Couverture de CTF_064

Article de revue

Soutenir l’intégration sociale de jeunes vulnérables devant composer avec les défis de transition vers l’âge adulte

Pages 107 à 127

Notes

  • [1]
    Le Centre RBC d’expertise universitaire en santé mentale destiné aux enfants, adolescents et adolescentes, et aux jeunes adultes de l’Université de Sherbrooke vise à favoriser la collaboration interdisciplinaire et intersectorielle (écoles, chercheurs, centre de santé et services sociaux, organismes communautaires, jeunes) et à mettre en commun les expertises de la communauté de la région dans le but de répondre de la façon la plus optimale possible aux besoins des enfants, des adolescentes et adolescents et des jeunes adultes présentant, ou à risque de présenter, des problématiques de santé mentale.
  • [2]
    La recension des écrits sur laquelle cette carte a été construite est accessible sur le site Web du Centre RBC (sante-mentale-jeunesse.usherbrooke.ca).

1Cet article porte sur deux volets de l’intervention de réseau : celui de la mobilisation d’un réseau d’intervenants provenant de divers milieux de pratique afin de soutenir les jeunes plus vulnérables au plan social, familial et personnel devant composés avec la transition à l’âge adulte et la mise sur pied d’une stratégie pour soutenir le développement d’un réseau social de soutien et l’insertion socioprofessionnelle chez ces jeunes.

Démarrage du projet

2Dans le contexte de la mise sur pied de programmes de prévention et d’intervention auprès des jeunes présentant un profil de vulnérabilité dans la région de Sherbrooke au Québec, nous [1] avons d’abord fait une tournée de tous les établissements (écoles, centre de protection de la jeunesse, équipe de pédiatrie du centre hospitalier universitaire, organismes communautaires, centres de la petite enfance, etc.) offrant des services aux enfants et aux jeunes âgés de 0 à 21 ans. Dans le cadre de cette tournée, de nombreux intervenants nous ont parlé des manques et même de l’absence de certains services pour les jeunes plus vulnérables sur le plan social, familial et personnel devant composer avec la transition à l’âge adulte. Selon eux, des services adaptés à ces jeunes âgés entre 18 et 25 ans, souvent laissés à eux-mêmes, devraient être développés en tenant compte, bien sûr, de leurs points de vue et de leurs besoins reconnus.

Étape 1 : D’abord faire le point sur les connaissances concernant ces jeunes

3Afin de s’assurer de répondre le plus justement possibles aux besoins de ces jeunes, notre démarche a débuté par la réalisation d’une recension des écrits sur les principaux facteurs de risque et de protection associés à cette transition chez les jeunes vulnérables. Sur la base de cette recension des écrits, nous avons construit une carte conceptuelle illustrant l’état des connaissances scientifiques dans ce domaine.

Carte conceptuelle sur la transition vers l’âge adulte chez les jeunes vulnérables

4Une carte conceptuelle est une représentation visuelle organisée des principales catégories de facteurs de risque et de protection associés à une problématique ciblée. La carte conceptuelle offre également une illustration des relations possibles entre ces différentes catégories de facteurs de risque et de protection. Il s’agit en quelque sorte d’un modèle explicatif multidimensionnel de la problématique ciblée [2].

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Étape 2 : Une première rencontre du réseau des intervenants

5Un comité composé de l’ensemble des partenaires impliqués auprès de ces jeunes a par la suite été mis sur pied. Au total, une trentaine d’intervenants de divers horizons ont participé aux travaux de ce comité. Au cours des quatre premières rencontres, les membres ont d’abord pris connaissance de la carte conceptuelle. Cet exercice a permis d’identifier les principaux besoins sur lesquels il apparaissait essentiel d’agir pour répondre aux besoins pressants de ces jeunes. Très rapidement, la question de leur solitude, de leur rupture avec leur famille, de la perte des contacts avec les intervenants sociaux et leurs familles d’accueil une fois devenus adultes a été mise sur la table. Tous convenaient de la nécessité de renforcer en priorité le réseau social de ces jeunes comme facteur de protection pour les aider à faire face aux défis de la transition à l’âge adulte. Pour soutenir la réflexion du comité, nous avons réalisé une recension des écrits afin de mieux cerner les composantes du réseau social de soutien et les impacts de celui-ci sur l’adaptation des jeunes plus vulnérables. La prochaine section vise à donner un aperçu des principales connaissances qui ont guidé nos réflexions.

