Notes
-
[1]
Définition donnée par la Directive du 26.1.1965 du Conseil de la Communauté Économique Européenne.
-
[2]
Écarts technologiques - Produits pharmaceutiques, O.C.D.E., mars 1969.
-
[3]
Le nombre de spécialités varie fortement d’un pays à l’autre : la Suède, notamment, se contente de 1.600 spécialités.
-
[4]
Cf. Écarts technologiques - Produits pharmaceutiques, O.C.D.E., Paris 1969.
-
[5]
D’après l’A.G.I.M., L’industrie du médicament, Liège, 1967.
-
[6]
Cf. Le médicament du producteur au consommateur, dossier du Comité d’Action Santé de Louvain.
-
[7]
Cf. à ce sujet Roland Michel, Les investissements américains en Belgique, CRISP, 1971, pp. 95 et 96.
-
[8]
A.G.I.M., L’industrie du médicament, Liège, 1967.
-
[9]
Les brevets sont délivrés en Belgique par le Conseil supérieur de la propriété industrielle, rattaché au Ministère des Affaires économiques. Ce Conseil est composé de juristes, de représentants d’importantes entreprises industrielles (Agfa-Gevaert, M.B.L.E., Solvay), de représentants du Ministère des Affaires économiques et du Conseil national de la politique scientifique, et de représentants de l’industrie (soit au total 13 membres).
-
[10]
Le Groupe d’Étude pour une réforme de la médecine (G.E.R.M.) suggère dans sa Lettre d’Information n°23, de décembre 1968, consacrée aux problèmes pharmaceutiques, que le pharmacien d’industrie soit doté d’un statut comparable à celui du réviseur d’entreprises, ou qu’il soit rétribué par un organisme central financé par les firmes pharmaceutiques, afin de lui assurer une plus grande liberté d’action (p. 5).
-
[11]
Bureau du Plan - Plan 1971-1975 (l’industrie chimique).
-
[12]
Écarts technologiques - Produits pharmaceutiques, O.C.D.E., Paris, 1969.
-
[13]
Groupe d’Étude pour une reforme de la médecine, Lettre d’Information n°23, décembre 1968, "Problèmes pharmaceutiques", p. 7.
-
[14]
Cf. Guy Caro, La médecine en question, Cahiers libres 156-157, Maspero, Paris, 1969.
-
[15]
L’arrêté royal du 23 octobre 1972 relatif à la publicité et l’information concernant les médicaments prévoit la mention obligatoire sur les notices jointes aux spécialités des contre-indications et effets secondaires.
Voir également à ce sujet : Organisation Mondiale de la Santé, Pharmaceutical advertising, a Survey of existing legislation, 1968 Revision, Genève, 1968. -
[16]
Cette commission se compose de quatre membres effectifs, représentant les universités du pays, et d’experts délégués par ces universités, les facultés et instituts de médecine vétérinaire et de médecine tropicale, l’Association Pharmaceutique Belge et l’Inspection de la pharmacie.
La décision du comité des ministres du Benelux du 18 octobre 1972 crée un service commun Benelux d’enregistrement des médicaments, composé d’un secrétariat, d’un bureau (chefs des inspections de la pharmacie des trois pays, éventuellement assistés d’experts) et d’un comité (composé de six pharmacologues-toxicologues, six médecins cliniciens et six analystes pharmaciens). Cette décision est effective depuis le 1er janvier 1973. -
[17]
La nouvelle réglementation commune aux pays du Benelux (voir ci-dessus) exige que cette publicité fasse partie du dossier.
-
[18]
Question n°17 de M. Niemegeers du 24 octobre 1972. Chambre des Représentants, Bulletin des Questions et Réponses n°3, 21 novembre 1972, pp. 169 et 170.
-
[19]
Des inspecteurs des pharmacies, relevant du service central de Pharmacie du Ministère de la Santé publique, sont charges de la surveillance des pharmaciens, et les conseillent éventuellement. Ils sont en nombre insuffisant.
-
[20]
Les chiffres correspondant sont de 0,8 pour les Pays-Bas (il faut noter qu’aux Pays-Bas les médecins peuvent vendre des médicaments), 6,6 pour l’Italie et 4,3 pour la France. Chiffres cités par Le médicament du producteur au consommateur, Dossier du Comité d’action Santé de Louvain.
-
[21]
L’arrêté ministériel du 19 avril 1971 a été abrogé par l’arrêté ministériel du, 24 février 1972, bloquant les prix des spécialités pharmaceutiques au niveau pratiqué le 7 janvier 1972.
-
[22]
L’A.M. du 1er juillet 1967 fixait ces forfaits à 60 %, 90 % et 120 %. En fait, l’A.M. du 19 avril 1971 n’a été que partiellement appliqué par le secteur (voir ci-dessous).
-
[23]
Pour bénéficier de ce régime, les firmes qui effectuent de la recherche scientifique doivent demander l’autorisation préalable du Ministère des Affaires économiques, qui décide après avis du Ministre de la Santé publique. Assez curieusement, une seule demande a été introduite jusqu’à ce jour.
-
[24]
Cahiers Marxistes - Spécial Santé, n°12, janv. -févr. - mars 1972.
-
[25]
Cf. Le conflit entre les pharmaciens et les mutuelles à propos de la T.V.A., Bulletin d’information de l’A.N.M.C., 20 janvier 1971.
-
[26]
C est toujours vrai pour le malade assuré, car l’INAMI rembourse à un taux différent spécialités et préparations magistrales (cf. ci-dessous).
-
[27]
Le conflit entre les pharmaciens et les mutuelles à propos de la T.V.A., Bulletin d’information n°11 de l’A.N.M.C. 20 janvier 1971, p. 8.
-
[28]
Pour être remboursables par l’INAMI, ces produits doivent être agréés par un conseil technique composé de représentants des facultés de médecine du pays, des associations professionnelles de médecins et de pharmaciens, des organismes assureurs et des Ministères de la Prévoyance sociale et de la Santé publique.
-
[29]
Cf. à ce sujet Charles Louis, Les médicaments et la Sécurité Sociale, Revue Nouvelle, février 1972.
-
[30]
Si elle est établie rigoureusement, la liste des médicaments remboursés peut avoir une valeur éducative à l’égard du public qui se méfiera des prescriptions d’autres médicaments. Voir à ce sujet la notice bibliographique relative à "La prescription et le formulaire pharmaceutique national britannique (Prescribing and the British National Formulary) d’O.L. Wade et G.D. Mc Devitt, Brit. Med. J. 2, pp. 635-637, 1966, présentée dans la Lettre d’Information n°23 du GERM, décembre 1968.
-
[31]
Charlotte Müller, dans un article intitulé La société "surmédiquée" (Science n°176, pp. 488 à 492, 1972) dont la Lettre d’Information n° 61, d’Octobre 1972, du GERM donne une notice bibliographique, note que de multiples raisons incitent à croire à une surconsommation pharmaceutique : notamment la vente de médicaments spécifiques en quantités hors de proportion avec l’incidence connue des maladies, l’utilisation de combinaisons fixes de plusieurs médicaments, etc. Chaque acteur - firme pharmaceutique, médecin, patient, pharmacien -est amené à choisir le médicament de préférence à un autre type de solution qui lui apparaît comme moins avantageuse. Une telle situation est rendue possible par la fragmentation de la responsabilité des soins médicaux et par la trop petite augmentation de la consommation médicale provoquée par chaque décision individuelle. Ainsi les effets cumulatifs sont-ils ignorés.
-
[32]
La possibilité de telles négociations est prévue par l’article 5 de l’Arrêté Royal du 24 décembre 1963 qui permet à l’assurance maladie-invalidité de négocier des diminutions de prix pour des spécialités admissibles mais qui ne répondent pas aux critères économiques exposés dans l’article 5 précité.
-
[33]
D’après J. Legros, L’industrie du médicament en Belgique, mémoire d fin d’études, Institut supérieur de commerce de Möns, 1968.
-
[34]
Chiffre donne par l’A.G.I.M.
-
[35]
Chiffres donnés par le Bureau du Plan.
-
[36]
Voir à ce sujet Guy Caro, La Médecine en question, Cahiers Libres, 156-157, Ed. Maspero, Paris, 1969.
-
[37]
D’après une enquête de la Programmation de la Politique Scientifique.
-
[38]
Le taux d’intervention du subventions de l’I.R.S.I.A. peut atteindre 50 %, et exceptionnellement 80 % des programmes de recherche.
-
[39]
Les modalités d’attribution des avances au titre des prototypes font l’objet de l’art. 25 de la loi du 30.12.1970 sur l’expansion économique.
-
[40]
J. Van Roy notamment, dans un rapport au Congrès de l’Union Nationale des Mutualités Socialistes, 22 et 23 avril 1972 et les Cahiers Marxistes (spécial santé, n°12, janvier-février-mars 1972) relèvent les inconvénients d’une telle dispersion.
-
[41]
Estimation sur la base de renseignements fournis par divers organismes nationaux, donnée par le Bulletin de la Société générale de banque, juillet-août 1972.
-
[42]
Roland Michel, Les investissements américains en Belgique, CRISP, 1971, p. 95.
-
[43]
Plan 1971-1975, Les secteurs de production : l’industrie chimique, septembre 1971.
-
[44]
Chiffres fournis par la F.I.C., cités dans L’Économie belge en 1971, Ministère des Affaires économiques, Direction des études et de la documentation, Bruxelles 1972.
-
[45]
Statistiques industrielles, octobre 1972, Institut National de la Statistique.
-
[46]
Et l’on verra plus loin que cette production dite belge émane pour l’essentiel de laboratoires situés en Belgique mais appartenant à des sociétés étrangères.
-
[47]
Écarts technologiques, Produits pharmaceutiques, O.C.D.E., Paris, 1969.
-
[48]
Chiffres cités dans Statistiques industrielles, I.N.S., oct. 1972.
-
[49]
Estimation de la F.I.C. (Fédération des Industries Chimiques).
-
[50]
Cahiers Marxistes - Spécial Santé - n°12, janv.-févr.-mars 1972.
-
[51]
A.G.I.M., L’industrie du médicament, Liège, 1967.
-
[52]
Bulletin mensuel de l’Office belge du Commerce extérieur, décembre 1971.
-
[53]
Pourcentages calcules d’après les chiffres du Ministère des Affaires économiques pour 1971.
-
[54]
Roland Michel, Les investissements américains en Belgique, CRISP, 1971, p. 96.
-
[55]
Heinz Aszkenazy, Les grandes sociétés européennes, CRISP, 1971, p. 23.
-
[56]
Si l’on tient compte de la fusion Ciba-Geigy, qui a été effective en Belgique en avril 1971, le chiffre d’affaires en produits pharmaceutiques de ce groupe s’élèverait à FB 450 millions.
-
[57]
Au début de l’année 1971, la S.A. Chimindus a cédé sa participation dans la société française des laboratoires Labaz, dont le groupe Paribas est un important actionnaire (cf. Événements et perspectives de la vie des banques et des sociétés financières, n°487, 27 février 1973, p. 4653).
-
[58]
M. André Freher ; M. R. Estenne ; M. F. Estenne ; Mme J. Weil ; résidant tous en Belgique.
-
[59]
Filiale de la Société générale pour favoriser le développement du commerce et l’industrie en France.
-
[60]
M. E. Borel, à Ixelles, et M. W. Marchand, à Chastre.
-
[61]
Cf. Agence Europe, Informations internationales, n°1957, 25-26 septembre 1972.
-
[62]
Il s’agit de M. et Mme Guillaume Collard, à Rhode-Saint-Genèse ; M. et Mme Pierre Collette, à Kortenberg ; M. et Mme Georges Jean, à Ixelles.
-
[63]
Agence Europe, n°2018, 28 décembre 1972.
-
[64]
Voir à ce sujet, le Répertoire permanent des groupes financiers et industriels, CRISP, et le Memento des valeurs, décembre 1972, société de documentation et d’information financières "Informa", Bruxelles.
-
[65]
Roland Michel, Les investissements américains en Belgique, CRISP, 1971.
-
[66]
Les investissements américains en Belgique, op. cit., p. 140.
-
[67]
Plan 1971-1975 - Les secteurs de production : l’industrie chimique ; Bureau du Plan, septembre 1971, p. 5.
-
[68]
Plan 1971-1975, op. cit., p. 76.
-
[69]
Voir à ce sujet l’éditorial de la Lettre d’Information n°23, Problèmes pharmaceutiques, G.E.R.M., décembre 1968.
-
[70]
M. Borst J.F.G., dans la Nederlandse T. Geneest (1961), suggère que pour la clarté du marché, les médicaments soient vendus uniquement sous leur nom officiel, suivi du nom du fabricant (cité dans Pharmaceutical Advertising, a survey of existing legislation, 1968 Revision, Organisation Mondiale de la Santé, Genève, 1968)
-
[71]
Société belge de l’azote et des produits chimiques du Marly, division pharmaceutique.
-
[72]
UCB - Division Pharmaceutique + Manufacture belge de lampes électriques MBLE (pour 1’automatisation d’un appareillage de synthèses chimiques semi-industriel).
-
[73]
Pour 1972, chiffres d’octobre 1971 à octobre 1972.
INTRODUCTION
1L’étude du secteur de l’industrie pharmaceutique présente un intérêt particulier en ce qu’il amène à aborder des problèmes d’une très grande importance : notamment celui des limites que l’intervention de l’État trouve dans sa politique de santé publique, de recherche scientifique et de régulation des prix, dans un contexte de libre entreprise et dans un secteur dominé par les sociétés multinationales.
2A cet égard, la Belgique se situe à mi-chemin entre des pays où le contrôle de l’État sur ce secteur est des plus limités et un pays comme la Grande-Bretagne, où l’instauration du Service National de Santé donne à l’État un poids beaucoup plus grand dans les négociations avec l’industrie pharmaceutique.
3Après avoir décrit les mécanismes qui régissent le secteur, les étapes de la production, les circuits de distribution et le financement de l’industrie pharmaceutique, nous donnerons un aperçu de la situation de l’industrie pharmaceutique belge, l’importance de sa production et de son marché, la dépendance vis-à-vis de l’étranger et le rôle des sociétés multinationales.
