Couverture de DHA_412

Article de revue

Esclavage et dépendance

Chronique 2015

Pages 171 à 185

Notes

  • [1]
    A. Gonzales (dir.), Penser l’esclavage. Modèles antiques, pratiques modernes, problématiques contemporaines, Besançon, 2012.
  • [2]
    Voir aussi la brève note de R. Martínez Lacy sur le statut juridique de certains travailleurs dans le temple de Jérusalem à l’époque hellénistique.
  • [3]
    L’auteur a naturellement raison d’enrichir son analyse en l’ouvrant sur des champs de la comparaison que d’ailleurs le sujet lui-même semblait imposer. Il reste que, chacun le sait bien, toute comparaison soulève des questions de nature, de fonction et de logique comparative que nous ne pouvons pas aborder dans cette présentation.
  • [4]
    Sur cette lecture assez largement adoptée aujourd’hui, voir les remarques de D. Paiaro et M. J. Requena, « Machas veces pegarias a un ateniense creyendo que era un esclavo… (Ps. X, 1, 10): espacios democraticos y relaciones de dependencia en la Atenas Clasica », dans (A. Beltrán, I. Sastre, M. Valdés (dir.), Los espacios de la esclavitud y la dependencia desde la antigüedad, Presses universitaires de Franche-Comté, Besançon, 2015, p. 153-170.
  • [5]
    « Dont on ose à peine sussurer qu’il est comme le deuxième corps du roi » ajoute l’auteur (p. 187).
  • [6]
    J. Gallego, « La expulsion del dèmos del espacio politico y las nuevas formas de dependencia de la Atenas de finales del siglo V a.C. », p. 171-182 et M. Valdes Guia, « La renovacion de la dependencia en el siglo IV: los espacios de thetes y misthotoi », dans (A. Beltrán, I. Sastre, M. Valdés (dir.), Los espacios de la servitud y la dependencia desde la antigüedad, Presses universitaires de Franche-Comté, Besançon, 2015, p. 183-199.
English version

1 En 2015 le GIREA a fait preuve d’un dynamisme remarquable en organisant un colloque et une réflexion à plusieurs voix sur « les méthodologies et les nouvelles approches critiques ». On le sait, la nécessaire ouverture pratiquée – trop timidement, il est vrai – vers d’autres périodes historiques et d’autres champs du savoir a été symboliquement affirmée comme élément constituant du GIREA qui devient le « Groupe International de Recherche sur l’Esclavage depuis l’Antiquité ».

2 Et puis, en 2015 toujours, après Buenos Aires, c’est une nouvelle fois en Amérique latine, à Mexico, que s’est tenu un important colloque regroupant vingt-six communications. On peut y lire une double volonté : celle de prendre en compte les mondes multiples de l’esclavage, celle aussi d’assurer la pérennité d’un organisme de recherche inscrit dans la durée parce qu’il sait se recomposer et s’élargir.

3 En attendant la publication des « Actes » de ces rencontres, il nous a semblé utile d’en présenter les grandes orientations.

Le XXXVIIe colloque GIREA de Mexico

4Portant sur « L’herméneutique de l’esclavage depuis l’Antiquité » le colloque offrait aux participants un thème assez large susceptible d’accueillir des interventions sur des sujets variés plus ou moins étroitement liés à cette notion. Sont ainsi proposées :

  • Des déclinaisons sur le thème du colloque : herméneutique dans la pensée stoïcienne, dans l’opposition oppression/libération, dans les rapports esclavage et poésie, esclavage et religion, esclavage et dépendance.
  • Des lectures et relectures de « sujets » : notion de douleia, mouvements serviles revisités, réflexions sur la portée des théories de l’égalité et de l’inégalité des races.
  • Des lectures et relectures de textes et d’auteurs : Livre de l’Exode, Eschyle et ses approches de la servitude, Isée et les esclaves, le Platon des Lois
  • Des réflexions sur le droit romain et ses influences : les figures du servus vicarius et du servus fugitivus, l’influence du droit romain sur Vasco de Queroga dans le Mexique du XVIe siècle.
  • Des ouvertures sur d’autres mondes de l’esclavage : discours sur la servitude et propositions pré-abolitionnistes dans les mondes ibériques (XVIe-XVIIe siècles), études comparées sur esclavages antique et moderne dans l’historiographie contemporaine, poids du trafic des esclaves et prix de la liberté à Mexico aux XVe et XVIe siècles, reprise du thème antique de l’entrecroisement d’amour et d’esclavage dans la littérature cubaine.

5Deux regards sur l’Inde mystérieuse, terre des utopies égalitaristes et sur la réalité de son système social rigide et si peu égalitaire, deux regards encore sur l’esclavage antique et moderne et sur le travail servile et salarié pourraient servir de conclusion à des propos parfois éclatés mais dont il est aisé de dire la cohérence.

