Notes
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[*]
Département des Monnaies, médailles et antiques, Bibliothèque nationale de France, 58 rue de Richelieu, 75002 Paris ; Centre E. Babelon, UMR 5060 du CNRS.
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[1]
Deux études récentes sont consacrées aux étalons monétaires grecs. Véronique Van Driessche a cherché à reconstituer l’évolution des poids depuis l’époque mycénienne jusqu’aux étalons monétaires de l’époque classique (attique et éginétique principalement), avec une volonté de systématisation qui nuit au raisonnement. Le livre conclut à l’existence d’une mine d’argent universelle de 435 g et d’un chalque de bronze tout aussi universel de 9,06 g que l’examen des monnaies ne confirme pas. V. Van Driessche conteste aussi la fiduciarité de la monnaie de bronze (Véronique Van Driessche, Des étalons pré-monétaires au monnayage de bronze, Louvain-la-Neuve, Association de numismatique Professeur Marcel Hoc, 2009). Ces conclusions sont reprises par Charles Doyen qui examine l’évolution des étalons en Grèce et dans les îles à l’époque hellénistique (Charles Doyen, Étalons de l’argent et du bronze en Grèce hellénistique, Louvain-la-Neuve, Association de numismatique Professeur Marcel Hoc, 2012).
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[2]
Des exceptions existent, comme en Bactriane à l’époque hellénistique où certaines monnaies sont carrées (voir par exemple Osmund Bopearachchi, Monnaies gréco-bactriennes et indo-grecques. Catalogue raisonné, Paris, Bibliothèque Nationale, 1991, p. 176, série 10 d’Agathoclès).
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[3]
Éthique à Nicomaque, V, 5.
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[4]
Un alliage d’or et d’argent.
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[5]
Toutes les monnaies décrites dans cette section ont pour revers un ou plusieurs carrés ou rectangles creux.
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[6]
Michael Kerschner et Koray Konuk (« Electrum Coins and Their Archaeological Context : The Case of the Artemision of Ephesus », dans Haim Gitler (dir.), White Gold Symposium, June 2012, Jerusalem, à paraître) présentent une histoire des fouilles, un descriptif détaillé des lieux de trouvaille des monnaies et une interprétation issue des dernières recherches autrichiennes sur le site.
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[7]
Liselotte Weidauer, Probleme der frühen Elektronprägung, Fribourg, Office du Livre, 1975, p. 13 et 65-71, entre autres. Tableau récapitulatif dans Koray Konuk, Catharine C. Lorber, White Gold : Revealing the World’s Earliest Coins, Jérusalem, Israel Museum, 2012, p. 18.
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[8]
Ernest Babelon, « Études sur les monnaies primitives d’Asie mineure I. Trouvaille de Samos », Revue numismatique, 1894, p. 149-163, pl. III, Hélène Nicolet-Pierre, Jean-Noël Barrandon, « Monnaies d’électrum archaïques. Le trésor de Samos de 1894 (IGCH 1158) conservé à Paris », Revue numismatique, 1997, p. 121-135, Koray Konuk, « The Electrum Coinage of Samos in the Light of a New Hoard », dans Elmar Schwertheim et Engelbert Winter (dir.), Neue Forschungen zu Ionien, Bonn, R. Habelt, Asia Minor Studien 54, 2005, p. 43-56.
-
[9]
Ce nom n’est pas attesté par les textes, contrairement à d’autres noms de monnaies. Une inscription athénienne du Ve s. et des textes nettement plus tardifs (Plutarque notamment) mentionnent des κροίσειοι στατήρες. Des fouilles récentes à Sardes confirment la présence de créséides (une fraction en or et deux en argent) dans des niveaux antérieurs aux destructions causées par la conquête perse : Nicholas Cahill, John H. Kroll, « New Archaic Coin Finds from Sardis », American Journal of Archaeology, n° 109, 1995, p. 589-617.
-
[10]
Georges Le Rider, La Naissance de la monnaie : pratiques monétaires de l’Orient ancien, Paris, PUF, 2001, p. 103.
-
[11]
Ibid., p. 151.
-
[12]
Ibid, p. 107-121.
-
[13]
Ian Carradice, Coinage and Administration in the Athenian and Persian Empires, Oxford, BAR, 1987, p. 73-93.
-
[14]
Georges Le Rider, La Naissance de la monnaie : pratiques monétaires de l’Orient ancien, op. cit., p. 152-153.
-
[15]
Des exemples de ces mentions de monnaies ont été rassemblés par Marie-Françoise Baslez (« La circulation et le rôle des dariques en Grèce d’Europe à la fin du Ve et au IVe s. ; apport des inscriptions phéniciennes et grecques », L’Or perse et l’histoire grecque. Revue des études anciennes, n° 91, 1989, p. 237-246) pour les dariques, ou encore John Melville Jones, Testimonia Numaria. Volume I, Texts and Translations : Greek and Latin Texts Concerning Ancient Greek Coinage, Londres, Spink and Son, 1993, p. 227-295.
-
[16]
Contre Érathostène 11 (traduction de Louis Gernet et Michel Bizos, CUF).
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[17]
Traduction de Denis Roussel, La Pléiade.
-
[18]
Georges Le Rider, « Les clauses financières des traités de 189 et 188 », Bulletin de Correspondance Hellénique, n° 166, 1992, p. 267-277 : p. 268-272.
-
[19]
Georges Le Rider, « Les ressources financières de Séleucos IV (187-175) et le paiement de l’indemnité aux Romains », dans Martin Price, Andrew Burnett, Roger Bland (dir.), Essays in Honor of R. Carson and G.K. Jenkins, Londres, Spink, 1993, p. 49-67 : p. 52-58.
-
[20]
Voir par exemple John Melville Jones, Testimonia Numaria. Volume I, Texts and Translations : Greek and Latin Texts Concerning Ancient Greek Coinage, op. cit. et Testimonia Numaria. Volume II, Addenda and Commentary, Londres, Spink, 2007, n° 592, sur une conversion de talents euboïques en cistophores, ou Georges Le Rider, « Les clauses financières des traités de 189 et 188 », op. cit., p. 268, critiquant certaines lectures de Polybe.
-
[21]
Jean Bousquet, Études sur les comptes de Delphes, Athènes – Paris, EFA – de Boccard, 1988, p. 55.
-
[22]
Ibid., p. 699-701.
-
[23]
Catherine Grandjean, « Les comptes de Pompidas (IG VII, 2426). Drachmes d’argent symmachiques et drachmes de bronze », Bulletin de Correspondance Hellénique, n° 119, 1995, p. 1-26 et Véronique Chankowski, Parasites du dieu. Pratiques financières et vie économique dans la Délos hellénistique, à paraître.
-
[24]
Cédric Brélaz, Angheliki Andrioménou, Pierre Ducrey, « Les comptes du sanctuaire d’Apollon à Délion et le concours pan-béotien des Delia », Bulletin de Correspondance Hellénique, n° 131, 2007, p. 235-308 : p. 260.
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[25]
Véronique Chankowski, Parasites du dieu. Pratiques financières et vie économique dans la Délos hellénistique, à paraître.
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[26]
Jean Bousquet, Corpus des inscriptions de Delphes. 2, Les comptes du quatrième et du troisième siècle, Paris, de Boccard, 1989, p. 148 ; Patrick Marchetti, « Les cours de l’attique et de l’éginétique et les rapports or-argent dans les comptes de Delphes », dans Denis Knoepfler (dir.), Comptes et inventaires dans la cité grecque. Actes du colloque international d’épigraphie tenu à Neuchâtel du 23 au 26 septembre 1986 en l’honneur de Jacques Tréheux, Neuchâtel-Genève, Droz, 1988, p. 103-110 : p. 106-109.
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[27]
Dans un ouvrage récent, V. Van Driessche a poussé très loin les tentatives de reconstitution de certains étalons et de leurs origines. L’essai est en de nombreux endroits très critiquable et construit sur des enchaînements d’hypothèses qui ne sont pas confirmées par les realia (Véronique Van Driessche, Des étalons pré-monétaires au monnayage de bronze, op. cit.).
-
[28]
John McK Camp, John H. Kroll, « The Agora Mint and Athenian Bronze Coinage », Hesperia, n° 70/2 (avril-juin), 2001, p. 127-162, notamment la photographie d’une barre de bronze découpée en flans de tailles diverses, p. 155.
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[29]
François R. Velde fait le point sur l’étude du frai des monnaies (« On the Evolution of Specie : Coin Circulation and Weight Loss », Revue numismatique, 2013, p. 605-650).
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[30]
Voir la synthèse de l’étude de coins de G. Le Rider par François de Callataÿ, Recueil quantitatif des émissions monétaires hellénistiques, Wetteren, Numismatique romaine, 1997, n° 94-99.
-
[31]
Georges Le Rider, Le Monnayage d’argent et d’or de Philippe II frappé en Macédoine de 359 à 294 avant J.-C., Paris, É. Bourgey, 1977, p. 409.
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[32]
Par exemple Colin M. Kraay, Archaic and Classical Greek Coins, Londres, 1976, appendice I, p. 329-330.
-
[33]
Jean Bousquet, Corpus des inscriptions de Delphes. 2, Les comptes du quatrième et du troisième siècle, op. cit., p. 147-149, Georges Le Rider, La Naissance de la monnaie : pratiques monétaires de l’Orient ancien, op. cit., p. 265-266.