4* * *
PREMIERE PARTIE : CARACTERISTIQUES DU SECTEUR PHARMACEUTIQUE
I – Définitions
5L’industrie pharmaceutique a pour objet la production de médicaments, définis comme "toute substance [1] ou composition présentée comme possédant des propriétés curatives ou préventives à l’égard des maladies humaines ou animales. Toute substance ou composition pouvant être administrée à l’homme ou à l’animal en vue de restaurer, corriger ou modifier des fonctions organiques chez l’homme ou l’animal est également considérée comme médicament".
6Produits industriellement, ces médicaments sont appelés "spécialités pharmaceutiques", celles-ci étant définies [1] comme "tout médicament préparé à l’avance, mis sur le marché sous une dénomination spéciale et sous un conditionnement particulier". Ce sont des produits finis, fournis sous forme de cachets, comprimés, gélules, ampoules, onguents, solutions ou sirops, etc.
7L’industrie pharmaceutique livre d’autre part des demi-produits : produits chimiques de synthèse à usage médical et produits naturels obtenus à partir de sources végétales, animales ou microbiologiques, utilisés comme matière première par les pharmaciens pour leurs "préparations magistrales", dont la formule, la quantité et la présentation sont définies par le médecin.
8Les catégories de médicaments thérapeutiques dont la vente est la plus importante dans les pays industrialisés sont, d’après une étude de l’O.C.D.E. [2] : les antibiotiques, les hormones, les produits psychotropiques, les produits cardiovasculaires, les vitamines, les préparations contre la toux et les refroidissements, les analgésiques, les produits dermatologiques, les diurétiques et les produits antidiabétiques.
9Certaines préparations pharmaceutiques "courantes" ou "de comptoir" sont vendues librement au public, contrairement aux médicaments "éthiques" qui ne peuvent être obtenus que sur prescription médicale.
10Au total, en Belgique, il existe environ 4.800 spécialités [3] vendues sous quelque 7.500 présentations (représentant les divers dosages et formes pharmaceutiques sous lesquels ces spécialités sont présentées).
II – Les phases de la production des spécialités pharmaceutiques
11La fabrication des médicaments est passée en un demi-siècle du stade artisanal au stade d’industrie scientifique. Au début, il s’agissait de produire en gros des préparations officinales courantes. La recherche chimique a découvert ensuite des produits à effets thérapeutiques, ce qui donna naissance aux divisions pharmaceutiques de complexes chimiques. Par la suite, la recherche pharmaceutique fut développée en tant que telle. Depuis 1960, une étape supplémentaire a été franchie. Auparavant, les produits ou préparations créées par l’industrie s’inscrivaient dans le cadre de thérapeutiques et de mécanismes pathologiques connus. Aujourd’hui, les innovations tendent à ouvrir la voie à de nouvelles thérapeutiques et impliquent un approfondissement des connaissances physiologiques et pathologiques. L’industrie du médicament s’assimile économiquement aux secteurs de pointe basés sur la recherche scientifique.
12Une conséquence de cette évolution est le ralentissement du rythme des découvertes depuis les années 1960 par rapport à la période précédente, en dépit d’un accroissement constant des moyens, ralentissement accentué par l’établissement de prescriptions légales plus restrictives que dans le passé.
13Le processus aboutissant à la livraison au circuit commercial des spécialités pharmaceutiques implique en premier lieu une période de recherche et de mise au point du produit et de son conditionnement, le dépôt d’un brevet, la production à l’échelle industrielle et enfin la promotion du produit.
1 – La recherche
14La mise au point d’un médicament vraiment nouveau ou d’un procédé constituant un réel progrès exige un effort de recherche long et coûteux, aussi la recherche valable n’est-elle le fait que d’une centaine d’entreprises au plus dans le monde capitaliste.
15La recherche pharmaceutique s’effectue sur plusieurs plans : recherche fondamentale, généralement effectuée dans les universités, recherche appliquée et développement, qui a pour but le perfectionnement des formules de médicaments connus, des formes et des doses, des procédés de production.
16Il semble bien que les organisations de recherche les plus importantes et qui obtiennent le plus de résultats consacrent une part importante de leur budget de recherche (jusqu’à 20 %) à la recherche fondamentale.
17Les innovations peuvent consister en [4] :
- la synthèse de nouveaux corps chimiques ;
- la purification et la normalisation de substances naturelles, qui deviennent ainsi utilisables en thérapeutique ;
- la fabrication à l’échelle industrielle d’un produit découvert en laboratoire ;
- la synthèse d’un composé existant dans la nature afin de surmonter les difficultés d’approvisionnement ou de l’obtenir plus économiquement que par l’extraction des produits naturels ;
- des perfectionnements pharmaceutiques permettant d’améliorer ou de modifier la résorption d’un médicament, de faciliter son administration ou d’en diminuer l’intolérance ;
- la découverte de nouvelles applications à des produits déjà connus.
18Comme il s’agit d’une recherche privée effectuée à des fins commerciales, on observe dans les différents pays une corrélation entre les habitudes de consommation dans un pays donné et les recherches auxquelles se consacre l’industrie pharmaceutique de ce pays. D’autre part, les recherches sont orientées de préférence vers les maladies très répandues et dont les mécanismes sont connus, qui assurent des résultats à peu près certains, tandis que la recherche relative à des maladies mal connues comme le cancer est laissée à charge des pouvoirs publics.
19Le processus de recherche se divise en plusieurs phases.
a – La phase chimique
20Le procédé actuel consiste à synthétiser des substances "naturelles" plus ou moins modifiées ou à imiter leur structure pour construire des molécules entièrement nouvelles.
21Si l’un des produits trouvés se révèle utilisable en thérapeutique (la mise au point d’un médicament peut exiger la synthèse de quelque 3.000 molécules), la recherche chimique reprendra sur un autre plan : l’étude de la fabrication à l’échelle semi-industrielle puis industrielle du produit, qui fait appel à des chimistes industriels et à des ingénieurs.
b – La phase biologique
22Elle consiste à tester l’activité pharmacologique des corps synthétisés à l’aide d’expériences sur de petits animaux ; ensuite, une série de tests cherchent à déceler si la substance ne montre pas d’autres activités pharmacologiques.
23Le stade suivant consiste en une série d’expériences sur les corps reconnus les plus actifs : étude pharmacologique complète sur plusieurs espèces animales, étude toxicologique, étude tératologique (sur la descendance d’animaux soumis en permanence à l’influence du produit). Ces essais peuvent durer plus de deux ans et coûter plusieurs millions.
c – La phase clinique
24Arrivée à ce stade de l’étude, la nouvelle substance contient une promesse théorique d’activité utilisable en médecine. Pour fonder un avis probant et complet sur la valeur de la nouvelle substance, il faut tester le médicament sur quelques centaines de malades, souvent plusieurs milliers, soignés dans les conditions d’une expertise réellement scientifique. Une étude préliminaire "d’orientation" cherche d’abord à écarter les substances dont l’activité ne paraît pas suffisamment nette chez l’homme ou dont l’emploi se révèle trop délicat pour autoriser l’étude sur un grand nombre de malades. Des essais plus étendus ont lieu ensuite. Cette phase dure environ deux ou trois ans.
25Dans la pratique, il faut souligner que cette phase est très généralement négligée par l’industrie, et que des études nombreuses et souvent très bonnes faites sur l’animal contrastent avec une généralisation hâtive à l’homme sans contrôle scientifique satisfaisant (nombre généralement minime de malades sur lesquels porte cette recherche; absence quasi-totale d’expérimentation à double insu, de contrôle par l’utilisation simultanée d’autres traitements, etc.). Cette lacune se traduit dans la faiblesse des effectifs de chercheurs attachés à cette phase (voir ci-dessous), et s’explique par le désir des firmes de lancer les nouveaux médicaments le plus rapidement possible.
d – La phase galénique
26Cette phase consiste dans la préparation des doses et la recherche d’un conditionnement approprié, tâches menées par des spécialistes en pharmacie galénique.
27* * *
28La répartition des chercheurs entre les différentes phases de la recherche s’établit généralement de la façon suivante [5] :
29Un chercheur qualifié avec son personnel et son équipement représente un budget annuel de 1 à 3 millions de francs [6].
30La participation de l’État dans le financement de cette recherche est difficile à déterminer. Outre les subventions et crédits à la recherche, il convient d’ajouter les contributions indirectes de l’État : ce sont les pouvoirs publics et l’université qui émettent une bonne partie des idées (en pharmacologie, en pathologie et en physiologie notamment) qui servent de point de départ aux travaux de l’industrie pharmaceutique. Ils assurent d’autre part la formation des chercheurs et des techniciens qui travailleront dans cette industrie. La qualité de la recherche et du développement dans l’industrie pharmaceutique d’un pays donné dépend étroitement du niveau des facultés des sciences de médecine et de pharmacie de ce pays.
31* * *
32Parallèlement à cette forme majeure de recherche - qui ne concerne qu’une centaine de firmes dans le monde - visant à découvrir et produire de nouvelles substances, l’industrie en pratique une autre, beaucoup plus répandue, consistant à développer de nouvelles associations à partir de substances connues, ou encore à recombiner ou modifier les techniques de préparation et de présentation (pour tourner l’obstacle du brevet) à partir de vieux produits. Beaucoup moins onéreuses (cinq à dix fois moins), ces recherches sont le lot d’un très grand nombre d’entreprises petites et moyennes, et de plus en plus aussi, des grandes entreprises, du fait du ralentissement rapide du rendement de la recherche [7].
2 – Les brevets
33Une fois le médicament mis au point, et avant d’aborder la production industrielle, l’entreprise fait généralement breveter le nouveau produit.
a – Définition
34Le brevet est "la reconnaissance officielle de l’auteur d’une invention susceptible d’une application utile et, simultanément, en échange de la divulgation complète de l’invention, l’interdiction temporaire faite à toute personne non autorisée par le détenteur du brevet d’exploiter l’invention de celui-ci" [8].
35Il existe deux systèmes de protection par les brevets : peut être breveté soit le produit, soit le procédé de fabrication, la protection étant alors limitée au processus de production et ne portant pas sur les produits eux-mêmes. En Belgique, ces deux formules sont possibles [9].
b – Efficacité
36En général, le système du produit breveté est considéré comme donnant la protection la plus efficace contre la concurrence d’autres producteurs. Lorsqu’un brevet a été accordé pour un produit, une entreprise concurrente ne pourrait fournir un composé identique sans encourir le risque de poursuites judiciaires. Les brevets délivrés pour des procédés constituent une forme de protection beaucoup plus faible : pour la plupart des industries chimiques, il est relativement facile de modifier légèrement un procédé et de tourner ainsi le brevet.
37Toutefois, la protection donnée par les brevets ne confère pas à leur détenteur un monopole complet ou permanent. La publication et la commercialisation d’un nouveau produit important ont pour effet d’attirer sur le produit breveté l’attention de multiples entreprises concurrentes qui cherchent toutes à introduire un produit de remplacement plus élaboré. C’est pourquoi les entreprises accordent un grand soin à la rédaction du brevet, une définition "étroite" de la découverte facilitant le dépôt d’un brevet assez semblable par les entreprises concurrentes, cependant qu’une définition "large" assure une meilleure exclusivité, mais avec le risque d’annulation du brevet au cas où l’une des applications entrant dans le cadre du brevet en contredit les prévisions.
38La durée théorique d’un brevet est de 15 à 20 ans selon les pays. En matière de médicaments, sa durée pratique est souvent moindre, de l’ordre de cinq ans.
c – Rôle commercial du brevet
39L’objectif du dépôt d’un brevet n’est cependant pas toujours le lancement d’un produit sur le marché. Les brevets - et surtout les marques - peuvent être mis en sommeil et utilisés comme un instrument de stratégie commerciale : ils constituent une monnaie d’échange dans les relations avec les entreprises concurrentes.
40Une société pharmaceutique peut également déposer un brevet pour une spécialité qui "renouvelle" une spécialité ancienne équivalente, qu’elle liquide au profit de la nouvelle. Ce procédé lui permet de relancer ses ventes, la nouveauté d’un produit étant un argument de vente important.
41Certaines firmes déposent également des noms de médicaments encore inexistants, quand ces dénominations leur semblent avoir des qualités publicitaires.
3 – La production des médicaments
42Des contrôles sont indispensables quant à la très haute pureté, la stabilisation dans le temps et la bonne conservation des produits finis, l’étanchéité et la nature du récipient, la stérilité des solutions injectables. Ces contrôles relèvent de la compétence de pharmaciens d’industrie [10], dont la présence est obligatoire à ce stade.
43A part ces impératifs, et le fait que les quantités de produits en cause sont généralement très faibles, cette phase ne diffère pas sensiblement du reste de la production de produits chimiques.
a – Types de production
44La composition des programmes de production des entreprises pharmaceutiques est extrêmement variable. Il y a fréquemment association avec la fabrication de produits aromatiques intermédiaires et de matières colorantes et, en particulier, de produits finals des branches spécialisées de l’industrie chimique comme les composants chimiques fins ou de laboratoire, les produits chimiques agricoles (produits pour la protection des végétaux, concentrés pour l’alimentation du bétail, produits vétérinaires), produits chimiques alimentaires, divers additifs industriels, produits photo chimique s et produits de synthèse. En revanche, les combinaisons faisant intervenir l’industrie chimique lourde sont très rares.
45Même dans beaucoup d’entreprises petites et très petites, le programme de production combine souvent la fabrication de médicaments délivrés sur ordonnances et de médicaments courants avec celle d’autres produits, en particulier des cosmétiques et tous les types de produits chimiques techniques.
46Du point de vue quantitatif, les programmes mixtes couvrent une gamme extrêmement étendue allant d’une proportion minime des produits pharmaceutiques (chez ICI, elle est de 1 %) à la spécialisation complète.
b – Dimension des entreprises
47Rien qu’il y ait eu quelques cas de déconcentration par scission d’unités de production pharmaceutiques, la tendance paraît être davantage une extension des programmes par des concentrations horizontales ou verticales. Les entreprises pharmaceutiques cherchent à s’annexer d’autres branches de production alors que des usines chimiques jusqu’ alors étrangères au secteur pharmaceutique en ajoutent les produits à la liste de leurs activités.