Revisiter l'esclavage

6La rencontre de Besançon de juin 2015 s’inscrit dans une autre pratique inaugurée par la publication en 2012 de Penser l’esclavage[1], qui, périodiquement, s’efforce d’affiner des positions, d’avancer des propositions sur esclavage et dépendance dans une vision transhistorique et transdisciplinaire. Rencontre plus resserrée où une large place est réservée aux échanges. Le thème de ces journées dit clairement leur raison d’être : « Revisiter l’esclavage ancien : méthodologies et nouvelles approches critiques ». Deux perspectives ont été retenues :

  • relire les spécificités et les inscrire dans le temps long de l’histoire des esclavages et des dépendances,
  • penser permanences et variances pour, au-delà de la comparaison, saisir les traits essentiels d’une systémique.
Dans ce cadre, exposés et discussions se sont efforcés de dégager quelques perspectives :
  • sur la pérennité et les mutations des formes d’exploitation ; sur l’esclavage comme paradigme des formes de sujétion ; sur une lecture globale et des débats historiquement datés chez F. de Martino,
  • sur les rapports entre esclavage et dépendance dans les sociétés anciennes et modernes,
  • sur migration, dépendance et esclavage,
  • sur l’appréciation des situations de violence dans les sociétés anciennes modernes et contemporaines,
  • sur la problématique de l’abolition, ses blocages, ses rapports à l’action personnelle et collective.

7 Cette rencontre a donc été un moment important dans un cheminement pour mieux appréhender les développements futurs d’une recherche plurielle au-delà des spécialités et des champs disciplinaires.

[XXXVe colloque GIREA de Madrid, Los espacios de la esclavitud y la dependencia desde la antigüedad, A. Beltrán, I. Sastre et M. Valdés (dir.), Presses universitaires de Franche-Comté, Besançon, 2015, 822 p.]

8 Le thème de ce colloque en hommage à Domingo Plácido, invitait à un large survol de la problématique de l’esclavage et de la dépendance dans les mondes grecs et romains. Ses éditeurs en ont fait une véritable somme de savoirs toujours revisités à la lumière des recherches récentes.

9Ce colloque ne s’est autorisé, sous la plume de R. Chaulet, qu’une sortie au-delà des mondes anciens vers l’Amérique de la colonisation espagnole où se rencontrent différentes formes de travail contraint : asservissement de peuples déclarés « sauvages » mais aussi appel à la « mita », réinterprétation par les conquérants d’une sorte de corvée connue à l’époque des Incas.

10 En revanche, il a élargi son horizon par trois regards historiographiques :

  • celui de M. Clavel-Lévêque sur l’influence des modèles antiques pour penser un monde qui s’élargit géographiquement et s’ouvre à d’autres formes du politique, à d’autres rapports sociaux. Modèles qui servent aussi bien de référents que d’arguments polémiques pour des choix essentiels,
  • celui de C. Fornis qui montre comment la notion d’hilotisme a servi à qualifier le traitement parfois réservé aux esclaves, aux paysans dépendants et à différents groupes d’opprimés dans les sociétés modernes voire contemporaines,
  • celui enfin d’A. Iriarte sur la notion de « miracle grec » du XIXe siècle à nos jours. Un « miracle grec » qui, oublieux de l’esclavage, se caractérise par le triomphe de la liberté, de l’individualisme, de la raison mais aussi par un désir de savoir et un souci d’organiser le réel. Figure qui, dans son originalité, se construit en opposition déclarée avec celle des sociétés orientales. C’est cette vision et celle d’un évolutionnisme triomphant que l’auteur retrouve dans l’ouvrage de Raymond de Saussure écrit à la lumière de ce qu’étaient alors les catégories de la psychiatrie (1939). Ouvrage qui, à sa manière, insiste sur l’émergence d’une conscience de soi. Une idée qui ouvrira un large champ d’investigation autour de la notion de « personne ». On saura gré à A. Iriarte d’avoir rappelé que l’« Aventure grecque » chez P. Lévêque, « oublie » ce fameux « miracle » pour faire du monde des Grecs le lieu d’une histoire qui trouve une de ses sources dans des formations préhelléniques et se nourrit de ses contacts permanents avec les autres, dépassant ainsi la vision d’une coupure essentielle entre Grèce et Orient.

11 Comme le veut la tradition des rencontres GIREA, il revenait à A. Prieto de clore ces échanges par l’analyse d’un film à la fois représentation et mémorisation : Le voyage des comédiens de Théo Angélopoulos. Récit en images d’une traversée d’espaces grecs, allers et retours entre hier et aujourd’hui, entre mythe et réalité.

12 Pour offrir des vues rapprochées d’interventions nombreuses et très diverses et en même temps les replacer sur un commun horizon de recherche nous avons quelque peu modifié l’ordre des communications pour souligner des articulations et suggérer des rapprochements possibles.

Espaces et paysages en pays grec

13 Le paysage n’est pas fait que de réalités objectives, mais également de perceptions de toutes sortes. Milieu culturel donné comme tel, il est une construction comme le montre M. Cruz Cardete del Olmo à propos du territoire de la tribu azania en Arcadie. Lieu composé et modifiable dont la naturalité apparente dissimule mal son élaboration par un groupe donné. Déconstruisant ce paysage, l’auteur souligne comment, en manipulant le temps et l’espace, s’est peu à peu imposée l’identité d’un paysage sinon d’un territoire.

