Couverture de CRIS_495

Article de revue

La propriété et la part de marché des principales entreprises industrielles en Belgique (I)

Pages 1 à 20

Notes

  • [1]
    Dans des études ultérieures, ce seuil a été ramené à 10 %.
  • [2]
    Belges dans tous les cas rencontrés.

Présentation

1La présente étude répond à deux objectifs. Son premier but est de fournir une classification des principales sociétés anonymes belges ayant une activité industrielle, selon leur dimension et selon leur type de propriétaire. Le second objectif est de donner une vue panoramique du degré de concentration existant dans quelques secteurs importants de l’activité industrielle.

2Le critère de sélection et de rangement des sociétés est le volume de leur actif net. Celui-ci est calculé d’après les informations du bilan et comprend les fonds propres, les dettes à long terme et le bénéfice non distribué. Ce critère est généralement considéré comme le meilleur indicateur de la dimension des firmes. Un critère alternatif serait le chiffre d’affaire. Mais si celui-ci est très utile pour comparer des entreprises du même secteur, il est moins significatif quand il s’agit de firmes appartenant à des secteurs différents. De plus, cette information reste encore souvent confidentielle. Si on compare des classements en fonction de l’actif net et en fonction du chiffre d’affaire, on constate une assez grande similitude, sauf en ce qui concerne les entreprises de distribution et de construction qui occupent une meilleure place dans les classements par chiffre d’affaire. Ceci s’explique par la moindre "intensivité en capital" de ces secteurs.

3Étaient susceptibles de figurer sur notre liste des "sociétés de grande dimension" toutes les sociétés anonymes exerçant leur activité principale en Belgique, lorsque cette activité est industrielle ou concerne la construction ou la distribution. Comme nous n’avons pas limité notre champ aux sociétés dont les titres sont cotés en bourse, notre liste est plus exhaustive que d’autres du même genre. Les filiales de sociétés étrangères constituées en sociétés anonymes de droit belge sont inclues dans l’échantillon, dont elles forment d’ailleurs une part importante.

4La classification selon le type de propriétaire est établie d’après les dépôts de titres aux assemblées générales extraordinaires de la société. Trois genres de propriétaires sont distingués : le groupe familial, le groupe industriel ou financier belge, le groupe étranger. Chacun de ces genres donne lieu à une catégorie de notre classification de la propriété. Une quatrième catégorie inclut les cas de participations mixtes équivalentes entre des groupes différents. Deux degrés de participation sont distingués selon que le groupe propriétaire détient une participation dite "majoritaire" ou dite "prépondérante". Tout cela sera décrit plus amplement dans la suite de l’étude.

5Les informations livrées par les compte-rendus d’assemblées générales extraordinaires sont manifestement imparfaites. D’une part, un grand nombre de titres n’y sont pas représentés. Ceci peut signifier qu’il s’agit de titres largement dispersés dans le public et dont les propriétaires sont passifs et abandonnent en fait leurs prérogatives légales de contrôle. Mais il se peut aussi que les titres déposés ne constituent qu’une proportion de la part totale détenue, qui est dès lors sous-estimée. D’autre part, il existe de nombreux cas douteux, soit que les dominances n’apparaissent pas clairement soit que des sociétés "prête-nom" (holdings suisses, par exemple) masquent l’identité des propriétaires. Néanmoins, dans notre système d’actions au porteur, les compte-rendus d’assemblées générales extraordinaires constituent la principale source d’information. Force nous fut donc de nous baser sur eux, tout en procédant le plus souvent possible à des recoupements et contrôles de véracité et en indiquant les cas douteux.

6Il faut se garder d’accorder une portée trop grande à la typologie de la propriété. Nous faisons ici allusion à une école de pensée, associée à l’ouvrage de Berle et Means, "Private property and the modern corporation" paru il y a déjà une trentaine d’années, et qui défend la thèse de la séparation entre la propriété et le contrôle dans les entreprises modernes. Ces auteurs opposent la firme dite traditionnelle, dont la gestion est assurée par le propriétaire, et la société géante, où le propriétaire n’est plus le gestionnaire. Avec l’accroissement de la dimension de l’entreprise, les titres de propriété se sont dispersés dans le public et leurs détenteurs sont devenus des "propriétaires passifs". Les managers, technocrates non propriétaires, ont alors repris le pouvoir laissé vacant.

7Cette thèse, qui est largement diffusée et qui est notamment défendue par Galbraith dans Le Nouvel État Industriel concerne la présente étude, car la base sur laquelle elle repose est une typologie de la propriété plus ou moins analogue à la nôtre. Analysant la part du montant total d’actions détenue par l’actionnaire principal d’une société, Berle et Means ont déclaré que toutes les entreprises dont l’actionnaire principal détient moins de 20 % du total des actions [1], sont "managériales", c’est-à-dire que le processus de séparation entre propriété et pouvoir y a eu lieu. Ils ont montré que ces entreprises "managériales" étaient majoritaires parmi les plus grandes sociétés américaines et des études ultérieures ont révélé que leur nombre a augmenté avec le temps.

