Tiphaine Samoyault a noué avec la littérature – et les littératures – des liens multiples et féconds : comme auteure de plusieurs romans et récits, depuis La Cour des adieux (Les Lettres nouvelles. Éditions Maurice Nadeau, 1999) jusqu’à Bête de cirque (Éd. du Seuil, 2013) ; comme chercheuse et enseignante de Littérature comparée à l’université Paris 3 Sorbonne Nouvelle et à l’École des hautes Études en Sciences Sociales, où elle vient d’être élue ; comme collaboratrice et animatrice de revues. Membre du comité de rédaction de Po&sie, elle co-dirige avec Jean Lacoste le journal en ligne En attendant Nadeau, créé en 2016. On lui doit aussi une importante biographie de Roland Barthes, parue aux Éditions du Seuil en 2015.La question des langues, de leurs circulations et de leurs confrontations, a toujours été au cœur de son travail. Il y a quelques années, dans un numéro de Critique sur la « Langue française : le chagrin et la passion » (n° 827, avril 2016), dans un article intitulé « De la langue mondiale à la langue-monde », elle s’interrogeait sur la possibilité d’un rapport entre les langues qui ne soit pas de domination. C’est dire aussi qu’à toutes les étapes de son parcours, Tiphaine Samoyault a rencontré la traduction, comme pratique (s’agissant par exemple d’Ulysse) ou comme objet de réflexion.La publication toute récente de Traduction et violence (Éd. du Seuil, 2020), jalon important dans ce parcours, est au centre de l’entretien qu’elle a bien voulu nous accorder.Critique…