14 Parce qu’ils renvoient aux premiers temps de la cité, les cultes dont la vertu conservatoire est bien connue, non seulement dessinent un espace mais constituent un véritable opérateur social qui, au-delà des tensions, disent sa spécificité et contribuent à maintenir son unité. Réagissant à la vision aristotélicienne, reprise par F. de Polignac, d’une Athènes monocentrique, C. Jourdain Annequin, en étudiant les cultes de l’Ilissos, montre le rapport qui s’établit entre leur localisation et la fonction qu’ils assument. Cultes d’enracinement et de renouvellement d’une communauté, cultes d’ouverture aussi sur les autres, ils assurent à la fois l’hétérogénéité et l’unité du corps social.

15 A. Serghidou dans un propos que d’aucuns trouveront quelque peu hermétique, pose à propos d’Hérodote, diverses questions sur des stratégies géopolitiques qui dessinent des espaces, construisent ce que l’on pourrait nommer des « lieux de mémoire », qualifient les autorités publiques et dessinent des marginalités. Géographie spatiale qui prend en compte les mouvements de la pensée mais aussi les « thymical paths ».

16 La cité des stoïciens qu’étudie A. Gonzales est tout à la fois immatérielle puisqu’elle relève d’une pensée philosophique transcendant les espaces et le temps et incarnée dès lors qu’elle répond à des principes de vie en société. Peut-être égalitariste à l’origine, cette réflexion se fait plus comportementaliste quand elle se veut respectueuse des règles édictées et des statuts sociaux en place. Aussi propose-t-elle à la fois de les dépasser par une pensée et une pratique susceptibles d’améliorer les qualités de vie et de rendre plus apaisés les rapports entre ces conditions opposées que sont celles du maître et de l’esclave.

17 Reste l’esclave comme représentation : figure stéréotypée d’accompagnement mais aussi d’opposition. Sur ce thème Fr. Barthe-Deloisy et M. Cl. Charpentier proposent une synthèse bien informée qui oublie peut-être trop que le corps servile souvent marqué, est lui-même porteur de messages qui, pour tous, avaient alors valeur d’information.

18 Aujourd’hui, en revanche, comme le rappelle F. Echeverría Rey, les représentations figurées se présentent trop souvent comme des énigmes et soulèvent des problèmes de lecture qui exigent à la fois une information large et maîtrisée, une connaissance des critères de composition scénique mais aussi des exigences formelles.

Athènes, les esclaves et les autres

19Trois communications abordent le problème posé par une lecture sinon nouvelle, du moins largement reprise, d’une démocratie dans laquelle les statuts seraient moins tranchés qu’on ne l’a dit. Cette fluidité se lirait par exemple dans la fréquentation des « espaces libres » qui permettaient aux citoyens, aux étrangers et aux esclaves de se côtoyer. Après avoir fait remarquer que cet exemple est trompeur qui d’une pratique (au fond obligée) conclut à une atténuation des distinctions légales et sociales, D. Paiaro et M. J. Requena prennent la mesure du poids de tout un héritage – celui d’une oligarchie et d’une littérature ouvertement hostile à la démocratie – dans cette relecture des relations sociales au sein de l’Athènes classique.

20 J. Gallego revient sur la dénonciation par les milieux oligarchiques d’une coexistence sans principe d’individus de statuts différents. Mais, à cette époque (fin de la guerre du Péloponnèse et dernières années du Ve siècle), le combat politique prend une autre dimension. S’il se lit toujours dans l’antagonisme de groupes politiques, il s’exprime aussi (on le voit bien chez Xénophon) dans la dénonciation de groupes sociaux populaires jugés dangereux.

21 Et, de fait, comme le remarque M. Valdés Guía, dans cette Athènes en crise on voit se développer des situations précaires. Certaines informations laissent penser à une réapparition de formes de dépendance économique et sociale aussi bien dans les milieux ruraux que citadins. Certes, la citoyenneté protège toujours de l’esclavage mais même cette protection montre des points de faiblesse.

Les esclaves sacrés

22Les personnels des temples offrent de nombreux exemples de ceux que l’on désigne comme des « esclaves sacrés ». Selon A. J. Domínguez-Monedero, il s’agit, dans de très nombreux cas, de rapports de dépendance particuliers qui peuvent concerner des personnes libres parfois de milieux aisés, qui, pour un temps, s’établissent dans un temple pour y exercer des fonctions subalternes. C’est pourquoi il convient d’examiner attentivement cette servitude à la fois réelle – mais temporaire – et toujours symbolique qui peut même valoir une sorte de reconnaissance sociale.

23Selon J. Alvar, dans un contexte cette fois « romain », différents milieux sociaux sont représentés dans le personnel des temples de ces dieux sauveurs que sont les divinités nilotiques. Il semble que, hors d’Égypte, les esclaves peuvent en faire partie. Cependant c’est au rôle de ces sanctuaires dans la procédure de l’affranchissement par paramonè que l’auteur s’intéresse particulièrement. Elle lui semble constituer moins une voie nouvelle vers la liberté qu’un moyen efficace de reproduction de l’ordre social [2].

