Le Débat 2012/3 n° 170

Couverture de DEBA_170

Article de revue

La galaxie Wikimédia

Une dynamique du partage de la connaissance

Pages 138 à 148

Notes

  • [1]
    Un « wiki » est un système de gestion de contenu de sites web rendant les pages modifiables par tous. Les noms des différents projets Wikimédia sont des mots-valises composés avec le terme « wiki ». Le logiciel utilisé par les projets Wikimédia est Mediawiki. Le contenu des projets Wikimédia est libre au sens de la licence Creative Commons – Attribution – Partage à l’identique, ce qui signifie qu’il peut être modifié, copié et redistribué librement, à condition de respecter les termes de la licence. Chaque contributeur est auteur de ses propres apports, en a la responsabilité juridique et doit être crédité en cas de réutilisation.
  • [2]
    Roberto di Cosmo et Dominique Nora, Le Hold-up planétaire, la face cachée de Microsoft, Calmann-Lévy, 1998. Rappelons que les logiciels libres sont soutenus par l’Unesco depuis 1995.
  • [3]
    On réduit souvent la « gratuité » au non-paiement. « Libre » signifie libre d’usage, mais cela ne signifie pas gratuit pour tous : si ces logiciels sont effectivement, souvent, gratuits pour l’utilisateur, ils ont cependant un coût et, dans le modèle du logiciel libre, ce sont les prestations de conseil, d’installation, de formation qui sont facturées et permettent à des entreprises d’en vivre.
  • [4]
    Christian Vandendorpe, « Le phénomène Wikipédia : une utopie en marche », Le Débat, n? 148, janvier-février 2008, p. 28. L’expression est de Michael Totsching.
  • [5]
    En conclusion des rencontres « Patrimoine culturel et Web collaboratif », 3-4 décembre 2010 (voir plus loin).
  • [6]
    Le Nouvel Économiste, 23-24 mars 2011.
  • [7]
    Nicolas Jullien, « Enquête sur les utilisateurs de Wikipédia », 2010, www.marsouin.org/spip.php?article420.
  • [8]
    Chr. Vandendorpe, « Le phénomène Wikipédia... », art. cité.
  • [9]
    Olivier Ertzscheid, « Penser Wikipédia comme un projet, pas une encyclopédie », Libération, 23 janvier 2008.
  • [10]
    L’Express, 4 juillet 2011.
  • [11]
    Rédacteur en chef de Sciences humaines, n? 229, août-septembre 2011.
  • [12]
    En 2005, cette étude montrait que le taux d’erreurs était très similaire (www.nature.com/nature/journal/v438/n7070/full/438900a.html) et, en 2007, une autre étude obtenait des résultats semblables (http://www.presseportal.de/pm/6329/1096919/gruner_jahr_stern).
  • [13]
    « In my field, Wikipedia is more reliable than the textbooks », lors d’une conférence, 26 octobre 2011, Mississippi State University.
  • [14]
    Thierry Noisette, « Une génération de programmes sans copyright », Libération, 4-5 novembre 2006.
  • [15]
    Le projet, lancé par le Muséum national d’histoire naturelle de Paris dans le cadre de son projet Vigi Nature, permet la participation d’« entomologues citoyens » à un projet scientifique. Pour Gilles Boeuf, président du Muséum, cette « participation [...] peut apporter d’excellents résultats dès lors que le scientifique accepte de descendre de sa tour d’ivoire pour aller au-devant de ses participants » (Le Monde, 30 avril 2011).
  • [16]
    « La bnf et Wikipédia la main dans la main », Le Monde, 2 mai 2010.
  • [17]
    Chr. Vandendorpe, « Le phénomène Wikipédia : une utopie en marche », art. cité, p. 29.
English version

1« Wiki ? Vous avez dit Wiki ? Ah oui, Wikipédia ! » Pour ceux qui ne sont pas très familiers avec la technique informatique, le terme « wiki [1] » est avant tout associé à l’encyclopédie Wikipédia qui est en effet aujourd’hui mondialement connue. L’univers du « libre » en revanche, l’existence de la Wikimedia Foundation américaine comme celle de l’association Wikimédia France, qui, outre Wikipédia, soutiennent d’autres activités de pratiques collaboratives de partage de la connaissance, sont, eux, sinon mal connus, du moins considérés comme de la « sous-culture ». Or, à travers la technologie et au-delà d’elle, il se passe beaucoup de choses dans ce monde quasi parallèle, les contributions sont multiformes, les activités nombreuses et concernent de plus en plus le domaine culturel « classique ».

Libérez les logiciels !

2Si la place d’Internet dans nos sociétés et les conséquences de son usage donnent lieu à de nombreux débats, c’est aussi le cas, mais de façon plus souterraine, pour les logiciels libres, alors qu’ils « sont les poutres maîtresses d’Internet. Sans eux, le réseau n’aurait pas connu cet essor. Et si on les supprimait, il cesserait de fonctionner [2] ».