Le soutien social : une ressource cruciale durant la transition vers l’âge adulte

6De nombreuses études ont permis d’établir une association positive entre le soutien social et la réduction des risques de développer une psychopathologie (Brioux & Oubrayrie-Roussel, 2017 ; Caron & Guay, 2005 ; Dorad et al., 2013 ; Hunt & Côté, 2009), une meilleure santé physique (Brioux & Oubrayrie-Roussel, 2017 ; Caron & Guay, 2005 ; Heitzmann & Kaplan, 1988), la capacité à faire face à la maladie (Bruwer et al., 2008) ou au handicap physique, un taux de mortalité inférieur et l’adhésion à un suivi médical prolongé. D’autres études ont permis d’établir une association positive entre le soutien social perçu et la résistance aux stress environnementaux (Brioux & Oubrayrie-Roussel, 2017 ; Cohen & Wills, 1985 ; Dorard et al., 2013).

7Les travaux menés jusqu’à présent au sujet de l’effet protecteur du soutien social sur la santé physique et émotionnelle des personnes ont permis d’identifier l’effet tampon du soutien social (Dorard et al., 2013 ; Houle et al., 2005).

8Le modèle de l’effet tampon envisage le soutien social comme un facteur de protection contre les effets néfastes du stress (Dorard et al., 2013). Il intervient entre l’événement stressant ou l’appréhension de cet événement et la réaction de stress. Ainsi, quand un individu perçoit que des personnes peuvent lui fournir le soutien dont il a besoin, il parvient mieux à redéfinir la situation stressante comme pouvant être maîtrisée. Le soutien social intervient également entre l’expérience de stress et le début du développement d’une pathologie, soit en réduisant ou en éliminant la réaction de stress, soit en influençant directement les processus physiologiques associés au stress. Le soutien social permet d’atténuer l’impact d’un stress (Brioux & Oubrayrie-Roussel, 2017 ; Dorard et al., 2013 ; Hunt & Côté, 2019) en fournissant une solution au problème, en diminuant l’importance de la perception du problème ou encore en tranquillisant le système neuroendocrinien (Cohen & Wills, 1985).

9De nombreux chercheurs ont démontré que le soutien social exerce une influence sur la santé, soit parce qu’il contribue à améliorer et à maintenir la qualité de vie, soit parce qu’il atténue les conséquences indésirables du processus de stress.

10Le soutien social exerce aussi un rôle préventif en matière de santé. C’est ce que laisse entrevoir différentes études, notamment une recherche de Reis et al. (1985), qui a permis de constater que les personnes ayant des interactions sociales de piètre qualité présentent plus fréquemment des problèmes de santé (Brioux & Oubrayrie-Roussel, 2017). Frydman (1981 ; in Leavy, 1983) a observé, pour sa part, que les parents d’enfants victimes d’une maladie chronique, qui avaient un faible soutien social et un niveau de stress élevé affichaient plus de symptômes psychiatriques.

11La présence et la qualité du soutien social auraient également une influence positive sur le système immunitaire (Cohen, 1988, in Hunt & Côté, 2009). Divers écrits recensés par Kennedy et al. (1990) démontrent, en effet, que les relations intimes ont une influence positive sur l’immunité. À l’opposé, ces mêmes auteurs observent une association entre la solitude et une fonction immunitaire faible. Même si les confirmations médicales ne sont pas claires, Levenson & Gottman (1985 ; in Kennedy et al., 1990) ont démontré la présence d’un mécanisme à travers lequel les relations irritantes, comme l’échec d’un mariage, peuvent nuire au système immunitaire.

12Cutrona (1986), quant à elle, rapporte que les personnes qui bénéficient de plus d’aide sur le plan social sont moins dépressives à la suite d’un évènement stressant (Yuh et al., 2008 ; Zaghboudi et al., 2009). Or, cette relation entre réseau social de soutien et santé mentale n’est pas linéaire mais, plutôt, circulaire. En effet, l’étude de Johnson (1991) a permis de mettre en évidence le fait que la détresse psychologique est à la fois causée par le manque de soutien social et engendre un certain isolement social.

13Certaines nuances doivent toutefois être considérées. Comme le soulignent Lepore et al. (1991), l’effet protecteur du soutien social est de courte durée lorsque l’évènement stressant est majeur ou chronique. En effet, dans ces situations, les personnes peuvent avoir besoin de soutien de façon continue et parfois même croissante, ce qui peut contribuer à essouffler les personnes composant leur réseau. De plus, le fait que la personne reçoive du soutien sans pouvoir en offrir en retour peut générer chez elle des sentiments d’infériorité, de culpabilité, de dette, et contribuer à favoriser le repli sur soi. Dans ces situations, le réseau social de soutien peut devenir une source de stress supplémentaire pour la personne.

Le manque de soutien social comme facteur de risque

14Peplau (1985 ; in Sarason & Sarason, 1985) note que les personnes seules sont plus sujettes aux tentatives de suicide et au suicide que celles qui sont bien entourées sur le plan social. Il ressort aussi que moins le soutien social est disponible, plus la pathologie risque d’être sévère (Kojima et al., 2007 ; Leavy, 1983).

