Notes
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CNRS, Maison de l’Orient et de la Méditerranée, Lyon.
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[1]
Je remercie Jean-Baptiste Yon et Julien Aliquot, qui préparent le catalogue des inscriptions du Musée National de Beyrouth, d’avoir mis à ma disposition leur documentation sur les poids qui y subsistent. Il faut aussi exprimer ma reconnaissance aux conservateurs des différentes collections publiques ou privées qui m’ont accueilli et m’ont généreusement permis l’accès aux objets qu’elles abritent. Je pense en particulier à Madame Leila Badre (Musée de l’American University of Beirut), Monsieur Michel Amandry et Madame Mathilde Avisseau-Broustet (BnF, Paris), et au R. P. Jesus Asurmendi (Musée Bible et Terre Sainte, Paris). Cette reconnaissance se dirige particulièrement vers tous ceux qui, au fil des ans, m’ont signalé des objets, des catalogues de vente et des publications, parmi lesquels Pierre Bordreuil, Annie Caubet, Denis Feissel, Catherine Metzger, Cécile Morrisson et François Planet. La société Albrecht + Hoffmann de Munich m’a généreusement autorisé à reproduire un poids. De nombreux correspondants et amis qui me pardonneront de ne pas citer leurs noms ici m’ont fourni de précieuses informations. Enfin, je remercie les participants à la journée d’étude de la SFAC, et notamment Gérald Finkielsztejn et Catherine Saliou, également son organisatrice, pour leur aide et leur soutien amical et patient.
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[2]
Erich Pernice, Griechische Gewichte, Berlin, Weidmann, 1894. L’article d’Étienne Michon, « Pondus », dans Charles Daremberg et Edmond Saglio (dir.), Dictionnaire des antiquités grecques et romaines, Paris, Hachette, 1877-1917, t. 4, 1, 1907, p. 548-559, reste la meilleure présentation des objets. Voir aussi les catalogues d’exposition, Measuring and Weighing in Ancient Times, Haifa, Reuben and Edith Hecht Museum, The University of Haifa, 2001 ; Carla Corti et Nicoletta Giordani (dir.), Pondera. Pesi e misure nell’Antichità, Modène, Museo della Bilancia-Centro di Documentazione, 2001. Les savants se sont surtout occupés de métrologie en privilégiant l’approche textuelle, Friedrich Hultsch, Griechische und römische Metrologie, 2e éd., Berlin, Weidmann, 1882 ; Carl Friedrich Lehmann-Haupt, « Gewichte », dans Paulys Realencyclopädie, Suppl. 3, Stuttgart, Alfred Druckenmüller, 1918, col. 588-654 ; id., « Talent », ibid., Suppl. 8, 1956, col. 791-848.
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[3]
Ainsi, Henri Seyrig, « Poids antiques de la Syrie et de la Phénicie sous la domination grecque et romaine », Bulletin du Musée de Beyrouth, n° 8, 1946 – 1948, p. 37-79 (= Scripta varia, Paris, Geuthner, BAH 125, 1985, p. 367-415) : p. 74-75.
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[4]
Josette et Alain Gérard Elayi, Recherches sur les poids phéniciens, Paris, Gabalda, Transeuphratène, supplément 5, 1997, publient, p. 76-114, n° 131-132 et 136-284, pl. VII-XVIII, des objets, de plomb pour la quasi totalité, en forme de pyramide tronquée percée à l’extrémité supérieure, parfois gravés de signes et de lettres, qu’ils considèrent comme des poids. Je me rallie à l’explication traditionnelle qui y voit des pesons ; par exemple Gérald Finkielsztejn, « Instruments inscrits, boutiques, agora et cités au Levant sud hellénistique », dans Véronique Chankowski et Pavlos Karvonis (dir.), Tout vendre, tout acheter. Structures et équipements des marchés antiques. Actes du colloque international d’Athènes, 16-19 juin 2009, Bordeaux - Athènes, Ausonius - École Française d’Athènes, Scripta Antiqua 42, p. 303-317 : p. 305-306, n. 5-6. La question se pose de la même manière pour des objets similaires, pyramidaux et inscrits, en provenance d’autres régions, comme Milet, voir Bull. ép., 2007, 54. Rappelons aussi l’existence de plombs de fil à plomb et de plombs de sonde.
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[5]
Ernest Babelon, « Exagium », dans Charles Daremberg et Edmond Saglio (dir.), Dictionnaire des antiquités grecques et romaines, op. cit, t. 2, 1, 1892, p. 873-878 ; Simon Bendall, Byzantine Weights. An Introduction, Londres, Lennox Gallery, 1996 ; Christopher Entwistle, « Byzantine Weights », dans Angeliki E. Laiou (dir.), The Economic History of Byzantium : from the Seventh through the Fifteenth Century, Washington, D.C., Dumbarton Oaks Research Library and Collection, 2002, t. 2, p. 611-614 ; id., « Late Roman and Byzantine weights and weighing equipment », dans Elizabeth Jeffreys, John Haldon, Robin Cormack (dir.), The Oxford Handbook of Byzantine Studies, Oxford, Oxford University Press, 2008, p. 38-46 ; Lionel Holland, « A Bronze Five-Pound Roman Weight », Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik, n° 167, 2008, p. 225-226. Les poids en verre constituent une sous-catégorie particulière, qui apparaît à cette époque.
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[6]
Les deux plus importantes sont celles de Mabel Lang, « Part I. Weights and Measures », dans Mabel Lang et Margaret Crosby, Weights, Measures and Tokens, The Athenian Agora X, Princeton, New Jersey, The American School of Classical Studies at Athens, 1964, p. 1-68, et de Konrad Hitzl, Die Gewichte griechischer Zeit aus Olympia, Olympische Forschungen XXV, Berlin – New York, Walter de Gruyter, 1996. Nombreuses autres études (Érétrie, Pergame, etc.).
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[7]
Sur cette vaste question, signalons simplement que l’usage de monnaies comme poids est bien attesté ; voir Marie-Christine Marcellesi, « Sur l’inventaire d’Amos en Carie : le poids des offrandes en métal dans les inventaires des sanctuaires grecs », Cahiers du Centre Gustave Glotz, n° 9, 1998, p. 37-48, dont 45-46. Par ailleurs, deux poids de l’époque parthe en forme de plaquette de bronze, émis par la polis grecque de Séleucie du Tigre et par celle de Babylone, portent une indication de valeur monétaire ; à Babylone, χρυσοί | δύο ; voir Albert Dumont, « Notice sur un poids grec inédit. Attribution de la formule métrologique Ἀγορανομοῦντος aux villes de la Syrie et de la Propontide », dans Annuaire de l’Association pour l’encouragement des études grecques en France, IV, Paris, A. Durand et Pedone Lauriel, 1870, p. 40-66 ; Filippo Canali De Rossi, Iscrizioni dello Estremo Oriente greco. Un repertorio, Bonn, Rudolf Habelt, « Inschriften griechischer Städte aus Kleinasien, 65 », 2004, n° 85 (Séleucie) et 108 (Babylone). Il me semble aussi y avoir une parenté avec un autre poids monétaire carré de bronze trouvé à Hatra et inscrit en araméen, publié par André Caquot, « Nouvelles inscriptions de Hatra (III) », Syria, n° 32, 1955, p. 53, n° H 47.
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[8]
En particulier en un temple du Capitole et au temple des Castores du forum. Étienne Michon, « Libra », dans Charles Daremberg et Edmond Saglio (dir.), Dictionnaire des antiquités grecques et romaines, op. cit, t. 3, 2, 1904, p. 1222-1231, et « Pondus », ibid., t. 4, 1, 1907, p. 548-559.
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[9]
L’exemple du lourd bronze en forme d’astragale, portant une dédicace en grec à des divinités, trouvé à Suse et considéré habituellement comme une portion du butin pris par Darius à Milet, est légèrement différent et la discussion porte principalement sur la nature de l’objet, poids dédié ou simple offrande. Voir en dernier lieu IGIAC (= CII, II, 1), 1.
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[10]
Bien souvent la description du revers, essentielle pour permettre d’établir des provenances, est oubliée. De plus, on ne connaît certains objets que par les notices des catalogues des maisons de ventes aux enchères.
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[11]
Voir C. Saliou, dans Alain Chambon (dir.), Gaza. From Sand and Sea, vol. I, Art and History in the Jawdat al-Khoudary Collection, Gaza, Mansour Bookshop and Press, 2012, p. 74-75. Une série de poids circulaires identiques, qui comportent le nom de Zénobios sur le pourtour et sont attribuables à Antioche (plutôt qu’à Séleucie), me semble largement polluée par des faux du XIXe siècle, issus du surmoulage ou de l’usage moderne du moule original ; IGLS 3, 1971k ; Pierre-Louis Gatier, « Poids inscrits de la Syrie hellénistique et romaine, I », Syria, n° 68, 1991, p. 433-444, et Bull. ép., 2006, 448 ; Sofía Torallas Tovar et Klaas A. Worp, « An Official Mna Weight at the Museum Biblicum, Monserrat », Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik, n° 155, 2006, p. 188-190.
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[12]
Plusieurs publications, par Peter Weiss et Rudolf Haensch en particulier, en témoignent.
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[13]
Dans une bibliographie surabondante, je renvoie seulement à Wolfgang Helck, « Masse und Gewichte (pharaonische Zt.) », Lexikon der Ägyptologie, t. 3, Wiesbaden, 1980, col. 1199-1209 ; Marvin A. Powell, « Masse und Gewichte. Sumerian and Babylonian weight measures », Reallexikon der Assyriologie und Vorderasiatischen Archäologie, t. 7, Berlin, 1987-1990, p. 508-517. Voir l’ensemble hétéroclite réuni par Flinders Petrie, The Petrie Egyptian Collection and Excavations, 5. Glass Stamps and Weights. Ancient Weights and Measures [Londres, 1926], 2e éd., Warminster, Aris and Philipps, 1974.
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[14]
Jean-Claude Courtois, « Poids, prix, taxes et salaires, à Ougarit (Syrie) au IIe millénaire », Res Orientales, n° 2, 1992, p. 119-127.
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[15]
Andrea M. Berlin et Rafael Frankel, « The Sanctuary at Mizpe Yammim : Phoenician Cult and Territory in the Upper Galilee during the Persian Period », Bulletin of the American Schools of Oriental Research, n° 366, 2012, p. 52. Josette Elayi et Alain Gérard Elayi, Recherches sur les poids phéniciens, op. cit., p. 46-52 et 306-309 : 18 exemplaires considérés comme phéniciens, dont un lion couché du VIIIe s. trouvé à Nimrud, gravé d’une inscription en phénicien ou en araméen le définissant comme « du roi ». Sur ce type d’inscription, Israel Eph‘al et Joseph Naveh, « The Jar of the Gate », Bulletin of the American Schools of Oriental Research, n° 289, 1993, p. 59-65 : p. 63.
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[16]
On trouverait des exceptions, dont, au Musée de Damas, un taureau en bronze avec une brève inscription inédite d’époque romaine, que Julien Aliquot me signale obligeamment.
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[17]
Raz Kletter, « The Inscribed Weights of the Kingdom of Judah », Tel Aviv, n° 18, 1991, p. 121-163 ; Israel Eph‘al et Joseph Naveh, « The Jar of the Gate », op. cit.
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[18]
Henri Seyrig, « Poids antiques de la Syrie et de la Phénicie… », op. cit. L’article d’Oskar Viedebantt, « Zur hebräischen, phönizischen und syrischen Gewichtkunde », Zeitschrift des Deutschen Palästina-Vereins, n° 45, 1922, p. 1-22, plus énumératif qu’analytique, mêle diverses époques.
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[19]
Henri Seyrig, « Poids antiques de la Syrie et de la Phénicie… », op. cit., p. 37 (= 367), indiquait que son article était la première partie d’une publication dont l’ampleur n’était pas précisée, mais dont le titre montrait qu’elle devait s’étendre à la Phénicie. La suite n’a jamais été publiée.
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[20]
Étienne Michon, « Les poids anciens en plomb du musée du Louvre », Mémoires de la Société nationale des antiquaires de France, 1890, p. 1-37 ; Ernest Babelon et Jules-Adrien Blanchet, Catalogue des bronzes antiques de la Bibliothèque Nationale, Paris, Ernest Leroux, 1895 ; Ernest Babelon, Inventaire sommaire de la collection Waddington acquise par l’État en 1897, pour le Département des médailles et antiques de la Bibliothèque Nationale, Paris, C. Rollin et Feuardent, 1898 ; André de Ridder, Catalogue de la collection De Clercq, t. 3, Les Bronzes, Paris, Ernest Leroux, 1904 ; id., Les bronzes antiques du Louvre, t. 2, Les Instruments, Paris, Ernest Leroux, 1915 ; voir aussi Alphonse Dain, Inscriptions grecques du Musée du Louvre. Les textes inédits, Paris, Les Belles Lettres, 1933. A. Decloedt, « Note sur des poids grecs et byzantins du musée biblique de Sainte-Anne », Revue biblique, 1914, p. 549-555 ; Frédéric Manns, Some Weights of the Hellenistic, Roman and Byzantine Periods, Jérusalem, Franciscan Printing Press, Studium Biblicum Museum 7, 1984.
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[21]
Shraga Qedar, Gewichte aus drei Jahrtausenden (Auktion 32, 37, 45 et 49), Cologne, Münz Zentrum, Albrecht + Hoffmann GmbH, 1978, 1979, 1980 et 1983, I-IV ; voir infra, n. 22. Catalogue Spaer : The Arnold Spaer Collection of Hellenistic and Roman Lead Weights and Byzantine and Crusader Lead Bullae, Tel Aviv, Archaeological Center, Auction n° 40, Part II, 2007.
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[22]
Jean-Baptiste Yon et Julien Aliquot préparent le catalogue des inscriptions du Musée National de Beyrouth. Ce dernier a perdu une partie de ses collections pendant la guerre, du fait des destructions, mais aussi des pillages, voir Pierre Bordreuil et Éric Gubel (dir.), « Bulletin d’antiquités archéologiques du Levant inédites ou méconnues, VI », Syria, n° 67, 1990, p. 483-520, en particulier sur des objets vendus à Cologne (voir supra, n. 21), p. 510, avec mes remarques, p. 510-512.
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[23]
Baruch Lifshitz, « Bleigewichte aus Palästina und Syrien », Zeitschrift des Deutschen Palästina-Vereins, n° 92, 1976, p. 168-187 ; « Varia Epigraphica », Epigraphica, n° 36, 1974, p. 78-100 ; « Études sur l’histoire de la province romaine de Syrie », dans Hildegarde Temporini et Wolfgang Haase (dir.), Aufstieg und Niedergang der römischen Welt, II, Principat, Bd. 8/1, Berlin-New York, de Gruyter, 1978, p. 3-30.
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[24]
Hava B. Korzakova, « Lead Weights », dans Amos Kloner et al., Maresha Excavations Final Report III. Epigraphic Finds from the 1989-2000 Seasons, Jérusalem, IAA Reports 45, 2010, p. 159-173 ; Gérald Finkielsztejn, « The Maresha Scale Weights : Metrology, Administration and History », ibid., p. 175-192.
-
[25]
Les poids monétaires de bronze du monde parthe mentionnés supra, n. 7, appartiennent à un autre ensemble politique et culturel. Par ailleurs, Henri Seyrig, « Poids antiques de la Syrie et de la Phénicie… », op. cit., p. 72 (= 402), se demandait si les poids de bronze de Syrie du Nord n’étaient pas des étalons.
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[26]
L’ouvrage d’André Cochet, Le plomb en Gaule romaine : techniques de fabrication et produits, Montagnac, M. Mergoil, Monographies instrumentum 13, 2000, p. 3-23, fait une bonne présentation technique, mais sans traiter des moules en pierre.
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[27]
Margherita Guarducci, Epigrafia greca, II, Rome, Istituto Poligrafico dello stato, 1969, p. 481, moule matrice d’Istros.
-
[28]
Frédéric Alpi, « Une matrice de poids », Bulletin d’archéologie et d’architecture libanaises, n° 2, 1997, p. 258-261.
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[29]
Henri Seyrig, « Poids antiques de la Syrie et de la Phénicie… », op. cit., p. 48 (= 378), n° 15 ; IGLS 3, 1214.
-
[30]
CIIP (= Corpus Inscriptionum Iudaeae/Palaestinae) I, 658. Il s’agit d’un bloc de basalte creusé pour quatre poids carrés différents, portant les chiffres A, B, Δ, H (1, 2, 4, 8), compris comme des multiples de la drachme (d’environ 3,5 g) du système phénico-lagide.
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[31]
Jacob Kaplan, « Evidence of the Trajanic Period at Jaffa », Eretz Israel, n° 15, 1981, p. 412-416 [hébreu] et p. 89 [résumé anglais] : moule trouvé en fouille, pour trois poids de formats différents, sans canal qui les réunisse. Les dates doivent être les mêmes, L θʹ de Trajan, malgré l’imprécision des dessins et les difficultés de lecture. Kaplan pensait que ces moules servaient à fabriquer l’empreinte de cire.
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[32]
Laurent Bricault, « Poids de Byblos inscrits au basileion », dans Laurent Bricault et Richard Veymiers (dir.), Bibliotheca Isiaca, vol. II, Bordeaux, Ausonius, 2011, p. 140, n° 6-7.
-
[33]
C’était l’hypothèse de Jacob Kaplan, « Evidence of the Trajanic Period at Jaffa », op. cit.
-
[34]
Henri Seyrig, « Poids antiques de la Syrie et de la Phénicie… », op. cit., p. 48 (= 378).
-
[35]
Il ne sera pas question ici de ce type de poids romains, mais l’on n’oubliera pas qu’il existe aussi à Rome et en Occident des poids officiels en pierre, de même forme que ces poids de bronze aux allures de sphère aplatie, et également des poids gigognes de bronze, du type des capsules qui s’emboitent les unes dans les autres.
-
[36]
Josette et Alain Gérard Elayi, Recherches sur les poids phéniciens, op. cit., n° 123 et 126 (voir 133 et 135, anépigraphes), p. 74-77 ; Samuel R. Wolff et Gérald Finkielsztejn, « Two New Hellenistic Lead Weights of the Tanit Series », dans J. David Schloen (dir.), Exploring the Longue Durée : Essays in Honor of Lawrence E. Stager, Winona Lake, Eisenbrauns, 2009, p. 497-506 : p. 501 et 505.
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[37]
Voir supra, n. 9.
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[38]
Henri Seyrig, « Poids antiques de la Syrie et de la Phénicie… », op. cit. p. 39 (= 369), p. 43 (= 373), p. 45 (= 375), voir le commentaire, p. 71-72 (= 401-402) ; IGLS 3, 1071e et h ; Pierre-Louis Gatier, « Poids inscrits de la Syrie hellénistique et romaine, III », Syria, n° 71, 1994, p. 143-149 : p. 143-148.
-
[39]
Alla Kushnir-Stein, « Greek Inscriptions on Stone Weights from the Jewish Quarter », dans Hillel Geva (dir.), Jewish Quarter Excavations in the Old City of Jerusalem, conducted by Nahman Avigad, 1969- 1982, vol. IV, The Burnt House of Area B and Other Studies. Final Report, Jérusalem, Israel Exploration Society, 2010, p. 337-344 ; CIIP I, 659-692.
-
[40]
On connaît un poids de pierre à Césarée, CIIP II, 1751 ; voir aussi Bull. ép. (Denis Feissel), 1992, 649, sur un bloc de marbre au monastère d’Euthyme ; ibid., 2001, 478, et 2003, 559 (sur IGLS 3, 789, à Antioche), avec 2007, 513 (sur IGLTyr, 119-120). En Asie Mineure, des poids de pierre d’époque romaine, inscrits en livres, sont considérés par les savants comme publics, voir Bull. ép., 2007, 54 et 2008, 112. Un poids de pierre inscrit, IGLS 3, 867, viendrait des environs d’Antioche ; il est daté de la deuxième année régnale de Néron, ce qui permet de douter de sa provenance, puisque ce système ne correspond pas à un usage de la cité d’Antioche.
