À chaque échéance électorale importante, les commentateurs soulignent la montée en puissance de la communication. L’élection présidentielle de 2007 n’a pas échappé à la règle. Le sentiment qu’un seuil avait été franchi dans ce domaine a été souvent exprimé. C’est ce rôle qu’on voudrait évaluer, au travers de l’analyse des réussites et des échecs de communication des candidats et de leurs équipes. L’entreprise pourrait paraître aller de soi. Elle se heurte pourtant à une série d’objections et d’obstacles qui tendraient à faire croire à son impossibilité. Il faut commencer par les examiner afin d’établir le bien-fondé de l’exercice, en pleine conscience de ses limites.
On écartera tout de suite l’objection éthique qui interdirait toute analyse de la communication politique au nom de la formule : « On ne vend pas un candidat comme une lessive. » Il se trouve que la plupart des candidats depuis maintenant plusieurs décennies s’intéressent à des techniques, des démarches et des expertises issues de l’univers marchand. Parfois pour s’en inspirer, parfois pour s’en éloigner. Cela peut être éthiquement discutable et c’est pourquoi il apparaît utile d’en discuter. Il ne suffit pas de déplorer la part prise par la communication en politique pour l’avoir comprise.
Beaucoup plus sérieuse est l’objection épistémologique, selon laquelle la tâche serait en fait impraticable. Elle se divise en deux. Il serait impossible d’abord, d’isoler, au sein des actes ou des démarches politiques, des actes ou des démarches de communication…