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Article de revue

Gallo et breton

Complémentarité ou concurrence ?

Pages 75 à 109

Notes

Introduction

1Cet article propose, à partir de matériaux sélectionnés sur l’Internet, un comparatif des reprises des langues bretonne et gallèse en Bretagne, en développant leur visibilité et leur présence dans les espaces public et social, entre la fin de la Seconde Guerre Mondiale et aujourd’hui.

2Historiquement, il existe une prédominance du breton au détriment du gallo quant à la désignation, la défense et la promotion des langues régionales en Bretagne. Aujourd’hui, ce déséquilibre semble se corriger avec une évolution actuelle plutôt positive de la place du gallo, ce qui démontre que ce dernier, bien que moins visible dans bien des domaines, rattrape là encore son retard vis à vis du breton, et lui offre même une résistance et une vivacité que l’on n’aurait pas imaginé il y a encore quelques années. Peut-on maintenant envisager, au début du XXIe siècle, une place pour deux langues régionales à côté du français au sein d’un même territoire, dans l’esprit d’une Bretagne trilingue ?

3Dans un premier temps, le cadre et la réalité historiques de la Bretagne et des deux idiomes seront reposés, par le biais d’une évocation rapide de l’histoire générale des langues bretonne et gallèse, de leurs statuts et du nombre de leurs locuteurs.

4Un deuxième temps sera ensuite consacré aux pratiques objectivables de reprise des deux langues, actualisées en cette année 2007, dans les domaines suivants : l’usage social (affichages public et commercial), l’éducation, les autorités administratives et les services publics, les autorités judiciaires, les mass médias et les technologies de l’information, les productions et industries culturelles et le monde des affaires.

Cadre général et réalités historique et linguistique de la Bretagne

5Les populations celtes qui s’établissent en Armorique à partir du Ve siècle avant Jésus Christ y implantent leur langue, le gaulois, qui s’y maintiendra jusqu’à la fin de l’Empire Romain. Mais, à cette époque, l’Armorique apparaît déjà largement romanisée. Ce sont les migrations en provenance du Pays de Galles, du Devon et de Cornouailles qui vont « receltiser » l’Armorique. Les Bretons traversent la Manche en masse au début du Moyen-Âge (aux Ve et VIe siècles) et s’établissent définitivement dans la péninsule qui prend alors le nom de Bretagne.

6Au IXe siècle, l’État breton est à son apogée. Les Bretons conquièrent une partie de la Normandie et de l’Anjou. La capitale du royaume est installée à l’est dans une zone peu bretonnante. Les élites se romanisent. Petit à petit, le breton recule d’est en ouest et trois zones linguistiques distinctes prennent alors forme :

7À l’extrême Est, Brittania Romana, là où les établissements bretons sont nettement minoritaires, le breton sera vite étouffé.

8À l’ouest d’une ligne comprise entre Saint-Brieuc et Saint-Nazaire, Brittania Celtica, le breton s’imposera.

9Au centre, la zone mixte, là où le bilinguisme breton / français est de mise, la langue romane finira par s’imposer.

10Cette partition linguistique est attestée dans des documents remontant au XIVe siècle dans lesquels on notait déjà la différenciation entre une « Bretaigne gallou » et une « Bretaigne bretonnante » (Morin, 1987 : 253). Cette frontière linguistique a fait l’objet de nombreuses études, qui démontrent que tout le monde semblait avoir conscience de l’existence de trois systèmes linguistiques distincts : le breton, le parler roman ou gallo et le français national. Au XVIe siècle, la limite linguistique se stabilise sur une ligne Nord-Sud allant de Saint-Brieuc à Saint-Nazaire. Cette limite restera presque inchangée jusqu’à nos jours. Dans la dialectologie de la fin du XIXe siècle et du début du XXe, le gallo de Haute Bretagne, quand on le singularisait, était, le plus souvent, qualifié de patois, plus justement de patois gallo-roman ou encore de patois français ou de patois du français. Le terme gallo (et même gallot) apparaît à cette époque.

11De leur côté, les bretonnants semblaient avoir développé un sentiment de supériorité sur leurs voisins, en se moquant de leur parler roman. Les Gallos, en retour, éprouvaient un sentiment d’infériorité linguistique marqué et se sentaient frustrés par rapport aux bretonnants, qui parlaient une langue considérée comme propre à la Bretagne et avaient conscience de la différence profonde entre leur parler et le français de l’école. Même si, linguistiquement, le gallo est une langue romane qui s’est développée parallèlement au français, le sentiment général – intériorisé par nombre de ses locuteurs eux-mêmes – est qu’il s’agit bien souvent de français déformé. Ce choc entre deux aspirations a débouché sur une forme de névrose identitaire spécifique de la Haute Bretagne. À partir de là, deux lignes de résolution sont possibles : soit le mépris de soi et la fascination bretonne ou alors la recherche d’une nouvelle identité pour se singulariser (Manzano 1995).

12Jusqu’à la fin de la Première Guerre Mondiale, en 1918, on considère que la moitié de la population de la Basse Bretagne ignore le français. La situation est de nos jours bien différente. Pratiqué par plus d’un million de personnes au début du siècle, le breton voit le nombre de ses locuteurs ne cesser de régresser depuis, puisque les enquêtes les plus récentes font état de 260.000 personnes qui le parleraient au quotidien (source : recensement INSEE de 1999) et de 600.000 personnes qui seraient capables de le comprendre (source : INSEE, Octant N°56-57-1994 – TMO Le Télégramme, avril 1997). On retiendra parmi les principaux facteurs qui ont contribué à ce recul des raisons de nature sociale, économique et psychosodolinguistique d’une part et la politique linguistique de l’État d’autre part La langue bretonne, à l’instar des autres langues régionales et / ou minoritaires est souvent perçue comme un danger pour l’unité de la nation française. Les déclarations officielles hostiles à la langue se sont multipliées jusqu’à nos jours [1].

13Pendant longtemps, les bretonnants ne ressentent pas le besoin de savoir parler français. La Première Guerre Mondiale constitue un premier tournant mais c’est surtout après 1945 que le breton va être délaissé. Alors qu’il est expulsé de l’école et que se confirme une politique de coercition, sa pratique est perçue comme un frein à toute réussite sociale et professionnelle. Les bretonnants ont honte de leur langue maternelle et ne souhaitent plus la transmettre à leurs enfants. En trois générations, la transmission familiale du breton est quasiment interrompue.

14Après la Seconde Guerre Mondiale, en 1945, les gens de Haute Bretagne pensaient encore qu’ils se rendaient en Bretagne quand ils traversaient la frontière linguistique, là où vivaient les Bertons. De leur côté, les bretonnants, jusque vers 1950, désignaient leurs voisins, ceux qui ne parlent pas breton, du nom de Gallaoued, au singulier Gall (= personne parlant le français, en breton Galleg) et leur région Bro-Gall ou Bro-Hall. Enfin, lors de la décennie de renouveau régionaliste en Bretagne entre 1970 et 1980, on ne parlait seulement que de la revendication bretonne, le renouveau du gallo ne se manifestant véritablement qu’à partir des années 1980. De nos jours, l’usage du français standard s’est généralisé à l’ensemble de la Bretagne tandis que les langues bretonne et gallèse sont devenues des éléments forts de l’identité des Bretons.

Histoire générale des deux langues

15La Bretagne est une péninsule située au nord-ouest du continent européen, entourée par la mer. Elle se divise en Basse Bretagne (Breizh-bel), c’est-à-dire la partie occidentale du pays, qui est le foyer traditionnel de la langue bretonne et en Haute Bretagne (Breizh-Uhel), à savoir la partie située à l’est de la région, de langue et culture gallèses.

16Le breton (ar brezhoneg) est une langue indo-européenne, langue celtique insulaire du groupe brittonique, proche du gallois et du comique. Il est parlé en Basse Bretagne (Pays de Bretagne que sont les Pays de Léon, de Cornouaille, du Trégor, de Vannes et de Saint-Brieuc).

17Le gallo (le galo) fait partie de la famille des langues d’oïl, branche des langues romanes. C’est pour cela que différents militants tendent à la nommer britto-roman. Comme on l’a vu plus haut, le terme gallo (du breton gall : français, étranger) a été employé à l’origine par les Bretons de l’ouest pour désigner ceux de l’est qui parlaient une langue différente apparentée au français (Walter 1991). Le gallo est parlé en Haute Bretagne : la limite linguistique actuelle, définie en 1980, part à l’ouest de Plouha, dans les Côtes d’Armor, au sud de Paimpol, passe par Chatelaudren, Corlay, Locminé et se termine dans la presqu’île de Rhuys, dans le Morbihan. Elle déborde ensuite légèrement à l’est (Ouest-Mayenne, région du Mont-Saint-Michel située au Sud de la Sélune, région de Pouancé). Au Sud de la Loire (Pays-de-Retz, Vignoble nantais, Marches Bretagne-Poitou et Marais Breton) le gallo est fortement influencé par un héritage dialectal poitevin (Blanchet 1996). La Région d’Aleth (Saint-Malo et Cancale) présente, quant à elle, un gallo influencé par le normand.

Statut légal et politique officielle des deux langues

18Le breton et le gallo sont considérés comme deux langues régionales de France et ne sont pas reconnus par la République française qui stipule, dans l’article 2 de sa Constitution, que « la langue de la République est le français[2] ». En décembre 2004, le Conseil régional de Bretagne a toutefois officiellement reconnu à l’unanimité et le breton et le gallo comme « langues de la Bretagne » – le gallo étant même qualifié de « langue romane spécifique » – au côté de la langue française, dans le cadre d’un plan en faveur du bilinguisme pour aider au développement des langues régionales de Bretagne.