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[41]
Gérald Finkielsztejn, « Témoignages sur les agoranomes du Levant à l’époque hellénistique », dans Laurent Capdetrey et Claire Hasenohr (dir.), Agoranomes et édiles. Institutions des marchés antiques, Paris-Bordeaux, Ausonius, Scripta antiqua 44, 2012, p. 131-154.
-
[42]
Peter Weiss, « Von Perinth in die Dobrudscha, nach Bithynien und Westkleinasien. Regionale und überregionale Gestaltungsweisen bei den Marktgewichten in der Kaiserzeit », Chiron, n° 35, 2005, p. 405-442.
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[43]
Henri Seyrig, « Poids antiques de la Syrie et de la Phénicie… », op. cit. p. 73 (= 403).
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[44]
Alla Kushnir-Stein, « Inscribed Hellenistic Weights of Palestine », Israel Numismatic Research, n° 6, 2011, p. 35-60 : p. 55.
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[45]
Christian Augé et Ziad Sawaya, « Un nouveau poids hellénistique de Bérytos », Bulletin d’archéologie et d’architecture libanaises, n° 6, 2002, p. 329-333. Voir supra, n. 6.
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[46]
Par exemple, Flinders Petrie, Glass Stamps and Weights, op. cit., pl. XIII, rubrique « Sela » ; Catalogue Spaer (cf. supra, n. 21), p. 21.
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[47]
Julien Aliquot et Massoud Badawi, « Trois poids romains de Gabala (Syrie) », Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik, n° 184, 2013, p. 202-204 ; voir CIIP II, 1749-1750, à Césarée.
-
[48]
Gérald Finkielsztejn, « Témoignages sur les agoranomes du Levant à l’époque hellénistique », op. cit., p. 132-133 et 144-145.
-
[49]
Henri Seyrig, « Antiquités syriennes. 43. Démétrias de Phénicie (ou de Palestine) », Syria, n° 27, 1950, p. 50-56 (= Antiquités syriennes, IV, Paris, Geuthner, 1953, p. 117-124) : p. 55-56 (= 121-122).
-
[50]
Voir supra, n. 44 et 48. Sur des poids de Tyr assez nombreux, on trouve les lettres ΑΓΟ, seules, non suivies d’un anthroponyme. Elles me semblent l’abréviation d’un adjectif, ἀγο (ραῖος), « (poids/mine/ quart…) de marché », plutôt que celle de la fonction d’agoranome. Comparer à CIIP I, 666.
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[51]
Voir l’annexe onomastique de la contribution de Gérald Finkielsztejn dans ce volume.
-
[52]
Alla Kushnir-Stein, « Inscribed Lead Weights of Roman Raphia », Rivista di Archeologia, n° 28, 2004, p. 33-37. On trouve un formulaire particulier à Raphia, où le nom de l’agoranome au génitif est précédé par ἀρχῆς.
-
[53]
Pierre Bordreuil, « Métrologie », dans Edward Lipiński (dir.), Dictionnaire de la civilisation phénicienne et punique, Turnhout, Brepols, 1992, p. 291-292. Josette et Alain Gérard Elayi, Recherches sur les poids phéniciens, op. cit., ont contesté ces conclusions de Bordeuil, qu’il a présentées dans plusieurs publications.
-
[54]
Sur les poids de ces deux cités, voir dans ce volume la contribution de Gérald Finkielsztejn.
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[55]
Peter Weiss et Kay Ehling, « Marktgewichte im Namen seleukidischer Könige », Chiron, n° 36, 2006, p. 369-378, avec une liste d’abord assez incomplète, faute de connaître IGLS 3, puis rectifiée partiellement, eid., « Marktgewichte im Namen seleukidischer Könige II », Chiron, n° 37, 2007, p. 495-500, en continuant à ignorer les IGLS.
-
[56]
IGLS 3, 1072a.
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[57]
Péter Kovács, Corpus inscriptionum graecarum pannonicarum, Debrecen, University of Debrecen, Hungarian Polis Studies 8, 2001, p. 42, n° 158. Il n’est pas mentionné par Weiss et Ehling.
-
[58]
Michel Rostovtzeff, The social and economic history of the Hellenistic world, 2e éd., Oxford, Clarendon Press, 1953 [1964], t. 1, p. 452 ; IGLS 3, 1071b, où Jalabert et Mouterde s’étonnaient de la présence de ce dieu sur le poids, alors qu’il ne se trouve pas sur les monnaies de Démétrios Ier, ce qui les poussait à l’hypothèse improbable d’une provenance de Béryte, cité dont Poséidon est la divinité principale. Poséidon apparaît sur certaines monnaies de l’atelier de Laodicée-sur-mer, mais il y a trop d’incertitudes pour attribuer le poids à cette cité. Peter Weiss et Kay Ehling, « Marktgewichte im Namen seleukidischer Könige II », op. cit., p. 496, lient ce poids au retour victorieux du roi à Tripolis en octobre 162.
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[59]
IGLS 3, 1071c (les deux objets). Le poids dont la photo figure dans l’article de Peter Weiss et Kay Ehling, « Marktgewichte im Namen seleukidischer Könige », op. cit., p. 373, fig. 3 (Musée de Beyrouth, photo reprise de l’ouvrage de Rostovtzeff), correspondrait à IGLS 3, 1071c, mais, dans la légende et p. 370-371, c’est celui qui correspondrait à IGLS 3, 1071d qui est décrit, voir infra, n. 61. Rectification et photo dans Peter Weiss et Kay Ehling, « Marktgewichte im Namen seleukidischer Könige II », op. cit. Ces auteurs, ibid., p. 498-499, discutent de la possibilité d’attribuer ce poids au jeune Antiochos Philométôr, fils de Cléopâtre V Sélèné, qui a occupé le trône pendant une brève période en 92.
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[60]
Peter Weiss et Kay Ehling, « Marktgewichte im Namen seleukidischer Könige », op. cit., p. 370-372.
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[61]
IGLS 3, 1071d. Cette notice des IGLS est un tissu d’erreurs, en particulier du fait de l’omission du dernier mot du texte grec. Il faut revenir à l’édition princeps de Michon, Mémoires de la Société nationale des antiquaires de France, 1890, p. 11-13.
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[62]
Je laisse de côté le plomb monétiforme circulaire de 123, orné d’un portrait d’Antiochos II ou d’Antiochos Hiérax à l’avers, avec un revers lisse, qui serait un quart de mine selon Oliver Hoover, dans Arthur Houghton, Catharine Lorber et Oliver Hoover, Seleucid coins. A comprehensive catalogue, Part II, vol. II, New York-Lancaster-Londres, 2008, p. 237-239, cf. p. 239 ; François de Callataÿ, « Les plombs à types monétaires en Grèce ancienne : monnaies (officielles, votives ou contrefaites), jetons, sceaux, épreuves ou fantaisies ? », Revue numismatique, 2010, p. 219-255 : p. 230-231, et p. 252, n° 27.
-
[63]
Michel Rostovtzeff, The social and economic history of the Hellenistic world, op. cit., t. 1, p. 452. On ne dispose pas, à ma connaissance, d’illustration de cet objet.
-
[64]
Henri Seyrig, « Poids antiques de la Syrie et de la Phénicie… », op. cit., p. 41-42 (= 371), n° 7 ; ce poids fait partie de ceux qui sont ignorés par le deuxième fascicule des IGLS 3, dont la publication date pourtant de 1953.
-
[65]
Henri Seyrig, « Poids antiques de la Syrie et de la Phénicie… », op. cit., p. 47 (= 377), n° 10-11 ; IGLS 3, 1213eet f ; voir aussi le poids publié par Rey-Coquais, infra, n. 73.
-
[66]
Henri Seyrig, « Poids antiques de la Syrie et de la Phénicie… », op. cit., p. 39-42 (= 369-372), n° 1-2, 4 et 9 ; p. 45-48 (= 375-378), n° 5 et 12-14.
-
[67]
Pierre-Louis Gatier, « Deux poids syriens de la Fondation Piéridès », Syria, n° 63, 1986, p. 375-378.
-
[68]
IGLS 3, 1071f, où le calcul (« 192/191 ») de la date, 119 sél., est inexact. Voir les illustrations, Carl Schillbach, Beitrag zur griechischen Gewichtskunde, G. Reimer, Programm zum Winckelmannsfeste der archäologischen Gesellschaft zu Berlin 37, 1877, pl. 1, n° 2 ; Ernst Karl Guhl et Wilhelm David Koner, Leben der Griechen und Römer, 6e éd., Berlin, Weidmann, 1893, p. 433, fig. 618 ; Jean-Charles et Marianne Sournia, L’Orient des premiers chrétiens. Histoire et archéologie de la Syrie byzantine, Paris, Fayard, 1966, p. 32. C’est probablement le poids n° 2, traité négligemment par Henri Seyrig, « Poids antiques de la Syrie et de la Phénicie… », op. cit., p. 39 (= 369).
-
[69]
IGLS 3, 1071b.
-
[70]
Michel Rostovtzeff, The social and economic history of the Hellenistic world, op. cit., t. 1, p. 452 ; IGLS 3, 1071c. Les cartes de l’ouvrage du Lieutenant-colonel Paul Jacquot, Antioche, centre de tourisme, Antioche, Comité de tourisme, 1931, vol. III, p. 564 et 578, placent le village de Kourié au S-SE d’Antioche, à environ 3 km à vol d’oiseau et à 10,800 km par la route du massifdu Kosseir ; voir p. 588.
-
[71]
Supra, n. 68.
-
[72]
Henri Seyrig, « Poids antiques de la Syrie et de la Phénicie… », op. cit., p. 43-44 (= 373-374), n° 10-11.
-
[73]
Jean-Paul Rey-Coquais, « Note sur des inscriptions et des fragments d’inscriptions trouvés à Lattaquié », Annales archéologiques arabes syriennes, n° 26, 1976, p. 43-44 et 49, n° 5, poids de 158/157. Voir la double mine de Séleucie à l’éléphant de 152/151 a.C. (161 sél.), Shraga Qedar, Gewichte aus drei Jahrtausenden, op. cit., vol. IV, p. 32, n° 5078 (erreur du calcul de la date).
-
[74]
Henri Seyrig, « Poids antiques de la Syrie et de la Phénicie… », op. cit., p. 48-42 (= 378), n° 15.
-
[75]
Henri Seyrig, « Poids antiques de la Syrie et de la Phénicie… », op. cit., p. 52 (= 382), n° 1-2 ; IGLS 4, 1271aet b.
-
[76]
Une autre hypothèse, en révisant les datations des rares poids anciens de Seyrig, consisterait à considérer que les poids civiques proprement antiochéens n’apparaissent qu’après ceux des rois.
-
[77]
Oliver D. Hoover, « A Revised Chronology for the Late Seleucids at Antioch (121/0-64 BC), Historia. Zeitschrift für Alte Geschichte, n° 56/3, 2007, p. 280-301 : p. 289-296.
-
[78]
Dans la Bible, 2 Sam, 14, 26, il est question du poids du roi (David) et certains considèrent que plusieurs étalons coïncidaient dans le royaume de Juda. Voir supra, n. 17.
-
[79]
Voir supra, n. 58.
-
[80]
Alla Kushnir-Stein, « An Inscribed Lead Weight from Ashdod : A Reconsideration », Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik, n° 105, 1995, p. 81-84.
-
[81]
CIIP II, 1726.
-
[82]
Alla Kushnir-Stein, « Two Inscribed Lead Weights of Agrippa II », Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik, n° 141, 2002, p. 295-297.
-
[83]
Shraga Qedar, « Two Lead Weights of Herod Antipas, Agrippa II and the Early History of Tiberias », Israel Numismatic Journal, n° 9, 1986-1987, p. 29-35 ; Alla Stein, « Gaius Julius, an Agoranomos from Tiberias », Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik, n° 93, 1992, p. 144-148, reconnaît le futur roi Agrippa Ier dans l’agoranome Gaius Julius, dont le nom figure dans le formulaire.
-
[84]
Dan Barag et Shraga Qedar, « A Lead Weight of Malichus II », Israel Numismatic Journal, n° 15, 2003- 2006, p. 62-63 ; voir Bull. ép., 2007, 523.
-
[85]
Jacob Kaplan, « Evidence of the Trajanic Period at Jaffa », op. cit. ; Alla Kushnir-Stein, « Palestinian Lead Weight Mentioning the Emperor Hadrian », Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik, n° 159, 2007, p. 291-292 ; Amos Kloner, Alla Kushnir-Stein, et Hava Korzakova, « An Inscribed Palestinian Weight Mentioning the Emperor Claudius », Israel Exploration Journal, n° 58, 2008, p. 195-198 ; CIIP II, 1725 et 1727-1729 ; Alla Kushnir-Stein et Haim Gitler, « On Some Inscribed Lead Weights from Palestine », Quaderni ticinesi di numismatica e antichita classiche, n° 28, 1999, p. 221-234 : p. 221-224.
-
[86]
Amos Kloner, « Lead Weights of Bar Kokhba’s Administration », Israel Exploration Journal, n° 40, 1990, p. 58-67 ; Robert Deutsch, « A Lead Weight of Shimon Bar Kokhba », Israel Exploration Journal, n° 51, 2001, p. 96-98 ; id., « A Lead Weight of Hadrian : The Prototype for the Bar Kokhba Weights », Israel Numismatic Journal, n° 14, 2000-2002, p. 125-128 ; id., « A Further Lead Weight of Shimon Bar Kokhba », Israel Numismatic Journal, n° 15, 2003-2006, p. 77-78 ; Boaz Zissu et Amir Ganor, « A Lead Weight of Bar Kokhba’s Administration », Israel Exploration Journal, n° 56, 2006, p. 178-182. Les poids semblent utiliser un étalon d’environ 210 g (ou 420 g ?).
-
[87]
Henri Seyrig, « Some Abbreviations on Syrian Coins », Notes on Syrian Coins, American Numismatic Society, New York, Numismatic Notes and Monographs 119, 1950, p. 33 ; Alla Kushnir-Stein, « Inscribed Hellenistic Weights of Palestine », Israel Numismatic Research, n° 6, 2011, p. 52-53.
-
[88]
Entre autres exemples, le poids d’une collection privée de Beyrouth, publié récemment par Jean-Paul Rey-Coquais, IGLTyr, 408, comme « provenant de Tyr », appartient à une série totalement différente, antiochéenne à mes yeux.
-
[89]
Michel Al-Maqdissi, « Chronique des activités archéologiques en Syrie, I », Syria, n° 70, 1993, p. 443-560 ; Julien Aliquot et Massoud Badawi, « Trois poids romains de Gabala (Syrie) », op. cit.
-
[90]
Maurice Dunand, Fouilles de Byblos, t. 1, 1926-1932. Atlas, Paris, Geuthner, BAH 24, 1939, pl. 142, poids 1157 et 1495 ; t. 2, 1933-1938, Atlas, Paris, Adrien Maisonneuve, Études et documents d’archéologie 3, 1950, pl. 185, poids 7175.
-
[91]
Pierre-Louis Gatier, « Poids et amulettes de Béryte (chantier BEY-004) », Bulletin d’archéologie et d’architecture libanaises, n° 3, 1998-1999, p. 157-164 ; Christian Augé, et Ziad Sawaya, « Un nouveau poids hellénistique de Bérytos », op. cit.
-
[92]
Pierre-Louis Gatier, « Poids inscrits de la Syrie hellénistique et romaine, III », op. cit., p. 148-149 ; Alla Kushnir-Stein, « Inscribed Lead Weights of Roman Raphia », op. cit.
-
[93]
Maurice Dunand et Raymond Duru, Oumm el-‘Amed. Une ville de l’époque hellénistique aux Échelles de Tyr, 2 vol., Paris, Adrien Maisonneuve, Études et documents d’archéologie 4, 1962, p. 175-176 et pl. 68, E 20 et 21.
-
[94]
Samuel R. Wolff et Gérald Finkielsztejn, « Two New Hellenistic Lead Weights of the Tanit Series », op. cit. Dans le cas du poids de Tyr censé venir du site d’Ashdod-Yam et publié dans le même article, on sera moins confiant.
-
[95]
Bruno Callegher, « Note su un peso fenicio in piombo da Magdala », Quaderni ticinesi di numismatica e antichita classiche, n° 37, 2008, p. 321-329. CIIP II, 2132.
-
[96]
CIIP II, 1732. Je ne sais comment interpréter l’origine de quatre poids hellénistiques retrouvés au cours d’une prospection sous-marine à Ἁtlit, CIIP II, 2133-2136.
-
[97]
Voir les cartes illustrant la contribution de Gérald Finkielsztejn.
-
[98]
Henri Seyrig, « Poids antiques de la Syrie et de la Phénicie… », op. cit., p. 69-70 (= 399-400) ; IGLS 4, 1252 ; Pierre-Louis Gatier, « Héraclée-sur-mer et la géographie historique de la côte syrienne », Studi ellenistici (Pisa-Roma), n° 20, 2008, p. 269-283 ; Bull. ép., 2008, 545.
-
[99]
Henri Seyrig, « Poids antiques de la Syrie et de la Phénicie… », op. cit., p. 70-71 (= 400-401).
-
[100]
Julien Aliquot et Massoud Badawi, « Trois poids romains de Gabala (Syrie) », op. cit.
-
[101]
Pour Antioche, voir supra, n. 67. Pour Séleucie, Jean-Paul Rey-Coquais, « Note sur des inscriptions et des fragments d’inscriptions trouvés à Lattaquié », Annales archéologiques arabes syriennes, n° 26, 1976, p. 37-49 : p. 43-44. Pour les deux cités, Catalogue Malibu : A Passion for Antiquities. Ancient Art from the Collection of Barbara and Lawrence Fleischman, Malibu, The J. Paul Getty Museum, 1994, p. 200-205. Poids à l’éléphant : Mabel Lang, « Five Hellenistic Lead Weights », American Numismatic Society Museum Notes, n° 14, 1968, p. 1-3. Pour Laodicée, Henri Seyrig, « Monnaies hellénistiques. XII. Questions aradiennes », Revue numismatique, 1963, p. 9-50 (= Scripta numismatica, Paris, Geuthner, BAH 126, 1986, p. 79-120) : p. 30-32 (= 132-134) ; id., « Antiquités syriennes. 85. Un poids de Laodicée », Syria, n° 40, 1963, p. 30 – 32 (= Antiquités syriennes, VI, Paris, Geuthner, 1966, p. 132-134) ; Georges Le Rider et Henri Seyrig, « Objets de la collection Louis de Clercq », Revue numismatique, 1968, p. 7-50 (= Seyrig, Scripta numismatica, op. cit., p. 347-380) : p. 33 (= 373) ; Baruch Lifshitz, « Études sur l’histoire de la province romaine de Syrie », dans Hildegarde Temporini et Wolfgang Haase (dir.), Aufstieg und Niedergang der römischen Welt, II, Principat, Bd. 8/1, Berlin-New York, De Gruyter, 1978, p. 3-30 : p. 28-29 ; Rolf Stucky, Ras Shamra Leukos Limen. Die nach-ugaritische Besiedlung von Ras Shamra, Paris, Geuthner, BAH 110, 1983, p. 53 et pl. 26. Pierre-Louis Gatier, « Deux poids inscrits de la fondation Piéridès », op. cit., p. 375-378, voir n. 3.
-
[102]
Voir supra, n. 11.
-
[103]
Pierre-Louis Gatier et Shawqi Shaath, « Poids inscrits de la Syrie hellénistique et romaine, II », Syria, n° 70, 1993, p. 171-178. Un poids faussement attribué à Tyr appartient à la même série, voir supra, n. 88.