15Bien que de nombreuses études aient permis d’établir une relation significative entre le manque de soutien social et la présence de certains comportements pathologiques, cela n’indique pas que cette relation soit causale. D’une part, il est possible que des personnes qui présentent des difficultés psychologiques choisissent de s’isoler socialement pour ne pas gêner les personnes de leur entourage. D’autre part, certaines personnes choisissent de s’isoler socialement sans qu’elles soient ou ne deviennent pour autant déprimées. Elles peuvent simplement éprouver de l’insatisfaction sur le plan de leurs relations sociales tout en étant satisfaites des autres aspects de leur vie (Peplau, 1885 ; in Sarason & Sarason, 1985).

Soutien social et dépression

16Malgré ces réserves, nombre de chercheurs s’entendent pour dire que la solitude peut être une des causes de la dépression. Par exemple, l’étude de Brown & Bifulco (1985 ; in Sarason & Sarason, 1985) a permis d’établir un lien significatif entre les risques de développer une dépression et le vécu d’une déception ou d’une perte importante. Le fait de vivre une difficulté majeure, par exemple, l’alcoolisme du conjoint, pourrait également contribuer à la dépression. Au sujet de la perte, les auteurs précisent toutefois que ce n’est pas tant la perte elle-même qui joue un rôle critique, mais bien le désespoir de retrouver, de retenir ou de remplacer un objet de valeur, ou vraiment digne d’être lié à une telle source de valeur. En ce sens, l’expérience de l’échec et de l’inadéquation s’approcherait davantage de la dépression que la perte et la séparation. Il faudrait peut-être envisager la perte et la séparation comme des précurseurs d’interprétations de défaite et du sentiment d’inadéquation.

17En ce qui concerne les facteurs de vulnérabilité liés au manque de soutien social, Brown & Bifulco (op. cit.) soulignent que le manque d’intimité conjugale, constitue le facteur plus important. Celui-ci se refléterait dans l’incapacité de se confier et de faire confiance à la relation amoureuse.

18En dernier lieu, ces mêmes auteurs ajoutent que chez les femmes mariées, un faible soutien de la part du conjoint peut diminuer l’estime de soi. D’un autre côté, les parents séparés n’ont pas à composer avec un conjoint inadéquat et retrouvent parfois ainsi leur estime de soi dans le seul fait de se voir capables de se débrouiller par eux-mêmes. Ainsi, le risque de développer une dépression serait minimisé dans le cas de femmes ayant une haute estime d’elles-mêmes malgré un faible soutien social, et dans le cas de femmes ayant une faible estime d’elles-mêmes, mais un bon soutien social. La part respective du soutien social et de l’estime de soi dans la protection contre la dépression reste cependant à déterminer.

19Une recension des écrits menée par Paykel (1985 ; in Sarason & Sarason, 1985) révèle différents facteurs permettant de mieux comprendre les liens entre l’absence de soutien social et la dépression. Par exemple, les travaux de Brown & Harris (1978) auprès d’un groupe de femmes dépressives font ressortir quatre facteurs susceptibles d’accroitre leur vulnérabilité : ne pas travailler hors de la maison, être en présence de plusieurs jeunes enfants, l’absence d’un confident et la perte hâtive d’un être cher. Selon Slater & Depue (1981), les gens ayant tenté de se suicider sont plus fréquemment sans confident que les personnes dépressives. Au cours d’une enquête, Miller et al. (1976) ont remarqué que l’absence d’amitié était associée à davantage de symptômes, même sans évènements dérangeants. Enfin, dans la recherche de Davies et al. (1983), les patients ayant des symptômes psychiatriques démontraient moins d’amélioration lorsque le soutien social était plus faible, principalement en l’absence plutôt qu’en la présence d’évènements négatifs. Toutes ces observations conduisent Paykel (1985 ; in Sarason & Sarason, 1985) à affirmer, qu’en général, les résultats de recherche suggèrent une association positive entre l’absence de soutien social et la dépression clinique.

Réseau social des jeunes durant la transition vers l’âge adulte

20Certains auteurs se sont intéressés à caractériser plus particulièrement les profils du réseau social de soutien des jeunes durant leur transition à la vie adulte, notamment en s’intéressant aux profils de ceux provenant de contextes défavorisés.