19Par ce vote, la région « s’engage, en recherchant la plus large association de ses partenaires, et en particulier les cinq départements bretons (les quatre départements de la Bretagne administrative et la Loire-Atlantique), afin de permettre la pérennisation de la langue et de la culture bretonnes ». La région envisage la formation de 150 enseignants bilingues français / breton par an et espère atteindre le nombre de 20.000 élèves scolarisés dans les filières bilingues en 2010. Elle redemande également à la France de ratifier la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, comme l’ont déjà fait la grande majorité de ses voisins européens.

Nombre de locuteurs des deux langues

20Le breton, d’après les chiffres de l’INSEE (questionnaire familial joint pour partie au recensement de 1999), était parlé par 263.850 locuteurs, soit 8,5 % de la population totale de Bretagne. Le département comptant le plus fort pourcentage de locuteurs est le Finistère (20 % de la population y est bretonnante) et ce département regroupe à lui seul 50 % de la population bretonnante. Aujourd’hui, en 2007, le breton est encore parlé par environ 200.000 à 230.000 personnes [3].

21Le gallo serait parlé régulièrement par 200.000 à 400.000 personnes, soit cinq à dix pour cent de la population bretonne, et entre 400.000 et 800.000 seraient susceptibles de le comprendre, principalement des personnes âgées [4].

Usages sociaux (affichages publics et commerciaux)

22Dans ce second mouvement, nous procédons à l’examen des reprises des langues bretonne et gallèse par domaine afin de voir si les deux langues de Bretagne bénéficient de la même audience en Bretagne.

Affichage publie

23La Bretagne est un exemple dans le développement d’une signalétique bilingue, comme le montrent les efforts effectués par les villes de Brest, Guingamp, Lorient, Vannes, Quimper, Spézet ou Carhaix pour ne citer que quelques unes des nombreuses municipalités à systématiser le bilinguisme au bord des routes [5]. Les centres-villes du Finistère, du Morbihan, des Côtes-d’Armor et même de l’Ille-et-Vilaine ont des panneaux bilingues présents à l’entrée et à la sortie des agglomérations de Bretagne sont bilingues, et le métro de la ville de Rennes (le Val) comporte des panneaux de signalisation bilingues aux entrées et sorties ainsi qu’aux différentes stations du métro rennais.

24Les nouveaux trains T.E.R. (Train Express Régionaux) de la région Bretagne, commercialisés en 2006 portent une signalétique bilingue français / breton sur la porte d’entrée du wagon. On peut en effet y lire un panneau en français (situé sur la gauche de la porte) intitulé RÉGION BRETAGNE et son équivalent breton (situé sur la droite de la porte) avec la mention RANNVRO BREIZH.

25En dehors des territoires de la Bretagne, on note que l’affichage en breton est tendance, avec l’action publicitaire du groupe Produit en Bretagne entre le 25 mai et le 1er juin 2007, et les 350 panneaux en 4x3, sur les murs du métro parisien et au bord du périphérique pour la deuxième année consécutive. Cette fois, le message publicitaire était écrit en breton, en grosses lettres : Plijadur penn da benn (= du plaisir du début à la fin), avec la traduction française, en petites lettres, juste en-dessous. Les réactions des parisiens étant plus que positives [6], Produit en Bretagne s’affichera encore l’an prochain sur les murs du métro parisien, dans le cadre d’un plan de promotion de trois ans.

26La fédération des associations de gallo L’Andon dou Galo et son président Michaël Genevée ont permis l’installation de panneaux et d’affiches d’information bilingues français / gallo à la station Charles-de-Gaulle, lors de l’inauguration du métro de la ville de Rennes, le Val [7].

Affichage commercial

27La langue bretonne se rencontre dans des lieux très précis, comme par exemple les restaurants Mac Donald’s de Carhaix et de Morlaix, dans le Finistère (qui affichent une signalisation et un menu bilingues) ou bien le supermarché de Vern-sur-Seiche (commune de 8.000 habitants, située près de Rennes, donc en région gallésante) qui compte parmi les premiers signataires de la Charte Ya d’ar brezhoneg[8] (= Oui au breton). À la faveur de l’ouverture du nouveau centre commercial du Val d’Orson, Jean-Jacques Troadec, à la tête de ce Super U de Vern-sur-Seiche, a pleinement honoré son engagement en donnant une place rarement égalée à la langue bretonne, lors de l’inauguration de la signalisation bilingue le lundi 20 mars 2006 : la totalité des mentions internes au nouvel établissement sont traduites dans les moindres détails. Cela est vrai également pour la signalétique extérieure, du parking à la station service. Les tickets de caisse portent des messages de bienvenue et d’au revoir bilingue. L’en-tête du papier à lettre est également bilingue. La grande nouveauté du magasin est l’appareil de prise de photos d’identité : pour la première fois en Bretagne, les messages vocaux sont en effet bilingues [9].

28Le gallo ne bénéficie pas de structures équivalentes.

Éducation

Petite enfance

29Dans le monde de la petite enfance, l’association Divskouarn (= Les oreilles), milite en faveur de la promotion et du développement du breton avant la scolarisation. Cette association, créée en novembre 2005 et basée à Lesneven, travaille notamment sur le développement des crèches déjà existantes en langue bretonne, dans le Finistère :

30Tamm ha Tamm (= Petit à Petit), située à Plougemeau.

31Dorn ka Dorn (= Main dans la Main), basée à Gouesnou.

32Le gallo ne bénéfice pas de structures équivalentes.

Ecoles maternelles et primaires

33Il existe trois filières d’enseignement bilingues :

34Div Yezh (= Deux Langues), école publique créée en 1979.

35Dihun (= Le Réveil), école privée créée en 1990.

36Diwan (= Le Germe), école associative pratiquant la méthode d’apprentissage du breton par immersion, créée en 1977.

37Lors de la rentrée de septembre 2007, les effectifs affichés par ces écoles, tous niveaux confondus et essentiellement en maternelle et primaire, sont de : 2991 dans les écoles Diwan, 4623 dans les classes bilingues des écoles publiques (Div Yezh) et 4136 dans les classes bilingues des écoles catholiques (Dihun), soit un total de près de 11.750 enfants scolarisés au sein de ces trois filières, de la maternelle au lycée. Ce chiffre ne représente, pour autant, qu’un peu plus de 1 % de tous les enfants scolarisés en Bretagne. La ville comptant le plus d’enfants scolarisés en filière bilingue est Vannes, suivie de Rennes, Quimper, Lannion, Carhaix, Lannilis, Lesneven et Nantes, avec plus de 300 élèves pour chacune.

38La première école Diwan a été ouverte en 1977 à Ploudalmézeau, dans le département du Finistère. Aujourd’hui, l’association compte 33 écoles primaires, 5 collèges (le premier ayant été ouvert en 1988) et un lycée (ouvert en 1999). En septembre 2004, Diwan a ouvert la première école bilingue breton-français hors de Bretagne, à Paris. Elle y scolarise en cette nouvelle année scolaire 27 enfants, de la petite section de maternelle au CM1. Le breton est ainsi devenu la première langue régionale de France à s’exporter en dehors de son territoire.

39Le gallo ne bénéfice pas de structures équivalentes.

Collèges et lycées

40Dans les collèges et lycées l’enseignement du breton est bien sûr poursuivi, le phénomène est assez connu. Le nombre des collégiens bretonnants, au sein des trois filières bilingues, est de 1402 tandis que celui des lycéens est de 323, avec une belle progression du lycée Diwan à Carhaix qui accueille 201 élèves (contre 103 dans le public et 19 dans le privé catholique).

41De son côté, le gallo est présent dans le système éducatif depuis une vingtaine d’années. L’option gallo au baccalauréat a été mise en place en 1982 et, depuis 2006, il est aussi proposé en option facultative de langue au baccalauréat, option qui n’est seulement effective que dans les départements de la Région Bretagne, la Loire-Atlantique ne bénéficiant pas de cette option [10].

42À la rentrée 2007, on pouvait étudier le gallo en option dans sept collèges et dans neuf lycées de l’académie de Rennes, ainsi que dans les I.U.F.M. (Instituts Universitaires de Formation des Maîtres) de Saint-Brieuc et de Vannes. Plus de 700 adolescents suivent aujourd’hui des cours de gallo dans les collèges et lycées et plus de 2.000 enfants des classes primaires des écoles publiques et privées bénéficient d’animation en gallo ou de cours d’initiation.

Universités

43L’apprentissage du breton peut ensuite se poursuivre au sein des Universités de Bretagne Occidentale à Brest et de Haute Bretagne à Rennes (où 300 étudiante sont inscrits), de la licence jusqu’au Doctorat, en passant par les concours de recrutement de l’enseignement. Signalons qu’un enseignement du breton est également proposé aux étudiants de la Sorbonne à Paris et de l’Université Paris VIII à Saint-Denis.

44Il n’existe plus d’apprentissage du gallo à l’Université de Rennes 2. Les cours de gallo en option ont été supprimés en 2002 pour des raisons d’effectif (il y avait moins de 20 inscrits au cours de cette dernière année, seuil défini pour de telles options). En revanche, le département des Lettres de l’université Rennes 2 (autour de l’ERELLIF-CREDILIF) mène de nouvelles actions qui pourraient à terme rétablir le gallo dans le cursus. L’université de Nantes offre également dans son département linguistique, un programme pédagogique d’enseignement du gallo.

