Couverture de CRIS_430

Article de revue

Bilan d'une présidence au P.L.P. : Omer Vanaudenhove (1961-1969) (I)

Pages 1 à 24

Notes

  • [1]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 125, 13 octobre 1961, surtout pp. 10 et 11.
  • [2]
    Cf. Courrier Hebdomadaire, idem, p. 4.
  • [3]
    Cf. La libre Belgique, 8 septembre 1961.
  • [4]
    Cf. La Dernière Heure, 22 et 23 octobre 1961.
  • [5]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 160, 13 juillet 1962.
  • [6]
    Cf. La Dernière Heure, 5 et 6 mai 1963.
  • [7]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 160, 13 juillet 1962, pp. 13 à 15.
  • [8]
    Cf. Courrier Hebdomadaire, idem, pp. 7 et suiv.
  • [9]
    Cf. La Dernière Heure, 30 mai 1962.
  • [10]
    Cf. La Dernière Heure, 3 juin 1962.
  • [11]
    Cf. Le Soir, 7 juin 1962.
  • [12]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 160, 13 juillet 1962, pp. 7 et siuv.
  • [13]
    Cf. La Cité, 30 mars 1963, par exemple.
  • [14]
    Il faudra attendre le 26 septembre 1963 pour voir le comité de direction "déconseiller fortement" aux membres du P.L.P. d’adhérer au M.L.W. (La Dernière Heure, 29 et 30 septembre 1963).
  • [15]
    Cf. La Libre Belgique, 25 octobre 1963.
  • [16]
    Cf. La Wallonie, 28 octobre 1963.
  • [17]
    Cf. La Libre Belgique, 4 mars 1964.
  • [18]
    Cf. La Libre Belgique, 15 novembre 1963.
  • [19]
    Cf. La Dernière Heure, article de M. Toussaint, 17 décembre 1963 et réponse de M. Vanaudenhove, 19 décembre 1963.
  • [20]
    Voir pour plus de détails notre Courrier Hebdomadaire n° 207, 12 juillet 1963.
  • [21]
    Cf. La Libre Belgique, 22 octobre 1962.
  • [22]
    Voir pour plus de détails notre Courrier Hebdomadaire n° 207, 12 juillet 1963.
  • [23]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 280, 9 avril 1965 et n° 281, 16 avril 1965.
  • [24]
    Cf. La Dernière Heure, 22 novembre 1963.
  • [25]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 280, 9 avril 1965, p. 10.
  • [26]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 280, 9 avril 1965, pp. 14 et suiv.
  • [27]
    Cf. La Dernière Heure, 9 juillet 1964.
  • [28]
    Cf. La Dernière Heure, 12 et 13 juillet 1964.
  • [29]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 281, 16 avril 1965, p. 8.
  • [30]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 281, 16 avril 1965, p. 10 et suiv.
  • [31]
    Notons à ce propos la part prépondérante prise par les présidents de parti pendant l’ensemble des négociations.
  • [32]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 257, 25 septembre 1964, p. 13 et n° 289, 2 juillet 1965, pp. 2 et suiv.
  • [33]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 257, 25 septembre 1964, p. 15.
  • [34]
    Cf. La Libre Belgique, 17 et 18 juin 1964 et aussi Courrier Hebdomadaire n° 257, 25 septembre 1964, p. 17.
  • [35]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 289, 2 juillet 1965, pp. 5 et suiv.
    En fait, c’est M. Corbeau, autre personnalité catholique, qui remplacera M. Joseph Moreau de Melen sur cette liste (NDLR).
  • [36]
    Pour plus de détails, cf. Courrier Hebdomadaire n° 289, 2 juillet 1965, pp. 5 et suiv.
  • [37]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 294-295, 24 septembre 1965, pp. 7 et suiv.
  • [38]
    Le souhait de la tripartite par le P.S.C. et le P.S.B. provenait sans doute de ce qu’ensemble, ils ne totalisaient que cent quarante et une voix à la Chambre alors qu’il en fallait cent quarante-deux pour pouvoir réviser la Constitution (NDLR).
  • [39]
    Cf. Le Peuple, 24 juin 1965.
  • [40]
    Cf. Gazet van Antwerpen, 22 octobre 1965.
  • [41]
    Cf. Le Soir, 16 novembre 1965.
  • [42]
    Disposition non appliquée au Congrès de Liège (réélection de M. Vanaudenhove par assis et levé).
  • [43]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 313, 11 mars 1966, pp. 2 et suiv.
  • [44]