3Très schématiquement, pour accomplir des fonctions précises (calculer, écrire un texte, ouvrir des photos...), on a recours à des logiciels. Ceux-ci, outre leurs fonctions, peuvent se définir par la licence qui régit leur utilisation, par l’éventuel accès à leur « code source » qui comprend la totalité des lignes du code qui la composent ainsi que les informations nécessaires à leur maintenance.

4Il existe ainsi des « logiciels propriétaires » et des « logiciels libres ». Les « logiciels propriétaires » doivent être achetés et cet achat ne donne pas accès au code source (dit alors « code fermé ») ; ils sont régis par une licence dite « propriétaire ». Dans le cas des « logiciels libres », en revanche, tout le monde peut copier, utiliser, étudier, modifier et distribuer des versions améliorées du logiciel qui est régi par une licence ouverte, et le code source est accessible (open source ou logiciel libre) et écrit dans un langage compréhensible par un humain ; ils sont le plus souvent gratuits [3].

5La création des premiers logiciels libres dans les années 1980 par des « chevelus barbus » partageant la même passion, ce processus au cours duquel « un gamin finlandais orchestrant à distance une cohorte de soixante-huitards de l’informatique prouve avec maestria la supériorité du “bazar” (comme on décrivait alors Internet) grouillant et désordonné », a d’emblée suscité des réactions fortes. La fin des années 1990 vit éclore des critiques variées contre des « hérétiques » et un système qui « ne pourrait marcher ». Comment des individus normaux pourraient-ils, comme ces bénévoles, créer puis mettre leur invention à la libre disposition de tous, leur permettant ensuite de recueillir le fruit du travail accompli et de le commercialiser ? Pour Microsoft, ils ne pouvaient qu’être de « dangereux communistes » ou des « anarchistes » qui, travaillant gratuitement, faussaient les lois du marché. Formulées en d’autres termes, on retrouve aujourd’hui certaines de ces critiques.

6Parmi les utilisateurs de ces logiciels, certains sont de « simples » consommateurs, ignorant leurs fondements philosophiques mais attirés par les avantages concrets qu’ils apportent : l’accès au code source simplifie les corrections, permet des améliorations et le développement de solutions spécifiques ; du fait de ce mode de développement collaboratif, ils offrent de meilleures performances et une plus grande robustesse que les logiciels propriétaires ; ils fonctionnent sur la plupart des ordinateurs, même anciens ; leur disponibilité pour un coût modique, ou nul, comme les possibilités de copies gratuites illimitées en facilitent l’accessibilité et garantissent la possibilité d’utilisation future des fichiers sans risque d’obsolescence.

7D’autres utilisateurs, au contraire, sont, à des degrés divers, des « militants » de ces valeurs, voire d’un projet de société – « nous faisons la révolution », déclare un militant de la première heure du logiciel libre. Les caractéristiques, et leurs conséquences, du logiciel libre ne sont, en effet, pas réductibles à ces avantages concrets. Elles découlent de ces valeurs particulières – le partage, l’égalité, la coopération et l’idée, le credo plutôt, que chacun peut collaborer et que la connaissance doit être « libérée » et accessible à tous – qui ont présidé à leur création et qui y sont attachées. Pour Christian Vandendorpe, « loin d’être unique, le phénomène Wikipédia se situe aussi dans la foulée de ces autres réussites collaboratives spectaculaires qui font du logiciel libre un domaine florissant et où certains voient à juste titre le “laboratoire d’une éthique de la créativité et de la communication” [4] ».

8C’est sur ces bases qu’est conçu, par Jimmy Wales et Larry Sanger, aux États-Unis, en janvier 2001, le projet de construire une encyclopédie libre dans chaque langue existant dans le monde puis, plus tard, que sont créées, pour la soutenir, la fondation américaine, Wikimedia Foundation Inc., puis les associations locales, dont l’association Wikimédia France.

Wikipédia

9Wikipédia est née du projet de construire, dans chaque langue existant dans le monde, une encyclopédie fonctionnant sur le mode collaboratif, au contenu neutre et vérifiable, et dont les données sont, à certaines conditions, librement réutilisables.

10Fait moins connu, Wikipédia peut également constituer un lieu d’échanges et de débats pour certains de ses contributeurs et éventuellement ses lecteurs.

11Ébauchée en janvier 2001 en une seule langue, l’anglais, l’encyclopédie comprend, en 2011, environ vingt millions d’articles dans plus de 270 langues et compte parmi les sites Internet les plus visités au monde. Certaines Wikipédia diffusent ou prévoient de diffuser régulièrement des versions statiques de leur contenu. La Wikipédia en allemand, par exemple, est éditée deux fois par an sur dvd.

