse pour sa mère et sa grand-mère; elle écarte leurs noms patronymiques « Zamello » et « Fuello » au profit du nom donné par leurs époux. Le nom propre ainsi accolé à cette appellation affective, « maman Forzka », fonctionne littéralement comme nom générique, englobant cette « famille » de femmes sous une même désignation.

21On peut repérer un mouvement semblable dans ce qu’elle dit de son grand-père : « Il a un sale caractère de Forzka. » Le nom patronymique devient nom commun – comme on pourrait dire : il a un caractère de chien – et sert à caractériser un trait familial spécifique.

22Ainsi, pour obéir à la contrainte du silence, Josiane vide le nom patronymique de ce qui fait sa fonction : le fait qu’il rattache l’enfant à sa lignée paternelle, devenant la marque visible de son inscription dans cette lignée. Elle en fait soit un repère qui balise ce que les ethnologues appellent les « étapes d’un cycle de vie », naissance, mariage…, soit un nom générique, un nom de « classe », sous lequel elle range les femmes de la famille.

23Cependant, la jeune femme ne cesse de dire à son insu ce dont on l’a privée. Dans ce fragment, cette appellation, « sa maman Forzka », « contient » cela même qu’elle écarte. En effet, cette précision évoque implicitement cette maman sous un autre nom, lorsqu’elle était « Fuello », et fait surgir du même coup, comme en creux l’absent, le « vrai » grand-père, le « vrai » père de sa mère, Luis.

Du nom de jeune fille au nom marital : un passage difficile

24L’événement que peut rencontrer le sujet dans son rapport au nom est par exemple la mort d’un proche. Le nom peut alors faire lien entre le sujet et la personne disparue, lien que nous retrouvons par exemple dans l’histoire de Sophie Giraud lorsque, au moment même où elle s’apprête à adopter le nom de l’homme qu’elle vient d’épouser, surgit la mort de son père dont elle porte le nom. Quel sens peuvent prendre pour elle ce nom marital qu’elle a choisi de porter et ce nom de jeune fille qu’elle suspend dans l’usage et qui la lie à son père ?

25Sophie Giraud, âgée de 23 ans, a vécu maritalement jusqu’à l’an dernier où elle a décidé d’épouser l’ami avec lequel elle partageait la vie. À cette occasion, elle a décidé de porter le nom de son mari. Si ce choix s’est accompli dans le respect d’une certaine tradition, la manière dont elle le formule montre la difficulté de ce passage : « C’est vrai qu’on est attaché à notre nom de famille […] c’est pas évident de laisser son nom […] j’ai eu beaucoup de mal à me faire appeler par le nom de mon mari. » Sophie énonce que cette manière d’habiter son nom ne se posait pas pour elle ainsi avant le mariage, elle trouvait même son nom assez « commun » et, jeune fille, aurait bien aimé en changer. Mais un événement est venu bouleverser son rapport à son nom : la mort de son père survenu « juste au moment » où elle se mariait. Sophie met alors en lien son père et ce qui la lie à son nom, et laisse entendre sa difficulté à intégrer psychiquement la place à accorder à ces deux hommes que sont son père et son mari. En changeant de nom, « c’est vrai qu’on devient quelqu’un d’autre puisqu’on devient femme au lieu de fille […] c’est pas si simple que ça en fait ». Ce difficile passage de son nom patronymique à son nom marital, Sophie le ressent dans les relations avec son entourage social. Pour y faire face, elle continue dans un premier temps à juxtaposer son « nom de jeune fille » à celui de son nom marital. De même, elle maintient encore des traces de son nom patronymique en le laissant apparaître sur la sonnette de la porte d’entrée. Elle montre également un intérêt à le retrouver noté sur certains papiers administratifs. Sophie, en évoquant son histoire, souligne que son nom est pour elle porteur d’une valeur affective et qu’il est avant tout, dit-elle, « un marqueur de l’histoire ». Si par tradition elle pensait depuis toujours donner le nom du père à ses futurs enfants, le choix que la nouvelle loi introduit vient questionner chez elle le rapport à son histoire. Selon Sophie cette possibilité fait courir le risque de « se servir de la loi » pour résoudre « juste une histoire entre deux personnes ». Formulé par Sophie, ce risque pourrait être sous-tendu par ce que représente psychiquement son nom ainsi que l’alliance à l’autre dans le couple qu’elle forme avec le père de l’enfant à venir, notamment de la manière dont psychiquement elle intègre à son histoire personnelle son lien d’alliance.

26Ce que mobilise le nom dans sa nouvelle législation, c’est pour Sophie une rencontre entre son histoire comme épouse au sein du couple parental et son histoire comme fille de son père.

27Ces paroles rapportées d’un entretien de recherche à propos de la nouvelle loi nous permettent d’envisager une des dimensions psychiques du nom comme à la croisée des axes d’alliance et de filiation qui sous-tendent l’institution familiale.

Le nom : une histoire qui s’hérite

28Le nom peut devenir un héritage par lequel conflue l’histoire d’une mère avec celle de sa fille. La nouvelle loi, dont la pensée ici se saisit, confère au nom une fonction de représentant événementiel.