-
[34]
Les monnaies d’Athènes de l’époque de l’archè se trouvent d’ailleurs rarement dans les trésors de l’empire athénien alors qu’elles sont fréquentes à l’extérieur. Sur les raisons de cette absence, voir Christophe Flament, « Faut-il suivre les chouettes ? Réflexions sur la monnaie comme indicateur d’échanges à partir du cas athénien d’époque classique », et Koray Konuk, « Des chouettes en Asie Mineure : quelques pistes de réflexion », dans Thomas Faucher, Marie-Christine Marcellesi, Olivier Picard (dir.), Nomisma. La circulation monétaire dans le monde grec antique, Colloque international, Athènes, 14-17 avril 2010, Athènes – Paris, EFA – de Boccard, 2011, p. 39-51 et p. 53-66. Sur la présence des chouettes dans l’empire perse : Daniel Schlumberger, L’argent grec dans l’empire achéménide, Paris, Klincksieck, 1953, Frédérique Duyrat, « La circulation monétaire dans l’Orient séleucide (Syrie, Phénicie, Mésopotamie, Iran) », dans Véronique Chankowski, Frédérique Duyrat (dir.), Le Roi et l’économie. Autonomies locales et structures royales dans l’économie de l’empire séleucide, Lyon, Maison de l’Orient Méditerranéen, Topoi, Supplément 6, 2004, p. 381-424.
-
[35]
Georges Le Rider, Alexandre le Grand. Monnaie, finances et politique, Paris, PUF, 2003, p. 11.
-
[36]
Quinte Curce, Histoires d’Alexandre, III, 13, 16 (Damas) ; Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, XVII, 64, 3, Quinte Curce, Histoires d’Alexandre, V, 1, 10 (Arbèles) ; Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, XVII, 66, 1-2, Justin, Épitomè, XI, 14, 9, Plutarque, Alexandre, 36, 1, Strabon, Géographie, XV, 3, 9, Arrien, Anabase d’Alexandre, III, 16, 7, Quinte Curce, Histoires d’Alexandre, V, 2, 11 (Suse) ; Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, XVII, 71, 1, Quinte Curce, Histoires d’Alexandre, V, 6, 9 (Persépolis) ; Quinte Curce, Histoires d’Alexandre, V, 6, 10 (Pasargades).
-
[37]
François de Callataÿ, « Les trésors achéménides et les monnayages d’Alexandre : espèces immobilisées et espèces circulantes ? », L’Or perse et l’histoire grecque. Revue des études anciennes, n° 91, 1989, p. 259-274 : p. 260-262.
-
[38]
Tête d’Athéna casquée à droite / Victoire portant une stylis.
-
[39]
Fig. 9, Tête d’Héraclès coiffé d’une dépouille de lion à droite / Zeus aétophore trônant à gauche.
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[40]
Tête d’Héraclès à droite / revers variés. Voir Martin J. Price, The Coinage in the Name of Alexander the Great and Philip Arrhidaeus, Zurich – Londres, The Swiss Numismatic Society – British Museum, 1991, p. 31.
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[41]
Sur les influences ciliciennes dans le choix du type de Zeus trônant : Orestes H. Zervos, Martin J. Price, « Debate. The earliest coins of Alexander the Great », Numismatic Chronicle, 1982, p. 166-190, François de Callataÿ, « La date des premiers tétradrachmes de poids attique émis par Alexandre le Grand », Revue belge de numismatique, n° 128, 1982, p. 5-25.
-
[42]
Frédérique Duyrat, « La circulation monétaire dans l’Orient séleucide (Syrie, Phénicie, Mésopotamie, Iran) », op. cit.
-
[43]
William E. Metcalf, « The Ain Tab Hoard (IGCH 1542) », Andrew Burnett, Ute Wartenberg, Richard Witschonke (dir.), Coins of Macedonia and Rome : Essays in Honour of C. Hersh, Londres, Spink, 1998, p. 59-66.
-
[44]
Georges Le Rider, Le Monnayage d’argent et d’or de Philippe II frappé en Macédoine de 359 à 294 avant J.-C., op. cit., p. 386-400.
-
[45]
Ibid., p. 354-356.
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[46]
Ibid., p. 407.
-
[47]
Ibid., p. 435-438.
-
[48]
Georges Le Rider, « Résumé des cours et travaux », Annuaire du Collège de France. 1996-1997, 1997, p. 811-828 : p. 824.
-
[49]
Contrairement à Marie-Christine Marcellesi, « Commerce, monnaies locales et monnaies communes dans les États hellénistiques », Revue des études grecques, n° 113, 2000, p. 326-358 : p. 329-330.
-
[50]
La légende rappelle cependant le lien avec Alexandre le Grand : Ἀλεξάνδρου.
-
[51]
Catharine C. Lorber, « A revised chronology for the coins of Ptolemy I », Numismatic Chronicle, n° 165, 2005, p. 45-64. 2005.
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[52]
Tête de Philétaire lauré à droite / Athéna trônant à gauche. Ce monnayage a été frappé jusqu’à fin IIIe s.
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[53]
Tête de gorgone de face / Athéna Niképhoros de Pergame ; tête d’Eumène II / Dioscures.
-
[54]
Georges Le Rider propose de situer l’introduction du cistophore entre c. 185-180 et c. 175-170 (« La politique monétaire du royaume de Pergame après 188 », Journal des Savants, 1989 (juillet-décembre), p. 163-189 : p. 169. Marie-Christine Marcellesi est favorable à une date plus haute, peu avant 190 (Pergame, de la fin du Ve siècle au début du Ier siècle avant J.-C. Pratiques monétaires et histoire. Studi ellenistici, n° 26, Pise – Rome, F. Serra, 2012, p. 145).
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[55]
Voir les remarques de Le Rider, La Naissance de la monnaie : pratiques monétaires de l’Orient ancien, op. cit., p. 276.
-
[56]
Dans Arthur Houghton, Catharine Lorber, Oliver D. Hoover, Seleucid Coins. A Comprehensive Catalogue. Part II. Seleucus IV through Antiochus XIII. Vol. I. Introduction, Maps, and Catalogue, Vol. II. Appendices, Indices, and Plates, New-York – Lancaster – London, The American numismatic society – Classical numismatic group, 2008, volume II, p. 1-8.
-
[57]
Otto Mørkholm, « The Attic coin standard in the Levant during the Hellenistic period », dans Simone Scheers (dir.), Studia Paulo Naster Oblata. I. Numismatica antiqua, Louvain, Peeters, 1982, p. 139-149.
-
[58]
Frédérique Duyrat, Arados hellénistique. Étude historique et monétaire, Beyrouth, IFPO, 2005, p. 258-259.
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[59]
Ibid., p. 127.
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[60]
Ibid., p. 258-260.
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[61]
Otto Mørkholm, « The Attic coin standard in the Levant during the Hellenistic period », op. cit., François de Callataÿ, « Les tétradrachmes hellénistiques de Tripolis », Numismatica e antichità Classiche, n° 22, 1993, p. 111-123.
-
[62]
Frédérique Duyrat, Arados hellénistique. Étude historique et monétaire, op. cit., cartes 11 et 12, p. 359-360.
-
[63]
Olivier Picard, « Monnaie ὀλοσχερής, monnaie de poids réduit, apousia en Eubée, à Délos et ailleurs », ΧΑΡΑΚΤΗΡ, Mélanges M. Oikonomidou, Athènes, 1996, p. 243-250.
-
[64]
Marie-Christine Marcellesi, « Commerce, monnaies locales et monnaies communes dans les États hellénistiques », op. cit.
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[65]
Marie-Christine Marcellesi, « Commerce, monnaies locales et monnaies communes dans les États hellénistiques », op. cit., p. 338, Martin J. Price, The Coinage in the Name of Alexander the Great and Philip Arrhideus, op. cit., p. 247-260 sur les drachmes aux types d’Alexandre frappées à Colophon. La circulation internationale des alexandres, tétradrachmes ou drachmes, rend cependant probables des paiements en alexandres venus d’ailleurs.
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[66]
Véronique Chankowski, Parasites du dieu. Pratiques financières et vie économique dans la Délos hellénistique, à paraître.
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[67]
Olivier Picard, « Monnaie ὀλοσχερής, monnaie de poids réduit, apousia en Eubée, à Délos et ailleurs », op. cit.
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[68]
Charles Doyen (« Le salaire de Dexios », Bulletin de Correspondance Hellénique, n°135/1, 2011, p. 237-259) propose une étude détaillée du devis de frappe de la nouvelle monnaie amphictionique en 336, des apousiai et du salaire de Dexios, responsable de la frappe.
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[69]
Véronique Chankowski, Parasites du dieu. Pratiques financières et vie économique dans la Délos hellénistique, à paraître.
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[70]
Georges Le Rider, « À propos d’un passage des Poroi de Xénophon : la question du change et les monnaies incuses d’Italie du Sud », dans Kraay-Mørkholm Essays. Numismatic Studies in Memory of C.M. Kraay and O. Mørkholm, Louvain-la-Neuve, Association de numismatique Professeur Marcel Hoc, 1989, p. 159-172 : p. 164-165.
-
[71]
Kevin Butcher, Small Change in Ancient Beirut : the Coin Finds from Bey 006 and Bey 045. Persian, Hellenistic, Roman and Byzantine Periods. Archaeology of the Beirut Souks : AUB and ACRE Excavations in Beirut, 1994-1996, Beyrouth, AUB, 2001-2002, p. 24 (Beyrouth hellénistique) ; Nicholas Cahill, Household and City Organization at Olynthus, New Haven, Yale University, 2002, p. 273 (Olynthe au IVe s.) ; François de Callataÿ, « Greek coins from archaeological excavations : a conspectus and a call for chronological table », Peter Van Alfen (dir.), Agoranomia : Studies in Money and Exchange Presented to John H. Kroll, New York, American Numismatic Society, 2006, p. 177-200 : p. 184-185.