Esclavage et dépendance : captives et épouses

24La perte de la liberté, le « jour de l’esclavage », est, dans l’épopée homérique, une sorte de « mort sociale » pour les hommes et les femmes qui vont devenir, lors du partage du butin, le bien des vainqueurs. La tragédie grecque a bien éclairé ce moment terrible pour les femmes de qualité qui perdent leur horizon de vie. E. Rodríguez Cidre montre que le nœud de cette situation nouvelle est le rapport au vainqueur fait de soumission mais aussi de « stratégies de survie » autour du lit que la captive est amenée à partager avec son nouveau maître.

25S. Reboreda Morillo étudie ce moment de passage où la jeune épousée doit – ou peut – devenir mère. Moment essentiel accompagné de rituels qui tendent à assurer un dénouement heureux. Ces rituels disent le poids sur la jeune femme de l’exigence de la naissance d’un enfant et avouent une situation de dépendance.

Espaces géopolitiques de la dépendance

26A. Lozano Velilla à partir d’inscriptions de Lydie et de Phrygie revient sur deux points : l’usage de la langue grecque et de représentations figurées conformes aux schémas en vigueur mais aussi la présence d’esclaves dans un contexte religieux qui témoigneraient l’un et l’autre, d’une hellénisation en profondeur de ce territoire rural. D’autres explications sont cependant possibles comme la présence de personnels spécialisés dans la sculpture de ces représentations et surtout l’existence, depuis des temps très anciens, de formes de dépendance spécifiques, d’« esclavage sacré », qui renvoient à une soumission totale et volontaire à la divinité.

27 Dans une tout autre perspective, une brève intervention de J. Bintliff expose une sorte de vue évolutive des espaces de la dépendance en Grèce du Sud en prenant en compte l’évolution des paysages et des formes du travail sur une vaste période allant de Mycènes au milieu de l’époque byzantine. Modes d’exploitation du travail, structures sociales, liens de dépendance, économie rurale et échanges… font ainsi partie de cette archéologie du paysage.

28 A. Pałuchowski, au-delà de la Crète, s’interroge sur la portée de l’ancrage spatial dans l’appréhension du statut par un schéma théorique à trois niveaux : occuper un espace (populations dépendantes) ; y être assujetti (position médiane propre au « servage »), évoluer dans un espace propre à l’esclavage. Ce rapport à l’espace tracerait un continuum de conditions allant de la liberté à la servitude. Parce qu'il dénie à l'esclave sa dimension humaine, l’esclavage marchandise serait exclu de ce continuum. Vision sans doute discutable – et même contestable – mais qui met en relief une caractéristique majeure de la dépendance : l’appartenance à une communauté attachée à la terre.

29 J. Pascual appréhende une autre forme de dépendance en étudiant quelques exemples d’asymétrie entre États de type fédéral, État fédéral et polis hégémonique mais aussi poleis dépendantes d’autres poleis. En s’efforçant de définir les rapports tissés entre poleis et confédération dans la Grèce continentale à l’époque classique, l’auteur souligne la variété des voies de la domination.

30M. Nafissi propose une mise au point très claire sur une question déjà embrouillée dans l’Antiquité : l’origine, la nature et les fonctions de la cryptie à Sparte. Après avoir analysé les différentes interprétations, croisé les argumentations, l’auteur semble se rallier à l’idée d’une cryptie redéfinie qui s’inscrirait dans le refus obstiné de reconnaître les Messéniens comme un peuple et se présenterait comme une sorte d’héritage à transmettre aux générations à venir.

Indispensables esclaves

31Au banquet des sophistes, de nombreux esclaves assurent le bon déroulement d’une sorte de représentation. Les serviteurs sont partout dans les coulisses mais aussi sur la scène qu’ils traversent pour mieux servir quitte à perturber le repas et, plus encore, les savants échanges des convives. Comme le souligne G. Labarre l’espace des sophistes est celui de l’abondance mais aussi de l’omniprésence du « discours ». Les esclaves, absents de ce premier cercle, alimentent pourtant les discussions sur les peuples dépendants (Mariandyniens, hilotes, Pénestes, Clarotes) et la genèse de l’esclavage marchandise. À leur propos, de nombreux problèmes sont abordés : comment former et gérer la main-d’œuvre servile, comment la diriger, comment traiter les drapetoi… Tous sujets jugés dignes d’être débattus, sauf, peut-être, celui de l’affranchissement… Mais l’énigme de ce texte invite à la prudence comme le rappelle l’auteur. Il reste que, chez ces sophistes, l’esclavage apparaît comme une de ces choses de la vie qui, au quotidien, passent inaperçues mais sur lesquelles on est pourtant amené à s’interroger.