Cours extrascolaires pour adolescents

45KEAV - Kamp Etrekeltiek Ar Vrezhonegerion (= Camp Interceltique des Bretonnants), école d’été en langue bretonne créée en 1948 et basée à Scaër, village de Cornouaille, accueille des stagiaires désireux de converser en breton pendant la durée du séjour.

46Dans le même esprit, l’association U.B.A.P.A.R. (Union Bretonne pour l’Animation des Pays Ruraux) développe, depuis trente ans, des activités de loisirs en breton et en gallo dans toute la Bretagne [11]. Durant l’été 2007, ce sont 535 enfants, représentant 8,82 % des enfants scolarisés dans les filières bilingues bretonnes du CP à la 3ème, qui ont été accueillis dans les 22 centres de vacances, les 2 stages de breton et le centre de loisirs. La plupart de ces centres sont situés dans le Finistère (15) et dans les Côtes-d’Armor (7). Trois seulement sont dans le Morbihan.

Cours pour adultes

47On dénombre, à la rentrée 2007, 151 associations proposant tout au long de l’année des cours de breton destiné aux adultes, des stages de courte ou de longue durée et même des formations par correspondance, grâce au concours de professeurs bénévoles ou rémunérés dans 172 communes de Bretagne, soit plus d’une commune sur 10. Environ 3.000 élèves suivent régulièrement les cours pour adultes et ce chiffre semble se maintenir maintenant d’une année sur l’autre. On constate même une augmentation des lieux d’enseignement de plus de 54 % depuis 1998 et les centres de formation où sont dispensés les stages ont doublé. Quant au nombre de débutants, depuis deux ans, le chiffre est également reparti à la hausse pour les cours du soir (+6 %) ainsi que pour les stages (+ 12 %). La Loire-Atlantique affiche une belle santé puisque les chiffres du département se rapprochent des chiffres des Côtes d’Armor pour le nombre d’apprenants inscrits. En revanche, les Côtes d’Armor semblent en perte de vitesse par rapport au Morbihan dont l’offre d’enseignement est mieux structurée. Une trentaine d’associations dispensent des cours hors de Bretagne (Paris et région parisienne essentiellement) et dix-huit structures proposent des stages de longue ou courte durée. Parmi ces associations, les plus connues sont Pol Brezhoneg Skol An Emsav (= Le Pôle du breton via l’École du Renouveau) basée à Rennes et Kentelioù An Noz (= Leçons du Soir), basée en Loire-Atlantique, toutes deux réunies au sein de la structure DAO : Deskiñ Brezhoneg d’an Oadourien (= Apprendre le Breton aux Adultes), créée en 2001, et regroupant les organismes d’enseignement du breton aux adultes en Bretagne.

48En collaboration avec le Cercle Celtique de Rennes et l’association Kelenn (= Apprendre) à Redon, l’association culturelle Bertaeyn Galeizz[12] (= Bretagne Gallèse) organise, deux nouveaux cours de gallo d’une année sous forme de rendez-vous mensuels, ouverts à tous, à Rennes et à Redon. Ces nouveaux cours utiliseront des méthodes inspirées de la méthode TPR (Total Physical Response), utilisée aux États-Unis pour faire apprendre l’anglais aux immigrés de manière rapide et avec le moins d’effort possible. D’autres méthodes inspirées des méthodes de breton actuelles ou de jeux anglais agrémenteront également les cours.

49L’association A-Demorr[13] propose, elle, des cours de gallo par correspondance ainsi que des randonnées-poésies autour de la langue gallèse, à Saint-Vincent sur-Oust.

Autorités administratives et services publics

50L’usage du breton par l’administration peut être un phénomène purement local. On notera ainsi la présence d’une signalétique interne à la Poste de Carhaix, Pont l’Abbé et Huelgoat (trois communes du Finistère). Quant aux banques, le Crédit Mutuel de Bretagne et le Crédit Agricole proposent à leurs clients des chéquiers écrits en breton, que l’on peut remplir dans cette même langue.

51Durant l’été 2007, deux musées de Bretagne ont proposé la visite de leur exposition, avec un audio guide en breton : le Port Musée de Douarnenez qui fait découvrir gratuitement l’exposition permanente tout en breton et le Château des Ducs de Bretagne à Nantes.

52Depuis le mois de novembre 2007, répondant à la demande de nombreux couples, la ville de Carhaix vient de décider de se doter d’un livret de famille bilingue breton / français, traduit par le Service de Traduction de l’Office de la Langue Bretonne [14]. Il n’y a pas d’obstacle à l’utilisation du bilinguisme dans les documents administratif du moment que le français est bien présent.

53Pour réduites qu’elles soient des promotions de ce type existent pour le breton, mais il n’y a pratiquement rien d’équivalent pour le gallo.

Autorités judiciaires

54Le breton et le gallo n’ont ni statut ni place dans le système judiciaire français, phénomène très général pour les langues régionales.

Mass médias

55On placera dans ce groupe d’observation les télévisions, radios, journaux, revues, périodiques ou magazines, maisons d’édition littéraires et musicales, les technologies de l’information (sites Internet, bureautique, nom de domaine T.L.D. Top Level Domain).

Télévisions

56France 3 Ouest, chaîne publique d’information régionale, produit ou co-produit avec des sociétés régionales plusieurs émissions en langue bretonne, avec un sous-titrage en français pour la majorité d’entre elles, pour un total de 85 heures de programmes par an et me audience hebdomadaire de plus de 30.000 téléspectateurs. Voici le détail des émissions proposées et seulement diffusées dans les quatre départements de la Bretagne administrative, la Loire-Atlantique ne bénéficiant pas de ces programmes en breton :

57An Tool Lagad (= Le Coup d’œil), est le flash d’information locale, du lundi au samedi à 12h15, d’une durée de cinq minutes, sans sous-titrages en français.

58Mouchig-Dall (= Colin-Maillard), est le magazine jeunesse destiné aux enfants des filières bilingues bretonnes présenté par Goulwena an Henaff et Riwal Kermarrec, d’une durée de vingt-cinq minutes et diffusé tous les mercredis matin à 9h45. Diffusé uniquement en breton, au moment de sa création, il est depuis décembre 2006 en partie sous-titré en français.

59Digor Din (= Ouvre-moi), est un magazine culturel d’un quart d’heure, présenté par Corinne Ar Mero et Bernez Quillien et diffusé tous les samedis matin à 10h30.

60Te ha Me (= De toi à moi), est un entretien d’un quart d’heure entre Goulwena an Henaff et un(e) jeune bretonnant(e) tous les samedis matin à 10h45.

61Red An Amzer (= le Cours du Temps), est un magazine d’actualité d’une durée d’une demie-heure tous les dimanches matin à 11h30.

62TV Breizh, chaîne privée créée en 2000, diffusée par le satellite et une partie du réseau câblé, a consacré, à ses débuts, des émissions à la Bretagne et aux pays celtiques. Cette diffusion ne lui permettant d’être accessible qu’à une faible partie des foyers bretons, elle s’est recentrée sur un programmation plus généraliste. Entre 2000 et 2007, cette chaîne a proposé à ses téléspectateurs bretonnants 340 heures de dessins-animés, 80 heures de fictions et séries télévisées et 3 films de cinéma doublés en breton, dont voici le détail :

63Deux fictions télévisées :

64Marion Ar Faoued (= Marion Le Faouët), de Michel Favart.

65Afer Sezneg (= L’Affaire Seznec), de Yves Boisset.

66Deux séries américaines :

67Perry Mason (26 numéros).

68Colombo (17 numéros).

69Trois films de cinéma : Lañselod (= Lancelot), de Jerry Sucker.

70Shakespeare in love, de John Madden.

71Vimp ket prenet (= Les Incorruptibles), de Brian de Palma.

72TV Roazhon 35, chaîne de télévision locale née à Rennes en 1987 (sous le nom de TV Rennes), est diffusée sur les réseaux analogique et numérique terrestres (canal 20 de la Télévision Numérique Terrestre ou T.N.T.). Elle propose, depuis le 23 octobre 2007, quatre émissions en breton, d’une durée de 26 minutes, résolument tournées vers la jeunesse et diffusées sur une zone plus vaste que le seul département d’Ille-et-Vilaine puisqu’on peut capter celles-ci à l’est des Côtes d’Armor et au sud du département de la Manche. Ce qui signifie qu’elles pourraient être en théorie regardées par plus d’un million de spectateurs. Ces quatre émissions seront proposées une première fois puis rediffusées plusieurs fois en semaine à des horaires différents. On peut également regarder ces émissions sur le site Internet de la chaîne [15] et podcaster [16] certaines d’entre elles. Voici le détail des émissions en breton :

73Leurenn BZH (= La scène bretonne), est la première fiction ou sitcom en breton (avec des sous-titres en français) drôle et impertinente, interprétée par la compagnie Pik Achu, produite par la société Pois Chiche Films et TV Rennes 35, également soutenue par le Conseil Général d’Ille-et-Vilaine.

74Strak ! est une série documentaire, présentée par Marion Gwenn et Lena Le Du que TV Rennes 35 coproduit avec Kalanna Production et soutenue par la Région Bretagne.

75Urban Breizh est un magazine musical et artistique, qui s’intéresse aux musiques actuelles et la création, animé par Glenn Jegou. Cette émission, qui avait reçu le Prix régional de l’avenir du breton en 2005, mais n’avait pu être poursuivie, entame ainsi une deuxième vie.

