Le 5 avril 2009, à Prague, le président Obama proclamait «l’engagement des États-Unis à rechercher la paix et la sécurité d’un monde sans armes nucléaires». Il ajoutait cependant que cela ne se produirait sans doute pas de son vivant. Sa déclaration ajoutait donc bien peu de chose à la perspective de désarmement prévue il y a plus de quarante ans par le Traité de non-prolifération (tnp), et assortie, elle aussi, de précautions de langage qui en reportaient la réalisation aux calendes grecques. Pourtant, son discours faisait naître dans le monde entier l’espoir qu’une ère nouvelle venait de s’ouvrir.
Depuis lors, plusieurs événements sont intervenus concernant la situation des arsenaux dans le monde. Le 6 avril 2010, les États-Unis ont rendu publique leur nouvelle doctrine nucléaire. Les États-Unis et la Russie ont signé le 8 avril un nouveau traité start sur la réduction de leurs arsenaux stratégiques. Une conférence internationale s’est tenue à Washington les 12 et 13 avril pour tenter de réduire le risque que des organisations criminelles puissent s’emparer d’un engin explosif. Enfin, le 27 mai, à l’issue de la conférence de suivi du tnp, un document a été adopté par consensus. Les bouleversements que semblait annoncer le discours d’Obama n’ont pourtant pas eu lieu, l’évolution des arsenaux dans le monde n’est pas très différente de celle que l’on pouvait prévoir à la fin du mandat de George W. Bush, sans que cela provoque de réactions.
Le traité signé le 8 avril 2010 par les deux présidents, américain et russe, prévoit que, sept ans après son entrée en vigueur, le nombre des ogives opérationnelles, actuellement de 2 200 environ, devra être ramené à 1 550 aux États-Uni…