12Dans le monde, les encyclopédies sont inégalement développées sur le fond comme sur la forme. La plus avancée est la version en anglais, avec plus de trois millions et demi d’articles. Viennent ensuite les versions en allemand et en français, avec chacune plus d’un million d’articles. Plus de trente autres langues possèdent au moins cent mille articles et plus de cent autres possèdent plus de mille articles. De nouvelles versions linguistiques sont proposées et lancées tous les mois.

13La Wikimedia Foundation a décidé de porter ses efforts sur l’international. Pour son directeur adjoint, les objectifs de développement à l’horizon de 2015 sont d’augmenter la proportion de femmes et de contributeurs venant des pays en développement [5]. De son côté, Frédéric Schutz, porte-parole du projet en Suisse, déclare : « Le projet Wikipédia sera pleinement un succès s’il ne reste pas une encyclopédie du monde occidental [6]. » Parmi ses axes de développement pour 2012, Wikimédia France prévoit, elle, de développer des actions en direction de la francophonie.

14Si l’on peut observer un tassement du nombre de contributeurs sur certaines versions linguistiques de Wikipédia, ce n’est pas le cas pour la version francophone : deux rédacteurs francophones lors de la création de Wikipédia, en 2001, plus de... 65 000 en 2011. Rédacteurs ponctuels ou contributeurs réguliers, ils sont jeunes pour la plupart et ce sont surtout des hommes [7].

Wikipédia, un apprentissage ?

15L’« entrée » dans Wikipédia se fait le plus souvent à partir d’une consultation qui conduit à effectuer une correction mineure ou, en l’absence de données sur un point, à rédiger quelques lignes. Certains, ensuite, se prennent au jeu et interviennent plus longuement, voire très régulièrement, la plupart « pour donner, partager ».

16Dans Wikipédia se côtoient toutes sortes d’individus, mus par leur désir. Pour un bon nombre, qui n’ont pas l’habitude de l’écriture ou qui sont des experts mais n’interviennent pas à ce titre, Wikipédia constitue une forme d’apprentissage : pour les premiers, participer à un article, ou en rédiger un, demande un apprentissage, de la construction et de la neutralité en particulier ; pour les seconds, une ouverture, apprendre à échanger avec des non-spécialistes, voire apprendre de ceux-ci. Cet apprentissage est souvent l’objet de négociations. Un neuropsychologue anglais, Vaughan Bell, explique qu’il a retravaillé pendant deux ans l’article « Schizophrénie » sur lequel intervenaient également cinq autres personnes non universitaires. Un commentaire de l’une, sur les rapports entre schizophrénie et violence, qu’il avait commencé par rejeter, lui a finalement fait modifier sa position [8].

Une encyclopédie, un projet d’encyclopédie, une encyclopédie d’usage ?

17Une encyclopédie, à l’origine, proposait une exposition – rédigée par des experts, des spécialistes, des universitaires ou des rédacteurs ayant fait des synthèses des travaux de ces mêmes experts, spécialistes ou universitaires – de connaissances dans tous les domaines. Ces connaissances étaient validées par l’expertise de ces rédacteurs et demeuraient identiques, que l’on consulte l’ouvrage un jour ou un autre, le contenu de ces articles restant le même jusqu’à une éventuelle modification en cas de réimpression. Bref, il s’agissait de connaissances stabilisées et validées par une communauté d’experts reconnus.

18Les contenus proposés par Wikipédia, eux, ne correspondent pas à ce modèle. Outre qu’ils ne sont pas, par définition, « stabilisés », ils peuvent être d’un autre ordre et de forme variable : domaines parfois peu développés, esquisses d’articles ou articles très pointus dans d’autres cas ; informations sur des questions très actuelles, des phénomènes de mode – cela, surtout, pouvant donner lieu à des débats entre « suppressionnistes » (pour lesquels tel article n’a pas sa place dans l’encyclopédie) et « inclusionnistes »... Certains contenus n’ont donc rien de commun avec ceux d’une encyclopédie traditionnelle. Pour Olivier Ertzscheid [9], par exemple, il s’agit dès lors d’une « vraie rupture dans la constitution du savoir, des connaissances et des informations... nous passons d’un encyclopédisme traditionnel caractérisé par une parole d’expert à un encyclopédisme d’usage en temps réel ».

« Si n’importe qui peut écrire, est-ce que c’est fiable ? »

19Quand un article est créé et qu’il paraît peu satisfaisant à des contributeurs chevronnés ou des « patrouilleurs », ceux-ci peuvent, suivant le problème constaté, poser des bandeaux comme « ébauche », « à sourcer », « ton promotionnel » ou « non neutre », bandeaux qui sont souvent suivis de débats serrés.