21Dans un premier temps, lorsqu’il s’agit d’identifier les relations de confiance des jeunes au sein de notre société, on rapporte que la plupart d’entre eux comptent surtout sur leurs parents, leurs amoureux et leurs amitiés à long terme en matière de soutien (Bidart, 2008). On rapporte aussi que pour les jeunes, lorsqu’il est question d’évaluer un lien de confiance, la qualité de la personne et la force de la relation entretenue avec celle-ci semblent être plus déterminantes que les connaissances ou compétences spécifiques de cette personne (Bidart, 2008). Ces résultats soulignent ainsi la place cruciale du réseau social de soutien primaire (composé des personnes que l’on choisit par affinités, que l’on aime bien, qui nous aiment bien et sur qui l’on peut compter en cas de besoin) lorsqu’il s’agit de se sentir soutenu pendant la transition à l’âge adulte.

22Différentes études ont démontré que lorsque disponible, le soutien des membres de la famille est un facteur protecteur pour ces jeunes durant la transition à l’âge adulte. La possibilité de retourner à la maison en cas de nécessité tend notamment à diminuer les risques de grossesses précoces, d’abandons scolaires et d’activités criminelles chez ces derniers (Courtney & Dworsky, 2006), et à réduire le risque d’itinérance (Dworsky & Courtney, 2009). Or, cela s’avère problématique pour plusieurs jeunes provenant de contextes défavorisés, puisque ceux-ci présentent généralement un réseau primaire de soutien social plus pauvre que celui des autres jeunes du même âge (Courtney & Dworsky, 2006 ; Samuels, 2008). Samuels (2008) compare ce manque de soutien social à une certaine forme « d’itinérance psychologique ».

23Durant la transition à la vie adulte, il est démontré que les pairs peuvent contribuer positivement au bien-être des jeunes de diverses façons, notamment en aidant à faire face aux relations familiales tendues ainsi qu’en compensant l’absence de soutien parental (Reed et al., 2015), en contribuant à l’identité sociale par la formation de styles de vie identitaires, et en offrant du soutien face à l’adversité (Colombo, 2003). Chez les jeunes présentant un profil de vulnérabilité accru, un réseau fort d’amis peut jouer un rôle de remplacement crucial en l’absence de soutien de la part des membres de la famille (Perez, 2010).

24Bien que le soutien des pairs joue un rôle déterminant chez les jeunes provenant de contextes plus défavorisés pendant la transition à l’âge adulte, différents auteurs soulignent que ce type de soutien comporte un effet controversé, notamment parce qu’il ne tend pas à promouvoir le développement d’une nouvelle identité sociale d’adulte lors de cette transition de vie (Goyette, 2010). À cet égard, MacDonald et al. (2005) mentionne que, dans un contexte d’exclusion et de défavorisation, les réseaux basés exclusivement sur des amitiés pourraient limiter l’intégration sociale en contraignant des individus au même contexte social et en limitant leur accès à une diversité d’opportunités d’émancipation.

25Afin de contribuer à l’émancipation des jeunes présentant un profil de vulnérabilités, différents auteurs soulignent l’importance de développer des relations significatives avec des adultes autres que les membres de la famille pendant la transition à l’âge adulte, cela particulièrement chez des jeunes présentant un profil de vulnérabilités (Ahrens et al., 2008). La recherche a montré que le mentorat naturel d’adultes significatifs (p.ex. professeur, entraîneur, membre de la famille élargie) peut jouer un rôle de soutien important permettant de mieux faire face aux nouveaux défis liés à cette transition de vie (Osgood et al., 2010), notamment en favorisant la persévérance scolaire (Ahrens et al., 2008). Ce phénomène semble être particulièrement significatif pour les jeunes ne pouvant plus bénéficier des services sociaux publics une fois la majorité atteinte (Osgood et al., 2010). Colombo (2003) soutient aussi que la présence d’une relation de confiance avec un adulte à l’extérieur du réseau de proches a notamment été identifiée comme facteur facilitant le changement de style de vie chez de jeunes itinérants.

26Une étude américaine se concentrant sur la diversité et la qualité des relations sociales chez des jeunes désavantagés durant la transition à la vie adulte a identifié certains éléments supplémentaires à considérer afin de bien comprendre le réseau social de soutien des jeunes provenant de contextes plus défavorisés. Malgré le fait que plusieurs de ces jeunes adultes mentionnent avoir accès à un réseau primaire constitué d’amis et de parents proches, ceux-ci tendent à ne pas considérer ce réseau comme une source significative de soutien pendant cette période de vie (Singer et al., 2013). Ces jeunes disent pouvoir principalement s’appuyer sur leur réseau secondaire formel, composé principalement d’intervenants de services publics avec lesquels ils avaient interagi avant la majorité, pour combler leurs besoins tant instrumentaux qu’émotionnels. Ceux-ci expérimentent ainsi une perte importante quand ces services se terminent. Différentes études démontrent d’ailleurs que, malgré la fin de leur contribution officielle, plusieurs familles d’accueil et intervenants sociaux continuent à jouer un rôle de soutien important pendant la transition à l’âge adulte (Antle et al., 2009). Ces « relations de pont » semblent contribuer à la réduction du stress et à offrir une forme de soutien instrumental importante alors qu’aucun autre soutien n’est disponible.