8Sans nous prononcer actuellement sur le fond de la thèse de Berle et Means, nous pensons que leur démarche appelle d’importantes réserves. En premier lieu, ils mésestiment le phénomène de la dispersion des actions parmi les petits porteurs, qui permet aux gros porteurs d’imposer leurs objectifs avec un pourcentage très réduit d’actions. Les actions sont d’autant plus dispersées que le pourcentage requis pour détenir le contrôle de fait des assemblées est moins élevé. De plus, nous pensons que la notion même de contrôle doit être décomposée, car elle peut porter différemment selon les types de décisions. Le contrôle de la part des propriétaires peut par exemple être effectif en ce qui concerne les décisions stratégiques et presque nul pour les décisions administratives. Finalement, il nous semble que la structure de dispersion des actions est une base trop faible pour juger de la détention du pouvoir au sein de l’entreprise. Des situations de contrôle effectif totalement différentes peuvent correspondre à des pourcentages identiques d’actions possédées. Les informations fournies par l’examen de la structure de dispersion des titres de propriété sont insuffisantes à elles seules pour éclairer les problèmes du pouvoir et du contrôle dans la firme. L’étude de ceux-ci nécessite une démarche beaucoup plus ample. Analytiquement, il faut élaborer un schéma de raisonnement beaucoup plus nuancé que celui de Berle et Means, décomposant la notion de contrôle en ses différents aspects et incluant d’autres variables comme par exemple l’âge de l’organisation, la situation conjoncturelle, etc… Empiriquement, une enquête dans les sociétés est nécessaire pour déterminer la distribution réelle du pouvoir.

9Nous refusons donc d’établir un lien direct, comme trop d’auteurs le font, entre le degré de dispersion des actions et l’indépendance des managers face aux propriétaires. Mais nous dirons plutôt que la structure de propriété dessine des types de possibilité de contrôle.

10Quel que soit le degré de dispersion des actions, il y a toujours dans notre conception, un actionnaire (ou plusieurs) qui est dans une position plus favorable que les autres quant à la possibilité de contrôle. La définition de ce que nous appelions le statut de propriété concerne donc uniquement une possibilité de contrôle par le groupe détenteur. Celle-ci n’implique pas que le groupe propriétaire exerce un contrôle de fait sur la gestion de la firme… Cependant, dans la seconde partie de notre étude, consacrée à une description sectorielle, il nous arrivera à plusieurs reprises de dépasser le plan de la possibilité de contrôle pour décrire la situation de contrôle effectif. Cet élargissement du champ de l’étude ne sera pas systématique et reposera sur des informations autres que la lecture des compte-rendus d’assemblées générales extraordinaires : témoignages d’industriels, de représentants de fédérations patronales et d’organisations syndicales.

11Le but de la seconde partie de l’étude est de donner une vue très panoramique de la concentration, financière et industrielle, dans certains secteurs marquants. Nous gardons le même échantillon que dans la première partie, mais en regroupant cette fois les sociétés par secteurs. Dans certains de ces derniers, si les sociétés sélectionnées représentent la presque totalité du secteur, l’échantillon sera représentatif tandis que dans d’autres secteurs, où la majeure partie de la production est le fait de sociétés de moindre dimension, notre analyse ne sera pas une bonne description de la situation globale du secteur. Mais notre but n’est pas de faire une étude sectorielle per se, mais de mesurer l’importance des grandes entreprises à l’intérieur de leur secteur.

12En ce qui concerne la concentration financière, notre analyse des participations suit la démarche inverse de celle qui est présentée dans le Répertoire personnel des groupes financiers et industriels du CRISP. Alors que celui-ci part des groupes pour voir les sociétés qui en dépendent, ici on part des sociétés, regroupées en secteurs, pour remonter aux groupes qui en sont les propriétaires.

13La concentration industrielle, elle, s’établit au plan du produit ou du groupe de produits. Il s’agit de voir si la production est effectuée par un grand nombre de producteurs ayant chacun une part de marché assez restreinte ou si, au contraire, la grande majorité de la production provient d’une ou de quelques sociétés jouissant dès lors d’un pouvoir monopolistique.

14Les sources sur lesquelles nous nous sommes basés sont multiples. Il s’agit en général d’études faites par les départements économiques des grandes banques, des fédérations patronales ou des syndicats, ainsi que de documents de l’Institut national de statistique. Nous remercions toutes les personnes de ces différents organismes qui ont bien voulu nous recevoir et nous prêter leur aimable concours, ainsi que Monsieur Xavier Mabille, rédacteur en chef du Courrier Hebdomadaire du CRISP, sans le concours duquel nous n’aurions certainement pas pu mener à bien ce travail.