20De plus, chaque contributeur régulier a une liste de suivi d’articles : la grande majorité des articles fait donc l’objet d’une « surveillance » régulière et de nombreux lecteurs apportent des corrections, plus ou moins importantes. En cas de vandalisme ou de maladresse que, d’ailleurs, n’importe quel lecteur peut modifier lui-même ou signaler : « dans la moitié des cas, le délai moyen de correction est de trois minutes et généralement la plupart des problèmes sont réglés en moins d’une journée », explique Rémi Mathis, alors membre du conseil d’administration de l’association Wikimédia France [10]. L’historique d’un article retrace son évolution – les différentes versions, les contributeurs, la date de leur intervention... – et, dans la page de discussion liée à l’article, apparaissent les échanges à propos de telle ou telle modification.

21La question de la fiabilité de Wikipédia, posée d’ailleurs dès sa création et plus encore que celle de l’hétérogénéité de ses contenus, a suscité et suscite toujours des débats récurrents qui portent surtout sur le traitement de l’histoire et les biographies des personnes vivantes.

22Si des critiques demeurent, elles se sont cependant en partie apaisées. La fiabilité des articles s’est beaucoup améliorée, en partie à la suite de l’instauration d’un système de règles de fonctionnement, dont surtout l’exigence de citer des sources – des sources fiables – et d’adopter un ton neutre. Comme l’écrit Jean-François Dortier, « cette communauté semi-formelle de rédacteurs a réussi au fil du temps à créer une encyclopédie d’une richesse et d’une qualité assez exemplaires. [...] Même si elle possède toujours ses détracteurs, plusieurs enquêtes ont montré la fiabilité des articles de Wikipédia [11] ». Des études comparatives sur la Wikipédia en allemand et l’encyclopédie Brokhaus[12], ou sur la Wikipédia anglophone et l’Encyclopaedia Britannica, par exemple, l’attestent. Un prix Nobel de chimie, Sir Harold Kroto, a même pu affirmer que, dans son domaine, Wikipédia était plus fiable que les manuels [13].

23Malgré ces progrès et la vigilance de ses contributeurs, Wikipédia, par définition inégale et en évolution constante, peut toujours offrir matière à critiques et demeure, pour certains, associée avant tout à ses erreurs. Cependant, quel que soit le jugement porté aujourd’hui sur son contenu, l’encyclopédie, on le sait, est consultée par un nombre croissant d’utilisateurs et ce mouvement est irréversible. Des tentatives ont été faites dans des écoles et universités aux États-Unis ou au Royaume-Uni pour interdire l’utilisation de Wikipédia. Elles sont bien sûr restées vaines ; s’opposer à sa consultation est impossible. L’enjeu est donc aujourd’hui d’accompagner, de former à un « bon usage de Wikipédia ».

24Cet usage diffère selon les utilisateurs. En schématisant, deux catégories d’individus consultent Wikipédia : d’un côté, les lecteurs lambda, les jeunes élèves en particulier, qui la consultent avant tout pour sa facilité d’accès et en n’ayant pas en tête la prudence qui est de mise devant n’importe quelle source d’information ; de l’autre, le lecteur qui, lui, a l’habitude de chercher des informations et, le plus souvent, a recours à Wikipédia en première approche, pour débroussailler un sujet inconnu de lui, et parce que, justement, elle propose d’autres types de données accessibles rapidement, mais qui continuera ses recherches au-delà.

25De façon paradoxale, c’est précisément à cause de ses spécificités et de l’impossibilité d’interdire son usage que Wikipédia peut constituer un outil éducatif. De fait, en France, un certain nombre d’enseignants (en Seine-Saint-Denis), de documentalistes (à Mantes-la-Jolie), ainsi que des universitaires (Jean-François Lafargue à Paris-VIII ou Rémi Bachelet à Lille-I), entre autres, s’en sont emparés et l’utilisent avec leurs élèves ou étudiants.

26L’« objet » Wikipédia pose de nombreuses questions et illustre de nombreux aspects des débats d’aujourd’hui. Au minimum, à l’intention des élèves comme des adultes, étant donné la place privilégiée occupée par les moteurs de recherche, tout comme l’avalanche de données facilement accessibles et de statut plus qu’inégal, l’insistance sur l’apprentissage de la prudence, le questionnement du statut des différentes sources, ainsi que la nécessité de croiser ces dernières sont plus que jamais indispensables.

Wikimedia Commons, Wikiversity...

27Si elle est devenue mondialement célèbre, Wikipédia ne constitue pourtant qu’un des « projets », terme consacré pour désigner ces activités de pratiques collaboratives de partage de la connaissance portées par la Wikimedia Foundation et les associations locales, les chapters, « chapitres » en français.

28Organisation à but non lucratif fonctionnant grâce à des dons, la Wikimedia Foundation a été créée en 2003 par un des deux cofondateurs de Wikipédia, Jimmy Wales, « impressionné par le mouvement du “logiciel libre” fondé sur le bénévolat, l’entraide et le partage des connaissances, qui a produit les meilleurs logiciels du monde ». Elle a pour objectifs de promouvoir « le libre partage de la connaissance, la croissance et le développement de projets contenant du savoir libre fondés sur le principe du wiki, et d’en rendre accessible le contenu publiquement et gratuitement et soutenir les autres projets wikimédia de numérisation, [...] nés du succès de [Wikipédia] ». Son action est relayée dans de nombreux pays par trente-huit associations locales.