32 Indispensables esclaves que l’expédition d’Alexandre vécue par les Grecs comme une conquête, vient opportunément jeter en grand nombre sur les marchés : prises de guerre, razzia, vente à des marchands spécialisés… Sans solution de continuité depuis les temps anciens, femmes et enfants sont des enjeux majeurs dans ce trafic qui associe la violence au commerce dont B. Antela-Bernárdez étudie les rouages.

Rome : l’esclavage et les espaces du refus

33Pas moins de quatre communications concernent un thème majeur celui des espaces du refus de la servitude.

  • À partir d’une littérature ancienne que l’on sait orientée, C. García Mac Gaw tente une approche épistémologique du phénomène de la dissidence de groupes d’origines diverses, de projets qu’il est difficile d’apprécier, de mouvements dont il est délicat de dire l’efficacité. C’est à l’aune de ces remarques qu’il propose une précieuse mise au point historiographique.
  • La lecture proposée par A. Pinzone du texte de Diodore s’intéresse à la fois au contenu et aux formes des deux guerres serviles de Sicile. L’auteur insiste sur la responsabilité de magistrats romains trop nonchalants, trop insoucieux du caractère particulier d’une Sicile qu’ils connaissent mal. C’est pourquoi il est important de noter qu’à côté de stéréotypes évidents, apparaît, chez Diodore, un désir de mettre en valeur la volonté et la capacité des esclaves insurgés de construire des espaces de liberté grâce leur connaissance intime du terrain. Ainsi se dessine dans son récit, une sorte de figure d’opposition.
  • Refus d’une condition, c’est ce qui apparaît au premier chef dans le phénomène de la fuite des esclaves dont P. Desideri montre comment il s’accentue sous l’Empire. Ce qui, note-t-il, cadre mal avec la vieille idée d’une amélioration progressive de leur sort. Mais refus de quoi ? De la servitude en soi ou de conditions de vie particulièrement difficiles… refus d’un « état social » ou d’une situation particulière jugée insupportable ? Ancienne problématique qui mériterait d’être revisitée en dépassant cette opposition sans doute trop « convenue » entre conscience d’un être social et conscience de soi.
  • Reprenant un thème qui lui est cher, M. J. Hidalgo de la Vega, étudie les paysages que les fugitifs considèrent comme naturellement protecteurs parce qu’ils constituent autant de « déserts ». Dans la littérature ces espaces sont ceux de la démesure, des excès en tous genres, du retour même à la barbarie. Ainsi se trouve dénoncé, une fois encore l’Autre, le fugitivus mais aussi le déviant, le marginal.

Espaces, territoires et esclavage

34S’éloignant de débats trop généraux sur la crise du « mode de production esclavagiste » et sur le système de la villa, c’est, à l’époque de Tibère, dans l’Italie méridionale et ses mouvements serviles, que R. Arcuri, inscrit sa réflexion sur la dimension socio-économique de l’esclavage. L’auteur insiste sur les mutations dans les modes d’exploitations du sol, sur les changements des formes d’organisation de la main-d’œuvre servile même si, au niveau des représentations, l’image de l’esclave pasteur parcourant les drailles avec ses troupeaux restera longtemps inscrite dans les représentations collectives.

35 O. Olesti Vila et C. Carreras Montfort étudient, sur un territoire qu’ils connaissent bien, l’Ager Barcinonensis, l’organisation du système de production amphorique essentiel dans ce milieu voué surtout à la viticulture. C’est, en fait, à la fois un espace géographique, un système de production dans lequel les esclaves tiennent une place essentielle, mais aussi un jeu complexe de conditions diversifiées et de relations sociales que nous voyons se mettre en place.

36 Autre territoire, celui de la colonie romaine de Dion. J. Demaille pense que la deductio coloniale de Dion a dû susciter l’existence d’une classe importante de citoyens grands propriétaires, d’une forte population servile et d’un nombre conséquent d’affranchis. En l’absence d’actes d’affranchissement et de catalogues d’esclaves, l’auteur souligne les nombreuses difficultés rencontrées pour mener à bien une recherche qui mobilise archéologie, représentations figurées et inscriptions diverses.

37 Privés ou publics, les espaces sont, pour les esclaves, toujours normés. Au temps de Martial, de Juvénal ou de Pétrone, la population servile exprime d’abord la richesse d’une maison. Gens de services, de toutes formes de service, ils sont des éléments indispensables dans la vie courante des maîtres même s’ils peuvent représenter aussi un danger à la fois réel et fantasmé. Au-delà des différences de ton, M. Garrido-Hory montre bien que ces auteurs laissent percevoir chez les esclaves, une sorte de tension latente entre acceptation et refus d’une condition subie.

38Avec A. Pedregal, le lecteur retrouve, en milieu chrétien, l’étroite insertion des femmes dans l’espace privé. Toutefois l’auteur insiste sur la nécessité de tenir compte de l’interpénétration de ces espaces en particulier dans des milieux modestes moins marqués par les rigidités sociales. La femme y a alors l’opportunité de jouer un rôle essentiel. L’Église des premiers temps qui se développe justement dans ces milieux, lui permet ainsi de décider de ses choix religieux (et peut-être, de ceux de son entourage), d’être associée aux formes les plus reconnues de la foi, et, dans un autre registre, d’assurer la gestion de ses biens.