76Webnoz est une émission proposée sur Internet par Lionel Buannic, réalisée en direct, une fois par mois, d’un lieu différent en Bretagne. Production soutenue par le Conseil Général de Bretagne, elle est diffusée sur le site Internet de Brezhoweb à cette adresse [17] et a déjà bénéficié d’une audience de 15.000 visites pour les premières émissions réalisées il y a un an.

77Par ailleurs, trois télévisions en breton ont été récemment créées et sont disponibles sur l’Internet, les nouvelles technologies de l’information bénéficiant de moins de contraintes techniques et financières pour leur diffusion :

78Skinwelweb[18]

79Gwagenn Tv[19]

80Webnoz Tv[20]

81Jusqu’à présent le gallo était absent du marché télévisuel. La situation évolue depuis peu. Armor TV, chaîne locale des Côtes-d’Armor diffusée gratuitement sur l’Internet depuis le 24 novembre 2007, propose pour la première fois une émission en gallo, non sous-titrée en français, le mercredi 19 décembre à 20h30. L’émission, présentée par Matao Rollo, déjà animateur sur la radio Plum’ FM, se divise en débats sur la langue gallèse, reportages autour de cours de gallo au lycée de Loudéac et découverte de spectacles vivants de conteurs et autres chanteurs gallésants. Rediffusée le dimanche 23 décembre toujours à 20h30, l’émission sera ensuite accessible en permanence sur le site Internet de la chaîne [21], qui annonce une audience hebdomadaire de 15.600 télénautes. [22]

Radios

82La réalisation des programmes radio en breton se développe depuis quelques années, avec le soutien de Région Bretagne. En voici le détail :

83Radio Bleu France Armorique, basée à Rennes, diffuse une heure en breton le dimanche après-midi, avec l’émission musicale Sul gouel ha bemdez (= La Fête du dimanche et de tous les jours) et propose le journal en breton du lundi au vendredi de 6h40 à 6h45 et de 14h30 à 14h35, soit dix minutes par jour en semaine, avec Breizh Aktu (= l’Actualité de la Bretagne).

84Radio Bleu Breizh-Izel (= Radio Bleu Basse Bretagne), diffuse quatorze heures en breton par semaine.

85Radio Kreiz Breizh (= Radio du Centre-Bretagne), basée à Saint-Nicomède, diffuse 21 heures en breton par semaine.

86Radio Bro-Gwened (= Radio du Pays de Vannes), radio associative créée en 1983, diffuse 4 heures en breton vannetais par jour, dont un flash d’information locale diffusé en breton à 19h00.

87Radio Kerne (= Radio de Cornouaille), basée à Ploneis, diffuse 60 heures d’émissions diverses exclusivement en breton chaque semaine.

88Arvorig FM / E brezhoneg penn-da-benn (= Le Petit Arvor), qui émet depuis Commana dans les Monts-d’Arrée sur le Pays de Brest et Landerneau, est une radio musicale diffusant 60 heures de programme par semaine, exclusivement en breton.

89Alternantes FM, radio alternative nantaise, propose des émissions musicales en breton, dont Bev, Bev ! (= Vivant, Vivant !), diffusée tous les premiers dimanches, de 12h10 à 13h30 et quatrièmes mercredis de chaque mois, de 20h40 à 22h00.

90Plum’ FM, radio associative de Plumelec, diffuse deux émissions en breton, l’une de Radio Bro-Gwened, Ne vimp ket pilet aveit komz (= Nous ne serons pas écrasés pour avoir parlé) qui propose des reportages et des portraits d’artistes, le mardi à 17h30 à 18h30 et une autre émission musicale Pop Skeud (= l’Ombre du Pop), le samedi à 16h30.

91An Tour Tan (= Le Phare), est un portail internet permettant d’écouter plus de 200 heures d’émissions de radios en breton.

92Radio Stalig / Ar radioioù e brezhoneg (= Le petit magasin des radios en breton), est un site fondé en septembre 2004 permettant d’écouter les radios bretonnes en direct dans le monde entier.

93La réalisation des programmes radio en gallo se développe aussi, mais dans une moindre mesure :

94Radio Bleu France Armorique diffuse tout au long de l’année les chroniques humoristiques des conteurs Roger Le Disou et Fred Le Contou le dimanche matin, de 10h25 à 10h30 ainsi que tous les jours de l’été.

95Plum’ FM, radio associative de Plumelec, diffuse depuis peu trois émissions en gallo pour un total de douze heures hebdomadaires : Le Galo Nouviao (= Les nouveautés autour du gallo) et D’Yaer a Inhae (= d’Hier à Aujourd’hui) diffusées en alternance le lundi à 15h00, le mardi à 20h30 et le samedi à 6h50. Le Taran, agenda culturel de la Haute Bretagne est, quant à lui, diffusé le mercredi à 10h00.

Journaux

96Le Télégramme de Brest et de l’Ouest, journal quotidien d’information générale et régionale diffusé à 200.000 exemplaires, publie chaque jeudi, depuis mars 2002, une page en breton écrite par Lionel Buannic et intitulée Spered ar Vro (= l’Esprit du pays). Plus de 200 portraits de bretonnants ont été ainsi écrits en cinq ans ; les deux dernières années étant disponibles à cette adresse Internet [23].

97Ouest-France, journal quotidien d’information générale et régionale diffusé à 782.800 exemplaires dans les régions Bretagne, Pays de Loire et Basse-Normandie, publie de courts articles en breton principalement dans les éditions de Basse Bretagne.

98L’Agence Bretagne Presse, l’équivalent pour la Bretagne de l’Agence France Presse, publie des dépêches sur l’actualité de la Bretagne et des Pays Celtiques. Le site Internet est quadrilingue (français / breton / gallo / anglais) et propose la majorité des articles écrits en français en version bretonne et seulement une traduction en gallo de quelques dépêches françaises. Le site Internet [24] a un trafic de 160.000 visites par mois et a déjà publié plus de 6.000 articles.

99Bremañ (= Maintenant), journal mensuel d’information générale crée en 1980, est diffusé à un millier d’exemplaires et est lu par 2500 à 3000 personnes tous les mois.

100Bremaik (= Tout à l’heure) est un magazine hebdomadaire d’information en breton sur internet. Petit frère du magazine mensuel d’information générale Bremañ, il propose tous les lundis des brèves sur le sport, le cinéma, les expositions d’art, la mode, la cuisine.

101Armor Magazine, journal mensuel basé à Lamballe, propose des articles et des interviews en breton.

102Le Cri de l’Ormeau, journal mensuel culturel des Côtes-d’Armor tiré à 20.000 exemplaires, propose des articles en breton dans ses pages culturelles Chuchumuchù (= Chuchoteries).

103L’Hebdomadaire d’Armor, hebdo basé à Merdrignac, dans les Côtes-d’Armor, diffusé sur une zone allant du nord au sud, de Lamballe à Ploermel et d’ouest en est, de Loudéac à Montauban de Bretagne et paraissant le vendredi (6.600 exemplaires), propose une chronique en gallo écrite par André Le Coq, enseignant de gallo, qui s’intitule Caoserie a Matao.

Revues

104Hopala! (= Attention !), est une revue littéraire trimestrielle créée en mars 1999 qui publie des articles sur la Bretagne et de la poésie en breton et en gallo, comme les différents poèmes issus des concours 2003 et 2005 de haïku – poème bref et codifié d’origine japonaise – en breton [25] et en gallo [26].

105Breizh Mag (= Bretagne Magazine), est une revue d’actualité culturelle trimestrielle qui publie un entretien en breton par numéro. Elle est diffusée à 15.000 exemplaires, dans toute la France, en Belgique et au Québec.

106An Dasson (= L’Avenir), est une revue bilingue français / breton paraissant trois fois par an. Editée par l’association alréenne Sten Kidna-Komzomp Asampl, elle a pour but de faire connaître la culture et la langue bretonne en Pays d’Auray. En juillet 2006, elle célébra ses vingt ans d’existence, avec son numéro 61.

107Al Liamm (= Le Lien), est une revue littéraire et culturelle bimestrielle en langue bretonne créée en 1948, au plus fort tirage et au contenu riche et varié. Au mois d’octobre 2007, le numéro 364 propose 128 pages de poésies et de nouvelles en breton.

108Le Liaun (= Le Lien), est la revue bimestrielle de l’association culturelle Bertaèyn Galeizz qui publie des articles en gallo.

Périodiques ou magazines

109Bretagne ensemble (= Breizh a-gevret), est la revue du Conseil Régional de Bretagne, avec une périodicité de trois numéros par an ; elle accorde une place à la langue bretonne, avec le titre, l’éditorial du Président de la Région Bretagne et l’une des interviews du journal qui sont traduits en breton.

110Le guide de présentation du Grand Théâtre de Lorient 2007-2008 bénéficie d’une traduction en breton vannetais de son éditorial. Le guide de présentation du Festival de musique Kann Al Loar à Landerneau édition 2007 procède de même.

111Les affiches et catalogues des Festivals de cinéma de Douarnenez et du salon du livre de Carhaix sont bilingues, avec une topographie qui donne une bonne place à la langue bretonne.

112Les catalogues des maisons d’édition culturelles bretonnes Coop Breizh et Skol Vreizh donnent également une place notable à la langue bretonne (et notamment le bon de commande entièrement bilingue).