29Marie Dupont est la mère d’une fillette de 11 ans que nous allons appeler Ludivine. Marie Dupont nous confie lors d’un entretien son questionnement en ce qui concerne la nouvelle loi sur le nom. Ce qu’elle pointe plus précisément, c’est cette mesure transitoire [8] permettant de faire ajouter, pour un enfant né avant l’application de la loi, le nom de celui du parent qui n’a pas transmis le sien. Avec la nouvelle loi, la question se pose pour Mme Dupont d’officialiser le double nom d’usage [9] que porte sa fille depuis quelques années déjà. Va-t-elle envisager pour sa fille une adjonction de nom ? Au fil de son récit, notre interlocutrice évoque, par petites touches, son histoire conjugale et le père de Ludivine dont elle est divorcée. Lors de leur vie commune, le père de l’enfant quittait fréquemment le foyer familial pour des raisons professionnelles. Le couple, déjà fragilisé, ne résista pas à ces longues absences du père. Ils se séparèrent alors que Ludivine avait tout juste 2 ans. Très rapidement après leur séparation, le père de la fillette s’installa à l’autre bout de la France avec sa nouvelle compagne enceinte de quelques mois. Il exerça son droit de visite et d’hébergement, avec une certaine régularité durant les premiers mois, puis de loin en loin pour finir par ne prendre contact avec sa fille qu’occasionnellement.

30Revenant sur le double nom de sa fille, Marie Dupont nous raconte alors l’épisode à la suite duquel elle a fait ajouter au nom de sa fille son propre nom de jeune fille. Ludivine était âgée de 5 ans et, dans la perspective d’une rencontre prochaine avec son père, elle demanda à sa mère, à propos de son demi-frère âgé de 3 ans dont elle lui parlait pour la première fois, s’ils allaient « s’appeler pareil ». Cette petite scène plongea Mme Dupont dans un trouble profond : elle se rendait soudainement compte que sa fille et le demi-frère de celle-ci portaient le même nom. À cette époque Mme Dupont voyait un psychologue, et c’est dans ce travail que ce trouble finit par prendre sens : elle avait approximativement l’âge de sa fille lorsque son père, peu de temps après que le couple parental eut divorcé, s’était remarié. De cette union était née une petite fille et Marie Dupont s’était retrouvée portant le même nom que cette enfant qu’elle détestait profondément dans une rivalité dont le père était l’objet. Cette rivalité, nous dit-elle avec beaucoup d’émotion, n’avait cessé de nourrir ses relations avec ses camarades, puis plus tard avec les femmes de son âge. Ce nom partagé signalait pour Mme Dupont que rien ne la distinguait de sa demi-sœur aux yeux de son père auprès duquel elle cherchait pourtant une place privilégiée de premier enfant, d’aînée en quelque sorte.

31La précipitation de Marie Dupont à vouloir régler cette question de nom souligne ce lien très étroitement noué entre sa propre histoire et l’histoire de sa fille. Mme Dupont fait exister à travers sa fille cette distinction nominative qu’elle avait pour elle-même, en son temps, espérée. Dans un mouvement d’identification à sa fille, avec elle, pourrions-nous dire, Mme Dupont vit un épisode de sa propre enfance et c’est dans une sorte de résonance par rapport à ce qui se rejoue pour elle, que l’ajout de son nom à celui de la fillette prend sens. Pour Marie Dupont, le nom et plus précisément l’ajout possible de son nom au nom patronymique de sa fille scellent le destin de cette enfant au sien. Dans cette perspective, la démarche d’adjonction de nom chargerait l’enfant d’une problématique maternelle qui ne le concerne pas en favorisant l’introduction dans son histoire de celle des parents.

32Cependant, lorsque le double nom d’usage lui apparaît comme une solution, le trouble profond qu’éprouve Mme Dupont, identifié par elle et travaillé en psychothérapie, ainsi que son hésitation en ce qui concerne l’adjonction du nom permise par la nouvelle loi, pourraient – et nous pouvons en formuler l’hypothèse – les protéger elle et sa fille d’une sorte de verrouillage symptomatique.

33Ces trois histoires illustrent ce mouvement dans lequel le nom vient signifier un rapport à chaque fois particulier à la continuité générationnelle. Dans ces illustrations, le nom est chargé d’un lien au filiatif tissé des traces d’événements qui marquent chacune de ces femmes dans leur itinéraire de vie. Donner au couple parental la possibilité de se saisir d’un choix dans l’attribution du nom, c’est ouvrir le processus de nomination d’un enfant aux enjeux psychiques à l’œuvre dans l’histoire personnelle des parents. Ainsi exposé à une problématique qui lui est subjectivement étrangère, l’enfant ne porte-t-il pas un nom qui l’aliène dans une marque visible à l’histoire des parents ? Le nom ne pourrait-il pas devenir en quelque sorte un objet mis à la disposition de chacun pour transmettre à la génération suivante, non plus l’ascendance en soi, mais ce qu’il en est de sa subjectivité ?

