Les livres de classe ne sont pas un reflet exact de l’enseignement historique effectivement dispensé dans les collèges et les lycées. Ils sont cependant un assez bon reflet de ses tendances générales. Ils sont influencés par les débats mémoriels et peuvent aussi ouvrir aux moyens de mieux les vivre. Choisis par les équipes d’enseignants de chaque établissement, ils sont écrits de manière à ne pas choquer tel ou tel professeur ; ce qui les conduit à privilégier généralement une sorte de plus petit commun dénominateur historique.
Les manuels sont aussi devenus un support pédagogique qui ne prend réellement vie que par l’intermédiaire de l’enseignant. C’est lui qui établit les liens entre les divers documents rassemblés par les auteurs du manuel. Un même livre peut ainsi servir de support à plusieurs discours différents selon les documents.
Au-delà de la très grande variété des documents choisis par les nombreux auteurs de chaque livre, les manuels sont globalement très homogènes. Cela rend possible une étude sérielle qui compte le nombre de documents ou bien la fréquence de telle ou telle manière de présenter un sujet donné, permettant de mettre en évidence un certain nombre de caractéristiques du rapport au passé qui se construit dans l’enseignement actuel de l’histoire.
Les manuels ne peuvent échapper aux débats mémoriels et pédagogiques qui divisent la société française. Leurs contenus sont marqués par l’influence plus ou moins forte des courants de pensée qui s’affrontent sur ces sujets…