-
[104]
Voir supra, n. 53.
-
[105]
A. Decloedt, « Note sur des poids grecs et byzantins du musée biblique de Sainte-Anne », Revue biblique, 1914, p. 549-555. L’un des poids trouvés à Marisa est apparemment orné des deux bonnets de Dioscures, très effacés ; Hava B. Korzakova, « Lead Weights », op. cit., p. 163.
-
[106]
Henri Seyrig, « Antiquités syriennes. 55. Le grand-prêtre de Dionysos à Byblos », Syria, n° 31, 1954, p. 68-73 (= Antiquités syriennes, V, Paris, Geuthner, 1958, p. 86-91) ; voir p. 73-75 (92-94) ; Laurent Bricault, « Poids de Byblos inscrits au basileion », op. cit. ; Bull. ép., 2012, 466. On notera qu’un poids trouvé à Byblos n’a pas la même iconographie, avec un caducée ailé au lieu de basileion ; voir supra, n. 90, t. 2.
-
[107]
Jules Rouvier, « Note sur un poids antique de Béryte (Phénicie) », Comptes rendus des séances de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, 1897, p. 227-231. Christian Augé et Ziad Sawaya, « Un nouveau poids hellénistique de Bérytos », op. cit. ; Alla Kushnir-Stein, « New Hellenistic Lead Weights from Palestine and Phoenicia », Israel Exploration Journal, n° 52, 2002, p. 225-230 ; ead., « Two Hellenistic Weights from Phoenicia in the Hecht Museum Collection », Michmanim, n° 19, December 2005, p. 15-20.
-
[108]
Robert du Mesnil du Buisson, Bulletin de la Société nationale des antiquaires de France, 1926, p. 202-211 ; Pierre-Louis Gatier, « Poids et amulettes de Béryte (chantier BEY-004) », op. cit.
-
[109]
Frédéric Alpi, « Une matrice de poids », op. cit.
-
[110]
Entre autres, Eric Gubel (dir.), Les Phéniciens et le monde méditerranéen, (Catalogue de l’exposition, Bruxelles-Luxembourg , 1986), Bruxelles, 1986, p. 162, du musée de l’AUB ; Pierre-Louis Gatier et François Planet, « Poids antiques en plomb du musée des Beaux-Arts de Lyon », Bulletin des musées et monuments lyonnais, 1992, n° 2, p. 3-11.
-
[111]
Notons que le signe « de Tanit » se retrouve à l’occasion sur des poids d’Arados et de Béryte, mais à l’avers et avec des tracés particuliers.
-
[112]
Samuel R. Wolff et Gérald Finkielsztejn, « Two New Hellenistic Lead Weights of the Tanit Series », op. cit. Voir supra, n. 50.
-
[113]
Voir en dernier lieu, Gérald Finkielsztejn, « Témoignages sur les agoranomes du Levant à l’époque hellénistique », op. cit., p. 138-139.
-
[114]
Par exemple des poids au nom de l’agoranome Hérode, ibid., p. 143-144.
-
[115]
Hava B. Korzakova, « Lead Weights », op. cit.
-
[116]
Levi Rahmani, « Roman Miscellanea, II, An Ashkelonian Libra Weight », Israel Exploration Journal, n° 39, 1989, p. 67-70 ; Alla Kushnir-Stein, « The City-goddess on the Weights of Ascalon », Israel Numismatic Research, n° 1, 2006, p. 117-122.
-
[117]
Voir supra, n. 52 et 92.
-
[118]
CIIP II, 1736.
-
[119]
Pierre-Louis Gatier, « Poids inscrits de la Syrie hellénistique et romaine, I », op. cit., p. 433-444 ; Alla Kushnir-Stein, « New Inscribed Lead Weights from Gaza », dans J. H. Humphrey (dir.) The Roman and Byzantine Near East 3, Portsmouth, Rhode Island, Journal of Roman Archaeology, supplementary series 49, 2002, p. 37-42 ; Alain Chambon (dir.), Gaza. From Sand and Sea, vol. I, Art and History in the Jawdat al-Khoudary Collection, Gaza, Mansour Bookshop and Press, 2012, p. 70-72 (tous les poids ne sont pas gazéens).
-
[120]
La dernière lecture est celle d’Henri Seyrig, « Some Abbreviations on Syrian Coins », op. cit., p. 23-35 : p. 33, n. 45.
-
[121]
Henri Seyrig, « Poids antiques de la Syrie et de la Phénicie… », op. cit., p. 76-77 (= 406-407).
-
[122]
Gérald Finkielsztejn, « Témoignages sur les agoranomes du Levant à l’époque hellénistique », op. cit. Voir aussi sa contribution dans le présent volume.
-
[123]
Alla Kushnir-Stein et Haim Gitler, « On Some Inscribed Lead Weights from Palestine », Quaderni ticinesi di numismatica e antichita classiche, n° 28, 1999, p. 221-234 : p. 224-225 ; CIIP II, 1738.
-
[124]
Julien Aliquot et Massoud Badawi, « Trois poids romains de Gabala (Syrie) », op. cit ; Alla Kushnir-Stein, « Two Inscribed Weights from Banias », Israel Exploration Journal, n° 45, 1995, p. 48-51.
-
[125]
Alla Kushnir-Stein, « Inscribed Lead Weights of Roman Raphia », op. cit, p. 33-37 ; CIIP II, 1740 ; « New Inscribed Lead Weights from Gaza », op. cit.
-
[126]
Henri Seyrig, « Antiquités syriennes. 74. Un poids tardif de Tyr », Syria, n° 36, 1959, p. 78 – 81 (= Antiquités syriennes, VI, Paris, Geuthner, 1966, p. 52-55). Objet de 317 g, ce qui correspond à peu près à la livre romaine.
-
[127]
Avshalom Laniado et Batya Dashti, « A Byzantine Lead Weight from the Port of Iamnia (Yavneh-Yam) and the Title Ἔφορος », Revue des études byzantines, n° 51, 1993, p. 229-235, livre de 217 g.
-
[128]
Catalogue Spaer (cf. supra, n. 21) p. 6, n° 390 ; à ma connaissance, le texte n’a pas été publié : ✝ Ἐπὶ Φλ (αουίων) | Βάσσου καὶ | Ζοναίνου | λαμπρ (οτάτων) ἐφόρ (ων), | ἰνδ (ικτιῶνος) βι΄, | (λίτρα) α΄. Objet de 233 g. Plusieurs des poids de la collection Spaer sont émis par les cités de cette région.
-
[129]
CIIP II, 1741 ; Alla Kushnir-Stein, « Four Inscribed Lead Weights from the Collection of Arnold Spaer », Israel Numismatic Journal, n° 17, 2009-2010, p. 206-212, objet de 166 g (une demi-livre romaine).
-
[130]
La découverte de trois poids « de type byzantin » à Césarée, émis « sous » le proconsul Flavius Stephanus, vers 536, montre que le gouverneur pouvait à l’occasion relayer en province l’autorité centrale, CIIP II, 1730-1731.
1 La préparation, dans la série des Inscriptions grecques et latines de la Syrie, du volume consacré aux poids syriens, ouvrage que le R.P. René Mouterde avait projeté jadis de mener personnellement à bien, m’a permis d’avoir accès à plusieurs collections publiques ou privées qui contenaient parfois des inédits et d’esquisser, sur ce matériel, une première réflexion que je livre ici [1]. Dans ces lignes, j’emploierai le mot poids pour désigner des objets, généralement en métal ou en pierre pendant l’Antiquité, qui étaient utilisés pour évaluer la masse de divers produits [2]. La vérification de la masse ou mesure pondérale de ces objets est dite « pesée [3] ». Les poids nécessitaient l’emploi de balances et comportaient le plus souvent des inscriptions, des représentations ou des signes distinctifs destinés à les caractériser, puisqu’ils étaient eux-mêmes mesurés et que cette mesure quantifiable devait être facilement accessible à l’utilisateur.
2 Bien qu’ils soient parfois nommés poids, les contrepoids métalliques qui servaient à équilibrer les balances ne seront pas pris en compte ici, dans la mesure où ils ne portent pas d’indications métrologiques, chronologiques ou autres, étant donné qu’ils ne sont qu’un élément du fonctionnement de ces balances, comme les anneaux, chaînes et crochets, et qu’il n’est pas nécessaire de connaître leur masse pour s’en servir. Par ailleurs, alors qu’ils sont eux aussi désignés à l’occasion comme des poids, les divers types de pesons en plomb ou en terre cuite, utilisés les uns pour les métiers à tisser ou d’autres pour les filets de pêche, employés là encore sans que l’utilisateur ait besoin de connaître leur mesure, appartiennent à un autre domaine de recherche [4]. Éliminons également de cette étude les poids monétaires – dits exagia – et commerciaux en bronze de l’époque protobyzantine, productions relativement standardisées et très abondantes à l’échelle de l’empire, qui apparaissent à partir du IVe siècle p.C. Ce sont des objets uniformisés que le pouvoir central se charge d’émettre à la place des cités, des plaquettes de bronze carrées ou circulaires dépourvues d’anses, sur lesquelles sont gravés des signes et des images issus d’un répertoire très limité [5]. Nous les nommerons poids « de type byzantin ».
3 Autre limite, l’étude présentée ci-dessous ne prendra en compte que les poids du Proche-Orient et uniquement ceux d’entre eux que l’on peut considérer comme officiels – c’est-à-dire émis par une autorité publique – et le plus souvent comme civiques, dans la mesure où c’est l’autorité civique, municipale, qui les contrôle et les garantit, du moins dans des limites chronologiques et géographiques de ce travail, aux périodes hellénistique, romaine et exceptionnellement protobyzantine. Outre l’abondance relative des poids, les particularités du corpus proche-oriental suffiraient à justifier ce choix. Il s’agit en effet d’une région où, à la suite de la conquête d’Alexandre le Grand, les questions de continuité, de rupture et d’innovation se posent de manière spécifique. La durée considérable de certaines séries devrait permettre également d’y distinguer des évolutions peu visibles ailleurs.
1. Des objets méconnus
1. 1. Les poids grecs
4 Les poids officiels métalliques sont bien attestés dans le monde grec et leur étude a fait l’objet de nombreuses publications en liaison avec les recherches sur la métrologie [6]. Pour les auteurs qui s’intéressent aux objets, trois principales variables se présentent :
- Premièrement, on observe des poids relevant de systèmes métrologiques différents dans le temps et dans l’espace, mais aussi d’autres qui coïncident en un même lieu pendant une période d’une durée limitée. Reste alors à expliquer la présence conjointe d’unités de masse diverses qui, aux yeux de certains savants, s’appliqueraient à des produits différents sur les mêmes marchés. Par ailleurs, on fait fréquemment la différence dans l’Antiquité entre les unités pondérales monétaires (poids monétaires) d’une part et commerciales (poids commerciaux ou de marché) de l’autre, mais il est souvent difficile de reconnaître à quelle catégorie appartiennent les objets retrouvés. De plus, la pratique, bien connue dans de nombreuses sociétés à diverses périodes, de poids distincts pour les monnaies et les métaux précieux ou bien pour des produits commerciaux de différents types, reste difficile à évaluer [7].
- Deuxièmement, on s’efforce de distinguer les poids officiels des poids privés, même si ces appellations ne sont pas très exactes, et on s’aperçoit que de multiples objets tiennent lieu de poids sans que les démarcations entre ce qui est certifié par l’autorité publique, ce qui l’est par d’autres pouvoirs et ce qui sert simplement à l’usage commun ne soient toujours claires.
- Troisièmement, on recherche des poids étalons. Puisque, en conformité avec ce que des textes antiques indiquent, certains poids sont conservés dans des emplacements précis par l’autorité publique pour servir d’étalons, on interprète parfois de cette manière les poids qui portent des dédicaces aux dieux. Déposés dans un temple, ils serviraient à vérifier les autres poids, usage bien connu également à Rome et dans l’Occident romain [8]. Cependant, ils sont compris plutôt par certains savants comme des ex-voto [9] ou de simples objets utilitaires destinés par exemple à peser les offrandes ou dépôts faits au sanctuaire. De toute manière, la frontière entre poids certifié et poids étalon ne se trace pas aisément.
6 L’étude des poids constitue un domaine d’enquête plutôt qu’une discipline, entre l’épigraphie et la numismatique, généralement en lien étroit avec les recherches menées sur un site précis ou une petite région. Ceux des poids qui sont inscrits ont bien souvent été rangés dans la rubrique instrumentum des recueils d’épigraphie, mais d’autres qui ne comportent pas ou peu de texte ne sont pas moins intéressants par leur apparence et leur décor, à la manière des monnaies. Il n’existe guère d’étude générale récente sur les poids du fait de leur nombre, du mauvais état de conservation de beaucoup d’entre eux, de la dispersion de la documentation et de la désinvolture manifestée dans trop de publications [10]. Depuis longtemps, à la suite des fouilles clandestines, stimulées par les techniques actuelles de détection des métaux, et du fait du commerce international des objets archéologiques, la provenance des poids est le plus souvent problématique. L’essentiel de l’activité savante doit ainsi s’appliquer à établir l’origine et la datation de ces modestes monuments archéologiques dépourvus de contexte, un peu à la manière de la numismatique d’antan. Bien entendu, on rencontre des faux, comme dans tous les domaines où il existe un marché et des acheteurs [11]. Les poids n’ont cependant que très rarement l’attrait esthétique des monnaies et ne constituent jamais des séries nombreuses. Ces conditions ont longtemps défié la curiosité et la patience des savants et maintenu dans l’ombre ce domaine de recherche. Mais, depuis quelques années, l’abondance des poids inscrits en provenance de l’Asie Mineure occidentale et du pourtour de la mer Noire, principalement ceux qui comportent des noms de gouverneurs romains ou de magistrats, a permis un nouveau développement des connaissances sur ces régions, avec des apports importants dans le domaine de la prosopographie [12]. Ces travaux ont montré que les poids ne sont pas seulement des curiosités pour collectionneurs, mais aussi des documents historiques.
1. 2. Le Proche-Orient ancien
7 Les poids du Proche-Orient ancien, du fait de la prédominance des études bibliques, ont fait l’objet d’études nombreuses, liées aux recherches sur les poids mésopotamiens et égyptiens [13]. Pour ne prendre qu’un exemple, à Ougarit au Bronze récent, on rencontre des poids de petites dimensions en pierres fines, stéatite ou hématite, à côté de poids plus gros faits de galets travaillés, mais aussi des poids de bronze, dont certains sont des représentations d’animaux ou de têtes d’homme. Il y a aussi quelques poids en plomb et certains poids de pierre sont pourvus d’une tare de plomb destinée à les ajuster à l’étalon [14].
8 Plus près de la période qui nous concerne, les poids en bronze zoomorphes sont bien attestés à l’âge du Fer, et on en connaît un bel exemple au sanctuaire phénicien de Mizpe Yammim au Nord-Ouest du lac de Tibériade, sous la forme d’un bélier datable peut-être de la période perse [15]. Mais ce type semble avoir disparu à l’époque hellénistique [16]. De même, dans tout le Proche-Orient, nombreux sont les objets en forme de sphère aplatie ou de demi-sphère, ou bien de dé ou de pyramide tronquée, en bronze ou en pierre, de petites dimensions et pourvus ou non d’inscriptions. Dans le royaume de Juda, on connaît au VIIIe et au VIIe siècles, à côté d’autres types de poids, une série de petits objets en calcaire en forme de dôme resserré à la base (presque de bulbe) gravés de quelques signes qui indiquent des nombres et des unités pondérales. La discussion porte sur l’existence ou non, dans le royaume de Juda et dans les régions voisines, d’après les textes et les objets, d’un seul système pondéral ou de deux, « lourd » et « léger », voire de trois : « poids du roi » différent du « poids du pays » et même du « poids du temple » [17]. En conséquence, sont aussi discutées les possibilités de circulation des divers poids, l’adoption des étalons des pouvoirs étrangers et l’éventualité de la présence, sur le même objet, de deux ou plusieurs indications de masse différentes correspondant à des systèmes politiques ou métrologiques différents.
2. Caractères généraux des poids du Proche-Orient hellénistique et romain
9 Au sujet des poids du Proche-Orient hellénistique et romain, on ne dispose que d’une seule étude globale, un travail fondateur publié en 1948 par Henri Seyrig et malheureusement limité à 71 poids de cinq des cités de Syrie du Nord : Antioche, Séleucie de Piérie, Laodicée-sur-mer, Héraclée-sur-mer et Bérée [18]. Seyrig, bien qu’il se soit ensuite à plusieurs reprises occupé d’autres poids, n’a pas, malgré ses intentions, étendu aux cités de Phénicie le type de publication d’ensemble, sorte de pré-corpus, qu’il avait réalisée pour la Syrie du Nord [19]. Hors l’apport considérable de cet article, on dispose de deux séries de travaux : d’une part des catalogues de musées ou de collections mises en vente aux enchères, d’autre part des études de détail consacrées à des poids précis. Dans la première catégorie, les publications d’objets en nombre sont rares, mis à part les catalogues anciens des bronzes de la Bibliothèque nationale de France et du Louvre à Paris, ceux des poids des musées du couvent Sainte-Anne et du Studium Biblicum Franciscanum de Jérusalem [20] et ceux, bien illustrés, de ventes, à Tel Aviv et à Cologne, de collections privées israéliennes [21]. Mais les collections de plusieurs grands musées internationaux ou régionaux restent méconnues [22]. Dans la seconde catégorie, d’assez nombreux poids de cités de Palestine et de Phénicie ont été publiés naguère, entre autres par Baruch Lifshitz [23], et plus récemment, en particulier par Gérald Finkielsztejn et par Alla Kushnir-Stein, souvent en les regroupant en ensembles chronologiques ou géographiques. Marisa dans l’ancienne Idumée a l’avantage, exceptionnel pour le moment, d’offrir une série cohérente dans le temps et dans l’espace, en livrant trente-deux poids de la seule période hellénistique trouvés en un seul site et, pour beaucoup, en fouille [24].
10 Dans l’ensemble du Proche-Orient, tous les poids publiés sont des poids commerciaux et, par ailleurs, aucun ne semble être au sens strict un poids étalon, bien qu’on doive présumer l’existence de ce type d’objet dans de nombreuses cités [25].
2. 1. Matériaux et fabrication
11 Aux époques hellénistique et romaine, les poids que l’on peut considérer comme officiels sont métalliques, mais une mention particulière doit être faite des poids de pierre. Parmi les métaux, le plomb est très largement représenté et le bronze est rare, ce qui semble caractéristique de l’ensemble du monde grec. Tout se passe en effet comme si l’usage du bronze, très majoritaire dans les poids de la Grèce archaïque et classique, se raréfiait puis disparaissait partout à l’époque hellénistique pour laisser la place au plomb. Dans le Proche-Orient, le règne de ce métal humble se poursuit pendant le Haut-Empire, avant que les poids « de type byzantin » reviennent à l’usage exclusif du bronze, au IVe siècle p.C.
12 Le plomb présente de grands avantages pour fabriquer des objets métalliques qui ne sont pas destinés à être utilisés pendant de longues années. Il a un faible point de fusion (327,4° C) et présente une bonne résistance à la corrosion de l’air et de l’eau, bien qu’il résiste mal aux frottements et se torde facilement. Il est donc assez aisé de peser du métal déjà découpé en morceaux, de le fondre et de le verser dans des moules pour obtenir un poids de la masse voulue [26]. Au Proche-Orient comme dans le reste du monde antique [27], on a retrouvé quelques moules en pierre, dont le plus spectaculaire est une matrice qui vient de Sidon [28], où les lettres sont gravées dans le sens rétrograde, ce qui permettait de fabriquer directement le poids en coulant le métal dans le moule par un canal de coulée. Deux autres moules sont également des matrices, l’un probablement issu de Séleucie de Piérie [29] et un autre de Jérusalem [30]. Dits ouverts, tous ces moules offrent une surface de contact entre le métal fondu et l’atmosphère. Ils comportent l’image de l’avers du poids et paraissent suffisamment profonds pour qu’on puisse y couler le poids entier, mais l’emploi d’un second moule ou d’un tampon marqueur semble requis pour fabriquer les poids qui avaient un revers orné. En revanche, un moule de Jaffa [31] et deux moules en provenance de Byblos [32] sont gravés de textes grecs qui se lisent de gauche à droite ; ils n’ont pas pu servir directement à recevoir le métal fondu, ce qui aurait produit des poids illisibles. Peut-on envisager que, comme pour les objets de bronze, il aurait pu aussi exister pour certains poids de plomb des moules en terre ou en sable, ce qu’on nomme des moules temporaires, ouverts ou fermés, et que certains des moules en pierre aient servi dans le processus d’élaboration de ces moules temporaires, éventuellement à partir de la cire [33] ?