113Depuis la rentrée 2006-2007, l’agenda universitaire de l’Université Rennes 2 Haute Bretagne mis à la disposition gratuite des étudiants propose les jours de la semaine et les mois de l’année en breton, en deuxième position à côté des autres langues internationales que sont le français, l’anglais, l’allemand et l’espagnol. Il faut aussi remarquer que le breton est présent, et ce toujours en deuxième place après le français, dans la page intitulée « Mémo personnel » qui regroupe les informations personnelles concernant l’étudiant(e) telles que le nom, les adresses personnelle et professionnelle, les numéros d’assurance, de passeport et de comptes bancaires, le groupe sanguin ainsi que la personne à prévenir en cas d’urgence.

114L’agenda 2008 en langue bretonne, publié par les Éditions Skol An Emsav, est sorti à la fin du mois d’octobre 2007. Chaque semaine, présentée sur deux pages, est introduite par un dicton ou une expression populaire en langue bretonne.

115Un pin’s nommé Spilhennig (= petite broche), créé au début d’année 2007 par l’Office de la Langue Bretonne, se veut l’emblème des bretonnants qui, en la portant, peuvent ainsi s’identifier et se mettre à parler breton entre eux.

116La communauté gallésante, dans ce domaine, n’a pas encore trouvé de solutions équivalentes.

Maisons d’Édition littéraires et musicales

Littérature

117Skol Vreizh (= L’École bretonne), est une maison d’édition bretonne basée à Morlaix depuis plus de trente ans. Son catalogue dispose de plus d’une centaine d’ouvrages et elle publie une quinzaine de titres par an sur la langue bretonne.

118Emgleo Breiz (= Le Rassemblement de la Bretagne), est une maison d’édition bretonne basée à Brest. Son catalogue, regroupant les Éditions Brud Nevez, Ar Skol Vrezoneg et Emgleo Breiz, propose plus de 450 ouvrages en breton ou ayant trait à la langue bretonne. En publiant 15 à 20 nouveaux titres par an, le groupe Emgleo Breiz assure aujourd’hui plus du tiers de l’édition en langue bretonne, dont une cinquantaine de titres durant les trois dernières années.

119Mouladurioù Hor Yezh (= Les impressions de notre Langue), est une maison d’édition basée à Quimper depuis 1980. Son catalogue propose une centaine de titres sur la littérature contemporaine en breton,

120Preder est une maison d’édition bretonne associative fondée en 1958 et basée à Plomelin qui publie des dictionnaires bretons spécialisés dans les domaines scientifiques, comme les mathématiques, les sciences physiques et même la philosophie.

121Keit Vimp Bev (= Tant que nous serons vivants), est une maison d’édition basée à Laz (Finistère). Son catalogue édite des livres pour enfants, des bandes dessinées, des romans, des jeux, des disques, des vidéos et des journaux. Les magazines Rouzig (= Petit Roux) qui s’adresse aux enfants âgés de trois à sept ans et Louarnig (= Petit Renard), 24 pages en couleurs pour les enfants entre sept et dix ans sont bien connus du public. L’hebdomadaire d’actualités Ya! (= Oui!), lancé par Keit Vimp Bev en 2005, a du succès puisqu’il compte plus de 1.100 abonnés deux ans plus tard.

122Bannoù Heol (= Rayons de Soleil), est une association créée en janvier 1999, basée à Quimper, et qui publie des livres et bandes-dessinées en breton destinés aux enfants et adolescents. Son catalogue propose aujourd’hui trente-quatre titres, la plupart étant des traductions de bandes-dessinées à grand succès parues initialement en français.

123TES (Ti-Embann ar Skolioù brezhonek) (= Maison d’Édition des Écoles bretonnes), est un centre régional multimédia de production pédagogique en langue bretonne basé à Saint-Brieuc. Il produit et diffuse gratuitement des outils pédagogiques en breton sur différents supports (manuels scolaires, ouvrages littéraires, cassettes audios et vidéos, cédéroms) à destination des écoles, collèges et lycées bilingues de Bretagne.

124Bertaèyn Galeizz (= Bretagne Gallèse), est une association culturelle créée en 1976 sous l’appellation Les Amis du Parler Gallo et basée à Rennes. Son but est de sensibiliser le public au gallo partout en Haute Bretagne, notamment par l’intermédiaire de multiples événements culturels comme le Festival Mill Góll (= bavard) dans le pays rennais en septembre ou la manifestation Le Gallo en scène dans le Penthièvre. En parallèle de son activité d’animation, Bertaèyn Galeizz ambitionne de rendre accessible son fonds documentaire unique en Bretagne sur le gallo et la culture gallèse (une bibliothèque de plus de 1.000 livres et des bases de données informatiques sur le gallo).

125Maézoe, Tenemant d’Estudd Brito-Romaèyn[27] (= Centre d’Études Britto-Romanes), basé à Rennes. Cette association qui signifie « maintenant » en français – travaille depuis sa création en 1978 à l’étude et à la promotion du gallo et de la culture de la Haute Bretagne. L’association développe plusieurs bases de données sur les linguistiques britto-romanes et gère un centre de documentation et un site internet.

126Le Centre de ressources du patrimoine culturel Marc Le Bris, basé à Saint-Caradec, dans les Côtes-d’Armor, a pour mission de créer une solidarité entre les individus et les associations qui œuvrent pour la valorisation du patrimoine culturel du centre-Bretagne gallo. Ses principales activités consistent en la collecte de mémoire, la formation à la pratique du collectage, l’animation pour diffuser cette collecte (fête du gallo, veillées, expositions). Le centre est un pôle associé à Dastum.

127Chubri[28] (= roseau, mot utilisé dans le secteur de Retiers et Janzé, au sud-est de l’Ille-et-Vilaine), association spécialisée dans la linguistique du gallo, basée à Retiers, a pour projet de devenir une structure au service de la collecte, de l’étude et de la transmission des connaissances sur le gallo.

128Rue des Scribes Éditions, créée à Rennes en 1984, est une maison d’édition qui publie des ouvrages autour du gallo, dans les domaines littéraire, historique, du patrimoine et même de la bande-dessinée. En novembre 2007, le dictionnaire de Gallo-Français et Français-Gallo (= Motier Galo-Françaez / Françaez-Galo), intitulé Le Petit Matao et constitué de près de 30.000 mots est proposé par Régis Auffray dans le catalogue.

129Lez Emóleriy au Sórgarr (= Les Éditions de la Salamandre), fondées en juin 2003 et basées à Trémorel, dans les Côtes-d’Armor, ont pour but de mettre à disposition de tous des documents et ouvrages divers en langue gallèse, avec toujours à l’esprit une dimension pédagogique. Leur catalogue propose un roman policier en gallo et français, des collectages, deux revues, un abécédaire en gallo, un tableau explicatif sur les fruits et un autre sur les légumes ainsi que des fiches de vocabulaire en gallo.

130Les Éditions Label LN, créées en 2004 et basées à Ploudalmézeau (trente kilomètres au nord de Brest), publient en moyenne cinq titres par an, définisant une ligne éditoriale s’orientant vers les langues de Bretagne et notamment le gallo, avec la parution, en octobre 2005, d’une grammaire du gallo par Patrik Deriano et, en avril 2006, du parler du pays de Vitré par Jean Choleau.

Musique

131Coop Breizh, maison d’édition bretonne créée en 1957 à La Baule par la fondation Kendalc’h. Elle édite, produit, diffuse et distribue des livres, disques et d’autres produits en lien avec la culture bretonne, celtique et maritime.

132Keltia Musique, basé à Quimper depuis 1978, est un label du disque et de la musique celtique.

133Dastum (= recueillir, en breton), association à but non lucratif créée en 1972 et basée à Rennes, mène en liaison avec ses six antennes des Pays de Bretagne, une mission de collecte, de sauvegarde et de diffusion du patrimoine oral de l’ensemble de la Bretagne historique (chansons, musiques, contes, légendes, histoires, proverbes, dictons, récits, témoignages) en breton et en gallo. Depuis trente ans, cette association efficace a constitué des archives sonores qui sont aujourd’hui numérisées. Elle assure la diffusion de ce patrimoine à travers un site internet [29] et la publication régulière de disques.

134Le Chant Gallo est l’équivalent gallésant de la Maison d’Édition bretonne Coop Breizh.

Sites Internet et nombre de connexions

13517394 articles en langue bretonne sont disponibles sur l’encyclopédie libre Wikipédia au mois de décembre 2007. Le breton est la cinquante-cinquième langue en nombre d’articles présente sur Wikipédia et la première langue celtique.

136De nombreux sites de mairies de Bretagne proposent maintenant un portail bilingue. C’est notamment le cas des mairies de Brest [30], Carhaix [31], Landerneau [32], Plescop [33] et plus récemment de Vannes qui devient pour l’occasion le plus grand site institutionnel en breton, avec 150 pages consultables, soit la traduction de 50.000 mots en breton [34]. D’autres mairies ont équipé l’intérieur de leurs locaux d’une signalisation bilingue, c’est notamment le cas de la commune de Saint-Avé [35], dans le département du Morbihan.

137Le site de l’Office de la langue bretonne [36] est devenu, en l’espace d’un an, un lieu d’importance sur l’Internet en septembre 2007 : ce sont en effet plus de 100.000 visiteurs qui sont venus consulter les informations et analyses autour de l’actualité de la langue bretonne.

138À l’occasion des festivals de l’été 2007 en Bretagne, l’Office de la langue bretonne propose une signalisation bilingue et des annonces faites en breton tout au long de la durée des festivals de Carhaix, Lorient et Paimpol. Par ailleurs, le site Internet du Festival du Chant de Marin de Paimpol, édition 2007 est entièrement disponible en version bretonne [37].