27Un dernier point devrait être discuté. Au sein des sociétés occidentales telles que la nôtre, les milieux d’éducation et le monde du travail constituent des environnements-clés pour développer un réseau de pairs, mais aussi des lieux privilégiés de rencontres avec une diversité d’adultes pour de nombreux jeunes pendant la transition à l’âge adulte. Comme une proportion importante de jeunes présentant des profils de vulnérabilités fait face à différentes difficultés scolaires et à certains enjeux d’intégration sur le marché de l’emploi (Goyette et al., 2011), ceux-ci ne peuvent bénéficier de ces environnements pour développer leur réseau social, d’où l’intérêt de soutenir également l’insertion socioprofessionnelle chez ces jeunes.

Étape 3 : Une rencontre avec un groupes de jeunes

28Une fois un consensus obtenu entre les intervenants composant le comité de travail, sur les principales cibles à prioriser afin de soutenir la transition à l’âge adulte chez les jeunes vulnérables et leurs intervenants, nous avons réuni une quinzaine de jeunes âgés de 17 à 29 ans fréquentant nos organismes partenaires. Ce groupe de discussion avait comme objectif principal de cerner leurs besoins et leurs points de vue, face à cette importante transition de vie. Le bilan de cette rencontre a permis d’identifier deux grandes catégories de besoins distincts : 1) accroître leur réseau primaire de soutien social afin de combler leurs besoins de soutien émotionnel, 2) accroître l’accès à différentes ressources de soutien instrumental orientées spécifiquement vers la transition à l’âge adulte, notamment le soutien à l’insertion scolaire et socioprofessionnelle.

Étape 4 : Mise sur pied de trois activités pour soutenir la transition vers la vie adulte de jeunes présentant un profil de vulnérabilités

29Suite au travail de concertation des intervenants et des jeunes, trois activités ont été retenues en priorité.

La formation d’un réseau de pairs aidants

30La première activité ayant été mise sur pied afin de soutenir la transition à la vie adulte de jeunes présentant un profil de vulnérabilité sur le territoire de Sherbrooke est la création d’un réseau de pairs aidants. Tous les jeunes de la rue et ceux bénéficiant de services des ressources communautaires de la ville de Sherbrooke ont été invités à participer à une activité hebdomadaire, de 17 à 19 heures, afin de mettre sur pied des projets rejoignant leurs intérêts et besoins. Cette rencontre hebdomadaire est animée par deux intervenants de la communauté. Leur rôle se limite à soutenir les jeunes dans l’élaboration de projets qu’ils décident par eux-mêmes. Un repas est également servi sur place, permettant à certains jeunes de manger à leur faim. Ce repas est une occasion de discussions informelles et de prise de contact entre eux. Il s’agit d’un groupe ouvert, c’est-à-dire que les jeunes peuvent venir quand ils le souhaitent et de nouveaux jeunes peuvent se greffer au fil du temps.

31L’objectif principal de cette activité est de multiplier les occasions de rencontres entre les jeunes et de favoriser l’émergence d’affinités contribuant à la création de liens plus durables. La présence des intervenants contribue à ce que les jeunes puissent établir des liens avec des adultes de confiance et discuter de certains problèmes plus personnels. Chaque semaine, entre 10 et 15 jeunes se présentent à ces rencontres. Ensemble, ils discutent de projets qu’ils souhaitent réaliser. Une diversité de projets se sont concrétisés, produits par les jeunes au cours des deux dernières années. En voici quelques exemples : réalisation et production d’un documentaire sur la transition à l’âge adulte (des spécialistes du cinéma ont apporté leur soutien) ; création d’un spectacle de diversité appelé « Cabaret résilience » où chaque jeune a fait une performance artistique de son choix devant un public assez imposant ; conception d’un recueil de textes sur différents thèmes touchant à la transition à l’âge adulte, la consommation, la santé mentale, les histoires de vie, etc. Le lancement de ce recueil est prévu pour l’été 2020.

