Le musée de l’Europe doit s’ouvrir, au printemps 2007, à Bruxelles, après dix ans de travaux préparatoires. Il sera situé dans une extension du Parlement européen en cours d’édification. Le texte qui suit est la communication que j’ai présentée, en tant que directeur scientifique du musée, sur l’idée de l’histoire de l’Europe inscrite dans le projet de son parcours permanent, lors d’un séminaire qui s’est tenu, en octobre 2003, à Bruxelles, avec la participation d’une cinquantaine d’historiens, venant de la plupart des pays européens, mais aussi de la Russie et des États-Unis.
Le choix que nous avons fait parmi les diverses manières de rendre l’Europe visible dans un musée procède d’abord de notre insertion dans le réseau international des musées qui ont pris l’Europe pour objet et qui, d’un commun accord, se sont réparti le travail pour mieux coopérer par la suite. D’autres que nous montrent l’Europe dans une perspective ethnologique – ainsi le Museum Europäischer Kulturen de Berlin – ou en mettant l’accent sur une de ses dimensions, comme le futur musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée. Un pareil choix est tout à fait logique pour un musée situé à Marseille. Il est tout aussi logique qu’un musée sis à Bruxelles, et qui plus est dans un des bâtiments du Parlement européen, soit consacré à l’histoire et, plus particulièrement, à l’histoire de l’intégration du continent européen : de l’émergence et de l’affirmation de l’Europe en tant qu’une unité d’abord religieuse et, à ce titre aussi, culturelle, puis principalement culturelle et juridique et, enfin, au cours du dernier demi-siècle, à la fois économique, juridique, culturelle et de plus en plus politique…