Des polémiques enflammées au sujet de l’arrêt de l’alimentation artificielle chez les patients en état végétatif ont éclaté ces dernières années en Italie à propos du cas d’Eluana Englaro pour se rallumer à nouveau à l’occasion du premier anniversaire de sa mort (9 février 2010). Elles ont montré à quel point le thème du soin des patients en état végétatif est devenu central dans le débat bioéthique sur la fin de vie, bien que le nombre de personnes concernées se limite à quelques milliers. Incidemment, la reprise récente de ces polémiques a coïncidé avec la publication d’un important article scientifique par les groupes de recherche de Cambridge et de Liège, article selon lequel certains sujets en état végétatif ne sont pas tout à fait privés de conscience. Il a eu un grand retentissement, y compris auprès des grands médias, et il a été invoqué à titre d’argument par les adversaires de la décision judiciaire qui a autorisé l’arrêt de la nutrition artificielle d’Eluana Englaro.
Des thèmes et des arguments de nature différente se sont étroitement entremêlés dans le débat. Il faut les démêler et les analyser séparément. Mais cet article sera consacré surtout aux connaissances nouvelles et à leurs retombées d’ordre moral.
Un premier aspect du débat fut la forte réaffirmation, de la part de la hiérarchie du Vatican, de la doctrine classique de la sacralité de la vie que le magistère continue de mettre en avant comme unique rempart contre le relativisme et le déclin de la société occidentale…