1 S’aventurer à rédiger une synthèse de quelques pages sur les étalons monétaires grecs est une gageure : le sujet est immense, par la variété des étalons, leurs évolutions, les implications économiques du sujet (poids et mesures, législation dans ce domaine, questions de change). La complexité de ces poids de référence, leur évolution dans le temps et dans l’espace et le manque de sources écrites rendraient nécessaire la rédaction d’un ouvrage complet en plusieurs tomes [1]. Aussi cet article se limite-t-il à présenter une introduction très générale sur ce sujet, juste destinée à tracer un cadre intelligible. Seule la période VIe-IIe s. a.C. été prise en considération, le IIe s. apportant de nombreux changements.
2 Avant toute chose, il est nécessaire de rappeler ce qui caractérise la monnaie dans le monde grec à partir du VIe s. Il s’agit désormais d’une pièce de métal généralement circulaire [2] d’un poids fixe, dont l’étalon et l’aloi sont garantis par l’autorité émettrice qui en estampille les faces, ce qui permet de la reconnaître facilement. La nouveauté de cet objet vient de ce que, dans la plupart des échanges, on ne le pèse plus, on le compte seulement, sur la foi de la signature de l’autorité émettrice qui dispense de vérifier le poids et la qualité du métal. L’importance du caractère légal de la monnaie est particulièrement sensible chez les Grecs, jusque dans la manière même dont elle est appelée comme le rappelle Aristote : « elle porte ce nom de nomisma car elle n’est pas un produit de la nature mais de la loi [3] ». Elle se distingue aussi d’un poids de marché car celui-ci n’a pas de valeur intrinsèque. Il est généralement fait de bronze ou de plomb, n’est pas produit en grandes séries, n’est ni un moyen d’échange ni une réserve de valeur. Le poids de marché est seulement une mesure. La monnaie grecque, de son apparition à une date discutée autour de 600 jusqu’au Ve s., est exclusivement en métal précieux : or, argent ou électrum [4]. La forte valeur de ces métaux explique le soin apporté à son poids. Dès lors, pour pouvoir échanger des monnaies sans les peser, un étalon, poids de référence accepté de tous, est indispensable.
3 Des origines de la monnaie au IIe s. a.C., cet article trace une brève histoire générale de l’évolution des étalons monétaires grecs, sans cependant entrer dans les détails. Les centaines de cités qui ont frappé monnaie durant cette période ont toutes une histoire pondérale différente et il était impossible d’en donner un aperçu sans schématiser à l’excès.
1. Étalons archaïques [5]
4 C’est l’archéologie qui a donné le bulletin de naissance de la monnaie grecque, plus précisément les fouilles conduites à Éphèse dans le sanctuaire d’Artémis depuis le tout début du XXe s. Des équipes alternativement autrichiennes et anglaises ont mis au jour plusieurs dépôts précieux contenant des objets d’or, d’argent, d’électrum, d’ambre et d’ivoire, ainsi que 107 monnaies d’électrum [6]. Ces dernières ont été découvertes dans différents endroits du sanctuaire : sous une base de schiste vert et dans d’autres bases, dans l’autel du temple C, dans le temple B, sous forme de trésor dans un pot ou dispersées, etc. Par la suite, des trésors de ces monnaies d’électrum archaïques ont été découverts en Asie mineure, rarement au-delà. Ces toutes premières monnaies du monde grec forment déjà un système monétaire complexe caractérisé par une grande variété typologique et des dénominations qui vont du statère, unité supérieure, au quatre-vingt-seizième, voire, dans des cas encore assez rares, aux cent-quatre-vingt-douzième de statère. Dès les origines, plusieurs ateliers monétaires sont à l’œuvre, utilisant au moins trois étalons différents [7].
5 Dans les fondations de l’Artémision, les trouvailles ont presque toutes le même étalon dont on ne sait s’il faut l’attribuer à Milet, dont les monnaies plus tardives sont frappées d’un lion retournant la tête, comme sur certaines des plus anciennes monnaies d’électrum, ou à Sardes, capitale des rois de Lydie dont le lion est aussi un des attributs. Faute de pouvoir choisir, cet étalon est donc appelé lydo-milésien (statère : c. 14,15 g, fig. 1). Parmi les rares ateliers qui se distinguent facilement, Phocée est sans doute celui qui pose le moins de question : nombre de ses émissions portent un phoque, symbole parlant de la cité, et sont taillées selon un étalon plus lourd (statère : c. 16,60 g, fig. 2). Le dernier étalon est dit euboïco-samien. La première attestation de monnaies frappées selon ce poids de référence (statère : c. 17,40 g) est due à un trésor de 34 pièces découvert à Samos en 1894 [8] (fig. 3).
Electrum lydo-milésien, Sardes
Electrum lydo-milésien, Sardes
Electrum phocaïque, Phocée
Electrum phocaïque, Phocée
Créséide d’argent
Créséide d’argent
6 À partir du milieu du VIe s., l’électrum archaïque d’Asie Mineure disparaît progressivement et un système bimétallique se met en place avec la diffusion des créséides. Ce mot a été forgé par les spécialistes à partir du nom de Crésus auquel on attribue la création de ces monnaies [9]. Il sert à désigner des monnaies frappées en or et en argent aux mêmes types – deux protomés de lion et de taureau affrontés – selon un étalon qui n’a aucun lien avec les poids des monnaies d’électrum. A l’origine, les statères créséides d’or et d’argent pèsent le même poids, c. 10,70 g (fig. 4). Puis, dans une seconde phase, dite légère, le statère d’or est d’environ 8,05 g pour un statère d’argent autour de 5,35 g [10]. Ce changement d’étalon des créséides pourrait avoir servi à simplifier le passage d’un métal à l’autre : vingt créséides légers d’argent auraient alors la valeur d’un créséide léger d’or [11]. La création de ce système bimétallique et le changement d’étalon sont difficiles à dater. Cette difficulté est augmentée par l’incertitude où nous sommes concernant l’autorité à l’origine de ces nouveautés. Les spécialistes s’accordent généralement sur l’idée que, si Crésus est à l’origine du bimétallisme, les Perses, après s’être emparés de son royaume, ont poursuivi ces frappes et pourraient être à l’origine du changement de poids [12].
7 Durant les années 510 probablement apparaissent des monnaies à types perses dont la création est l’œuvre de Darius. Comme les créséides, dariques d’or et sicles d’argent partagent les mêmes types de droit et de revers. Le grand roi coiffé de la tiare (kidaris) et vêtu de la robe royale (kandys), figure au droit, un arc à la main (fig. 5 et 6). Le revers est un rectangle creux de surface irrégulière. Ces monnaies circulent conjointement avec les créséides jusqu’au premier quart du Ve s. qui voit la disparition de ces dernières alors que les monnaies perses sont attestées jusqu’à la fin de l’empire perse, avec diverses variantes du type de droit [13]. Le darique pèse c. 8,35 g, soit presque le poids du shekel babylonien (c. 8,40 g). Le sicle d’argent a une masse de 5,35 g puis c. 5,55 g dans un système ou le rapport or/argent s’établirait autour de 13 ⅓ [14].
Darique
Darique
Sicle
Sicle
8 Le dernier quart du VIe s. voit aussi l’apparition de la monnaie dans le monde grec. Les premiers, Égine, Corinthe, Athènes, les ateliers d’Italie du Sud, commencent à battre monnaie avec des étalons qui diffèrent partout.
2. Retrouver le poids théorique d’origine
9 Cette description rapide des premiers étalons monétaires grecs est assez sèche du fait de l’absence de sources écrites permettant de les reconstituer et de comprendre leur rôle économique. Mais les textes des époques classique et hellénistique ne nous informent pas beaucoup mieux. En effet, si les étalons monétaires sont évoqués par les sources écrites, c’est souvent de manière indirecte. Certains monnayages sont suffisamment répandus pour posséder un nom [15]. Ainsi les monnaies de Cyzique sont-elles régulièrement évoquées dans les textes d’époque classique, à l’instar du Contre Erathostène de Lysias, dans le récit qu’il fait des spoliations des Trente :
J’entre alors dans ma chambre, et j’ouvre mon coffre. Pison s’en aperçoit, entre à son tour, et, voyant le contenu, il appelle deux de ses aides et ordonne de s’en saisir. Ce n’était plus seulement la somme convenue, juges, mais trois talents d’argent, quatre cents cyzicènes (τετρακοσίους κυζικηνοὺς), cent dariques (ἑκατὸν δαρεικοὺς) et quatre coupes d’argent : je lui demandai de me laisser au moins de quoi voyager. « Tu devrais t’estimer heureux, me répondit-il, si tu as la vie sauve [16] ».
11 Lysias donne un témoignage précis de la fortune qui lui a été extorquée par Pison. Les valeurs qu’il indique livrent le montant exact de son encaisse en 404. Celle-ci se compose de trois talents d’argent, peut-être sous forme monnayée, de quatre pièces d’argenterie et de monnaies d’or. Les cyzicènes de l’époque classique sont des statères d’étalon phocaïque allégé mais rien ne l’indique dans le texte. Ils sont thésaurisés par Lysias avec des dariques perses, autre monnayage d’or fréquent dans les caisses grecques de l’époque classique. Cette accumulation répond bien à la définition de la monnaie : il suffit de la compter, en tenant compte de son étalon, pour mesurer sa richesse. Les poids de ces monnaies populaires sont tellement évidents qu’il n’est pas besoin de préciser à quel système elles appartiennent.
