Notes
-
[1]
M. Dana, D. Dana, « Histoires locales dans le Pont-Euxin ouest et nord. Identité grecque et construction du passé », Il Mar Nero, 5, 2001-2003, p. 93-103.
-
[2]
M. Dana, Culture et mobilité dans le Pont-Euxin. Approche régionale de la vie culturelle des cités grecques, Bordeaux, 2011, p. 243-246. Concernant les relations qu’ont entretenues certaines figures héracléotes avec Athènes, notons Bryson d’Héraclée, fils de l’historien Hérodoros, qui fut l’élève de Socrate au même titre que Platon. Par la suite, Cléarque suivit les cours de Platon et d’Isocrate, ce qui l’amena à fréquenter l’historien Théopompe (Memnon, FGrHist 434 F1). Isocrate rédigea d’ailleurs, au nom de cette ancienne amitié, une lettre à son fils, Timothée, après sa mort (Isocrate, Epist., VII). Le philosophe Héraclide du Pont emprunta à son tour le même cursus et fut le rival malheureux de Xénocrate pour la succession de Speusippe à la tête de l’Académie. Enfin, deux des assassins de Cléarque, Chion et Léonidès, avaient eux-mêmes suivi l’enseignement de Platon (Justin, XVI, 12). A. Baralis, « Le statut de la main-d'oeuvre à Héraclée du Pont et en mer Noire », dans J. Zurbach (dir.), La main-d'oeuvre agricole en Méditerranée archaïque. Statuts et dynamiques économiques, Bordeaux-Athènes, 2015, n. 20, p. 206.
-
[3]
J. Karst, Eusebius’ Werke 5: Die Chronik aus dem Armenischen übersetzt mit textkritischem Kommentar, Leipzig, 1902 ; R. Helm, Eusebius’ Werke 7: Die Chronik des Hieronymus, Leipzig, 1913.
-
[4]
A. Ivantchik, « Die Gründung von Sinope und die Probleme der Anfangsphase der griechischen Kolonisation des Schwarzmeergebietes », dans G. Tsetskhladze (dir.), The Greek colonisation of the Black Sea Area. Historical interpretation of Archaeology, Stuttgart, 1998, p. 313 ; J. Hind, « The dates and mother cities of the Black Sea colonies (Pseudo-Scymnus and the pontic contact zone) », dans O. Lordkipanidze, P. Lévéque (dir.), La Mer Noire. Zone de contacts, Actes du VIIe symposium de Vani, Paris, 1999, p. 27.
-
[5]
D. Marcotte, Géographes grecs, tome I, Paris, 2000.
-
[6]
J. Hind, « Megarian colonisation in the Western half of the Black Sea », dans G. Tsetskhladze (dir.), The Greek colonisation of the Black Sea Area. Historical interpretation of Archaeology, Stuttgart, 1998, p. 210 ; D. Marcotte, op. cit., n. 5, p. 3-4, 18.
-
[7]
M. Dana, D. Dana, op. cit., n. 1, p. 96.
-
[8]
J. Hind, op. cit., n. 4, p. 25-27. Voir en dernier lieu l’étude de M. Dana dans le présent volume.
-
[9]
P. Arnaud, « Les relations maritimes dans le Pont-Euxin d’après les données numériques des géographes anciens », REA, 94, 1992, p. 62.
-
[10]
Plutarque, Aetia romana et graeca, p. 293, section a, l. 8 à section b, l. 7.
-
[11]
G. Heuxley, « Eusebius on the founding of Trapezous », dans The Black Sea littoral in the 7th-5th centuries B.C.: literary sources and archaeology (problem of authenticity), Proceedings of the 5th International symposium of Vani, 1990, Tbilissi, p. 198.
-
[12]
A. J. Graham, « Patterns in early Greek colonisation », AJA, 91, 1971, p. 40 ; Hérodote, IV, 12, 2 ; Étienne de Byzance, s.v. « Ἄντανδρος ».
-
[13]
J. Hind, « Megarian colonisation in the Western half of the Black Sea », dans G. Tsetskhladze (dir.), The Greek colonisation of the Black Sea Area. Historical interpretation of Archaeology, Stuttgart, 1998, p. 212 ; R. Drews, « The earliest Greek settlements on the Black Sea », JHS, 96, 1976, p. 22.
-
[14]
A. J. Graham, « The date of the Greek penetration of the Black sea », BICS, 5, 1958, rééd. dans Collected papers on Greek colonization, Leyde, 2001, p. 128.
-
[15]
Iliade, II, 851-857. Voir A. Ivantchik, op. cit., n. 4, p. 319.
-
[16]
O. Lordkipanidze, « La geste des Argonautes dans les premières épopées grecques sous l’angle des premiers contacts du monde grec avec le littoral pontique », dans O. Lordkipanidz, P. Lévêque (dir.), Sur la trace des Argonautes, Actes du VIe symposium de Vani, Besançon-Paris, 1996, p. 25.
-
[17]
Hésiode, Théogonie, 337-345. J. Hind, op. cit., n. 4, p. 209.
-
[18]
Xénophon, Anabase, IV, 8, 22. M. Robinson, « Ancient Sinope », AJPh, XXVII, 1906, p. 125 et suiv.
-
[19]
A. Ivantchik, op. cit., n. 4, p. 315 ; Eusèbe de Césarée, 55b, éd. Helm 1913 ; 168, éd. Karst 1902.
-
[20]
O. Lordkipanidze, op. cit., n. 16, p. 35-36.
-
[21]
Ibid, p. 36 ; J. Mellink, « Archaeology in Asia Minor », AJA, 78, 1974, p. 105 et suiv. ; J. Mellink, « Archaeology in Asia Minor », AJA, 80, 1976, p. 270 ; L. Summer, « Greek and natives on the Southern Black Sea coast in Antiquity », dans G. Erkut, S. Mitchell (dir.), The Black Sea. Past, present and future, 2007, Istanbul, p. 30-31.
-
[22]
G. Heuxley, op. cit., n. 11, p. 198 ; J. Hind, op. cit., n. 13, p. 214. Selon A. Ivantchik, certaines de ces confusions remonteraient au manuscrit alexandrin établi par Pandoros et Annianos, utilisé par la suite par les traducteurs de la version arménienne. Voir A. Ivantchik, op. cit., n. 4, p. 314.
-
[23]
Les dernières fouilles conduites sur ce site n’ont livré pour le plus ancien que du matériel de la fin du VIIe s. av. J.-C. Z. A. Tavukçu, Parion Nekropolü 2005 Yılı Buluntuları, thèse de doctorat, université Atatürk d’Erzurum, 2006, p. 212-213 ; C. C. Aslan, Z. Pernicka, « Wild Goat style ceramics at Troy and the impact of Archaic period colonisation on the Troad », Anatolian Studies, 63, 2013, p. 38.
-
[24]
M. L. West, The making of the Iliad, Oxford, 2011, p. 19.
-
[25]
A. J. Graham, op. cit., n. 14, p. 132-133.
-
[26]
P. Mazon, « Introduction », dans Théogonie. Les Travaux et les Jours. Le Bouclier, Paris, 2002, p. XIV-XV.
-
[27]
D. Kačarava, G. Kvirkvelija, O. Lordkipanidze, « Les contacts entre les Grecs et les populations locales de la mer Noire. Chronologie et typologie », O. Lordkipanidze, P. Dupont (dir.), dans La mer Noire comme zone de contact, Actes du VIIe Symposium de Vani, Besançon-Paris, 1999, p. 66-67 ; J. Boardman, The Greek overseas: their early colonies and trade, Londres, 19994, p. 240.
-
[28]
M. Dana, op. cit., n. 2, p. 244.
-
[29]
Ps.-Scymnos, Périègèse, 666-671 ; Philostrate, Eikones, II, 25 ; Étienne de Byzance, s.v. « Ἄβδηρα » ; Apollodore, II, 5, 8 ; Solin, Polyhistor X, 9-10 ; Hérodote, I, 168. I. Malkin, Religion and colonization in ancient Greece, Leyde, 1987, p. 76.
-
[30]
Harpokration, F 281, 4 (éd. Dindorf) ; Philochoros, FGrHist 328 F43.
-
[31]
Xénophon, Anabase, VI, 2 ; Arrien, Périple du Pont-Euxin, 18.
-
[32]
Strabon, XII, 3, 11 (C. 545-546) ; Plutarque, Vie de Lucullus, 23. À ce propos, voir M. Dana, « Traditions de fondation dans l’épigraphie de Sinope », REG, 120, 2007, p. 511-521, et M. Manoledakis, « On the cults of Sinope and the founders of the city », dans E. K. Petropoulos, A. A. Maslennikov (dir.), Ancient Sacral Monuments in the Black Sea, Thessalonique, 2010, p. 563-576.
-
[33]
A. Ivantchik, op. cit., n. 4, p. 312.
-
[34]
Ibid., p. 327-328.
-
[35]
E. Meyer n’accorde aucun crédit à la fondation milésienne d’Héraclée, suivi dans cette voie par S. M. Burstein ou plus récemment par J. Hind, tandis qu’A. Avram n’exclut pas une confusion de l’auteur avec la cité voisine de Sinope. E. Meyer, Geschichte des Altertums, Berlin-Stuttgart, 1902, p. 421 ; S. M. Burstein, A political history of Heraclea pontica to 281 B.C., thèse de doctorat, université de Californie, Los Angeles, 1972, p. 17 ; J. Hind, op. cit., n. 6, p. 134 ; A. Avram, « Héraclée du Pont et ses colonies pontiques : antécédents milésiens (?) et empreinte mégarienne », dans M. Lombardo, F. Frisone (dir.), Colonie di colonie, le fondazioni sub-coloniali greche tra colonizzazione e colonialismo, Galatina, 2009, p. 209-210.
-
[36]
Ju. G. Vinogradov, M. I. Zolotarev, « La Chersonèse à la fin de l’Archaïsme », dans O. Lordkipanidze, P. Levêque (dir.), Le Pont-Euxin vu par les Grecs. Sources écrites et archéologiques, Ve Symposium de Vani, Paris, 1990, p. 85-119.
-
[37]
M. Kohl, A. Muller, G. Sanidas, Μ. Sgourou, « Ο αποικισμός της Θάσου: η επανεξέταση των αρχαιολογικών δεδομένων », Αρχαιολογικό Έργο στη Μακεδονία και Θράκη, 12, 2002, p. 57-71.
-
[38]
Μ. Besios, G. Z. Tzifopoulos, Α. Κοtsonas, Μεθώνη Πιερίας Ι: Επιγραφές, χαράγματα και εμπορικά σύμβολα στη γεωμετρική και αρχαϊκή κεραμική από το “Υπόγειο”, Thessalonique, 2012.
-
[39]
E. Kefalidou, D. Tsiafaki (dir.), Κεραμέως Παίδες, αντίδωρο στον Καθηγητή Μιχάλη Τιβέριο, Thessalonique, 2012 ; M. Tiverios, V. Misailidou-Despotidou, E. Manakidou, A. Arvanitaki (dir.), Archaic Pottery at the North Aegean and its Periphery, (700-480 B.C.), Thessalonique, 2012.
-
[40]
M. Tiverios, S. Gimatzidis, « Αρχαιολογικές έρευνες στη διπλή τράπεζα της Αγχιάλου κατά το 2000 », Αρχαιολογικό Έργο στη Μακεδονία και Θράκη, 14, 2000, p. 193.
-
[41]
Κ. Soueref, « Το προκασσανδρείο πόλισμα της Τούμπας Θεσσαλονίκης. Εκτίμησεις μετά από ένδεκα χρόνια ανασκαφών στη τράπεζα », Αρχαία Μακεδονία, 6, 1999, p. 1057-1064 ; K. Soueref, « Τούμπα Θεσσαλονίκης 1999: ανασκάπτοντας στην τράπεζα και το αρχαίο νεκροταφείο », Αρχαιολογικό Έργο στη Μακεδονία και Θράκη, 13, 1999, p. 177-190 ; I. Vokotopoulou, « Ανασκαφικές έρευνες στη Χαλκιδίκη », Αρχαιολογικό Έργο στη Μακεδονία και Θράκη, 1, 1987, p. 281 ; I. Vokotopoulou, « Ποσείδι 1992 », Αρχαιολογικό Έργο στη Μακεδονία και Θράκη, 6, 1992, p. 445 ; I. Vokotopoulou, « Greek colonisation in the littoral of Chalcidice and lower Macedonia », dans I. Vokotopoulou (dir.), Ηπειρωτικά και μακεδονικά μελετήματα, Athènes, 2001, p. 753-754.
-
[42]
K. Tzanavari, A. Lioutas, « Τράπεζα Λεπμέτ. Μιά πρώτη παρουσιάση », Αρχαιολογικό Έργο στη Μακεδονία και Θράκη, 7, 1993, p. 271 ; S. Moschonisioti, « Εγχώρια διακοσμημένη κεραμική από το νεκροταφείο της αρχαίας Μένδης στη Χαλκιδική », dans Ν. Ch. Stambolidis, A. Giannikouri (dir.), Το Αιγαίο στην Πρώϊμη Εποχή του Σιδήρου, Athènes, 2004, p. 279-291 ; Μ. Tiverios, « Αρχαιολογικές έρευνες στη διπλή τράπεζα, κοντά στη σηνερίνη Αγχιάλο και Σίνδο (1990-2) – ο αρχαίος οικισμός », ΕΓΝΑΤΙΑ, 3, 1991-1992, p. 217 ; Μ. Tiverios, « Οι ανασκαφικές έρευνες στη διπλή τράπεζα της Αγχιάλου κατά το 1993 », Αρχαιολογικό Έργο στη Μακεδονία και Θράκη, 7, 1993, p. 246 ; Μ. Tiverios, Α. Panti, Ph. Seroglou, Α. Avramidou, Κ. Lachanidou, M. Oettli, Κ. Kaïtelidis, « Οι ανασκαφικές έρευνες στη διπλή τράπεζα της Αγχιάλου κατά το 1997 », Αρχαιολογικό Έργο στη Μακεδονία και Θράκη, 11, 1997, p. 301
-
[43]
Ch. Koukouli-Chrysanthaki, « Η πρωϊμή Εποχή του Σιδήρου στην ανατολική Μακεδονία », Ancient Macedonia, 5, 1993, p. 689 ; A. Božkova, « A pottery group with Geometric decoration from a Thracian site at Koprivlen in southwestern Bulgaria », dans I. Bouzek, L. Domaradzka (dir.), The culture of Thracians and their Neighbours, Oxford, 2005, p. 86-88 ; P. Bernard, « Céramiques de la première moitié du VIIe siècle à Thasos », BCH, 88, 1964, p. 116.
-
[44]
M. Tiverios, « Greek colonisation of the Northern Aegean », dans G. Tsetskhladze (dir.), Greek colonization. An account of Greek colonies and other settlements overseas, Leyde-Boston, p. 6 et 8.