Première partie. Classification des principales entreprises industrielles belges selon l’actif net et selon le type de propriétaire

15La classification qui suit est basée sur les données des derniers bilans de sociétés parus au moment de la rédaction de cette étude (août 1970). Dans la mesure du possible, nous avons également tenu compte des augmentations de capital qui se sont produites après le dernier bilan publié. Rappelons que l’actif net comprend le capital, les réserves, les provisions, les dettes à long terme et le bénéfice non distribué. Une marge d’incertitude entoure certainement les chiffres que nous donnons, qui parfois sont sur-estimés, parfois sous-estimés, du fait de la présentation trop sommaire d’un bon nombre de bilans. Néanmoins, ces marges sont limitées et, de toute façon, plus que l’exactitude précise des chiffres, ce sont les ordres de grandeur qui nous importent.

16Les entreprises sont rangées en trois catégories : celles dont l’actif net dépasse les 10 milliards (MM) de francs belges, celles qui ont plus d’un milliard et celles qui ont plus de 500 millions (M). La garantie d’exhaustivité de cette dernière catégorie est plus faible que celle des précédentes. D’abord parce que ces sociétés de moindre dimension sont plus difficiles à repérer et ensuite parce qu’un détour méthodologique de notre enquête nous a sans doute conduit à semer quelques entreprises en cours de route ! En effet, dans un premier temps, nous avions sélectionné les sociétés dont l’actif total (moins les amortissements, les comptes d’ordre et les pertes reportées) dépassait le milliard. Ce n’est qu’après que nous avons converti notre critère, en choisissant l’actif net qui est plus exactement représentatif du potentiel financier dont l’entreprise dispose. Les entreprises qui nous auraient alors échappé seraient parmi celles dont l’actif net dépasse les 500 millions bien que leur actif total soit inférieur à un milliard. Néanmoins, nous ne pensons pas que ces quelques omissions éventuelles modifient les conclusions que l’on peut tirer du classement.

17Du côté des propriétaires, nous avons repris à Morphologie des groupes financiers et au Répertoire permanent du CRISP la notion de groupe, comme constellation d’entreprises "entre lesquelles il existe un lien quelconque mais suffisamment fort et durable pour permettre une politique économique commune…" Les groupes cités dans la classification sont, en général, les mêmes que ceux du Répertoire permanent.

18Notre classification répartit les entreprises en quatre catégories selon l’identité du (ou des) propriétaire(s) principal(aux) :

19I. Groupe(s) familial(aux) [2]

  • 1A : Un groupe familial possède une participation majoritaire en détenant plus de 50 % des titres représentant le capital social
  • 1B : Un groupe familial possède une participation prépondérante en détenant plus de 50 % des titres présents ou représentés à la dernière assemblée générale extraordinaire
  • 2A : Plusieurs groupes familiaux possèdent une participation majoritaire (même critère que supra)
  • 2B : Plusieurs groupes familiaux possèdent une participation prépondérante (idem).

20II. Groupe(s) belge(s)

  • 1A : Un groupe belge possède une participation majoritaire (idem)
  • 1B : Un groupe belge possède une participation prépondérante (idem)
  • 2A : Plusieurs groupes belges possèdent une participation majoritaire
  • 2B : Plusieurs groupes belges possèdent une participation prépondérante.

21III. Groupe(s) étranger(s)

  • 1A : Un groupe étranger possède une participation majoritaire (idem)
  • 1B : Un groupe étranger possède une participation prépondérante
  • 2A : Plusieurs groupes étrangers possèdent une participation majoritaire
  • 2B : Plusieurs groupes étrangers possèdent une participation prépondérante

22IV. Mixte : Cette catégorie se réfère uniquement au cas où des groupes de genre différent détiennent une participation égale, par exemple quand la société considérée est une filiale paritaire d’un groupe belge et d’un groupe étranger. Dans les cas où des groupes de genre différent détiennent des participations qui ne sont pas du même ordre, la société est rangée en fonction du groupe principal.

