Depuis quelques années, le terme de « transition énergétique » est de plus en plus fréquemment employé en Europe, essentiellement en conséquence des négociations sur le climat qui sont devenues une affaire importante dans les années 2000. Par la suite, un nombre grandissant de personnes l’ont également employé, tantôt pour désigner la baisse à venir de l’approvisionnement en pétrole puis en gaz, tantôt pour signifier le remplacement souhaité d’une partie du nucléaire par « autre chose » (objectif qui est soit neutre, soit antagoniste avec la lutte contre le changement climatique). De ce fait, il devient évident que les divers protagonistes qui utilisent cette expression ne lui donnent pas la même signification, ni en termes d’objectif, ni en termes de moyens, ni en termes de conséquences si elle se produit... ou si elle ne se produit pas.
Sans prétendre en rien à l’exhaustivité, le présent article donne quelques indications sur le contexte dans lequel toute réflexion sur notre avenir énergétique doit prendre place, à cause du lien très fort, mais mal connu, qui lie énergie et économie.Tout d’abord, toute réflexion doit désormais se placer dans un contexte où il y aura de moins en moins de croissance économique.
Avant même toute attribution à une cause particulière, il est possible d’observer que la croissance annuelle moyenne du pib par tête a évolué en baisse quasi constante depuis 1960 à l’échelle mondiale : elle a été de + 3,5 % par an (en moyenne) pendant les années 1960 ; de + 2 % par an (en moyenne) pendant les années 1970 ; d’un peu moins de + 1,5 % par an (en moyenne) pendant les années 1980, 1990 et 2000 (et nulle entre 2007 et 2010)…