D’avril 2014 à mai 2017, j’ai eu l’honneur d’être conseiller du président de la République. J’étais en charge de sa communication et de ses relations avec la presse. Ma mission était de tenter de faire comprendre aux Français le sens de son action à la tête de l’État.
Pendant trois ans, j’ai été au cœur du réacteur politique et médiatique, assistant en direct à la révolution numérique en cours et traversant les crises aux côtés de François Hollande. En décembre 2016, il a décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle de 2017, estimant que, à ce moment-là, il n’était pas en mesure de rassembler la gauche et les progressistes. J’ai alors choisi de rester à ses côtés jusqu’au terme de son mandat, comme je m’y étais engagé lors de mon arrivée à l’Élysée.
Dans la position singulière du conseiller en communication du président de la République sortant, j’ai pu suivre de près cette campagne présidentielle inédite. J’ai acquis la conviction que les candidats qui s’en sont le mieux sortis sont ceux qui ont le mieux compris les bouleversements médiatiques en cours et ont su en tirer les bonnes conclusions d’un point de vue stratégique et opérationnel.
Dans cet article, je ne reviendrai pas sur la communication de François Hollande pendant son quinquennat, même si elle sera évoquée en filigrane. Je me concentrerai sur les cinq grandes leçons qui se dégagent de la dernière campagne présidentielle pour la théorie et la pratique de la communication politique.
Pour ne pas être emporté par le flux des médias, où une information chasse l’autre, il faut imprimer sa marque, se distinguer par son positionnement, son message et son image pour laisser sa trace dans la mémoire des électeurs, au-delà des vicissitudes de l’actualité…