23I - IIA : Une famille et un groupe belge détiennent ensemble une participation majoritaire

24I - IIB : Une famille et un groupe belge détiennent ensemble une participation prépondérante

25I - IIIA : Une famille et un groupe étranger détiennent ensemble une participation majoritaire

26I - IIIB : Une famille et un groupe étranger détiennent ensemble une participation prépondérante

27II - IIIA : Un groupe belge et un groupe étranger détiennent ensemble une participation majoritaire

28II - IIIB : Un groupe belge et un groupe étranger détiennent ensemble une participation prépondérante

29Le chiffre romain désigne donc toujours le ou les groupe(s) propriétaire(s). Quand, dans la catégorie mixte, on trouve plusieurs chiffres romains, chacun de ceux-ci désigne un groupe. Le chiffre arabe renseigne sur le nombre (un groupe ou plusieurs), la lettre sur le degré de participation.

tableau im1
Nom de la société Secteur Actif net (millions) I Famille(s) belge(s) II Groupe(s) belge(s) III Groupe(s) étranger(s) IV Mixte SOCIETES > 10 MM. (1) Cockerill SID 30.300 1 B (2) Solvay & Cie CHIM. 29.216 2 A (3) Pétrofina PETR. 21.410 II-III B (4) Intercom ENER. 21.041 1 B (5) Sidmar SID. 18.632 1 A (6) E.B.E.S. EN. 18.214 2 B
(1) L’actif net est estimé à la date de constitution, 1er août 1970. Le groupe prépondérant est celui de la Société Générale de Belgique. Participation minoritaire du groupe de Launoit.
(2) Les descendants d’Ernest Solvay et de ses associés.
(3) La Société générale de Belgique et le groupe anglais Imperial Continental Gas (tous deux directement et à travers la Compagnie d’Anvers) ; participation minoritaire du Groupe Lambert.
(4) Le groupe Electrobel
(5) Le groupe de la Société Générale de Belgique détenait directement et indirectement 38 % du capital (Union Minière et Cockerill) ; l’Arbed qui est contrôlée conjointement par la Société Générale de Belgique et le groupe Schneider, détenait directement 26 % et indirectement 21 %. En 1970, Arbed a négocié avec Cockerill le rachat d’une partie de sa participation dans Sidmar.
(6) La Société Générale de Belgique et le groupe Electrobel.
tableau im2
Nom de la société Secteur Actif net (millions) I Famille(s) belge(s) II groupe(s) belge(s) III groupe(s) étranger(s) IV Mixte SOCIETES >·1 MM. (7) Texaco Belgium PETR. 7.326 1 A (8) Métallurgie Hoboken-Overpelt NON-FER. 5.491 1 A (9) Interbrabant ENER. 5.409 II-II-III A (10) Petrochim CHIM. 5.366 II-III A (11) Union Carbide Belgium CHIM. 5.216 1 A (12) Brasseries Artois BRAS. 5.109 1 A (13) Compagnie maritime belge TRANSP. 4.754 1 B (14) Caterpillar Belgium FABR. METAL 4.626 1 A (15) Hainaut-Sambre SID. 4.584 2 B (16) B.A.S.F. Antwerpen CHIM. 4.552 1 A (17) Distrigaz ENERG. 4.384 Etat-II-II-III-III A (18) Kempense Steenkolenmijnen CHARB. 4.332 2 A
(7) Le groupe américain Texaco
(8) L’actif net est estimé à la constitution de la société en juillet 70 ; groupe de la Société Générale de Belgique
(9) Les groupes Empain, Electrobel et Imperial Continental Gas.
(10) Filiale commune de Pétrofina et du groupe américain Phillips Petroleum.
(11) Le groupe américain Union Carbide
(12) La famille de Spoelberch
(13) La Société Générale de Belgique
(14) Le groupe américain Caterpillar
(15) Le groupe français Paribas et le groupe allemand Flick
(16) Le groupe allemand B.A.S.F. En juin 1970, le capital de B.A.S.F. Antwerpen a été porté de FB 3 à 4 milliards.
(17) Le secteur public (État belge et S.N.I.) détient 1/3 des actions, le secteur privé belge (Traction et Electricité et Electrobel) 1/3 ; deux groupes pétroliers étrangers (Esso et Royal Dutch/Shell) 1/3.
(18) La société est contrôlée par les groupes belges Société Générale de Belgique et de Launoit ; le groupe français Pont-à-Mousson détient une participation minoritaire.
tableau im3
Nom de la Société. Secteur Actif Net (millions) I Famille(s) belge(s) II groupe(s) belge(s) III groupe(s) étranger(s) IV Mixte (19) INNO-BM DIST. 4.271 2 B (20) General Motors Cont. FAB. MFT. 4.200 1 A (21) U.C.B. CHIM. 3.969 I-III B (22) Electrogaz EN. 3.798 1 A (23) Bayer CHIM. 3.756 1 A (24) Glaverbel VER. 3.672 I-II-III III A (25) Bell Tél. FAB. MET. 3.598 1 A (26) C.B.R. CIM. 3.594 1 B (27) Bekaert FAB. MET. 3.469 1 A (28) Glaceries de St Rock VERR. 3.458 1 B (29) Vieille Montagne NON-FER. 3.370 1 B (30) Gevaert-Agfa CHIM. 3.224 II-IIIA
(19) Y compris la filiale Prisunic-Uniprix-Priba ; estimation. Les familles Vaxelaire et Bernheim ; autres groupes intéressés : les groupes belges Financière Boël et Cie Lambert, le groupe français Paribas.
(20) Le groupe américain Général Motors
(21) La famille Janssen et le groupe français Rhône-Poulenc
(22) Le groupe anglais Imperial Continental Gas
(23) Le groupe allemand Bayer
(24) La famille Janssen exerce le contrôle de la société avec le concours des groupes belges (Verreries de Mariemont, Société Générale de Belgique) et étrangers (B.S.N. et Saint-Gobain)
(25) Le groupe américain I.T.T.
(26) la Société Générale de Belgique