-
[45]
J. Papadopoulos, « Euboians in Macedonia? A closer look », OJA, 152, 1996, p. 158.
-
[46]
P. Bernard, op. cit., n. 43, p. 88-114.
-
[47]
R. M. Cook, P. Dupont, East Greek pottery, Londres-New York, 1998, p. 135-136.
-
[48]
P. Bernard, op. cit., n. 43, p. 110.
-
[49]
K. Lehman, P. W. Lehman, Samothrace IV, vol. II, Londres, 1962, p. 237 ; P. W. Lehman, D. Spittle, Samothrace V, the Temenos, Princeton, 1982, p. 375 ; Anatolian Studies, 33, 1983, p. 241 et 34 ; 1984, p. 212-213.
-
[50]
E. Skarlatidou, « Plotinopolis : problèmes de la ville préromaine », Pulpudeva, 6, 1993, p. 201-203 ; I. Karadžinov, « Ranna gratska risuvana keramika ot srednoto techenye na Maritsa i Tundja », dans R. Georgieva (dir.), Yugoistochna Balgaria prez II-I hilyadoletye pr. Hr., Varna, 2010, p. 163.
-
[51]
K. Chavela, « Τεφρόχρωμη τροχήλατη κεραμική της Εποχής του Σιδήρου από την Τούμπα Θεσσαλονίκης », dans N. Ch. Stambolidis, A. Giannikouri (dir.), Το Αιγαίο στην Πρώϊμη Εποχή του Σιδήρου, Athènes, 2004, p. 337.
-
[52]
A. Kasseri, « Φοινικικοί εμπορικοί αμφορείς από τη Μεθώνη Πιερίας », dans E. Kefalidou, D. Tsiafaki (dir.), Κεραμέως Παίδες, αντίδωρο στον Καθηγητή Μιχάλη Τιβέριο, Thessalonique, 2012, p. 300.
-
[53]
M. Tiverios et al., op. cit., n. 42, p. 332.
-
[54]
P. Bernard, op. cit., n. 43, p. 88-90.
-
[55]
C. C. Aslan, « End or beginning? The Late Bronze Age to Iron Age transformation at Troia », dans C. Bachhuber, G. Roberts (dir.), Forces of transformation, the end of the Bronze Age in the Mediterranean, Oxford, 2012, p. 86 et 92-93 ; D. Matsas, « Η Σαμοθράκη στη Πρώϊμη Εποχή του Σιδήρου », dans Το Αιγαίο στην Πρώϊμη Εποχή του Σιδήρου, N. Ch. Stambolidis, A. Giannikouri (dir.), Το Αιγαίο στην Πρώϊμη Εποχή του Σιδήρου, Athènes, 2004, p. 227 ; M. Tiverios, op. cit., n. 44, p. 111.
-
[56]
P. Ilieva, « “G2-3 ware” and the non-Greek populations on the North Aegean Coast (some preliminary notes on its distribution pattern and contextual characteristics) », dans Z. I. Bonias, J.-Y. Perreault (dir.), Greek and Thasians in coastal and inland Thrace during the years before and after the great colonization, Thasos, 2009, p. 109-122.
-
[57]
P. Bernard, op. cit., n. 43, p. 78 et 100-109 ; Ch. Koukouli-Chrysanthaki, Προϊστορική Θάσος: τα νεκροταφεία του οικισμού Κάστρι Ι-ΙΙΙ, Athènes, 1992, p. 572-575 ; Ch. Koukouli-Chrysanthaki, op. cit., n. 43, n. 12, p. 640, n. 13, p. 681 ; Ch. Koukouli-Chrysanthaki, S. Samartzidou, A. Duhn, R. Catling, Ch. Tziavos, Ch. Anagnostou, « Αρχαιολογικές και γεωμορφολογικές έρευνες στο δέλτα του Στρυμόνα », Αρχαιολογικό Έργο στη Μακεδονία και Θράκη, 10Β, 1996, n. 12, p. 640.
-
[58]
Μ. Tiverios, « Πάρος-Θάσος-Εύβοια », dans N. Ch. Stambolidis (dir.), Γενέθλιον, αναμνηστικός τόμος για την συμπλήρωση είκοσι χρόνων λειτουργίας του Μουσείου Κυκλαδικής Τέχνης, Athènes, p. 78 ; A. Kasseri, op. cit., n. 52, p. 300.
-
[59]
Hérodote, VI, 47.
-
[60]
Hérodote, II, 44. Le nom de l’île est aussi relié au Phénicien Thasos, fils de Cilix, d’Agenor ou de Poséidon, venu à Thasos à la recherche d’Europe ; voir aussi Hérodote, VI, 47.
-
[61]
En particulier le chant XV de l’Odyssée où Homère décrit la présence d’un commerçant phénicien en Égée : Odyssée, XV, 419-20.
-
[62]
R. Martin, « Thasos : quelques problèmes de structure urbaine », CRAI, 1978, p. 186 et 192 ; G. Roux, « L’Hérakleion thasien : problèmes de chronologie et d’architecture », dans Thasiaca, Athènes, 1979, p. 191-193 ; A. J. Graham, « The foundation of Thasos », ABSA, 73, 1978, rééd. in Collected papers on Greek colonization, Leyde, 2001, p. 215-217.
-
[63]
G. Dossin, « À propos de quelques toponymes égéens », dans La toponymie Antique, Leyde, 1977, p. 200. Cette théorie est reprise par T. Muraoka et A. J. Graham qui rapprochent tous deux le toponyme de Koinyra avec le roi mythique de Chypre Kinyras, mentionné dans l’Iliade, ainsi qu’avec le toponyme chypriote Kinyreia. A. J. Graham, op. cit. n. 62, p. 213.
-
[64]
J. Papadopoulos, op. cit., n. 45, p. 159.
-
[65]
M. Tiverios, op. cit., n. 44, p. 75.
-
[66]
M. Sznycer, « Recherches sur les toponymes phéniciens en Méditerranée occidentale », dans La toponymie Antique, Leyde, 1977, p. 165 et suiv.
-
[67]
A. J. Graham, « Abdera and Teos », JHS, 112, 1992, p. 46.
-
[68]
Aρχαιολογικό Δελτίον 36, 1981, p. 339 et suiv. B. Holtzmann met en cause la tradition qui entoure les mines d’Ainyra et Koinyra en soutenant que ces dernières ne comportent pas d’or, comme souvent affirmé, mais du fer. B. Holtzmann, « Des mines d’or à Thasos ? », dans Thasiaca, Athènes, 1979, p. 347.
-
[69]
A. Kasseri, op. cit., n. 52, p. 299-300.
-
[70]
I. Carington-Smith, I. Votokopoulou, « Ανασκαφή στον Κούκο Συκίας, Ν. Χαλκιδίκης », Αρχαιολογικό Έργο στη Μακεδονία και Θράκη, 2, 1988, p. 364.
-
[71]
M. Besios, G. Z. Tzifopoulos, A. Kotsonas, op. cit., n. 38, p. 238 ; Μ. Tiverios, « Οι πανεπιστημιακές ανασκαφές στο Καραμπουρνάκι Θεσσαλονίκης και η παρουσία των Φοινίκων στο Βόρειο Αιγαίο », dans N. Ch. Stambolidis, A. Giannikouri (dir.), Το Αιγαίο στην Πρώϊμη Εποχή του Σιδήρου, Athènes, 2004, p. 297.
-
[72]
J. Boardman, op. cit., n. 27, p. 44 ; S. Moschonisioti, op. cit., n. 42, p. 279 ; M. Besios, G. Z. Tzifopoulos, A. Kotsonas, op. cit., n. 38, p. 235.
-
[73]
Plutarque, Aetia romana et graeca, p. 293, section a, l. 8 à section b, l. 7.
-
[74]
Aristote, Erôtikos, F 3.
-
[75]
M. Tiverios, op. cit., n. 44, p. 6 et 52.
-
[76]
Ibid., p. 52.
-
[77]
M. Tiverios, op. cit., n. 58, p. 75.
-
[78]
J. Bérard, « La migration éolienne », RA, 1959, p. 12.
-
[79]
C. W. Blegen, C. G. Boutler, J. L. Caskey, M. Rawson, Troy IV. Settlements VIIa, VIIb, and VIII, Princeton, 1958, p. 146-147.
-
[80]
J. N. Coldstream, Greek Geometric Pottery, a survey of the local styles and their chronology, Londres, 1968, p. 376 ; C. W. Blegen et al., op. cit., n. 79, p. 253 ; B. Isaac, The Greek settlements in Thrace until the Macedonian conquest, Leyde, 1986, p. 161, n. 13.
-
[81]
J. M. Cook, The Troad, an archaeological and topographical study, Oxford, 1973, p. 98 ; A. J. Graham, « The colonial expansion of Greece », dans J. Boardman, N. G. L. Hammond (dir.), The Cambridge Ancient History, volume III, part. 3 : The Expansion of the Greek World, Eighth to Sixth Centuries BC, Second edition, Cambridge, 1982, p. 120.
-
[82]
S. Mitchell, « Troas », dans M. H. Hansen, T. H. Nielsen (dir.), An inventory of Archaic and Classical poleis, Oxford, 2004, p. 1004-1016.
-
[83]
J. M. Cook, op. cit., n. 81, p. 207.
-
[84]
Ibid., p. 362.
-
[85]
Ibid., p. 217-219.
-
[86]
C. C. Aslan, op. cit., n. 55, p. 145-149.
-
[87]
Ibid., p. 150-151.
-
[88]
C. C. Aslan, Z. Pernicka, op. cit., n. 23, p. 39 et suiv.
-
[89]
Ibid., p. 37-38. C. C. Aslan, « Ilion before Alexander: Protogeometric, Geometric and Archaic pottery from D9 », Studia Troica, 12, 2002, p. 85-87.
-
[90]
A. Baralis, Essai de monographie régionale. Habitat et réseaux d’occupation spatiale en Thrace égéenne (de la fin du mésolithique à l’époque classique), diss., université d’Aix-Marseille I, 2007, p. 546.
-
[91]
Hérodote, I, 151, 1 ; Strabon, XIII, 1, 46 (C. 604). La fouille de la nécropole a livré jusqu’à présent des sépultures du VIIe s. av. J.-C. T. Takağolu, O. Bamyaci, « Antik çağ da Bozcaada (Tenedos) », dans A. Akdemir, O. Demircan, S. Yilmaz, T. Takaoğlu, E. Erginal (dir.), Bozcaada Değerleri Sempozyumu (25-26 Ağustos 2008), Ҫanakkale, 2008, p. 73.
-
[92]
Éphore, F 39 ; Strabon, VII, F 52.
-
[93]
Harpokration, s.v. « Αἶνος » ; Ps.-Scymnos, 696-697 ; Strabon, VII, F 51.
-
[94]
B. Isaac, op. cit. n. 80, p. 144.
-
[95]
A. Erzen, « Die Ausgrabungen in Ainos im ägäischen Thrakien », dans Akten des XIII. Internationalen Kongresse für klassische Archäologie, Mayence, 1990, p. 605-606 ; Anatolian Studies, 33, 1983, p. 241 et 34, 1984, p. 212-213 ; S. Başaran, « Enez (Ainos) 2011 yılı arkeoloji kazısı », en ligne sur http://www.ttk.org.tr/index.php?Page=Sayfa&No=204, p. 23.
-
[96]
Héraclide Lembos, F 49 ; Eustathe, Commentarii ad Homeri Iliadem, vol. 3, p. 429, l. 13.
-
[97]
Minor Attic Orators, I, Loeb F A, 2.
-
[98]
D. Lazaridis, « Σαμοθράκη και η περαία της », Αρχαίες ελληνικές Πόλεις, 7, 1971, p. 18-19. K. Lehman refuse également l’éventualité d’une fondation samienne de la colonie. K. Lehman, P. W. Lehman, op. cit., n. 49, p. 241.
-
[99]
D. Matsas, op. cit., n. 55, p. 230.
-
[100]
RE, I, A2, 1920, p. 2224 ; D. Lazaridis, op. cit., n. 97, p. 18 ; K. Markov, « Samothrace and its peraia (from the 7th to 3rd century B.C.) », Thracia, 5, 1980, p. 146.
-
[101]
Ps.-Scylax, 67 ; Hérodote, VII, 83 ; Ps.-Scymnos, 709-710 ; Polybe, XVI, 29, 9 ; Strabon, VII, F 56 et XII, 1, 22 (C. 590-591).
-
[102]
Ps.-Scylax, 67 ; Hérodote, VII, 33 ; Ps.-Scymnos, 709-710 ; Strabon, VII, F 55.
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[103]
Xénophon, Helléniques, II, 1, 20 ; Hérodote, VI, 140 ; Thucydide, VIII, 101 ; Strabon, VII, F 51 ; Pline l’Ancien, Histoire naturelle, IV, 11, 49.
-
[104]
E. Pottier, « Fouilles archéologiques sur l’emplacement de la nécropole d’Éléonte de Thrace », BCH, 36, 1915, p. 135-240.
-
[105]
B. Isaac, op. cit., n. 80, p. 160.
-
[106]
Ibid., p. 194.
-
[107]
Ibid., p. 195.
-
[108]
Hérodote, VII, 3.
1Corridor incontournable sur les routes maritimes conduisant les communautés grecques en mer Noire, les Détroits représentent encore de nos jours un chaînon manquant en raison de l’état actuel des recherches archéologiques conduites dans la région. Cette lacune limite notre regard au cadre étroit offert par les sources historiques, lesquelles proposent par leur silence une succession chaotique d’acteurs aux origines les plus diverses. Aux Mégariens et aux Milésiens venus s’installer en Propontide dans les années 680-660 av. J.-C. se seraient joints par la suite Samiens, Phocéens, Pariens, Clazoméniens et Éoliens, attribuant en retour à la colonisation grecque l’aspect décousu d’un véritable patchwork dépourvu de toute articulation. De façon étonnante, les colons grecs, dans leur aventure, en viendraient à négliger la zone des Détroits au profit des secteurs les plus éloignés de la Propontide où les Milésiens s’installeraient à Cyzique dès le milieu du VIIIe siècle av. J.-C., avant que les Mégariens n’investissent à leur tour le Bosphore et le golfe de Nicomédie. Par son apparente incohérence, ce schéma révèle la superposition dans la région de traditions diverses à l’historicité parfois douteuse dont une d’entre elles s’articule autour de la double fondation de certains établissements du sud de la Propontide et de mer Noire. En leur attribuant une origine antérieure aux invasions cimmériennes, elle se heurte aux données archéologiques disponibles dans le nord de l’Égée et dans la zone pontique où la colonisation intervient, semble-t-il, à une date bien plus basse. Elle ôte dès lors toute solution de continuité aux processus conduisant à l’installation des communautés coloniales le long des Détroits et en mer Noire, dressant un obstacle majeur à la compréhension du cadre chronologique au sein duquel se déploie la présence grecque. En l’absence de données archéologiques fiables, il apparaît plus que nécessaire de considérer ces événements à la lumière des réseaux d’échanges qui se développent dans le nord de l’Égée à partir du IXe siècle av. J.-C. En replaçant ainsi la pénétration grecque dans l’Hellespont au sein du contexte historique qui en fut le porteur, il est possible de saisir l’identité des acteurs à l’origine de cette initiative, tout en apportant quelques indices sur la chronologie qui entoure ce processus.