39 En étudiant l’époque dramatique des proscriptions à Rome et la notion (controversée) d’hostis publicus, A. Duplá Ansuategui jette une lumière crue sur le sort du citoyen que ne protègent plus ni son statut ni la loi. Il se trouve rejeté d’un seul coup dans un « no man’s land » juridique et social dans une marginalité quasiment aussi radicale que celle du servus. La solitude et l’extrême fragilité du « sans droit » apparaissent alors dans toute leur dimension. En effet, à l’instar de l’esclave, le proscrit a perdu le contrôle de sa personne, sa place dans sa famille, dans les institutions religieuses et dans le tissu social.

Espaces et dépendance(s)

40M. V. Bramante reprend le dossier des règles qui, dans l’exploitation d’un domaine, s’appliquent, selon Caton, à des personnes libres ou alieni iuris, extérieures à la familia. En dehors de la potestas du maître sur ses esclaves, l’auteur analyse tout un réseau de rapports entre le maître et des travailleurs libres mais placés dans des situations plus ou moins contraignantes.

41 La correspondance d’Augustin permet d’esquisser un paysage rural de l’Afrique romaine centré sur le domaine. L’évêque d’Hippone s’intéresse essentiellement nous dit M. Rodríguez Gervás, aux travailleurs libres dans le système coloniaire. L’évêque se doit de protéger ces humiliores contre les abus des propriétaires. Les esclaves, eux, restent au second plan, Augustin se contentant de condamner des statuts serviles abusifs ou l’arrogance des mangones. Ce faisant, il « intériorise pleinement la subordination économique et extra-économique » qui caractérise la dépendance.

42C’est une approche particulière des liens de dépendance que propose F. Reduzzi Merola lorsqu’elle analyse ceux qui impliquent le gladiateur non esclave. Le serment qu’il prête au lanista a un caractère religieux et non juridique. S’il peut être prêté également par le combattant de condition servile, il n’en garde pas moins sa valeur de transaction, de contrat, le gladiateur ne peut s’y soustraire que par la fuite. Il devient alors un « déclassé » voire un fugitivus.

43Quant à la relation clientélaire, elle s’inscrit aisément par son caractère asymétrique dans une société hiérarchisée et autocratique comme celle de l’Espagne romaine. Elle y apparaît comme une forme de relation de dépendance. Dans son étude, E. García Fernández prend en compte le rôle qu’a pu jouer cette relation dans la transmission d’une onomastique et de la citoyenneté romaine. Plutôt que de l’inscrire dans une relation directe entre patron et obligés, l’A. voit dans cette pratique, l’application d’une politique sélective de concession de droits à certaines communautés. Interprétation qui inscrit, il va sans dire, la clientèle dans des relations de dépendance.

44Spécialiste du sujet, M.-R. Guelfucci éclaire la construction fragmentaire du futur empire romain telle que la présente Polybe : visées impérialistes, volonté de réduire d’autres puissances en dépendance, mise en place des rouages d’une sorte de scénographie de rapports ô combien asymétriques. L’auteur analyse le rôle de l’information, les subtilités dans la réception des ambassades, le jeu des arbitrages et des pouvoirs parallèles sans oublier l’usage de la violence car il s’agit de préparer et d’organiser une domination inscrite dans le temps long.

[Paulin Ismard, La démocratie contre les experts. Les esclaves publics en Grèce ancienne, Paris, 2015, 270 p.]

45 C’est davantage un essai qu’un traité que P. Ismard consacre aux esclaves publics en Grèce ancienne. Il en a le ton vif, le sens de la formule et une certaine fébrilité. Il se joue un peu des catégories traditionnelles, use volontiers de l’analogie pour proposer une comparaison, mais aussi pour produire une connaissance. Tout au long du texte apparaît cette volonté de convaincre fût-ce parfois au prix de glissements. Le choix du titre est à cet égard significatif : « La démocratie contre les experts » relègue en sous-titre le sujet, « Les esclaves publics en Grèce ancienne ». Et il est vrai qu’aujourd’hui, le titre ne peut que frapper les esprits comme en témoigne la réception de cet essai par les médias.

46Mais qu’on ne s’y trompe pas : l’auteur propose une démonstration qui renvoie à un large matériel historique, en appelle à des savoirs multiples, visite des horizons variés pour mieux comprendre mais aussi pour mobiliser l’attention du lecteur non seulement sur « ces étranges esclaves » mais, plus largement, sur « les mystères de l’État grec » sans doute son vrai sujet.