139Dans ce domaine, le gallo, hormis les sites déjà cités, est peu présent.

Bureautique

140L’association vannetaise KA.D. – Korvigelloù An Drouizig[38], créée en 2003, a pour but de promouvoir la langue bretonne dans le domaine des nouvelles technologies. Cette association de type loi 1901 est à but non lucratif. Ses trois principaux thèmes de travail sont la maintenance, le développement et le portage du correcteur orthographique de langue bretonne intitulé An Drouizig Difazier qui en est aujourd’hui à sa version 2.5. et qui reconnaît actuellement 1.800.000 formes du breton unifié et détecte les erreurs de mutation, marques typiques de la grammaire bretonne. Depuis le 15 septembre 2007, ce correcteur d’orthographe totalise plus de 1.000 téléchargements sur son site.

141Elle propose à la vente (au prix de 40 euros) un clavier d’ordinateur breton nommé C’hwerty directement adapté du clavier francophone Azerty. De conception industrielle et équipant déjà une cinquantaine d’associations et de particuliers, il permet de saisir quatre nouvelles touches, spécifiques à la langue bretonne dont le « c’h » et facilite ainsi la saisie d’un texte en breton, sans remettre en cause celle d’un texte en français.

142Cette association crée et traduit aussi une trentaine de logiciels libres et gratuits en breton dont les standards du logiciel libre type Linux – comme Open Office (système de bureautique libre comprenant un logiciel de traitement de texte (Writer), un tableur (Calc) et un logiciel de présentations (Impress), Mozilla Firefox 1.0.6, Mozilla Thunderbird 1.0.7, FileZilla, Abiword, GIMP et Scribus ou des jeux de tables ou autres utilitaires pour les enfants.

143Dans le même domaine, le groupe Microsoft annonce, pour le dernier trimestre 2007, une version traduite en breton de Microsoft Office.

144Il existe aussi une plateforme gratuite de création de blogs en langue bretonne, à partir de la plateforme Nireblog déjà existante, créée en 2006, la version bretonne du moteur de recherche le plus usité dans le monde, à savoir google et le chat (ou le dialogue entre Internautes) en breton, via le logiciel Skype.

145L’interface d’utilisation de Mailemotion (le service grand public gratuit de communication par vidéo mail) est désormais disponible en langue bretonne. Traduit par l’équipe du Pôle Langue Bretonne Skol An Emsav de Rennes, cette langue s’ajoute aux versions anglaise, française, espagnole, hollandaise, chinoise, italienne, allemande de Mailemotion. Grâce à ce nouveau moyen de communication, le Pôle Langue Bretonne Skol An Emsav s’offre une campagne de promotion originale de ses activités de formation en langue bretonne auprès des adultes.

146Dans ce domaine, la place de la langue gallèse est encore à trouver. Seule l’association vannetaise K.A.D. – Korvigelloù An Drouizig propose un fond d’écran en gallo s’inspirant des exemples bretons déjà existants [39].

Nom de domaine T.L.D. (Top Level Domain)

147L’association pointBZH a pour objectif de faire la promotion du.bzh, extension du domaine Internet pour la Bretagne, sa langue et sa culture et de demander sa création à l’ICANN (Internet Corporation For Assigned Names and Numbers), organisme international chargé de la délivrance et de la régulation des extensions Internet. Une pétition, en ligne sur le site Internet de l’association [40], a reçu les signatures de 15.855 personnes depuis son lancement le 15 mars 2006.

148Cette manifestation s’inspire des extensions déjà existantes.mq,.gp,.gf et.re, respectivement pour la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane et la Réunion (départements français d’outre-mer) ainsi que de la Catalogne, province autonome d’Espagne, qui vient d’ouvrir en février 2006 son extension.cat pour promouvoir la langue et la culture catalanes.

149En ce qui concerne la langue gallèse, rien n’est encore prévu dans ce secteur.

Production et industries culturelles

150On envisage ici la production directe de biens culturels à travers notamment le cinéma et les sous-titrages de téléfilms, le théâtre, la littérature (adultes et jeunesse), la musique.

Cinéma

151Il n’existe pas de productions cinématographiques, ni en breton ni en gallo.

Sous-titrages de téléfilms

152Dizale (= Sans tarder, Bientôt), est une association créée en novembre 1998 et soutenue par le Conseil Régional de Bretagne. Elle s’est spécialisée dans le doublage en breton de tous types d’œuvres audiovisuelles [41]. Elle est notamment à l’origine de A-live (= Vivant), qui est la première fiction courte (dix épisodes) en breton relatant la vie « off » d’un cabaret de seconde zone, situé quelque part en Bretagne. Elle est financée par le groupe de communication et audiovisuel Her-Bak, basé à Lorient.

153Il n’existe pas de productions équivalentes pour le gallo.

Théâtre

154La Fédération C’hoariva[42] (= Théâtre) a été créée en mai 2005 dans le but de promouvoir le théâtre en langue bretonne. Elle regroupe des troupes de théâtre et des ateliers-théâtre de différentes écoles. Trois axes de travail ont été dégagés : la formation des acteurs et des techniciens, le soutien aux organisateurs de spectacles afin de multiplier l’offre de théâtre en breton (via la charte Tro Breizh ar c’hoariva = le tour de Bretagne du théâtre) et l’édition de textes, avec la production d’un répertoire en direction de la jeunesse et la traduction de grands textes classiques.

155Cette fédération C’hoariva regroupe quinze troupes de théâtre [43], les deux principales étant :

156Strollad C’hoariva Ar Vro Bagan (= la Compagnie Théâtrale du Pays Pagan) dirigée par Goulclian Kervella créée en 1965 et basée à Plougemeau.

157Barzhanoff créée à Rennes, en 2001, avec l’association d’enseignement du breton Skol an Emsav (= L’École du Renouveau).

158La Compagnie du Fâilli Gueurzillon[44], troupe de théâtre amateur née en février 2000, totalise actuellement 125 représentations dans des lieux les plus divas (chez l’habitant, en plein air, dans un atelier, pour un repas-spectacle etc.), devant des publics allant de 30 à 600 personnes (Narbonne) et au fil des festivals amateurs de l’ouest de la France : La Baule, Lizio, Chartres, Lanester, La Roche sur Yon, Pontivy (Kan ar Bobl = Le Chant du Peuple) et les Arlequins à Cholet en 2003 et 2005. Après La Fontaine au gallo, en 2000 et Les rimiaux de Guémené, en 2001 – deux spectacles en gallo qui sont encore joués de temps à autre – la Compagnie du Fâilli Gueurzillon a présenté Des nouvelles de Lubray, portant à la scène des textes de l’écrivain Guy Le Bris. Depuis, ce dernier spectacle a été joué 35 fois, obtenant au passage l’Arlequin d’argent au festival francophone de Cholet en 2005, et une sélection au festival national de Narbonne en juillet 2006.

159La troupe Tradior[45], composée du trio Marie-Brigitte Bertrand, Jean-Luc Oger et Daniel Robert et basée à Saint-Père-Marc-en-Poulet (dans le Pays de Saint-Malo) ont traduit ou emprunté plusieurs pièces en gallo et écrivent maintenant leurs propres pièces comme La leçon, une farce moderne ou Meliy, adaptation d’un roman policier écrit en gallo.

160Les Prêchons[46], association basée à Loudéac, valorise le gallo à travers la mise en place d’activités théâtrales. Avec plusieurs pièces en version gallèse à son actif, elle a donné des représentations dans différentes communes des Côtes d’Armor (Quessoy, Collinée, Saint-Caradec) durant la saison 2006-2007.

Littérature adulte

161Chaque année, les livres bretons s’affichent durant le Mois du livre breton (mois d’octobre), chez les libraires, dans les bibliothèques et les lieux d’apprentissage du breton. Une initiative organisée par la Coop Breizh, l’Office de la Langue Bretonne et le Centre régional du livre pour promouvoir le livre et la lecture en breton. L’idée, c’est de faire découvrir au public la diversité de l’édition en langue bretonne : guides, grammaires et dictionnaires, mais aussi littérature. Sur 1.300 livres édités chaque année en Bretagne, 80 à 100 titres nouveaux sortent tous les ans en breton ou en version bilingue français / breton et sont disponibles sur le site suivant : http://www.klask.com/

162Le Festival du Livre en Bretagne [47] (= Gouel al Levrioù e Breizh), est organisé chaque année à Carhaix, en présence d’un pays invité. En octobre 2006, c’était la dix-septième édition et le vingtième anniversaire du « Salon des Romanciers de Bretagne ». À cette occasion, un ouvrage inédit et bilingue (breton et français) de nouvelles sera édité avec la participation d’une dizaine d’auteurs bretonnants de premier rang.

163Une vraie littérature en gallo autour d’écrivains comme Fabien Lécuyer, Patrice Deriano, André Bienvenue, André Le Coq, Urielle Massot et Mikael Genevée existe depuis quelques années (mais sans unité orthographique particulière de la langue gallèse). En voici quelques exemples :

164Meliy, de Fabien Lécuyer, aux Éditions Lèz Emôleriy aù Sôrgarr, 2004. Ce roman a été depuis adapté au théâtre par la compagnie Tradior.

165La Souaett dou bouae-jouaerr, de Fabien Lécuyer, aux Editions Lèz Emôleriy aù Sôrgarr, 2007.

166Les braises de la vie, de André Bienvenue, aux Éditions Label LN, trilogie écrite en français et en gallo paru en novembre 2007.