12 L’évocation de l’étalon peut aussi se faire en unités de poids. Le texte de la paix d’Apamée (188) tel qu’il est rapporté par Polybe 21.43.19 en donne un bon exemple :
Antiochos versera aux Romains, en douze ans, douze mille talents du meilleur argent attique, à raison de mille talents par an, le talent ne pesant pas moins de quatre-vingts livres romaines [17].
14 G. Le Rider a montré que les exigences des Romains s’appliquent à la qualité du métal, qui doit être de pureté aussi élevée que celle de l’argent attique (ἀργυρίου... Ἀττικοῦ... ἀρίστου), mais aussi à son poids : l’unité de compte est un talent de quatre-vingts livres romaines, soit environ 25,920 kg. C’est donc un talent attique, bien qu’il ne soit jamais qualifié ainsi [18]. Cependant, rien n’indique dans le traité que les monnaies doivent être d’étalon attique, contrairement à ce qui a parfois été écrit. Seule la qualité de l’argent est affectée de cet adjectif. Le traité des Romains avec les Étoliens en 189 ne donne pas plus de précisions quant aux monnaies utilisées et à leur étalon (Polybe 21.32.8-9), le montant de l’indemnité étant calculé selon des modalités proches de celle versée par Antiochos III. Il est possible de reconstituer la liste des numéraires qui pouvaient servir à payer les Romains en se fondant sur le témoignage des trésors trouvés dans le royaume de Syrie à cette époque [19], mais il est caractéristique qu’aucune des deux parties n’ait considéré comme utile de le préciser dans les traités.
15 Les traités rapportés par Polybe sont d’une grande précision alors que la plupart des textes se contentent souvent de mentionner des équivalences entre deux systèmes. Celles-ci sont d’interprétation difficile comme en témoignent de fréquentes erreurs chez les Anciens comme chez les Modernes [20].
16 L’épigraphie apporte des éléments importants de compréhension du fonctionnement de la comptabilité d’institutions confrontées à différents systèmes d’étalons. Celle-ci doit bien sûr tenir compte de l’étalon des monnaies mais elle le fait généralement sous forme de conversions. Les exemples en sont multiples. Ainsi à Delphes, durant les années 330, J. Bousquet écrit-il à propos de l’évaluation du prix de sculptures pour le fronton du temple : « Nous pouvons calculer l’évaluation forfaitaire du prix de chaque statue au moment du contrat, établi par les naopes en monnaie ‘éginétique’ : 20 T = 84 000 dr. Ce serait alors 3 500 dr. ég. ou 50 mines par statue, ou 5 000 dr. attiques au change normal 7/10 [21] ». Les comptes de sanctuaires fournissent de multiples exemples de ces exercices de change constants, mais ils ne livrent pas le poids des monnaies en question. Quand J. Bousquet rédige son chapitre sur « Le change des hectés de Phocée », il se fonde sur les étalons reconstitués par les numismates [22]. Les comptes béotiens de Pompidas jonglent avec des drachmes symmachiques et béotiennes [23], ceux de Délion avec les étalons attique, symmachique et des drachmes de bronze [24]. Dans tous les cas de figure, les conversions sont constantes et la recherche de l’unité de compte n’est pas toujours aussi simple qu’à Délos [25]. Dans la plupart des cas, les poids sont tus.
17 J. Bousquet a essayé de reconstituer le poids des monnaies à travers les comptes de Delphes des années 337/6 – 324/3. Il parvient à suivre avec assez de précision la dévaluation des monnaies d’argent de poids éginétique en comparaison des monnaies de poids attique. Sous l’archontat de Diôn (336/5), 10 statères de poids éginétique sont échangés pour 7,5 statères de poids attique au lieu de 7 antérieurement. Ce rapport est cependant affaibli quand les monnaies de poids attique sont usées. Dans le cas de ce compte, J. Bousquet calcule que le rapport s’inverse en faveur de l’argent éginétique avec un ratio à 6,845 pour 10. « De ce calcul il résulte que l’attique a frayé, en moyenne, dans une circulation normale, de 2,26 %, soit de 0,38 g par tétradrachme attique, pesant alors 16,82 g au lieu de 17,2 [26]. » Et J. Bousquet de souligner que les chiffres des comptes reposent sur un échantillon très vaste : 44 talents soit environ 1 135 kg.
18 Tous les efforts aboutissent à la conclusion que l’ensemble des données des textes ne sont pas faciles à exploiter et peuvent conduire à de complètes erreurs d’interprétation [27]. Les mentions libellées en drachmes ou en statères négligent souvent de préciser de quel atelier ou de quel monnayage il s'agit et il reste à l’historien à étudier l’atelier local, ou les ateliers voisins, pour tenter de reconstituer les réalités financières d’une époque donnée.
19 Ce travail de reconstitution est très différent pour l’or, l’argent et le bronze. Ce dernier alliage ne sera pas pris en considération ici : l’alignement des monnaies de bronze est très approximatif comme le montrent toutes les études. Les flans sont souvent découpés de manière grossière, sans chercher la précision [28]. Reconstituer le poids d’une série de monnaies de bronze est, en outre, encore compliqué par la corrosion du métal qui modifie de manière significative l’aspect et la masse des monnaies entre leur sortie de l’atelier et le moment où elles sont étudiées.
20 Une autre difficulté vient du frai, c’est-à-dire de l’usure causée par la circulation des pièces. Celui-ci est supérieur pour les petits modules qui, s’ils circulent beaucoup, s’éloignent rapidement de leur poids d’origine [29]. Ce phénomène est renforcé par le fait que, plus la dénomination est petite, moins l’alignement sur le poids théorique est respecté. Le problème se pose particulièrement pour l’argent, certaines monnaies très appréciées circulant parfois énormément, au point de rendre le type difficilement lisible. Pour reconstituer l’étalon suivi par une série monétaire donnée, il faut donc considérer de préférence les exemplaires les mieux conservés et les plus lourds.
21 Plus le métal est précieux, plus l’alignement est exact. L’or est donc le métal idéal pour déterminer le poids de référence d’un étalon à partir de l’examen des monnaies. Un exemple limpide en est donné par G. Le Rider dans son étude du monnayage d’or et d’argent de Philippe II de Macédoine (fig. 7). Le tableau suivant synthétise son étude des statères d’or de Pella et Amphipolis qui se fonde sur une sélection de monnaies trouvées dans des trésors et particulièrement bien conservées.
Statère de Philippe II. Amphipolis
Statère de Philippe II. Amphipolis
Poids (g) | Groupe I | Groupe II | Groupe III |
8,63 | 1 | 6 | 0 |
8,62 | 4 | 1 | 1 |
8,61 | 8 | 9 | 0 |
8,60 | 9 | 10 | 4 |
8,59 | 5 | 12 | 6 |
8,58 | 1 | 3 | 9 |
8,57 | 0 | 0 | 2 |
8,56 | 0 | 0 | 2 |
Poids médian | 8,60 | 8,60 | 8,58 |
Poids modal | 8,605 | 8,599 | 8,584 |
Poids moyen | 8,607 | 8,602 | 8,585 |
22 Le total de l’échantillon est limité à 93 exemplaires de manière à ne retenir que les exemplaires qui s’approchent le plus du poids théorique, quand le corpus des statères d’or s’élève à 1 642 exemplaires [30]. G. Le Rider conclut que, en dehors de ces lots choisis, « chaque fois que les statères présentent un état de conservation satisfaisant et ne comportent pas d’anomalie, leur poids se rapproche de 8,60 g [31] ». Ces statères d’or sont donc des didrachmes attiques, ce qui n’est pas surprenant car cet étalon est utilisé par d’autres ateliers du nord de l’Égée avant que Philippe II ne commence ses frappes.
3. Zones d’étalon
3.1. Grands étalons de l’époque classique
23 À l’époque classique cohabitent quelques étalons internationaux, utilisés par plusieurs autorités différentes et largement acceptés, et des étalons civiques à usage local. Des listes ont autrefois été dressées tentant de rassembler les ateliers par étalons [32]. L’histoire des cités les rend partiellement fausses car elles peuvent changer d’étalon monétaire, parfois à plusieurs reprises. Ainsi Corcyre emploie-t-elle temporairement l’étalon corinthien entre les années 320 et 250, alors que la cité possède un étalon propre. L’étalon éginétique, bien représenté au Ve s., s’affaiblit durant le IVe s. C’est un bon exemple de la manière dont l’utilisation des étalons évolue en fonction des phénomènes historiques : la deuxième et la troisième guerre sacrée affectent les peuples frappant traditionnellement selon l’éginétique et entraînent son déclin [33].
24 Malgré son hégémonie, Athènes n’a pas cherché à imposer son étalon aux autres cités [34]. Le décret de Cléarque, c. 425-422, a fait l’objet de très nombreux débats et il en ressort généralement que, si on le lit comme une tentative d’imposer les poids et mesures athéniens dans l’archè, celle-ci a été de courte durée. Les effets n’en sont pas visibles dans les monnayages des cités concernées. L’étalon attique s’impose en fait très simplement par l’abondance et le titre élevé du monnayage athénien. Son utilisation internationale en fait un système de mesure commun, une « monnaie commune », même quand la monnaie locale ne suit pas cet étalon. L’argent attique avait déjà une grande popularité quand Philippe II de Macédoine décide d’aligner ses monnaies d’or sur leur poids. Alexandre, à partir de 333/2, frappe non seulement l’or mais aussi l’argent sur ce pied. Une fois l’étalon attique adopté par Alexandre le Grand, il connaît un développement considérable [35].