47En fait, cet essai s’inscrit dans une double problématique : celle d’une réflexion sur le concept de cité État pour qualifier la cité grecque et singulièrement la démocratie athénienne, celle, plus nouvelle, sur le « politique » qui ne s’est développée qu’assez récemment en France. L’approche de P. Ismard renvoie aux travaux de P. Clastres qui affirmait le primat de la relation politique au pouvoir dans la formation de l’État mais aussi à un débat plus large autour des recherches de Moshé Berent et de M. H. Hansen sur les critères à prendre en compte pour définir la cité comme une communauté de citoyens ou comme un État avec sa population, son territoire, son gouvernement et son idéologie. Mais, pour l’auteur, le problème est ailleurs, dans la présence d’un appareil administratif qui permet le fonctionnement de la cité mais ne lui est pas intégré. En effet, les esclaves publics assument les tâches les plus diverses, archivent, contrôlent, inventorient mais demeurent des serviteurs qui ne sauraient participer à une archê basilikê. Ces esclaves « spécialistes » sont rejetés dans l’ombre, rendus « absents ».

48À l’évidence cette vision est clairement opposée à la nôtre qui confère une place essentielle à l’organisation administrative d’une gouvernance suspectée de détourner le vrai pouvoir. C’est cette singularité de la cité, cette figure d’opposition qu’étudie P. Ismard.

49 Dans son « Avant-Propos », il présente au lecteur les grandes articulations de sa démonstration : l’étrangeté de la cité qui ne consacre pas la figure de l’expert « dont le savoir constituerait un titre à gouverner » (p. 11) ; l’étrangeté d’une communauté civique qui exclut ses spécialistes parce qu’ils sont des esclaves ; l’étrangeté d’une cité « dont l’administration n’a rien à voir avec celle des États modernes » (p. 16) voire même qui, par ses esclaves publics, témoignerait « d’un refus de l’État qui est au fondement de l’expérience démocratique athénienne » (p. 16-17). Le « rôle des esclaves publics replacé sous la lumière d’institutions comparables au sein d’autres systèmes serviles » [3] (p. 23) va permettre d’éclairer « l’épistémologie sociale » de la cité classique mais plus essentiellement de poser « l’épineuse question » du « statut politique des savoirs dans la cité démocratique » (p. 30).

50 À la recherche d’héritages éventuels, entre demiourgos homérique et dêmosios, l’auteur suit un chemin étroit et, très raisonnablement, lie l’essor de l’esclavage public à la confluence de plusieurs phénomènes : la spécificité de la place dévolue aux demiourgoi, le développement du système de l’esclave-marchandise, la réorganisation politique de nombreuses communautés civiques sans oublier le rôle des tyrans et de leur pouvoir personnel. Enfin, dans la cité instituée, le mode de désignation des magistrats, leur rotation, l’exercice collectif de l’autorité politique exigeaient la présence d’un corps « administratif » par l’achat d’esclaves au nom de la communauté des citoyens.

51 Au service de la cité, les dêmosioi, sont des esclaves dont le corps est, contrairement à celui des citoyens, aliénable et comptable dans sa chair des fautes commises. S’ils assument des tâches de service, ils peuvent aussi occuper des fonctions qualifiantes et ainsi prendre rang parmi les esclaves dits « privilégiés ». Il est alors possible d’égrener la liste de ces privilèges dont celui de la parenté (du moins, de la filiation) ou encore celui de recevoir des honneurs. À juste titre, P. Ismard se demande s’il s’agit d’un « statut légal clairement formalisé » ou du simple fait que la coercition est moindre quand on ne relève pas d’un maître particulier mais d’un pouvoir collectif. Dès lors qu’il fait droit à l’idée que la société athénienne se compose moins de « statuts homogènes génériques » que « de droits et de capacités diverses » [4], l’auteur peut reconnaître aux dêmosioi une situation à part.

52En toute logique, P. Ismard interroge alors l’ordre des savoirs pour mieux situer cette qualité d’« experts » qu’il accorde aux dêmosioi. De sa lecture du Protagoras se dégagent trois éléments :

  • l’affirmation que la capacité politique procède « d’une rupture radicale » avec la catégorie des demiourgoi technai dont procède le savoir des esclaves publics,
  • le caractère particulier de la politique, ce don des dieux qu’on se doit d’entretenir soigneusement,
  • la distinction entre les technai qui relèvent de l’apprentissage et le savoir politique qui s’élargit par transmission horizontale entre égaux.

53 « L’ordre démocratique des savoirs » est donc bien aussi « l’ordre de la société esclavagiste » (p. 165).

54 Dans cette communauté civique l’auteur ne voit qu’une forme « minimaliste – si ce n’est dérisoire – » (p. 178) de la cité comme État. Comment pourrait-il en être autrement dès lors qu’elle « entend maintenir dans l’immanence de sa propre existence communautaire toute forme de pouvoir » (p. 178) ! Aussi, dès le Ve siècle, s’efforce-t-elle de rendre invisible l’« émergence d’un appareil d’État » en le confiant à des esclaves (p. 179).

55 C’est ailleurs, dans l’Œdipe de Sophocle, que l’auteur retrouve cette « architecture imaginaire de la souveraineté politique » dans le lien « entre la figure royale du pouvoir et celle de l’esclave » [5] (p. 187). Présence/absence de ce rapport essentiel qui se relit dans l’ultime scène de la mort de Socrate, dans cette « parole de vérité » d’une autre nature.