Littérature pour la jeunesse

167Dans le domaine des bandes dessinées et des livres pour enfants, les aventures de Thorgal le viking, Boule et Bill, Titeuf et Petit Ours Brun ont été traduites en breton et publiées aux Éditions Bannoù-heol (= Rayons de soleil). Trente-quatre livres sont parus à ce jour [48], en voici le détail :

168Quatre aventures de Thorgal le viking, par Jean Van Hamme et Grzegorz Rosinski, ont été traduites par Tudual Audic :

169An 3 den kozh a Vro-Aran (= les 3 vieillards du Pays d’Aran), tome 3, Éditions du Lombard, Bruxelles, 1981 (parution de la version bretonne en octobre 2005).

170Bugel ar stered (= l’enfant des étoiles), tome 7, Éditions du Lombard, Bruxelles, 1984 (parution de la version bretonne en octobre 2006).

171Alinoe (= Alinoë), tome 8, Éditions du Lombard, Bruxelles, 1985 (parution de la version bretonne en octobre 2006).

172Araknea (= Arachnéa), tome 24, Éditions du Lombard, Bruxelles, 1999 (parution de la version bretonne en octobre 2005).

173Six aventures de Boule et Bill, par Roba (= Boulig ha Billig, en breton) ont été traduites par Arnaud Elégoët, Maurice Hamon et Gilles Pennec et toute l’équipe de Bannoù-Heol :

174Sell’ta! (= Les vlà), tome 25, Éditions Dargaud, Paris, 1999 (parution de la version bretonne en octobre 2001).

175C’hoarzh c’hoazh! (= Faut rigoler!), tome 26, Éditions Dargaud, Paris, 1999 (parution de la version bretonne en octobre 2004).

176Waou! Alo Billig? (= Bwouf Allo Bill?), tome 27, Éditions Dargaud, Paris, 1999 (parution de la version bretonne en décembre 2002).

177Ar pevar amzer (= Les quatre saisons), tome 28, Éditions Daigaud, Paris, 2001 (parution de la version bretonne en octobre 2001).

178Na pebezh cholori! (= Quel cirque!), tome 29, Éditions Dargaud, Paris, 2003 (parution de la version bretonne en octobre 2003).

179Bagadig Billig (= La bande à Bill), tome 30, Éditions Dargaud, Paris, 2005 (parution de la version bretonne en octobre 2005).

180Trois albums de Titeuf par Zep, ont été traduits par une cinquantaine de collégiens Diwan du Relecq-Kerhuon, près de Brest, encadrés par leur professeur Gwenolé Bihannic :

181Kenô, bed kris (= Tchô, monde cruel), tome 6.

182Burzhud ar vuhez (= Le miracle de la vie), tome 7.

183Lezenn ar bratell (= La loi du préau), tome 9.

184Dix-sept histoires de Petit Ours brun (= Arzhig Du, en breton) ont été traduites par Arnaud Elégoët :

185Arzhig Du o seniñ musik (= Petit Ours Brun aime la musique)

186Arzhig Du a zo grignous (= Petit Ours Brun est grognon)

187Arzhig Du hag e vignon (= Petit Ours Brun et son copain)

188Arzhig Du a blij din an diskar-amzer dezhañ (= Petit Ours Brun aime l’automne)

189Arzhig Duazo amourous (= Petit Ours Brun rat amoureux)

190Arzhig Du war e varc’h-houarn (= Petit Ours Brun fait du vélo)

191Arzhig Du a zo ur mailh (= Petit Ours Brun est un champion)

192Arzhig Du o c’hoari er mor (= Petit Ours Brun joue dans la mer)

193Arzhig Du a ra sotonioù bras (= Petit Ours Brun fait une grosse bêtise)

194Arzhig Du oc’h en em dreuzwiskañ (= Petit Ours Brun se déguise)

195Arzhig Du en deus naon du (= Petit Ours Brun a très faim)

196Arzhig Du war ar ruz-revr (= Petit Ours Brun au toboggan)

197Arzhig Du o c’hoari gant an erc’h (= Petit Ours Brun joue dans la neige)

198Arzhig Du o vont da gousket (= Petit Ours Brun se couche)

199Arzhig Du o sevel ul lochenn (= Petit Ours Brun fait une cabane)

200Arzhig Du o livañ (= Petit Ours Brun fait de la peinture)

201Arzhig Du o prenañ bara (= Petit Ours Brun achète le pain)

202Cinq aventures de Yakari l’enfant siou, de Derib et Job, ont été traduites en breton, et sont parues aux Éditions Keit Vimp Bev :

203Yakari hag Erer-Bras (= Yakari et Grand Aigle), tome 1, Éditions Le Lombard, Bruxelles, 1973 (parution de la version bretonne en 1987).

204Yakari hag an ejen moueek gwenn (= Yakari et le bison blanc), tome 2, Éditions Le Lombard, Bruxelles, 1977 (parution de la version bretonne en 1987).

205Yakari hag ar grizli (= Yakari et le grizzly), tome 5, Éditions Le Lombard, Bruxelles, 1979 (parution de la version bretonne en 1987).

206Yakari e bro ar bleizi (= Yakari au pays des loups), tome 8, Éditions Le Lombard, Bruxelles, 1983 (parution de la version bretonne en 1987).

207Prizonidi an enezenn (= Les prisonniers de l’île), tome 9, Éditions Le Lombard, Bruxelles, 1983 (parution de la version bretonne en 1987).

208Deux albums de Gaston Lagaffe, par Franquin (= Gaston Beiadeg, en breton) viennent d’être traduits par Alan Monfort et édités aux Éditions Yoran Embanner, basées à Fouesnant :

209Gaston, La saga des gaffes, tome 14, 2006.

210Le Géant de la gaffe, tome 10, 2007.

211Un album des aventures de la famille Bidochon, par Binet, a également bénéficié d’une traduction bretonne, de la part de Erwan Hupel, publiée aux Éditions An Dalar, basées à Plouvien, en janvier 2002 :

212Ar vBidochoned o veajiñ a-stroll (= Les Bidochons en voyage organisé), tome 6.

213Quatre aventures du petit reporter Tintin, de Hergé, ont été traduites en breton, par Divi Kervella, et parues aux Éditions An Here :

214Bravigoù ar gastaforienn (= Les Bijoux de la Castafiore), tome 21, Éditions Casterman, Paris, 1963 (parution de la version bretonne en avril 2001).

215An Enez Du (= L’île Noire), tome 7, Éditions Casterman, Paris, 1966 (parution de la version bretonne en mars 2002).

216Al Lotuz Glas (= Le Lotus Bleu), tome 5, Éditions Casterman, Paris, 1946 (parution de la version bretonne en avril 2002).

217Nij 714 da Sydney (= Vol 714 pour Sydney), tome 22, Éditions Casterman, Paris, 1968 (parution de la version bretonne en mars 2003).

218Une aventure d’Astérix le gaulois, de Albert Uderzo et René Goscinny, a été traduite en breton, par Divi Kervella :

219Astérix hag en distro (= Astérix et la rentrée des classes), tome 32, Éditions Albert-René, Paris, 2004.

220En 1977, les Éditions Preder et Armor diffusion avaient déjà traduit l’une des aventures d’Astérix le gaulois :

221Asteriks hag emgann ar pennoù (= Astérix et le combat des chefs), tome 7 datant de 1966. Initialement épuisée, cette bande-dessinée en breton est aujourd’hui disponible chez Hachette Éditions depuis 1998.

222Un album des aventures du cow-boy Lucky Luke, de Morris, vient de paraître au mois d’août 2007 aux Éditions Bzh5 Ltd basées à Carhaix, traduite en breton par Brieg Ar Menn :

223Ar Pevar SantDalton (= Les Dalton se rachètent), tome 26.

224Un album du Chat, de Philippe Geluck, a été traduit en breton par Divi Kervella, aux Éditions Casterman :

225Ar c’hazh e Breizh, ur mor a blijadur (= Le Chat est content), tome 10, Éditions Casterman, Paris, 2000 (parution de la version bretonne en 2006).

226Un album des aventures de Spirou et Fantasio, de Foumier, a été traduite en breton par Loeiz Moulleg :

227An Ankoù (= L’Ankoù), tome 27, Éditions Dupuis, Paris, 1986.

228En 1981, les Éditions Casterman publient Bran Ruz (= Corbeau Rouge) d’Alain Deschamps et Claude Auclaire, qui s’inspire de la légende celtique de la ville d’Ys. La particularité de cette bande dessinée est son bilinguisme, dans la mesure où les premières et dernières planches sont doublées (elles sont écrites en breton et en couleur sépia à gauche et en français et en noir et blanc à droite) ainsi que les titres des douze chapitres.

229Enfin, le premier manga (bande dessinée japonaise) traduit en langue régionale l’a été en breton à la fin de l’année 2006. Ce sont les Éditions du Temps, basées à Nantes, qui publient ainsi An Neñva, Rouanez ar forbanned (= La reine des bandits) correspondant au premier volume de la série « The Celestial Zone », manga en provenance de Singapour écrit par Wee Tiang Beng. Le volume 2 de la même série intitulé Emgann e skeud al loargann (= Bataille au clair de lune) vient de paraître au mois de septembre 2007.

230Dans le domaine des bandes dessinées, quelques aventures de Tintin ont été traduites en gallo, notamment par Vonaod Baoje, Patrik Deriano, André Le Coq, Thierry Magot et Bèrtran Ôbrée, et publiées aux Rue des Scribes Éditions, à Rennes :

231Sus l’Ile Naire (= l’Île Noire), en 1993.

