Dialogue 2002/1 no 155

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Article de revue

Idéalisation du conjugal et fragilisation du couple, ou le paradoxe de l'individualisme relationnel

Pages 80 à 88

1Le couple aujourd’hui se trouve pris dans un mouvement éminemment paradoxal, s’y conjuguent deux tendances divergentes.

2La première s’exprime dans le primat du conjugal dans le champ relationnel et sexuel : l’amour et la sexualité restent pensés comme du domaine du couple. Celui-ci a vu son importance se recentrer sur l’affectif et le sexuel au détriment des autres dimensions, plus sociales – économique, patrimoniale, généalogique – qui le cimentaient autrefois.

3La seconde tendance moderne entre en contradiction avec cette affirmation d’une conjugalité affective. Elle consiste dans l’importance croissante donnée à l’expressivité individuelle, à la valorisation des potentialités d’un individu dont la promotion par le discours psychologisant sous la figure du « sujet » affirme l’autonomie et les capacités. La constitution de la réalisation de soi en objectif social généralisé illustre cette place grandissante accordée à l’individualité.

4Ces deux tendances sont l’expression d’évolutions sociales profondes, qui allient de façon complexe plusieurs dimensions interactives, parfois contradictoires ou divergentes, dont la résultante est de placer l’individu contemporain devant une sorte de dilemme. Comment faire en sorte que la réalisation de soi et l’affirmation identitaire ne remettent pas en cause une relation de couple qui ne s’appuie plus guère que sur la reconnaissance que font chaque membre de sa capacité à les soutenir et les confirmer comme tels ?

La mise en tension de la conjugalité

5Les tensions qui en résultent, qu’elles soient internes au sujet ou se produisent entre les partenaires, peuvent se réduire de multiples façons, mais cette résolution est souvent difficile, si bien que les partenaires envisagent de plus en plus fréquemment la séparation comme solution permettant de poursuivre la quête de soi dans l’autre, dans un autrui renouvelable appelé à adapter son propre désir de réalisation conjugale aux attentes du partenaire.

6On sait que le point limite de ce désir d’expressivité personnelle à travers la relation conjugale se situe dans l’irruption d’un tiers bien spécifique, un rival bien particulier pour l’autre de la relation amoureuse, l’enfant. Celui-ci vient perturber le jeu conjugal jusqu’alors bien établi de plusieurs façons. Il repositionne chacun des partenaires non plus dans un couple, mais dans une triade incluant des duos parent-enfant susceptibles d’entrer en concurrence avec le duo conjugal. Il restreint les possibilités relationnelles antérieures du fait des contraintes liées à sa présence. Il restructure le cadre imaginaire, social et symbolique de la relation de couple, qui doit se positionner au regard de ce qui désormais est reconnu comme une famille avec toutes les implications sociales et psychologiques que cela suppose. L’enfant peut alors aussi bien constituer un frein à l’expression d’un désir de séparation qu’être le levier de celle-ci.

7Une telle évolution trouve son expression sociale dans la multiplication des divorces, dont le taux actuel de 40 % laisse entrevoir une fréquence de séparation des unions libres bien plus élevée encore. En parallèle, le fait que la moitié des premières naissances s’effectuent hors mariage révèle l’importance prise par l’affirmation des positionnements individuels dans les relations de couple, qui sont considérées désormais comme ressortant plus de la sphère privée des libertés individuelles que de celle, publique, des contraintes sociales. Un tel bouleversement des normes antérieures de référence de la vie conjugale et familiale nous conduit à nous interroger sur la façon dont cette situation s’est mise en place, et si vite, alors même qu’elle participe de plusieurs évolutions socio-historiques de temporalités et de registres différents.

Une convergence de mutations sociales repositionnant le couple

8Les évolutions en cause touchent en effet à des domaines très dissemblables.

9Certaines participent des transformations très générales touchant aux représentations de l’homme, au regard des conceptions morales, politiques, scientifiques de sa place dans l’univers et dans la société ; d’autres concernent plus spécifiquement l’institution sociale des relations de couple au regard de l’ordre familial prescrit et du modèle que la société en offre, compte tenu des contraintes économiques, démographiques et idéologiques d’une époque. D’autres participent des évolutions techniques qui, notamment par le biais de nouvelles technologies biomédicales, modifient le contexte d’inscription des relations conjugales, par exemple en autorisant une programmation individualisée des naissances. D’autres, enfin, tiennent à l’intelligibilité des relations humaines que produisent les discours savants et à leurs effets sur une population constituée en public par la vulgarisation médiatique. La plus générale de ces évolutions, dont on trouve trace bien avant l’actualisation de la figure du libre penseur par les libertins érudits du XVIIe siècle, est la lente promotion de l’autonomie individuelle et de la liberté personnelle face aux contraintes collectives. Un événement socio-politique d’importance va venir symboliser cette promotion de l’homme comme sujet de sa propre histoire : la Révolution française. Même si l’avènement de la République met en France près d’un siècle (de 1792 à 1870) à vaincre les résistances à son égard, l’abandon progressif de l’idée de transcendance morale portée par la religion et de l’idée de transcendance politique portée par la royauté va non seulement promouvoir l’individu-citoyen comme sujet d’un fonctionnement politique démocratique, mais aussi abolir la filiation divine du Pater familias, qui est au principe de la domination masculine, en corrodant la chaîne signifiante que la tradition judéo-chrétienne avait établie entre Dieu, le Roi et le Père.