13 Le choix du plomb, joint aux habitudes de dater les objets, montre, me semble-t-il, que les poids n’étaient pas destinés à être durables et qu’il était prévu de les refondre. En conséquence, même si l’on ne peut envisager un renouvellement des poids à la fin de chaque exercice, semestriel ou annuel, de la charge des agoranomes, il fallait néanmoins que ces magistrats contrôlent périodiquement les poids en usage, retirent les exemplaires endommagés, rognés ou simplement anciens, et en remettent des nouveaux en circulation. Ainsi, les rares contremarques qu’on rencontre sur les poids du Proche-Orient témoignent probablement d’un processus de prolongation d’un poids ancien. La question de l’altération du plomb a été brillamment exposée par Henri Seyrig, qui rappelait que les masses des poids anciens pouvaient diminuer ou augmenter, du fait des nettoyages modernes et, j’ajouterai, des tentatives malheureuses de restauration, menés dans les musées, mais également du fait de l’oxydation et de la transformation du plomb en hydrocarbonate. Cependant, ces remarques ne permettent pas de considérer que les poids antiques se corrodaient rapidement, ni qu’ils se transformaient considérablement à l’époque de leur usage, ni non plus qu’ils étaient très imprécis. En revanche, elles relativisent la valeur des calculs modernes destinés à établir des étalons théoriques à partir du petit nombre de poids qui subsistent [34].
14 Le bronze, ou plus exactement un alliage où domine le cuivre, est très caractéristique de nombreux poids romains de l’époque républicaine ou impériale en Méditerranée occidentale, qui adoptent souvent une forme de tonnelet ou de sphère aplatie au-dessus et au-dessous [35]. Il offre plus de résistance et donc plus de durée que le plomb. Au Proche-Orient, aux époques qui nous concernent, on ne connaît, avant les poids « de type byzantin », que très peu d’exemples de son emploi, qui passent tous pour anciens. De rares bronzes en forme d’astragale constituent une petite série, dont trois portent de courtes inscriptions en grec et en phénicien et peuvent être attribués à Tyr [36]. Ils paraissent influencés par la tradition grecque [37]. Par ailleurs, en Syrie du Nord, on trouve quelques poids en bronze, avec les formes et le décor habituels à Antioche et à Séleucie ; Seyrig les considérait comme anciens, généralement du IIIe siècle. J’y ai ajouté une petite série, où les motifs animaliers des deux cités correspondaient entre eux, qui m’a semblé plus récente [38].
15 Alors que nombreux poids de l’Orient ancien étaient taillés et polis dans la pierre et utilisaient particulièrement des roches dures, on ne rencontre qu’un petit nombre de poids en pierre dans la Méditerranée orientale hellénisée, sans qu’on puisse savoir s’ils sont officiels, car bien peu sont marqués. Au Proche-Orient, on connaît à Jérusalem, au Ier siècle p.C., une étonnante série de poids de pierre, en forme de plaquettes carrées et circulaires ou de courts cylindres [39]. Ils peuvent être anépigraphes ou porter parfois des lettres grecques qui indiquent leur date. Plusieurs d’entre eux ont paru nécessiter l’usage d’une ère hasmonéenne inconnue par ailleurs. Toutefois, l’un de ces poids de pierre, mine de 1233 g inscrite ἀγορ (αία) μνᾶ, est daté de la 32e année régnale d’Hérode (le Grand) expressément nommé. Plusieurs autres poids appartiennent à la 5e année régnale – la seule représentée dans son cas – d’un roi parfois anonyme et d’autres fois nommé Agrippa (Ier) ; ils mentionnent un anthroponyme au génitif, Ἀθάμα, « d’Athamas », sans indiquer la fonction du personnage, qui ne peut pas être un agoranome puisque Jérusalem n’est pas une polis de type grec. Son rôle exact (magistrat ? fonctionnaire ? propriétaire de poids privés ?) nous échappe. Entre l’apparence des poids judéens de l’âge du Fer et celle de ces poids en pierre de Jérusalem, on serait tenté de voir des similitudes qui témoigneraient de la reprise volontaire d’une tradition ancienne. Quoi qu’il en soit, ce petit ensemble représente un cas isolé. Par ailleurs, à l’époque protobyzantine, quelques poids de pierre inscrits, blocs taillés plus ou moins grossièrement et souvent lourds, semblent les poids privés d’institutions religieuses, église, monastère ou synagogue [40], usage qui ne se limite pas au Proche-Orient.
2. 2. Forme
16 Le poids proche-oriental habituel d’époque hellénistique est en métal, de forme carrée ou plus rarement circulaire [41]. Il ressemble à une plaquette peu épaisse, avec un avers qui reçoit des inscriptions et représentations en très léger relief dans un cadre également en relief (fig. 1). Ce dernier sert de bordure plus ou moins moulurée et plus ou moins biseautée vers l’intérieur et l’extérieur. Le revers, plus sobre, n’a pas de cadre. Cette apparence relève de ce que Peter Weiss a décrit comme « le style nouveau hellénistique », qu’il reconnaît sur une bonne partie des poids du monde grec d’Asie Mineure et de mer Noire [42]. À partir du Ier siècle a.C., beaucoup de formes nouvelles se répandent, comme le triangle, fréquent à Laodicée, le losange, l’hexagone, etc. Les poids d’époque romaine restent des plaquettes, mais les cités cherchent à se différencier en leur donnant des caractères facilement reconnaissables. Les poids anthropomorphes de Raphia illustrent cette volonté.
17 On trouve parfois un dispositif de préhension, un appendice en forme de queue d’aronde ou de poignée pleine, semi-circulaire ou quadrangulaire. Seyrig nomme « tenon » cette portion de métal qui est le résultat de l’opération de coulée dans un canal et dont il observe les traces sur de nombreux objets, en haut et parfois aussi en bas. À ses yeux, le fabricant a la possibilité d’ajuster le poids à la masse voulue, en limant plus ou moins le ou les deux tenons qui dépassent, mais cet avantage se double d’un inconvénient puisque l’utilisateur peut lui aussi jouer sur la masse du poids en rognant discrètement les tenons [43]. Ce raisonnement, que Seyrig ne semble avoir avancé qu’avec précaution, est discutable. En effet, à l’époque romaine, le dispositif de préhension peut également être un anneau ou une poignée annulaire, dits parfois anses ou bélières et difficiles à rogner discrètement. On a l’impression que la disparition des tenons et bélières manquants résulte plutôt de cassures involontaires et que l’exactitude des poids en plomb était obtenue par la mesure précise du métal utilisé. En tout cas, ces diverses poignées sont absentes de nombreux poids hellénistiques et, en Palestine, Alla Kushnir-Stein les voit apparaître à partir de 141/140 pour ne se généraliser qu’à l’époque romaine [44].
Double mine hellénistique de Séleucie de Piérie, avers et revers
Double mine hellénistique de Séleucie de Piérie, avers et revers
18 Henri Seyrig avait décrit l’évolution formelle des poids nord-syriens, en montrant que des poids anciens pouvaient avoir un revers lisse, mais que le revers losangé (dit aussi à croisillons ou quadrillé) destiné à lutter contre le rognage des poids était la norme jusqu’au début de notre ère où il disparaît. Des motifs supplémentaires divers, ancre, dauphin, monogramme, ornent parfois le revers, mais, sur les poids les plus récents, le revers est lisse avec ou sans motif, monogramme, rares lettres d’abréviations, palme, balance, etc. On peut étendre ces remarques aux poids hellénistiques de Palestine, où l’on trouve également à l’occasion un décor qui évoque l’Union Jack. Il est très rare que le revers soit inscrit.
19 Un poids hellénistique de Béryte, découvert en fouille à Beyrouth, est original dans la mesure où il ne semble pas appartenir au « style nouveau hellénistique ». En effet, de format carré, relativement épais, avec un revers lisse, il est orné à l’avers d’un trident en fort relief qui n’est pas entouré d’un cadre. Bien qu’en plomb, il s’apparente aux poids grecs d’époque classique, ceux d’Athènes ou d’Olympie [45]. Nous avons également dit ci-dessus l’originalité des quelques astragales de bronze de Tyr. À l’époque romaine, quelques poids tendent à s’éloigner des formules traditionnelles, comme à Ascalon où un cercle en fort relief occupe l’avers.
Poids de Gabala
Poids de Gabala
20 De multiples poids de petites dimensions, difficiles à dater, à différencier les uns des autres et à attribuer à des cités précises, sont présents dans les collections [46]. Fréquemment carrés, parfois munis d’un tenon ou d’une bélière, ils reproduisent en plus petit les poids du type moyen courant, mais n’ont souvent guère d’autre signe distinctif qu’une lettre ou des traits incisés à valeur de chiffres, qui expriment soit des drachmes soit des onces. La découverte de certains de ces poids en fouille, par exemple à Jeblé-Gabala [47] (fig. 2), montre qu’ils complètent les séries de moyens de pesée locaux, aux côtés des unités plus lourdes et plus faciles à identifier par leur décor.
2. 3. Emblématique et formulaires
21 En récapitulant les indications que portent les poids hellénistiques (nom de la cité, date, mention de la fonction d’agoranome, nom d’un ou de deux agoranomes, valeur pondérale, emblème), Gérald Finkielsztejn montre que, la plupart du temps, une ou plusieurs de ces indications manquent et que l’on peut établir des typologies régionales qui en rendent compte [48]. Habituellement, le nom de la cité ne figure pas sur ses poids, hormis sur ceux de la Syrie du Nord, où il est fréquent sans être constant ; à Laodicée en particulier on l’omet souvent. Le nom des cités est indiqué par leur ethnique au génitif pluriel [49]. Parfois également, à Antioche et Séleucie, mais aussi à Gabala, l’adjectif ktétique précède le nom de l’unité pondérale, par exemple Σελεύκειον δίμνουν.
22 Les images et signes qui ornent l’avers et parfois aussi le revers des poids servent donc principalement à identifier les cités en représentant leurs emblèmes. On rencontre ainsi la Tychè poliade (à Bérée, Sidon, Ascalon). Les symboles séleucides, ancre, cheval, éléphant, jeune taureau, sont adoptés par les cités de Syrie du Nord, mais tous disparaissent à l’époque romaine. L’ancre semble avoir une diffusion plus vaste, reprise par Hérode et par certaines cités maritimes. Parfois, c’est l’agoranomie elle-même qui est évoquée, en figurant Hermès, sous forme de terme (Antioche), en homme jeune (Laodicée), ou symbolisé par un caducée (Antioche, Byblos, Tyr). Les balances et les cornes d’abondance, simples ou doubles, renvoient elles aussi à la fonction d’agoranome. Les emblèmes marins des villes portuaires, dauphin et proue ou navire entier (Séleucie, Béryte, Tyr), sont banals, mais les emblèmes spécifiques de cités, massue d’Héraclès à Tyr, basileion d’Isis à Byblos, épi de blé de Scythopolis, trident de Poséidon de Beyrouth, mim de Marnas et figure de Iô à Gaza, hure de sanglier à Laodicée, Poséidon d’Héraclée, mettent en images les cultes et les mythes des cités. Le palmier « phénicien » de Tyr et le bouclier macédonien de Marisa expriment une revendication identitaire claire et certains signes sur le revers des poids comme celui « de Tanit » à Tyr et le mim à Gaza fonctionnent comme de véritables logos. Mais l’absence de symbole d’Héraclès à Héraclée ou de représentation de la Tychè sur les poids d’Antioche, alors qu’ils se trouvent sur des monnaies, montre que chacun de ces différents supports du discours civique a son autonomie.
23 On pourrait aussi se demander si, comme on le voit par exemple à Athènes, le choix des emblèmes n’a pas un rapport avec la masse des objets sur lesquels il se trouvent, pour signifier de manière visuelle telle ou telle subdivision de l’unité. Mais on ne dispose de la documentation suffisante qu’à Tyr, avec des séries à la massue, au palmier ou au navire, qui demanderaient des études approfondies. À Antioche et Séleucie, on peut établir des liens entre, par exemple, la représentation d’un éléphant et un poids de grandes dimensions du type de la mine et de la double mine, mais, faute de documents en nombre suffisant, on ne peut guère progresser dans l’étude chronologique de ce système de graduation des poids.
24 Le seul magistrat nommé sur les poids du Proche-Orient hellénistique et romain est l’agoranome ou les deux agoranomes d’une cité, même quand la fonction n’est pas précisée. Les différents formulaires ont été étudiés récemment et il n’est pas nécessaire d’y revenir [50]. On soulignera simplement l’apport onomastique considérable des poids pour l’époque hellénistique, mal documentée par ailleurs [51], et pour des cités méconnues, même à l’époque romaine, comme Raphia [52].
25 Les poids des deux cités phéniciennes septentrionales d’Arados et de Marathos, qui appartiennent au royaume séleucide dès ses premières années, présentent une grande originalité, mais ils se rattachent au style général des plaquettes de l’époque hellénistique et semblent disparaître vers la fin de cette période. En plomb, carrés ou en forme de triangle orienté vers le bas, munis souvent d’un tenon, ils ont un revers lisse, mais leur avers entouré la plupart du temps par un cadre simple porte des inscriptions exclusivement en phénicien, sans décor. En suivant Pierre Bordreuil, on y reconnaît le monogramme de la cité et une indication pondérale, avec parfois un « signe de Tanit [53] ». Il n’y a ni date ni nom ou fonction de magistrat. Le particularisme et en même temps l’insertion de ces deux cités dans le monde hellénisé sont parfaitement illustrés par ces objets [54].
3. Les poids « royaux »
26 Deux catégories d’inscriptions nomment des rois, celles où le poids est désigné comme celui du roi et celles où le nom royal n’apparaît que comme le moyen de dater officiellement l’objet. Dans le premier cas on range les poids séleucides et dans le second la plupart des poids hérodiens.
3. 1. Poids séleucides
27 Au Proche-Orient, où pas plus qu’en Égypte on ne connaît de poids royaux lagides, quelques rares poids, dont certains ont été étudiés jadis par Michel Rostovtzeff et plus récemment par Peter Weiss et Kay Ehling [55], sont inscrits au nom de rois séleucides. Une mine en plomb d’Antiochos IV Épiphane (175-164) ornée d’une Nikè ailée marchant à gauche, tendant une couronne de la main droite et portant une palme sur le bras gauche, entre deux étoiles à six branches, n’a pour toute légende que la titulature royale, sans nom d’agoranome : Βασιλέως | Ἀντιόχου θεοῦ | Ἐπιφανοῦς | μνᾶ [56]. L’absence de mention de la cité émettrice et du magistrat responsable, s’ajoutant au caractère exceptionnel de la représentation de la Victoire, indiquerait, selon Weiss et Ehling, que le poids a été fait par le roi à l’occasion des fêtes de Daphné de 166 a.C. pour célébrer ses succès dans la sixième « guerre de Syrie ». Un autre poids séleucide, curieusement assez méconnu, nommant Démétrios Ier Sôter (162-150) et conservé aujourd’hui en Hongrie, a des caractéristiques proches [57]. Orné d’une corne d’abondance, il est inscrit : Βασιλέως | Δημητρίου | Σωτῆρος | δίμν (ο) υν. Cependant, un monogramme pourrait y représenter le nom d’un agoranome. Un texte voisin se trouve sur un poids du même roi qui figure Poséidon nu, le pied sur un rocher, tenant un trident : Β[α]σιλέ[ω]ς | Δημητρίου | Σωτῆρος | ἡμίμνουν [58].
28 Il faut signaler enfin un poids rectangulaire inédit, conservé au Musée de Beyrouth, où une grande ancre orne l’essentiel de la surface de l’avers : Βασιλέως | Δ[ημη]τρίου, | γν̣ρʹ, | τέταρτον. C’est le premier exemplaire expressément daté connu dans la série séleucide, en 160/159 avant J.-C (153 sél.), et le plus ancien de la série royale à l’ancre. Par la suite, deux exemplaires d’un même poids où une ancre est représentée, l’un conservé (jadis) au Musée de Beyrouth, l’autre dans celui d’Antioche, reprennent pour le roi Antiochos VIII Philométôr dit Grypos (121-97) le formulaire sans date, Βασιλέως | Ἀντιόχου | Φιλομήτο|ρος, μνᾶ [59]. Weiss et Ehling ont ajouté à cette liste un poids à l’ancre inscrit sur ses deux faces : Βασιλέως | Σελεύκου | Ἐπιφανοῦς | Νικάτορος, et Ἔτους η̣ι̣σʹ, | ἀγορανομοῦντος | Δημητρίου, | μνᾶ [60]. Cette mine de Séleucos VI Épiphane Nicatôr, qui daterait de 95/94 a.C. (218 sél.), précède de peu chronologiquement le dernier objet de la série séleucide, également un poids à l’ancre inscrit sur ses deux faces, mais daté de 93/92 a.C. (220 sél.), sous Antiochos X Eusébès Philopatôr : [Βασ]ι[λέ] ω[ς] | Ἀντιόχου | Εὐσεβοῦς | Φιλοπάτορος, et Ἔτους κσʹ, | ἀγορανομοῦντος | Διονυσ[ί]ου, | μνᾶ [61].
29 Au total sept types de poids séleucides représentés par huit exemplaires [62], tous en plomb semble-t-il, se rencontrent entre 166 (environ) et 92 a.C. Si l’on met de côté le cas du monogramme peu clair du poids à la corne d’abondance de Démétrios Ier Sôter, aucun magistrat n’est mentionné avant Séleucos VI Épiphane. Par ailleurs, il n’y a nulle part l’indication du nom d’une cité. Certes, les représentations figurées et les symboles placés sur les poids suffisent communément à indiquer la cité responsable de leur émission. Mais, dans le cas présent, la mine d’Antiochos IV à la Victoire et le poids de Démétrios Ier au Poséidon ne paraissent renvoyer qu’à une emblématique royale individuelle. Cependant, en ce qui concerne ce dernier poids, l’ancre signalée « to the left, in the field » par Rostovtzeff [63], d’après une description de Seyrig, est vraisemblablement d’origine, puisqu’il ne semble pas s’agir d’une contremarque. Quoi qu’il en soit, cet emblème a un double caractère : dynastique séleucide et civique antiochéen ou même séleucéen. La corne d’abondance est, quant à elle, un symbole de richesse suffisamment banal pour pouvoir figurer sur n’importe quel type de poids. Elle se rencontre, par exemple, sur un poids civique d’Antioche [64], mais on la retrouve aussi, sous la forme de la corne unique incurvée en diagonale montant vers la droite, sur des poids de Séleucie de Piérie [65]. Cependant, sa présence sur la double mine de Démétrios Ier est significative, puisque, seule ou portée par la Tyché royale, elle constitue l’emblème le plus fréquent de ce roi, très présent dans son monnayage.