48La spécialisation de l’industrie pharmaceutique et l’importance des investissements en jeu requièrent une commercialisation des produits sur plusieurs marchés, surtout si le marché national de l’entreprise est étroit. Ceci exige une concentration économique des entreprises, la part devant être détenue par une entreprise sur chaque marché étant estimée par le Bureau du Plan à 4 % [11].
49Jusqu’à présent cependant, l’industrie pharmaceutique comprend encore une proportion relativement importante de petites et de très petites entreprises qui sont économiquement viables : c’est d’ailleurs une caractéristique commune à la plupart des industries produisant des spécialités chimiques vendues au détail (comme les cosmétiques ou les industries qui appliquent des procédés technico-chimiques). Ceci s’explique en partie par la relative simplicité de cette production, tout au moins pour beaucoup de produits : il est possible à de très petites entreprises de survivre en copiant les produits que lancent les grandes firmes qui ont des laboratoires de recherche. Beaucoup de ces petites entreprises exploitent également une série de produits traditionnels.
c – Taux de croissance
50D’une façon générale, dans les pays de l’O.C.D.E. [12], le taux d’accroissement de la production (exprimée en valeur) dans l’industrie pharmaceutique est supérieur à celui du produit national brut, et supérieur à la progression du chiffre de la main-d’œuvre employée dans cette branche. Ceci traduit une augmentation de la productivité de l’industrie pharmaceutique (observable dans tous ces pays) et aussi une augmentation des prix.
4 – Promotion des ventes, publicité
51La publicité pour les produits pharmaceutiques a ceci de particulier qu’elle ne s’adresse pas - sauf dans le cas des médicaments "populaires" qui représentent 16 % des pièces vendues et 10 % du marché en valeur - aux consommateurs mais aux médecins qui les prescrivent. Ceux-ci étant relativement peu nombreux, ce budget publicité des firmes pharmaceutiques a un caractère "intensif".
a – Méthodes
52La publicité pharmaceutique a recours principalement à cinq méthodes : les visites de délégués médicaux, l’envoi des brochures publicitaires, les annonces dans la presse médicale, l’envoi d’échantillons et les "relations publiques".
53La plupart des revues médicales sont financées par l’industrie pharmaceutique. Certaines sociétés organisent des rencontres, réunions et expositions médicales, dans le cadre de leur promotion des ventes. Les sociétés pharmaceutiques subventionnent les diverses associations de médecins. Enfin, cadeaux et avantages divers, voyages, etc. (dépourvus de tout caractère "scientifique" ou informatif) sont accordés aux médecins et étudiants en médecine.
b – Efficacité
54Comme le remarque le G.E.R.M. [13], "les sommes importantes consacrées à la publicité nous semblent être une preuve de son efficacité. Celle-ci s’explique par l’absence de formation du médecin en pharmacologie clinique et l’impossibilité où il se trouve de confronter son expérience isolée, sans valeur statistique, avec la littérature orale ou écrite qui lui est fournie". L’importance des techniques de vente et de publicité se développe de pair avec le ralentissement des découvertes importantes en matière pharmaceutique.
55L’efficacité des diverses méthodes utilisées est très variable : le délégué médical est le moyen qui a le plus d’impact mais qui est aussi le plus coûteux. Au contraire, la publicité écrite est d’un rendement très faible car rarement lue, étant donné son abondance.
c – Contenu
56La publicité pharmaceutique se prétend scientifique et informative. Le système repose en partie sur la confusion entretenue chez beaucoup de médecins entre la publicité pharmaceutique et une information honnête, non biaisée au départ, à tel point que dans les mots utilisés comme dans les esprits, les deux sont souvent employés indistinctement [14]. Les entreprises pharmaceutiques ont d’ailleurs de plus en plus recours à des agences de publicité, plus au fait des techniques subtiles de persuasion et du dosage de renseignements, les uns incontestés, les autres contestés.
57Le système repose sur un parti-pris optimiste : le champ des applications d’un médicament a tendance à être élargi et celui des contre-indications à être rétréci [15]. La publicité forme les médecins à prescrire en réponse à des symptômes, posant que tout signe clinique implique un traitement et que tout traitement valable dans un cas particulier peut être étendu à tous les cas présentant le même symptôme.
58Les délégués médicaux qui font le démarchage des médecins pour leur présenter les nouvelles spécialités ont une formation scientifique inégale et leur activité relève plus de la publicité que de l’information. La formation des délégués médicaux insiste d’ailleurs sur l’identité de leur travail avec celui des autres représentants.
59L’Association pharmaceutique belge édite des fiches techniques auxquelles les pharmaciens (et les médecins) peuvent s’abonner. Elles constituent un progrès par rapport à la publicité mais leur texte, très succinct, est fourni par les laboratoires pharmaceutiques, et reproduit donc à peu de chose près le commentaire accompagnant les spécialités. L’A.G.I.M. distribue également un compendium à l’intention des médecins et pharmaciens. Mais il ne s’agit pas non plus d’un document critique.
60Dans ces conditions, la liberté de prescription du médecin a tendance à devenir une liberté formelle. Sans parler de la responsabilité de cette publicité, quand elle s’adresse directement au public, dans la surconsommation ou la consommation à mauvais escient de médicaments.
III – Les circuits de distribution
61La mise sur le marché de produits pharmaceutiques est soumise en Belgique, dans le cadre de la loi du 25 mars 1964, à la procédure de l’enregistrement auprès de la Commission des Médicaments, organisme consultatif dépendant du Ministère de la Santé publique [16]. L’enregistrement suppose le dépôt d’un dossier expérimental fourni par la firme, comprenant l’expérimentation animale et clinique et la notice jointe à la spécialité. Il n’inclut pas la publicité qui fera connaître ce médicament [17]. L’efficacité de la Commission des Médicaments est limitée par le fait qu’elle ne dispose pas des moyens nécessaires à une critique expérimentale des dossiers qui lui sont présentés (elle reçoit d’ailleurs une trentaine de dossiers par mois).
62L’enregistrement des spécialités est publié au Moniteur belge, et a une durée de 5 ans, renouvelable. La redevance exigée pour l’enregistrement d’une spécialité s’élève à 10.000 frs (la charge de l’enregistrement d’un médicament pour l’État a été estimée à 16.426 frs [18]).
1 – Le commerce de gros
63Le commerce de gros constitue en Belgique le stade intermédiaire et théoriquement obligatoire entre le fabricant et le pharmacien d’officine. Les grands hôpitaux et les commissions d’assistance publique s’approvisionnent cependant en grande partie directement auprès des fabricants dans la mesure où elles ont un pharmacien attaché à leur service.
64Les grossistes ou répartiteurs de produits pharmaceutiques ne doivent pas avoir de qualification scientifique spéciale, mais doivent être détenteurs d’une autorisation délivrée par le Ministère de la Santé publique.
65Ils ne vendent pas seulement des spécialités pharmaceutiques, mais aussi des produits en vrac (chimiques et pharmaceutiques), des produits cosmétiques, ainsi que des articles de droguerie. Le chiffre d’affaires des spécialités représente cependant le poste principal de leur chiffre d’affaires total.
66Vu le nombre élevé des spécialités, ces grossistes se sont organisés de façon à assurer des livraisons quotidiennes (ou même plusieurs fois par jour dans les grandes villes), permettant ainsi aux pharmaciens de limiter leurs stocks au maximum.
67On compte actuellement en Belgique environ 80 grossistes en produits pharmaceutiques et autres produits vendus en pharmacie. Ils emploient environ 3.000 personnes.
68Parmi les grossistes répartiteurs, on distingue les grossistes indépendants des grossistes coopérateurs, affiliés notamment aux groupes Fédéra (coopérative de pharmaciens) et Ophaco - Office des pharmacies coopératives de Belgique (coopératives de consommateurs).
69A ces grossistes, il faut ajouter, quand il s’agit de spécialités étrangères, un autre intermédiaire, le concessionnaire, dont le rôle consiste à recevoir et entreposer les spécialités, vérifier si elles correspondent aux normes belges, et approvisionner les officines.
70Le nombre élevé des grossistes en spécialités pharmaceutiques en Belgique crée une concurrence sérieuse qui se manifeste par une concurrence de "services" (facilités de paiement, etc.) et souvent par des ristournes, bien que la marge bénéficiaire soit en principe fixée par la loi.
2 – Le commerce de détail
71En Belgique, l’échelon du détail est obligatoirement constitué par l’officine du pharmacien. Celui-ci doit être muni d’un diplôme légal et être inscrit à l’Ordre des Pharmaciens. Toutefois, le propriétaire de la pharmacie ne doit pas être pharmacien. Dans la mesure où il dispense uniquement des médicaments, le pharmacien est considéré comme exerçant une profession libérale, non commerciale, et ne doit pas être inscrit au registre du commerce. Le pharmacien est cependant avant tout un commerçant, ses honoraires étant constitués par un pourcentage sur les ventes, sauf en ce qui concerne les préparations magistrales.
72Le prix des médicaments délivrés est imposé. Par ailleurs, le pharmacien est astreint à un certain nombre d’obligations [19] : il ne peut notamment pas faire de publicité pour son officine, il doit assurer des jours de garde, il est toujours responsable de la qualité et de la conformité des médicaments (y compris de fabrication industrielle) qu’il délivre. Il effectue donc (en principe) lui-même le contrôle des matières premières et des produits livrés en vrac, le contrôle des spécialités pouvant, depuis 1964, être confié au service de contrôle des médicaments, dépendant de l’Association pharmaceutique belge.
73Environ un tiers des ventes en pharmacie est constitué, en Belgique, par des préparations magistrales. Celles-ci sont souvent "préfabriquées", le pharmacien utilisant simplement des produits industriels en vrac.
74En 1971, la Belgique comptait 4.760 officines, soit 6,3 pour 1.000 habitants [20]. Leur répartition dans le pays est très inégale. Depuis 1971, le nombre des officines est limité, suite à l’initiative de l’Association pharmaceutique belge.
IV – Le financement de l’industrie pharmaceutique
1 – Le prix des médicaments en Belgique
a – Législation relative à la fixation du prix des spécialités pharmaceutiques
75Depuis 1953, le Ministère des Affaires économiques a pris une série d’arrêtés ministériels dans le souci de contenir la hausse des spécialités pharmaceutiques, en tenant compte de critères économiques et parfois thérapeutiques.
76Les principes actuels des arrêtés ministériels réglementant le prix des spécialités pharmaceutiques sont que, d’une part, aucune hausse de prix de spécialités pharmaceutiques ne peut être appliquée sans l’accord préalable du Ministère des Affaires économiques, et d’autre part, que l’agréation préalable des prix des nouvelles spécialités est obligatoire depuis l’arrêté ministériel du 19 avril 1971 [21].
77La fixation du prix public des spécialités nouvelles fait l’objet d’une réglementation qui distingue les spécialités d’origine belge des spécialités d’origine étrangère.
78Le prix maximum des spécialités belges sans équivalent à l’étranger est établi sur base d’un schéma (ou "cadre de prix") basé sur :
- le prix de revient industriel, couvrant notamment les frais de production (matières premières, matières de conditionnement, appointements, charges sociales, amortissements, etc.) ;
- un forfait pour frais commerciaux et bénéfice. Ce forfait a été fixé par l’arrêté ministériel du 19 avril 1971 à 50 %, 79 % et 107 % du prix de revient industriel suivant que le coût des matières premières est supérieur à 10 frs, compris entre 3 et 10 frs ou inférieur à 3 frs [22].
79On remarquera qu’un tel système favorise le fabricant qui inclura dans son produit le minimum de substance active par unité de vente et le maximum de frais de conditionnement, de frais d’analyse, d’emballage, etc.
80Au montant obtenu s’ajoutent les marges de 13,1 % du grossiste et de 31 % du pharmacien, et la T.V.A. de 6 %.
81Pour les spécialités dont le prix excède 666 frs, les marges du grossiste et du pharmacien sont limitées respectivement à 58 frs et à 200 frs par spécialité.
82Le régime de détermination des prix des spécialités prévoit une dérogation réglementaire pour les spécialités produites en Belgique et qui résultent de recherches effectuées en Belgique. Cette dérogation porte sur le forfait pour frais commerciaux et bénéfice à ajouter aux frais de production. Depuis 1953 et jusqu’à ce jour, ce forfait est alors déterminé comme suit :
- 80 % au lieu de 50 % ;
- 110 % au lieu de 79 % ;
- 140 % au lieu de 107 % du prix de revient industriel suivant que le coût des matières premières est respectivement supérieur à 10 frs, compris entre 3 et 10 frs ou inférieur à 3 frs [23].
83Le prix des spécialités importées de l’étranger ou ayant un équivalent original à l’étranger est fixé en fonction du prix public pratiqué dans le pays d’origine, compte tenu du cours officiel du change et T.V.A. inclue. En fait, étant donné la situation de dépendance de la Belgique par rapport à l’étranger, c’est ce type de fixation des prix qui prédomine. En outre, parmi les spécialités étrangères, sont favorisées celles qui sont originaires de pays où existe une liberté des prix et un niveau de vie élevé.
84La réglementation permet au Ministère des Affaires économiques d’accorder des dérogations exceptionnelles à ces régimes de détermination des prix maximums lorsque des circonstances exceptionnelles relatives aux conditions de la production ou de la distribution de ces spécialités le justifient.
85En définitive, s’il s’agit d’une spécialité belge, le consommateur paie, sur 100 frs :
- 6 frs à l’État (T.V.A.) ;
- 29 frs au pharmacien (31 % du prix hors T.V.A.) ;
- 8,50 frs au grossiste (13,1 % du prix de vente au pharmacien) ;
- 56,40 frs au fabricant.
86S’il s’agit d’une spécialité étrangère, s’ajoute le concessionnaire, qui touche en moyenne 8,50 frs, le fabricant recevant alors 47,90 frs (il doit en outre supporter les frais de dédouanement, de visa du Ministère de la Santé publique et l’admission à l’INAMI, ainsi que les frais occasionnés par un conditionnement spécial, avec "littérature" bilingue) [24].
87Malgré une série d’arrêtés ministériels pris par le Ministère des Affaires économiques imposant blocages et baisses de prix, le prix moyen des spécialités n’a cessé d’augmenter. En effet, les produits atteints par les nouvelles réglementations furent retirés ou modifiés, ce qui eut pour effet de bouleverser le marché et l’apparition incessante de produits nouveaux (200 à 300 par an) de plus en plus coûteux provoqua une augmentation du prix moyen des spécialités non prévue par les responsables des Affaires économiques. Ou bien, comme c’est le cas pour l’A.M. du 19 avril 1971, le secteur n’a appliqué que très partiellement les diminutions arrêtées par le Ministère.