29À côté de Wikipédia, les autres projets sont nombreux et de plusieurs ordres. C’est, par exemple, la mise à disposition de contenus sous forme de photos, sons et vidéos, etc., avec Wikimedia Commons ou, entre autres, de cours universitaires avec Wikiversity.

30Ces projets concernent la création et l’amélioration de contenus éducatifs, pédagogiques et culturels, proposés dans plus de 270 langues. D’importance variable, ils sont tous réalisés de façon collaborative sur Internet par plusieurs centaines de milliers de bénévoles partout dans le monde, d’accès gratuit et ne comportent pas de publicité. Voici les principaux :

31Wikipédia, 6e site le plus visité au monde et le 1er parmi les sites non commerciaux. Plus d’un million d’articles en français (5e derrière les versions en anglais, en allemand...) sur un total de plus de 3,4 millions d’articles.

32Wiktionary, qui vise à créer des dictionnaires et thésaurus libres dans chaque langue. Ce projet a démarré en décembre 2002 et est maintenant disponible dans plus de 100 langues. La version française (2e derrière la version en anglais) propose 26,2 millions d’articles sur un total de 178 millions.

33Wikiquote, lancé en juillet 2003, vise à constituer un répertoire de citations provenant de per sonnes célèbres, d’ouvrages, de discours, de films, etc. Wikiquote contient également des proverbes, des moyens mnémotechniques et des slogans. La version française (5e derrière les versions en anglais, en allemand, en espagnol et en italien) propose 4,8 millions d’articles sur un total de 55,3 millions.

34Wikibooks, lancé en juillet 2003, s’adresse plus particulièrement à un public étudiant, en proposant des ouvrages, des manuels ou des livres tombés dans le domaine public et annotés. La version française (3e derrière les versions en anglais et en allemand) propose plus de 3,3 millions d’articles sur un total de 29,6 millions.

35Wikisource, lancé en novembre 2003, permet de stocker au format hypertexte des textes classiques, des textes de loi et d’autres textes libres de droits, et sert également de base de traduction de ces textes. À l’origine, des textes de toutes langues (sauf l’hébreu) étaient rassemblés sur un même site. Désormais, Wikisource possède plu sieurs versions dans de nombreuses langues. La version française (2e derrière la version en anglais) propose 7,2 millions d’articles sur un total de 36,6 millions.

36Wikimedia Commons, médiathèque en ligne, lancée en septembre 2004, vise à proposer un répertoire central de contenus libres (images, sons, vidéos, textes audio, etc.) pouvant être facilement utilisés par tous et contenant près de 11,4 millions d’images. C’est un projet multilingue, dont les contributeurs parlent des dizaines de langues différentes. Un agenda a été publié, en 2010, par Wikimédia France, à partir de photos de Wikimedia Commons.

37Wikinews, site d’actualités lancé en décembre 2004, offre une solution libre aux sites d’actualité commerciaux. Des contributeurs du monde entier rédigent ensemble des articles réunissant des textes originaux et des compilations de sources externes. Les articles doivent être factuels et rédigés de façon neutre. La version française (2e derrière la version en anglais) propose 2,3 millions d’articles sur un total de 13,2 millions.

38Wikispecies, inventaire du vivant, conçu spécifiquement pour les scientifiques ; en janvier 2008, il contenait plus de 125 000 entrées.

39Wikiversity, projet destiné à accueillir et à développer des contenus et des communautés pédagogiques de tout niveau. Il a été lancé le 15 août 2006 en anglais et en allemand plus un nœud (hub) de coordination multilingue. Des wikiversities sont également développées en français, en grec, en italien et en espagnol. La version française (2e derrière la version en anglais) propose 2,6 millions d’articles sur un total de 7,2 millions.

Les « partenariats culturels »

40À ces différentes réalisations s’ajoute la signature de partenariats entre les associations et des institutions culturelles visant à rendre plus accessibles des données historiques ou culturelles publiques (manuscrits, photos, archives).

41Pour ces institutions, l’avènement du numérique, en ouvrant de nouvelles possibilités de communication et d’interaction avec le public, modifie en effet l’exercice de leurs missions. Il change la manière d’acquérir, de conserver, de rendre accessibles et de « percevoir » les objets culturels. Et partout dans le monde, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Angleterre, ou encore, et en particulier, aux États-Unis, les institutions publiques culturelles commencent à prendre en compte ces évolutions.