I. Les mythes de fondation de Propontide et de mer Noire à l’épreuve des données archéologiques
2La mer Noire et les Détroits qui la précèdent retiennent aujourd’hui notre attention en raison de l’importance commerciale jouée par cette vaste région ou, plus ponctuellement, pour la trajectoire singulière suivie par nombre de ses cités. Elle n’est en revanche que rarement considérée comme un foyer intellectuel actif au sein du monde grec. C’est ignorer en ce sens l’essor autour de ses rives de nombreuses écoles de géographes, d’historiens et de mythographes à partir du Ve siècle av. J.-C. [1] Certaines d’entre elles, à l’image de celle qui s’épanouit à Héraclée du Pont, ont très tôt rayonné au-delà de l’espace pontique grâce à l’implication de plusieurs de ses membres dans la vie intellectuelle athénienne [2]. Malheureusement, à l’exception notable de Memnon d’Héraclée dont les écrits nous ont été partiellement transmis par le patriarche Phôtios, l’ensemble de cette production est de nos jours perdu, tandis que les témoignages dont nous disposons s’avèrent parfois indirects, suivant l’exemple de Syriskos de Chersonèse dont l’existence ne nous est connue que par un décret honorifique de la cité (FGrHist 807 T1). Dès lors, seuls deux compilateurs, relativement distants des événements qui nous intéressent, offrent par leurs contributions une base documentaire suffisamment riche pour reconstituer les différentes étapes qui rythment l’essor de la présence grecque dans cette région. Le premier d’entre eux, Eusèbe de Césarée (seconde moitié du IIIe siècle-première moitié du IVe siècle apr. J.-C.), est l’auteur d’une Histoire Universelle. Elle s’articule autour d’une Chronographie ouvrant sur le Canon chronologique. Ce dernier dresse un tableau synoptique des principaux événements qui ont agité le monde depuis la naissance d’Abraham. Les conditions de conservation et de transmission de ces deux écrits s’avèrent particulièrement tortueuses. Le premier manuscrit ne nous est parvenu que par le biais d’une traduction arménienne, ainsi que par deux versions abrégées en syriaque, tandis que le Κανὼν χρονικός n’est conservé que par la traduction latine de Saint Jérôme à laquelle s’ajoute une traduction arménienne à la qualité discutable [3]. Malgré ces vicissitudes, la chronologie offerte par Eusèbe séduit par sa déclinaison en années olympiques présentées sous la forme de tableaux chronologiques nourris des travaux de Phlégon de Tralles et inspirés par Céphalion, auquel Eusèbe fait d’ailleurs référence [4]. Cette apparente précision s’avère néanmoins trompeuse dans la mesure où les datations d’Eusèbe résultent de calculs établis à partir de sources plus anciennes dont le calage n'était que relatif, c’est-à-dire basé sur des références croisées aux règnes des principaux souverains orientaux, ainsi qu’aux événements militaires les plus marquants. C’est cette tradition que suit notre seconde source, connue sous le nom conventionnel de Pseudo-Scymnos, lequel désigne l’auteur anonyme d’une Périodos adressée au roi Nicomède IV de Bithynie [5].
3Parmi les références consultées par nos deux compilateurs, nous retrouvons des figures bien connues qui ont traité de la Méditerranée dans sa globalité, comme Diodore de Sicile pour Eusèbe, ou Ératosthène, Denys de Chalcis et Éphore dans le cas du Ps.-Scymnos, auxquels s’ajoutent des auteurs « mineurs », originaires pour certains de Propontide ou du Pont [6]. C’est le cas notamment du géographe Démétrios de Callatis (fin IIIe-première moitié du IIe siècle av. J.-C.) dont le traité Sur l’Asie et l’Europe a longtemps fait référence pour la mer Noire et servi de base à la rédaction de plusieurs périples [7]. J. Hind ajoute à la liste des sources possibles Polémôn d’Ilion (IIe siècle av. J.-C.), auteur tout comme Diophantos d’un catalogue des cités de mer Noire, ainsi que de Damastes de Sigée (Ve siècle av. J.-C.) et Anaximène de Lampsaque (IVe siècle av. J.-C.), bien que ce dernier ne se soit intéressé qu’aux colonies d’ascendance milésienne [8].
4Les datations proposées par Eusèbe et le Ps.-Scymnos se répartissent pour la zone pontique et la Propontide en trois vagues nettement distinctes. La première, tardive, dessine une implantation progressive des Grecs depuis les Dardanelles jusqu’à la mer Noire. Suivant Eusèbe, Parion serait fondée vers 709 av. J.-C., avant que les Mégariens ne s’installent en 685 à Chalcédoine (01.XXIII.4), puis à Byzance en 660/659 (01.XXX.3), soit à peu près au même moment où les Milésiens s’établissent à Cyzique, en 679. Les colons franchiraient alors le Bosphore pour parcourir le Pont gauche où ils fondraient Istros en 657 (01.XXX.4) avant de s’aventurer plus au nord, au confluent du Bug et du Dniepr, pour s’établir à Borysthènes en 647 (01.XXXIII.2). Enfin, ils coloniseraient peu de temps après les rives méridionales du Pont en s’installant à Sinope en 631 (01.XXXVII.2). Le témoignage du Ps.-Scymnos, bien que dépourvu de repère chronologique absolu, s’accorde dans l’ensemble avec ce schéma comme le démontre le récit de la fondation de Sinope par Crétinès de Kos, ou Crétinès et Koos selon les restitutions proposées (F 27, 941-52 M = 986-97 D). Il situe en effet la venue des Milésiens à Sinope au lendemain du départ des Cimmériens vers l’Asie Mineure, soit à une date proche de l’établissement des colons à Istros, lequel succède aux invasions scythes et à l’expulsion des Cimmériens du Bosphore homonyme (F 6, 767-72 M = 766-70 D). En ce sens, le cadre proposé par nos deux compilateurs apparaît doublement séduisant. Au-delà de sa cohérence interne, il dessine un processus similaire à celui observable dans les itinéraires maritimes, où transparaît chez le Ps.-Scylax une maîtrise précoce du littoral occidental et septentrional de la mer Noire avant que ses côtes méridionales ne soient à leur tour décrites dans les manuscrits plus tardifs [9]. Par ailleurs, la chronologie d’Eusèbe s’accorde avec celle du déploiement des communautés grecques dans le nord de l’Égée où la plus ancienne colonie, Méthônè, est fondée en 733 ou 709 av. J.-C., soit peu de temps avant que n’apparaissent les établissements eubéens de Chalcidique [10]. La colonisation des rivages nord-égéens précéderait donc de peu l’implantation des communautés grecques dans la zone des Détroits.
5 Cet épisode à l’œuvre à la fin du VIIIe siècle et au début du VIIe siècle av. J.-C. ne constitue toutefois pour Eusèbe et le Ps.-Scymnos que la dernière étape d’une aventure beaucoup plus ancienne. C’est ce que laissent transparaître les affirmations d’Eusèbe au sujet de la double fondation de Cyzique, à laquelle s’ajoute pour trois autres établissements une date relativement haute. Parion, comme nous l’avons vu, apparaîtrait en 709 av. J.-C., soit deux ans après l’établissement des colons à Astakos, une colonie située pourtant à l’extrémité orientale de la Propontide, soit bien loin du domaine égéen. Eusèbe semble ici se faire l’écho d’une tradition plus large, puisque Memnon d’Héraclée place la fondation d’Astakos dans un même intervalle chronologique (FGrHist 434 F12). Enfin, suivant la version arménienne du Canon, Trapézous serait fondée en 756 av. J.-C., soit au moment même où selon la version latine de Saint Jérôme s'opère l’installation des Milésiens à Cyzique (01.VI.1) [11]. Ce schéma se retrouve également en filigrane dans la Périodos du Ps.-Scymnos, comme le démontre le récit accordé à la fondation de Sinope. Celle-ci serait conduite à l’initiative du Milésien Habron/Habrondras avant que l’établissement ne soit balayé peu de temps après par les invasions cimmériennes, obligeant ainsi Crétinès à renouveler l’opération après leur départ. Loin de correspondre à un développement historiographique tardif, A. J. Graham croit en déceler la trace dans une référence attribuée à Aristote au sujet de la cité d’Antandros ainsi que dans un passage d’Hérodote consacré à Sinope [12]. Il souscrit donc sans réserve à l’historicité de cet épisode colonial plus ancien, suivi dans cette voie par M. I. Maximova et R. Drews [13]. Cet essai malheureux, qu’il situe vers la fin du VIIIe siècle av. J.-C., s’intégrerait dans le cadre plus large d’une fréquentation assidue durant la même période du Pont-Euxin dont on retrouverait le reflet dans le corpus des sources textuelles. C’est tout du moins ce qu’indiquerait la mention par Eumélos de Corinthe de la muse Borysthénis (F 17, éd. Kinkel) et de la nymphe Sinopè (F 8, éd. Kinkel), éclairant dès cette époque une maîtrise des rivages septentrionaux et méridionaux dans la zone pontique [14]. Ce phénomène expliquerait en retour la mention quelque peu étrange du nom de quatre établissements grecs du nord de l’Asie Mineure (Kytôros, Sésamos, Krômna, Aigialos) dans le Catalogue des vaisseaux, et ce, à une date considérée par beaucoup comme antérieure à leur fondation [15]. Ce témoignage s’ajouterait par ailleurs à la geste argonautique dont O. Lordkipanidze situe la synthèse à la fin du VIIIe siècle av. J.-C. [16], tandis que l'on note la mention par Hésiode dans la Théogonie des fleuves Ister, Parthénios, Sangarios, Aldeskos et Phasis [17].
6Pourtant, les dates hautes contenues dans la chronologie eusébéenne ne sont pas sans entrer en conflit avec plusieurs autres sources considérées comme particulièrement fiables. C’est le cas notamment d’Astakos, fondée selon Charon de Lampsaque (FGrH 262 F6) à l’initiative de Chalcédoine. Or, cet établissement apparaît selon le compilateur curieusement en 711 av. J.-C., soit vingt-six ans avant que les Mégariens ne s’établissent dans sa métropole. De même, Trapézous est présentée dans la version arménienne comme une des deux plus anciennes fondations de la région bien qu’il ne s’agisse, selon Xénophon, que d’un établissement secondaire fondé par Sinope. Dans une volonté d’accorder des pièces a priori inconciliables, D. Robinson considère que la date de fondation de Trapézous constitue un terminus ante quem pour l’établissement des Milésiens à Sinope. En reprenant les estimations d’Orasius qui plaçait l’arrivée des Cimmériens en Asie Mineure en 782 av. J.-C., il n’hésite pas à situer l’implantation des Milésiens dans les années 790 av. J.-C. [18]. Déjouant ainsi toutes les idées reçues, l’aventure coloniale grecque en mer Noire serait, suivant ces considérations, antérieure à l’installation des Grecs autour du golfe de Naples, tandis que la reconnaissance et la fréquentation des rivages de l’Hellespont interviendraient en toute logique à une date encore plus ancienne.
7C’est d’ailleurs ce que semble sous-entendre la troisième vague mentionnée par nos deux compilateurs qui rattachent les origines de Cyzique et Sinope à la geste argonautique. Selon la version latine d’Eusèbe, Cyzique pourrait en effet se prévaloir d’une implantation antérieure que les différentes versions du manuscrit situent entre 1277 et 1269 av. J.-C., soit durant les âges héroïques [19]. Le Ps.-Scymnos précise pour sa part que l’emplacement de Sinope a été occupé par Autolykos et Phlogios, venus accompagner Déleion dans le combat qui oppose Héraclès aux Amazones. Le rattachement de ces deux cités à un passé aussi lointain ne constituerait pour O. Lordkipanidze que les réminiscences des toutes premières navigations grecques en mer Noire qu’il situe, selon un parallèle direct avec la situation reconnue en Méditerranée centrale, à la fin du Bronze [20]. Il cite à cette fin, suivant les hypothèses de J. Mellink, la découverte de fragments de céramique considérés comme de facture mycénienne à Maşathöyük, sur le cours du Halys, auxquels sont venus s’ajouter depuis ceux de Boğazköy [21].
8Malgré l’apparente convergence de ces arguments, ce dossier peine à cacher le caractère hétéroclite des éléments qui le composent, tandis que la fragilité de certaines « preuves » en réduit la portée. Ainsi en est-il de la date de fondation accordée à Trapézous, issue elle-même d’un manuscrit entaché de nombreuses corruptions. Parmi ces dernières, listées par G. Heuxley et J. Hind, une d’entre elles concerne la confusion qui est faite entre Sardes et Sinope [22]. La confrontation des versions latine et arménienne s’avère en ce sens assez révélatrice puisque la transcription de Saint Jérôme attribue la date de 756 à Cyzique là où la traduction arménienne la lie à Trapézous. L’inversion entre les deux cités semble évidente, enlevant à la datation accordée à Trapézous toute historicité par-delà les considérations sur le calage chronologique des invasions cimmériennes établi par Orasius. Nul besoin dès lors d’attribuer une date exagérément haute à la fondation de Sinope pour dépasser l’incohérence première de ce manuscrit tant il apparaît évident que rien ne permet d’invalider le témoignage de Xénophon. Ce constat, indépendamment du cas ambigu de Parion [23], nous amène à entretenir un doute salutaire sur la date accordée à Astakos, réduisant notre dossier aux seuls cas de Cyzique, dont la fondation est placée selon la version latine d’Eusèbe à 756 av. J.-C., et de Sinope dont l’apparition précéderait de peu selon le Ps.-Scymnos la venue des Cimmériens.