Le soutien а l’insertion socioprofessionnelle chez ces jeunes

32Dans le but de soutenir les jeunes sur le plan de leur insertion socioprofessionnelle, des démarches ont été entreprises auprès du recteur de l’Université de Sherbrooke. Il s’agissait de faire de l’établissement un lieu privilégié pour ces jeunes, leur permettant de prendre contact avec le milieu du travail et de se sensibiliser à différents métiers et professions que l’on retrouve dans la communauté en général. En collaboration avec le Carrefour Jeunesse-emploi de Sherbrooke, des sous-groupes de 6 à 8 jeunes sont formés puis invités à venir passer une journée à l’Université afin d’être en contact avec différents travailleurs du milieu. Ceux-ci leur expliquent leur métier, leur faisaient des démonstrations de certaines pratiques, répondent à leurs questions sur les défis rencontrés, etc. Ces rencontres sont des occasions aussi pour les membres du personnel de l’Université de rencontrer des jeunes vulnérables et de se sensibiliser à leur réalité. Il y a parfois des moments de grâce lors de ces rencontres, certains travailleurs considérant que ces rencontres leur profitent davantage qu’aux jeunes eux-mêmes.

33Une journée-type se déroule de la façon suivante. Après s’être rencontré au Carrefour Jeunesse-emploi, chaque sous-groupe se rend à l’Université en transport en commun. Sur place, une étudiante dans le domaine de l’orientation professionnelle les accueille et les conduit à leur lieu de travail. Sur l’heure du déjeuner, ceux-ci se réunissent pour manger à la cafétéria de l’Université. Les jeunes peuvent alors discuter de leurs expériences respectives. Après le repas, ils retournent sur leur lieu de travail pour le reste de la journée. Ceux parmi eux qui sont assez convaincus de leur choix professionnel peuvent revenir passer trois autres journées complètes avec un travailleur œuvrant dans leur champ d’intérêt. À la suite de ces rencontres, ils sont invités à discuter avec un conseiller d’orientation afin d’établir le parcours scolaire à compléter pour avoir accès à l’un des métiers convoités. Le suivi à long terme de ces jeunes est assuré par le Carrefour Jeunesse-emploi.

Les midis conférence visant а assurer la formation continue des intervenants de la communauté

34Des formations ont été offertes afin de soutenir la formation continue des intervenants du milieu communautaire, des établissements de soins et du milieu d’éducation œuvrant auprès des jeunes en situation de vulnérabilités et en transition à la vie adulte. Ces personnes sont invitées à apporter leur lunch et à profiter d’une courte « conférence-midi » sur des thèmes choisis par eux sur la base d’un sondage. Ces rencontres visent, d’une part, à offrir de la formation continue aux intervenants et, d’autre part, à favoriser la création d’un réseau d’entraide et de soutien entre les intervenants eux-mêmes. Toutes ces conférences sont filmées et les montages vidéo mis en ligne, à la disposition des intervenants n’ayant pas pu se présenter lors de l’évènement.

35Les différentes thématiques qui ont été abordées jusqu’à maintenant sont : l’évaluation du réseau social de soutien, la cyberdépendance, le premier épisode psychotique, les troubles alimentaires, la diversité liée au sexe, au genre et à l’orientation sexuelle, et la nouvelle stratégie numérique en prévention du suicide.

36D’autres projets doivent voir le jour au cours des semaines et des mois à venir. Actuellement, un projet de médiation familiale afin de soutenir les jeunes et les familles à résoudre les conflits à l’origine des ruptures familiale et les brisures de contact est en cours d’élaboration. Ces interventions de médiation pourront éventuellement être assurées par des thérapeutes familiaux volontaires. Aussi, nous travaillons à mettre sur pied une consultation médicale à l’intention unique de ces jeunes afin de favoriser leur accès aux services de santé. Cette consultation médicale devra être facilement accessible et souple au niveau des horaires. Un médecin de la région s’est montré intéressé par le projet. Cela reste à suivre.

Ce qu’en disent les jeunes

37De courtes entrevues ont été récemment menées auprès des jeunes ayant pris part aux activités du groupe hebdomadaire afin de connaître leur avis sur les bienfaits ressentis sur le plan individuel ainsi que sur leur réseau social. De plus, différents témoignages ont été recueillis chez eux dans le cadre des rencontres de groupe dans le but de compléter un compte rendu sur la vision des jeunes. Cela nous permet de faire ressortir différents points de convergence entre leurs témoignages.

38Pour pratiquement tous ces jeunes, la participation au groupe hebdomadaire est un rendez-vous essentiel et attendu. Puisque c’est un groupe ouvert, il rassemble des jeunes qui y participent toutes les semaines depuis son lancement et d’autres qui s’ajoutent et le quittent chaque semaine. Ainsi, les membres ont l’occasion de rencontrer une diversité de jeunes de leur âge venant d’horizons très variés. Malgré leurs différentes trajectoires, ils partagent des défis communs quant à la transition à l’âge adulte et un désir de socialiser avec des jeunes de leur âge confrontés à des enjeux similaires aux leurs ou qui ont les mêmes intérêts. Pour plusieurs, le groupe représente une rare occasion de socialiser dans un contexte sécuritaire et sans jugement. En plus de favoriser la socialisation, le groupe représente un endroit où ils peuvent exprimer librement leurs préoccupations, leurs besoins et leurs enjeux personnels.