(27) La famille Bekaert
(28) Le groupe français Saint-Gobain
(29) La Société Générale de Belgique
(30) Les sociétés belge Photo-produits Gevaert et allemande Agfa (cette dernière affiliée au groupe Bayer).
tableau im4
Nom de la Société Secteur Actif net (millions) I Famille(s) belge(s) II groupe(s) belge(s) III groupe(s) belge(s) IV Mixte (31) Usines G. Boël SID. 3.077 1 A (32) U.C.E. Linalux-Hainaut EN. 2.957 1 B (33) A.C.E.C FAB. MET 2.838 1 A (34) Cie Philips FAB. MET 2.797 1 A (35) Interescaut EN. 2.792 1 A (36) U.C.O. TEXT. 2.755 1 B (37) Forges de Thy-Marcinelle et Monceau SID. 2.682 1 B (38) Forges de Clabecq SID. 2.553 1 B (39) Ciments d’Obourg CIM. 2.424 2 B (40) Esmalux ENER. 2.371 1 B (41) Société carbochimique CHIM. 2.299 1 B (42) GB Entrepr. DIST. 2.241 II-II-II-IIIA
(31) La famille Boël
(32) Le groupe Société Général de Belgique
(33) Le groupe américain Westinghouse
(34) Le groupe hollandais Philips
(35) Actif net de 1968 ; le groupe Société Générale de Belgique
(36) Le groupe Société Générale de Belgique ; participation de la famille Hanet
(37) Le groupe de Launoit
(38) Les familles représentées au conseil d’administration
(39) Deux holdings suisses : Holderbank Financière Glaris et Amiantus
(40) La Société Générale de Belgique
(41) La Société Générale de Belgique
(42) le groupe américain Jewel et les groupes belges Inno-BM, Bufa, Desclée.
tableau im5
Nom de la Société Secteur Actif net (millions) I famille(s) belge(s) II groupe (s) belge(s) III groupe(s) étranger(s) IV Mixte (43) Euro Belgium PET. 2.226 1 A (44) Boelwerf FAB. MET. 2.148 1 A (45) I.B.M. ORDINAT. 2.116 1 A (46) S.I.B.P. PET. 2.021 II-IIIA (47) Phenix-Works SID. 2.001 1 A (48) Albatros PET. 1.922 2 B (49) Amoco Chemicals Belgium CHIM. 1.750 1 A (50) Raffinerie Trilemontoise ALIM. 1.726 1 B (51) R.B.P. (Raff. belge des pétroles) PET. 1.666 1 A (52) F.?. d’Armes de guerre FAB. MET. 1.647 1 B (53) U.S.I. Europe CHIM 1.639 1 A
(43) Le groupe américain Esso (Standard Oil Cy of New Jersey)
(44) Actif de 1968. En décembre 1969, la société a été scindée en 4 sociétés juridiquement distinctes.
(45) Le groupe américain I.B.M.
(46) Le groupe belge Petrofina et le groupe anglais B.P.
(47) La société Cockerill (groupe Société Générale de Belgique) a repris en 1970 l’activité industrielle et commerciale de Phenix-Works alors que son portefeuille a été absorbé par Cobepa (du groupe Paribas)
(48) Le groupe BUFA est le principal actionnaire connu ; d’autres groupes participants sont la K.B., le groupe français Compagnie Financière de Suez et la banque suisse Pictet.
(49) Le groupe américain Standard Oil Cy of Indiana.
(50) La famille Wittouck
(51) Le groupe américain Occidental Petroleum
(52) La Société Générale de Belgique
(53) Le groupe américain National Distillers et Chemical Corporations.
tableau im6
Nom de la Société Secteur Actif net (millions) I Famille(s) belge(s) II groupe(s) belge(s) III groupe(s) étranger(s) IV Mixte (54) Papeteries de Belgique PAP. 1.615 1 B (55) Intermills PAP. 1.587 1 A (56) P.R.B. (Anc.t Poudreries réunies de Belg. CHIM 1.583 1 A (57) SEMO EN. 1.500 II-II III A (58) Orvens Comings Fiberglas Europe VER. 1.361 1 A (59) Inter-Béton CIM. 1.355 2 A (60) Sobric CHIM. 1.334 1 A (61) Sodocem CHIM. 1.281 1 A (62) Eternit CIM. 1.260 I-II III B (63) Cie des Ciments belges CIM. 1.193 1 B (64) Allegheny-Langdoz SID. 1.169 II-IIIA
(54) Le groupe allemand Feldmülle ; participation de la Société Générale de Belgique
(55) Le groupe américain U.S. Plywoord-Champion Papers
(56) La Société Générale de Belgique
(57) Société Belgo-française d’Energie Nucléaire Mosane ; capital 1.500 M. ; les partenaires belges (essentiellement) groupes Société Générale de Belgique et Electrobel interviennent pour 50 % ; l’autre part provient d’Electricité de France.
(58) Le groupe américain Orvens Cornings Fiberglas. Le capital de Orvens Cornings Fiberglas Europe a été porté de FB. 809.561.000 à 860.893.000 en avril 1970
(59) Filiale conjointe de C.B.R. et des Ciments d’Obourg.
(60) Le groupe Solvay ; le groupe anglais ICI détient une participation minoritaire
(61) Le groupe Société Générale de Belgique
(62) La Cie Financière Eternit détentrice du capital est contrôlée par la famille Emsens, le groupe Société Générale de Belgique (directement et par l’intermédiaire de la Compagnie d’Anvers) ; les holdings Suisses Holderbank Financière Glacis et Amiantus.
(63) Le groupe BUFA ; la famille Plaquet apparaît comme actionnaire minoritaire.
(64) Filiale commune de Cockerill (groupe Société Générale de Belgique) et du groupe américain Allegheny-leedlem.
tableau im7