9Il semble toutefois difficile de replacer ces deux événements dans le cadre d’une fréquentation contemporaine des rives pontiques tant le faisceau de présomptions entourant ce processus apparaît à son tour particulièrement fragile. Rien n’indique en effet que la muse Borysthénis ou la nymphe Sinopè désignent sous cette simple homonymie les futurs établissements de Borysthènes et Sinope. La filiation peut en réalité être inverse, ces deux colonies héritant dans leur toponymie de références indirectes au répertoire mythologique. Le Catalogue des vaisseaux n’apparaît guère plus fiable, puisque ce passage est désormais considéré comme une pièce relativement tardive ajoutée à l’œuvre composite attribuée au personnage d’Homère dans la principale phase de rédaction qui interviendrait au VIIe siècle av. J.-C. [24] Il en va de même de la geste des Argonautes dont les origines peuvent s’avérer relativement anciennes mais dont la localisation première a pu ne pas concerner la mer Noire. A. J. Graham souligne à dessein que cette épopée a d’abord été élaborée au sein d’un imaginaire orienté vers l’ouest avant que l’essor de la colonisation grecque dans la zone pontique ne favorise un déplacement des mythes vers l’Orient [25]. Dans cette perspective, le cycle mythologique des Argonautes participerait du même processus que celui qui entoure le cycle d’Héraclès. Une preuve indirecte nous est d’ailleurs fournie par les épopées homériques au sein desquelles les Amazones sont placées tour à tour autour du Sangarios (Iliade, III, 184) ou en Lycie (IV, 181), soit bien loin des rivages de Sinope. Seul demeure au final le témoignage solide d’Hésiode dont les références attestent sans ambiguïté une connaissance de l’espace pontique. Le calage chronologique de la Théogonie demeure ici l’enjeu principal, tant il n’est guère certain que son auteur ait vécu au milieu du VIIIe siècle av. J.-C. Notre seule certitude, selon P. Mazon, repose sur l’antériorité d’Hésiode par rapport à Sémonide d’Amorgos, lequel fut actif durant le dernier tiers du VIIe siècle av. J.-C., ce qui fait potentiellement d’Hésiode un contemporain des premiers temps de l’aventure coloniale en Propontide [26]. Cette constatation souligne en retour tout l’intérêt de la mention accordée par Hérodote aux activités d’Aristéas (IV, 14-15), lequel menait, à une datation discutée, des navigations jusqu’au nord de la mer Noire depuis l’île de Proconnèse. Ce témoignage décrit donc une exploration de l’espace pontique conduite à partir des jeunes établissements de Propontide à un moment où, semble-t-il, ceux du nord du Pont n’avaient pas encore été fondés. Il fixe dès lors la succession des événements, dévoilant une progression continue des colons grecs depuis le nord de l’Égée jusqu’à la mer Noire. Ce constat permet de saisir in fine les facteurs entourant l’absence, dans cette vaste région, de matériel de facture grecque qui soit antérieur au milieu du VIIe siècle av. J.-C. [27], car il apparaît désormais certain que l’implantation grecque en mer Noire ne peut en aucun cas précéder leur installation dans la zone des Détroits et en Propontide. Ces conclusions allègent au final un dossier qui ne peut guère se prévaloir, malgré les affirmations d’A. J. Graham, de la caution d’Hérodote sur Sinope ou d’Aristote sur Antandros. Ces témoignages respectifs n’affirment en effet à aucun moment une quelconque antériorité de la présence grecque par rapport aux invasions cimmériennes dans ces deux établissements.
10Pour autant, l’historicité douteuse des légendes entourant une implantation coloniale grecque précoce en mer Noire et en Propontide ne signifie pas que ces dernières n’aient pas joui d’une certaine popularité dans les cités pontiques. En effet, la participation active de l’École d’Héraclée dans la relocalisation de la geste argonautique, tout comme des exploits d’Héraclès, est désormais bien admise [28]. Dans cette perspective, la rédaction par Hérodoros d’une Argonautique à la fin du Ve siècle av. J.-C., largement exploitée par Apollonios de Rhodes, ainsi que d’un récit extensif de l’épopée d’Héraclès, accompagnent la recherche perceptible d’un passé héroïque qui puisse doter les colonies pontiques de racines indiscutables et parfois syncrétiques. Ce processus traverse alors l’ensemble du monde grec et conduit au remplacement de la figure historique de l’œciste par un personnage mythologique. C’est du moins ce que nous observons à Abdère où l’essor d’un culte dédié à Abdéros, mort lors du huitième travail d’Héraclès sous la furie des chevaux volés à Diomède, finit par effacer le souvenir du Clazoménien Timésios, honoré jusqu’alors dans cette fonction par les colons Téiens [29]. Non loin de là, Maronée ne nous laisse connaître que le seul personnage homérique de Maron [30], suivant un processus également actif à Héraclée du Pont où la tradition oraculaire rapportée par Apollodore évoque les honneurs que les habitants ont préféré accorder au héros Agamestor, consacré comme héros protecteur de la cité, alors que seul l’œciste mégarien Gnésiochos est connu dans les sources plus anciennes [31]. Sinope apporte d’ailleurs quelques repères chronologiques sur ce phénomène. Il semble déjà à l’œuvre au moment où est consacrée la statue d’Autolykos et de Phlogios, venus accompagner tous deux Héraclès dans son combat contre les Amazones. Or, cette réalisation du sculpteur Sthenis appartient, tout comme son auteur, à la fin du IVe siècle av. J.-C. Elle témoigne donc du développement au début de l’époque hellénistique de ce culte dans la cité, alors que Xénophon ne reconnaît à la fin du siècle dernier que la filiation de cet établissement avec sa métropole Sinope [32].
11 Une autre tradition disposant, semble-t-il, d’un ancrage local n’est autre que celle entourant le déploiement de la présence milésienne à une date haute, comme l’illustre le cas emblématique de Sinope. Cette dernière est d’ailleurs la seule à offrir un calage chronologique relatif, puisque cette implantation ionienne est définie comme immédiatement antérieure aux invasions cimmériennes. A. Ivantchik considère toutefois que les essais successifs d’Habron et de Crétinès (ou Crétinès et Koos) ne constituent qu’un seul et même événement. Sinope aurait en effet à souffrir peu de temps après sa fondation d’une courte occupation cimmérienne au terme de laquelle le contingent de colons reviendrait s’installer sous la conduite de Crétinès [33]. En précisant la chronologie des invasions cimmériennes, A. Ivantchik leur attribue de façon convaincante une datation particulièrement basse qui les situe dans les trois derniers quarts du VIIe siècle av. J.-C., mettant un terme aux spéculations entourant une fondation particulièrement ancienne de cette colonie, ainsi qu’indirectement de celle de sa voisine Trapézous [34].
12 Or, si le laps de temps qui sépare l’initiative de Habron de celle de Crétinès semble en soi difficile à arrêter, il n’est pas inintéressant de constater que le développement d’une tradition accordant aux Milésiens un rôle précurseur ne concerne pas la seule ville de Sinope, mais s’étend parallèlement à d’autres établissements pontiques, en particulier à ceux d’ascendance dorienne. C’est le cas par exemple d’Héraclée du Pont au sujet de laquelle Strabon précise qu’elle fut fondée par Milet (XII, 3, 4). Par-delà les doutes qui entourent une possible confusion de Strabon, une telle erreur semble étonnante de la part d’un géographe lui-même originaire du nord de l’Asie mineure [35]. Qui plus est, Strabon ajoute que les Milésiens sont ceux qui ont imposé les premiers aux Mariandynes un statut de dépendants dont ont hérité par la suite les colons Mégariens et Béotiens. Un semblable développement entoure la colonie mégarienne de Callatis, comme Pomponius Mela s’en fait l’écho (Chor., II, 22), tandis que le Ps.-Scylax (68, p. 12 Counillon) et Strabon (VII, 4, 2) défendent tous deux l’existence d’un ancien établissement à l’emplacement de la future Chersonèse, fondée par Héraclée du Pont. Bien que l’identité milésienne de cette première ne soit pas précisée, Ju. G. Vinogradov et M. I. Zolotarev tentent de la lier à l’élément milésien sur la fois tenue de quatre noms à la consonance ionienne identifiés sur des ostraka [36]. Dès lors, le fait que quatre des cinq établissements pour lesquels on suppose une origine milésienne précoce correspondent à des fondations mégariennes, s’avère en soi relativement troublant. Ce rattachement pourrait ne pas être étranger à la lutte idéologique à laquelle se livrent Mégare et Milet dans la région. La paternité extensive et quelque peu abusive dont jouit Milet sur les cités pontiques n’est en soi qu’un autre reflet de ce conflit.
II. Les réseaux d’échange dans le nord de l’Égée à la fin de l’époque géométrique
13Si l’analyse critique des mythes de fondation jette un doute sur l’antériorité des établissements pontiques par rapport à l’implantation des communautés grecques dans le nord de l’Égée et l’Hellespont, elle n’offre pas pour autant d’éléments tangibles sur l’identité de ceux qui ont franchi en premier les Détroits et ouvert les routes de la mer Noire. Face à l’impasse dans laquelle nous conduit l’état actuel de la documentation archéologique, il apparaît plus que nécessaire de porter notre regard vers le nord de l’Égée, véritable antichambre des Dardanelles et escale obligée sur les voies maritimes conduisant à la Propontide. Nous bénéficions en ce sens de l’intérêt marqué pour les premières étapes qui accompagnent le développement de la présence grecque dans la région, lequel a conduit à la réouverture, au cours de la précédente décennie, du sondage I. Kokkinos à Thasos [37]. Parallèlement, la multiplication des travaux d’infrastructures s’est soldée par une inflation vertigineuse des chantiers auxquels s’est adjointe la poursuite de fouilles programmées dont certaines, comme le chantier de Méthônè, arrivent désormais à maturité et débouchent sur une publication monographique du matériel [38]. Enfin, plusieurs volumes fournissent un regard synoptique sur certaines catégories de matériel issues de sites incontournables comme Mendè, Karabournaki ou la Toumba de Thessalonique [39]. Ils offrent ensemble un aperçu sur les assemblages de céramique présents dans les niveaux archaïques de ces établissements, et parfois dans les couches relatives à l’occupation précoloniale de certains d’entre eux. Cette documentation permet ainsi de restituer la chronologie, tout comme les contours, de la circulation de matériel de facture grecque dans le nord de l’Égée, face aux Détroits, au début du premier millénaire.
14Premier acquis, le renouveau des échanges qui lient le nord de l’Égée aux régions plus méridionales de la Grèce débute relativement tôt. Succédant à la rupture qui accompagne la transition entre la phase finale du Bronze et le premier âge du fer, les tells du Golfe Thermaïque témoignent dans les niveaux de la fin du Xe siècle av. J.-C. d’une nouvelle circulation d’objets s’opérant par voie terrestre depuis les établissements de Macédoine centrale jusqu’à la Thessalie voisine [40]. Ce commerce, conduit sur une échelle relativement modeste, devient alors le vecteur des productions de céramique tournée à décor protogéométrique. Il précède de peu l’essor des échanges maritimes dont la structuration suit dans le nord de l’Égée deux réseaux distincts. Le premier, et de loin le plus précoce, se matérialise par l’apparition de vases tournées à décor protogéométrique originaires d’ateliers eubéens et attiques dont la diffusion est observable sur plusieurs habitats littoraux de Chalcidique et du golfe Thermaïque [41]. Si les contextes stratigraphiques de certains sites, comme la colline Vigla de Mendè ou le cap Poséidi, dans la péninsule de Cassandra, apparaissent impropres pour arrêter une chronologie précise, le cas des sites de Toronè ou Koukos Sykias à Sithônia ou de la Toumba de Thessalonique, démontrent que ce phénomène est déjà actif au cours du IXe siècle av. J.-C. Un palier est toutefois franchi durant le second tiers du VIIIe siècle av. J.-C., lequel accompagne une intensification remarquable des échanges dont les volumes atteignent sur le tell d’Anchialos des proportions inédites, tandis que ce matériel touche désormais des habitats secondaires et jusqu’ici peu concernés, comme le tell Lebet [42]. Ces importations suscitent en retour une production locale d’imitation, en particulier dans les secteurs de Mendè et d’Olynthe, en Chalcidique, laquelle est à son tour l’objet d’un commerce orienté à la fois vers le sud, en direction d’Eubée et des Sporades, ou vers le nord où leurs productions atteignent par les bassins de Drama et Serrès le site de Koprivlen, sur le cours moyen du Nestos, et de façon plus éparse le nord-est de l’Égée jusqu’à Troie [43]. Succédant aux premières navigations du IXe siècle, un réseau dense et structuré se met donc en place dans le second tiers du VIIIe siècle av. J.-C. Depuis l’île Eubée, il suit les rivages de Piérie où il touche plusieurs établissements comme Platamonas et Makrygialos avant d’atteindre les tells du golfe Thermaïque, ainsi que divers habitats littoraux de Chalcidique [44]. En sens inverse, ces voies de commerce s’étendent jusqu’au sud aux Cyclades dont certaines îles, comme Andros, sont alors placées sous la sujétion des cités eubéennes avant de parvenir à Milet puis, plus à l’Est, à Chypre et aux côtes levantines [45].
15 Suivant le même modèle, un second réseau d’échanges se met parallèlement en place dans le nord-ouest de l’Égée, face aux rivages micrasiatiques, comme l’illustre la découverte à Thasos, dans le sondage I. Kokkinos, de deux catégories spécifiques de céramique issues du nord-ouest de l’Asie Mineure : les productions dites G2-3 et le bucchero gris tourné [46]. Bien que cette dernière production ait pendant longtemps été décrite sous diverses appellations – céramique thraco-macédonienne, céramique locale, bucchero éolien –, son foyer initial comprend l’Éolide continentale, de même que Lesbos et les îles voisines du nord-est de l’Égée [47]. Sa proximité avec le répertoire modelé thrace du premier âge du fer, longtemps discutée, s’explique par les nombreux emprunts réalisés par les colons grecs au répertoire du nord-ouest de l’Anatolie. Il n’en comporte pas moins quelques caractéristiques locales qui permettent de distinguer plusieurs fabriques distinctes [48]. Ce matériel accompagne les premiers niveaux de la période VIII de Troie avant de toucher Samothrace et d’intégrer les couches précoloniales d’Ainos, à l’embouchure de l’Hébros [49]. À partir de ce point, il remonte le cours du fleuve et se retrouve sur la colline d’Aghia Pétra, à Didymoteikhon, ainsi que dans la région de Harmanli où il entre en association avec des tessons de G2-3 dans la fosse n°3 découverte sous le tumulus de Vanchovi Chuki, près de l’acropole d’Assara [50]. Plus à l’ouest, le bucchero éolien est présent, comme nous l’avons vu, à Thasos, ainsi que sur les grands tells de Macédoine centrale dont la Toumba de Thessalonique ou Kastanas. À Anchialos, K. Havela lui attribue un calage chronologique relativement haut en rapportant sa présence continue dans les horizons IV à IX de ce site, lesquels couvrent une large période depuis la fin du HIIIC jusqu’au troisième quart du VIIIe siècle J.-C. [51] À Méthônè en revanche, il intègre plus volontiers les niveaux anciens de la structure souterraine, datés pour leur part des années 730-690 av. J.-C. [52] Enfin, un tesson, découvert à Karabournaki, comporte un graffito rédigé en caractères grecs, mais dans un idiome que M. Tiverios rattache au phrygien, soulignant, si cette identification venait à se confirmer, l’origine micrasiatique de ce matériel [53].