25 En effet, Alexandre, mais surtout les Diadoques, transforment en monnaies une part importante des réserves métalliques achéménides dont ils se sont saisis dans les trésoreries de Damas, Arbèles, Suse, Persépolis et Pasargades pendant la conquête [36]. À l’automne 330, Alexandre dispose de l’équivalent de 180 000 talents d’argent — dont une partie en or — soit la valeur de 4 680 tonnes d’argent [37]. Les Diadoques, entre 323 et 280, créent des systèmes monétaires complets en frappant aux types d’Alexandre, avec plus ou moins de régularité, diverses dénominations d’or [38], d’argent [39] et de bronze [40]. Les quantités de monnaies d’or et d’argent (principalement tétradrachmes et drachmes) émises aux types d’Alexandre par les Diadoques en Méditerranée orientale envahissent la circulation monétaire de cette région. Au contraire, les alexandres sont peu représentés en Grande Grèce et, de façon générale, le sont de moins en moins plus on va vers l’ouest. Cette monnaie est très prisée pour des motifs divers : elle est frappée de types facilement assimilables, Héraclès et Zeus ayant des équivalents dans les religions orientales [41] ; sa haute teneur en argent (c. 967/1000) et son étalonnage soigneux à la frappe sont un gage de confiance ; les quantités mises en circulation la rendent omniprésente dans certaines régions [42]. Très populaires, les alexandres circulent longtemps, malgré un taux d’usure important et un écart croissant avec le poids théorique d’origine. On touche ici au cœur de la définition de la monnaie : son utilisation est fondée sur la confiance en l’autorité émettrice qui fait qu’elle est acceptée sans être pesée dans la plupart des échanges et malgré un frai parfois sensible. Ainsi, des tétradrachmes aux types d’Alexandre très usés sont-ils encore thésaurisés deux siècles après leur émission, comme le trésor de Ain Tab, au sud de Gaziantep, en donne l’exemple, au plus tard c. 130-120 [43].
Tétradrachme de Philippe II, Amphipolis
Tétradrachme de Philippe II, Amphipolis
Tétradrachme d’Alexandre III le Grand, Pella
Tétradrachme d’Alexandre III le Grand, Pella
26 À partir des dernières années du IVe s., les rois hellénistiques abandonnent progressivement les types d’Alexandre pour adopter leur propre iconographie. Les émissions lagides se caractérisent pas la frappe abondante de tous les métaux, les Séleucides ayant au IIIe s. une production plus modérée. Les mêmes caractéristiques se retrouvent chez Lysimaque et les Antigonides en Macédoine.
3.2. Cohabitation de deux étalons : l’exemple de Philippe II de Macédoine.
27 Nous avons vu que Philippe choisit l’étalon attique lorsqu’il commence à frapper l’or à ses types propres, mais ce n’était pas le cas pour l’argent. Les tétradrachmes aux types de Philippe frappés à partir de 359 à Pella pèsent c. 14,5 g (fig. 8) [44]. C’est un changement, le statère macédonien pesant antérieurement c. 10,5 g. Philippe a choisi un étalon en usage dans les cités voisines – Olynthe, Acanthe, Amphipolis – dit étalon thraco-macédonien car il est aussi utilisé par les peuples thraces [45]. Une partie de ces frappes est posthume, comme c’est aussi le cas pour l’or qui n’est frappé qu’à partir de c. 345-342.
Groupe | Période | Pella | Amphipolis |
I | 345-340 ou 342-336 | 28 | 1 |
II | 340-329 ou 336-329 | 144 | 77 |
II | 323-315 ou 310 | 88 | 38 |
28 La destination de ces monnayages explique sans doute le choix d’étalons différents comme l’a souligné G. Le Rider. L’argent est frappé selon un étalon macédonien nouveau, mais qui reste épichorique. En revanche l’or est étalonné sur l’attique qui est déjà employé par Amphipolis (fondation athénienne), Philippes (Thasiens du continent) et les Chalcidiens de Thrace pour leurs monnaies d’or qui restaient rares cependant [46]. Il est possible que les émissions d’or de Philippe aient commencé après la découverte d’un gisement particulièrement riche du Pangée. Le roi aurait alors pu chercher à concurrencer les célèbres dariques du grand roi [47]. Il me semble aussi que c’est un métal très apprécié des mercenaires, notamment thraces comme en témoigne l’active thésaurisation de l’or dans la région. Disposer d’un numéraire recherché est un atout en période de guerre pour assurer les paiements nécessaires sous un faible volume. La popularité des philippes – le terme ne désigne que les statères d’or – explique leur maintien par Alexandre qui les frappe longtemps après la mort de son père alors qu’il a lui-même initié une frappe d’or à ses types en 332. L’emploi de deux étalons est une adaptation aux habitudes régionales et assure une bonne capacité de paiement au roi. L’ampleur de la production de Philippe a fixé cette pratique.
3.3. Zones monétaires fermées
29 À partir de 323, tous les monnayages royaux de Méditerranée orientale qui ne sont pas des alexandres sont d’étalon attique. G. Le Rider rappelle que, jusqu’à la défaite d’Antiochos III contre les Romains, il existe en Méditerranée orientale une vaste zone de circulation d’étalon attique qui englobe, en plus de l’empire séleucide, les royaumes de Pergame, du Pont, de Bithynie, de Cappadoce et de Macédoine avec ses dépendances [48]. L’empire séleucide se caractérise par la forte présence d’alexandres et de tétradrachmes des Diadoques. Cette ouverture n’a alors rien de remarquable [49], l’usage de l’étalon attique étant très répandu. C’est le système fermé mis en place par Ptolémée Sôter en Égypte qui paraît original à cette époque. Général d’Alexandre, il obtient la satrapie d’Égypte en 323 et se proclame roi en 305 tout en cherchant à étendre son domaine à Chypre et à la Syrie et Phénicie pour assurer la sécurité de son royaume. Dans le même temps, il modifie le système monétaire hérité d’Alexandre. Après des émissions de tétradrachmes et de statères aux types et au nom d’Alexandre, il frappe des monnaies portant au droit la tête d’Alexandre coiffée d’une dépouille d’éléphant, puis il modifie le revers où Zeus aétophore est remplacé par Athéna Alkidémos (fig. 10). Ce changement marque la fin des monnaies au type d’Alexandre en Égypte [50], bien que l’étalon reste attique. Plus tard, probablement c. 305, se situe le véritable changement, avec l’allègement de l’étalon de ces monnaies [51]. Puis, un dernier changement typologique conduit à la création du monnayage royal lagide dont les types restent fixes, pour l’argent, jusqu’à la fin de la dynastie. Au droit figure la tête de Ptolémée I Sôter à droite, au revers un aigle debout sur un foudre et la légende Πτολεμαίου βασιλέως (fig. 11). Le tétradrachme pèse désormais autour de 14,30 g et le statère d’or c. 7,15 g (soit la valeur de onze tétradrachmes). Ce rapport est fixé jusqu’à la fin de la dynastie. Par ces réformes, l’Égypte devient une zone monétaire fermée avec un change obligatoire aux frontières. Tous les paiements intérieurs doivent être effectués en monnaie royale, celle-ci comprenant aussi des monnaies de bronze. À la même époque, en 305/4, Rhodes se dote d’un étalon dans lequel le didrachme pèse autour de 6,7 g. Il ne se rattache à aucun autre étalon contemporain. La production rhodienne est abondante jusqu’au début du IIe s., qui marque partout un changement, mais la circulation en est restreinte du fait du choix de ce poids « rhodien » et malgré la puissance politique et commerciale de la cité.
Tétradrachme de Ptolémée I au type d’Athéna Alkidémos, Classical Numismatic Group 91, 19/09/2012, n° 393, 15,62 g.
Tétradrachme de Ptolémée I au type d’Athéna Alkidémos, Classical Numismatic Group 91, 19/09/2012, n° 393, 15,62 g.
30 En dehors des cas lagide et rhodien, l’étalon attique est donc souvent la référence pour les monnaies d’argent à vocation internationale jusqu’au IIe s. qui marque un réel tournant. Après la paix d’Apamée, à une date discutée, les Attalides instaurent un système fermé. Des tétradrachmes de poids attique allégé ont été frappés aux types de Séleucos I mais au nom de Philétaire, puis aux types de Philétaire [52], et à d’autres types plus rares sous Eumène II [53]. Après 188, les Attalides adoptent à leur tour un système monétaire fermé fondé sur un tétradrachme de c. 12,60 g, soit environ 25 % de moins qu’un tétradrachme attique ou trois drachmes attiques seulement [54]. Ces monnaies, que les textes nomment cistophores, sont frappées au droit d’une ciste d’où s’échappe un serpent. Le revers représente deux serpents enroulés autour d’un arc dans un étui. Sensiblement à la même époque, Persée abandonne l’étalon attique dans son royaume de Macédoine pour recourir lui aussi à un étalon allégé qui lui assure de nouvelles rentrées d’argent indispensables dans sa guerre contre Rome [55].
Tétradrachme au portrait de Ptolémée I
Tétradrachme au portrait de Ptolémée I
31 Une circulation monétaire fermée permet de gros bénéfices au change et à l’exportation pour l’Etat qui la décide. Elle permet aussi de limiter la fuite des métaux précieux quand ceux-ci deviennent moins accessibles. Au IIe s., les alexandres qui avaient garanti l’abondance des monnaies d’argent durant tout le IIIe s. se font plus rares.