    Cf. La Dernière Heure, 9 et 10 janvier 1966.
  • [45]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 313, 11 mars 1966, pp. 6 et suiv.
  • [46]
    En pratique, si l’une de ces personnalités devient parlementaire, elle conserve néanmoins son mandat au sein du bureau permanent.
  • [47]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 313, 11 mars 1966.
  • [48]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 314, 25 mars 1966.
  • [49]
    Pour plus de détails, voir Courrier Hebdomadaire n° 313, 1er avril 1966, pp. 2 à 11.
  • [50]
    On enregistra cependant six abstentions au sujet de la participation gouvernementale : elles émanaient toutes de personnalités bruxelloises (qui seraient MM. Demuyter, Piron, Delforge, Risopoulos, Collin et, selon les sources, soit Melle Rosy, soit M. Mundeleer. Il est certain, par contre, que M. De Winter a voté pour la participation). Cf. Courrier Hebdomadaire n° 315, 1er avril 1966, p. 8.
  • [51]
    Cf. La Cité, 7 septembre 1966.
  • [52]
    Cf. La Cité, 17 et 18 septembre 1966.
  • [53]
    Cf. Vers l’Avenir, 13 octobre 1966.
  • [54]
    Cf. La Dernière Heure, 12 octobre 1966.
  • [55]
    Cf. La Cité, 24 octobre 1966.
  • [56]
    Cf. La Cité, 29 novembre 1966.
  • [57]
    Cf. Gazet van Antwerpen, 13 septembre 1967.
  • [58]
    Cf. La Libre Belgique, 15 septembre 1967.
  • [59]
    Cf. La Dernière Heure, 20 septembre 1967.
  • [60]
    Cf. La Libre Belgique, 21 septembre 1967.
  • [61]
    Cf. Le Soir, 1er et 2 octobre 1967. Le congrès avait en effet voté également des "pleins pouvoirs" éventuels au gouvernement, dans le même domaine. Ces "pleins pouvoirs" furent refusés par le P.S.C. (déclaration du président Houben).
  • [62]
    Cf. De Standaard, 21 juin 1967.
  • [63]
    Cf. La Libre Belgique, 4 et 5 novembre 1967.
  • [64]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 400, 29 mars 1968, pp. 31 et suiv.
  • [65]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 401, 2 avril 1968, pp. 14 et suiv.
  • [66]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 400, 29 mars 1968, pp. 31 et suiv.
  • [67]
    Il était notamment parvenu à s’assurer le concours de M. Poupko, qui avait été classé dixième au poll.
  • [68]
    Cf. Gazet van Antwerpen, 4 avril 1968. Rappelons ici que la Volksunie prédisait l’écrasement du "P.V.V." ("Pest voor Vlaanderen") en pays flamand alors que La Libre Belgique (catholique conservateur) croyait au contraire à sa victoire. Les événements ne donnèrent raison à aucun des deux.
  • [69]
    Pour plus de détails, voir Courrier Hebdomadaire n° 414-415, 13 septembre 1968.
  • [70]
    par les socialistes francophones de Bruxelles également d’ailleurs.
  • [71]
    Cf. P.V.V. Flitsen, n° 14 du 25 mai 1968, pp. 1, 2 et 7.
  • [72]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 409-410, 14 juin 1968, pp. 31 et suiv.
  • [73]
    Cf. Volksgazet, 5 avril 1968.
  • [74]
    allant jusqu’au refus de signer les listes de présentation des candidats.
  • [75]
    Cf. Volksbelang, 7 mai 1968, p. 1.
  • [76]
    Cf. Demain politique, hebdomadaire du P.L.P. ayant cessé de paraître, 15 juillet 1968.
  • [77]
    Cf. P.V.V. Flitsen, hebdomadaire du Centre Paul Hymans, 21 septembre 1968.
  • [78]
    Cf. La Libre Belgique, 7 janvier 1969.
  • [79]
    A cette réunion assistaient les ministres des Relations communautaires Tindemans (C.V.P.) et Terwagne (P.S.B.), le ministre de l’Intérieur, M. Harmegnies (P.S.B.), MM. Collard et Van Eynde, président et vice-président du P.S.B., Houben et Servais, président national et président de l’aile wallonne du P.S.C. (M. Vandekerckhove, président de l’aile flamande, étant excusé). Cf. La Libre Belgique, 10 janvier 1969.
  • [80]
    Cf. La Cité, 17 janvier 1969.
  • [81]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 424, 20 décembre 1968.
  • [82]
    Cf. La Dernière Heure, 8 janvier 1969.
  • [83]
    Cf. La Libre Belgique, 29 janvier 1969.