Nom de la Société Secteur Actif net (millions) I Famille(s) belge(s) II groupe(s) belge(s) III groupe(s) étranger(s) IV Mixte (65) Ford Motors Cy (Belgium) COMM. 1.155 1 A (66) Fina PET. 1.150 1 A (67) Sté Belge de l’Azote et Prod. chimiq. du Marly CHIM. 1.138 II-IIIA (68) Entr. Amelinckx CONST. 1.102 1 A (69) Fabelta CHIM. 1.100 1 A (70) M.B.L.E. FAB. MET. 1.091 I B (71) Acide Carbonique Pur CHIM. 1.083 1 B (72) Sarma DIST. 1.052 1 A (73) Clayson FAB. MET. 1.050 1 A (74) Papet. de Genval PAP. 1.035 1 B (75) Cellulose des Ardennes PAP. 1.032 1 A (76) Atlas Copco Airpower FAB. MET. 1.032 1 A (77) Amcel Europe CHIM. 1.024 1 A (78) Anc. ets. d’Ieteren FAB. MET. 1.022 1 A (79) Diamant Boart FAB. MET. 1.018 1 A (80) Siemens FAB. MET. 1.015 1 A (81) Produits chimiques de Tessenderloo CHIM. 1.000 1 A
(65) Le groupe américain Ford.
(66) Petrofina
(67) Cockerill est un des principaux actionnaires ; d’autres actionnaires importants sont Chimindus et l’Air liquide (contrôle français)
(68) La famille Amelinckx. Le capital des Entreprises Amelinckx a été porté de FB. 100 à 600 millions en juillet 1970.
(69) Le capital = 1.100 M. ; le groupe hollandais ???O.
(70) Le groupe hollandais Philips
(71) La famille de Murga
(72) Le groupe américain Penney
(73) Le groupe américain Sperry Rand
(74) La famille Lannoye
(75) Le groupe américain Parsons et Whittemore
(76) Le groupe suédois Atlas Copco
(77) Actif net de 1968 ; le groupe américain Celanese Corp. of America
(78) Famille D’Ieteren
(79) La Société Générale de Belgique
(80) Le groupe allemand Siemens
(81) Le groupe français Entreprise Minière et Chimique.
tableau im8
Nom de la Société Secteur Actif net (millions) I Famille(s) belge(s) II groupe(s) belge(s) III groupe(s) étranger(s) IV Mixte SOCIETES > 500 M. (82) Général Biscuit ALIM. 989 2 A (83) Union Allumettière CHIM. 988 1 A (84) Belgian Fruit Lines ALIM. 986 I-II B (85) Union, Merksem ALIM. 979 1 A (86) Vander Elst TAB. 950 1 A (87) Aleurope NON-FER. 934 1 A (88) Uniroyal Englebert Belgique CHIM. 922 1 B (89) Usines à tubes de la Meuse SID. 919 II-IIIA (90) Société de Prayon NON-FER. 882 1 B (91) Belgian Shell PET. 783 1 A (92) Usines à Cuivre et à Zinc de Liège NON-FER. 876 1 B (93) Brugeoise et Nivelles FAB. MET. 853 1 A (94) Monsanto Europe CHIM. 851 1 A
(82) Les familles de Beukelaer et Parein
(83) le groupe suédois Svenska Tändsticks
(84) La famille Van Parijs et la société G.K.F. (participation du groupe de la Société Générale de Belgique) figurent parmi les principaux actionnaires
(85) Le groupe néerlandais Unilever
(86) Le groupe allemand Brinkman
(87) Le groupe américain Reynolds Metal
(88) Le groupe américain Uniroyal
(89) Cockerill et le groupe français Vallaurec
(90) La Société Générale de Belgique
(91) Dimension sous-estimée (le poste créditeur – 1.963M. – comporte des dettes à long terme ; la présentation du bilan ne permet pas de les séparer). Le groupe anglo-néerlandais Royal Dutch/Shell.
(92) La Société Générale de Belgique
(93) La Société Générale de Belgique
(94) Estimation de l’actif net ; groupe américain Monsanto.
tableau im9
Nom de la Société Secteur Actif net (millions) I Famille(s) belge(s) II groupe(s) belge(s) III groupe(s) étranger(s) IV Mixte (95) Ateliers Vynckier FAB. MET. 806 1 A (96) A.S.E.D. CHIM. 785 II-IIIA (97) Femmes d’aujourd’hui EDIT. 761 1 B (98) Galeries Anspach DISTR. 744 2 A (99) Beliard-Murdoch FAB. MET. 740 2 A (100) Motte et Cie TEXT. 739 1 A (101) Lever CHIM. 727 1 A (102) Carbonnages de Monceau-Fontaine CHARB. 723 1 B (103) Brass. Piedboeuf BRAS. 694 1 A (104) Delhaize Fr. DIST. 667 1 A (105) Pneumatiques Michelin CHIM. 660 1 A (106) C.F.E. CONS. 651 1 B
(95) Le groupe anglais Elliott Automation (General Englisch Electric)
(96) Le groupe Coppée et le groupe américain Cities Service.
(97) Le groupe français Hachette
(98) Les familles d’Oultremont et de Bodt
(99) Les familles Beliard et Murdoch
(100) La famille Motte
(101) Le groupe néerlandais Unilever
(102) La Société Générale de Belgique
(103) La famille Piedboeuf ; uniquement les fonds propres
(104) Les descendants des frères Delhaize.
(105) Le groupe français Michelin
(106) La Société Générale de Belgique.
tableau im10
Nom de la Société Secteur Actif net (millions) I Famille(s) belge(s) II groupe(s) belge(s) III groupe(s) étranger(s) IV Mixte (107) Pieux Franki CONS 638 1 B (108) DELEC CONS 637 1 A (109) Outboard Marine FAB. MET. 631 1 A (110) Et. L. De Poortere TEXT. 623 1 A (111) Métiers automatiques Picanol FAB. MET. 613 1 B (112) B.P. Belgium PET. 609 1 A (113) Visseries et Tréfileries Réunies NON-FER. 588 1 A (114) Soc. Génér. des Minerais NON-FER. 580 1 B (115) Polysar Belg. CHIM. 542 1 A (116) Industrie du bois De Coene BOIS 542 1 A
(107) La Société Générale de Belgique
(108) Les familles représentées dans le conseil d’administration
(109) Le groupe américain Outboard Marine
(110) La famille De Poortere
(111) La famille Steverlynck
(112) Uniquement les fonds propres ; la présentation du bilan ne permettant pas de séparer les dettes à long terme. Le montant total des dettes sans garantie réelle est de 1.087 M.
Le groupe anglais B.P.
(113) La famille Feron
(114) La Société Générale de Belgique
(115) Le groupe canadien Polymer Corporation
(116) Actif de 1968 ; Société Générale de Belgique. Depuis lors, il y a eu une importante augmentation de capital. Participation de la famille De Coene.