32 L’empire séleucide, au contraire de ses voisins, conserve l’étalon attique et se trouve dès lors – mais seulement après le premier tiers du IIe s. – dans une situation originale puisqu’il reste le seul grand royaume à accepter toutes les devises de ce poids. L’étalon attique a cependant évolué depuis Alexandre. Une étude de poids des tétradrachmes séleucides des ateliers de Ptolémaïs-Akè, Antioche et Babylone conduite en 1982 par O. Mørkholm a montré une nette réduction de l’étalon :
Réduction de l’étalon attique dans l’empire séleucide selon O. Mørkholm
Période | Poids |
Sous Alexandre et Philippe III | c. 17,30g-17,40 g. |
Après 317/6 | c. 17,25 g |
Après 172/1 | c. 16,80 g |
Après 105 | c. 16,30 g |
Ier siècle | généralement <16,00 g (entre 15,40 g et 15,99 g) |
Réduction de l’étalon attique dans l’empire séleucide selon O. Mørkholm
33 Cette première étude est aujourd’hui affinée grâce aux tables pondérales publiées par O.D. Hoover et P.P. Iossif où les poids sont rassemblés par classes modales [56].
Réduction de l’étalon attique dans l’empire séleucide selon O.D. Hoover et P.P. Iossif
Période | Poids |
Séleucos IV, 187-175-Antiochos IV, 175-164 | 17,00 g – 17,09 g |
Antiochos IV, 175-164-Antiochos IX (1), 114-112 | 16,50 g – 16,69 g |
Antiochos VIII (2), 112/1 – Antiochos XIII, 69/8 ou 65/4 | 15,40 g – 16,29 g |
Réduction de l’étalon attique dans l’empire séleucide selon O.D. Hoover et P.P. Iossif
34 L’abaissement du poids au IIe s. ne doit pas nécessairement être vu comme une dégradation : le titre des monnaies est bon et la production royale augmente. L’étalon attique allégé correspond en fait au poids des tétradrachmes aux types d’Alexandre encore nombreux dans l’empire séleucide, mais qui, après un siècle de circulation, son affectés d’un frai élevé [57].
35 Malgré le maintien de l’étalon attique – allégé – dans l’empire séleucide, le IIe siècle marque le début du morcellement de cette zone. Les études de poids montrent que les tétradrachmes séleucides passent sous les 16 g au Ier s. Dans le même temps, les cités prennent de l’autonomie. Arados, habile alliée des Séleucides en Phénicie du Nord, a bénéficié d’une autonomie précoce (dès 259/8) qui lui a permis de frapper monnaie à ses types propres à partir du milieu du IIIe s. [58] Ses tétradrachmes autonomes aux types d’Alexandre pèsent autour de 16,95 g, ce qui les range dans l’étalon attique léger, dans l’orbite séleucide [59]. Entre 152/1 et 138/7, la cité adopte un étalon propre, avec un tétradrachme autour de 15,04 g et une drachme à c. 3,65 g [60]. La circulation monétaire du territoire aradien est désormais fermée, formant une zone « d’étalon aradien » plus vaste que la pérée de cette île car les cités voisines de Tripolis, Séleucie et Laodicée adoptent un système pondéral proche [61]. Les monnaies de ces différents ateliers ne circulent désormais que dans cette aire régionale restreinte comme en témoignent les trésors [62].
4. Monnaies locales, monnaies communes
36 J’ai donné de grands exemples internationaux relativement faciles à identifier. Il reste maintenant tous les monnayages qu’on ne sait pas vraiment comment qualifier. Une multitude de cités ont frappé de petites dénominations d’argent qu’on peine à rattacher à un étalon et qui sont généralement appelées « d’étalon X réduit ». O. Picard a défendu l’idée qu’il s’agissait en fait la plupart du temps d’étalons épichoriques qu’il ne faut pas chercher à rattacher à des étalons internationaux [63]. M.-C. Marcellesi a donné toute une série d’exemples d’utilisation conjointe de monnaies locales d’étalon dit « rhodien » ou « persique » dans des cités d’Asie Mineure, parallèlement à des tétradrachmes de poids attique à types divers, les deux catégories d’espèces étant parfois frappées par les mêmes cités [64]. Ainsi Colophon, vers 310, reconstruit ses remparts avec des versements en drachmes locales de poids rhodien, des statères d’or, forcément étrangers, sans doute aux types d’Alexandre, et des « alexandres », probablement des drachmes qui peuvent avoir été frappées par la cité elle-même [65].
37 Dans un livre à paraître, V. Chankowski développe l’exemple de Délos qui frappe son propre monnayage à partir de 279. Ces monnaies sont relativement rares et de petit poids. Deux séries de drachmes se succèdent dont les poids peuvent être reconstitués par le biais des conversions monétaires en drachmes attiques dans les comptes du sanctuaire [66].
Citharéphores de Délos.
279 | c. 3,5 g |
250 | c. 3,4 g |
Fin IIIe s. | c. 3,0 g |
Citharéphores de Délos.
Phoinikophores de Délos.
Avant 169 | c. 2,4 g |
Phoinikophores de Délos.
38 V. Chankowski montre que l’étalon local du IIIe s. permet des équivalences faciles avec les didrachmes rhodiens de c. 6,50-6,79 g, Rhodes jouant un rôle majeur dans les échanges en Méditerranée orientale. L’étalon choisi au IIe s. pourrait être aligné sur les drachmes d’Histiée, très fréquentes dans l’île. À la même époque, l’unité de compte est la drachme attique, ce qui pose la question du change. O. Picard considère que la monnaie locale a un cours forcé qui lui permet de circuler au pair avec les drachmes attiques [67]. Il souligne que les cas de monnaies plus légères que ce que l’étalon prévoit sont bien connus par l’épigraphie, et donne l’exemple des monnaies à apousia des comptes de Delphes, dont la perte de valeur est prise en compte [68]. Autre exemple, les baux d’Amorgos multiplient les précautions pour assurer des remboursements en monnaie de qualité et de bon poids. Les drachmes autour de 3,5 g qu’on trouve dans plusieurs cités ne seraient donc pas de poids rhodien mais d’étalon épichorique, et représentent un avantage fiscal pour l’émetteur tant qu’elles ne voyagent pas. Elles n’ont qu’un usage local.
39 V. Chankowski propose une autre lecture des monnaies de Délos. Leur poids serait influencé par les principaux partenaires de la cité en mer Égée : Rhodes et les Lagides. Ces deux entités utilisent des étalons plus légers que l’attique. L’intérêt des Déliens les aurait poussé à frapper monnaie selon un étalon proche des monnayages les plus fréquents dans les échanges pour limiter la perte au change entre étalons différents : « les Déliens cherchaient à faciliter à la fois les opérations comptables et les opérations marchandes réalisées par la cité, le sanctuaire et les particuliers dans l’île d’Apollon, en diminuant autant que possible les pertes générées par le change des monnaies lorsque la drachme délienne, destinée nécessairement à un usage local, ne permettait pas d’entrer dans les transactions régionales [69]. »
40 Les taux de change sont élevés comme en témoignent les comptes des sanctuaires : de 5 % à 7,1 % à Delphes en 335 [70]. De facto, il est plus intéressant de régler les dépenses ordinaires, de faible prix, en monnaie locale et de conserver les dénominations internationales pour des échanges plus importants, à l’étranger ou non. Cette organisation explique sans doute que les émissions épichoriques ne comprennent que rarement des tétradrachmes qui sont réservés aux échanges internationaux et sont frappés dans des étalons acceptés partout. Les monnaies de poids local ne circulent pas en dehors de l’état émetteur, ou de manière très réduite. Cette différence trace la frontière entre les « monnaies communes » et les monnaies locales. L’exemple aradien donné plus haut est un cas intermédiaire de circulation régionale car il a été adopté par les cités voisines.
Conclusion
41 Ces quelques exemples le montrent, il n’est pas toujours simple de déterminer à quel étalon appartient un monnayage. Cette appartenance limite forcément la circulation d’une monnaie à la région où son étalon est accepté. Cette limitation peut être étroite, dans le cas d’un étalon épichorique, intermédiaire, dans le cas d’un monnayage de portée régionale (Arados) ou internationale dans le cas de ce que Platon appelait les « monnaies communes » (Lois 5, 58). La complexité de ce système rend une description exhaustive illusoire et met en valeur les capacités d’adaptation des cités qui composent avec des monnayages de catégories diverses pour limiter leurs dépenses et améliorer leurs capacités financières et leurs rentrées fiscales. Les grands monnayages internationaux assurent un lien jusqu’au IIe s. Ensuite, le morcellement des étalons est beaucoup plus marqué.
42 Cet article n’a pas permis de développer la question des monnaies de bronze. Pendant longtemps, suivant l’opinion de L. Robert, le bronze a été considéré comme un numéraire exclusivement local, faute d’avoir une valeur intrinsèque suffisante. L’anglais qui parle de token coinage l’exprime assez clairement en assimilant les monnaies de bronze à des jetons. Pourtant, des études récentes montrent que le bronze peut avoir une circulation régionale assez large, sans qu’un étalon commun soit nécessaire [71]. Les travaux sur ce sujet en sont encore à leurs débuts. Nul doute qu’une meilleure compréhension de ce qui faisait accepter ces monnaies hors de leur territoire d’origine contribuerait à améliorer notre compréhension du fonctionnement des étalons monétaires grecs.
Mots-clés éditeurs : poids, monnaie locale, étalon, métrologie, monnaie commune
Date de mise en ligne : 16/04/2015
https://doi.org/10.3917/dha.hs93.0103Notes
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[*]
Département des Monnaies, médailles et antiques, Bibliothèque nationale de France, 58 rue de Richelieu, 75002 Paris ; Centre E. Babelon, UMR 5060 du CNRS.