88Les emballages cliniques (conditionnements destinés à être dispensés en milieu hospitalier) sont soustraits au contrôle des prix prévu par l’A.M. du 19 avril 1971, mais doivent faire l’objet d’une notification au Ministère des Affaires économiques en cas de modification du prix de vente.
b – Le prix des préparations magistrales
89Le prix des préparations magistrales comprend le prix des matières premières et de l’emballage, fixés par arrêté ministériel, et les honoraires du pharmacien, fixés par une nomenclature établie par les organismes assureurs et les organismes professionnels.
90Si le prix de la préparation magistrale est pratiquement le même quelle que soit l’officine qui la délivre, il varie dans le temps, étant indexé.
91Le coût des matières premières intervient en moyenne, dans le prix des préparations magistrales, pour 35 % environ, et les honoraires du pharmacien pour 65 % [25].
92Les préparations magistrales ont la réputation d’être moins chères que les spécialités [26]. Ce n’est pas toujours le cas. Il est difficile de comparer le prix des spécialités à celui des préparations magistrales, et certaines préparations magistrales peuvent remplacer plusieurs spécialités, et au contraire, dans certains cas, la spécialité s’impose (antibiotiques notamment). Toutefois, on peut noter que, fin 1971, le prix moyen de la préparation magistrale remboursée était d’environ 88 francs, celui de la spécialité remboursée d’environ 163 frs.
93D’une part, les honoraires fixés par la convention actuelle sont élevés. D’autre part, le prix de certaines matières premières est surévalué dans le tarif pharmaceutique : la différence entre le prix auquel les pharmaciens peuvent les obtenir et les prix fixés par le tarif est parfois très élevée. Ainsi, le prix d’achat réel et le prix du tarif pharmaceutique s’établissaient comme suit pour quelques produits, en 1970 [25] :
94Aussi observe-t-on parfois des différences de prix très importantes entre spécialités et préparations magistrales :
95Exemples de différences de prix entre des produits similaires (prix de 1970) [27] :
c – L’assurance maladie-invalidité
96La plupart des pays européens ont institué pour la majeure partie de leur population un système d’assurance-maladie obligatoire.
97En Belgique, le mode de remboursement des médicaments par l’Institut National d’Assurance Maladie-Invalidité (INAMI) est le suivant :
- environ 2.000 spécialités, agréées par l’INAMI [28] sont remboursables, moyennant un ticket modérateur :
- pour les bénéficiaires ne séjournant pas en milieu hospitalier, la contribution personnelle est de 50 frs par spécialité prescrite, montant ramené à 25 frs pour les groupes protégés (veuves, orphelins, invalides, pensionnés) et pour les malades atteints de certaines affections chroniques. Les insulines et tous les tubercula-statiques sont gratuits pour les groupes protégés ;
- pour les bénéficiaires soignés en milieu hospitalier, la contribution est de 15 frs par tranche du nombre d’unités qui se trouve dans le plus grand conditionnement individuel agréé de la même spécialité.
- enfin, certaines spécialités sont remboursées pour le traitement de certaines affections uniquement ;
- pour certains conditionnements, un coefficient multiplicateur est appliqué au ticket modérateur.
- toutes les prescriptions magistrales sont remboursables : la contribution demandée est de 25 frs ; elle est nulle pour les groupes protégés.
98Les spécialités remboursées par l’INAMI sont en moyenne plus coûteuses que les autres. Ainsi, en 1969, le prix moyen pondéré pour toutes les spécialités était de 74 frs, alors qu’il était de 50 frs pour les spécialités non remboursables, de 104 frs pour les spécialités remboursables, et de 130 frs pour les spécialités effectivement remboursées.
99Le rôle de l’AMI consiste effectivement à supprimer les obstacles financiers que constituent les soins médicaux et les médicaments chers. Et finalement, il n’y a pas de raison que le budget de l’INAMI ne puisse faire appel à l’aide de l’État. On peut douter cependant que le bien-être de la population ait crû dans les mêmes proportions que la progression des dépenses en médicaments et des charges de l’INAMI. Celles-ci ont augmenté de 1962 à 1971 de la manière suivante (en millions de FB) :
100Les dépenses en médicaments représentent donc environ le quart du budget de l’INAMI. En 9 ans, elles se sont multipliées par quatre [29].
101Cette augmentation des dépenses tient plus à une hausse des prix due à l’apparition de nouvelles spécialités plus chères qu’à une augmentation du nombre d’unités prescrites. D’autre part, il faut tenir compte de l’augmentation du nombre des assujettis.
102Il ne semble pas que cette croissance des dépenses de l’INAMI soit due au principe même du remboursement. La Grande-Bretagne, dans le cadre du Service National de Santé, qui assure la quasi gratuité des médicaments, est parvenue ces dernières années à limiter la consommation des médicaments, grâce à un effort d’éducation des médecins dans ce sens, réalisé par le Service National de Santé [30].
103On peut dire, toutefois, que le système de remboursement de l’INAMI encourage la consommation de produits chers. La tendance des médecins à prescrire des médicaments nouveaux et chers est entretenue par la publicité. Par ailleurs ces spécialités sont présentées par l’industrie dans des conditionnements de plus en plus grands, ce qui est une source de gaspillage.
104A cet égard, on peut remarquer que le Luxembourg, qui connaît un niveau de vie et une tradition médicale très semblables à ceux de la Belgique (et la plupart des médicaments consommés au Luxembourg proviennent de Belgique), a une consommation pharmaceutique qui fait une place beaucoup moins grande aux produits chers. Ce fait est lié au système luxembourgeois de remboursement des médicaments dans lequel la contribution demandée à l’assuré ou au bénéficiaire est proportionnelle au prix des médicaments, ce qui pénalise cependant les malades pour lesquels il n’existe pas de médicaments bon marché.
105Mais cette croissance rapide de la consommation des médicaments s’inscrit dans le cadre d’une évolution des mentalités, le médicament devenant produit de consommation et remède à des problèmes qui ne sont pas d’ordre médical. L’usage des tranquillisants divers est très significatif à cet égard [31].
106Face aux 2.000 spécialités remboursées par l’INAMI, il convient de noter que les hôpitaux parisiens fonctionnent avec une liste de quelque 400 médicaments.
107Les remboursements de l’INAMI concernent environ 25 % des unités vendues représentant en valeur près de 50 % du chiffre d’affaires de la branche. Dès lors, l’INAMI est en position de force face à l’industrie, car sa décision d’agréation assure le succès du produit concerné. Cette position-clé devrait être (outre l’occasion de contrôles plus approfondis sur le plan thérapeutique) accompagnée de négociations sur les prix [32], ces négociations pouvant être périodiquement reprises, comme ce qui se passe entre le Service National de Santé britannique et l’industrie.
d – Principaux éléments du prix des médicaments
108Économiquement, que signifie le prix des médicaments ? Que représente-t-il ?
109Les petites sociétés, qui concentrent leurs activités sur la production, en particulier, de médicaments sans marque ou de produits traditionnels, présentent une structure de coûts voisine de celle de la plupart des industries manufacturières : les coûts de production réels représentent plus de la moitié du total.
110Les grandes sociétés qui font de la recherche ont une structure de coûts entièrement différente. Avec la commercialisation, la recherche et le développement constituent la majeure partie des coûts de ces sociétés.
111En Belgique, on estime que les frais de recherche des principales entreprises peuvent atteindre 20 % de leur chiffre d’affaires, cette proportion tombant à 5 % pour l’ensemble du secteur : la plupart des firmes belges se limitent, au mieux, à la transformation des produits qu’elles ne fabriquent pas. Dans ces entreprises, les fonds consacrés à la préparation, au conditionnement et à la publicité sont proportionnellement plus élevés.
112La ventilation des frais de recherche des grandes sociétés se présente comme suit [33] :
11380 % = appointements d’un personnel très qualifié
11410 % = acquisition et amortissement de l’équipement
11510 % = organisation et frais d’entretien des bâtiments
116Si la recherche représente en moyenne 5 % du chiffre d’affaires des entreprises pharmaceutiques, on admet généralement que les frais de publicité et de promotion des ventes représentent, en moyenne, 16 % de ce chiffre d’affaires [34].
117Aux États-Unis, ces chiffres sont respectivement de 10 et 30 % [35]. On a vu que les différents médicaments sont le résultat d’efforts de recherche très variables. Leurs prix ne sont toutefois pas proportionnels à cet effort.
118Dans un article paru dans Le Monde en janvier 1970, le Dr Béreaud écrit que 50 % des dépenses pharmaceutiques sont constituées par des médicaments dits placebos, c’est-à-dire dont l’action est purement psychologique (25 % des dépenses pharmaceutiques, notamment, vont à parts à peu près égales aux "médicaments digestifs" et aux "fortifiants" [36]).
119Or, ces médicaments de peu d’intérêt thérapeutique ne sont pas moins chers, au contraire, que des médicaments plus efficaces, mais ayant fait l’objet de moins de publicité. Les entreprises pharmaceutiques justifient leur politique de prix en affirmant que le marché du placebo permet de financer la recherche. Cette argumentation est critiquable car elle encourage la surconsommation de produits qui sont souvent nocifs, et constitue un gaspillage d’énergie et de personnel qui pourrait être employé plus utilement.
120Enfin, mais ceci n’est pas particulier au secteur pharmaceutique, les grandes sociétés dissimulent une partie de leurs bénéfices en multipliant les filiales, lesquelles se facturent mutuellement au prix fort services et fournitures (et dans le cas des groupes multinationaux, les frais de licence), annulant ainsi les économies issues de la concentration économique.
2 – L’aide de l’État à l’industrie pharmaceutique
121L’aide de l’État à l’industrie pharmaceutique peut revêtir diverses formes : subsides, dégrèvements fiscaux, prêts et avances, etc.
122Au titre des lois d’expansion économique, l’industrie pharmaceutique reçoit une aide, comme les autres secteurs de l’industrie, mais la ventilation des crédits n’est pas diffusée.
123Il est plus facile de savoir ce que le secteur pharmaceutique reçoit de l’État au titre de la recherche. Cette aide de l’État est évaluée à 6 % environ des dépenses de recherche du secteur [37].
124Elle est attribuée principalement par le Ministère des Affaires économiques, au travers de l’Institut pour l’Encouragement de la Recherche Scientifique dans l’industrie et l’agriculture (I.R.S.I.A.) d’une part, et d’autre part au titre du financement des projets à risque par le service des prototypes du Ministère des Affaires économiques.
125L’I.R.S.I.A. est soumis au pouvoir de contrôle du Ministère des Affaires économiques et du Ministère de l’Agriculture. Dans son aide à l’industrie, l’I.R.S.I.A. cherche à susciter, de la part d’entreprises qui ont des projets de recherche d’intérêt général, une mise en commun ou une coordination des projets, afin d’éviter les doubles emplois.
126A cet effet, l’I.R.S.I.A. a créé une série d’organismes, qui n’ont pas de personnalité juridique, mais permettent une coordination des recherches. En ce qui concerne l’industrie pharmaceutique, les crédits sont alloués aux diverses sociétés pharmaceutiques par l’intermédiaire du Comité de recherches de l’industrie pharmaceutique (CORIP).
127L’aide de l’I.R.S.I.A. à l’industrie pharmaceutique, qui a été développée au moment des accidents de la thalidomide, a eu tendance à prendre une part croissante dans les crédits alloués par l’I.R.S.I.A. à l’industrie [38]. En 1972, sur un budget d’aide à la recherche industrielle de 714 millions, le secteur chimique a reçu 240 millions, dont 74 millions étaient affectés au secteur pharmaceutique.
128Tandis que l’aide de l’I.R.S.I.A. concerne surtout les premiers stades de la recherche pharmaceutique, l’aide accordée par le service des prototypes porte sur le stade de mise au point des médicaments ou des appareils précédant immédiatement la production industrielle. Cette aide est beaucoup moins importante que l’aide de l’I.R.S.I.A. : les crédits ouverts depuis 1959 atteignent un total de FB 13.600.000, dont seulement FB 5.351.000 ont été utilisés. Il s’agit d’avances remboursables sans intérêt en cas d’exploitation rentable de ces prototypes, et pouvant être assorties de redevances sur les bénéfices d’exploitation [39].
129A la différence de l’I.R.S.I.A., dont l’aide est subordonnée à une certaine publicité des programmes de recherche, le service des prototypes garde le secret sur les recherches auxquelles il prête son concours. Cependant, il est vraisemblable que les entreprises pharmaceutiques préfèrent se passer de l’aide de l’État pour les projets sur lesquels elles tiennent particulièrement à garder le silence.
130Outre ces canaux officiels, il faut mentionner que par ailleurs les entreprises pharmaceutiques peuvent bénéficier des programmes de recherche menés par les universités ou dans les hôpitaux universitaires quand ces recherches sont menées par des professeurs qui font partie de leur personnel.
131Au terme de cette description rapide du fonctionnement du secteur de l’industrie pharmaceutique, on remarque que la politique de l’État à l’égard du secteur se fait dans le cadre d’instances qui ont peu de contacts entre elles [40], et qui visent des objectifs parfois opposés.
132Ainsi le Ministère de la Santé publique intervient au niveau de l’enregistrement et du contrôle des médicaments et des pharmacies (Commission des médicaments, inspecteurs des pharmacies) ; le Ministère de la Prévoyance sociale intervient dans l’admission au remboursement par l’INAMI (Conseil technique, Comité de gestion du service des soins de santé de l’INAMI) ; le Ministère des Affaires économiques intervient dans le cadre de la régulation des prix (Commission pour la Régulation des prix) et de l’aide à la recherche (I.R.S.I.A., service des prototypes). Enfin il ne faut pas négliger le rôle du Ministère de l’Éducation Nationale, qui est très important quoique plus diffus.