42Ces partenariats font donc l’objet de rencontres, en priorité à l’intention d’un public travaillant dans les galeries, bibliothèques, archives et musées – public « glam » selon la terminologie anglo-saxonne (Galleries, Libraries, Archives, Museums), ou le secteur culturel en général. Les rencontres ont pour objectifs d’encourager les échanges entre les décideurs, institutionnels et politiques, et les contributeurs aux projets Wikimédia, de favoriser les liens entre associations et institutions, professionnels et bénévoles, dans ce domaine.

L’expérience du British Museum

43En Angleterre, le partenariat de Wikimédia avec le British Museum est né du constat d’un « wikimédien » australien, Liam Wyatt, en février 2010 : pour lui, de même qu’il existe des artistes en résidence dans de nombreuses galeries d’art et universités, de même un « wikipédien » pourrait être installé en résidence dans les musées.

44Séduit par l’idée, le British Museum l’a invité à passer un mois dans ses murs pour « tisser des liens entre le musée et la communauté wikipédienne », liens qui ont abouti à la réalisation de plusieurs actions, ayant toutes pour objectif de mettre en relation directe les bénévoles et les professionnels : collaboration entre wikipédiens et conservateurs pour rédiger un article, organisation d’une visite dans les réserves du musée pour prendre des photos, concours de rédaction d’articles avec prix offerts par le musée... L’un de ces projets a concerné une classe de troisième auvergnate qui, dans le cadre de ses cours d’anglais, a traduit plusieurs articles sur les collections du British Museum.

45Pour le musée, l’expérience est fructueuse car, comme le déclare Liam Wyatt : « Les articles de Wikipédia sur les contenus du British Museum sont beaucoup plus consultés que les pages du site officiel sur le même sujet. » C’est cette expérience qui a ouvert la voie aux partenariats français avec plusieurs institutions culturelles.

Wikimédia France et les institutions culturelles

46Wikimédia France – Association pour le libre partage de la connaissance – est une association à but non lucratif de droit français (loi 1901), dont l’objectif est de soutenir en France la diffusion libre de la connaissance et, notamment, les projets hébergés par la Wikimedia Foundation. Elle est reconnue par cette dernière comme une association locale. Il s’agit cependant d’une entité indépendante financièrement et juridiquement, et obéissant à des règles et à une direction distinctes.

47Créée le 23 octobre 2004, elle regroupe des utilisateurs et des participants aux projets Wikimédia. En 2011, l’association, dont le président est conservateur à la Bibliothèque nationale de France, compte plus de trois cents membres et son conseil d’administration est composé de neuf membres parmi lesquels un ingénieur agronome, un auto-entrepreneur, un thésard. Elle a franchi un cap important avec l’engagement de quatre salariés (le premier l’ayant été en 2010).

48Si les actions réalisées en France dans le domaine des partenariats culturels restent encore limitées, les institutions souhaitant collaborer sont cependant de plus en plus nombreuses. Des conventions ou accords ont ainsi été signés : en 2009, avec la Bibliothèque nationale de France et, en 2010, avec la ville de Toulouse, une convention cadre portant sur le Muséum d’histoire naturelle et les archives municipales de la ville, ou encore, en 2011, avec le château de Versailles, pour permettre une plus large diffusion des richesses historiques, architecturales et artistiques du château et de son domaine. Ce partenariat, qui a vu un « wikipédien en résidence » pendant six mois au château, a conduit, entre autres, à des échanges fructueux avec le personnel du château et à un accroissement de la quantité et de la qualité des articles de l’encyclopédie sur le château, ses collections et son histoire (un guide a déclaré, à l’occasion d’une visite et de la prise de photos du bureau du roi par un wikipédien, avoir beaucoup appris de ce dernier).

49Concrètement, l’accord avec la bnf signifie le téléchargement sur Wikisource, par la bibliothèque, de 1 400 ouvrages numérisés provenant de la bibliothèque numérique Gallica. Mal scannés, ils nécessitent, pour être facilement lisibles et exportables, un travail important de relecture, de correction et de remise en forme, page par page, travail qui est accompli par la communauté wikimédienne.

50Wikimédia France s’est plus particulièrement intéressée aux liens avec les institutions culturelles et a organisé les rencontres « Patrimoine culturel et Web collaboratif », les 3 et 4 décembre 2010 à Paris. Avec les nouvelles pratiques autour du Web, de nombreuses questions apparaissent en effet. Notamment celle de comprendre comment les musées se saisissent du Web et quels sont les besoins nouveaux qui émergent lorsqu’un partenariat est conclu avec une institution culturelle : de nouveaux publics, de nouvelles pratiques d’exposition, de nouvelles formes de participation, d’expression et d’échange entre l’institution et le public ? Ou encore, quels droits les licences libres donnent-elles aux contributeurs comme aux utilisateurs et quelle est leur compatibilité avec le droit d’auteur français ? Quelles sont les solutions mises en place par les acteurs institutionnels ? Ou encore, quelle nécessité ces pratiques impliquent-elles de réfléchir à la manière dont les acteurs scientifiques écrivent et publient ensemble ?