16 Seconde production concernée par ces échanges, la céramique G2-3 constitue pour sa part une catégorie de céramique à paroi fine et à décor subgéométrique de couleur brune qui tire son nom de deux secteurs du site de Troie où elle a été tout d’abord identifiée. Plusieurs ateliers distincts sont reconnaissables, à la fois par la qualité de la pâte et du décor. Un premier, éolien, adopte une argile épurée et des décors plutôt sobres, là où celui de Limnos dispose d’une argile moins pure, d’un enduit blanchâtre et de décors chargés qui reprennent le répertoire décoratif des productions insulaires [54]. Cette céramique se retrouve naturellement en Éolide, mais touche également la Troade et la Chersonèse de Thrace, ainsi que les îles du nord de l’Égée dont Samothrace [55]. Elle est par la suite diffusée en Thrace égéenne où plusieurs fragments sont notés sur l’acropole d’Assar Tepe ainsi que dans divers habitats de Macédoine orientale [56]. À Thasos, elle est présente sur l’acropole de Kastri, ainsi que dans les niveaux précoloniaux de Liménas [57]. Sa diffusion s’étend plus au nord, comme nous l’avons, sur le cours moyen de l’Hébros, tandis qu’elle parvient à l’ouest jusqu’au site de Méthônè et l’île de Skyros, dans les Sporades [58]. Outre leur association systématique avec le bucchero éolien, ces productions ne sont attestées que sur une période relativement étroite, comprise entre la seconde moitié du VIIIe siècle et la première moitié du VIIe siècle av. J.-C. Leur diffusion illustre donc l’essor à la fin du VIIIe siècle av. J.-C. d’un second courant d’échanges qui, depuis les rivages du nord-ouest de l’Asie Mineure, s’étend en direction du littoral thrace et macédonien.
III. La piste phénicienne
17Il serait dès lors particulièrement logique de supposer l’existence dans l’ouest de l’Égée d’un réseau eubéen auquel ferait face à l’Est un commerce conduit par les Grecs d’Éolide. C’est toutefois sans compter sur l’existence d’une hypothèse attribuant l’ensemble de ces deux axes de commerce à des acteurs levantins, décrits invariablement comme « Phéniciens ». Ce faisant, cette lecture n’est pas sans faire l’impasse sur la variété des acteurs présents sur les côtes levantines – Phéniciens, Syriens, Chypriotes. L’origine de la piste levantine s’avère toutefois ancienne, puisqu’on en retrouve l’expression chez Hérodote (II, 44), reprise plus tard par Pausanias (V, 25). En se basant sur une tradition locale, l’historien invoque en effet une antériorité dans l’île de Thasos des Phéniciens sur les Grecs. Cette implantation levantine aurait été motivée par l’exploitation des mines d’Ainyra et de Koinyra, disposée sur la côte nord-orientale de Thasos [59]. Suivant Hérodote, le nom même de l’île, tout comme celui de sa colonie Galepsos, serait d’ascendance phénicienne, tandis que les Levantins auraient introduit dans l’île le culte d’Héraclès [60]. Les réminiscences homériques semblent évidentes, mais ne suffisent pas à remettre en cause la validité du témoignage d’Hérodote [61], expliquant le développement au cours du XXe siècle de nombreuses études visant à en démontrer la véracité. R. Martin, G. Roux, ou encore Van Berchem, essaient d’appréhender le caractère phénicien de l’Hérakleion dont ils soulignent son emplacement singulier en marge de l’espace urbain, tout comme les spécificités du règlement entourant le déroulement des cérémonies [62]. Ces contributions se doublent dans le domaine linguistique de l’apport de G. Dossin, lequel conclut au terme d’une analyse linguistique plus que contestable à l’origine sémitique des deux toponymes d’Ainyra et de Koinyra, tout en ajoutant à cette liste des possibles celui d’Abdère [63]. Sur la foi de ces affirmations, plusieurs chercheurs s’emploient à mettre en valeur l’empreinte de cette présence phénicienne sur le continent. F. Salviat considère dans cette perspective que le vin des monts Biblins présenterait une origine sémite, tandis que M. Tiverios rappelle l’existence d’une tradition tardive, rapportée par Étienne de Byzance, qui lie le nom de Toronè à une fille de Poséidon et Phénikè. Partisan enthousiaste d’un commerce phénicien, J. Papadopoulos transforme l’île d’Eubée en un emporion phénicien dont la nature serait prouvée par la découverte dans l’île d’une tombe décrite comme orientale [64]. Suivant les hypothèses formulées par O. Murray, ce commerce s’appuierait à son tour sur une chaîne d’établissements ou de communautés établis dans le sud de l’Égée, dont l’existence est elle-même déduite sur la base d’un matériel hétéroclite – vases de type phéniciens, productions d’imitation, traditions mythologiques. Depuis Rhodes, Samos ou Kos, les Phéniciens seraient amenés à suivre les rivages occidentaux et orientaux de la mer Égée, expliquant le rattachement dans le répertoire mythologique de certaines îles du nord-est de l’Égée à la Phénicie, suivant l’association des figures de Cadmos et Harmonia à Samothrace, tandis que la geste homérique rapporte l’installation à Limnos de Phéniciens venus de Sidon [65].
18Pourtant, tout comme dans le cas des fondations ante-cimmériennes de mer Noire, un examen attentif de ce dossier révèle le caractère trompeur des pièces qui le composent. Le premier écueil n’est autre que leur caractère diachronique. Les importations de céramique protogéométrique présentes à Liménas appartiennent en effet à la toute fin du VIIIe siècle av. J.-C., ainsi qu’à la première moitié du VIIe siècle av. J.-C., là où les plus anciennes importations eubéennes et attiques identifiées autour du golfe Thermaïque et en Chalcidique remontent au IXe siècle av. J.-C. Par ailleurs, la culture de la vigne semble déjà connue dans le bassin de Serrès depuis le Bronze ancien comme l’ont démontré les fouilles du tell de Dimitra. Quant à l’étymologie proposée pour G. Dossin au sujet des mines de Thasos, elle sonne comme un écho particulier aux remarques de M. Sznycer, lequel dénonce une volonté perceptible à expliquer l’ensemble des toponymes locaux par une origine carthaginoise [66]. L’amateurisme de la méthode de G. Dossin n’est pas, faut-il le dire, là pour rassurer, tandis que ces différentes identifications ont pour seul point commun de ne pas prendre en considération le fond linguistique thrace.
19À l’inverse, il nous faut noter qu’aucune structure archéologique se rapportant à la présence phénicienne n’a été découverte à ce jour à Thasos, là où le sondage I. Kokkinos révèle à l’inverse les contours d’un établissement thrace [67]. Cette lacune est particulièrement remarquable dans le cas des mines d’Ainyra et de Koinyra où les travaux de prospections menés par l’Institut Max Plank d’Heidelberg, l’éphorie de Kavala et l’École Française d’Athènes, n’ont pas permis d’identifier de matériel antérieur au VIe siècle av. J.-C. [68] En Macédoine, les grandes annonces faites il y a dix ans n’ont pas non plus tenu leur promesse. À Méthônè, la publication des fouilles de l’imposant remplissage de la construction souterraine (3,5 m x 4 m x 11 m) n’a livré que six amphores, dont deux du type “Torpedo jarres” datées de la fin du VIIIe siècle, associées à quelques fragments de vases phéniciens [69]. Le matériel oriental observé sur les rives nord-égéennes étonne en regard par sa modestie et se résume à quelques perles en verre issues d’ateliers levantins découvertes sur le site de Koukos Sykias, dans la péninsule de Sithônia [70] auxquelles s’ajoutent deux fragments de céramique discutés de Toronè et un fragment de lécythe trilobé de production phénicienne mis au jour à Karabournaki et daté lui aussi de la fin du VIIIe ou du début du VIIe siècle av. J.-C. [71]
20Cet effacement manifeste de la thèse phénicienne replace dès lors logiquement sur le devant de la scène les acteurs régionaux. Loin de ne constituer qu’une plaque-tournante au sein des réseaux de commerce proche-orientaux, l’Eubée semble bien être le moteur des échanges dans le nord-ouest de l’Égée et draine dans son sillon de nombreux autres acteurs, parmi lesquels on dénombre les Chypriotes [72]. Face à eux, les Grecs d’Éolide, associés peut-être aux populations des îles du nord-est de l’Égée, constituent à leur tour les candidats les plus évidents pour comprendre le déploiement dans le dernier tiers du VIIIe av. J.-C. des routes maritimes reliant les établissements du nord-est de l’Asie Mineure aux rivages de la Thrace.
IV. Les premiers temps de l’aventure coloniale : Eubéens et Cycladiques dans le nord de l’Égée
21Par-delà les nombreux débats qui ont entouré l’identité des acteurs à l’origine des échanges précoloniaux, deux points méritent d’être soulignés. On constate tout d’abord une parfaite inflexion entre les navigations eubéennes des IXe siècle et VIIIe siècle av. J.-C. et l’aire géographique au sein de laquelle les cités d’Eubée fondent leurs premiers établissements. De même, la succession chronologique de ces deux phénomènes – circulation de matériel, implantation coloniale – accorde à ce processus une indéniable cohérence. C’est en effet dans le sillon de navigations devenues pérennes que les Eubéens installent en 733 ou en 709 av. J.-C. leur première colonie, Méthônè, sur les rivages de la Piérie [73]. Cet établissement s’avère remarquable en raison de sa proximité immédiate avec le dernier cap qui marque l’entrée du golfe Thermaïque. Il est par ailleurs localisé au point le plus étroit entre le littoral de la péninsule helladique et la Chalcidique tout proche, éclairant un intérêt particulier à la fin du VIIIe siècle av. J.-C. pour le contrôle des points de traversée au plus court, comme le démontre leur installation peu de temps après à Dikaia, sur la rive opposée. Chalcidiens et Érétriens se partagent dès lors la Chalcidique, les Érétriens investissant la péninsule de Cassandra, tandis que les Chalcidiens prennent le contrôle de Sithônia où ils fondent notamment Toronè, Sermylè et Kléônai. Nous ne disposons hélas d’aucun élément chronologique précis, mais Aristote considère que les colonies de Chalcis sont antérieures à la guerre lélantine, ce qui place leur apparition dans un intervalle chronologique assez proche de l’implantation des Érétriens à Méthônè, soit dans le dernier tiers VIIIe siècle et au tout début du VIIe siècle av. J.-C. [74] Cet enchaînement explique sans doute la raison pour laquelle les Eubéens ne semblent pas s’être aventurés plus à l’Est, autour du golfe Strymonique ou en Thrace égéenne, essoufflés peut-être sur le plan démographique et arrêtés par les résultats destructeurs de la lutte fratricide entretenue entre les deux cités [75]. Le rôle central joué par les Eubéens dans le nord-ouest de l’Égée permet en retour de comprendre la succession des acteurs dans cette région. Au lendemain de l’aventure eubéenne, les Andriens investissent à leur tour la région et s’implantent autour du golfe strymonique où ils fondent au milieu du VIIe siècle av. J.-C. Akanthos, Sanè et Argilos. Or, Andros n’est pas sans entretenir elle-même d’étroites relations avec les cités eubéennes. Elle fut en effet placée sous la domination directe d’Érétrie jusqu’à la guerre lélantine, expliquant par la suite son alliance avec son adversaire Chalcis, ainsi que la disposition de ses propres établissements immédiatement à l’Est des colonies chalcidiennes [76]. Au demeurant, cette relation se termine mal, puisqu’elle se solde par une dispute pour le contrôle d’Akanthos. Paros est alors amenée à proposer sa médiation, ce qui n’étonne guère, car l’île est investie au même moment à Thasos après s'être engagée dans la guerre lélantine. Elle apparaît donc elle aussi comme un élément lié aux réseaux eubéens, expliquant ainsi l’intérêt qu’elle manifeste pour une région où le matériel cycladique se fait pourtant rare avant la fondation de la colonie parienne. Confirmant cette lecture, la découverte de céramique cycladique dans la structure souterraine de Méthônè, à un moment où les Andriens et les Pariens ne sont pas encore devenus des acteurs autonomes, souligne leur dépendance première à l’égard des routes de commerces mises en place par les Eubéens [77]. Elle éclaire en retour le rôle joué par Eubée comme vecteur de l’arrivée de ces nouvelles communautés dans le nord-ouest de l’Égée.
22 Il serait dès lors logique d’attendre des Éoliens, à l’origine eux-mêmes de l’essor contemporain de réseaux de commerce dans le nord-est de l’Égée, qu’ils traduisent ce dynamisme par une implantation plus pérenne. Retracer toutefois les contours de l’aventure coloniale éolienne nécessite de distinguer auparavant les plus anciens établissements éoliens, fondés au lendemain de leur migration vers l’Asie Mineure, de ceux établis lors de cette nouvelle vague d’expansion. Au sein de cette première catégorie, Hérodote (I, 149-151) dénombre douze cités continentales – Cumes, Larissa, Neon Teichos, Temnos, Killa, Notion, Aigiroessa, Pitanè, Ailaiai, Myrina, Grinia, Smyrne – auxquelles il ajoute cinq autres colonies disposées dans l’île de Lesbos [78]. Ainsi défini, le foyer initial des Éoliens concerne une zone relativement cohérente concentrée dans la partie occidentale du golfe d’Adramytteion. Hérodote isole dans la suite de son propos ces dix-sept cités d’un second ensemble disposé dans la région du mont Ida, lequel semble se rattacher à un épisode postérieur. Ce faisant, il dessine un double courant d’expansion au terme duquel les Éoliens sont amenés à étendre leur zone de peuplement à la fois par voie maritime, le long du littoral occidental de la Troade, et par voie terrestre en s’engageant dans l’intérieur des terres.
23 Ilion offre dans cette perspective un repère incontournable. La reprise des fouilles sur ce site dans les années 1950 a en effet permis d’affiner les observations acquises au lendemain des travaux de H. Schliemann et de W. Dörpfeld. Loin d’une disparition soudaine de la Troie de la fin du Bronze, ces travaux ont révélé la présence d’un horizon – Troie VIIb2 –, caractérisé par la présence éphémère de la céramique dite Knobbed Ware. Un second niveau – Troie VIIb3 – accompagne le début de l’âge du fer, lequel est matérialisé par des importations de céramiques protogéométriques nord-égéennes [79]. Toutefois, un hiatus incompressible de près 400 ans semble séparer la Troie du début du premier âge du fer de sa refondation à la fin de l’époque géométrique matérialisée par l’horizon VIII. Ce dernier, qui a livré des tessons de céramique G2-3 et de bucchero éolien, ne témoignerait pas de simples relations commerciales avec l’Éolide voisine, mais résulterait de l’installation directe de colons éoliens ; un événement que C. Blegen place vers 700 av. J.-C., alors que J. N. Coldstream ou R. M. Cook lui attribuent, non sans raison, une date un peu plus haute au cours de ce même siècle [80]. Dans cette perspective, Troie VIII constituerait donc tout à la fois l’achèvement du processus de colonisation mené dans l’intérieur de la Troade et le premier épisode de l’installation des Éoliens à l’embouchure des Dardanelles. Ce schéma, évoqué par J. M. Cook dans la monographie qu’il consacre à cette région, est adopté semble-t-il par A. J. Graham [81].