10À la nouvelle souveraineté politique donnée à des individus libres et égaux en droit, comme l’avait énoncé dès 1789 la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, s’articule ainsi une réorganisation des rapports entre homme et femme à l’intérieur de la famille, à laquelle le caractère rendu obligatoire de l’enseignement primaire et l’extension de l’enseignement secondaire d’État aux jeunes filles avec les lois Ferry (1880-1881) vont donner un soubassement nouveau. L’émancipation progressive des femmes au cours du XXe siècle contribue ainsi, non sans soubresauts, à repositionner les relations à l’intérieur du couple.

11La montée de ce que l’on appellera le capital scolaire – ou culturel – comme premier élément de définition de la position sociale des individus va un peu plus délier l’union conjugale des contraintes patrimoniales, en parallèle au développement de la salarisation et du secteur tertiaire. Les données objectives de l’économie se sont modifiées jusqu’à favoriser l’intégration du travail féminin, mais l’évolution des données subjectives et des représentations sociales des rôles masculin et féminin est loin de s’effectuer de façon linéaire et homogène. La conjugalité va ainsi être amenée à constituer aussi bien un enjeu de réalisation personnelle qu’un lieu de tensions engendrant négociations et conflits.

12On comprend que, dans ce contexte, comme le montre Irène Théry (2000), la conception du couple ait évolué de l’idée pré-révolutionnaire du couple chaînon entre deux lignages, caractéristique d’une conception chrétienne du mariage qui endiguait la sexualité et donnait tout pouvoir au père, à l’idée du couple symbiose, où chacun en devenant la « moitié » de l’autre se trouve autorisé à épanouir sa sexualité sous la légitimation du sentiment amoureux dans un mariage toujours défini par sa visée procréatrice. « Ce n’est donc que si l’élection amoureuse s’accompagne d’un projet familial que le couple se voit reconnu. » Cette conception du couple, caractéristique de toute la première partie du XXe siècle jusqu’aux années soixante, reste résolument asymétrique, car fondée sur l’affirmation d’une différence des sexes essentialisée. Les théories en sciences humaines viennent formaliser le modèle de ce qui pour certains (Parsons, 1955) apparaît comme l’aboutissement du progrès social : la famille nucléaire dite maintenant traditionnelle, où au rôle instrumental de l’homme-père correspond celui, plus expressif, de la femme-mère. Modèle que toute une tradition psychanalytique s’est attachée à décrypter.

13Mais la promotion du sujet féminin va saper une telle conception de la famille – et du couple qui en constitue la base – en soutenant une nouvelle conception de l’échange égalitaire dans le couple, qui apparaît dans les années trente, et qui passe par l’importance donnée à la parole. Désormais, aussi instruites que les hommes et entraînées au maniement du langage par le rôle d’éducation des enfants que le XIXe siècle leur a légué, les femmes soutiennent la promotion sociale d’un nouveau modèle conjugal, celui du couple duo régulé par la conversation et le dialogue. Ce nouveau modèle qui associe deux individualités est soutenu par tout le discours de la promotion marchande des objets, dont la logique vise à l’individualisation maximale, et par les progrès mêmes des technologies médicales. Les moyens modernes de contraception, en permettant de séparer radicalement la sexualité de la procréation, viennent parachever la dissociation entre le conjugal et le parental et offrir au couple l’espace d’une responsabilité relationnelle qui laisse bien peu de place au jeu des inconscients, si ce n’est par le biais des actes contraceptifs manqués.

Responsabilité, égalité… un objectif difficile

14Rien d’étonnant alors qu’à cette responsabilité extrême qui lui est accordée, l’individu ait quelque mal à s’adapter, tant le processus de psychologisation du relationnel que porte la culture individualiste participe d’une dénégation du poids des rapports sociaux où se trouve inséré le sujet. La dépression, cette expression de la difficulté à assumer le fardeau des responsabilités narcissiques assignées aux individus, devient le mal de cette fin de siècle (Ehrenberg, 1998), et les conflits conjugaux deviennent particulièrement destructeurs dans les situations les plus éloignées de la logique de production des nouvelles normes relationnelles.