51Ces questions ont été au cœur de ces rencontres qui ont rassemblé plus de deux cents personnes chaque jour dont environ un tiers appartenant à des institutions culturelles.

52Plusieurs exemples étrangers ont été présentés : en Argentine, le service public Radio y Televisión Argentina a sorti quatorze dvd d’archives vidéo et radio sous licence libre ; en Allemagne, avec la « libération » par les Archives fédérales de 100 000 images historiques et par la Deutsche Fotothek en mars 2009 de plus de 250 000 images ; aux Pays-Bas, où le Tropenmuseum d’Amsterdam a autorisé, en novembre 2009, le transfert sur Wikimedia Commons de 40 000 photographies de deux anciennes colonies hollandaises, le Surinam et l’Indonésie ; ou, au Chili, la mise à disposition de documents de la Bibliothèque nationale du Congrès et le partenariat avec Enciclopedia Chilena ; ou encore, aux États-Unis, dans le cadre de l’opération « Wikipedia Loves Art » initiée par le Brooklyn Museum et regroupant des milliers de photographies prises par des wikimédiens dans des musées américains et britanniques, avec le soutien des musées concernés.

53Tous les exemples, français comme étrangers, ont confirmé que cette mise en synergie est fructueuse pour tous, à la fois pour le public des institutions culturelles et pour les projets Wikimédia.

54Cependant, les institutions doivent être en mesure à la fois de comprendre les aspects techniques de ces mutations et d’en saisir les enjeux. Par ailleurs, même pour les institutions favorables à ce mouvement de partage, des questions de fond se posent. Parmi celles-ci, la question des limites à la diffusion des biens culturels publics, en bonne part liée à la définition actuelle du droit d’auteur et du statut juridique des données culturelles, deux points qui peuvent s’opposer à une volonté commune de diffuser librement les contenus culturels et d’en démocratiser l’accès.

55Les législations française et américaine diffèrent. En France, les ressources publiques sont le plus souvent sous le régime du droit d’auteur alors qu’aux États-Unis chaque cliché pris par un employé du gouvernement fédéral dans l’exercice de ses fonctions appartient automatiquement au domaine public. Internet pourrait ainsi être dominé par les œuvres du gouvernement fédéral américain.

56Des échanges ont eu lieu sur les mutations en cours en France et plusieurs exemples ont été donnés illustrant l’état des réflexions et l’évolution des pratiques dans différentes institutions disposant de ressources de l’État. Pour Philippe Barbat, directeur adjoint des Archives de France, la numérisation et la mise à disposition des archives font partie du service public. Il rappelle cependant que la question des données personnelles peut entraver la « liberté d’accès aux documents administratifs et [...] la réutilisation des informations publiques », notamment dans le cas des registres paroissiaux et d’état civil qui constituent le gros de son travail, en réponse aux requêtes d’ordre généalogique. Le ministère de la Justice, lui, a créé en avril 2010 une licence ip, « information publique librement réutilisable ».

57Comment le numérique permet-il d’envisager que certains processus deviennent collaboratifs ? Comment ces expériences de numérisation s’accordent-elles avec les missions des institutions culturelles ? Comment se mettent-elles concrètement en place ? Quelles en sont les retombées pour le public ?... Ces nouvelles pratiques, on le voit, entraînent des conséquences en cascade très importantes et suscitent des débats qui sont loin d’être clos.

Du numérique pour tous à la participation de tous ?

58Collaboration, partage et sociabilité – d’ordre plus technologique avec les logiciels, plus « intellectuel » avec les projets Wikimédia – sont les moteurs de ces différentes réalisations, quelles que soient, pour chacun, ses représentations du savoir, de la connaissance – plus ou moins éloignées de la définition universitaire classique –, et quel que soit son projet politique – « chaque camp politique y trouve quelque chose. Les gens de gauche, les valeurs de partage, et les libéraux économiques, un modèle de concurrence [14] ».

59Les résultats et conséquences de ces pratiques collaboratives suscitent de nombreux débats sur le statut de ces « productions », sur leur fiabilité, surtout. À travers ces débats, les opinions s’affrontent en particulier sur la représentation de l’information et de la culture aujourd’hui, sur la mise en cause de l’expert, la fin de l’autorité reposant sur le statut ou encore l’élaboration des savoirs et les apports respectifs des uns et des autres  [15].