30 L’ancre qui, à partir du règne de Démétrios Ier, occupe la place centrale sur presque tous les poids que nous venons de signaler, est un emblème proprement dynastique et séleucide, mais qui pourrait avoir lui aussi un caractère antiochéen, ou même séleucéen, puisqu’il figure assez souvent sur des poids civiques d’Antioche et également de Séleucie [66]. Les deux cités semblent également avides d’afficher leur loyalisme envers les Séleucides, ou du moins leur attachement envers leurs fondateurs macédoniens. Quelques poids civiques d’Antioche antérieurs aux poids royaux, dont un quart de mine daté de 213/212 a.C. [67] et une mine datée de 194/193 [68] (fig. 3), offrent cependant les parallèles les plus ressemblants à ces poids séleucides à l’ancre. Il est difficile en général de faire la différence entre l’emblématique de la dynastie, celle de la capitale et celle de sa ville-sœur et l’on pourrait considérer, avec Weiss et Ehling, que les poids royaux à l’ancre sont tous civiques, antiochéens à leurs yeux, même ceux où ne figure pas de nom d’agoranome. Les provenances de ces différents objets auraient permis de renforcer cette séduisante hypothèse, si elles étaient moins incertaines, puisqu’on ne connaît guère que d’une part celle du poids de Démétrios Ier au Poséidon, qui est dit « trouvé à Antioche [69] », et d’autre part celle de l’exemplaire conservé au musée d’Antioche du poids d’Antiochos VIII, « provenant de Qoṣeir (= Kurye) [70] ».
Mine hellénistique d’Antioche, avers
Mine hellénistique d’Antioche, avers
31 Le formulaire de tous les poids séleucides présente un point commun : le nom du roi, au génitif, détermine la mention de l’unité pondérale, au nominatif. Il s’agit ainsi de la mine, double mine, demi-mine ou du quart de mine du roi untel, avec ou sans la date et la mention d’un agoranome, ce dernier étant nécessairement un magistrat d’une cité, puisqu’il ne peut pas être question de fonction royale. Il est clair que les deux seuls poids royaux qui nomment des agoranomes sont des poids à l’usage d’une cité et que cette cité est Antioche. Comme le pensent Weiss et Ehling, ce raisonnement peut s’étendre aux poids royaux séleucides sans nom d’agoranome, qui seraient également antiochéens.
32 Reste à comprendre le rapport chronologique entre ces poids royaux et d’autres poids qui affichent clairement qu’ils sont antiochéens. En effet, mis à part le fait que Seyrig considère que les poids sans date d’Antioche et de Séleucie sont les plus anciens, on connaît à Antioche plusieurs poids anciens datés. L’un, poids à l’ancre dont il a été question ci-dessus [71], est inscrit en haut et en bas, Ἀντιόχεια | μνᾶ, et contient sur les lignes intermédiaires le nom de l’agoranome ainsi que la date, θιρʹ, soit 119 sél., 194/193 a.C. Un « quart d’Antioche », une autre « mine d’Antioche », deux poids marqués « quart d’Antioche » et une « demi-mine d’Antioche » sont datés respectivement de 213/212 a.C., 212/211 (ou de 183-182 ?), de 194/193, de 167/166 et de 166/165, mais ce sont les derniers connus de ce type avant la conquête romaine. Alors que les poids royaux connus s’échelonnent de 166 (environ) à 92 a.C., les poids antiochéens civiques datés disparaissent de notre documentation entre 166/165 et les lendemains de la conquête de la Syrie par Pompée [72]. Pour ce qui concerne Séleucie, les poids datés connus qui portent le nom de la cité sont émis entre 187/186 et 151/150 a.C. [73] et eux aussi disparaissent, jusqu’en 23/22 [74] ; on doit noter que la cité a acquis son autonomie d’Antiochos VIII dès 109 a.C., mais aucun poids n’est connu entre cette date et 23/22. À Laodicée-sur-mer, autre cité de la Tétrapole séleucide, on ne constate pas ce vide entre 165 et les années soixante du Ier siècle a.C., puisque on connaît des poids civiques datés de 145/144 et de 106/105 a.C., antérieurs à l’autonomie de la cité, qui ne date que de 81/80, et qui a été reconnue par Pompée vers 64 [75].
33 Ce remplacement sur les poids, à Antioche au cours du règne d’Antiochos IV et peut-être un peu plus tard à Séleucie, de l’expression de l’autorité de la polis par celle du roi – cela jusqu’à l’époque de la conquête romaine – est une hypothèse encore fragile. On ne peut l’avancer qu’avec prudence, à cause du nombre restreint des objets datés et du fait de l’usage successif de plusieurs ères différentes [76] (séleucide, pompéienne, césarienne) par la cité, ce qui rend les calculs hasardeux. Ce serait un élément intéressant dans l’étude du rapport entre les Séleucides et les deux grandes villes de la Tétrapole syrienne, souvent conflictuel pour des raisons de pouvoir, mais aussi de fiscalité. On touche de près la question de l’usage des poids, de l’obligation faite aux commerçants de se procurer et d’utiliser les poids officiels – ce qui devait alimenter les caisses des responsables de leur émission, à tous les niveaux – et de l’emploi exclusif de ces poids officiels par les différents services de taxation de la circulation et de la vente des marchandises, donc des douanes et marchés. Par ailleurs, il est possible que la conquête romaine ne soit pas la véritable cause du changement, mais qu’il soit advenu plus tôt, bien que notre ignorance des poids de la première moitié du Ier siècle ne permette aucune certitude. En effet, à Antioche, le monnayage royal de bronze s’achève en 92/91, sous le règne d’Antiochos X, remplacé par un monnayage civique au nom des « Antiochéens de la métropole » [77]. Ce pourrait être la véritable ligne de fracture.
34 Du fait de leur chronologie, il serait curieux que poids royaux et poids civiques servent à peser des produits différents ou à constituer des systèmes basés sur des étalons différents [78]. Cependant, les masses des quatre poids d’Antiochos IV et Démétrios Ier conviendraient à une mine d’environ 516 à 537 g, tandis que les poids de leurs successeurs supposeraient une mine variant entre 615 et 674 g. Dans les deux cas ce n’est pas très éloigné des unités calculées par Seyrig pour Antioche et Séleucie aux IIIe et IIe siècles a.C. : entre 500 et 600 g. En matière de métrologie on restera cependant prudent, pour les raisons exposées ci-dessus. Quant à l’hypothèse d’associer l’iconographie des poids séleucides à des fêtes célébrant tel ou tel haut fait des rois [79], un peu à la manière d’une émission monétaire commémorative, elle ne me semble pas nécessaire pour expliquer les particularités de ces objets.
3. 2. Autres poids « royaux »
35 Les quelques autres souverains qui apparaissent sur des poids sont tous hérodiens et leurs différentes manières de traiter les villes se reflètent dans leurs formulaires. Un poids trouvé en fouille à Azotos, porte l’inscription : Βα̣σ̣ιλε[ύ]ο̣|ντ[ο]ς̣ Ἡρ̣ώ̣|δου Εὐ̣σ̣ε̣|βοῦς καὶ Φ̣|ιλοκαίσ (αρος). Dans ce cas, pour le moment unique, il ne s’agit pas de formule de datation, mais d’affirmation d’autorité d’Hérode le Grand, sans mention d’agoranome, à la manière de certains poids séleucides. La représentation d’une ancre au revers, symbole présent sur les monnaies du roi, renforce cette comparaison et semble montrer qu’Azotos, si ce poids est bien le sien, est dépourvue de toute autonomie [80].
36 En revanche, à Jérusalem, c’est dans leur formule de datation que les poids de pierre d’Hérode le Grand et d’Agrippa Ier évoqués ci-dessus donnent le titre et parfois le nom du roi. Il s’agit, dans cette partie du royaume où n’existe pas d’ère propre et pas de polis, de dater par les années régnales du souverain. Plus tard, sous Agrippa, le contrôle (peut-être) des poids est exercé par un responsable précis, Athamas, mentionné sur plusieurs exemplaires. Un cas proche mais différent, puisqu’il s’agit d’une polis, est celui de Césarée Maritime, où les noms de deux agoranomes figurent sur un poids qui est daté par une année régnale du roi Agrippa Ier [81]. De même, deux autres poids civiques, de Tibériade semble-t-il, comportent également une année régnale, d’Agrippa II en l’occurence, et la mention d’agoranomes [82]. On peut ajouter à cet ensemble un poids qui viendrait de Tibériade, qui nomme un agoranome et dont la formule de datation, Ἐπὶ Ἡρώδου | τετράρχου | L δλʹ, est originale [83]. Elle exprime en effet l’autorité du prince, « Sous Hérode (Antipas) le tétrarque », en même temps que la date par les années régnales (29/30 p.C.), mais elle n’est qu’une variante d’une formule établie. En revanche, il serait beaucoup plus étonnant de rencontrer le nom d’un roi au nominatif et sans que son titre soit mentionné : on doit donc récuser l’idée que le Malchos dont le nom figure de cette manière sur un poids, par ailleurs d’origine imprécise [84], soit le roi nabatéen Malichos II.
37 Dans le Proche-Orient d’époque romaine, les mentions d’empereurs sur des poids ne se rencontrent qu’en Palestine. Comme dans le cas de la plupart des poids hérodiens, elles sont liées au système de datation et fournissent une date indiquée par l’année régnale, tout en nommant les agoranomes de la cité. Certaines cités, comme Sepphoris, Césarée et Joppé, maintiennent assez longtemps cet usage, faute d’ère propre, mais à Gaza, qui utilise habituellement son ère pompéienne, un poids est daté de la douzième année de Claude, témoignage éventuel du changement de statut de la cité [85].
38 On peut ranger dans la catégorie royale les deux types de poids inscrits en hébreu que Simon Bar Kokhba, chef de la révolte juive contre Hadrien et Rome, a produits et dont on connaît six ou sept exemplaires en tout. Certains, sans décor ou avec une simple palme au revers, portent une écriture dite paléo-hébraïque et ne nomment que « Shimon ben Kosba, prince d’Israël ». Robert Deutsch a montré que d’autres, plus ornés, où le texte hébreu en écriture « hébreu carré » est plus long, sont très inspirés de la forme et du décor d’un poids d’une cité qui pourrait être Joppé [86]. Outre l’apparence visuelle de ce poids, son formulaire, qui comprend en grec l’année régnale d’Hadrien et le nom d’un agoranome, a été imité par Bar Kokhba et, si la mention du magistrat civique a été supprimée, elle a été remplacée par celle d’un administrateur : « Shimon ben Kosba, prince d’Israël, et son administrateur (parnas), untel ». En tout cas, le nom du chef rebelle ne sert pas à dater l’objet, comme le ferait celui de l’empereur, mais à dire qui exerce le pouvoir suprême.
4. Les poids des cités
4. 1. Circulation des poids
39 La limite entre les territoires séleucides et lagide correspond approximativement à la frontière nord du Liban actuel. En dépit de la brièveté de la domination ptolémaïque, puisque c’est autour de 200 a.C. qu’Antiochos III s’empare durablement de la partie sud de la Syrie dite « Cœlé-Syrie et Phénicie », la différence entre les régions du Nord et celles du Sud met longtemps à s’effacer dans la « grande » Syrie séleucide puis romaine. Rappelons qu’en matière monétaire les ateliers royaux et les cités des anciennes possessions lagides ont continué à frapper monnaie selon l’étalon phénico-lagide, tandis que la Syrie que nous dirons du Nord a conservé l’étalon attique de la dynastie séleucide. Seule Arados et certaines des cités de sa Pérée, qui appartenaient au royaume séleucide tout en bénéficiant d’une certaine autonomie, se servaient d’un étalon particulier issu de la darique perse. Dans les anciennes possessions lagides, l’usage de faire précéder la date par le signe L pour ἔτους était général. Il se prolonge jusqu’à l’époque romaine avant de disparaître, entre le Ier et le IIIe siècle selon les cités [87]. En revanche, ce signe ne se rencontre jamais dans les régions septentrionales séleucides où les chiffres de l’année peuvent figurer seuls ou être précédés par ἔτους.
40 Un autre trait de différenciation géographique concerne l’attitude envers les cités. Alors que les Lagides, qui préféraient mettre en place de simples implantations militaires, ne fondèrent pas ou très peu de cités grecques en Syrie, les Séleucides en installèrent bon nombre, y compris dans les zones conquises à l’extrémité du IIIe siècle. On ne s’étonnera donc pas de ne rencontrer des institutions civiques dans la Syrie du Sud ptolémaïque du IIIe siècle que là où existaient des traditions civiques antérieures à la venue des Grecs : dans les grandes cités phéniciennes de la côte. Mais, pour le moment, aucune cité de cette région, et même pas Tyr, ne semble avoir émis de poids officiel avant la conquête séleucide. Ainsi, les poids civiques n’apparaissent en Syrie du Sud qu’avec l’essor de la polis grecque, au IIe et Ier siècle.
41 La question de la provenance des poids est étroitement liée à celle de leur circulation. On ne fera pas ici le long catalogue des poids dont l’origine proclamée est fausse, en dépit des affirmations de leurs propriétaires ou des marchands [88]. Cela ne doit pas conduire à considérer que les poids circulaient beaucoup dans l’Antiquité. Bien au contraire, les rares découvertes de poids en fouille, par des archéologues professionnels et dans des conditions de travail ordinaires, apportent des informations capitales, toutes convergentes. En Syrie, à Ἁmrit-Marathos d’une part, à Jeblé-Gabala d’autre part, les poids issus des fouilles archéologiques sont bien ceux de Marathos et de Gabala [89]. Ailleurs, il est certain que tous les poids trouvés par Maurice Dunand en fouille à Byblos appartiennent à cette cité [90], et l’exemple de Marisa en Idumée confirme cette règle. Récemment, les fouilles de Beyrouth ont livré quelques poids civiques, tous produits par la cité de Béryte [91]. On doit en conclure que, même dans les sites portuaires où l’on s’attendrait à rencontrer des poids venus de cités lointaines ou même voisines, ce phénomène ne s’observe pas et que les poids ne circulent pas d’une cité à l’autre, du moins dans l’Antiquité, contrairement à une idée reçue que j’avais moi-même acceptée autrefois.
42 J’avais attribué jadis à Gaza un poids trouvé dans les fouilles de Clédat, à Sheikh Zuweid dans le Nord du Sinaï, mais Alla Kushnir-Stein a bien montré que c’était une erreur et que cet objet appartenait à une série produite par Raphia, cité voisine de laquelle devait dépendre le site [92]. Sur le territoire d’une cité, on ne trouve que les poids de celle-ci, comme le montrent les deux exemplaires des poids de Tyr issus des travaux de Maurice Dunand à Oumm el-Ἁmed, dans la chôra de la ville phénicienne [93]. Cependant, cette règle concède quelques rares exceptions. L’une d’entre elles pourrait concerner les poids hellénistiques de Tyr, dont Wolff et Finkielsztejn ont publié un exemplaire découvert dans la fouille de Tel Gezer, l’ancienne Gazara, non loin du port de Iamnia [94]. Deux autres poids de Tyr ont été retrouvés en fouille, à Magdala sur le lac de Tibériade et à Dora [95]. Ils pourraient témoigner de l’étendue, à un moment donné de l’époque hellénistique, du réseau commercial ou de la domination tyrienne, à moins qu’il ne s’agisse de l’adoption par d’autres cités de la région de certains usages ou de certaines institutions de Tyr. On se montrera plus réservé sur l’origine, ancienne ou moderne, de la présence en mer d’un poids d’Ascalon retrouvé dans une fouille sous-marine au large de Césarée [96].
4. 2. Géographie
43 Je ne ferai pas ici une mise à jour systématique de la bibliographie concernant chaque cité, mais je me contenterai de souligner les aspects principaux de leurs émissions de poids. Par commodité, le Proche-Orient sera partagé en trois portions : la Syrie du Nord, c’est-à-dire la Syrie séleucide du IIe siècle, la Phénicie et la Judée-Palestine, c’est-à-dire les deux parties, nord et sud, de la Syrie lagide distinguées ici selon les frontières administratives de l’époque romaine [97].
44 Syrie du Nord. Si, au cœur de l’ancien royaume séleucide, trois des cités de la Tétrapole, Antioche, Séleucie de Piérie et Laodicée ont émis des poids dès l’époque hellénistique ancienne et jusque sous l’Empire, on ne connaît, curieusement, pas de poids d’Apamée. La cité d’Héraclée-sur-mer, actuelle Ras Ibn Hani, a livré seulement quatre poids hellénistiques, dont l’un trouvé en fouille [98], tous ornés d’emblèmes marins, mais sans qu’on y voie des images d’Héraclès ou de ses attributs. De Bérée ne provient qu’un seul poids, de quatre livres, qui pourrait appartenir au Ier siècle p.C. [99] ; enfin, on connaît depuis peu quelques poids de Gabala d’époque romaine [100]. Les poids les plus abondants sont ceux d’Antioche, de Séleucie et surtout de Laodicée. Leur nombre s’est accru [101] depuis le principal article de Seyrig, sans que son système de classement en soit modifié.
Demi-mine d’Antioche trouvée à Tell Deinit, avers
Demi-mine d’Antioche trouvée à Tell Deinit, avers
45 Aux séries établies des poids d’Antioche, je rajoute deux ensembles hellénistiques. Il s’agit, d’une part, du poids circulaire de Zénobios, orné à l’avers d’un terme hermaïque d’allure dionysiaque et de deux cornes d’abondance, dont j’ai dit ci-dessus qu’il avait suscité des faux [102], et, d’autre part de quelques poids également ornés d’une double corne d’abondance – à bien distinguer de celle de Byblos – et de monogrammes, dont un exemplaire a été trouvé en fouille à Tell Deinit en Antiochène [103] (fig. 4). Arados et Marathos présentent un cas particulier, puisque leurs poids, qui disparaissent à la fin de l’époque hellénistique, sont inscrits en phénicien et ont un formulaire très réduit [104].
46 Phénicie (centre et Sud). Des poids hellénistiques ornés à l’avers de deux bonnets de Dioscures sont connus en très petit nombre. Sans provenance précise, leurs emblèmes les ont fait attribuer à Tripolis [105]. Puisque les Dioscures sont autant figurés sur les monnaies de Ptolémaïs que sur celles de Tripolis, on laissera cette attribution en suspens, faute d’arguments décisifs. Byblos a livré une petite série de poids ornés du basileion d’Isis, avec presque constamment une double corne d’abondance, assez différente de celle des poids que j’attribue à Antioche. Si certains de ces objets, dépourvus de datation, appartiendraient à l’époque hellénistique (finale ?), un autre, qui porte une date, a été attribué au IIe siècle p.C., en utilisant une ère d’Actium ou, moins probablement, de Pompée [106].
47 Béryte a émis des poids hellénistiques dont on connaît six exemplaires datés entre 179/178 et 85/84 a.C., caractérisés par des emblèmes marins : le trident de Poséidon, son dieu principal, souvent associé à des dauphins [107] (fig. 5). Exceptionnellement, le trident peut être remplacé par l’ancre séleucide, ce qui ressemble à certains emblèmes de Séleucie. On a expliqué à tort le mu grec suivi d’un signe, qui figure sur deux ou trois d’entre eux, comme l’indication d’un mois et d’un chiffre, μ (ηνὸς) (.) , alors qu’il s’agit de marques de la subdivision (moitié et quart) d’une mine, μ (νᾶ), qu’on peut évaluer à un peu plus de 500 g. La colonie romaine de Béryte, à partir de l’époque augustéenne, utilise des poids d’un style nouveau très particulier qui tranche sur celui de la période hellénistique sans adopter les formes des poids romains d’Occident [108]. Il s’agit de disques de plomb, dont on possède quatre exemplaires et dont l’étalon, faute de pesée précise, reste inconnu, mais semble différent de la livre romaine. L’avers seul est décoré, entouré d’un cadre épais, avec la représentation du fondateur traçant le sillon inaugural en poussant une charrue tirée par deux bovins. Les inscriptions, en latin, nomment la colonie et l’unité, P(ondus), suivie d’un nombre.