DEUXIEME PARTIE : L’INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE DANS L’ECONOMIE BELGE
133Après avoir vu rapidement comment fonctionne le secteur pharmaceutique nous nous attacherons à décrire sa place dans l’économie belge : d’un point de vue global, quelle est son importance dans la production, quelles sont les caractéristiques de la consommation belge de produits pharmaceutiques, et quel rôle l’industrie pharmaceutique joue-t-elle dans la balance commerciale belge ; ensuite, nous donnerons quelques caractéristiques des groupes industriels qui ont une influence prépondérante dans ce secteur.
I – La production de la branche
1 – La place de l’industrie pharmaceutique dans le secteur chimique
134La plupart des grandes entreprises pharmaceutiques se sont développées au XIXème siècle comme filiales de grandes entreprises des secteurs voisins de l’industrie ou du commerce. Ainsi, les grandes entreprises pharmaceutiques suisses ou allemandes sont issues des fabriques de produits chimiques et tinctoriaux. D’autres ont été créées par des sociétés déjà bien établies dans la fabrication des médicaments populaires, des articles d’hygiène et de toilette ou de denrées alimentaires (abattoirs, brasseries). C’est ainsi que des groupes comme Hoechst, Bayer, Ici, Philips ou U.C.B. se sont adjoint des départements pharmaceutiques. Ces entreprises pouvaient, à la différence des fabricants de médicaments du XIXème siècle et des simples pharmaciens qui se lançaient dans la fabrication en gros, financer leurs activités de recherche et de développement grâce aux bénéfices de l’entreprise principale.
135Les mêmes raisons incitent actuellement les sociétés pharmaceutiques à diversifier leurs productions dans des domaines connexes comme les cosmétiques, l’ensemble des produits chimiques ou d’autres fournitures médicales, ceci d’autant plus que le rythme des découvertes pharmaceutiques a tendance à s’essouffler.
136A côté des grandes entreprises, qui cherchent à diversifier leur production, subsiste un grand nombre de petites entreprises qui peuvent survivre, ou même prospérer en exploitant des "créneaux" c’est-à-dire des productions négligées par les grandes firmes.
137La structure de l’industrie pharmaceutique se présentait comme suit dans le Marché commun, en 1970 [41] :
138La Belgique se caractérise par la faible dimension moyenne des entreprises dans ce secteur, ce qui est dû au grand nombre de sociétés qui se limitent au conditionnement et à la diffusion de spécialités fabriquées par la maison-mère. En Belgique, cinq entreprises seulement disposent d’un véritable département de recherches. Aucune n’atteint un rang très important en Europe.
139Cependant, un vaste mouvement de concentration au niveau national et international s’est poursuivi dans tous les pays de la Communauté européenne au cours de la dernière décennie - ce qui n’est pas particulier au secteur pharmaceutique.
140Le taux de croissance annuel moyen du secteur est de 6,4 % [42], mais de plus de 17 % pour les laboratoires en 1968.
141D’après le Bureau du Plan [43], les sous-secteurs de l’industrie chimique ont évolué de la manière suivante au cours des dernières années (valeur de production, indice 1965 = 100) :
142L’industrie pharmaceutique est la branche de l’industrie chimique qui emploie le plus de main-d’œuvre : en 1971, sur 82.988 personnes [44] employées dans l’industrie chimique, 11.407 relevaient de l’industrie pharmaceutique, dont 6.822 employés et 4.585 ouvriers.
2 – Production de la branche
143Les livraisons de l’industrie pharmaceutique belge, totalisaient, en valeur, pour l’année 1969 [45], FB 6.966.818.000, dont FB 4.454.834.000 pour la consommation intérieure et FB 2.511.984.000 à destination de l’étranger.
144Les principaux types de produits livrés par l’industrie pharmaceutique belge représentaient, en 1969 [45], une valeur de :
145Pour la même année, les matières consommées par l’industrie pharmaceutique représentaient une valeur totale de FB 2.845.195.000, dont
146Les dépenses de personnel s’élevaient à FB 1.700.680.000.
147Les produits pharmaceutiques fabriqués en Belgique comportaient, en 1971, environ 46 % de produits sans équivalent à l’étranger et 54 % de produits avec équivalent à l’étranger, donc sous licence étrangère.
148La part des produits belges originaux [46] a tendance à diminuer par rapport aux produits fabriqués sous licence. Elle est d’autre part plus faible en valeur qu’en quantité, ce qui indique qu’il s’agit généralement de produits bon marché.
149D’un point de vue qualitatif, l’industrie pharmaceutique belge a lancé, d’après une étude de l’O.C.D.E. citée plus haut [47], trois des 138 innovations pharmaceutiques majeures depuis 1950 : deux tranquillisants, la dixyrazine et l’halopéridol, et un antidiarrhéique, le diphénoxylate.
150La production pharmaceutique belge alimente d’une part le marché belge (en 1969, la valeur des livraisons en Belgique s’élevait à FB 4.454.834.000 [48]), et d’autre part les marchés étrangers (à concurrence de FB 2.511.984.000 [48] en 1969).
II – Le marché belge
151Le marché belge du médicament est en expansion rapide, comme dans tous les pays à niveau de vie élevé et à population vieillissante. Cette expansion semble toutefois tenir plus à une hausse des prix due à un déplacement constant de la consommation vers de nouveaux produits plus chers que ceux qu’ils remplacent, qu’à l’augmentation des quantités consommées.
152En 1971, le chiffre d’affaires du secteur pharmaceutique comprenait environ 70 % de produits destinés au marché intérieur [49] (ce pourcentage recouvrant aussi bien la production belge que les importations) et 30 % de produits destinés à l’exportation.
153Les produits pharmaceutiques consommés en Belgique comportaient en 1971 environ 45 % de produits fabriqués en Belgique (dont 21 % de produits belges sans équivalent étranger) et 55 % de produits importés (proportion qui est en augmentation).
154Les ventes de spécialités en officines ont été évaluées, en 1971, à FB 11.403 millions, dont FB 7.359 millions représentaient les spécialités remboursées par l’INAMI. Les ventes aux hôpitaux et cliniques représentent environ 5 % du marché.
155Un certain nombre de spécialités concentrent une part importante des ventes totales. Sur les quelque 4.800 spécialités existantes, 3.300 représentent 95 % du marché [50]. Sur ces 3.300 spécialités, 1.700 peuvent être vendues sans ordonnance et 300 (soit 16 % des pièces vendues) font l’objet d’une publicité directe auprès du public. Enfin, les 1.300 spécialités "éthiques" restantes, représentant 42 % des pièces vendues, ne peuvent être délivrées que sur ordonnance [51].
156Les catégories de spécialités les plus vendues sont les suivantes :
157Plus précisément, les sous-catêgories dont les ventes ont le plus progressé au cours de l’année 1971 sont :
158Les spécialités qui ont le plus régressé pendant la même période sont :
III – Le commerce extérieur
159Le succès de l’industrie pharmaceutique d’un pays peut se refléter dans la situation de sa balance commerciale. Cependant, il faut tenir compte également de la balance des "invisibles", redevances et bénéfices que les entreprises pharmaceutiques reçoivent de leurs filiales établies à l’étranger. Ainsi, la participation des États-Unis en tant qu’exportateur de produits pharmaceutiques a sensiblement diminué, notamment parce que le niveau moins élevé des coûts de production à l’étranger a encouragé l’implantation d’usines locales sur ces marchés.
160De même, la totalité des exportations d’un pays ne peut être attribuée aux entreprises ressortissantes de ce pays.
161En Belgique, le nombre de filiales de sociétés pharmaceutiques étrangères est très important, et a encore augmenté ces dernières années, notamment avec le passage sous contrôle étranger d’un certain nombre de laboratoires belges. Leur part dans le commerce extérieur est donc prépondérante.
162Les importations de produits pharmaceutiques s’élevaient en 1971 [52] à FB 5.445 millions, et les exportations à FB 4.350 millions. La progression légèrement plus rapide des exportations par rapport aux importations, ces dernières années, semble liée à ces prises de contrôle étrangères.
163Le prix moyen par kg des importations est plus élevé que celui des exportations, ce qui peut traduire un confinement dans la fabrication et l’exportation de produits bon marché, mais aussi résulter des systèmes de prix différents pratiqués en Belgique et dans les pays fournisseurs.
164Une grande partie des exportations sont réalisées à partir de produits pharmaceutiques de base importés. La Belgique est en effet très dépendante pour son approvisionnement : elle ne produit qu’un dixième des 3.000 produits pharmaceutiques de base jugés indispensables.
165Les exportations belges portent surtout sur des médicaments conditionnés pour la vente au détail, et pour 40 % environ, sur des antibiotiques.
166La production de produits pharmaceutiques étant l’apanage d’un nombre restreint de pays, les fournisseurs de la Belgique sont peu nombreux : ce sont essentiellement l’Allemagne (28 %), les Pays-Bas (22 %), la France (16 %), la Suisse (14 %) et le Royaume-Uni (11 %). Il faut noter qu’en 1965, le principal fournisseur de produits pharmaceutiques était les Pays-Bas, suivis par la Suisse, l’Allemagne, les États-Unis et la France.
167Ces pourcentages sont à rapprocher de ceux des pays d’origine des spécialités fabriquées en Belgique sous licence étrangère : États-Unis (48 %) ; France (17 %) ; Suisse (10 %), Allemagne (10 %) ; Royaume-Uni (4 %) ; Italie (3 %) ; Pays-Bas (3 %) [53].
168Les exportations belges de produits pharmaceutiques, qui étaient très dispersées en 1965, ont eu tendance à se regrouper sur un nombre plus restreint de pays. Les principaux sont : les Pays-Bas (35 % en 1971 contre 19 % en 1965) ; l’Allemagne (15 %) ; la Suède (8 %), la France (5 %) et le Zaïre (4 % contre 8 % en 1965, date à laquelle ce pays venait directement après les Pays-Bas). A ces pays, il faut ajouter de nombreux pays du Tiers-Monde. De façon générale, en effet, le développement des soins de santé dans le Tiers-Monde a incontestablement aidé l’industrie pharmaceutique à surmonter ses difficultés sur les marchés occidentaux.
IV – La progression des firmes multinationales
169On a vu la place modeste de l’industrie pharmaceutique belge dans le monde et en Europe. Sur les 38 plus grandes entreprises mondiales du secteur, 23 sont américaines, 14 sont européennes et une est japonaise [54]. Parmi les dix principaux producteurs pharmaceutiques européens cités par H. Aszkenazy [55] pour l’année 1970, ne figure aucune firme belge :
170En Belgique, les principaux laboratoires par le chiffre de leurs ventes aux pharmaciens sont étrangers. Ainsi, pour 1971 [56], les ventes des 10 premières firmes sont estimées à :
171Ces dix laboratoires effectuent un tiers des ventes sur le marché belge.
172La dépendance du secteur pharmaceutique belge à l’égard de l’étranger est accentuée par le mouvement de concentration qui a touché les différents secteurs de l’économie et par l’établissement accéléré de sociétés américaines en Belgique depuis la création du Marché commun.
173Ainsi, quatre types de situations caractérisent essentiellement le secteur pharmaceutique en Belgique :
- la présence de sociétés pharmaceutiques étrangères importantes (ou du moins dont l’activité principale est constituée par le secteur pharmaceutique) ;
- les prises de contrôle récentes de laboratoires belges par des sociétés étrangères (et en particulier américaines) ;
- la présence de sociétés contrôlées par des capitaux belges ;
- la présence des divisions pharmaceutiques des grands groupes chimiques multinationaux (dont le secteur pharmaceutique est secondaire dans l’entreprise par rapport à d’autres secteurs chimiques).
1 – Les grandes sociétés pharmaceutiques étrangères
a – Les sociétés américaines
174Un certain nombre de sociétés américaines disposent d’une usine en Belgique :
Pfizer
175Le groupe Pfizer, de New York, qui fabrique, outre des produits pharmaceutiques (qui représentent 49 % de son chiffre d’affaires) des produits chimiques (35 % du chiffre d’affaires du groupe) et des cosmétiques - notamment les produits Coty (16 % des ventes du groupe) possède plusieurs filiales en Belgique :
- Pfizer, S.A. (capital : FB 25 millions), à Jette, constituée en 1954 ;
- Roerig, S.A. (capital : FB 20 millions), à Jette, constituée en 1959, filiale de Pfizer S.A. ;
- Intec, société industrielle et technique, S.A. (capital : FB 2.500.000) à Jette ;
- Pfizer Service Company, S.A. (capital : FB 2.500.000), à Molenbeek-Saint-Jean.
176La Pfizer Corporation, à Colon (Panama) a une succursale en Belgique, établie à Jette. Cette succursale fabrique à Gembloux des vaccins et des produits vétérinaires et pour l’agriculture, qui sont distribués par Pfizer S.A.
177Pfizer International Inc., à New York a également une succursale à Jette, dénommée Pfizer Europe, qui a une vocation de coordination et d’administration, et qui couvre l’Europe à l’exception du Royaume-Uni.
178Les principales spécialités pharmaceutiques fabriquées en Belgique ou importées par le groupe Pfizer sont des antibiotiques, et secondairement des corticostéroïdes, des produits psycho-actifs, des diurétiques et des complexes vitamino-minéraux.
179En octobre 1972, Pfizer a absorbé la société américaine Howmedica, qui fabrique des équipements médicaux, et dans laquelle la société française Pechiney-Ugine-Kuhlmann détenait une participation de 25 %. Howmedica International Inc., à Panama, a une succursale à Bruxelles.
Abbott
180Le groupe Abbott Laboratories, de Chicago, a une filiale en Belgique, la S.A. Abbott (capital porté à FB 25 millions en octobre 1971 lors de la fusion de cette société avec la S.A. Iphabel, industrie pharmaceutique belge, à Molenbeek-Saint-Jean, appartenant au même groupe), à Saint-Gilles, qui se consacre à la fabrication de spécialités pharmaceutiques.
181Les sociétés américaines suivantes disposent également d’usines en Belgique : Upjohn, N.V. (capital : FB 30 millions), à Puurs ; Parke Davis & Cie, S.A. (capital : FB 10 millions), à Bornem ; Pharmaceuticals International S.A. (anciennement Kay Pharmaceuticals International S.A.) (capital : FB 1.250.000), à Battice.