15Dans les milieux populaires, toujours largement imprégnés d’une conception symbiotique du couple et de la famille, l’irruption de ces nouvelles normes se constitue en contradiction avec l’investissement identitaire d’un couple d’autant plus fusionnel que les rôles de sexe y sont bien délimités. « La division des rôles sexuels, quand elle est érigée en principe fondamental de la famille, tend à pétrifier les divergences, à restreindre les possibilités d’échange et de communication, et notamment la faculté de négocier que toute conjugalité suppose pourtant nécessaire » (Schwartz, 1990,524). Ce qui rend particulièrement inconfortable la position des hommes, dont la situation privilégiée dans la famille se trouve mise à mal sans qu’ils soient en mesure d’investir harmonieusement une attitude plus proche de leurs femmes et de leurs jeunes enfants. Comme le dit Olivier Schwartz, « la division des rôles met nombre d’entre eux dans une position intenable par rapport à leur foyer : désireux de l’investir, ils sont hors d’état de le faire, tant la distance qui les sépare de leur femme rend la communication difficile, les échanges problématiques, les conflits d’autorité fréquents. » Et, lorsque le divorce advient, c’est souvent dans un déchirement tel que les partenaires s’y retrouvent laminés et le père désinvesti du lien à un enfant qui lui échappe.

Du paradoxe conjugal contemporain

16Cependant, il ne faudrait pas croire que ce type de contradiction ne touche que les milieux populaires. Elle parcourt tout le système social et, si ce genre de conflits entre modèles relationnels divergents est plus prégnant dans certains milieux, il peut se retrouver dans chacun d’entre eux et reste susceptible de concerner n’importe qui. En effet, les références ne se sont pas mécaniquement remplacées, mais elles se sont superposées, sédimentées en quelque sorte. Comme le dit Gilles Lipovetsky (1997) : « Loin d’opérer une rupture absolue avec le passé historique, la dynamique démocratique le recycle continûment. En cela, elle ne va pas jusqu’au bout d’elle-même. »

17L’imaginaire du couple à l’heure actuelle est un imaginaire composite où cohabitent des dimensions apparemment contradictoires que les individus vont investir comme partie intégrante du paradoxe conjugal moderne. Ils seront libres ensemble (de Singly, 2000), mais fidèles. Égaux mais pas trop, car les spécialisations à l’égard de la séduction, du travail, de l’enfant demeurent investies comme des composantes identitaires sexuées, voire des privilèges inférés par la nature. La femme désormais peut draguer, mais elle préfère généralement se laisser entreprendre. L’homme peut s’occuper du bébé, mais sans remettre en cause le privilège éducatif maternel. La femme le plus souvent travaille, mais la carrière masculine reste majoritairement prépondérante…

18L’espace du couple est un espace paradoxal où se confrontent des références divergentes qui peuvent se trouver en harmonie lorsque les deux individualités penchent du même côté, mais sont en contradiction dès que l’idéal de réalisation de soi d’un partenaire ne se conjugue plus avec celui de l’autre et que les attentes à son égard s’en trouvent frustrées.

19Le dialogue constitue alors la première instance de régulation des relations conjugales et la négociation permanente l’un des modes d’institution du couple dans la durée. Mais de plus en plus fréquentes apparaissent des irréductibilités dans les tensions conjugales, alors même que la mobilité des situations personnelles et la capacité à s’adapter (professionnellement, relationnellement) sont devenues des données de la vie moderne. À tel point que, de plus en plus souvent, c’est le couple qui en pâtit et que la séparation est devenue l’une des modalités parmi d’autres de la résolution, non seulement des conflits, mais aussi des tensions ou des insatisfactions plus ou moins manifestes. Si bien que la perspective de séparation en vient à être intégrée comme une donnée de l’échange conjugal, et que de plus en plus souvent la relation est pensée comme devant avoir un terme. L’indissolubilité de l’union a fait long feu, et l’on connaît les difficultés du report de ce principe sur le lien parental lorsque les séparations éloignent les pères de la présence de leurs enfants.

Idéalisation défensive et investissement expressif de l’autre

20Face à cette affirmation croissante de la valeur de l’individu, de ses capacités expressives et de son désir de réalisation personnelle, comment le couple peut-il être positionné à la fois comme support de cette expressivité – de soi et de l’autre – et comme contrainte relationnelle susceptible d’entrer en contradiction avec l’objectif narcissique de la promotion personnelle ? En quoi participe-t-il d’une idéalisation qui, en lui octroyant un pouvoir imaginaire extraordinaire, le rend éminemment fragile ?

21La réponse à cette exacerbation moderne de l’idéal du prince charmant (Kaufmann, 1999) (et de la princesse envoûtante) reste bien évidemment la confrontation au principe de réalité et la désillusion à l’égard d’un partenaire incapable d’être à la hauteur des illusions narcissiques dont on l’a comblé. « Tout se passe comme si à la base de toutes ces relations, on trouvait d’abord la quête d’une relation visant à conforter un Sujet jamais suffisamment comblé ni sécurisé » (Lemaire, 1979,336).

