Depuis le retentissant scandale lié aux agissements de Harvey Weinstein, la question du harcèlement sexuel a acquis une formidable visibilité collective, une surface sociale et médiatique sans précédent. L’affaire surgit le 5 octobre 2017, le jour où le New York Times publie les premières révélations de femmes déclarant avoir été victimes de harcèlement, d’agressions sexuelles ou de viols de la part du puissant producteur de cinéma américain. Tandis qu’au fil des jours la liste des victimes présumées ne cesse de s’allonger, dépassant quatre-vingts femmes au bout de quatre semaines, d’autres personnalités du monde du cinéma sont accusées de comportements agressifs à l’égard des femmes et parfois des hommes. Puis, très vite, le phénomène a fait tache d’huile : bien au-delà de Hollywood, une multitude de secteurs de la société (presse, tv, radio, sport, mode, politique, hôpital, collège) sont touchés, enregistrant le choc des témoignages des victimes d’agressions sexuelles, de sévices, de viols.
En même temps, de nouvelles initiatives dénonçant les violences sexistes sont apparues sur les réseaux sociaux avec les hashtags qui se sont multipliés dans le monde entier : #MyHarveyWeinstein, #MeToo aux États-Unis ; #BalanceTonPorc, #MoiAussi en France ; #IchAuch en Allemagne ; #AncheIo en Italie ; #YoTambien en espagnol. En deux mois, plus de 700 000 #BalanceTonPorc ont été recensés sur Twitter et #MeToo a récolté quelque 12 millions de messages. Partout dans le monde les témoignages abondent, de même que les indignations, les commentaires, les articles de presse et les polémiques…