56 En conclusion, P. Ismard revient moins par une « analogie assurément boiteuse » que, selon nous, par les vertus d’un anachronisme maîtrisé, à cette démocratie si éloignée de l’État moderne et de ses experts « surcorps » de cet État incarné, à cette « démocratie directe (qui) se payait du prix de l’esclavage ».

57 Au terme de cette présentation, je voudrais formuler quelques remarques sur ce qui me paraît être au cœur du sujet : la place et le rôle des esclaves publics et privés dans l’Athènes classique pour une simple mise en situation.

58 Athènes à l’époque dite « classique » est une cité riche, prospère, soucieuse de confirmer son hégémonie. Elle compte sans doute un grand nombre d’esclaves ; elle est en capacité d’acheter et d’entretenir ses dêmosioi mais aussi de pratiquer la misthophorie, c’est-à-dire de rendre possible le fonctionnement de ses institutions. L’esclavage y joue un rôle important comme le souligne P. Ismard. mais surtout, ce qui est nouveau et plus essentiel, s’inscrit dans une démarche de « profitabilité » comme l’a bien montré R. Descat. Dans ces conditions les esclaves à responsabilité jouent naturellement un rôle de plus en plus important.

59 Se pose alors une première question : les tâches confiées aux dêmosioi diffèrent-elles notoirement de celles qu’assurent certains esclaves privés ? Les uns et les autres peuvent être en charge de travaux pénibles et obscurs mais aussi de la gestion d’entreprises, de maisons de commerce, de domaines ou tout simplement de leur autonomie comme c’est le cas des chôris oïkountes au demeurant si mal connus. Ces esclaves ont la possibilité de s’enrichir, de posséder des biens, de les transmettre, de côtoyer des personnages importants… mais leur situation comme celle des métèques, n’en reste pas moins précaire, les « statuts génériques » ne se laissant jamais vraiment oublier. La situation des dêmosioi pour être spécifique, est-elle pour autant exceptionnelle ? La question doit, pour le moins, être posée.

60 La seconde remarque concerne le dèmos. Il ne manquait pas à Athènes de citoyens qui cherchaient à bénéficier de misthoi pour gérer leur vie, de citoyens qui participaient aux grands travaux et recevaient alors le même salaire que les douloi. Aristote insiste, à juste titre, sur le fait que c’est la richesse d’une cité qui lui permet d’avoir recours à des esclaves publics d’autant plus coûteux qu’ils sont achetés. Qu’en était-il des cités moins opulentes ? Rien n’empêchait que des fonctions subalternes puissent être confiées à des hommes libres de condition plus modeste qui, pour autant, participaient au politikon. D’ailleurs, quand il le fallait, Athènes, elle-même, appelait sur ses trirèmes des citoyens, des métèques, des thérapontès et savait les mobiliser pour ses travaux de prestige. C’est seulement avec la défaite de la cité et la perte de son empire, avec les premiers signes d’une crise sociale et politique, qu’apparaît une renaissance de rapports de dépendance économique et sociale même si la citoyenneté protège encore de l’esclavage [6].


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Date de mise en ligne : 07/12/2015

https://doi.org/10.3917/dha.412.0171

Notes

  • [1]
    A. Gonzales (dir.), Penser l’esclavage. Modèles antiques, pratiques modernes, problématiques contemporaines, Besançon, 2012.
  • [2]
    Voir aussi la brève note de R. Martínez Lacy sur le statut juridique de certains travailleurs dans le temple de Jérusalem à l’époque hellénistique.
  • [3]
    L’auteur a naturellement raison d’enrichir son analyse en l’ouvrant sur des champs de la comparaison que d’ailleurs le sujet lui-même semblait imposer. Il reste que, chacun le sait bien, toute comparaison soulève des questions de nature, de fonction et de logique comparative que nous ne pouvons pas aborder dans cette présentation.
  • [4]
    Sur cette lecture assez largement adoptée aujourd’hui, voir les remarques de D. Paiaro et M. J. Requena, « Machas veces pegarias a un ateniense creyendo que era un esclavo… (Ps. X, 1, 10): espacios democraticos y relaciones de dependencia en la Atenas Clasica », dans (A. Beltrán, I. Sastre, M. Valdés (dir.), Los espacios de la esclavitud y la dependencia desde la antigüedad, Presses universitaires de Franche-Comté, Besançon, 2015, p. 153-170.
  • [5]
    « Dont on ose à peine sussurer qu’il est comme le deuxième corps du roi » ajoute l’auteur (p. 187).
  • [6]
    J. Gallego, « La expulsion del dèmos del espacio politico y las nuevas formas de dependencia de la Atenas de finales del siglo V a.C. », p. 171-182 et M. Valdes Guia, « La renovacion de la dependencia en el siglo IV: los espacios de thetes y misthotoi », dans (A. Beltrán, I. Sastre, M. Valdés (dir.), Los espacios de la servitud y la dependencia desde la antigüedad, Presses universitaires de Franche-Comté, Besançon, 2015, p. 183-199.

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