Demi-mine hellénistique de Béryte, avers
Demi-mine hellénistique de Béryte, avers
Poids de Tyr, revers
Poids de Tyr, revers
48 Sidon a livré un moule en pierre, de 53/54 p.C. – retrouvé en fouille, et destiné à un poids orné d’une Tychè – mais aucun poids de la cité [109]. Il est probable que cette lacune n’est due qu’à notre ignorance et qu’on identifiera à l’avenir les émissions sidoniennes. En revanche, les poids de Tyr sont particulièrement nombreux aux périodes qui nous concernent, dispersés dans les collections du monde entier [110]. Hormis le cas exceptionnel des poids en forme d’astragale, ils appartiennent tous au type commun des poids plaquettes de l’Orient hellénisé et ne sont pas antérieurs à la conquête séleucide de la Phénicie. On peut suivre leur évolution pendant plusieurs siècles, jusqu’à la fin du VIe siècle p.C. Ils sont caractérisés par la présence constante, au revers, du signe dit « de Tanit », qui symbolise ici la cité (fig. 6-7), en dépit du fait que cet emblème n’apparaît pas sur les monnaies tyriennes [111]. La massue d’Héraclès-Melqart, dieu principal de Tyr, le palmier ou la palme et la proue de navire apparaissent à l’avers de la plupart des poids. Les poids de Tyr se caractérisent par la production abondante de séries homogènes qui paraissent très discontinues dans le temps. L’étude des principales séries hellénistiques, dont certaines portent des inscriptions très brèves en phénicien associé ou non au grec, où ne figurent jamais de noms d’agoranomes, a été conduite récemment, mais il reste beaucoup à faire pour les périodes suivantes [112]. On a également retrouvé deux poids d’époque romaine de Panéas et un poids hellénistique d’une cité nommée Démétrias-sur-mer, dont l’emplacement est discuté [113].
49 Judée-Palestine et Arabie. La liste des cités de Palestine qui ont produit des poids à l’époque hellénistique est difficile à établir, étant donné que les noms des cités ne sont jamais inscrits sur ces objets et que les emblèmes sont alors rares et peu explicites. Scythopolis, dont l’emblème est un épi de blé, et Marisa, où les poids sont principalement ornés d’un bouclier macédonien, échappent au lot commun, mais de nombreux poids n’ont pas d’attribution [114]. Le petit corpus de Marisa, qui comprend des poids datés de 173/172 à 108/107, est particulièrement intéressant parce qu’on y trouve beaucoup de noms d’agoranomes [115]. Le poids hellénistique qui avait été attribué à Dora jadis a été retiré à cette cité qui ne paraît pas en avoir émis. Quelques cités ont produit des poids à l’époque romaine : en particulier Tibériade, Sepphoris, Césarée, « Néapolis de Palestine », Joppé, Ascalon [116], Gaza et Raphia [117]. Le passage de Césarée au statut colonial à l’époque flavienne a entraîné l’émission de poids en latin ornés d’une ancre – héritage hérodien – sans que leur allure ou leur étalon diffère de ceux de la période antérieure [118]. L’abondance des poids de Gaza est remarquable, mais les séries de cette ville côtière ne débutent qu’à l’époque romaine, caractérisées par la présence, le plus souvent au revers, de la lettre mim, initiale du dieu Marnas et emblème de la cité [119]. On dispose de nombreux noms d’agoranomes gazéens, puisque beaucoup de poids portent à l’avers une empreinte avec les premières lettres d’anthroponymes qui sont toujours abrégés.
50 Aucune des villes à l’Est du Jourdain ne semble avoir émis de poids officiels. En effet, le poids circulaire hellénistique attribué à Gérasa, sur la base des lectures discordantes d’une légende très effacée [120], doit certainement être retiré à cette cité de la Décapole ; de même, Phaina dans la province d’Arabie n’a jamais émis de poids.
51 Même s’il reste beaucoup à découvrir, l’inventaire géographique sommaire proposé ci-dessus permet de constater que des zones entières n’ont pas (encore) livré de poids, en particulier les cités de l’intérieur et notamment celles d’Arabie. Deux facteurs se combinent pour expliquer la présence ou l’absence de poids antiques, d’une part l’ancienneté de l’hellénisation et du statut de polis qui lui est lié, et d’autre part l’influence de certaines grandes cités, comme Gaza ou Tyr, qui ont servi de modèles à leurs voisines. Cela ne suffit pas cependant à comprendre pourquoi de nombreuses cités importantes, comme Apamée, Damas ou Gadara, ne semblent pas avoir produit de poids civiques.
4. 3. Métrologie et chronologie
52 Henri Seyrig, en se limitant à la Syrie du Nord, a construit un système chronologique qui repose sur l’idée d’une différence entre l’étalon d’Antioche et de Séleucie d’une part (mine de 500 à 600 g) et celui de Laodicée d’autre part (mine autour de 800 g). Selon lui, au cours du Ier siècle a.C., se met en place une autre mine, dans les deux cas du double de la précédente, et les deux étalons, mine lourde nouvelle et mine légère ancienne, auraient coexisté légèrement dans le temps au Ier siècle a.C., avant que disparaisse la mine légère. Dans la seconde moitié du IIe siècle p.C., la mine lourde aurait été remplacée par des poids « conçus sur le système de la livre », différents d’une cité à l’autre, différents de la livre romaine et également différents des mines légères ou lourdes [121]. Seyrig ne cachait pas que son explication reposait sur un petit nombre de poids et sur des pesées d’interprétation délicate. À Marisa et dans le Sud du Levant, Finkielsztejn distingue deux étalons hellénistiques, l’un d’environ 500 g et un autre d’environ 560 g, différents de ceux de Tyr, d’environ 465 g ou de Byblos, d’environ 643 g, etc. [122]. Il est clair que la question des étalons est loin d’être réglée, dans l’ensemble du Proche-Orient hellénistique et romain.
53 L’usage progressif de la livre romaine et sa généralisation sont un phénomène bien connu dans la Méditerranée orientale, qui aboutit à la disparition presque totale des poids des cités au IIIe siècle ou au début du IVe, remplacés par les poids de bronze « de type byzantin ». La livre s’impose à la fois dans le vocabulaire et dans la métrologie. D’une part, les unités sont exprimées progressivement en livres, quitte parfois à nommer ainsi une unité locale ; d’autre part, la livre romaine, d’environ 327 g, s’impose et remplace les autres unités de masse que sont les livres locales. Mais ce dernier changement ne semble pas avoir lieu partout. Rappelons par ailleurs que les colonies romaines de Béryte et de Césarée paraissent avoir conservé, du moins pendant leurs débuts, les étalons locaux sans utiliser alors la livre romaine.
54 Au Proche-Orient, comme ailleurs, quelques poids ont été publiés qui mentionnent la livre, ou la demi-livre, « italique » : Ἰταλικὴ λίτρα. Reste à montrer que ces objets de provenance imprécise sont originaires de Palestine [123]. En revanche, on connaît deux exemples de poids qui se présentent comme des livres locales en adoptant un étalon différent de celui de Rome. Ainsi, à Gabala, la livre « gabalitique », dont on a découvert en fouille un poids du huitième (fig. 8), pèserait 500 g environ, et, à Panéas-Césarée de Philippe, on a retrouvé un poids d’un tiers « de livre locale », τῆς λίτρης ἐντοπίας, correspondant à une unité d’environ 564 g [124]. Dans les deux cas, on a l’impression que l’autorité civique a simplement nommé livre la mine locale, éventuellement en l’adaptant à un système de numération de base douze comme celui de la livre romaine.
55 La datation du passage à la livre nominale et à la livre romaine réelle d’environ 327 g reste imprécise dans de nombreuses cités et c’est l’un des chantiers des années à venir. Il en va de même pour la disparition des poids civiques et celle de l’agoranomie. En utilisant une ère locale de 60 a.C., Alla Kushnir-Stein date de 313/314 et 316/317 les derniers poids connus à Raphia, et d’à peu près la même période un poids sur lequel à Césarée se trouverait la dernière mention d’agoranomes, en apparence au nombre de deux pour un seul semestre. À Gaza, un poids marqué « une livre », en 231/232 p.C., pèse 366 g, ce qui peut correspondre à une unité locale. Un autre, non daté, donne à Gaza le titre de colonie, qu’on ne lui connaît pas par ailleurs, et il doit être placé dans la deuxième moitié du IIIe siècle ; il pourrait être le dernier à mentionner un agoranome gazéen [125].
Huitième de la livre de Gabala, avers
Huitième de la livre de Gabala, avers
4. 4. Les derniers poids civiques
56 Quelques documents montrent à l’époque protobyzantine au Proche-Orient la persistance dans quelques rares cités de la fabrication des poids civiques, d’une apparence proche de ceux de la période romaine. Henri Seyrig avait publié naguère un exceptionnel poids en bronze provenant de Tyr, émis en 597/598 p.C., sous (ἐπί) deux éphores [126]. Le même formulaire se rencontre sur un poids en plomb de Iamnia [127]. J’ajouterai un troisième poids où apparaissent également deux éphores (curatores civitatis) : circulaire, en plomb, d’une livre comme les deux précédents, de provenance imprécise, il porte à l’avers un texte bien lisible. L’un des noms, Zonainos, caractéristique du Sud de la Palestine, orienterait peut-être vers Gaza [128] (fig. 9). Ces trois inscriptions montrent que, dans l’Antiquité tardive, parmi les fonctions qu’assument les curateurs de cité, se trouvent celles des agoranomes anciens. La livre de Tyr doit être considérée comme alignée sur la livre romaine, mais les deux autres poids d’une livre ont des masses qui témoignent de la persistance d’étalons locaux.
Poids civique protobyzantin, avers et revers
Poids civique protobyzantin, avers et revers
57 Par ailleurs, d’autres objets protobyzantins pourraient également être considérés comme des poids de cités. Un fragment de disque trouvé à Césarée, mais aussi un poids circulaire de six onces (une demi-livre), de provenance inconnue, orné d’un aigle, avec une invocation chrétienne, tous deux en plomb, sont probablement civiques [129]. Une petite série qui comporte plusieurs inédits doit être attribuée à Tyr : en dépit de l’absence d’inscriptions, hormis des indications pondérales, ces poids de plomb qui correspondent à la livre romaine, munis d’une anse et marqués de croix, s’apparentent à des modèles tyriens antérieurs ou contemporains. Ainsi, la poursuite de l’émission des poids municipaux, dont la masse est exprimée en livres, alors que des poids « de type byzantin » émis par le pouvoir central étaient disponibles [130], montre que certaines cités ont vu un intérêt probablement financier et certainement symbolique à conserver leurs propres systèmes pondéraux ou encore à émettre elles-mêmes des poids alignés sur la livre romaine. On doit penser que l’usage de ces poids a dû avoir, dans un certain cadre, un caractère obligatoire. Il fallait qu’une cité qui voulait tenir son rang conservât les formes traditionnelles de son intervention dans la vie économique et manifestât son autonomie, tout en se procurant des revenus.
Conclusion
58 L’histoire des poids commerciaux du Proche-Orient témoigne, à la suite de l’installation des conquérants gréco-macédoniens, d’une rupture avec la tradition régionale antérieure, quelle que soit la survie des poids privés ou informels anciens. L’émission des poids publics est liée au modèle civique grec qui se répand progressivement à l’époque hellénistique, sous l’impulsion des Séleucides, et qui connaît son zénith au IIe siècle p.C., grâce à Rome. Certaines cités, comme Laodicée-sur-mer, Tyr et Gaza, ont livré de grandes quantités de ces objets et d’autres cités, d’importance comparable, aucun. Les poids sont directement issus de modèles grecs, tant par leur iconographie et leur forme que par leur usage institutionnel et leur épigraphie. Ils reflètent le contrôle de la cité sur les marchés, par l’intermédiaire de ses magistrats, les agoranomes, pour garantir un juste prix, sans tricherie sur les quantités. S’ils constituent peut-être une source de revenus pour les villes, du fait de l’obligation de les employer et donc de se les procurer, ils permettent aussi, un peu comme le monnayage, l’expression d’une identité civique. Cependant, l’apparition ou la disparition des poids ne sont dans aucune cité mécaniquement liées à celles de ses monnaies, comme le montrent les témoignages de la survie de ces objets à la période protobyzantine. Les poids offrent une documentation précieuse en livrant des noms de notables, une imagerie civique, des informations sur les statuts et titulatures des villes, leurs systèmes pondéraux et leurs habitudes de datation. De plus, quand on dispose de séries, ils permettent aussi de percevoir les évolutions et les ruptures typiques de l’histoire de la cité antique au Proche-Orient. C’est dire s’il est temps de publier les objets isolés aussi bien que les collections, mais aussi de constituer ces séries qui, confrontées à la documentation numismatique et épigraphique, feront progresser les connaissances.
Mots-clés éditeurs : époque hellénistique, plomb, poids, Proche-Orient, cité grecque, époque romaine, Antiquité tardive
Mise en ligne 16/04/2015
https://doi.org/10.3917/dha.hs93.0125Notes
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CNRS, Maison de l’Orient et de la Méditerranée, Lyon.
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[1]
Je remercie Jean-Baptiste Yon et Julien Aliquot, qui préparent le catalogue des inscriptions du Musée National de Beyrouth, d’avoir mis à ma disposition leur documentation sur les poids qui y subsistent. Il faut aussi exprimer ma reconnaissance aux conservateurs des différentes collections publiques ou privées qui m’ont accueilli et m’ont généreusement permis l’accès aux objets qu’elles abritent. Je pense en particulier à Madame Leila Badre (Musée de l’American University of Beirut), Monsieur Michel Amandry et Madame Mathilde Avisseau-Broustet (BnF, Paris), et au R. P. Jesus Asurmendi (Musée Bible et Terre Sainte, Paris). Cette reconnaissance se dirige particulièrement vers tous ceux qui, au fil des ans, m’ont signalé des objets, des catalogues de vente et des publications, parmi lesquels Pierre Bordreuil, Annie Caubet, Denis Feissel, Catherine Metzger, Cécile Morrisson et François Planet. La société Albrecht + Hoffmann de Munich m’a généreusement autorisé à reproduire un poids. De nombreux correspondants et amis qui me pardonneront de ne pas citer leurs noms ici m’ont fourni de précieuses informations. Enfin, je remercie les participants à la journée d’étude de la SFAC, et notamment Gérald Finkielsztejn et Catherine Saliou, également son organisatrice, pour leur aide et leur soutien amical et patient.
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[2]
Erich Pernice, Griechische Gewichte, Berlin, Weidmann, 1894. L’article d’Étienne Michon, « Pondus », dans Charles Daremberg et Edmond Saglio (dir.), Dictionnaire des antiquités grecques et romaines, Paris, Hachette, 1877-1917, t. 4, 1, 1907, p. 548-559, reste la meilleure présentation des objets. Voir aussi les catalogues d’exposition, Measuring and Weighing in Ancient Times, Haifa, Reuben and Edith Hecht Museum, The University of Haifa, 2001 ; Carla Corti et Nicoletta Giordani (dir.), Pondera. Pesi e misure nell’Antichità, Modène, Museo della Bilancia-Centro di Documentazione, 2001. Les savants se sont surtout occupés de métrologie en privilégiant l’approche textuelle, Friedrich Hultsch, Griechische und römische Metrologie, 2e éd., Berlin, Weidmann, 1882 ; Carl Friedrich Lehmann-Haupt, « Gewichte », dans Paulys Realencyclopädie, Suppl. 3, Stuttgart, Alfred Druckenmüller, 1918, col. 588-654 ; id., « Talent », ibid., Suppl. 8, 1956, col. 791-848.
-
[3]
Ainsi, Henri Seyrig, « Poids antiques de la Syrie et de la Phénicie sous la domination grecque et romaine », Bulletin du Musée de Beyrouth, n° 8, 1946 – 1948, p. 37-79 (= Scripta varia, Paris, Geuthner, BAH 125, 1985, p. 367-415) : p. 74-75.
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[4]
Josette et Alain Gérard Elayi, Recherches sur les poids phéniciens, Paris, Gabalda, Transeuphratène, supplément 5, 1997, publient, p. 76-114, n° 131-132 et 136-284, pl. VII-XVIII, des objets, de plomb pour la quasi totalité, en forme de pyramide tronquée percée à l’extrémité supérieure, parfois gravés de signes et de lettres, qu’ils considèrent comme des poids. Je me rallie à l’explication traditionnelle qui y voit des pesons ; par exemple Gérald Finkielsztejn, « Instruments inscrits, boutiques, agora et cités au Levant sud hellénistique », dans Véronique Chankowski et Pavlos Karvonis (dir.), Tout vendre, tout acheter. Structures et équipements des marchés antiques. Actes du colloque international d’Athènes, 16-19 juin 2009, Bordeaux - Athènes, Ausonius - École Française d’Athènes, Scripta Antiqua 42, p. 303-317 : p. 305-306, n. 5-6. La question se pose de la même manière pour des objets similaires, pyramidaux et inscrits, en provenance d’autres régions, comme Milet, voir Bull. ép., 2007, 54. Rappelons aussi l’existence de plombs de fil à plomb et de plombs de sonde.
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[5]
Ernest Babelon, « Exagium », dans Charles Daremberg et Edmond Saglio (dir.), Dictionnaire des antiquités grecques et romaines, op. cit, t. 2, 1, 1892, p. 873-878 ; Simon Bendall, Byzantine Weights. An Introduction, Londres, Lennox Gallery, 1996 ; Christopher Entwistle, « Byzantine Weights », dans Angeliki E. Laiou (dir.), The Economic History of Byzantium : from the Seventh through the Fifteenth Century, Washington, D.C., Dumbarton Oaks Research Library and Collection, 2002, t. 2, p. 611-614 ; id., « Late Roman and Byzantine weights and weighing equipment », dans Elizabeth Jeffreys, John Haldon, Robin Cormack (dir.), The Oxford Handbook of Byzantine Studies, Oxford, Oxford University Press, 2008, p. 38-46 ; Lionel Holland, « A Bronze Five-Pound Roman Weight », Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik, n° 167, 2008, p. 225-226. Les poids en verre constituent une sous-catégorie particulière, qui apparaît à cette époque.
-
[6]
Les deux plus importantes sont celles de Mabel Lang, « Part I. Weights and Measures », dans Mabel Lang et Margaret Crosby, Weights, Measures and Tokens, The Athenian Agora X, Princeton, New Jersey, The American School of Classical Studies at Athens, 1964, p. 1-68, et de Konrad Hitzl, Die Gewichte griechischer Zeit aus Olympia, Olympische Forschungen XXV, Berlin – New York, Walter de Gruyter, 1996. Nombreuses autres études (Érétrie, Pergame, etc.).
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[7]
Sur cette vaste question, signalons simplement que l’usage de monnaies comme poids est bien attesté ; voir Marie-Christine Marcellesi, « Sur l’inventaire d’Amos en Carie : le poids des offrandes en métal dans les inventaires des sanctuaires grecs », Cahiers du Centre Gustave Glotz, n° 9, 1998, p. 37-48, dont 45-46. Par ailleurs, deux poids de l’époque parthe en forme de plaquette de bronze, émis par la polis grecque de Séleucie du Tigre et par celle de Babylone, portent une indication de valeur monétaire ; à Babylone, χρυσοί | δύο ; voir Albert Dumont, « Notice sur un poids grec inédit. Attribution de la formule métrologique Ἀγορανομοῦντος aux villes de la Syrie et de la Propontide », dans Annuaire de l’Association pour l’encouragement des études grecques en France, IV, Paris, A. Durand et Pedone Lauriel, 1870, p. 40-66 ; Filippo Canali De Rossi, Iscrizioni dello Estremo Oriente greco. Un repertorio, Bonn, Rudolf Habelt, « Inschriften griechischer Städte aus Kleinasien, 65 », 2004, n° 85 (Séleucie) et 108 (Babylone). Il me semble aussi y avoir une parenté avec un autre poids monétaire carré de bronze trouvé à Hatra et inscrit en araméen, publié par André Caquot, « Nouvelles inscriptions de Hatra (III) », Syria, n° 32, 1955, p. 53, n° H 47.