39Plusieurs jeunes présents au groupe vivent beaucoup d’isolement en raison d’une insertion socioprofessionnelle difficile, d’un décrochage scolaire, d’une réalité financière précaire ou d’une problématique de santé mentale. La présence au groupe représente donc une occasion, pour plusieurs d’entre eux, de tisser des liens durables qu’ils peuvent réinvestir dans leur vie personnelle, avec des jeunes qui partagent des réalités similaires et des affinités personnelles.

40Pour les participants du groupe, le fait de partager un projet commun et de vivre des réussites en groupe favorise la création de liens et le développement d’une fierté personnelle. En effet, comme ces réalisations sont le fruit d’un travail d’équipe où chacun est mis à contribution, les liens créés dans ce processus sont durables et significatifs. Le développement de cette fierté personnelle est dû à la réussite de leurs projets communs tels que la réalisation du documentaire l’Envol et du Cabaret résilience. Ces réalisations permettent aux jeunes de se découvrir des forces personnelles et d’apprendre comment ces forces peuvent être bénéfiques pour le groupe. Pour certains participants, ces réalisations représentent une première occasion d’accomplir un projet commun en prenant collectivement en charge toutes les étapes du processus. Ces moments sont également des occasions privilégiées de présenter leurs réalisations à la communauté et d’avoir ainsi le sentiment de prendre réellement part à la société qui les entoure. Par exemple, la présentation du documentaire l’Envol représente pour certains une occasion de donner une voix aux jeunes vulnérables et marginaux et de contribuer à un changement social.

Ce qu’en disent les intervenants

41Afin de compléter notre analyse du groupe hebdomadaire et des apports de ce type d’initiative pour les jeunes vulnérables, des entrevues ont été menées auprès d’intervenants du groupe pour recueillir leur point de vue sur les points forts, les points faibles et les défis y étant reliés.

Les points forts du groupe hebdomadaire

42Selon les intervenants rencontrés, un premier point fort du groupe hebdomadaire est son ouverture sur toute la communauté des jeunes de 16 à 30 ans. Cela permet d’accueillir des jeunes de différents horizons et de niveaux socioéconomiques différents, mais qui partagent tous une préoccupation commune pour les défis relatifs à la transition à l’âge adulte.

43Les intervenants considèrent également que l’objectif principal du groupe est un point fort important à considérer. En effet, comme l’objectif est orienté vers la multiplication des occasions de rencontres entre les jeunes et l’offre d’un contexte favorable pour soutenir le développement de liens durables, l’accent n’est pas mis sur la performance et la réussite des projets, mais sur le processus mis en place par les jeunes pour atteindre leurs objectifs et sur la création de liens à travers l’élaboration d’un projet commun. Puisque les jeunes sont généralement référés par les ressources destinées aux jeunes, plusieurs ont des intérêts communs et partagent certains éléments particuliers de leurs trajectoires de vie. Cela facilite le choix des projets qui tend à les unir sur des enjeux et des préoccupations communes. Ces projets les rassemblent et favorisent le développement d’affinités et de liens qui peuvent s’actualiser à l’extérieur du cadre du groupe.

44L’élaboration de différents projets tels que la production d’un documentaire, la présentation du Cabaret résilience et l’écriture du recueil de texte, constitue aussi un point fort du groupe. Ils représentent une occasion pour les jeunes de prendre connaissance de leurs forces personnelles et individuelles, de développer des liens avec les autres par une collaboration étroite et intense sur une longue période et de favoriser l’engagement au groupe. Lors de l’élaboration du Cabaret résilience, des amitiés étroites se sont créées entre eux, notamment en raison du stress vécu à l’approche de la représentation. Des jeunes ont persévéré malgré leur stress, en raison de leur sentiment d’appartenance au groupe. Les projets leur fournissent une occasion de vivre une réussite avec les autres et de partager les mérites de leur succès. Ces aspects contribuent à forger des amitiés durables et sincères entre eux.

45Le groupe hebdomadaire a aussi comme avantage de permettre aux jeunes de briser leur isolement. Les intervenants sont témoins de plusieurs cas de jeunes pour qui le groupe est une occasion d’entrer en relation avec d’autres sans risquer d’être jugé. Plusieurs jeunes ont un emploi qui leur permet d’être en relation avec d’autres personnes, mais ont peu d’occasions de créer des liens basés sur des affinités. Le groupe favorise ce développement de liens durables entre des jeunes qui partagent des trajectoires de vie et de intérêts communs, ce qui contribue à briser l’isolement.