60Quelle que soit la position adoptée, un point peut rassembler. Internet et les pratiques collaboratives – c’est un lieu commun aujourd’hui – offrent à chacun, indépendamment de sa formation, d’une part un lieu d’expression, de production et d’échange, d’autre part un accès à des millions de données et, en particulier, à celles de bibliothèques et musées du monde entier. Il ouvre donc à des univers jusque-là bien souvent inconnus ou paraissant inaccessibles à ceux qui n’en sont pas familiers. Ces derniers peuvent ainsi surmonter leur sentiment d’intimidation devant certains lieux – « ce n’est pas pour moi » – et d’autocensure, parfois produit, en France, par le fonctionnement du système scolaire, en collaborant afin de faire partager leur passion, par exemple, pour les papillons ou la pierre de Rosette. « Les censeurs de Wikipédia ont baissé d’un ton [...] ont dû reconnaître que l’encyclopédie collaborative en ligne contribuait à la démocratisation des savoirs », considère Bertrand Legendre [16].

61Pour Christian Vandendorpe, « la réussite de Wikipédia et du logiciel libre en général laisse entrevoir, après un épisode ultralibéral, la consolidation du domaine public [...]. De même que, dans le monde physique, il est [...] nécessaire de ménager des lieux ouverts à tous [...], de même une culture a-t-elle besoin, pour rester vivante et créatrice, de donner largement accès au savoir et au patrimoine accumulé [17] ».

62Avec leurs spécificités et à leur échelle, les actions menées par la Wikimedia Foundation et son « chapitre » français Wikimédia France, au travers des partenariats culturels en particulier, contribuent à nourrir cette vitalité et cette création et participent à cette diversification.


Date de mise en ligne : 06/07/2012

https://doi.org/10.3917/deba.170.0138

Notes

  • [1]
    Un « wiki » est un système de gestion de contenu de sites web rendant les pages modifiables par tous. Les noms des différents projets Wikimédia sont des mots-valises composés avec le terme « wiki ». Le logiciel utilisé par les projets Wikimédia est Mediawiki. Le contenu des projets Wikimédia est libre au sens de la licence Creative Commons – Attribution – Partage à l’identique, ce qui signifie qu’il peut être modifié, copié et redistribué librement, à condition de respecter les termes de la licence. Chaque contributeur est auteur de ses propres apports, en a la responsabilité juridique et doit être crédité en cas de réutilisation.
  • [2]
    Roberto di Cosmo et Dominique Nora, Le Hold-up planétaire, la face cachée de Microsoft, Calmann-Lévy, 1998. Rappelons que les logiciels libres sont soutenus par l’Unesco depuis 1995.
  • [3]
    On réduit souvent la « gratuité » au non-paiement. « Libre » signifie libre d’usage, mais cela ne signifie pas gratuit pour tous : si ces logiciels sont effectivement, souvent, gratuits pour l’utilisateur, ils ont cependant un coût et, dans le modèle du logiciel libre, ce sont les prestations de conseil, d’installation, de formation qui sont facturées et permettent à des entreprises d’en vivre.
  • [4]
    Christian Vandendorpe, « Le phénomène Wikipédia : une utopie en marche », Le Débat, n? 148, janvier-février 2008, p. 28. L’expression est de Michael Totsching.
  • [5]
    En conclusion des rencontres « Patrimoine culturel et Web collaboratif », 3-4 décembre 2010 (voir plus loin).
  • [6]
    Le Nouvel Économiste, 23-24 mars 2011.
  • [7]
    Nicolas Jullien, « Enquête sur les utilisateurs de Wikipédia », 2010, www.marsouin.org/spip.php?article420.
  • [8]
    Chr. Vandendorpe, « Le phénomène Wikipédia... », art. cité.
  • [9]
    Olivier Ertzscheid, « Penser Wikipédia comme un projet, pas une encyclopédie », Libération, 23 janvier 2008.
  • [10]
    L’Express, 4 juillet 2011.
  • [11]
    Rédacteur en chef de Sciences humaines, n? 229, août-septembre 2011.
  • [12]
    En 2005, cette étude montrait que le taux d’erreurs était très similaire (www.nature.com/nature/journal/v438/n7070/full/438900a.html) et, en 2007, une autre étude obtenait des résultats semblables (http://www.presseportal.de/pm/6329/1096919/gruner_jahr_stern).
  • [13]
    « In my field, Wikipedia is more reliable than the textbooks », lors d’une conférence, 26 octobre 2011, Mississippi State University.
  • [14]
    Thierry Noisette, « Une génération de programmes sans copyright », Libération, 4-5 novembre 2006.
  • [15]
    Le projet, lancé par le Muséum national d’histoire naturelle de Paris dans le cadre de son projet Vigi Nature, permet la participation d’« entomologues citoyens » à un projet scientifique. Pour Gilles Boeuf, président du Muséum, cette « participation [...] peut apporter d’excellents résultats dès lors que le scientifique accepte de descendre de sa tour d’ivoire pour aller au-devant de ses participants » (Le Monde, 30 avril 2011).
  • [16]
    « La bnf et Wikipédia la main dans la main », Le Monde, 2 mai 2010.
  • [17]
    Chr. Vandendorpe, « Le phénomène Wikipédia : une utopie en marche », art. cité, p. 29.

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