232Lés dorûres a la Castafiore (= Les bijoux de la Castafiore), en 1997.

233La Cutrie dla Licône (= Le secret de la Licorne), en 2001.

234La Guénochée à Rackham Le Rouge (= Le trésor de Rackham le Rouge), en 2005.

235Par ailleurs, une aventure d’Astérix le gaulois, de Uderzo et Goscinny, a été traduite en gallo par André Le Coq et publiée aux Éditions Albert-René, à Paris, en 2004 :

236Astérix à l’école d’ertour (= Astérix et la rentrée des classes), tome 32.

237Les élèves en gallo des lycées Henri Avril de Lamballe et Fulgence Bienvenüe de Loudéac ont uni leurs efforts, sous la coordination de leur professeur André Le Coq, pour adapter une bande-dessinée tout en gallo, en s’inspirant d’une nouvelle d’André Gorguès (Les bottes, parue en 1986). Illustrée par Christophe Houzé, dont les dessins en noir et blanc rendent bien l’atmosphère âpre et poétique de l’histoire, Lés Bote évoque le destin dramatique d’une famille de païchoux (= pêcheurs) du côté de Fréhel dans l’entre-deux-guerres.

238Urielle Massot et Fabien Lécuyer se consacrent à la littérature jeunesse en langue gallèse en publiant chacun deux albums pour enfants aux Éditions Lèz Emoleriy aù Sôrgarr :

239Lèz touaé ptit poursia, de Urielle Massot.

240Listaù e pepa noua, de Fabien Lécuyer.

Musique

241C’est sans nul doute le domaine de prédilection pour les langues régionales de France. Il existe de nombreux artistes qui utilisent les langues bretonne et gallèse dans tous les domaines musicaux, aussi bien les groupes traditionnels, le kan-ha-diskan (= chant et déchant), le rock, la techno-fusion que la chanson à texte et le conte. L’audience de la chanson bretonne et gallèse est visiblement plus large que le public parlant breton ou gallo. Environ 20 nouveaux CD en langue bretonne sortent chaque année et le gallo est aussi mis en avant avec le disque A-benn dilun… (= À lundi), sorti en octobre 2006, à l’initiative de l’association Dihun Bro-Redon (= Dihun, Pays de Redon) et composé de chansons en breton et en gallo.

Le monde des affaires

242La connaissance de la langue bretonne est devenue un atout supplémentaire pour trouver un emploi en Bretagne : c’est ainsi que plus de mille postes de travail sont liés à celle-ci, dans les domaines de l’enseignement, les médias, le monde associatif les collectivités locales, le secteur des services. C’est notamment le cas de la ville de Rennes, qui emploie en 2007 une centaine de personnes utilisant le breton sur leur lieu de travail.

243Ce n’est pas encore le cas du gallo en Haute Bretagne.

Commentaire et lignes d’appréciation

244À la lecture de ces données objectives de reprise des langues bretonne et gallèse, on observe sans conteste que le breton est beaucoup plus représenté et visible que le gallo dans bien des domaines de la vie quotidienne. Une forme de net déséquilibre existe, qui a plusieurs causes, notamment liées à l’histoire de la Bretagne et à l’histoire même du regain et de la symbolique des langues régionales de Bretagne.

245Il y a pourtant un paradoxe concernant le breton. C’est que la relative surexposition dont il est l’objet (du moins pour ce qui concerne le rapport avec le gallo) n’empêche pas le nombre de locuteurs bretonnants de diminuer, année après année (voir plus haut le site qui égrène tristement la disparition des locuteurs). On pensait généralement à ce sujet, il y a une quarantaine d’années, que les langues typologiquement distantes du français, avaient plus de chances de mieux lui résister que des langues directement apparentées. À la lumière des faits intervenus depuis, on arrive à prendre le contre-pied de cette analyse. C’est du moins l’hypothèse présentée notamment par Francis Manzano (2005), mais aussi esquissée par différents militants du gallo. Contrairement à ce que l’on pouvait penser de manière très raisonnable au départ, la distance interne ne semble pas avoir véritablement protégé des langues régionales « excentrées », telles l’occitan ou le breton. C’est même l’inverse qui semble s’être généralement produit, car cette distance interne a engagé le militantisme dans des voies de concurrence globale vis-à-vis du français, amenant les langues régionales comme le breton à devoir rivaliser avec le français sur un terrain où ce dernier a pratiquement tous les avantages. Il ne faudrait donc pas que le breton devienne « une langue Internet » seulement présente sur la toile et destinée à un petit nombre d’initiés, qui se retrouvent entre eux pour former un club « tendance » ou une communauté d’intérêt. Beaucoup de choses, on l’a vu, peuvent laisser à penser qu’on se dirige vers cela.

246Le gallo, ai revanche, ne semble pas être tombé pour l’instant dans cette difficulté car, bien que sa place au sein de l’internet ou dans l’affichage quotidien soit minorée, bien qu’il fasse souvent figure de parent pauvre dans la réhabilitation bretonne, cela n’empêche pas les locuteurs gallésants (les ruraux notamment) de s’exprima très usuellement en gallo ou, à défaut, dans un français régional de Haute Bretagne très typé. Il semblerait ainsi que le gallo fasse preuve d’une certaine vitalité linguistique sur le terrain et gagne même des adeptes chez les jeunes. Cette très bonne tenue pourrait être liée à une répartition sociolinguistique statutaire très ancienne, elle-même liée à une niche écolinguistique, et à cette volonté constante des locuteurs d’admettre le statut de parler oral local complémentaire face au français (Manzano 2003, 2005).

247Le gallo jouirait donc d’une vitalité exemplaire de longue date, ce que confirment assez bien les enquêtes récentes du CREDILIF. S’il a aussi bien résisté, c’est probablement par sa discrétion et du fait de son apparente faiblesse, qui constitue paradoxalement sa force. À sa manière, le gallo pose un acte de résistance, comme le fait aussi une langue comme le bable en Asturie (communauté autonome du nord de l’Espagne) parlé par près de 600.000 personnes – dont de nombreux jeunes – ou du romano, dans la Région du Lazio (Rome), deux parlers typologiquement proches, respectivement du castillan et de l’italien, mais de fait encore très usités aujourd’hui et ne bénéficiant ni de reconnaissance officielle de la part de leur État respectif ni de politique linguistique en faveur de leur développement. Ce rapprochement, en bonne logique devrait être creusé dans les aimées à venir, notamment par ceux qui ont à cœur de faire vivre la langue de Haute Bretagne.

Conclusion

248En Basse Bretagne, la langue bretonne est désormais parée d’un certain prestige : un breton unifié, appelé K.L.T. (désignant respectivement les Pays de Cornouaille, Léon et Trégor), gommant par nécessité les nuances locales (et notamment celles du Pays Vannetais), est désormais enseigné au sein des filières bilingues bretonnes et utilisé par la grande majorité des associations de promotion du breton. Au-delà de la Bretagne, il est assuré que cette langue jouit d’un prestige national (nous avons signalé l’intérêt soutenu de la région parisienne), bien plus visiblement que d’autres langues régionales de France. Quelque part, l’idéologie collective de ce pays « gaulois » positive la dernière langue celtique de France (et l’une des dernières du monde occidental), alors même que cette langue a été généralement concrètement combattue et que son avenir peut être qualifié de sombre.

249En Haute Bretagne, les défenseurs du gallo tiennent à avoir, eux aussi, leur standard écrit, déniant au seul français cette qualité. Ils souhaitent donc standardiser la langue gallèse, à partir des trois systèmes d’écriture couramment utilisés (Ecrire Le Gallo ou ELG, Bèll A Parfétae ou BAP, et MOGA), afin de la doter d’une écriture dont la caractéristique est souvent d’être la plus éloignée possible du français. Le Conseil régional de Bretagne a mentionné le gallo explicitement dans sa résolution de politique linguistique pour la Bretagne votée en 2004 et, de fait en 2006, le nombre d’associations œuvrant pour le gallo et aidées par le Conseil régional de Bretagne a doublé, tandis que le montant total des subventions consacré à l’expression gallèse a sensiblement augmenté. Cette voie est-elle la bonne ? L’avenir le dira, mais les réserves que nous venons d’effectuer doivent rester présentes à l’esprit.

250La Bretagne est-elle et restera-t-elle une région à trois langues ? La dualité breton / gallo, souvent posée de manière négative et plutôt défavorable au gallo, résistera-t-elle (et comment) au rouleau compresseur de la langue française ? Autant de questions qui seront bien entendu d’actualité dans les années qui viennent.

251Dans le vaste conflit d’intérêt entre breton et gallo, une trêve linguistique semble en tout cas apparue en cette rentrée 2007, avec la création d’un poste d’animateur-formateur en langue gallèse, proposé par Dihun Breizh dans le cadre d’un emploi associatif d’intérêt régional soutenu en partie par la région Bretagne. L’école Notre-Dame de Saint-Servan sur Oust (en Pays de Redon) propose désormais un apprentissage du gallo, par la méthode d’immersion Artigal [49], à raison d’une demi-heure hebdomadaire en maternelle et de quarante-cinq minutes en primaire, parallèlement aux apprentissages du breton et de l’anglais. D’autres signes viendront-ils et est-ce là un pas en avant vers une Bretagne plurilingue, qui tiendrait compte de toutes ses richesses linguistiques ?

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Date de mise en ligne : 09/03/2014.

https://doi.org/10.3917/csl.0701.0075

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