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[1]
Deux études récentes sont consacrées aux étalons monétaires grecs. Véronique Van Driessche a cherché à reconstituer l’évolution des poids depuis l’époque mycénienne jusqu’aux étalons monétaires de l’époque classique (attique et éginétique principalement), avec une volonté de systématisation qui nuit au raisonnement. Le livre conclut à l’existence d’une mine d’argent universelle de 435 g et d’un chalque de bronze tout aussi universel de 9,06 g que l’examen des monnaies ne confirme pas. V. Van Driessche conteste aussi la fiduciarité de la monnaie de bronze (Véronique Van Driessche, Des étalons pré-monétaires au monnayage de bronze, Louvain-la-Neuve, Association de numismatique Professeur Marcel Hoc, 2009). Ces conclusions sont reprises par Charles Doyen qui examine l’évolution des étalons en Grèce et dans les îles à l’époque hellénistique (Charles Doyen, Étalons de l’argent et du bronze en Grèce hellénistique, Louvain-la-Neuve, Association de numismatique Professeur Marcel Hoc, 2012).
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[2]
Des exceptions existent, comme en Bactriane à l’époque hellénistique où certaines monnaies sont carrées (voir par exemple Osmund Bopearachchi, Monnaies gréco-bactriennes et indo-grecques. Catalogue raisonné, Paris, Bibliothèque Nationale, 1991, p. 176, série 10 d’Agathoclès).
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[3]
Éthique à Nicomaque, V, 5.
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[4]
Un alliage d’or et d’argent.
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[5]
Toutes les monnaies décrites dans cette section ont pour revers un ou plusieurs carrés ou rectangles creux.
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[6]
Michael Kerschner et Koray Konuk (« Electrum Coins and Their Archaeological Context : The Case of the Artemision of Ephesus », dans Haim Gitler (dir.), White Gold Symposium, June 2012, Jerusalem, à paraître) présentent une histoire des fouilles, un descriptif détaillé des lieux de trouvaille des monnaies et une interprétation issue des dernières recherches autrichiennes sur le site.
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[7]
Liselotte Weidauer, Probleme der frühen Elektronprägung, Fribourg, Office du Livre, 1975, p. 13 et 65-71, entre autres. Tableau récapitulatif dans Koray Konuk, Catharine C. Lorber, White Gold : Revealing the World’s Earliest Coins, Jérusalem, Israel Museum, 2012, p. 18.
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[8]
Ernest Babelon, « Études sur les monnaies primitives d’Asie mineure I. Trouvaille de Samos », Revue numismatique, 1894, p. 149-163, pl. III, Hélène Nicolet-Pierre, Jean-Noël Barrandon, « Monnaies d’électrum archaïques. Le trésor de Samos de 1894 (IGCH 1158) conservé à Paris », Revue numismatique, 1997, p. 121-135, Koray Konuk, « The Electrum Coinage of Samos in the Light of a New Hoard », dans Elmar Schwertheim et Engelbert Winter (dir.), Neue Forschungen zu Ionien, Bonn, R. Habelt, Asia Minor Studien 54, 2005, p. 43-56.
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[9]
Ce nom n’est pas attesté par les textes, contrairement à d’autres noms de monnaies. Une inscription athénienne du Ve s. et des textes nettement plus tardifs (Plutarque notamment) mentionnent des κροίσειοι στατήρες. Des fouilles récentes à Sardes confirment la présence de créséides (une fraction en or et deux en argent) dans des niveaux antérieurs aux destructions causées par la conquête perse : Nicholas Cahill, John H. Kroll, « New Archaic Coin Finds from Sardis », American Journal of Archaeology, n° 109, 1995, p. 589-617.
-
[10]
Georges Le Rider, La Naissance de la monnaie : pratiques monétaires de l’Orient ancien, Paris, PUF, 2001, p. 103.
-
[11]
Ibid., p. 151.
-
[12]
Ibid, p. 107-121.
-
[13]
Ian Carradice, Coinage and Administration in the Athenian and Persian Empires, Oxford, BAR, 1987, p. 73-93.
-
[14]
Georges Le Rider, La Naissance de la monnaie : pratiques monétaires de l’Orient ancien, op. cit., p. 152-153.
-
[15]
Des exemples de ces mentions de monnaies ont été rassemblés par Marie-Françoise Baslez (« La circulation et le rôle des dariques en Grèce d’Europe à la fin du Ve et au IVe s. ; apport des inscriptions phéniciennes et grecques », L’Or perse et l’histoire grecque. Revue des études anciennes, n° 91, 1989, p. 237-246) pour les dariques, ou encore John Melville Jones, Testimonia Numaria. Volume I, Texts and Translations : Greek and Latin Texts Concerning Ancient Greek Coinage, Londres, Spink and Son, 1993, p. 227-295.
-
[16]
Contre Érathostène 11 (traduction de Louis Gernet et Michel Bizos, CUF).
-
[17]
Traduction de Denis Roussel, La Pléiade.
-
[18]
Georges Le Rider, « Les clauses financières des traités de 189 et 188 », Bulletin de Correspondance Hellénique, n° 166, 1992, p. 267-277 : p. 268-272.
-
[19]
Georges Le Rider, « Les ressources financières de Séleucos IV (187-175) et le paiement de l’indemnité aux Romains », dans Martin Price, Andrew Burnett, Roger Bland (dir.), Essays in Honor of R. Carson and G.K. Jenkins, Londres, Spink, 1993, p. 49-67 : p. 52-58.
-
[20]
Voir par exemple John Melville Jones, Testimonia Numaria. Volume I, Texts and Translations : Greek and Latin Texts Concerning Ancient Greek Coinage, op. cit. et Testimonia Numaria. Volume II, Addenda and Commentary, Londres, Spink, 2007, n° 592, sur une conversion de talents euboïques en cistophores, ou Georges Le Rider, « Les clauses financières des traités de 189 et 188 », op. cit., p. 268, critiquant certaines lectures de Polybe.
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[21]
Jean Bousquet, Études sur les comptes de Delphes, Athènes – Paris, EFA – de Boccard, 1988, p. 55.
-
[22]
Ibid., p. 699-701.
-
[23]
Catherine Grandjean, « Les comptes de Pompidas (IG VII, 2426). Drachmes d’argent symmachiques et drachmes de bronze », Bulletin de Correspondance Hellénique, n° 119, 1995, p. 1-26 et Véronique Chankowski, Parasites du dieu. Pratiques financières et vie économique dans la Délos hellénistique, à paraître.
-
[24]
Cédric Brélaz, Angheliki Andrioménou, Pierre Ducrey, « Les comptes du sanctuaire d’Apollon à Délion et le concours pan-béotien des Delia », Bulletin de Correspondance Hellénique, n° 131, 2007, p. 235-308 : p. 260.
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[25]
Véronique Chankowski, Parasites du dieu. Pratiques financières et vie économique dans la Délos hellénistique, à paraître.
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[26]
Jean Bousquet, Corpus des inscriptions de Delphes. 2, Les comptes du quatrième et du troisième siècle, Paris, de Boccard, 1989, p. 148 ; Patrick Marchetti, « Les cours de l’attique et de l’éginétique et les rapports or-argent dans les comptes de Delphes », dans Denis Knoepfler (dir.), Comptes et inventaires dans la cité grecque. Actes du colloque international d’épigraphie tenu à Neuchâtel du 23 au 26 septembre 1986 en l’honneur de Jacques Tréheux, Neuchâtel-Genève, Droz, 1988, p. 103-110 : p. 106-109.
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[27]
Dans un ouvrage récent, V. Van Driessche a poussé très loin les tentatives de reconstitution de certains étalons et de leurs origines. L’essai est en de nombreux endroits très critiquable et construit sur des enchaînements d’hypothèses qui ne sont pas confirmées par les realia (Véronique Van Driessche, Des étalons pré-monétaires au monnayage de bronze, op. cit.).
-
[28]
John McK Camp, John H. Kroll, « The Agora Mint and Athenian Bronze Coinage », Hesperia, n° 70/2 (avril-juin), 2001, p. 127-162, notamment la photographie d’une barre de bronze découpée en flans de tailles diverses, p. 155.
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[29]
François R. Velde fait le point sur l’étude du frai des monnaies (« On the Evolution of Specie : Coin Circulation and Weight Loss », Revue numismatique, 2013, p. 605-650).
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[30]
Voir la synthèse de l’étude de coins de G. Le Rider par François de Callataÿ, Recueil quantitatif des émissions monétaires hellénistiques, Wetteren, Numismatique romaine, 1997, n° 94-99.
-
[31]
Georges Le Rider, Le Monnayage d’argent et d’or de Philippe II frappé en Macédoine de 359 à 294 avant J.-C., Paris, É. Bourgey, 1977, p. 409.
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[32]
Par exemple Colin M. Kraay, Archaic and Classical Greek Coins, Londres, 1976, appendice I, p. 329-330.
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[33]
Jean Bousquet, Corpus des inscriptions de Delphes. 2, Les comptes du quatrième et du troisième siècle, op. cit., p. 147-149, Georges Le Rider, La Naissance de la monnaie : pratiques monétaires de l’Orient ancien, op. cit., p. 265-266.