30Par secteur, les sociétés se répartissent de la manière suivante (les chiffres entre parenthèses indiquent la répartition selon les catégories de dimension) :

  • chimie : 25 (1 - 17 - 7)
  • fabrications métalliques : 19 (0 - 14 - 5)
    dont :
    • constructions électriques : 6
    • constructions mécaniques : 7
    • constructions métalliques : 2
    • matériel de transport : 4
  • sidérurgie : 9 (2 - 6 - 1)
  • énergie (gaz et électricité) : 9 (2 - 7 - 0)
  • industries du pétrole : 9 (1 – 6 - 2)
  • non-ferreux : 7 (0 – 2 - 5)
  • distribution : 5 (0 - 3 - 2)
  • cimenteries : 5 (0 - 5 - 0)
  • alimentation : 4 (0 - 1 - 3)
  • papier : 4 (0 – 4 - 0)
  • construction : 4 (0 - 1 - 3)
  • verreries : 3 (0 - 3 - 0)
  • textile : 3 (0 - 1 - 2)
  • brasseries : 2 (0 - 1 - 1)
  • charbonnages : 2 (0 - 1 - 1)
  • ordinateurs : 1 (0 - 1 - 0)
  • commerce : 1 (0 – 1 - 0)
  • tabac : 1 (0 - 1 - 0)
  • bois : 1 (0 - 0 - 1)
  • éditions : 1 (0 - 0 - 1).

