Ai-je le droit de me supprimer ? Une fin de vie programmée est-elle éthiquement, personnellement et socialement acceptable ? Ai-je besoin des médecins pour finir ? La nature connaît le suicide, mort cellulaire programmée appelée « apoptose » (étymologiquement du grec apo « loin » et ptôsis « chute »). Ce processus par lequel les cellules s’autodétruisent sous l’impulsion d’un signal spécifique correspond à une mort cellulaire génétiquement déterminée, visant à l’élimination des cellules inutiles. L’apoptose participe ainsi au bon fonctionnement des organismes vivants. Elle se caractérise par une compaction en pelote de la chromatine, substance de base de nos chromosomes formée d’adn, grâce à des protéines particulières appelées « histones ». Ainsi, notre main, palmée au départ, voit ses doigts apparaître par apoptose à la fin du deuxième mois chez l’embryon grâce à la destruction programmée des tissus qui les entourent. Tout au long de la vie s’établit dans notre corps un équilibre étroit entre la fabrication de nouvelles cellules et leur mort. Nos organes se régénèrent en permanence de quelques jours à quelques années. Des systèmes de pare-feux biologiques empêchent que cette prolifération cellulaire ne devienne anarchique, préludant au développement incontrôlé des cancers. Lorsque ces pare-feux immunologiques sont débordés, les tumeurs naissent et progressent au lieu d’être éliminées dès leurs premières divisions cellulaires. Le vieillissement, quant à lui, nous reste inconnu dans son mécanisme…