Comme la presse écrite, la télévision hertzienne fait face à un séisme annoncé. Le sacrosaint téléviseur est en passe de perdre sa place privilégiée au sein des foyers. Sa technique dépassée, son économie contrainte et son rôle fédérateur sont impuissants à contenir les assauts des nouvelles technologies. Ordinateurs, consoles, smartphones et autres Ipods vidéo lui disputent férocement son monopole sur la consommation d’images. De nouveaux titans qui n’existaient pas il y a dix ans attaquent son marché de prédilection : la publicité. Le comportement des consommateurs de programmes semble changer en profondeur.
Cela signifie une remise en question structurelle et fonctionnelle des groupes de télévision publics et privés, exercice souvent redouté et repoussé par leurs managements, pourtant déjà entamé courageusement à l’étranger. Car le média télévision n’est pas mort : il dispose d’atouts pour assurer sa présence forte dans le paysage médiatique du xxie siècle, sinon sa prééminence historique.
Dans cinq ans, le téléviseur trônera-t-il toujours au milieu du salon, devant un canapé rassemblant toute la famille de sept à soixantedix-sept ans ? La vocation à fédérer des grandes chaînes hertziennes historiques est questionnée par les profondes mutations apportées par l’économie numérique.
Au plan des usages, la multiplication de l’offre télévisuelle perturbe les audiences des grands réseaux. Le même gâteau est partagé par un nombre croissant d’intervenants parfois gourmands…