-
[34]
Les monnaies d’Athènes de l’époque de l’archè se trouvent d’ailleurs rarement dans les trésors de l’empire athénien alors qu’elles sont fréquentes à l’extérieur. Sur les raisons de cette absence, voir Christophe Flament, « Faut-il suivre les chouettes ? Réflexions sur la monnaie comme indicateur d’échanges à partir du cas athénien d’époque classique », et Koray Konuk, « Des chouettes en Asie Mineure : quelques pistes de réflexion », dans Thomas Faucher, Marie-Christine Marcellesi, Olivier Picard (dir.), Nomisma. La circulation monétaire dans le monde grec antique, Colloque international, Athènes, 14-17 avril 2010, Athènes – Paris, EFA – de Boccard, 2011, p. 39-51 et p. 53-66. Sur la présence des chouettes dans l’empire perse : Daniel Schlumberger, L’argent grec dans l’empire achéménide, Paris, Klincksieck, 1953, Frédérique Duyrat, « La circulation monétaire dans l’Orient séleucide (Syrie, Phénicie, Mésopotamie, Iran) », dans Véronique Chankowski, Frédérique Duyrat (dir.), Le Roi et l’économie. Autonomies locales et structures royales dans l’économie de l’empire séleucide, Lyon, Maison de l’Orient Méditerranéen, Topoi, Supplément 6, 2004, p. 381-424.
-
[35]
Georges Le Rider, Alexandre le Grand. Monnaie, finances et politique, Paris, PUF, 2003, p. 11.
-
[36]
Quinte Curce, Histoires d’Alexandre, III, 13, 16 (Damas) ; Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, XVII, 64, 3, Quinte Curce, Histoires d’Alexandre, V, 1, 10 (Arbèles) ; Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, XVII, 66, 1-2, Justin, Épitomè, XI, 14, 9, Plutarque, Alexandre, 36, 1, Strabon, Géographie, XV, 3, 9, Arrien, Anabase d’Alexandre, III, 16, 7, Quinte Curce, Histoires d’Alexandre, V, 2, 11 (Suse) ; Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, XVII, 71, 1, Quinte Curce, Histoires d’Alexandre, V, 6, 9 (Persépolis) ; Quinte Curce, Histoires d’Alexandre, V, 6, 10 (Pasargades).
-
[37]
François de Callataÿ, « Les trésors achéménides et les monnayages d’Alexandre : espèces immobilisées et espèces circulantes ? », L’Or perse et l’histoire grecque. Revue des études anciennes, n° 91, 1989, p. 259-274 : p. 260-262.
-
[38]
Tête d’Athéna casquée à droite / Victoire portant une stylis.
-
[39]
Fig. 9, Tête d’Héraclès coiffé d’une dépouille de lion à droite / Zeus aétophore trônant à gauche.
-
[40]
Tête d’Héraclès à droite / revers variés. Voir Martin J. Price, The Coinage in the Name of Alexander the Great and Philip Arrhidaeus, Zurich – Londres, The Swiss Numismatic Society – British Museum, 1991, p. 31.
-
[41]
Sur les influences ciliciennes dans le choix du type de Zeus trônant : Orestes H. Zervos, Martin J. Price, « Debate. The earliest coins of Alexander the Great », Numismatic Chronicle, 1982, p. 166-190, François de Callataÿ, « La date des premiers tétradrachmes de poids attique émis par Alexandre le Grand », Revue belge de numismatique, n° 128, 1982, p. 5-25.
-
[42]
Frédérique Duyrat, « La circulation monétaire dans l’Orient séleucide (Syrie, Phénicie, Mésopotamie, Iran) », op. cit.
-
[43]
William E. Metcalf, « The Ain Tab Hoard (IGCH 1542) », Andrew Burnett, Ute Wartenberg, Richard Witschonke (dir.), Coins of Macedonia and Rome : Essays in Honour of C. Hersh, Londres, Spink, 1998, p. 59-66.
-
[44]
Georges Le Rider, Le Monnayage d’argent et d’or de Philippe II frappé en Macédoine de 359 à 294 avant J.-C., op. cit., p. 386-400.
-
[45]
Ibid., p. 354-356.
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[46]
Ibid., p. 407.
-
[47]
Ibid., p. 435-438.
-
[48]
Georges Le Rider, « Résumé des cours et travaux », Annuaire du Collège de France. 1996-1997, 1997, p. 811-828 : p. 824.
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[49]
Contrairement à Marie-Christine Marcellesi, « Commerce, monnaies locales et monnaies communes dans les États hellénistiques », Revue des études grecques, n° 113, 2000, p. 326-358 : p. 329-330.
-
[50]
La légende rappelle cependant le lien avec Alexandre le Grand : Ἀλεξάνδρου.
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[51]
Catharine C. Lorber, « A revised chronology for the coins of Ptolemy I », Numismatic Chronicle, n° 165, 2005, p. 45-64. 2005.
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[52]
Tête de Philétaire lauré à droite / Athéna trônant à gauche. Ce monnayage a été frappé jusqu’à fin IIIe s.
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[53]
Tête de gorgone de face / Athéna Niképhoros de Pergame ; tête d’Eumène II / Dioscures.
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[54]
Georges Le Rider propose de situer l’introduction du cistophore entre c. 185-180 et c. 175-170 (« La politique monétaire du royaume de Pergame après 188 », Journal des Savants, 1989 (juillet-décembre), p. 163-189 : p. 169. Marie-Christine Marcellesi est favorable à une date plus haute, peu avant 190 (Pergame, de la fin du Ve siècle au début du Ier siècle avant J.-C. Pratiques monétaires et histoire. Studi ellenistici, n° 26, Pise – Rome, F. Serra, 2012, p. 145).
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[55]
Voir les remarques de Le Rider, La Naissance de la monnaie : pratiques monétaires de l’Orient ancien, op. cit., p. 276.
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[56]
Dans Arthur Houghton, Catharine Lorber, Oliver D. Hoover, Seleucid Coins. A Comprehensive Catalogue. Part II. Seleucus IV through Antiochus XIII. Vol. I. Introduction, Maps, and Catalogue, Vol. II. Appendices, Indices, and Plates, New-York – Lancaster – London, The American numismatic society – Classical numismatic group, 2008, volume II, p. 1-8.
-
[57]
Otto Mørkholm, « The Attic coin standard in the Levant during the Hellenistic period », dans Simone Scheers (dir.), Studia Paulo Naster Oblata. I. Numismatica antiqua, Louvain, Peeters, 1982, p. 139-149.
-
[58]
Frédérique Duyrat, Arados hellénistique. Étude historique et monétaire, Beyrouth, IFPO, 2005, p. 258-259.
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[59]
Ibid., p. 127.
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[60]
Ibid., p. 258-260.
-
[61]
Otto Mørkholm, « The Attic coin standard in the Levant during the Hellenistic period », op. cit., François de Callataÿ, « Les tétradrachmes hellénistiques de Tripolis », Numismatica e antichità Classiche, n° 22, 1993, p. 111-123.
-
[62]
Frédérique Duyrat, Arados hellénistique. Étude historique et monétaire, op. cit., cartes 11 et 12, p. 359-360.
-
[63]
Olivier Picard, « Monnaie ὀλοσχερής, monnaie de poids réduit, apousia en Eubée, à Délos et ailleurs », ΧΑΡΑΚΤΗΡ, Mélanges M. Oikonomidou, Athènes, 1996, p. 243-250.
-
[64]
Marie-Christine Marcellesi, « Commerce, monnaies locales et monnaies communes dans les États hellénistiques », op. cit.
-
[65]
Marie-Christine Marcellesi, « Commerce, monnaies locales et monnaies communes dans les États hellénistiques », op. cit., p. 338, Martin J. Price, The Coinage in the Name of Alexander the Great and Philip Arrhideus, op. cit., p. 247-260 sur les drachmes aux types d’Alexandre frappées à Colophon. La circulation internationale des alexandres, tétradrachmes ou drachmes, rend cependant probables des paiements en alexandres venus d’ailleurs.
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[66]
Véronique Chankowski, Parasites du dieu. Pratiques financières et vie économique dans la Délos hellénistique, à paraître.
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[67]
Olivier Picard, « Monnaie ὀλοσχερής, monnaie de poids réduit, apousia en Eubée, à Délos et ailleurs », op. cit.
-
[68]
Charles Doyen (« Le salaire de Dexios », Bulletin de Correspondance Hellénique, n°135/1, 2011, p. 237-259) propose une étude détaillée du devis de frappe de la nouvelle monnaie amphictionique en 336, des apousiai et du salaire de Dexios, responsable de la frappe.
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[69]
Véronique Chankowski, Parasites du dieu. Pratiques financières et vie économique dans la Délos hellénistique, à paraître.
-
[70]
Georges Le Rider, « À propos d’un passage des Poroi de Xénophon : la question du change et les monnaies incuses d’Italie du Sud », dans Kraay-Mørkholm Essays. Numismatic Studies in Memory of C.M. Kraay and O. Mørkholm, Louvain-la-Neuve, Association de numismatique Professeur Marcel Hoc, 1989, p. 159-172 : p. 164-165.
-
[71]
Kevin Butcher, Small Change in Ancient Beirut : the Coin Finds from Bey 006 and Bey 045. Persian, Hellenistic, Roman and Byzantine Periods. Archaeology of the Beirut Souks : AUB and ACRE Excavations in Beirut, 1994-1996, Beyrouth, AUB, 2001-2002, p. 24 (Beyrouth hellénistique) ; Nicholas Cahill, Household and City Organization at Olynthus, New Haven, Yale University, 2002, p. 273 (Olynthe au IVe s.) ; François de Callataÿ, « Greek coins from archaeological excavations : a conspectus and a call for chronological table », Peter Van Alfen (dir.), Agoranomia : Studies in Money and Exchange Presented to John H. Kroll, New York, American Numismatic Society, 2006, p. 177-200 : p. 184-185.