24Certes, les sources ne sont pas sans évoquer neuf cités de Troade sous le terme de poleis aiolikai – Achilleion, Antandros, Assos, Gargara, Ilion, Kébrénos, Lamponeia, Néandria, Skepsis –, sans fournir en retour un quelconque repère chronologique à l’installation des Éoliens [82]. Le dossier se complique en raison des mentions parfois contradictoires qui font intervenir colons éoliens, éléments de populations locales et acteurs parfois lointains comme les Cimmériens. Ainsi en est-il d’Antandros, fondation éolienne selon Thucydide (VIII, 108, 4), mais caractérisée par son peuplement pré-grec pour Hérodote qui la qualifie de pélasge (VII, 42, 1), tandis que l’emplacement de la ville est censé avoir été occupé par les Cimmériens pendant près d’un siècle sans que l’on saisisse véritablement l’enchaînement de ces événements au-delà de la question même de leur véracité (Étienne de Byzance, s.v. « Ἄντανδρος »). J. M. Cook privilégierait donc une prise de possession du littoral occidental dès le VIIIe siècle av. J.-C. grâce à la fondation des cités de Kolonai et Larissa de Troade avant que les Éoliens ne s’établissent dans l’intérieur du pays à Néandria aux alentours de 700 av. J.-C. [83] Il place également l’installation des Kyméens à Kébrénos une génération plus tard [84]. J. M. Cook appuie en ce sens sa démonstration sur le matériel récolté au cours de ses visites, ainsi que sur le mobilier hérité des fouilles de M. Calvert à Néandria et à Kébrénos [85]. La volonté de coordonner les dates qu’il propose avec la chronologie troyenne apparaît ici perceptible, fragilisant une démonstration qui ne prend pas en compte l’élément local. En l’absence d’une caractérisation claire des contextes, il demeure en effet difficile de déterminer si cette circulation d’objets résulte de l’installation de colons éoliens ou de simples importations. Depuis, la relecture accordée à l’horizon Troie VIII suite à la réouverture des fouilles à la fin des années 1980, a permis d’élargir l’importance dévolue à la couche VIIb3 en révélant l’existence d’une occupation protogéométrique bien plus large que supposée [86]. Ces travaux ont de même remonté la chronologie de l’horizon Troie VIII en plaçant son début au milieu du VIIIe siècle av. J.-C. On observe toutefois une tendance diffuse à vouloir désormais minimiser le hiatus qui sépare les phases VII et VIII sur la base d’une hypothèse entourant le maintien dans la cité de divers éléments de populations pré-grecques dont témoignerait une continuité perceptible dans les formes de céramique [87]. Seule au final la destruction de cette cité vers le milieu du VIIe siècle av. J.-C. consacrerait la disparition de la Troie pré-grecque à laquelle succéderait au début du dernier quart du siècle une cité pleinement hellénique, caractérisée par un faciès céramique dominé par les importations de matériel nord-ionien [88]. Pourtant, un examen des assemblages céramique, tout du moins tels qu’ils nous sont présentés, révèle une prédominance des productions de céramique tournée grise associée à de la céramique G2/3 suivant une composition qui est aussi caractéristique des cités d’Éolide [89]. De même, les niveaux postérieurs à la destruction qui survient au milieu du VIIe siècle av. J.-C. peuvent être rattachés pour leur part à la venue d’une population dans laquelle prédomine désormais l’élément ionien, ce qui n’est guère étonnant puisque cette réinstallation s’opère dans un contexte contemporain de l’essor de la colonisation « milésienne », à un moment où par ailleurs un changement de faciès est observable dans les assemblages de céramiques qui circulent dans le nord de l’Égée [90]. Par conséquent, si le caractère « indigène » de Troie VIII paraît contestable, ce dernier ne suffit pas à prouver en retour le caractère éolien des premières phases de Néandria ou de Kébrénos, car l’installation éventuelle d’une communauté éolienne à Ilion peut tout à la fois résulter d’une conquête terrestre ou au contraire d’une aventure maritime.
25On constate en effet que les Éoliens étendent au même moment leur domination aux îles du nord-est de l’Égée. Ténédos tombe sous la domination de Lesbos, à une date que les sources ne nous permettent pas d’estimer [91]. Ils s’installent dans la foulée plus au nord à Alopékonnesos [92]. Cet établissement, fondé par l’association de Mytilène et de Kymè, constitue alors une pièce maîtresse dans le dispositif éolien. Alopékonnesos contrôle en effet la principale plaine agricole du nord de la Chersonèse de Thrace, tout en étant également situé sur le point de traversée le plus direct en direction de l’embouchure du fleuve Hébros. Il confirme donc cette recherche systématique, au tournant de la période géométrique et de l’époque archaïque, pour la maîtrise des axes de traversée au plus court suivant l’exemple offert précédemment par les cités de Méthônè et Dikaia. Alopékonnesos par ailleurs, fait face directement aux îles d’Imbros et de Samothrace. Poursuivant dès lors leur aventure, les Éoliens d’Alopékonnésos fondent Ainos sur la rive orientale de l’Hébros avec l’aide de contingents venus de Lesbos et de Kymè [93]. Ils s’implantent ainsi à l’embouchure d’une des principales voies de communication conduisant vers l’intérieur de la Thrace, sans que la date de sa fondation ne nous soit rapportée. Comme le note B. Isaac, celle-ci est conventionnellement placée assez tard, vers la fin du VIIe siècle av. J.-C. [94], mais les fouilles conduites depuis par S. Başaran à l’intérieur de la citadelle byzantine ont livré du matériel archaïque attribué au VIIe siècle av. J.-C., sans que les publications disponibles, encore préliminaires, nous permettent d’apprécier son exacte chronologie [95]. Face à Ainos, Samothrace lui aussi constitue un dossier relativement épineux. Les sources antiques désignent en effet Samos comme la métropole d’origine des colons, mais cette identification repose sur une tradition tardive entourant la venue de Samiens dans l’île dans la foulée des migrations ioniennes. On retrouve d’ailleurs un écho de cette dernière dans Héraclide ou dans les commentaires sur l’Iliade d’Eustathe [96]. Elle est cependant virulemment rejetée par Strabon qui la désigne comme une invention samienne (VII, 2). Seul demeure le témoignage d’Antiphon dans son discours sur le tribut payé par Samothrace, dans lequel il revendique un lignage direct avec les colons samiens [97]. Or, malgré le style direct qui a séduit A. J. Graham, Antiphon n’est pas natif de l’île, pas plus que son père d’ailleurs, puisque sa famille venait de Rhamnonte en dépit de ses liens avec la famille des Pisistratides. Il s’agit donc là d’une référence convenue à ce fond mythologique et non d’un témoignage individuel. Qui plus est, cette tradition entre en contradiction avec les données épigraphiques recueillies sur l’île, parmi lesquelles on dénombre un décret rédigé en dialecte éolien [98]. Une telle découverte s’accorde mal avec une cité d’ascendance ionienne, sauf à considérer qu’il ne s’agisse que de la copie d’un décret émanant d’une autre ville, déposée dans le sanctuaire. Afin de concilier tous ces éléments, D. Matsas propose un schéma syncrétique dans lequel il défend l’idée de deux vagues de colonisations successives. Aux premiers Éoliens seraient venus s’adjoindre, dans le troisième quart du VIe siècle av. J.-C., de nouveaux colons ioniens, comme tendrait à le prouver la prépondérance à cette époque de matériel céramique de facture ionienne [99]. Pourtant, cette dernière s’inscrit à son tour dans un mouvement de fond visible dans l’ensemble des établissements nord-égéens et n’apparaît donc pas spécifique à Samothrace. En revanche, la présence de productions de type G2-3 et de bucchero éolien replace Samothrace au centre des réseaux d’échange éolien, sans préciser pour autant la date d’installation des communautés grecques. C. Fredrich situe ainsi la fondation de cette colonie au tout début du VIIIe siècle av. J.-C., alors que K. Lehman abaisse cet événement à la fin du VIIe siècle av. J.-C. sur la base du matériel provenant du sanctuaire des Grands Dieux [100]. Cette estimation repose sur l’existence dans l’angle nord-ouest du téménos d’un horizon stratigraphique pourvu de céramique G2-3, ainsi que de productions subgéométriques attribuées à Rhodes (nord-ioniennes ?). Or, comme le note A. J. Graham, le caractère proprement colonial de cette strate n’est en rien assuré, ce qui le conduit à décaler d’autant la fondation de la colonie dans la première moitié du VIe siècle av. J.-C. suivant une chronologie désormais exagérément basse.
26Au-delà des diverses incertitudes chronologiques qui entourent l’expansion coloniale éolienne sur les rivages nord-égéens, on constate que ce phénomène reproduit assez fidèlement le schéma qui a été mis en avant en Chalcidique ou sur les rives du golfe Thermaïque, où les acteurs des échanges précoloniaux sont également ceux qui établissent par la suite les premières implantations coloniales. De même, cette activité éolienne s’opère à un moment où manifestement ces derniers sont les seuls acteurs présents sur le littoral du golfe Saros/Mélas, ainsi que dans les îles du nord-est de l’Égée. Ils établissent ainsi à une date haute dans ce secteur une zone de colonisation exclusivement éolienne qui offre également le cadre à leur installation dans l’Hellespont. Cette dernière s’articule autour de trois établissements majeurs. Lesbos et Kymè fondent en effet Sestos [101] et Madytos [102], comme ils l’avaient fait précédemment à Alopékonnesos, tandis que les Éoliens s’implantent à l’entrée même des Détroits sur le site d’Élaious, directement face à Ilion [103]. Hélas, Élaious est la seule parmi ces colonies à avoir bénéficié à ce jour de fouilles extensives publiées sous format monographique [104]. Les travaux ont porté alors sur un secteur de la nécropole, livrant un matériel dont les pièces les plus anciennes ne remontent pas au-delà du début du dernier quart du VIIe siècle av. J.-C., sans que ces données n’éclairent pour autant l’occupation de la cité elle-même. Seule donc la localisation de ces trois cités, à laquelle s’ajoute la présence éolienne à Alopékonnèsos et Ilion, nous permet d’appréhender la chronologie qui entoure ce processus. Leur disposition s’avère, il est vrai, particulièrement remarquable. Comme le note en effet S. Casson, et B. Isaac à sa suite, Alopékonnesos et Sestos sont toutes deux placées de part et d’autre d’un des deux seuls couloirs de circulation qui traversent intégralement la Chersonèse de Thrace en offrant une circulation aisée entre les rives méridionales et septentrionales [105]. Le second axe disponible n’est autre que le couloir Eceabat-Goba Tepe. Or, la moderne Eceabat est précisément identifiée avec l’éolienne Madytos [106]. Les Éoliens s’emparent donc, lors de leur installation, de l’ensemble des axes de circulation qui structurent la circulation en Chersonèse de Thrace. Cette emprise sur les emplacements névralgiques s’étend au contrôle de la navigation au sein même du détroit. Madytos était en effet réputée durant l'Antiquité comme le meilleur port du chenal, tandis que Sestos, tout comme l’ionienne Abydos, est localisée au point le plus étroit de l’Hellespont [107]. Cependant, seule Sestos domine le passage en raison des courants maritimes qui privilégient la circulation le long du littoral nord, directement face à la cité. Preuve de l’importance des établissements éoliens, le pont mis en place par Xerxès atteignait la rive européenne des Dardanelles entre Sestos et Madytos [108]. Enfin, l’intérêt stratégique d’Élaious, placée à l’extrémité méridionale de la péninsule, n’appelle aucun commentaire particulier, puisque ce site contrôle directement l’entrée du Détroit. Son emplacement fait sens avec l’installation des Éoliens exactement en face, à Ilion et ses abords.
27Ensemble donc, les trois cités éoliennes disposées dans l’Hellespont, auxquelles s’ajoutent Ilion et Alopékonnesos, occupent l’intégralité des emplacements clé, offrant par leur combinaison une maîtrise complète du Détroit, suivant le dispositif que reproduisent les Mégariens autour du second chenal, celui du Bosphore. Comment imaginer dès lors que les Éoliens ont pu s’emparer de ces emplacements si Ioniens et Mégariens étaient déjà présents dans la région ? Et comment comprendre à l’inverse que ces derniers aient méprisé ces secteurs, disposés à l’entrée même des Détroits, en leur préférant des littoraux plus lointains, comme celui de la Bithynie ? Un tel schéma, parfaitement incompréhensible, n’entretient en réalité aucune cohérence avec la stratégie adoptée par les Mégariens, lesquels entendent exercer un contrôle sur les routes maritimes conduisant au Pont-Euxin. La disposition des établissements éoliens ne peut se comprendre que si les Éoliens furent les tout premiers à s’installer ici, ouvrant par leur implantation la route de la Propontide aux navigateurs grecs. Ce schéma attribue dès lors à Chalcédoine et à Byzance, fondées respectivement en 685 et 667 av. J.-C. selon la chronologie d’Eusèbe, une valeur de terminus ante quem qui permet de situer la fondation des colonies éoliennes au cours de la seconde moitié du VIIIe siècle av. J.-C., soit dans un intervalle contemporain à la fois de l’horizon Troie VIII et du déploiement dans le nord de l’Égée du commerce éolien. Une découverte récente s’ajoute à ce dossier. Les fouilles encore inédites conduites par Goksel Sazcı à Madytos, ont prouvé l’existence au sein de cet établissement d’un niveau géométrique accompagné de kotyles à oiseaux. Ces données démontrent la présence indéniable de commerçants grecs, et sans doute éoliens, dans l’Hellespont durant le dernier tiers du VIIIe siècle av. J.-C., fixant peut-être par là même la période d’installation des colons au sein du jeune établissement.
Conclusion
28Loin de se réduire à la simple question d’un double établissement de certaines colonies, les mythes de fondation en Propontide et en mer Noire se structurent autour de trois étapes dont la première s’avère étiologique et ne vise qu’à ancrer la présence grecque dans un passé héroïque. La seconde semble se rattacher à la volonté de Milet de s’afficher comme précurseur face aux divers établissements mégariens que Byzance établit dans la région. Seule la troisième s’inscrit en parfaite cohérence avec les données archéologiques disponibles dans la zone pontique et dans le nord de l’Égée, dessinant un essor continu des établissements grecs depuis l’Hellespont jusqu’au Bosphore et au littoral de la Bithynie. Le dossier archéologique qui entoure le matériel grec dans le nord de l’Égée permet de restituer le contexte général dans lequel s’accomplit l’installation des communautés grecques dans la région. Ce dernier s’articule autour de deux réseaux d’échange dont le premier, originaire d’Eubée, se met en place dans le nord-ouest de l’Égée au cours du IXe siècle av. J.-C. Il connaît toutefois un remarquable essor dans le second tiers du VIIIe siècle av. J.-C., soit seulement une à deux générations avant l’établissement des colonies eubéennes de Piérie et de Chalcidique. Cette présence draine alors dans son sillon de nouveaux acteurs, à commencer par les Pariens et les Andriens. Parallèlement, sur la rive opposée, les Éoliens se lancent à leur tour dans l’aventure au début du dernier tiers VIIIe siècle av. J.-C., fréquentant les îles du nord-est de l’Égée avant de s’installer à Ténédos et sur le littoral ouest de la Troade, tout comme au nord de la Chersonèse de Thrace, à Samothrace et à l’embouchure de l’Hébros. L’intervalle chronologique qui sépare la mise en place de ce commerce de la fondation des premiers établissements éoliens semble plus difficile à saisir en raison de la faiblesse des données archéologiques. Il semble néanmoins que l’enchaînement des événements soit ici plus court. Cette phase d’expansion éolienne détermine dès lors le contexte au sein duquel les Éoliens franchissent l’Hellespont et s’établissent à Élaious, Madytos et Sestos, si ce n’est à Ilion. Seule la liberté relative dont ils ont joui, par rapport aux autres acteurs grecs, explique la possibilité qui leur a été offerte de s’emparer de l’ensemble des points névralgiques qui rythment les Détroits, obligeant par la suite Mégariens et Milésiens à tenter leur chance plus loin. En ce sens, l’installation des Milésiens sur les rivages méridionaux de la Propontide peut s’expliquer par l’alliance contractée avec le royaume de Lydie. Cette relation explique en retour la prépondérance accordée au sein de l’élément ionien aux seuls Milésiens, laquelle reflète, plus qu’un quelconque rapport de force démographique, tout à la fois l’emprise de la cité sur le sanctuaire de Didymes et le rôle politique exercée par la cité au sein de la confédération ionienne. Ce rapport de force éclaire ainsi les raisons pour lesquelles les Ioniens du Nord n’apparaissent qu’au second plan malgré leur implication active dans la circulation de matériel dans les Détroits et en mer Noire à partir du début du VIe siècle av. J.-C. Selon un schéma désormais familier, la proximité géographique des Ioniens du Nord avec les Éoliens, renforcée par l’expansion de la Ionie aux dépens de l’Éolide, a sans doute facilité leur intégration dans les réseaux de commerce éoliens avant que les Ioniens ne finissent par prendre l’ascendant. Les Éoliens semblent donc avoir joué un rôle de vecteur, suivant le modèle eubéen, favorisant par leur implantation la venue d’autres acteurs, en particulier des Ioniens dont ils réorientent les efforts en direction du nord de l’Égée et de la Propontide.