182Les sociétés suivantes ont une part importante dans la vente des médicaments en Belgique :
Merck, Sharp & Dohme
183Le groupe Merck, Sharp & Dohme à New York, spécialisé dans la production de produits pharmaceutiques, vétérinaires et chimiques, a une filiale en Belgique, Merck, Sharp & Dohme Belgium (capital : FB 12.500.000), à Saint-Josse-ten-Noode.
184La filiale néerlandaise du groupe Merck, Sharp & Dohme (Nederland), à Haarlem, a par ailleurs une succursale en Belgique, également à Saint-Josse-ten-Noode.
185La société Merck, Sharp & Dohme (Europe) Inc., à Wilmington (Delaware) a une succursale belge à Saint-Josse-ten-Noode.
Bristol
186La société pharmaceutique Bristol Myes Company, à New York, spécialisée dans la production d’antibiotiques, a une filiale à Bruxelles, les Laboratoires Bristol Benelux (capital : FB 5 millions), constituée en 1962.
Squibb
187La société pharmaceutique E.R. Squibb & Sons Inc., à New York, a une filiale belge à Auderghem, Squibb, S.A. (capital : FB 10 millions).
b – Les sociétés européennes
188Les principales sociétés pharmaceutiques européennes présentes sur le marché belge sont les trois groupes suisses Hoffmann-La Roche, Ciba-Geigy et Sandoz ; les sociétés allemandes Boehringer Ingelheim, Schering et E. Merck, Darmstadt ; les groupes britanniques Beecham et Glaxo ; les sociétés françaises Roussel-Uclaf et Delagrange ; et la société néerlandaise Brocades.
Hoffmann-La Roche
189Les produits pharmaceutiques représentent plus de 60 % du chiffre d’affaires du groupe Hoffmann-La Roche. Ses autres productions sont les produits chimiques finis (25 % du chiffre d’affaires global), dont les vitamines destinées à des usages industriels, les aromates (12 % des ventes, 2è rang mondial).
190La S.A. Produits Roche (capital : FB 90 millions), à Forest, a été constituée dès 1924. Elle produit et importe surtout des vitamines et des produits psycho-sédatifs, et dispose d’une division spécialisée dans l’électronique médicale, "Roche Bio-Electronics".
Ciba-Geigy
191Le groupe Ciba-Geigy S.A. est issu de la fusion, réalisée en 1970, des deux sociétés bâloises Ciba et Geigy. Ces deux sociétés qui avaient déjà, outre leur production pharmaceutique, une production importante dans le domaine des colorants, ont accentué leur diversification, notamment avec le rachat de la société photo chimique britannique Ilford.
192Dans le domaine pharmaceutique, le groupe a une filiale belge, la S.A. Ciba-Geigy N.V. (capital porté à FB 200 millions en décembre 1971), à Grand-Bigard, issue de la fusion des sociétés Ciba et Geigy en avril 1971.
193La société S.A. Ciba-Geigy N.V. a une filiale spécialisée dans la photochimie, la S.A. Ilford (capital : FB 1 million) (anciennement Établissements L. Bovier), à Saint-Josse-ten-Noode.
Sandoz
194Les produits pharmaceutiques interviennent pour 55 % dans le chiffre d’affaires du groupe Sandoz. Les autres productions du groupe sont les matières colorantes, l’agrochimie et les produits diététiques.
195Le groupe a une filiale de distribution en Belgique, Sandoz S.A. (capital : FB 120 millions), à Schaerbeek.
Boehringer Sohn, Ingelheim
196La société allemande Boehringer Sohn, Ingelheim occupe le deuxième rang dans la production pharmaceutique allemande, derrière Farbwerke Hoechst. Il s’agit d’une entreprise familiale, qui développe particulièrement sa production d’insecticides, d’hormones et de vitamines.
197Le groupe a une filiale belge, C.H. Boehringer Sohn S.A. (capital : FB 1 million), constituée en 1961, à Saint-Gilles.
Schering
198La société Schering A.G., à Berlin, et ses filiales, forment le quatrième groupe pharmaceutique allemand. Il se spécialise particulièrement dans les produits hormonaux et les pilules contraceptives, et secondairement dans la phytopharmacie.
199Le groupe Schering a une filiale belge, la S.A. Schering-Agro (capital : FB 3 millions), qui a pour objet l’industrie et le commerce de produits phytopharmaceutiques et de médecine vétérinaire, constituée en décembre 1969, filiale de la société Duco, à Bergkamen-Berlin.
200Les produits pharmaceutiques Schering sont distribués en Belgique par la société belge S.A. Rodolphe Coles, à Diegem.
E. Merck, Darmstadt
201La société pharmaceutique E. Merck, à Darmstadt, a depuis 1951 une filiale en Belgique par l’intermédiaire de son holding Merck Holding A.G., à Zug (Suisse), la Société anonyme Belgamerck (capital porté à FB 26 millions en juin 1972). Cette société diffuse des spécialités pharmaceutiques et des produits pour diagnostics.
Beecham
202Le groupe britannique Beecham se consacre aux produits pharmaceutiques (antibiotiques essentiellement), et en outre aux produits vétérinaires, aux articles de toilette, cosmétiques et aux aliments diététiques.
203Le Beecham Group Limited a en Belgique les filiales suivantes :
- la S.A. Beecham (capital : FB 60 millions), constituée en 1955, à Molenbeek-Saint-Jean, et
- la S.A. Bencard (capital : FB 1 million), constituée en décembre 1972, à Molenbeek-Saint-Jean.
Glaxo
204Le groupe Glaxo occupe la première place dans le secteur pharmaceutique en Grande-Bretagne. Sa production pharmaceutique porte essentiellement sur les antibiotiques, les vitamines, les vaccins et les produits vétérinaires. Ses autres activités se situent dans le secteur des produits alimentaires et des équipements pour hôpitaux.
205Le groupe a une filiale en Belgique, Glaxo (Benelux), S.A. (capital : FB 5 millions), constituée en 1960, à Ixelles.
Roussel-Uclaf
206Le groupe pharmaceutique français Roussel-Uclaf dans lequel le groupe allemand Farbwerke Hoechst détient une participation de 43 % (voir ci-dessous) a élargi son domaine d’activités en 1970 avec l’acquisition d’une participation de 49 % dans la société des Parfums Hélène Rochas. Dans le secteur pharmaceutique, le groupe Roussel produit en particulier des cortisones et antibiotiques.
207En Belgique, le groupe est représenté par deux filiales :
- Établissements J. Herman-Labor, S.A. (capital : FB 22 millions), à Bruxelles, constituée en 1919, société de distribution ;
- Roussel-Labunis, S.A. (capital : FB 4 millions), à Schaerbeek, qui fabrique et importe des spécialités du groupe.
Delagrange
208Les Laboratoires Delagrange, société d’applications pharmaco-dynamiques à Paris, et la Société d’études scientifiques et industrielles de l’Ile de France "S.E.S.I.F.", à Paris, ont une filiale commune en Belgique, les Laboratoires Delagrange, S.A. (capital : FB 15 millions), constituée en 1946, à Woluwé-Saint-Lambert.
Brocades
209La N.V. Koninklijke Pharmaceutische Fabrieken V/H. Brocades-Stheeman & Pharmacia, à Meppel aux Pays-Bas, société qui produit des spécialités pharmaceutiques et des cosmétiques, a une filiale d’importation en Belgique, Brocades Belga, S.A. (capital : FB 12 millions), à Bruxelles.
2 – Les principales sociétés pharmaceutiques belges passées sous contrôle étranger
Janssen
210Constituée en 1934 à Turnhout, la société Janssen Pharmaceutica (anciennement Laboratoria Pharmaceutica Dr. J. Janssen) (capital porté à FB 600 millions en décembre 1972), à Beerse est passée sous le contrôle du groupe américain Johnson & Johnson en 1961, le Dr. Janssen gardant la direction de la société. Janssen Pharmaceutica produit des vitamines, des antibiotiques, des produits psychoactifs et cardi?-vasculaires. Cette société possède le laboratoire de recherche le plus important et le plus moderne du pays.
211Le groupe Johnson & Johnson contrôle également la société Ortho Pharmaceutica (capital porté à FB 7.500.000 en décembre 1972), à Turnhout, constituée en 1967.
212La société Johnson & Johnson Nederland a une succursale belge à Bruxelles.
R.I.T.
213La société Recherche et industrie thérapeutiques "R.I.T." (capital : FB 90 millions), à Genval, constituée en 1945, est passée en 1959 sous le contrôle de Smith Kline & French International Company, à Philadelphie.
214Ce groupe a par ailleurs une autre filiale belge, constituée en 1929, les Laboratoires Smith, Kline & French, S.A. (capital : FB 2.500.000), à Bruxelles.
Labaz
215La société S.A. Labaz ?.V. (capital : FB 190 millions), à Bruxelles, a été constituée en 1968 par la Société belge de l’azote et des produits chimiques du Marly, à Ougrée, par une filiale française du groupe, la Société française des laboratoires Labaz, à Paris, et des intérêts français minoritaires. Cette nouvelle société S.A. Labaz N.V. faisait suite à l’ancienne société Laboratoires Labaz, filiale de la société belge de l’Azote et des produits chimiques du Marly, devenue en 1960 la Société internationale Labaz. Cette dernière société fut absorbée en 1964 par la Société belge de l’azote, qui en fit sa division pharmaceutique. En 1968, la Société belge de l’azote fit apport de sa division pharmaceutique à la nouvelle société S.A. Labaz N.V., et en 1970, elle céda sa participation dans S.A. Labaz N.V., qui passa ainsi entièrement sous contrôle français [57]. Les laboratoires bruxellois de Labaz restent cependant le plus important centre de recherche de ce groupe. Les autres centres sont situés à Grenoble, Sisteron et Ambarès, en France.
216Si les spécialités pharmaceutiques restent le principal domaine d’activité du groupe (76,5 % en 1971), celui-ci cherche à diversifier sa production : produits chimiques spéciaux, solutés massifs et matériel de perfusion et de transfusion, équipements pour hôpitaux, produits d’hygiène et produits vétérinaires.
217En février 1973, la Société nationale des pétroles d’Aquitaine (S.N.P.A.) a lancé une offre publique d’échange en vue de prendre le contrôle du groupe Labaz.
Continental Pharma
218La société anonyme Continental Pharma (anciennement Société anonyme belgo-canadienne Continentale Pharma) (capital : FB 50 millions), à Bruxelles, a été constituée en 1947. Aux assemblées extraordinaires de 1959 et 1968, seuls étaient présents une minorité d’actionnaires, tous des particuliers [58]. Continental Pharma exploite une usine à Machelen.
Sanders
219La S.A. Sanders (anciennement Louis Sanders) (capital : FB 100 millions), à Saint-Gilles, constituée en 1930, a pour actionnaire principal Sanders International (Holding) S.A., à Luxembourg, anciennement filiale des sociétés belges Euroutremer et Compagnie financière du Katanga, du groupe de la Société générale de Belgique, et actuellement détenue à parité par la Compagnie financière d’Europe et d’Outre-Mer "Finoutremer" (issue de la fusion d’Euroutremer avec la Compagnie financière du Katanga) et par la société française Générale Occidentale, suite à une augmentation de capital de Sanders International en décembre 1972.
220La société Sanders distribue notamment les produits pharmaceutiques des laboratoires Wyeth, division pharmaceutique de l’American Home Products Corporation, à New York. Elle fabrique également des produits pharmaceutiques, et possède des départements parfumerie, cosmétiques, hygiène, aliments pour bétail.
Omnium chimique
221La société Omnium chimique "P.C.", S.A., à Uccle, a été constituée en 1946. En décembre 1966, son capital passe de FB 10 millions à FB 20 millions, cette augmentation de capital étant souscrite à parts égales par une société belge, la Société anversoise de financement "Finanverso" [59] et par une société suisse, Forschag, à Baie. Lors de cette assemblée extraordinaire, seuls étaient représentés 200 titres sur 20.000, détenus par des particuliers.
3 – Les principales sociétés pharmaceutiques belges
Christiaens
222Le groupe belge Christiaens se consacre à la fabrication et à la distribution de spécialités pharmaceutiques et d’articles connexes. Il comprend les sociétés suivantes :
- la Manufacture de produits pharmaceutiques A. Christiaens S.A. "M.A.C." (capital : FB 30 millions), à Bruxelles, constituée en 1945, qui produit des spécialités pharmaceutiques ;
- la Société industrielle des produits et spécialités chimiques A. Christiaens, société anonyme "Chimac" (capital : FB 20 millions), à Bruxelles, constituée en 1952, et qui produit notamment des insecticides agricoles et ménagers et des fongicides ;
- la société Produits pharmaceutiques A. Christiaens S.A. "P.A.C." (capital : FB 30 millions), à Bruxelles, constituée en 1945, qui se consacre à la distribution des spécialités du groupe et assure la fonction de concessionnaire pour un certain nombre de sociétés pharmaceutiques étrangères.
Dumas
223Les Laboratoires Dumas (capital porte à FB 25 millions en décembre 1972), à Saint-Gilles, distribuent essentiellement les produits des laboratoires Delagrange, avec lesquels ils ont des actionnaires en commun [60].
224Font partie du même groupe les sociétés suivantes :
- Manuphar, S.A. (capital : FB 4.500.000), à Woluwé-Saint-Lambert, qui diffuse des produits cosmétiques vendus en pharmacie ;
- Sodipropha, S.A. (capital : FB 1 million), à Woluwé-Saint-Lambert, qui exploite un laboratoire ;
- Sardac S.A. (capital : FB 1 million), à Woluwé-Saint-Lambert, qui diffuse des accessoires pour pharmacies.
4 – Les divisions pharmaceutiques des groupes chimiques multinationaux
Akzo
225Le groupe néerlandais Akzo se situe au 6ème rang des entreprises chimiques européennes. Sa principale activité se situe dans le domaine des fibres chimiques (48 % de son chiffre d’affaires), les autres secteurs d’activité étant les produits chimiques (26 %), les matières plastiques (13 %), les produits pharmaceutiques (7 %) et les produits de consommation.
