On trouvera ici le texte de la conférence inaugurale prononcée par Marcel Gauchet, le 10 octobre 2014, aux Rendez-vous de l’histoire de Blois, consacrés cette année aux « rebelles ».Cette invitation a donné lieu à une polémique dont il n’est pas inutile de rappeler les moments principaux pour la bonne intelligence du propos.Elle a été lancée par une tribune signée d’Édouard Louis et de Geoffroy de Lagasnerie et publiée dans Libération, le 30 juillet 2014. Les deux auteurs faisaient part de l’annulation de leur participation aux Rendez-vous de l’histoire, appelaient à les boycotter et demandaient à la présidente de cette édition, Michelle Perrot, de donner sa démission.À l’appui de leur protestation, les auteurs évoquaient leur « dégoût » à l’idée qu’une rencontre consacrée aux rebelles puisse être ouverte par Marcel Gauchet, lui qui s’était engagé, selon eux, « contre les grèves de 1995, contre les mouvements sociaux, contre le pacs, contre le mariage pour tous, contre l’homoparentalité, contre les mouvements féministes, contre Bourdieu, Foucault et la pensée 68, contre les revendications démocratiques ». Sans oublier ses responsabilités dans la rédaction du Débat, revue dans laquelle se publierait « tout ce que la France compte d’idéologues réactionnaires ».Cet appel a été relayé, quelques semaines plus tard, par une pétition lancée par un groupe d’historiens « critiques » s’élevant eux aussi contre la venue de Marcel Gauchet à Blois, un auteur, d’après eux, « connu pour des thèses tournées avant tout vers le maintien de l’ordre, qui peuvent être jugées ultra-conservatrices, sceptiques sur l’impératif de respect des droits de l’homme, familialistes, sexistes et homo-phobes »…