Introduction

1Au moment où le Congrès national du P.L.P. va être bientôt convoqué (en mars 1969) afin de désigner un nouveau président national, nous croyons qu’il est utile de tenter de dresser le bilan de la présidence qui s’achève et qui aura été la première du Parti de la liberté et du progrès (P.L.P.). Nous nous attacherons surtout, dans une première partie, à retracer l’évolution de la fonction présidentielle au sein du P.L.P. pendant ces huit dernières années, tandis que nous étudierons dans la seconde partie, les variations de l’audience du P.L.P. au triple niveau des mandataires publics, des militants et des électeurs. Enfin, nous concluerons par une brève analyse des forces centrifuges qui se sont manifestées au sein du parti pendant l’année 1968 (comme elles se sont d’ailleurs manifestées avec plus de virulence au sein du P.S.C. et du P.S.B.).

PREMIERE PARTIE : EVOLUTION DE LA FONCTION PRESIDENTIELLE AU P.L.P.

1 – Une conception nouvelle de la direction du monde politique libéral (octobre 1961)

2Lorsque par un congrès du 7 et 8 octobre 1961, l’ancien Parti libéral fit place au Parti de la liberté et du progrès, une des mutations les plus marquantes de ce moment fut l’instauration d’une autorité centrale unique et forte dans le nouveau parti [1].

3Cette réforme de structure fut en grande partie l’œuvre de celui qui avait déjà été élu président du vieux Parti libéral quelques mois auparavant : le 6 mai 1961 en effet, Omer Vanaudenhove, sénateur néerlandophone de Louvain et ministre sortant des Travaux publics (1955-1958 et 1958-1961), devait remplacer le Bruxellois M. Roger Motz (sénateur provincial du Brabant) à la suite du vote d’une assemblée générale extraordinaire [2]. C’était M. Motz lui-même, parvenu à la fin de son mandat, qui avait soutenu la candidature de M. Vanaudenhove et avait préparé l’ouverture philosophique du nouveau parti à créer, et dont il devient d’ailleurs président d’honneur.

4Le nouveau président devait rencontrer une vive opposition de la part de certaines fédérations du parti et de la part aussi des Jeunesses libérales à cause de ses projets d’"ouverture" du parti vers la droite catholique et d’instauration d’une discipline de vote parlementaire [3]. Néanmoins, il a pu faire prévaloir ses vues dans une large mesure.

5Le rapport sur la réforme des statuts prévoyait, dans son projet d’article 4 sur le président national du parti, des mesures en faveur d’une concentration effective des pouvoirs aux mains de celui-ci :

  • durée du mandat parallèle à celle de la législature (soit 4 ans en théorie) ;
  • possibilité d’être réélu à volonté (le texte proposé ne fixant pas de limites à cette possibilité, mais il s’agit peut-être d’une omission) ;
  • présidence des organes statutaires du parti, gestion journalière de celui-ci et surtout pouvoir d’arbitrage en cas de conflit entre fédérations ou à l’intérieur de l’une d’entre elles.

6Il y a cependant une concession en faveur des "communautés" et c’est la règle de l’alternance : les présidents élus seront alternativement un représentant des fédérations flamandes, un des fédérations wallonnes et un de la fédération bruxelloise du parti (ceci étant donné l’importance traditionnelle de cette fédération au sein du parti : 17,5 % des électeurs libéraux et 6 députés sur 20 libéraux en 1961).

7Les collaborateurs directs du président formeront désormais le Comité de direction (article 5 des nouveaux statuts). Dirigé par le président, il comprendra 3 vice-présidents choisis par lui ainsi que 3 "personnalités" (au maximum) également de son choix. Il comprendra en outre :

  • un trésorier général ;
  • trois secrétaires généraux ;
  • deux secrétaires généraux adjoints qui seront portés à trois par un amendement voté par le congrès.

8Ces sept membres sont élus par un collège formé du président national et des trois vice-présidents.

9En outre, et ceci est une nouvelle concession en faveur des "communautés", le comité de direction comprend également le président du Liberaal Vlaams Verbond, le président de l’Entente libérale wallonne et le président de la fédération P.L.P. de l’arrondissement de Bruxelles.