226Les filiales belges du groupe dans le secteur pharmaceutique et para-pharmaceutique sont :
- Organon België N.V. (capital : FB 10 millions), à Bruxelles. Cette société dispose d’une unité de conditionnement de produits pharmaceutiques à Ghlin-Baudour ;
- Organon Teknika België (capital : FB 300.000), constituée en décembre 1969, à Bruxelles, et qui produit des spécialités pharmaceutiques, vétérinaires, cosmétiques et d’hygiène ;
- Intervet België N.V. (capital : FB 300.000) constituée en janvier 1970, importateur de produits vétérinaires ;
- Intec (anciennement Zwitsal België) (capital : FB 6.400.000), à Bruxelles ;
- Aaciphar N.V. (capital : FB 300.000), à Bruxelles ;
- AAgrunol (anciennement AAgrunol België N.V.) (constituée en septembre 1972 au capital de FB 300.000), à Bruxelles, qui a pour objet la fabrication et la commercialisation de produits phytopharmaceutiques.
Hoechst
227La Farbwerke Hoechst A.G., à Francfort, née de la "décartellisation" de l’I.G. Farben, se place au premier rang en Allemagne pour la production pharmaceutique, bien que cette activité ne concerne que 15 % de son chiffre d’affaires. Le groupe Hoechst a l’intention de développer ses activités à l’étranger dans le domaine des cosmétiques (il possède notamment 5 % du capital de Schwarzkopf GmbH, à Hambourg) [61].
228En 1968, le groupe Hoechst a conclu avec la société française Rous-sel-Uclaf des accords de coopération dans les domaines de la recherche, du développement et de la distribution. Dans le cadre des mêmes accords, le groupe Hoechst a acquis une participation de 43 % dans le capital de la Compagnie financière Chimro, actionnaire majoritaire de Roussel-Uclaf (par l’intermédiaire de la Société Centrale de Dynamite).
229Le groupe Hoechst a en Belgique les filiales suivantes :
- Hoechst Belgium, S.A. (capital : FB 60 millions), à Bruxelles, qui importe et conditionne des spécialités pharmaceutiques et phytopharmaceutiques, et des produits chimiques. Cette société a été constituée en 1965 par la transformation de la Société commerciale et thérapeutique belge "Socothera", constituée en 1949 ;
- Albert Pharma (capital : FB 5 millions), à Saint-Gilles, filiale de la société Chemische Werke Albert AG, qui distribue en Belgique les produits de cette société.
230Par ailleurs, les sociétés Madetraf, S.A. (anciennement S.A. Sade-mat) (capital : FB 30 millions), spécialisée dans le conditionnement et le commerce de produits chimiques, pharmaceutiques et cosmétiques et Collchimie S.A. (anciennement Collchimie Congo) (capital : FB 10 millions), toutes deux à Saint-Gilles, ont des actionnaires et administrateurs communs avec Hoechst Belgium et Albert Pharma [62].
Bayer
231Le groupe Bayer A.G., de Leverkusen, procède, comme la Farbwerke Hoechst A.G., de la "décartellisation" de l’I.G. Farbenindustrie. La production de Bayer est très diversifiée. En 1971, si l’on exclut le secteur de la photochimie, 11 % du chiffre d’affaires du groupe portait sur des produits pharmaceutiques.
232En Belgique, le groupe Bayer contrôle à 80 % la société Bayer Pharma (anciennement Belgo Pharma) (capital : FB 20 millions), à Bruxelles.
Philips
233Avec ses filiales, le groupe néerlandais Philips est le deuxième producteur mondial d’appareillages électriques et électroniques. La production pharmaceutique du groupe est marginale et s’appuie sur une réputation acquise dans le domaine des appareillages médicaux.
234En Belgique, la division Duphar de la S.A. Philips, Compagnie industrielle et commerciale (capital : FB 1 milliard), à Bruxelles, couvre les secteurs de la pharmacie humaine et vétérinaire, de la phyto-pharmacie et des produits chimiques (colorants, produits de base pour cosmétiques, aliments, etc.) du groupe.
235Dow Chemical et Philips étudient la possibilité pour Dow Chemical de prendre une participation dans Philips Duphar, division pharmaceutique et chimique de Philips, qui vend déjà des produits Dow Chemical [63].
American Cyanamid Company
236Les laboratoires Lederle, qui constituent la division pharmaceutique du groupe Cyanamid, et sont intervenus pour 21 % environ dans le chiffre d’affaires du groupe en 1970, contre 32 % pour les produits chimiques et 20 % pour les produits agricoles, ont une filiale belge, Lederle belge, S.A. (capital : FB 7.500.000), constituée en 1952, à Bruxelles, qui dispose d’installations de conditionnement de produits pharmaceutiques.
Rhône-Poulenc
237La société U.C.B. (anciennement Union chimique - Chemische Bedrijven "U.C.B.") (capital : FB 1.099.360.000) est le deuxième groupe belge dans le secteur de la chimie et le premier dans celui de l’industrie pharmaceutique. Au travers de filiations financières complexes [64], le groupe chimique français Rhône Poulenc s’est assuré dans U.C.B. une participation qui en fait le principal actionnaire, plusieurs membres de la famille Janssen étant investis d’importantes prérogatives de gestion au sein de la société.
238La répartition des secteurs d’activités de la société U.C.B. s’établit comme suit :
23936 % des ventes sont réalisés en Belgique, contre 57 % dans les autres pays européens et 7 % hors d’Europe.
240La Division Pharmaceutique d’U.C.B. fait suite à la société Produits chimiques et pharmaceutiques Meurice, créée après la première guerre mondiale. Cette entreprise fut englobée en 1928 dans l’Union Chimique Belge. Ses installations, sises dans l’agglomération bruxelloise, et notamment à Forest et à Braine l’Alleud, occupent environ 600 personnes. Plus de la moitié de la production est exportée. Celle-ci comprend notamment des antibiotiques, des hormones, des anti-histaminiques et des anti-spasmodiques.
241La société U.C.B. contrôle en Belgique les sociétés pharmaceutiques suivantes :
- Sarva (capital : FB 10 millions), à Saint-Gilles, société de distribution ;
- Vedim (capital ramené de FB 5 millions à FB 100.000 en janvier 1972 par remboursement aux actionnaires), à Saint-Gilles, devenue une simple société à portefeuille ;
- S.A. Bios-Coutelier N.V. (anciennement Produits Bios-Établissements Coutelier Frères) (capital : FB 25 millions), à Schaerbeek. Cette société, fondée en 1919, est spécialisée dans l’extraction et la vente d’alcaloïdes d’origine végétale et distribue des produits chimico-pharmaceutiques sous sa marque ainsi que certaines spécialités propres ou sous licence. Bios-Coutelier a notamment acquis les licences détenues précédemment par Librapharm, société affiliée dont U.C.B. s’est retirée en 1971. Bios-Coutelier compte en outre parmi les producteurs mondiaux les plus importants d’iode.
242A l’étranger, U.C.B. contrôle les sociétés pharmaceutiques suivantes :
- en France, les Laboratoires Fraysse & Cie et la Société d’exploitation et de distribution pharmaceutique SEDIP, à Nanterre, et l’Union chimique et pharmaceutique, à Saint-Denis ;
- en Italie, la société U.C.B.-Smit SpA, à Turin, constituée fin 1969 par fusion des sociétés U.C.I.B. et Laboratoire Biochimico-Farmaceutici Smit ;
- en Suède, U.C.B. Nordiska, à Stockholm ;
- en Finlande, Suomen U.C.B. OY, à Helsinki ;
- en République sud-africaine, U.C.B. SA (Pty) Ltd, à Johannesburg ;
- en Inde, UNI-UCB (India) Private Ltd, à Bombay ;
- aux Pays-Bas, UCB Nederland, à La Haye.
243D’autre part, une collaboration a été instaurée entre la division pharmaceutique d’U.C.B. et celle de Fisons Ltd, pour le lancement et la distribution en Allemagne, en France et en Italie d’un médicament pour le traitement de l’asthme bronchique issu des recherches de Fisons. Trois sociétés communes à parts égales ont été constituées à cet effet au cours de l’exercice 1969-1970 : Fisons-U.C.?. Arzneim ttelvertriebsgesellschaft m.b.H., à Sindorf (Allemagne) ; Fisons-U.C.B. SpA, à Turin ; et Fisons-U.C.B. S.A. à Paris.
244Le groupe Rhône-Poulenc est par ailleurs présent en Belgique dans le secteur pharmaceutique :
- l’Institut Mérieux, à Lyon, important producteur de sérums et de vaccins, contrôlé à 51 % par Rhône-Poulenc, a une filiale en Belgique, Institut Mérieux Benelux (capital : FB 9 millions), à Péruwelz ;
- les sociétés françaises Théraplix et Spécia, Société parisienne d’expansion chimique, filiales à 100 % du groupe Rhône-Poulenc, ont des succursales à Bruxelles.
Le groupe Solvay
245L’industrie pharmaceutique intervient pour 2,6 % dans le chiffre d’affaires du groupe chimique belge Solvay, mais ce secteur d’activités est en expansion constante. Il est l’apanage de la Kali Chemie A.G., filiale de la Deutsche Solvay-Werke, et de ses filiales :
- en France, les Laboratoires de thérapeutique moderne "Latema" et leur filiale Laboratoire du Bac ;
- au Portugal, Quimifar Ltda ;
- au Mexique, Laboratorios Kriya.
CONCLUSIONS
246L’industrie pharmaceutique en Belgique semble ainsi dominée, et de plus en plus, par des sociétés étrangères, généralement des filiales de groupes multinationaux, surtout américains.
1 – Motifs de l’implantation de sociétés pharmaceutiques multinationales en Belgique
247Quelles raisons ces groupes ont-ils de s’implanter en Belgique ?
248En premier lieu, comme on l’a vu, le marché belge des médicaments est en pleine expansion, et il n’existe pas d’industrie nationale importante. Or la conquête de nouveaux marchés est un souci constant et primordial pour les sociétés américaines [65]. Et la meilleure façon de se tailler une part importante sur un marché est d’y implanter une filiale, qui sera mieux à même que la société-mère de suivre les tendances de ce marché.
249Mais beaucoup de sociétés qui viennent s’installer voient plus loin que le marché belge : on a vu l’importance de la production réexportée, et elle est plus importante encore pour les sociétés étrangères que pour les sociétés belges. D’une façon générale, les entreprises américaines qui s’implantent en Europe choisissent un pays d’où elles approvisionnent l’ensemble du marché européen. Ce choix est fait par la société-mère pour des raisons de commodité ou au vu de l’existence d’avantages divers. Dans le cas de la Belgique, sa situation géographique centrale en Europe apparaît comme un motif de choix important. Le rôle des subventions et dégrèvements fiscaux divers est assez minime, car la plupart des régions du Marché commun pratiquent une surenchère à cet égard afin d’obtenir des créations d’emplois, et les sociétés désirant s’installer peuvent généralement compter sur une aide. "En ce sens les aides sont réellement un août que se sont mutuellement imposé les différents partenaires du Marché commun, et l’on peut souligner que les sociétés américaines ne se sont pas fait faute de faire jouer les uns contre les autres les pays et les régions qui souhaitaient les accueillir" [66].
2 – Modalités de ces implantations
250La répartition internationale des tâches appliquée par les sociétés américaines ne s’accompagne pas d’une répartition analogue des décisions, qui restent concentrées aux États-Unis. Ceci se traduit par une participation presque toujours totalitaire dans les sociétés rachetées. Il n’en est pas de même dans le cas des sociétés européennes, où le contrôle est souvent partagé par plusieurs groupes, ce qui laisse parfois une plus grande marge de manœuvres à la filiale.
251Qu’en est-il de la recherche ? D’après Roland Michel [66], du moins dans le contexte actuel, les entreprises rachetées par des firmes américaines "ne voient pas après leur reprise croître leur budget, en tout cas comparé au chiffre d’affaires". Dans le cas de l’industrie pharmaceutique, à part quelques exceptions comme Janssen Pharmaceutica et R.I.T., exceptions liées à la présence d’une infrastructure de recherche facilement valorisable, de façon générale, la recherche se fait surtout aux États-Unis. L’implantation éventuelle dans les prochaines années de centres de recherche en Europe est néanmoins possible, étant donné la politique de restrictions budgétaires du gouvernement américain.
3 – L’attitude des pouvoirs publics devant cette situation
252Pour les pouvoirs publics, le choix se situe au niveau du lieu où se prennent les décisions plus qu’au niveau de la nationalité des groupes. Pour le Bureau du Plan, "il faut encourager les firmes étrangères établies en Belgique à y développer activités et implantations, de sorte que la division belge voie son poids grandir au sein du groupe. Il faudrait notamment intensifier et multiplier les initiatives récentes : implantations en Belgique du centre européen de recherches des groupes, fixation du siège administratif européen, concentration sur l’unité belge de l’expansion européenne du groupe" [67].
253Considérée comme une industrie "de pointe" basée sur la recherche, l’industrie pharmaceutique bénéficie d’une aide importante de l’État, directe et indirecte.
254On a vu que la recherche pharmaceutique est d’un intérêt très variable. Or il semble bien qu’une véritable sélection ne s’effectue pas quant aux projets présentés par les firmes pharmaceutiques. Le Bureau du Plan reconnaît que "l’aide ne devrait pas se limiter à des recherches donnant lieu uniquement à des exploitations industrielles en Belgique" et que "la recherche pharmacologique et chimique ne devrait pas être exclue d’une politique d’aide de l’État comme c’est le cas actuellement" [68].
255On a vu à quel point, en effet, le stade de la recherche chimique est négligé par l’industrie pharmaceutique. Or celle-ci exerce, du fait de l’attitude de l’Université dans le domaine de la recherche pharmacologique, un quasi-monopole en la matière [69].
256* * *
257De façon plus générale, il ne semble pas exister de politique concertée des pouvoirs publics à l’égard du secteur pharmaceutique. Au préalable, il serait peut-être utile de dissiper un certain nombre de confusions qui affectent ce secteur, et notamment :
- une confusion quant à l’efficacité de la recherche pharmaceutique : celle-ci, par crainte de la concurrence, est menée dans le plus grand secret, ce qui est une source de doubles emplois et de gaspillage ; cette situation s’explique par le fait qu’il s’agit d’une industrie dont la politique commerciale repose avant tout sur le lancement de produits nouveaux ;
- une confusion quant à la réalité de cette recherche : l’apparition de spécialités présentées sous de nouveaux noms permet en effet de faire croire à l’apparition de médicaments originaux, en l’absence d’une présentation sous leur nom générique, selon une nomenclature nationale ou internationale [70] ;
- une confusion quant à la nécessité d’une consommation toujours accrue de produits pharmaceutiques, qui s’explique par la nécessité pour l’industrie pharmaceutique d’amortir rapidement les frais engagés dans la mise au point de nouveaux médicaments.
