Trop italien ? Trop technique ? Trop daté ? En dépit de son importance et de sa renommée, cet essai de Pasolini semble être resté inédit en français. Il parut une première fois dans Rinascita, no 51, le 26 décembre 1964 et connut de nombreuses versions avant d’être repris dans Empirismo eretico (Milan, Garzanti, 1972, p. 9-28). Il figure désormais dans l’édition complète des essais de P.P. Pasolini : Saggi sulla letteratura e sull’arte, W. Siti et S. De Laude (éd.), Milan, Mondadori, 1999, au volume I, p. 1245-1270. Voir aussi désormais, avec une préface de Guido Fink, Empirismo eretico, Garzanti, 2015.Il ne fut pas traduit dans l’édition française d’Empirismo eretico, L’Expérience hérétique, traduction d’Anna Rocchi Pullberg, Paris-Genève, Payot, 1976 ; puis Paris, Ramsay, coll. « Poche/ Cinéma », 1993.Or cet article, qui concerne la politique et la sociologie de la langue italienne ainsi que la position des écrivains à son endroit, a fait naître de très nombreuses discussions auxquelles prirent part, dans la presse et dans des essais nourris, des personnages éminents : des écrivains (Moravia et Calvino se sentirent attaqués et répondirent), des linguistes (Cesare Segre), des journalistes. Les pièces de ce dossier ont été réunies dans un livre important : La nuova questione della lingua, Oronzo Parlangéli (éd.), Brescia, Paideia, 1971.La réflexion de Pasolini s’inscrit dans une longue histoire de réflexions sur la politique de la langue. Elle pourrait figurer dans une anthologie avec le dernier chapitre de l’…