10Dans l’hypothèse où le comité de direction réunit un maximum de dix-sept membres, nous voyons le président entouré de six personnes choisies par lui, ce qui lui donne une influence de sept sur dix-sept. Mais comme sept autres personnes sont choisies indirectement par lui, le poids réel de son influence sera de quatorze sur dix-sept et les représentants des "régions", en tant qu’expression des forces centrifuges, seront constamment mis en minorité.

11Les nouveaux statuts prévoyaient également (article 6), un bureau politique, dirigé par le comité de direction et comprenant, outre les parlementaires et délégués de groupes sociaux, six personnalités choisies par le président national.

12Il faut signaler encore d’autres initiatives en vue de renforcer l’homogénéité du parti :

  • l’instauration d’une carte nationale de membre du P.L.P., reconnue seule valable (article 11 des statuts) ;
  • recommandation de statuts type pour les fédérations d’arrondissement, les associations cantonales et les sections locales.

13En séance plénière, plusieurs amendements furent toutefois votés, afin d’éviter à l’aide de garanties démocratiques l’instauration d’un régime présidentiel abusif au sein du parti :

  • l’élection du président se fera à la majorité absolue des votes valables ;
  • le président ne peut être réélu que pour un seul nouveau mandat (une présidence ne peut donc durer qu’un maximum de huit ans) ;
  • en cas de réélection, l’alternance "est considérée comme interrompue et reprend ses effets à l’élection suivante" ;
  • le pouvoir d’arbitrage présidentiel est limité par des garanties telles que la consultation du bureau de la ou des fédérations intéressées et la délégation du pouvoir d’arbitrage à l’un des vice-présidents si le président fait partie d’une fédération mise en cause.

14En définitive, la mise en place d’un exécutif fort a pu se faire dans une large mesure mais a rencontré néanmoins des oppositions qui ont réussi à tempérer cette concentration du pouvoir par des garanties démocratiques (sorte de Checks and Balances) et par un minimum de concessions aux forces centrifuges du parti.

15*

16* *

2 – L’exercice du pouvoir présidentiel de 1961 à 1964

1 – Les congrès institutionnels et sociaux du P.L.P.

17Pendant la période qui s’étend du congrès constitutif du P.L.P. aux élections communales d’octobre 1964, on vit le président Vanaudenhove consacrer le principal de son énergie à l’animation des premiers grands congrès du parti, qui se devait de formuler une nouvelle doctrine complète afin de jouer un rôle dans l’opposition.

18Le 21 octobre 1961, le président convoque les présidents des anciennes fédérations du Parti libéral ainsi que les présidents, ou leurs délégués, des groupes reconnus (syndicats, mutualités, jeunesses, féminins, étudiants et journalistes) à une réunion de travail (non prévue statutairement), afin de mettre en pratique les décisions prises au congrès constitutif [4].

19On vit ensuite la convocation d’un "Congrès sur les rapports Wallons-Flamands" à Bruxelles les 17 et 18 février 1962 [5], d’un "Congrès social" à Charleroi le 21 octobre 1962, d’un "Congrès des travailleurs indépendants" à Ostende les 3, 4 et 5 mai 1963, d’un "Congrès agricole" à Spa le 15 décembre 1963 et d’un "Congrès communal et provincial" à Bruxelles les 24, 25 et 26 avril 1964.

20Le congrès d’Ostende (mai 1963) permit également (et peut-être était-ce sa vraie raison d’être) une réforme des statuts élargissant la composition du comité de direction : celui-ci accueillera désormais en son sein le président national sortant (past-président) - le premier bénéficiaire de cette mesure devant être M. Vanaudenhove lui-même - ainsi que six vice-présidents au lieu de trois, tous choisis personnellement par le président national [6]. Cette dernière disposition avait surtout pour but de faciliter l’intégration des personnalités qui avaient rallié le P.L.P. après sa constitution. Elle a aussi pour effet de renforcer l’influence directe du président au sein du comité (le poids de cette influence passant de sept sur dix-sept à dix sur vingt et un), l’influence indirecte restant à peu près la même (dix-sept sur vingt et un au lieu de quatorze sur dix-sept).