-
[8]
En particulier en un temple du Capitole et au temple des Castores du forum. Étienne Michon, « Libra », dans Charles Daremberg et Edmond Saglio (dir.), Dictionnaire des antiquités grecques et romaines, op. cit, t. 3, 2, 1904, p. 1222-1231, et « Pondus », ibid., t. 4, 1, 1907, p. 548-559.
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[9]
L’exemple du lourd bronze en forme d’astragale, portant une dédicace en grec à des divinités, trouvé à Suse et considéré habituellement comme une portion du butin pris par Darius à Milet, est légèrement différent et la discussion porte principalement sur la nature de l’objet, poids dédié ou simple offrande. Voir en dernier lieu IGIAC (= CII, II, 1), 1.
-
[10]
Bien souvent la description du revers, essentielle pour permettre d’établir des provenances, est oubliée. De plus, on ne connaît certains objets que par les notices des catalogues des maisons de ventes aux enchères.
-
[11]
Voir C. Saliou, dans Alain Chambon (dir.), Gaza. From Sand and Sea, vol. I, Art and History in the Jawdat al-Khoudary Collection, Gaza, Mansour Bookshop and Press, 2012, p. 74-75. Une série de poids circulaires identiques, qui comportent le nom de Zénobios sur le pourtour et sont attribuables à Antioche (plutôt qu’à Séleucie), me semble largement polluée par des faux du XIXe siècle, issus du surmoulage ou de l’usage moderne du moule original ; IGLS 3, 1971k ; Pierre-Louis Gatier, « Poids inscrits de la Syrie hellénistique et romaine, I », Syria, n° 68, 1991, p. 433-444, et Bull. ép., 2006, 448 ; Sofía Torallas Tovar et Klaas A. Worp, « An Official Mna Weight at the Museum Biblicum, Monserrat », Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik, n° 155, 2006, p. 188-190.
-
[12]
Plusieurs publications, par Peter Weiss et Rudolf Haensch en particulier, en témoignent.
-
[13]
Dans une bibliographie surabondante, je renvoie seulement à Wolfgang Helck, « Masse und Gewichte (pharaonische Zt.) », Lexikon der Ägyptologie, t. 3, Wiesbaden, 1980, col. 1199-1209 ; Marvin A. Powell, « Masse und Gewichte. Sumerian and Babylonian weight measures », Reallexikon der Assyriologie und Vorderasiatischen Archäologie, t. 7, Berlin, 1987-1990, p. 508-517. Voir l’ensemble hétéroclite réuni par Flinders Petrie, The Petrie Egyptian Collection and Excavations, 5. Glass Stamps and Weights. Ancient Weights and Measures [Londres, 1926], 2e éd., Warminster, Aris and Philipps, 1974.
-
[14]
Jean-Claude Courtois, « Poids, prix, taxes et salaires, à Ougarit (Syrie) au IIe millénaire », Res Orientales, n° 2, 1992, p. 119-127.
-
[15]
Andrea M. Berlin et Rafael Frankel, « The Sanctuary at Mizpe Yammim : Phoenician Cult and Territory in the Upper Galilee during the Persian Period », Bulletin of the American Schools of Oriental Research, n° 366, 2012, p. 52. Josette Elayi et Alain Gérard Elayi, Recherches sur les poids phéniciens, op. cit., p. 46-52 et 306-309 : 18 exemplaires considérés comme phéniciens, dont un lion couché du VIIIe s. trouvé à Nimrud, gravé d’une inscription en phénicien ou en araméen le définissant comme « du roi ». Sur ce type d’inscription, Israel Eph‘al et Joseph Naveh, « The Jar of the Gate », Bulletin of the American Schools of Oriental Research, n° 289, 1993, p. 59-65 : p. 63.
-
[16]
On trouverait des exceptions, dont, au Musée de Damas, un taureau en bronze avec une brève inscription inédite d’époque romaine, que Julien Aliquot me signale obligeamment.
-
[17]
Raz Kletter, « The Inscribed Weights of the Kingdom of Judah », Tel Aviv, n° 18, 1991, p. 121-163 ; Israel Eph‘al et Joseph Naveh, « The Jar of the Gate », op. cit.
-
[18]
Henri Seyrig, « Poids antiques de la Syrie et de la Phénicie… », op. cit. L’article d’Oskar Viedebantt, « Zur hebräischen, phönizischen und syrischen Gewichtkunde », Zeitschrift des Deutschen Palästina-Vereins, n° 45, 1922, p. 1-22, plus énumératif qu’analytique, mêle diverses époques.
-
[19]
Henri Seyrig, « Poids antiques de la Syrie et de la Phénicie… », op. cit., p. 37 (= 367), indiquait que son article était la première partie d’une publication dont l’ampleur n’était pas précisée, mais dont le titre montrait qu’elle devait s’étendre à la Phénicie. La suite n’a jamais été publiée.
-
[20]
Étienne Michon, « Les poids anciens en plomb du musée du Louvre », Mémoires de la Société nationale des antiquaires de France, 1890, p. 1-37 ; Ernest Babelon et Jules-Adrien Blanchet, Catalogue des bronzes antiques de la Bibliothèque Nationale, Paris, Ernest Leroux, 1895 ; Ernest Babelon, Inventaire sommaire de la collection Waddington acquise par l’État en 1897, pour le Département des médailles et antiques de la Bibliothèque Nationale, Paris, C. Rollin et Feuardent, 1898 ; André de Ridder, Catalogue de la collection De Clercq, t. 3, Les Bronzes, Paris, Ernest Leroux, 1904 ; id., Les bronzes antiques du Louvre, t. 2, Les Instruments, Paris, Ernest Leroux, 1915 ; voir aussi Alphonse Dain, Inscriptions grecques du Musée du Louvre. Les textes inédits, Paris, Les Belles Lettres, 1933. A. Decloedt, « Note sur des poids grecs et byzantins du musée biblique de Sainte-Anne », Revue biblique, 1914, p. 549-555 ; Frédéric Manns, Some Weights of the Hellenistic, Roman and Byzantine Periods, Jérusalem, Franciscan Printing Press, Studium Biblicum Museum 7, 1984.
-
[21]
Shraga Qedar, Gewichte aus drei Jahrtausenden (Auktion 32, 37, 45 et 49), Cologne, Münz Zentrum, Albrecht + Hoffmann GmbH, 1978, 1979, 1980 et 1983, I-IV ; voir infra, n. 22. Catalogue Spaer : The Arnold Spaer Collection of Hellenistic and Roman Lead Weights and Byzantine and Crusader Lead Bullae, Tel Aviv, Archaeological Center, Auction n° 40, Part II, 2007.
-
[22]
Jean-Baptiste Yon et Julien Aliquot préparent le catalogue des inscriptions du Musée National de Beyrouth. Ce dernier a perdu une partie de ses collections pendant la guerre, du fait des destructions, mais aussi des pillages, voir Pierre Bordreuil et Éric Gubel (dir.), « Bulletin d’antiquités archéologiques du Levant inédites ou méconnues, VI », Syria, n° 67, 1990, p. 483-520, en particulier sur des objets vendus à Cologne (voir supra, n. 21), p. 510, avec mes remarques, p. 510-512.
-
[23]
Baruch Lifshitz, « Bleigewichte aus Palästina und Syrien », Zeitschrift des Deutschen Palästina-Vereins, n° 92, 1976, p. 168-187 ; « Varia Epigraphica », Epigraphica, n° 36, 1974, p. 78-100 ; « Études sur l’histoire de la province romaine de Syrie », dans Hildegarde Temporini et Wolfgang Haase (dir.), Aufstieg und Niedergang der römischen Welt, II, Principat, Bd. 8/1, Berlin-New York, de Gruyter, 1978, p. 3-30.
-
[24]
Hava B. Korzakova, « Lead Weights », dans Amos Kloner et al., Maresha Excavations Final Report III. Epigraphic Finds from the 1989-2000 Seasons, Jérusalem, IAA Reports 45, 2010, p. 159-173 ; Gérald Finkielsztejn, « The Maresha Scale Weights : Metrology, Administration and History », ibid., p. 175-192.
-
[25]
Les poids monétaires de bronze du monde parthe mentionnés supra, n. 7, appartiennent à un autre ensemble politique et culturel. Par ailleurs, Henri Seyrig, « Poids antiques de la Syrie et de la Phénicie… », op. cit., p. 72 (= 402), se demandait si les poids de bronze de Syrie du Nord n’étaient pas des étalons.
-
[26]
L’ouvrage d’André Cochet, Le plomb en Gaule romaine : techniques de fabrication et produits, Montagnac, M. Mergoil, Monographies instrumentum 13, 2000, p. 3-23, fait une bonne présentation technique, mais sans traiter des moules en pierre.
-
[27]
Margherita Guarducci, Epigrafia greca, II, Rome, Istituto Poligrafico dello stato, 1969, p. 481, moule matrice d’Istros.
-
[28]
Frédéric Alpi, « Une matrice de poids », Bulletin d’archéologie et d’architecture libanaises, n° 2, 1997, p. 258-261.
-
[29]
Henri Seyrig, « Poids antiques de la Syrie et de la Phénicie… », op. cit., p. 48 (= 378), n° 15 ; IGLS 3, 1214.
-
[30]
CIIP (= Corpus Inscriptionum Iudaeae/Palaestinae) I, 658. Il s’agit d’un bloc de basalte creusé pour quatre poids carrés différents, portant les chiffres A, B, Δ, H (1, 2, 4, 8), compris comme des multiples de la drachme (d’environ 3,5 g) du système phénico-lagide.
-
[31]
Jacob Kaplan, « Evidence of the Trajanic Period at Jaffa », Eretz Israel, n° 15, 1981, p. 412-416 [hébreu] et p. 89 [résumé anglais] : moule trouvé en fouille, pour trois poids de formats différents, sans canal qui les réunisse. Les dates doivent être les mêmes, L θʹ de Trajan, malgré l’imprécision des dessins et les difficultés de lecture. Kaplan pensait que ces moules servaient à fabriquer l’empreinte de cire.
-
[32]
Laurent Bricault, « Poids de Byblos inscrits au basileion », dans Laurent Bricault et Richard Veymiers (dir.), Bibliotheca Isiaca, vol. II, Bordeaux, Ausonius, 2011, p. 140, n° 6-7.
-
[33]
C’était l’hypothèse de Jacob Kaplan, « Evidence of the Trajanic Period at Jaffa », op. cit.
-
[34]
Henri Seyrig, « Poids antiques de la Syrie et de la Phénicie… », op. cit., p. 48 (= 378).
-
[35]
Il ne sera pas question ici de ce type de poids romains, mais l’on n’oubliera pas qu’il existe aussi à Rome et en Occident des poids officiels en pierre, de même forme que ces poids de bronze aux allures de sphère aplatie, et également des poids gigognes de bronze, du type des capsules qui s’emboitent les unes dans les autres.
-
[36]
Josette et Alain Gérard Elayi, Recherches sur les poids phéniciens, op. cit., n° 123 et 126 (voir 133 et 135, anépigraphes), p. 74-77 ; Samuel R. Wolff et Gérald Finkielsztejn, « Two New Hellenistic Lead Weights of the Tanit Series », dans J. David Schloen (dir.), Exploring the Longue Durée : Essays in Honor of Lawrence E. Stager, Winona Lake, Eisenbrauns, 2009, p. 497-506 : p. 501 et 505.
-
[37]
Voir supra, n. 9.
-
[38]
Henri Seyrig, « Poids antiques de la Syrie et de la Phénicie… », op. cit. p. 39 (= 369), p. 43 (= 373), p. 45 (= 375), voir le commentaire, p. 71-72 (= 401-402) ; IGLS 3, 1071e et h ; Pierre-Louis Gatier, « Poids inscrits de la Syrie hellénistique et romaine, III », Syria, n° 71, 1994, p. 143-149 : p. 143-148.
-
[39]
Alla Kushnir-Stein, « Greek Inscriptions on Stone Weights from the Jewish Quarter », dans Hillel Geva (dir.), Jewish Quarter Excavations in the Old City of Jerusalem, conducted by Nahman Avigad, 1969- 1982, vol. IV, The Burnt House of Area B and Other Studies. Final Report, Jérusalem, Israel Exploration Society, 2010, p. 337-344 ; CIIP I, 659-692.
-
[40]
On connaît un poids de pierre à Césarée, CIIP II, 1751 ; voir aussi Bull. ép. (Denis Feissel), 1992, 649, sur un bloc de marbre au monastère d’Euthyme ; ibid., 2001, 478, et 2003, 559 (sur IGLS 3, 789, à Antioche), avec 2007, 513 (sur IGLTyr, 119-120). En Asie Mineure, des poids de pierre d’époque romaine, inscrits en livres, sont considérés par les savants comme publics, voir Bull. ép., 2007, 54 et 2008, 112. Un poids de pierre inscrit, IGLS 3, 867, viendrait des environs d’Antioche ; il est daté de la deuxième année régnale de Néron, ce qui permet de douter de sa provenance, puisque ce système ne correspond pas à un usage de la cité d’Antioche.
-
[41]
Gérald Finkielsztejn, « Témoignages sur les agoranomes du Levant à l’époque hellénistique », dans Laurent Capdetrey et Claire Hasenohr (dir.), Agoranomes et édiles. Institutions des marchés antiques, Paris-Bordeaux, Ausonius, Scripta antiqua 44, 2012, p. 131-154.
-
[42]
Peter Weiss, « Von Perinth in die Dobrudscha, nach Bithynien und Westkleinasien. Regionale und überregionale Gestaltungsweisen bei den Marktgewichten in der Kaiserzeit », Chiron, n° 35, 2005, p. 405-442.
-
[43]
Henri Seyrig, « Poids antiques de la Syrie et de la Phénicie… », op. cit. p. 73 (= 403).
-
[44]
Alla Kushnir-Stein, « Inscribed Hellenistic Weights of Palestine », Israel Numismatic Research, n° 6, 2011, p. 35-60 : p. 55.
-
[45]
Christian Augé et Ziad Sawaya, « Un nouveau poids hellénistique de Bérytos », Bulletin d’archéologie et d’architecture libanaises, n° 6, 2002, p. 329-333. Voir supra, n. 6.
-
[46]
Par exemple, Flinders Petrie, Glass Stamps and Weights, op. cit., pl. XIII, rubrique « Sela » ; Catalogue Spaer (cf. supra, n. 21), p. 21.
-
[47]
Julien Aliquot et Massoud Badawi, « Trois poids romains de Gabala (Syrie) », Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik, n° 184, 2013, p. 202-204 ; voir CIIP II, 1749-1750, à Césarée.
-
[48]
Gérald Finkielsztejn, « Témoignages sur les agoranomes du Levant à l’époque hellénistique », op. cit., p. 132-133 et 144-145.
-
[49]
Henri Seyrig, « Antiquités syriennes. 43. Démétrias de Phénicie (ou de Palestine) », Syria, n° 27, 1950, p. 50-56 (= Antiquités syriennes, IV, Paris, Geuthner, 1953, p. 117-124) : p. 55-56 (= 121-122).
-
[50]
Voir supra, n. 44 et 48. Sur des poids de Tyr assez nombreux, on trouve les lettres ΑΓΟ, seules, non suivies d’un anthroponyme. Elles me semblent l’abréviation d’un adjectif, ἀγο (ραῖος), « (poids/mine/ quart…) de marché », plutôt que celle de la fonction d’agoranome. Comparer à CIIP I, 666.
-
[51]
Voir l’annexe onomastique de la contribution de Gérald Finkielsztejn dans ce volume.
-
[52]
Alla Kushnir-Stein, « Inscribed Lead Weights of Roman Raphia », Rivista di Archeologia, n° 28, 2004, p. 33-37. On trouve un formulaire particulier à Raphia, où le nom de l’agoranome au génitif est précédé par ἀρχῆς.
-
[53]
Pierre Bordreuil, « Métrologie », dans Edward Lipiński (dir.), Dictionnaire de la civilisation phénicienne et punique, Turnhout, Brepols, 1992, p. 291-292. Josette et Alain Gérard Elayi, Recherches sur les poids phéniciens, op. cit., ont contesté ces conclusions de Bordeuil, qu’il a présentées dans plusieurs publications.
-
[54]
Sur les poids de ces deux cités, voir dans ce volume la contribution de Gérald Finkielsztejn.
-
[55]
Peter Weiss et Kay Ehling, « Marktgewichte im Namen seleukidischer Könige », Chiron, n° 36, 2006, p. 369-378, avec une liste d’abord assez incomplète, faute de connaître IGLS 3, puis rectifiée partiellement, eid., « Marktgewichte im Namen seleukidischer Könige II », Chiron, n° 37, 2007, p. 495-500, en continuant à ignorer les IGLS.
-
[56]
IGLS 3, 1072a.
-
[57]
Péter Kovács, Corpus inscriptionum graecarum pannonicarum, Debrecen, University of Debrecen, Hungarian Polis Studies 8, 2001, p. 42, n° 158. Il n’est pas mentionné par Weiss et Ehling.
-
[58]
Michel Rostovtzeff, The social and economic history of the Hellenistic world, 2e éd., Oxford, Clarendon Press, 1953 [1964], t. 1, p. 452 ; IGLS 3, 1071b, où Jalabert et Mouterde s’étonnaient de la présence de ce dieu sur le poids, alors qu’il ne se trouve pas sur les monnaies de Démétrios Ier, ce qui les poussait à l’hypothèse improbable d’une provenance de Béryte, cité dont Poséidon est la divinité principale. Poséidon apparaît sur certaines monnaies de l’atelier de Laodicée-sur-mer, mais il y a trop d’incertitudes pour attribuer le poids à cette cité. Peter Weiss et Kay Ehling, « Marktgewichte im Namen seleukidischer Könige II », op. cit., p. 496, lient ce poids au retour victorieux du roi à Tripolis en octobre 162.
-
[59]
IGLS 3, 1071c (les deux objets). Le poids dont la photo figure dans l’article de Peter Weiss et Kay Ehling, « Marktgewichte im Namen seleukidischer Könige », op. cit., p. 373, fig. 3 (Musée de Beyrouth, photo reprise de l’ouvrage de Rostovtzeff), correspondrait à IGLS 3, 1071c, mais, dans la légende et p. 370-371, c’est celui qui correspondrait à IGLS 3, 1071d qui est décrit, voir infra, n. 61. Rectification et photo dans Peter Weiss et Kay Ehling, « Marktgewichte im Namen seleukidischer Könige II », op. cit. Ces auteurs, ibid., p. 498-499, discutent de la possibilité d’attribuer ce poids au jeune Antiochos Philométôr, fils de Cléopâtre V Sélèné, qui a occupé le trône pendant une brève période en 92.
-
[60]
Peter Weiss et Kay Ehling, « Marktgewichte im Namen seleukidischer Könige », op. cit., p. 370-372.
-
[61]
IGLS 3, 1071d. Cette notice des IGLS est un tissu d’erreurs, en particulier du fait de l’omission du dernier mot du texte grec. Il faut revenir à l’édition princeps de Michon, Mémoires de la Société nationale des antiquaires de France, 1890, p. 11-13.
-
[62]
Je laisse de côté le plomb monétiforme circulaire de 123, orné d’un portrait d’Antiochos II ou d’Antiochos Hiérax à l’avers, avec un revers lisse, qui serait un quart de mine selon Oliver Hoover, dans Arthur Houghton, Catharine Lorber et Oliver Hoover, Seleucid coins. A comprehensive catalogue, Part II, vol. II, New York-Lancaster-Londres, 2008, p. 237-239, cf. p. 239 ; François de Callataÿ, « Les plombs à types monétaires en Grèce ancienne : monnaies (officielles, votives ou contrefaites), jetons, sceaux, épreuves ou fantaisies ? », Revue numismatique, 2010, p. 219-255 : p. 230-231, et p. 252, n° 27.