22Plongé dans un fonctionnement social qui lui enjoint d’affirmer ses capacités et sa valeur (scolaire, professionnelle, relationnelle, sociale), son aptitude à se prendre en charge et à s’affirmer, à développer son autonomie et sa responsabilité comme sujet individuel, familial, relationnel, civique et politique, social, à assumer son plaisir et la jouissance des objets et des relations censées le satisfaire, à exprimer son statut par les signes de sa réussite, le sujet qui arrive à l’âge adulte voit se profiler deux perspectives. Ou bien partir en quête d’un autrui hyper-significatif (Mead, 1965), imaginairement chargé d’assumer le rôle de soutien identitaire et de point d’ancrage non seulement de l’expressivité personnelle dans la relation, mais aussi de la problématique psychique héritée de la famille d’origine. Ou bien s’effondrer sous le poids de la charge narcissique accumulée et sombrer dans la dépression.

23Bien au-delà d’une satisfaction mutuelle des désirs sexuels, l’autre du couple voit s’affirmer ce qui le pose en sujet d’un couple et non d’une simple relation amoureuse ou érotique : sa capacité à incarner la base sécurisante de l’affirmation personnelle de l’individualité d’autrui, dans un mouvement où lui-même enjoint à l’autre d’endosser la même fonction identitaire primordiale. Ce qui se survalorise alors, en parallèle à l’effondrement des autres dimensions – plus sociales – de la conjugalité, est la création d’un espace relationnel commun de réassurance narcissique mutuelle, fortement régressif quant à ses implications substitutives de l’univers familial archaïque et des relations fusionnelles de base, où les sujets trouvent à se réconforter et à se réassurer face aux agressions du monde extérieur. Sans doute le mouvement de passion amoureuse qui marque la constitution du couple et l’idéalisation du partenaire participent-il d’un tel investissement de celui-ci comme substitut imaginaire à l’autre du besoin premier. S’y articule sa fonction de constituer le support de la pulsion sexuelle et toutes les dimensions archaïques de la libido qui structurent le narcissisme autour de la génitalité, non sans entrer en décalage, si ce n’est en contradiction, avec les données plus relationnelles et plus actuelles qui fondent et étayent en parallèle le rapport de couple.

L’idéal du couple à l’épreuve de la réalité

24Portée par la promotion de l’individualité et de sa liberté, l’idée d’autonomie affective et le libéralisme sexuel trouvent difficilement conciliation avec l’injonction d’exclusivité que réclame un tel étayage narcissique du couple, si ce n’est, pour une minorité, à promouvoir l’échangisme (Welzer-Lang, 1998). Le plus souvent, la possibilité qu’autrui puisse s’énamourer d’un autre partenaire précipite le couple vers son issue fatale : la rupture. Le nouveau modèle de conjugalité ainsi promu dans l’imaginaire social est celui d’une polygamie répartie dans le temps, induisant la représentation de toute union amoureuse comme fragile, confrontée au risque permanent d’une rupture qui se doit dans cette vision idéale d’être librement consentie, y compris par celui qui la subit.

25Mais quelque chose peut faire résistance au sein du couple à cette irruption destructrice de la liaison amoureuse avec un autrui extérieur. C’est le pouvoir qu’a le conjoint de participer à la réalisation personnelle du sujet, et ce notamment par la construction dans la relation et le dialogue d’un monde commun partagé, dont le deuil peut être difficilement envisageable pour les deux conjoints. D’où, par-delà les quelques exemples d’élaboration d’un autre consensus amoureux, les innombrables situations où ce qu’on appelle l’infidélité se trouve soigneusement tue, et ce pour préserver une conjugalité dont les fonctions se sont dissociées, ou se sont vues partagées entre plusieurs personnes. Le couple y trouve un espace de réassurance incertain, miné qu’il peut être par la référence à l’authenticité comme valeur relationnelle généralisée. « Être soi », comme le rabâchent à longueur de spots et de colonnes les publicitaires et les magazines, conduit bien souvent à être seul.

26On retrouve là les limites de l’idéal mythique de la révélation/réalisation de soi dans le rapport à l’autre du couple. Yest déniée la réalité des rapports sociaux et la complexe historicité du relationnel à tant vouloir masquer que le couple, comme la famille, est une « catégorie réalisée » (Bourdieu, 1993), et en voulant conférer à cette forme relationnelle historiquement définie l’évidence d’une naturalité inquestionnable.

Bibliographie

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Mots-clés éditeurs : Paradoxe relationnel, Sociologie, Individualisme, Conjugalité, Idéalisation du couple

https://doi.org/10.3917/dia.155.0080

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