Abréviation
29 FGrHist = F. Jacoby, Die Fragmente der griechischer Historiker, I-III, Berlin-Leyde, 1923-1954.
Notes
-
[1]
M. Dana, D. Dana, « Histoires locales dans le Pont-Euxin ouest et nord. Identité grecque et construction du passé », Il Mar Nero, 5, 2001-2003, p. 93-103.
-
[2]
M. Dana, Culture et mobilité dans le Pont-Euxin. Approche régionale de la vie culturelle des cités grecques, Bordeaux, 2011, p. 243-246. Concernant les relations qu’ont entretenues certaines figures héracléotes avec Athènes, notons Bryson d’Héraclée, fils de l’historien Hérodoros, qui fut l’élève de Socrate au même titre que Platon. Par la suite, Cléarque suivit les cours de Platon et d’Isocrate, ce qui l’amena à fréquenter l’historien Théopompe (Memnon, FGrHist 434 F1). Isocrate rédigea d’ailleurs, au nom de cette ancienne amitié, une lettre à son fils, Timothée, après sa mort (Isocrate, Epist., VII). Le philosophe Héraclide du Pont emprunta à son tour le même cursus et fut le rival malheureux de Xénocrate pour la succession de Speusippe à la tête de l’Académie. Enfin, deux des assassins de Cléarque, Chion et Léonidès, avaient eux-mêmes suivi l’enseignement de Platon (Justin, XVI, 12). A. Baralis, « Le statut de la main-d'oeuvre à Héraclée du Pont et en mer Noire », dans J. Zurbach (dir.), La main-d'oeuvre agricole en Méditerranée archaïque. Statuts et dynamiques économiques, Bordeaux-Athènes, 2015, n. 20, p. 206.
-
[3]
J. Karst, Eusebius’ Werke 5: Die Chronik aus dem Armenischen übersetzt mit textkritischem Kommentar, Leipzig, 1902 ; R. Helm, Eusebius’ Werke 7: Die Chronik des Hieronymus, Leipzig, 1913.
-
[4]
A. Ivantchik, « Die Gründung von Sinope und die Probleme der Anfangsphase der griechischen Kolonisation des Schwarzmeergebietes », dans G. Tsetskhladze (dir.), The Greek colonisation of the Black Sea Area. Historical interpretation of Archaeology, Stuttgart, 1998, p. 313 ; J. Hind, « The dates and mother cities of the Black Sea colonies (Pseudo-Scymnus and the pontic contact zone) », dans O. Lordkipanidze, P. Lévéque (dir.), La Mer Noire. Zone de contacts, Actes du VIIe symposium de Vani, Paris, 1999, p. 27.
-
[5]
D. Marcotte, Géographes grecs, tome I, Paris, 2000.
-
[6]
J. Hind, « Megarian colonisation in the Western half of the Black Sea », dans G. Tsetskhladze (dir.), The Greek colonisation of the Black Sea Area. Historical interpretation of Archaeology, Stuttgart, 1998, p. 210 ; D. Marcotte, op. cit., n. 5, p. 3-4, 18.
-
[7]
M. Dana, D. Dana, op. cit., n. 1, p. 96.
-
[8]
J. Hind, op. cit., n. 4, p. 25-27. Voir en dernier lieu l’étude de M. Dana dans le présent volume.
-
[9]
P. Arnaud, « Les relations maritimes dans le Pont-Euxin d’après les données numériques des géographes anciens », REA, 94, 1992, p. 62.
-
[10]
Plutarque, Aetia romana et graeca, p. 293, section a, l. 8 à section b, l. 7.
-
[11]
G. Heuxley, « Eusebius on the founding of Trapezous », dans The Black Sea littoral in the 7th-5th centuries B.C.: literary sources and archaeology (problem of authenticity), Proceedings of the 5th International symposium of Vani, 1990, Tbilissi, p. 198.
-
[12]
A. J. Graham, « Patterns in early Greek colonisation », AJA, 91, 1971, p. 40 ; Hérodote, IV, 12, 2 ; Étienne de Byzance, s.v. « Ἄντανδρος ».
-
[13]
J. Hind, « Megarian colonisation in the Western half of the Black Sea », dans G. Tsetskhladze (dir.), The Greek colonisation of the Black Sea Area. Historical interpretation of Archaeology, Stuttgart, 1998, p. 212 ; R. Drews, « The earliest Greek settlements on the Black Sea », JHS, 96, 1976, p. 22.
-
[14]
A. J. Graham, « The date of the Greek penetration of the Black sea », BICS, 5, 1958, rééd. dans Collected papers on Greek colonization, Leyde, 2001, p. 128.
-
[15]
Iliade, II, 851-857. Voir A. Ivantchik, op. cit., n. 4, p. 319.
-
[16]
O. Lordkipanidze, « La geste des Argonautes dans les premières épopées grecques sous l’angle des premiers contacts du monde grec avec le littoral pontique », dans O. Lordkipanidz, P. Lévêque (dir.), Sur la trace des Argonautes, Actes du VIe symposium de Vani, Besançon-Paris, 1996, p. 25.
-
[17]
Hésiode, Théogonie, 337-345. J. Hind, op. cit., n. 4, p. 209.
-
[18]
Xénophon, Anabase, IV, 8, 22. M. Robinson, « Ancient Sinope », AJPh, XXVII, 1906, p. 125 et suiv.
-
[19]
A. Ivantchik, op. cit., n. 4, p. 315 ; Eusèbe de Césarée, 55b, éd. Helm 1913 ; 168, éd. Karst 1902.
-
[20]
O. Lordkipanidze, op. cit., n. 16, p. 35-36.
-
[21]
Ibid, p. 36 ; J. Mellink, « Archaeology in Asia Minor », AJA, 78, 1974, p. 105 et suiv. ; J. Mellink, « Archaeology in Asia Minor », AJA, 80, 1976, p. 270 ; L. Summer, « Greek and natives on the Southern Black Sea coast in Antiquity », dans G. Erkut, S. Mitchell (dir.), The Black Sea. Past, present and future, 2007, Istanbul, p. 30-31.
-
[22]
G. Heuxley, op. cit., n. 11, p. 198 ; J. Hind, op. cit., n. 13, p. 214. Selon A. Ivantchik, certaines de ces confusions remonteraient au manuscrit alexandrin établi par Pandoros et Annianos, utilisé par la suite par les traducteurs de la version arménienne. Voir A. Ivantchik, op. cit., n. 4, p. 314.
-
[23]
Les dernières fouilles conduites sur ce site n’ont livré pour le plus ancien que du matériel de la fin du VIIe s. av. J.-C. Z. A. Tavukçu, Parion Nekropolü 2005 Yılı Buluntuları, thèse de doctorat, université Atatürk d’Erzurum, 2006, p. 212-213 ; C. C. Aslan, Z. Pernicka, « Wild Goat style ceramics at Troy and the impact of Archaic period colonisation on the Troad », Anatolian Studies, 63, 2013, p. 38.
-
[24]
M. L. West, The making of the Iliad, Oxford, 2011, p. 19.
-
[25]
A. J. Graham, op. cit., n. 14, p. 132-133.
-
[26]
P. Mazon, « Introduction », dans Théogonie. Les Travaux et les Jours. Le Bouclier, Paris, 2002, p. XIV-XV.
-
[27]
D. Kačarava, G. Kvirkvelija, O. Lordkipanidze, « Les contacts entre les Grecs et les populations locales de la mer Noire. Chronologie et typologie », O. Lordkipanidze, P. Dupont (dir.), dans La mer Noire comme zone de contact, Actes du VIIe Symposium de Vani, Besançon-Paris, 1999, p. 66-67 ; J. Boardman, The Greek overseas: their early colonies and trade, Londres, 19994, p. 240.
-
[28]
M. Dana, op. cit., n. 2, p. 244.
-
[29]
Ps.-Scymnos, Périègèse, 666-671 ; Philostrate, Eikones, II, 25 ; Étienne de Byzance, s.v. « Ἄβδηρα » ; Apollodore, II, 5, 8 ; Solin, Polyhistor X, 9-10 ; Hérodote, I, 168. I. Malkin, Religion and colonization in ancient Greece, Leyde, 1987, p. 76.
-
[30]
Harpokration, F 281, 4 (éd. Dindorf) ; Philochoros, FGrHist 328 F43.
-
[31]
Xénophon, Anabase, VI, 2 ; Arrien, Périple du Pont-Euxin, 18.
-
[32]
Strabon, XII, 3, 11 (C. 545-546) ; Plutarque, Vie de Lucullus, 23. À ce propos, voir M. Dana, « Traditions de fondation dans l’épigraphie de Sinope », REG, 120, 2007, p. 511-521, et M. Manoledakis, « On the cults of Sinope and the founders of the city », dans E. K. Petropoulos, A. A. Maslennikov (dir.), Ancient Sacral Monuments in the Black Sea, Thessalonique, 2010, p. 563-576.
-
[33]
A. Ivantchik, op. cit., n. 4, p. 312.
-
[34]
Ibid., p. 327-328.
-
[35]
E. Meyer n’accorde aucun crédit à la fondation milésienne d’Héraclée, suivi dans cette voie par S. M. Burstein ou plus récemment par J. Hind, tandis qu’A. Avram n’exclut pas une confusion de l’auteur avec la cité voisine de Sinope. E. Meyer, Geschichte des Altertums, Berlin-Stuttgart, 1902, p. 421 ; S. M. Burstein, A political history of Heraclea pontica to 281 B.C., thèse de doctorat, université de Californie, Los Angeles, 1972, p. 17 ; J. Hind, op. cit., n. 6, p. 134 ; A. Avram, « Héraclée du Pont et ses colonies pontiques : antécédents milésiens (?) et empreinte mégarienne », dans M. Lombardo, F. Frisone (dir.), Colonie di colonie, le fondazioni sub-coloniali greche tra colonizzazione e colonialismo, Galatina, 2009, p. 209-210.
-
[36]
Ju. G. Vinogradov, M. I. Zolotarev, « La Chersonèse à la fin de l’Archaïsme », dans O. Lordkipanidze, P. Levêque (dir.), Le Pont-Euxin vu par les Grecs. Sources écrites et archéologiques, Ve Symposium de Vani, Paris, 1990, p. 85-119.
-
[37]
M. Kohl, A. Muller, G. Sanidas, Μ. Sgourou, « Ο αποικισμός της Θάσου: η επανεξέταση των αρχαιολογικών δεδομένων », Αρχαιολογικό Έργο στη Μακεδονία και Θράκη, 12, 2002, p. 57-71.
-
[38]
Μ. Besios, G. Z. Tzifopoulos, Α. Κοtsonas, Μεθώνη Πιερίας Ι: Επιγραφές, χαράγματα και εμπορικά σύμβολα στη γεωμετρική και αρχαϊκή κεραμική από το “Υπόγειο”, Thessalonique, 2012.
-
[39]
E. Kefalidou, D. Tsiafaki (dir.), Κεραμέως Παίδες, αντίδωρο στον Καθηγητή Μιχάλη Τιβέριο, Thessalonique, 2012 ; M. Tiverios, V. Misailidou-Despotidou, E. Manakidou, A. Arvanitaki (dir.), Archaic Pottery at the North Aegean and its Periphery, (700-480 B.C.), Thessalonique, 2012.
-
[40]
M. Tiverios, S. Gimatzidis, « Αρχαιολογικές έρευνες στη διπλή τράπεζα της Αγχιάλου κατά το 2000 », Αρχαιολογικό Έργο στη Μακεδονία και Θράκη, 14, 2000, p. 193.
-
[41]
Κ. Soueref, « Το προκασσανδρείο πόλισμα της Τούμπας Θεσσαλονίκης. Εκτίμησεις μετά από ένδεκα χρόνια ανασκαφών στη τράπεζα », Αρχαία Μακεδονία, 6, 1999, p. 1057-1064 ; K. Soueref, « Τούμπα Θεσσαλονίκης 1999: ανασκάπτοντας στην τράπεζα και το αρχαίο νεκροταφείο », Αρχαιολογικό Έργο στη Μακεδονία και Θράκη, 13, 1999, p. 177-190 ; I. Vokotopoulou, « Ανασκαφικές έρευνες στη Χαλκιδίκη », Αρχαιολογικό Έργο στη Μακεδονία και Θράκη, 1, 1987, p. 281 ; I. Vokotopoulou, « Ποσείδι 1992 », Αρχαιολογικό Έργο στη Μακεδονία και Θράκη, 6, 1992, p. 445 ; I. Vokotopoulou, « Greek colonisation in the littoral of Chalcidice and lower Macedonia », dans I. Vokotopoulou (dir.), Ηπειρωτικά και μακεδονικά μελετήματα, Athènes, 2001, p. 753-754.