46Selon les intervenants rencontrés, un autre point fort du groupe hebdomadaire est de permettre aux jeunes de créer des liens de confiance et durables avec des adultes qui n’ont ni un rôle d’autorité, ni un rôle d’intervenant formel auprès d’eux. Les intervenants sont présents au groupe pour leur refléter leurs bons coups, pour leur fournir de la reconnaissance et pour renforcer leur estime de soi. Ils agissent en quelque sorte comme des modèles de rôle, en plus de constituer une source de support social important pour les jeunes.

Les points faibles du groupe hebdomadaire

47Les intervenants rencontrés s’entendent pour dire qu’il y a un manque au niveau du temps alloué aux discussions cliniques avec les jeunes. Bien que ces interventions ne fassent pas partie des objectifs ciblés par ce groupe, il aurait parfois été bénéfique pour les jeunes et pour l’établissement d’un lien de confiance entre eux et les intervenants de prendre le temps d’aborder ce qui se passe dans le groupe de façon plus formelle. Les rencontres du groupe regorgent d’occasions de refléter aux jeunes leurs bons et leurs moins bons coups, et de les guider vers l’établissement de liens avec les autres, mais ces opportunités ne sont pas mises en valeur considérant le peu de temps alloué aux discussions cliniques en individuel avec les jeunes.

Les défis vécus par les intervenants dans le cadre du groupe hebdomadaire

48L’un des défis relevés par les intervenants concerne l’arrimage entre les différents acteurs impliqués dans le groupe. En raison du nombre de ces derniers, venant de différentes organisations aux missions différentes, les intervenants du groupe font face au défi de s’arrimer avec ces acteurs et de faire des compromis afin d’offrir un espace aux jeunes qui respecte les mandats des différentes organisations impliquées.

49Les projets mis en place par les jeunes du groupe peuvent aussi représenter un défi important. Bien qu’ils rassemblent plusieurs jeunes vers un même but, ils sont susceptibles de déplaire à certains membres du groupe, ce qui a pu limiter leur participation.

Conclusion

50De toute évidence ce projet a permis de renforcer la cohésion, la concertation et la collaboration entre les intervenants de la communauté œuvrant auprès de ces jeunes. Les intervenants des différents organismes se connaissent maintenant mieux. La diversité des points de vue des acteurs contribue également à la qualité des échanges et à la diversité des idées, favorisant ainsi l’ajustement et l’enrichissement des projets. Première constatation : dans ce type de travail d’équipe, il est essentiel que chaque intervenant ait un espace pour donner son point de vue. L’animateur doit être très attentif au tour de parole. Chacun doit se sentir directement concerné, reconnu pour son expertise.

51Au fil du temps, il est apparu également important que les jeunes qui participent régulièrement aux activités soient intégrés dans le comité de travail des intervenants. Ceux-ci doivent aussi pouvoir apporter leurs contributions. L’intégration de ces jeunes doit se faire dans un avenir rapproché.

52Autre fait important : il est également nécessaire que ce projet soit porté par une personne qui en assure le leadership, anime les rencontres et s’assure du suivi des décisions. L’énergie d’entretien assumée par cette personne est fondamentale pour assurer la vitalité, la pérennité et le dynamisme du comité de travail.

53Enfin, il convient de souligner l’importance des ressources auxquelles nous avons accès. Nous pouvons compter sur des professeures et des professeurs, des chercheuses et des chercheurs de l’Université et des artistes de la région qui peuvent communiquer leurs savoirs et partager leurs compétences. Une idée a récemment jailli : celle de mettre sur pied une université populaire pour ces jeunes. Cela reste un projet ambitieux. Nous devrons préalablement procéder à une étude des besoins. C’est à suivre.

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Mots-clés éditeurs : intervention de réseau, jeunes adultes, insertion socioprofessionnelle, transition vers l’âge adulte, réseau social de soutien

Date de mise en ligne : 06/05/2020

https://doi.org/10.3917/ctf.064.0107

Notes

  • [1]
    Le Centre RBC d’expertise universitaire en santé mentale destiné aux enfants, adolescents et adolescentes, et aux jeunes adultes de l’Université de Sherbrooke vise à favoriser la collaboration interdisciplinaire et intersectorielle (écoles, chercheurs, centre de santé et services sociaux, organismes communautaires, jeunes) et à mettre en commun les expertises de la communauté de la région dans le but de répondre de la façon la plus optimale possible aux besoins des enfants, des adolescentes et adolescents et des jeunes adultes présentant, ou à risque de présenter, des problématiques de santé mentale.
  • [2]
    La recension des écrits sur laquelle cette carte a été construite est accessible sur le site Web du Centre RBC (sante-mentale-jeunesse.usherbrooke.ca).

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