Évolution du marché des spécialités pharmaceutiques 1965-1971
B: Fabrication avec équivalent étranger
C: Importation en vrac
D: Importation conditionnée
Crédits I.R.S.I.A. à l’industrie pharmaceutique (en millions de FB) [71] [72]
Productivité des capitaux investis pour quelques laboratoires pharmaceutiques en 1971 (en millions de FB)
258N.B. : Il convient de noter que les chiffres mentionnés ci-dessus n’ont qu’une valeur indicative, car en ce qui concerne les filiales de groupes multinationaux, les bénéfices déclarés et l’endettement sont reportes sur l’une ou l’autre société du groupe, dans le cadre d’une stratégie internationale du groupe assurant une rentabilité optimale.
Lancement de nouveaux produits prenant le relais de produits similaires plus anciens (d’après le chiffre des ventes en Belgique) [73]
Notes
-
[1]
Définition donnée par la Directive du 26.1.1965 du Conseil de la Communauté Économique Européenne.
-
[2]
Écarts technologiques - Produits pharmaceutiques, O.C.D.E., mars 1969.
-
[3]
Le nombre de spécialités varie fortement d’un pays à l’autre : la Suède, notamment, se contente de 1.600 spécialités.
-
[4]
Cf. Écarts technologiques - Produits pharmaceutiques, O.C.D.E., Paris 1969.
-
[5]
D’après l’A.G.I.M., L’industrie du médicament, Liège, 1967.
-
[6]
Cf. Le médicament du producteur au consommateur, dossier du Comité d’Action Santé de Louvain.
-
[7]
Cf. à ce sujet Roland Michel, Les investissements américains en Belgique, CRISP, 1971, pp. 95 et 96.
-
[8]
A.G.I.M., L’industrie du médicament, Liège, 1967.
-
[9]
Les brevets sont délivrés en Belgique par le Conseil supérieur de la propriété industrielle, rattaché au Ministère des Affaires économiques. Ce Conseil est composé de juristes, de représentants d’importantes entreprises industrielles (Agfa-Gevaert, M.B.L.E., Solvay), de représentants du Ministère des Affaires économiques et du Conseil national de la politique scientifique, et de représentants de l’industrie (soit au total 13 membres).
-
[10]
Le Groupe d’Étude pour une réforme de la médecine (G.E.R.M.) suggère dans sa Lettre d’Information n°23, de décembre 1968, consacrée aux problèmes pharmaceutiques, que le pharmacien d’industrie soit doté d’un statut comparable à celui du réviseur d’entreprises, ou qu’il soit rétribué par un organisme central financé par les firmes pharmaceutiques, afin de lui assurer une plus grande liberté d’action (p. 5).
-
[11]
Bureau du Plan - Plan 1971-1975 (l’industrie chimique).
-
[12]
Écarts technologiques - Produits pharmaceutiques, O.C.D.E., Paris, 1969.
-
[13]
Groupe d’Étude pour une reforme de la médecine, Lettre d’Information n°23, décembre 1968, "Problèmes pharmaceutiques", p. 7.
-
[14]
Cf. Guy Caro, La médecine en question, Cahiers libres 156-157, Maspero, Paris, 1969.
-
[15]
L’arrêté royal du 23 octobre 1972 relatif à la publicité et l’information concernant les médicaments prévoit la mention obligatoire sur les notices jointes aux spécialités des contre-indications et effets secondaires.
Voir également à ce sujet : Organisation Mondiale de la Santé, Pharmaceutical advertising, a Survey of existing legislation, 1968 Revision, Genève, 1968. -
[16]
Cette commission se compose de quatre membres effectifs, représentant les universités du pays, et d’experts délégués par ces universités, les facultés et instituts de médecine vétérinaire et de médecine tropicale, l’Association Pharmaceutique Belge et l’Inspection de la pharmacie.
La décision du comité des ministres du Benelux du 18 octobre 1972 crée un service commun Benelux d’enregistrement des médicaments, composé d’un secrétariat, d’un bureau (chefs des inspections de la pharmacie des trois pays, éventuellement assistés d’experts) et d’un comité (composé de six pharmacologues-toxicologues, six médecins cliniciens et six analystes pharmaciens). Cette décision est effective depuis le 1er janvier 1973. -
[17]
La nouvelle réglementation commune aux pays du Benelux (voir ci-dessus) exige que cette publicité fasse partie du dossier.
-
[18]
Question n°17 de M. Niemegeers du 24 octobre 1972. Chambre des Représentants, Bulletin des Questions et Réponses n°3, 21 novembre 1972, pp. 169 et 170.
-
[19]
Des inspecteurs des pharmacies, relevant du service central de Pharmacie du Ministère de la Santé publique, sont charges de la surveillance des pharmaciens, et les conseillent éventuellement. Ils sont en nombre insuffisant.
-
[20]
Les chiffres correspondant sont de 0,8 pour les Pays-Bas (il faut noter qu’aux Pays-Bas les médecins peuvent vendre des médicaments), 6,6 pour l’Italie et 4,3 pour la France. Chiffres cités par Le médicament du producteur au consommateur, Dossier du Comité d’action Santé de Louvain.
-
[21]
L’arrêté ministériel du 19 avril 1971 a été abrogé par l’arrêté ministériel du, 24 février 1972, bloquant les prix des spécialités pharmaceutiques au niveau pratiqué le 7 janvier 1972.
-
[22]
L’A.M. du 1er juillet 1967 fixait ces forfaits à 60 %, 90 % et 120 %. En fait, l’A.M. du 19 avril 1971 n’a été que partiellement appliqué par le secteur (voir ci-dessous).
-
[23]
Pour bénéficier de ce régime, les firmes qui effectuent de la recherche scientifique doivent demander l’autorisation préalable du Ministère des Affaires économiques, qui décide après avis du Ministre de la Santé publique. Assez curieusement, une seule demande a été introduite jusqu’à ce jour.
-
[24]
Cahiers Marxistes - Spécial Santé, n°12, janv. -févr. - mars 1972.
-
[25]
Cf. Le conflit entre les pharmaciens et les mutuelles à propos de la T.V.A., Bulletin d’information de l’A.N.M.C., 20 janvier 1971.
-
[26]
C est toujours vrai pour le malade assuré, car l’INAMI rembourse à un taux différent spécialités et préparations magistrales (cf. ci-dessous).
-
[27]
Le conflit entre les pharmaciens et les mutuelles à propos de la T.V.A., Bulletin d’information n°11 de l’A.N.M.C. 20 janvier 1971, p. 8.
-
[28]
Pour être remboursables par l’INAMI, ces produits doivent être agréés par un conseil technique composé de représentants des facultés de médecine du pays, des associations professionnelles de médecins et de pharmaciens, des organismes assureurs et des Ministères de la Prévoyance sociale et de la Santé publique.
-
[29]
Cf. à ce sujet Charles Louis, Les médicaments et la Sécurité Sociale, Revue Nouvelle, février 1972.
-
[30]
Si elle est établie rigoureusement, la liste des médicaments remboursés peut avoir une valeur éducative à l’égard du public qui se méfiera des prescriptions d’autres médicaments. Voir à ce sujet la notice bibliographique relative à "La prescription et le formulaire pharmaceutique national britannique (Prescribing and the British National Formulary) d’O.L. Wade et G.D. Mc Devitt, Brit. Med. J. 2, pp. 635-637, 1966, présentée dans la Lettre d’Information n°23 du GERM, décembre 1968.
-
[31]
Charlotte Müller, dans un article intitulé La société "surmédiquée" (Science n°176, pp. 488 à 492, 1972) dont la Lettre d’Information n° 61, d’Octobre 1972, du GERM donne une notice bibliographique, note que de multiples raisons incitent à croire à une surconsommation pharmaceutique : notamment la vente de médicaments spécifiques en quantités hors de proportion avec l’incidence connue des maladies, l’utilisation de combinaisons fixes de plusieurs médicaments, etc. Chaque acteur - firme pharmaceutique, médecin, patient, pharmacien -est amené à choisir le médicament de préférence à un autre type de solution qui lui apparaît comme moins avantageuse. Une telle situation est rendue possible par la fragmentation de la responsabilité des soins médicaux et par la trop petite augmentation de la consommation médicale provoquée par chaque décision individuelle. Ainsi les effets cumulatifs sont-ils ignorés.
-
[32]
La possibilité de telles négociations est prévue par l’article 5 de l’Arrêté Royal du 24 décembre 1963 qui permet à l’assurance maladie-invalidité de négocier des diminutions de prix pour des spécialités admissibles mais qui ne répondent pas aux critères économiques exposés dans l’article 5 précité.
-
[33]
D’après J. Legros, L’industrie du médicament en Belgique, mémoire d fin d’études, Institut supérieur de commerce de Möns, 1968.
-
[34]
Chiffre donne par l’A.G.I.M.
-
[35]
Chiffres donnés par le Bureau du Plan.
-
[36]
Voir à ce sujet Guy Caro, La Médecine en question, Cahiers Libres, 156-157, Ed. Maspero, Paris, 1969.
-
[37]
D’après une enquête de la Programmation de la Politique Scientifique.
-
[38]
Le taux d’intervention du subventions de l’I.R.S.I.A. peut atteindre 50 %, et exceptionnellement 80 % des programmes de recherche.
-
[39]
Les modalités d’attribution des avances au titre des prototypes font l’objet de l’art. 25 de la loi du 30.12.1970 sur l’expansion économique.
-
[40]
J. Van Roy notamment, dans un rapport au Congrès de l’Union Nationale des Mutualités Socialistes, 22 et 23 avril 1972 et les Cahiers Marxistes (spécial santé, n°12, janvier-février-mars 1972) relèvent les inconvénients d’une telle dispersion.
-
[41]
Estimation sur la base de renseignements fournis par divers organismes nationaux, donnée par le Bulletin de la Société générale de banque, juillet-août 1972.
-
[42]
Roland Michel, Les investissements américains en Belgique, CRISP, 1971, p. 95.
-
[43]
Plan 1971-1975, Les secteurs de production : l’industrie chimique, septembre 1971.
-
[44]
Chiffres fournis par la F.I.C., cités dans L’Économie belge en 1971, Ministère des Affaires économiques, Direction des études et de la documentation, Bruxelles 1972.
-
[45]
Statistiques industrielles, octobre 1972, Institut National de la Statistique.
-
[46]
Et l’on verra plus loin que cette production dite belge émane pour l’essentiel de laboratoires situés en Belgique mais appartenant à des sociétés étrangères.
-
[47]
Écarts technologiques, Produits pharmaceutiques, O.C.D.E., Paris, 1969.
-
[48]
Chiffres cités dans Statistiques industrielles, I.N.S., oct. 1972.
-
[49]
Estimation de la F.I.C. (Fédération des Industries Chimiques).
-
[50]
Cahiers Marxistes - Spécial Santé - n°12, janv.-févr.-mars 1972.
-
[51]
A.G.I.M., L’industrie du médicament, Liège, 1967.
-
[52]
Bulletin mensuel de l’Office belge du Commerce extérieur, décembre 1971.
-
[53]
Pourcentages calcules d’après les chiffres du Ministère des Affaires économiques pour 1971.
-
[54]
Roland Michel, Les investissements américains en Belgique, CRISP, 1971, p. 96.
-
[55]
Heinz Aszkenazy, Les grandes sociétés européennes, CRISP, 1971, p. 23.
-
[56]
Si l’on tient compte de la fusion Ciba-Geigy, qui a été effective en Belgique en avril 1971, le chiffre d’affaires en produits pharmaceutiques de ce groupe s’élèverait à FB 450 millions.
-
[57]
Au début de l’année 1971, la S.A. Chimindus a cédé sa participation dans la société française des laboratoires Labaz, dont le groupe Paribas est un important actionnaire (cf. Événements et perspectives de la vie des banques et des sociétés financières, n°487, 27 février 1973, p. 4653).
-
[58]
M. André Freher ; M. R. Estenne ; M. F. Estenne ; Mme J. Weil ; résidant tous en Belgique.
-
[59]
Filiale de la Société générale pour favoriser le développement du commerce et l’industrie en France.
-
[60]
M. E. Borel, à Ixelles, et M. W. Marchand, à Chastre.
-
[61]
Cf. Agence Europe, Informations internationales, n°1957, 25-26 septembre 1972.
-
[62]
Il s’agit de M. et Mme Guillaume Collard, à Rhode-Saint-Genèse ; M. et Mme Pierre Collette, à Kortenberg ; M. et Mme Georges Jean, à Ixelles.
-
[63]
Agence Europe, n°2018, 28 décembre 1972.
-
[64]
Voir à ce sujet, le Répertoire permanent des groupes financiers et industriels, CRISP, et le Memento des valeurs, décembre 1972, société de documentation et d’information financières "Informa", Bruxelles.
-
[65]
Roland Michel, Les investissements américains en Belgique, CRISP, 1971.
-
[66]
Les investissements américains en Belgique, op. cit., p. 140.
-
[67]
Plan 1971-1975 - Les secteurs de production : l’industrie chimique ; Bureau du Plan, septembre 1971, p. 5.
-
[68]
Plan 1971-1975, op. cit., p. 76.
-
[69]
Voir à ce sujet l’éditorial de la Lettre d’Information n°23, Problèmes pharmaceutiques, G.E.R.M., décembre 1968.
-
[70]
M. Borst J.F.G., dans la Nederlandse T. Geneest (1961), suggère que pour la clarté du marché, les médicaments soient vendus uniquement sous leur nom officiel, suivi du nom du fabricant (cité dans Pharmaceutical Advertising, a survey of existing legislation, 1968 Revision, Organisation Mondiale de la Santé, Genève, 1968)
-
[71]
Société belge de l’azote et des produits chimiques du Marly, division pharmaceutique.
-
[72]
UCB - Division Pharmaceutique + Manufacture belge de lampes électriques MBLE (pour 1’automatisation d’un appareillage de synthèses chimiques semi-industriel).
-
[73]
Pour 1972, chiffres d’octobre 1971 à octobre 1972.