-
[63]
Michel Rostovtzeff, The social and economic history of the Hellenistic world, op. cit., t. 1, p. 452. On ne dispose pas, à ma connaissance, d’illustration de cet objet.
-
[64]
Henri Seyrig, « Poids antiques de la Syrie et de la Phénicie… », op. cit., p. 41-42 (= 371), n° 7 ; ce poids fait partie de ceux qui sont ignorés par le deuxième fascicule des IGLS 3, dont la publication date pourtant de 1953.
-
[65]
Henri Seyrig, « Poids antiques de la Syrie et de la Phénicie… », op. cit., p. 47 (= 377), n° 10-11 ; IGLS 3, 1213eet f ; voir aussi le poids publié par Rey-Coquais, infra, n. 73.
-
[66]
Henri Seyrig, « Poids antiques de la Syrie et de la Phénicie… », op. cit., p. 39-42 (= 369-372), n° 1-2, 4 et 9 ; p. 45-48 (= 375-378), n° 5 et 12-14.
-
[67]
Pierre-Louis Gatier, « Deux poids syriens de la Fondation Piéridès », Syria, n° 63, 1986, p. 375-378.
-
[68]
IGLS 3, 1071f, où le calcul (« 192/191 ») de la date, 119 sél., est inexact. Voir les illustrations, Carl Schillbach, Beitrag zur griechischen Gewichtskunde, G. Reimer, Programm zum Winckelmannsfeste der archäologischen Gesellschaft zu Berlin 37, 1877, pl. 1, n° 2 ; Ernst Karl Guhl et Wilhelm David Koner, Leben der Griechen und Römer, 6e éd., Berlin, Weidmann, 1893, p. 433, fig. 618 ; Jean-Charles et Marianne Sournia, L’Orient des premiers chrétiens. Histoire et archéologie de la Syrie byzantine, Paris, Fayard, 1966, p. 32. C’est probablement le poids n° 2, traité négligemment par Henri Seyrig, « Poids antiques de la Syrie et de la Phénicie… », op. cit., p. 39 (= 369).
-
[69]
IGLS 3, 1071b.
-
[70]
Michel Rostovtzeff, The social and economic history of the Hellenistic world, op. cit., t. 1, p. 452 ; IGLS 3, 1071c. Les cartes de l’ouvrage du Lieutenant-colonel Paul Jacquot, Antioche, centre de tourisme, Antioche, Comité de tourisme, 1931, vol. III, p. 564 et 578, placent le village de Kourié au S-SE d’Antioche, à environ 3 km à vol d’oiseau et à 10,800 km par la route du massifdu Kosseir ; voir p. 588.
-
[71]
Supra, n. 68.
-
[72]
Henri Seyrig, « Poids antiques de la Syrie et de la Phénicie… », op. cit., p. 43-44 (= 373-374), n° 10-11.
-
[73]
Jean-Paul Rey-Coquais, « Note sur des inscriptions et des fragments d’inscriptions trouvés à Lattaquié », Annales archéologiques arabes syriennes, n° 26, 1976, p. 43-44 et 49, n° 5, poids de 158/157. Voir la double mine de Séleucie à l’éléphant de 152/151 a.C. (161 sél.), Shraga Qedar, Gewichte aus drei Jahrtausenden, op. cit., vol. IV, p. 32, n° 5078 (erreur du calcul de la date).
-
[74]
Henri Seyrig, « Poids antiques de la Syrie et de la Phénicie… », op. cit., p. 48-42 (= 378), n° 15.
-
[75]
Henri Seyrig, « Poids antiques de la Syrie et de la Phénicie… », op. cit., p. 52 (= 382), n° 1-2 ; IGLS 4, 1271aet b.
-
[76]
Une autre hypothèse, en révisant les datations des rares poids anciens de Seyrig, consisterait à considérer que les poids civiques proprement antiochéens n’apparaissent qu’après ceux des rois.
-
[77]
Oliver D. Hoover, « A Revised Chronology for the Late Seleucids at Antioch (121/0-64 BC), Historia. Zeitschrift für Alte Geschichte, n° 56/3, 2007, p. 280-301 : p. 289-296.
-
[78]
Dans la Bible, 2 Sam, 14, 26, il est question du poids du roi (David) et certains considèrent que plusieurs étalons coïncidaient dans le royaume de Juda. Voir supra, n. 17.
-
[79]
Voir supra, n. 58.
-
[80]
Alla Kushnir-Stein, « An Inscribed Lead Weight from Ashdod : A Reconsideration », Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik, n° 105, 1995, p. 81-84.
-
[81]
CIIP II, 1726.
-
[82]
Alla Kushnir-Stein, « Two Inscribed Lead Weights of Agrippa II », Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik, n° 141, 2002, p. 295-297.
-
[83]
Shraga Qedar, « Two Lead Weights of Herod Antipas, Agrippa II and the Early History of Tiberias », Israel Numismatic Journal, n° 9, 1986-1987, p. 29-35 ; Alla Stein, « Gaius Julius, an Agoranomos from Tiberias », Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik, n° 93, 1992, p. 144-148, reconnaît le futur roi Agrippa Ier dans l’agoranome Gaius Julius, dont le nom figure dans le formulaire.
-
[84]
Dan Barag et Shraga Qedar, « A Lead Weight of Malichus II », Israel Numismatic Journal, n° 15, 2003- 2006, p. 62-63 ; voir Bull. ép., 2007, 523.
-
[85]
Jacob Kaplan, « Evidence of the Trajanic Period at Jaffa », op. cit. ; Alla Kushnir-Stein, « Palestinian Lead Weight Mentioning the Emperor Hadrian », Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik, n° 159, 2007, p. 291-292 ; Amos Kloner, Alla Kushnir-Stein, et Hava Korzakova, « An Inscribed Palestinian Weight Mentioning the Emperor Claudius », Israel Exploration Journal, n° 58, 2008, p. 195-198 ; CIIP II, 1725 et 1727-1729 ; Alla Kushnir-Stein et Haim Gitler, « On Some Inscribed Lead Weights from Palestine », Quaderni ticinesi di numismatica e antichita classiche, n° 28, 1999, p. 221-234 : p. 221-224.
-
[86]
Amos Kloner, « Lead Weights of Bar Kokhba’s Administration », Israel Exploration Journal, n° 40, 1990, p. 58-67 ; Robert Deutsch, « A Lead Weight of Shimon Bar Kokhba », Israel Exploration Journal, n° 51, 2001, p. 96-98 ; id., « A Lead Weight of Hadrian : The Prototype for the Bar Kokhba Weights », Israel Numismatic Journal, n° 14, 2000-2002, p. 125-128 ; id., « A Further Lead Weight of Shimon Bar Kokhba », Israel Numismatic Journal, n° 15, 2003-2006, p. 77-78 ; Boaz Zissu et Amir Ganor, « A Lead Weight of Bar Kokhba’s Administration », Israel Exploration Journal, n° 56, 2006, p. 178-182. Les poids semblent utiliser un étalon d’environ 210 g (ou 420 g ?).
-
[87]
Henri Seyrig, « Some Abbreviations on Syrian Coins », Notes on Syrian Coins, American Numismatic Society, New York, Numismatic Notes and Monographs 119, 1950, p. 33 ; Alla Kushnir-Stein, « Inscribed Hellenistic Weights of Palestine », Israel Numismatic Research, n° 6, 2011, p. 52-53.
-
[88]
Entre autres exemples, le poids d’une collection privée de Beyrouth, publié récemment par Jean-Paul Rey-Coquais, IGLTyr, 408, comme « provenant de Tyr », appartient à une série totalement différente, antiochéenne à mes yeux.
-
[89]
Michel Al-Maqdissi, « Chronique des activités archéologiques en Syrie, I », Syria, n° 70, 1993, p. 443-560 ; Julien Aliquot et Massoud Badawi, « Trois poids romains de Gabala (Syrie) », op. cit.
-
[90]
Maurice Dunand, Fouilles de Byblos, t. 1, 1926-1932. Atlas, Paris, Geuthner, BAH 24, 1939, pl. 142, poids 1157 et 1495 ; t. 2, 1933-1938, Atlas, Paris, Adrien Maisonneuve, Études et documents d’archéologie 3, 1950, pl. 185, poids 7175.
-
[91]
Pierre-Louis Gatier, « Poids et amulettes de Béryte (chantier BEY-004) », Bulletin d’archéologie et d’architecture libanaises, n° 3, 1998-1999, p. 157-164 ; Christian Augé, et Ziad Sawaya, « Un nouveau poids hellénistique de Bérytos », op. cit.
-
[92]
Pierre-Louis Gatier, « Poids inscrits de la Syrie hellénistique et romaine, III », op. cit., p. 148-149 ; Alla Kushnir-Stein, « Inscribed Lead Weights of Roman Raphia », op. cit.
-
[93]
Maurice Dunand et Raymond Duru, Oumm el-‘Amed. Une ville de l’époque hellénistique aux Échelles de Tyr, 2 vol., Paris, Adrien Maisonneuve, Études et documents d’archéologie 4, 1962, p. 175-176 et pl. 68, E 20 et 21.
-
[94]
Samuel R. Wolff et Gérald Finkielsztejn, « Two New Hellenistic Lead Weights of the Tanit Series », op. cit. Dans le cas du poids de Tyr censé venir du site d’Ashdod-Yam et publié dans le même article, on sera moins confiant.
-
[95]
Bruno Callegher, « Note su un peso fenicio in piombo da Magdala », Quaderni ticinesi di numismatica e antichita classiche, n° 37, 2008, p. 321-329. CIIP II, 2132.
-
[96]
CIIP II, 1732. Je ne sais comment interpréter l’origine de quatre poids hellénistiques retrouvés au cours d’une prospection sous-marine à Ἁtlit, CIIP II, 2133-2136.
-
[97]
Voir les cartes illustrant la contribution de Gérald Finkielsztejn.
-
[98]
Henri Seyrig, « Poids antiques de la Syrie et de la Phénicie… », op. cit., p. 69-70 (= 399-400) ; IGLS 4, 1252 ; Pierre-Louis Gatier, « Héraclée-sur-mer et la géographie historique de la côte syrienne », Studi ellenistici (Pisa-Roma), n° 20, 2008, p. 269-283 ; Bull. ép., 2008, 545.
-
[99]
Henri Seyrig, « Poids antiques de la Syrie et de la Phénicie… », op. cit., p. 70-71 (= 400-401).
-
[100]
Julien Aliquot et Massoud Badawi, « Trois poids romains de Gabala (Syrie) », op. cit.
-
[101]
Pour Antioche, voir supra, n. 67. Pour Séleucie, Jean-Paul Rey-Coquais, « Note sur des inscriptions et des fragments d’inscriptions trouvés à Lattaquié », Annales archéologiques arabes syriennes, n° 26, 1976, p. 37-49 : p. 43-44. Pour les deux cités, Catalogue Malibu : A Passion for Antiquities. Ancient Art from the Collection of Barbara and Lawrence Fleischman, Malibu, The J. Paul Getty Museum, 1994, p. 200-205. Poids à l’éléphant : Mabel Lang, « Five Hellenistic Lead Weights », American Numismatic Society Museum Notes, n° 14, 1968, p. 1-3. Pour Laodicée, Henri Seyrig, « Monnaies hellénistiques. XII. Questions aradiennes », Revue numismatique, 1963, p. 9-50 (= Scripta numismatica, Paris, Geuthner, BAH 126, 1986, p. 79-120) : p. 30-32 (= 132-134) ; id., « Antiquités syriennes. 85. Un poids de Laodicée », Syria, n° 40, 1963, p. 30 – 32 (= Antiquités syriennes, VI, Paris, Geuthner, 1966, p. 132-134) ; Georges Le Rider et Henri Seyrig, « Objets de la collection Louis de Clercq », Revue numismatique, 1968, p. 7-50 (= Seyrig, Scripta numismatica, op. cit., p. 347-380) : p. 33 (= 373) ; Baruch Lifshitz, « Études sur l’histoire de la province romaine de Syrie », dans Hildegarde Temporini et Wolfgang Haase (dir.), Aufstieg und Niedergang der römischen Welt, II, Principat, Bd. 8/1, Berlin-New York, De Gruyter, 1978, p. 3-30 : p. 28-29 ; Rolf Stucky, Ras Shamra Leukos Limen. Die nach-ugaritische Besiedlung von Ras Shamra, Paris, Geuthner, BAH 110, 1983, p. 53 et pl. 26. Pierre-Louis Gatier, « Deux poids inscrits de la fondation Piéridès », op. cit., p. 375-378, voir n. 3.
-
[102]
Voir supra, n. 11.
-
[103]
Pierre-Louis Gatier et Shawqi Shaath, « Poids inscrits de la Syrie hellénistique et romaine, II », Syria, n° 70, 1993, p. 171-178. Un poids faussement attribué à Tyr appartient à la même série, voir supra, n. 88.
-
[104]
Voir supra, n. 53.
-
[105]
A. Decloedt, « Note sur des poids grecs et byzantins du musée biblique de Sainte-Anne », Revue biblique, 1914, p. 549-555. L’un des poids trouvés à Marisa est apparemment orné des deux bonnets de Dioscures, très effacés ; Hava B. Korzakova, « Lead Weights », op. cit., p. 163.
-
[106]
Henri Seyrig, « Antiquités syriennes. 55. Le grand-prêtre de Dionysos à Byblos », Syria, n° 31, 1954, p. 68-73 (= Antiquités syriennes, V, Paris, Geuthner, 1958, p. 86-91) ; voir p. 73-75 (92-94) ; Laurent Bricault, « Poids de Byblos inscrits au basileion », op. cit. ; Bull. ép., 2012, 466. On notera qu’un poids trouvé à Byblos n’a pas la même iconographie, avec un caducée ailé au lieu de basileion ; voir supra, n. 90, t. 2.
-
[107]
Jules Rouvier, « Note sur un poids antique de Béryte (Phénicie) », Comptes rendus des séances de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, 1897, p. 227-231. Christian Augé et Ziad Sawaya, « Un nouveau poids hellénistique de Bérytos », op. cit. ; Alla Kushnir-Stein, « New Hellenistic Lead Weights from Palestine and Phoenicia », Israel Exploration Journal, n° 52, 2002, p. 225-230 ; ead., « Two Hellenistic Weights from Phoenicia in the Hecht Museum Collection », Michmanim, n° 19, December 2005, p. 15-20.
-
[108]
Robert du Mesnil du Buisson, Bulletin de la Société nationale des antiquaires de France, 1926, p. 202-211 ; Pierre-Louis Gatier, « Poids et amulettes de Béryte (chantier BEY-004) », op. cit.
-
[109]
Frédéric Alpi, « Une matrice de poids », op. cit.
-
[110]
Entre autres, Eric Gubel (dir.), Les Phéniciens et le monde méditerranéen, (Catalogue de l’exposition, Bruxelles-Luxembourg , 1986), Bruxelles, 1986, p. 162, du musée de l’AUB ; Pierre-Louis Gatier et François Planet, « Poids antiques en plomb du musée des Beaux-Arts de Lyon », Bulletin des musées et monuments lyonnais, 1992, n° 2, p. 3-11.
-
[111]
Notons que le signe « de Tanit » se retrouve à l’occasion sur des poids d’Arados et de Béryte, mais à l’avers et avec des tracés particuliers.
-
[112]
Samuel R. Wolff et Gérald Finkielsztejn, « Two New Hellenistic Lead Weights of the Tanit Series », op. cit. Voir supra, n. 50.
-
[113]
Voir en dernier lieu, Gérald Finkielsztejn, « Témoignages sur les agoranomes du Levant à l’époque hellénistique », op. cit., p. 138-139.
-
[114]
Par exemple des poids au nom de l’agoranome Hérode, ibid., p. 143-144.
-
[115]
Hava B. Korzakova, « Lead Weights », op. cit.
-
[116]
Levi Rahmani, « Roman Miscellanea, II, An Ashkelonian Libra Weight », Israel Exploration Journal, n° 39, 1989, p. 67-70 ; Alla Kushnir-Stein, « The City-goddess on the Weights of Ascalon », Israel Numismatic Research, n° 1, 2006, p. 117-122.
-
[117]
Voir supra, n. 52 et 92.
-
[118]
CIIP II, 1736.
-
[119]
Pierre-Louis Gatier, « Poids inscrits de la Syrie hellénistique et romaine, I », op. cit., p. 433-444 ; Alla Kushnir-Stein, « New Inscribed Lead Weights from Gaza », dans J. H. Humphrey (dir.) The Roman and Byzantine Near East 3, Portsmouth, Rhode Island, Journal of Roman Archaeology, supplementary series 49, 2002, p. 37-42 ; Alain Chambon (dir.), Gaza. From Sand and Sea, vol. I, Art and History in the Jawdat al-Khoudary Collection, Gaza, Mansour Bookshop and Press, 2012, p. 70-72 (tous les poids ne sont pas gazéens).
-
[120]
La dernière lecture est celle d’Henri Seyrig, « Some Abbreviations on Syrian Coins », op. cit., p. 23-35 : p. 33, n. 45.
-
[121]
Henri Seyrig, « Poids antiques de la Syrie et de la Phénicie… », op. cit., p. 76-77 (= 406-407).
-
[122]
Gérald Finkielsztejn, « Témoignages sur les agoranomes du Levant à l’époque hellénistique », op. cit. Voir aussi sa contribution dans le présent volume.
-
[123]
Alla Kushnir-Stein et Haim Gitler, « On Some Inscribed Lead Weights from Palestine », Quaderni ticinesi di numismatica e antichita classiche, n° 28, 1999, p. 221-234 : p. 224-225 ; CIIP II, 1738.
-
[124]
Julien Aliquot et Massoud Badawi, « Trois poids romains de Gabala (Syrie) », op. cit ; Alla Kushnir-Stein, « Two Inscribed Weights from Banias », Israel Exploration Journal, n° 45, 1995, p. 48-51.
-
[125]
Alla Kushnir-Stein, « Inscribed Lead Weights of Roman Raphia », op. cit, p. 33-37 ; CIIP II, 1740 ; « New Inscribed Lead Weights from Gaza », op. cit.
-
[126]
Henri Seyrig, « Antiquités syriennes. 74. Un poids tardif de Tyr », Syria, n° 36, 1959, p. 78 – 81 (= Antiquités syriennes, VI, Paris, Geuthner, 1966, p. 52-55). Objet de 317 g, ce qui correspond à peu près à la livre romaine.
-
[127]
Avshalom Laniado et Batya Dashti, « A Byzantine Lead Weight from the Port of Iamnia (Yavneh-Yam) and the Title Ἔφορος », Revue des études byzantines, n° 51, 1993, p. 229-235, livre de 217 g.
-
[128]
Catalogue Spaer (cf. supra, n. 21) p. 6, n° 390 ; à ma connaissance, le texte n’a pas été publié : ✝ Ἐπὶ Φλ (αουίων) | Βάσσου καὶ | Ζοναίνου | λαμπρ (οτάτων) ἐφόρ (ων), | ἰνδ (ικτιῶνος) βι΄, | (λίτρα) α΄. Objet de 233 g. Plusieurs des poids de la collection Spaer sont émis par les cités de cette région.
-
[129]
CIIP II, 1741 ; Alla Kushnir-Stein, « Four Inscribed Lead Weights from the Collection of Arnold Spaer », Israel Numismatic Journal, n° 17, 2009-2010, p. 206-212, objet de 166 g (une demi-livre romaine).
-
[130]
La découverte de trois poids « de type byzantin » à Césarée, émis « sous » le proconsul Flavius Stephanus, vers 536, montre que le gouverneur pouvait à l’occasion relayer en province l’autorité centrale, CIIP II, 1730-1731.