De l’inconditionnel à la contingence : la notion de continuité

34Si le nom fait l’objet d’une transmission c’est en suivant le principe institué de la filiation qui, avec l’alliance, constituent le champ de la parenté. La dimension symbolique de ce champ est sous-tendue par la « Loi primordiale » [10] entendue comme ce qui va permettre au sujet de s’inscrire en tant qu’être sexué dans la différence des générations dans une place qui lui est assignée.

35Le nom, dans l’acte de nomination qui le détermine, participe de ce dispositif symbolique qui fonde le lien du sujet aux membres de son groupe familial, ascendants, descendants ou collatéraux.

36Transmis de génération en génération, le nom dans cette continuité représente entre les parents et leurs enfants un lien d’inscription généalogique qui ancre le sujet dans une histoire entre passé et avenir. Comme nous l’avons vu, ce principe de continuité était assuré dans le système patronymique par le fait que la filiation, au sens juridique du terme, c’est-à-dire comme lien de droit entre le père ou la mère et son enfant [11], était le seul opérateur de l’acquisition du nom. Dans le processus de nomination de l’enfant, la position d’extériorité n’offrant de prise à aucune incursion subjective mettait ainsi l’accent sur la valeur symbolique du nom. Strictement déterminé par une continuité intergénérationnelle, le nom arrime le sujet à une lignée, lui signifiant ainsi son assujettissement à ce qui va soutenir, dans une référence à l’autre, sa construction identitaire. Pris dans la chaîne des générations, le sujet est appelé à se situer vis-à-vis de ce que G. Rosolato appelle une « dette de filiation [12] ». La valeur symbolique du nom, qui souligne un ordre filiatif dans lequel le sujet est appelé à s’inscrire, s’associe aujourd’hui à une dimension psychique qui en appelle à l’imaginaire par l’intermédiaire d’un acte de volonté individuelle, son attribution.

37Pour toute personne, le devenir père ou mère est en quelque sorte soumis à une construction sur le plan imaginaire d’un lien qui arrime le sujet à de l’origine. Cette construction articule une dimension filiative instituée et une dimension filiative subjective [13]. À partir d’un « agencement institutionnel [14] » qui fait de quelqu’un le fils ou la fille de ses deux parents, trame symbolique dans laquelle toute personne est appelée à s’inscrire, va s’élaborer « ce par quoi un individu se vit comme relié à ses ascendants ou descendants réels ou imaginaires [15] ». Ce lien que le nom peut symboliser est nommé par M.-L. Pradelles-Monod « lien d’ascendance [16] ». Il ne désigne pas ce qui relie des places assignées telles que nous les trouvons indiquées dans un arbre généalogique, mais désigne cette élaboration subjective tout à la fois consciente et inconsciente dans laquelle le sujet, se reliant à ses origines, fonde une antériorité et se fonde dans une antériorité.

38Jusqu’à présent, une des fonctions du nom était de faire l’objet d’une transmission, donc intrinsèquement de poser une antériorité. Désormais lié par le choix à une volonté individuelle, le nom se trouve investi dans le temps de son attribution du désir de chacun. Ce choix et le contexte événementiel qui le détermine rendent ainsi le nom particulièrement perméable à une problématique singulière dont il se chargerait. Nous pourrions dire que d’une certaine façon la loi légitime cette charge subjective et ce faisant est susceptible de renforcer cette problématique voire même de la susciter.

39La réforme du nom de famille a été pensée pour répondre à une ­question relevant du champ social : à savoir l’application du principe fondamental d’égalité entre les êtres humains. Dans une approche psychologique, il apparaît cependant que l’option prise d’une liberté par le choix mobilise sur le plan psychique la continuité généalogique comme principe inconditionnel de l’inscription de tout être humain dans un ordre familial.

40Comme nous l’avons montré dans un article en cours de publication [17], la sphère psychique, mue par la logique de l’inconscient, ignore la liberté au sens social du terme. En arrimant le nom à la temporalité et la contingence d’une décision éminemment subjective qui engage notamment le rapport de chacun à son ascendance et le lien à l’autre au sein du couple, une discontinuité apparaît dont on ne peut saisir actuellement les effets subjectifs. Cependant cette discontinuité pourrait-elle indiquer une fragilisation de « l’organisation de l’ordre symbolique de notre monde occidental dans la disparition plus ou moins marquée […] de la différence générationnelle [18] » ?

41C’est fondamentalement dans sa transmission que le nom, dans cette loi, fait l’objet d’une modification. Dans ce mouvement qui implique que le nom est à la fois reçu d’un parent/ascendant et dévolu à ses enfants/descendants, ce qui est mobilisé c’est la façon éminemment singulière dont se construit pour chaque personne le lien d’ascendance. Le nom, terme qui marque l’arrivée au monde d’un enfant forcément natif de l’union entre un homme et une femme, fait nouage entre ce qui préexiste au sujet et ce qui peut provenir de lui, entre la génération d’où il est issu et celle qu’il est susceptible de faire naître.

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Mots-clés éditeurs : filiation, nom de famille, nouvelle loi, psychisme, transmission

Date de mise en ligne : 02/04/2012

https://doi.org/10.3917/difa.015.0265

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