31Par types de propriétaires, les entreprises se répartissent de la manière suivante :

1) groupes familiaux : 22 entreprises soit 19 %(1 - 10 - 11)
2) groupes belges : 33 entreprises soit 30,2 %(4 - 24 - 8)
3) mixte familles-groupes belges :1 (0 - 2 - 0)
4) groupes étrangers : 45 entreprises soit 38,8 %(0 - 31 - 14)
5) mixte groupes belges et étrangers : 15 entreprises soit 10,3 %

32Les entreprises dont les principaux propriétaires sont exclusivement belges (soit familles soit groupes) sont au nombre de 60 soit 51 %. Le groupe qui apparaît le plus souvent est naturellement celui de la Société Générale de Belgique. Il est le principal actionnaire de 25 sociétés (3 - 14 - 8) soit 21,7 % du total des sociétés de l’échantillon, ou 70 % du total des sociétés à participation exclusivement belge. De plus il intervient dans 8 des 15 cas où un groupe belge est associé avec un groupe étranger.

33Parmi les 45 entreprises filiales de sociétés étrangères, 22 dépendent de groupes américains soit 19 % du total des sociétés. De plus les groupes américains interviennent dans 5 des 11 sociétés mixtes groupe belge-groupe étranger. Au total, ils sont donc présents dans 23,3 % des sociétés de l’échantillon. (Dans 19 % des cas à titres de propriétaires uniques, dans 4,3 % à titre de copropriétaires). La nationalité des autres groupes étrangers est, par ordre d’importance, néerlandaise, anglaise, allemande et française.

34Toujours par types de propriétaires, les sociétés de l’échantillon représentent ensemble des actifs s’élevant a :

1) groupe familiaux :62.845 millions soit 17,6 %
2) groupes belges :145.813 millions soit 40,8 %
3) mixte familles-groupes belges986 millions soit 0,3 %
4) groupes étrangers :88.827 millions soit 24,9 %
5) mixte groupes belges et étrangers :58.467 millions soit 16,4 %

35Ces quelques éléments chiffrés corroborent ce que le commun des mortels découvre très rapidement quand il s’interroge sur la structure des participations financières en Belgique : d’une part, le rôle dominant joué par la Société Générale de Belgique et d’autre part l’emprise des groupes étrangers sur notre économie. Ni l’influence de la première, ni la présence des seconds ne se répartissent au hasard dans les différents secteurs. Comme la seconde partie de notre étude le révélera, la présence de la Société Générale de Belgique est surtout forte dans quelques secteurs traditionnels de notre économie, comme la sidérurgie, l’électricité, les non-ferreux, alors que celle des groupes étrangers se concentre dans des secteurs plus neufs comme la chimie ou les constructions électriques.

36Rappelons que la détention de la part la plus importante de la propriété n’implique pas nécessairement, dans le chef du groupe propriétaire la participation à la gestion des sociétés. Il y a parfois une grande disparité entre les organigrammes de participation financière et ceux du contrôle gestionnel. Cette réserve vaut surtout pour les groupes, dont les conceptions du rôle du holding varient assez fort. C’est ici qu’une enquête plus approfondie serait nécessaire… Dans le cas des sociétés étrangères, au contraire, le lien entre la participation financière et le contrôle de la gestion est probablement plus étroit.

37(à suivre).


Date de mise en ligne : 17/11/2014

https://doi.org/10.3917/cris.495.0001

Notes

  • [1]
    Dans des études ultérieures, ce seuil a été ramené à 10 %.
  • [2]
    Belges dans tous les cas rencontrés.

Domaines

Sciences Humaines et Sociales

Sciences, techniques et médecine

Droit et Administration

bb.footer.alt.logo.cairn

Cairn.info, plateforme de référence pour les publications scientifiques francophones, vise à favoriser la découverte d’une recherche de qualité tout en cultivant l’indépendance et la diversité des acteurs de l’écosystème du savoir.

Retrouvez Cairn.info sur

Avec le soutien de

18.97.9.172

Accès institutions

Rechercher

Toutes les institutions