-
[42]
K. Tzanavari, A. Lioutas, « Τράπεζα Λεπμέτ. Μιά πρώτη παρουσιάση », Αρχαιολογικό Έργο στη Μακεδονία και Θράκη, 7, 1993, p. 271 ; S. Moschonisioti, « Εγχώρια διακοσμημένη κεραμική από το νεκροταφείο της αρχαίας Μένδης στη Χαλκιδική », dans Ν. Ch. Stambolidis, A. Giannikouri (dir.), Το Αιγαίο στην Πρώϊμη Εποχή του Σιδήρου, Athènes, 2004, p. 279-291 ; Μ. Tiverios, « Αρχαιολογικές έρευνες στη διπλή τράπεζα, κοντά στη σηνερίνη Αγχιάλο και Σίνδο (1990-2) – ο αρχαίος οικισμός », ΕΓΝΑΤΙΑ, 3, 1991-1992, p. 217 ; Μ. Tiverios, « Οι ανασκαφικές έρευνες στη διπλή τράπεζα της Αγχιάλου κατά το 1993 », Αρχαιολογικό Έργο στη Μακεδονία και Θράκη, 7, 1993, p. 246 ; Μ. Tiverios, Α. Panti, Ph. Seroglou, Α. Avramidou, Κ. Lachanidou, M. Oettli, Κ. Kaïtelidis, « Οι ανασκαφικές έρευνες στη διπλή τράπεζα της Αγχιάλου κατά το 1997 », Αρχαιολογικό Έργο στη Μακεδονία και Θράκη, 11, 1997, p. 301
-
[43]
Ch. Koukouli-Chrysanthaki, « Η πρωϊμή Εποχή του Σιδήρου στην ανατολική Μακεδονία », Ancient Macedonia, 5, 1993, p. 689 ; A. Božkova, « A pottery group with Geometric decoration from a Thracian site at Koprivlen in southwestern Bulgaria », dans I. Bouzek, L. Domaradzka (dir.), The culture of Thracians and their Neighbours, Oxford, 2005, p. 86-88 ; P. Bernard, « Céramiques de la première moitié du VIIe siècle à Thasos », BCH, 88, 1964, p. 116.
-
[44]
M. Tiverios, « Greek colonisation of the Northern Aegean », dans G. Tsetskhladze (dir.), Greek colonization. An account of Greek colonies and other settlements overseas, Leyde-Boston, p. 6 et 8.
-
[45]
J. Papadopoulos, « Euboians in Macedonia? A closer look », OJA, 152, 1996, p. 158.
-
[46]
P. Bernard, op. cit., n. 43, p. 88-114.
-
[47]
R. M. Cook, P. Dupont, East Greek pottery, Londres-New York, 1998, p. 135-136.
-
[48]
P. Bernard, op. cit., n. 43, p. 110.
-
[49]
K. Lehman, P. W. Lehman, Samothrace IV, vol. II, Londres, 1962, p. 237 ; P. W. Lehman, D. Spittle, Samothrace V, the Temenos, Princeton, 1982, p. 375 ; Anatolian Studies, 33, 1983, p. 241 et 34 ; 1984, p. 212-213.
-
[50]
E. Skarlatidou, « Plotinopolis : problèmes de la ville préromaine », Pulpudeva, 6, 1993, p. 201-203 ; I. Karadžinov, « Ranna gratska risuvana keramika ot srednoto techenye na Maritsa i Tundja », dans R. Georgieva (dir.), Yugoistochna Balgaria prez II-I hilyadoletye pr. Hr., Varna, 2010, p. 163.
-
[51]
K. Chavela, « Τεφρόχρωμη τροχήλατη κεραμική της Εποχής του Σιδήρου από την Τούμπα Θεσσαλονίκης », dans N. Ch. Stambolidis, A. Giannikouri (dir.), Το Αιγαίο στην Πρώϊμη Εποχή του Σιδήρου, Athènes, 2004, p. 337.
-
[52]
A. Kasseri, « Φοινικικοί εμπορικοί αμφορείς από τη Μεθώνη Πιερίας », dans E. Kefalidou, D. Tsiafaki (dir.), Κεραμέως Παίδες, αντίδωρο στον Καθηγητή Μιχάλη Τιβέριο, Thessalonique, 2012, p. 300.
-
[53]
M. Tiverios et al., op. cit., n. 42, p. 332.
-
[54]
P. Bernard, op. cit., n. 43, p. 88-90.
-
[55]
C. C. Aslan, « End or beginning? The Late Bronze Age to Iron Age transformation at Troia », dans C. Bachhuber, G. Roberts (dir.), Forces of transformation, the end of the Bronze Age in the Mediterranean, Oxford, 2012, p. 86 et 92-93 ; D. Matsas, « Η Σαμοθράκη στη Πρώϊμη Εποχή του Σιδήρου », dans Το Αιγαίο στην Πρώϊμη Εποχή του Σιδήρου, N. Ch. Stambolidis, A. Giannikouri (dir.), Το Αιγαίο στην Πρώϊμη Εποχή του Σιδήρου, Athènes, 2004, p. 227 ; M. Tiverios, op. cit., n. 44, p. 111.
-
[56]
P. Ilieva, « “G2-3 ware” and the non-Greek populations on the North Aegean Coast (some preliminary notes on its distribution pattern and contextual characteristics) », dans Z. I. Bonias, J.-Y. Perreault (dir.), Greek and Thasians in coastal and inland Thrace during the years before and after the great colonization, Thasos, 2009, p. 109-122.
-
[57]
P. Bernard, op. cit., n. 43, p. 78 et 100-109 ; Ch. Koukouli-Chrysanthaki, Προϊστορική Θάσος: τα νεκροταφεία του οικισμού Κάστρι Ι-ΙΙΙ, Athènes, 1992, p. 572-575 ; Ch. Koukouli-Chrysanthaki, op. cit., n. 43, n. 12, p. 640, n. 13, p. 681 ; Ch. Koukouli-Chrysanthaki, S. Samartzidou, A. Duhn, R. Catling, Ch. Tziavos, Ch. Anagnostou, « Αρχαιολογικές και γεωμορφολογικές έρευνες στο δέλτα του Στρυμόνα », Αρχαιολογικό Έργο στη Μακεδονία και Θράκη, 10Β, 1996, n. 12, p. 640.
-
[58]
Μ. Tiverios, « Πάρος-Θάσος-Εύβοια », dans N. Ch. Stambolidis (dir.), Γενέθλιον, αναμνηστικός τόμος για την συμπλήρωση είκοσι χρόνων λειτουργίας του Μουσείου Κυκλαδικής Τέχνης, Athènes, p. 78 ; A. Kasseri, op. cit., n. 52, p. 300.
-
[59]
Hérodote, VI, 47.
-
[60]
Hérodote, II, 44. Le nom de l’île est aussi relié au Phénicien Thasos, fils de Cilix, d’Agenor ou de Poséidon, venu à Thasos à la recherche d’Europe ; voir aussi Hérodote, VI, 47.
-
[61]
En particulier le chant XV de l’Odyssée où Homère décrit la présence d’un commerçant phénicien en Égée : Odyssée, XV, 419-20.
-
[62]
R. Martin, « Thasos : quelques problèmes de structure urbaine », CRAI, 1978, p. 186 et 192 ; G. Roux, « L’Hérakleion thasien : problèmes de chronologie et d’architecture », dans Thasiaca, Athènes, 1979, p. 191-193 ; A. J. Graham, « The foundation of Thasos », ABSA, 73, 1978, rééd. in Collected papers on Greek colonization, Leyde, 2001, p. 215-217.
-
[63]
G. Dossin, « À propos de quelques toponymes égéens », dans La toponymie Antique, Leyde, 1977, p. 200. Cette théorie est reprise par T. Muraoka et A. J. Graham qui rapprochent tous deux le toponyme de Koinyra avec le roi mythique de Chypre Kinyras, mentionné dans l’Iliade, ainsi qu’avec le toponyme chypriote Kinyreia. A. J. Graham, op. cit. n. 62, p. 213.
-
[64]
J. Papadopoulos, op. cit., n. 45, p. 159.
-
[65]
M. Tiverios, op. cit., n. 44, p. 75.
-
[66]
M. Sznycer, « Recherches sur les toponymes phéniciens en Méditerranée occidentale », dans La toponymie Antique, Leyde, 1977, p. 165 et suiv.
-
[67]
A. J. Graham, « Abdera and Teos », JHS, 112, 1992, p. 46.
-
[68]
Aρχαιολογικό Δελτίον 36, 1981, p. 339 et suiv. B. Holtzmann met en cause la tradition qui entoure les mines d’Ainyra et Koinyra en soutenant que ces dernières ne comportent pas d’or, comme souvent affirmé, mais du fer. B. Holtzmann, « Des mines d’or à Thasos ? », dans Thasiaca, Athènes, 1979, p. 347.
-
[69]
A. Kasseri, op. cit., n. 52, p. 299-300.
-
[70]
I. Carington-Smith, I. Votokopoulou, « Ανασκαφή στον Κούκο Συκίας, Ν. Χαλκιδίκης », Αρχαιολογικό Έργο στη Μακεδονία και Θράκη, 2, 1988, p. 364.
-
[71]
M. Besios, G. Z. Tzifopoulos, A. Kotsonas, op. cit., n. 38, p. 238 ; Μ. Tiverios, « Οι πανεπιστημιακές ανασκαφές στο Καραμπουρνάκι Θεσσαλονίκης και η παρουσία των Φοινίκων στο Βόρειο Αιγαίο », dans N. Ch. Stambolidis, A. Giannikouri (dir.), Το Αιγαίο στην Πρώϊμη Εποχή του Σιδήρου, Athènes, 2004, p. 297.
-
[72]
J. Boardman, op. cit., n. 27, p. 44 ; S. Moschonisioti, op. cit., n. 42, p. 279 ; M. Besios, G. Z. Tzifopoulos, A. Kotsonas, op. cit., n. 38, p. 235.
-
[73]
Plutarque, Aetia romana et graeca, p. 293, section a, l. 8 à section b, l. 7.
-
[74]
Aristote, Erôtikos, F 3.
-
[75]
M. Tiverios, op. cit., n. 44, p. 6 et 52.
-
[76]
Ibid., p. 52.
-
[77]
M. Tiverios, op. cit., n. 58, p. 75.
-
[78]
J. Bérard, « La migration éolienne », RA, 1959, p. 12.
-
[79]
C. W. Blegen, C. G. Boutler, J. L. Caskey, M. Rawson, Troy IV. Settlements VIIa, VIIb, and VIII, Princeton, 1958, p. 146-147.
-
[80]
J. N. Coldstream, Greek Geometric Pottery, a survey of the local styles and their chronology, Londres, 1968, p. 376 ; C. W. Blegen et al., op. cit., n. 79, p. 253 ; B. Isaac, The Greek settlements in Thrace until the Macedonian conquest, Leyde, 1986, p. 161, n. 13.
-
[81]
J. M. Cook, The Troad, an archaeological and topographical study, Oxford, 1973, p. 98 ; A. J. Graham, « The colonial expansion of Greece », dans J. Boardman, N. G. L. Hammond (dir.), The Cambridge Ancient History, volume III, part. 3 : The Expansion of the Greek World, Eighth to Sixth Centuries BC, Second edition, Cambridge, 1982, p. 120.
-
[82]
S. Mitchell, « Troas », dans M. H. Hansen, T. H. Nielsen (dir.), An inventory of Archaic and Classical poleis, Oxford, 2004, p. 1004-1016.
-
[83]
J. M. Cook, op. cit., n. 81, p. 207.
-
[84]
Ibid., p. 362.
-
[85]
Ibid., p. 217-219.
-
[86]
C. C. Aslan, op. cit., n. 55, p. 145-149.
-
[87]
Ibid., p. 150-151.
-
[88]
C. C. Aslan, Z. Pernicka, op. cit., n. 23, p. 39 et suiv.
-
[89]
Ibid., p. 37-38. C. C. Aslan, « Ilion before Alexander: Protogeometric, Geometric and Archaic pottery from D9 », Studia Troica, 12, 2002, p. 85-87.
-
[90]
A. Baralis, Essai de monographie régionale. Habitat et réseaux d’occupation spatiale en Thrace égéenne (de la fin du mésolithique à l’époque classique), diss., université d’Aix-Marseille I, 2007, p. 546.
-
[91]
Hérodote, I, 151, 1 ; Strabon, XIII, 1, 46 (C. 604). La fouille de la nécropole a livré jusqu’à présent des sépultures du VIIe s. av. J.-C. T. Takağolu, O. Bamyaci, « Antik çağ da Bozcaada (Tenedos) », dans A. Akdemir, O. Demircan, S. Yilmaz, T. Takaoğlu, E. Erginal (dir.), Bozcaada Değerleri Sempozyumu (25-26 Ağustos 2008), Ҫanakkale, 2008, p. 73.
-
[92]
Éphore, F 39 ; Strabon, VII, F 52.
-
[93]
Harpokration, s.v. « Αἶνος » ; Ps.-Scymnos, 696-697 ; Strabon, VII, F 51.
-
[94]
B. Isaac, op. cit. n. 80, p. 144.
-
[95]
A. Erzen, « Die Ausgrabungen in Ainos im ägäischen Thrakien », dans Akten des XIII. Internationalen Kongresse für klassische Archäologie, Mayence, 1990, p. 605-606 ; Anatolian Studies, 33, 1983, p. 241 et 34, 1984, p. 212-213 ; S. Başaran, « Enez (Ainos) 2011 yılı arkeoloji kazısı », en ligne sur http://www.ttk.org.tr/index.php?Page=Sayfa&No=204, p. 23.
-
[96]
Héraclide Lembos, F 49 ; Eustathe, Commentarii ad Homeri Iliadem, vol. 3, p. 429, l. 13.
-
[97]
Minor Attic Orators, I, Loeb F A, 2.
-
[98]
D. Lazaridis, « Σαμοθράκη και η περαία της », Αρχαίες ελληνικές Πόλεις, 7, 1971, p. 18-19. K. Lehman refuse également l’éventualité d’une fondation samienne de la colonie. K. Lehman, P. W. Lehman, op. cit., n. 49, p. 241.
-
[99]
D. Matsas, op. cit., n. 55, p. 230.
-
[100]
RE, I, A2, 1920, p. 2224 ; D. Lazaridis, op. cit., n. 97, p. 18 ; K. Markov, « Samothrace and its peraia (from the 7th to 3rd century B.C.) », Thracia, 5, 1980, p. 146.
-
[101]
Ps.-Scylax, 67 ; Hérodote, VII, 83 ; Ps.-Scymnos, 709-710 ; Polybe, XVI, 29, 9 ; Strabon, VII, F 56 et XII, 1, 22 (C. 590-591).
-
[102]
Ps.-Scylax, 67 ; Hérodote, VII, 33 ; Ps.-Scymnos, 709-710 ; Strabon, VII, F 55.
-
[103]
Xénophon, Helléniques, II, 1, 20 ; Hérodote, VI, 140 ; Thucydide, VIII, 101 ; Strabon, VII, F 51 ; Pline l’Ancien, Histoire naturelle, IV, 11, 49.
-
[104]
E. Pottier, « Fouilles archéologiques sur l’emplacement de la nécropole d’Éléonte de Thrace », BCH, 36, 1915, p. 135-240.
-
[105]
B. Isaac, op. cit., n. 80, p. 160.
-
[106]
Ibid., p. 194.
-
[107]
Ibid., p. 195.
-
[108]
Hérodote, VII, 3.