Les deux années de turbulences et d’épreuves que nous avons subies, depuis l’été de 2007, n’ont pas encore permis d’ouvrir le débat de fond sur les missions et l’organisation des banques qui aurait dû s’imposer après l’officialisation de leur débâcle collective. Une étrange coalition s’est formée entre les banquiers occidentaux, premiers coupables de cette débâcle par leurs actions dévoyées, les gouvernements, deuxièmes coupables par leur négligence politique, et tant de locuteurs médiatiques, coupables eux aussi par l’incurable conformisme intellectuel qui s’est emparé d’eux depuis les débuts déjà lointains de l’expérience néo-libérale. D’innombrables discours nous sont infligés, qui comportent tous ces trois mots : « après la crise ». Or, en cette rentrée 2009, nous ne savons à peu près rien de ce qui nous attend dans le proche avenir. S’il était aisé de pronostiquer une chute profonde de l’activité dès la fin du printemps de 2008, au vu des carnets de commande et des enquêtes auprès des chefs d’entreprise, il est impossible, en cette rentrée 2009, de dire si les ressorts classiques de la reprise, que sont les ambitions de croissance des entreprises et la recherche d’un meilleur niveau de vie par les particuliers, vont se tendre à nouveau pour de bon. La crise n’est pas de nature cyclique. L’information quotidienne nous distille deux catégories d’indices. Les uns laissent présager une stabilisation de la majorité des économies occidentales, après la fin du déstockage de l’industrie et de la distribution, et grâce à la demande suscitée par des plans de relance massifs…