2 – La mise à l’épreuve de l’autorité personnelle du président Vanaudenhove

21Si l’on ne peut mesurer la part prise par M. Vanaudenhove dans les travaux préparatoires des six premiers congrès du P.L.P., par contre, la presse nous permet d’apercevoir que le président dut user de toute son influence et de tout son ascendant pour éviter deux crises internes au P.L.P. ou en tout cas pour "colmater les brèches". Il ne faut évidemment pas perdre de vue l’option unitaire fondamentale de M. Vanaudenhove, option notamment défendue et proclamée à l’occasion du "Congrès sur les rapports Wallons-Flamands" de février 1962 [7].

A – La crise de la fédération bruxelloise du P.L.P. au printemps 1962

22Nos lecteurs se souviendront peut-être de l’étude qu nous avons consacrée aux problèmes de la fédération bruxelloise du P.L.P. dans notre Courrier Hebdomadaire n° 160 [8]. Rappelons brièvement les causes de la crise du début de 1962 qui faillit provoquer une rupture entre Flamands et Francophones de la fédération et même du parti (aujourd’hui, nous savons qu’une crise similaire au sein de la fédération socialiste de Bruxelles a effectivement provoqué la scission de cette dernière).

23Les P.L.P. flamands de l’arrondissement de Bruxelles se plaignaient de n’être plus représentés au Parlement depuis de nombreuses années. Ils réclamaient en conséquence des "places réservées" en ordre utile pour les prochaines élections législatives. Hostile à tout privilège et à toute dérogation à la règle du poll, la majorité francophone de la fédération refuse catégoriquement cette solution. La minorité néerlandophone menace de faire scission. Elle créera d’ailleurs un groupement libéral flamand temporaire et à objectif limité, le "Vlaamse P.V.V. Groepering van Brussel".

24Devant cette situation, quelle sera la tactique de M. Vanaudenhove ? Le président regrettait personnellement la décision de la fédération bruxelloise en la matière mais il devait admettre la souveraineté de cette fédération [9]. Seul un congrès national pouvait la contraindre à s’incliner mais le président craignait qu’un tel congrès comportât de trop grands risques de division du parti. Aussi préféra-t-il user de son influence plutôt que de recourir à un argument d’autorité.

25M. Vanaudenhove assiste d’abord à une réunion du Liberaal Vlaams Verbond afin de tempérer les réactions du côté flamand [10]. Ensuite, il multiplie les contacts auprès des dirigeants de la fédération bruxelloise, parvient à les convoquer ensemble à une réunion spéciale et à leur faire mettre sur pied un groupe de travail pour faire accepter un compromis satisfaisant les deux parties [11]. La suggestion du président, acceptée par le conseil fédéral de la fédération P.L.P. de l’arrondissement de Bruxelles le 9 juillet 1962 [12], consistait en un nouveau mode de classement des candidats au poll, chaque voix obtenue étant pondérée en fonction de la place dévolue par le participant au poll, ce qui permettait aux groupes minoritaires d’utiliser efficacement leur puissance de vote.

26Tout ceci constituait indubitablement un succès de nature "diplomatique" pour le président.

B – La mise en cause de l’autorité présidentielle sur le plan national

27Vers la fin de 1962 et le début de 1963, sociaux-chrétiens et socialistes émirent des doutes quant à l’autorité effective de M. Vanaudenhove sur son parti [13]. En effet, celui-ci n’intervint pas dans la grave querelle qui opposa le Liberaal Vlaams Verbond aux libéraux francophones des Flandres et à leurs soutiens (les parlementaires Kronacker, Gillon, Van Doorne, Martens). La création, en mai 1962, d’un "Mouvement libéral wallon", groupant quelques membres liégeois du P.L.P. et prônant le fédéralisme, n’avait pas provoqué davantage de réactions [14].

28Un événement devait cependant contraindre le président du parti à sortir de sa réserve : en octobre 1963, le collège exécutif de Wallonie groupant les dirigeants des mouvements fédéralistes wallons, organise un pétitionnement adressé aux Chambres législatives en faveur d’une consultation populaire sur le sort de la Wallonie. Etant donné que cette initiative avait pour objectif à long terme le fédéralisme, le comité de direction, M. Vanaudenhove en tête, "invite formellement" les membres du P.L.P. à s’abstenir de signer la pétition. Cela n’empêcha cependant pas le député Janssens et le sénateur De Grauw, tous deux de l’agglomération bruxelloise, de la signer "à titre personnel", mais ils s’en excuseront presque [15]. Par ailleurs, le bureau de la fédération P.L.P. de l’arrondissement de Liège laisse pleine liberté de choix à ses membres en raison de l’ambiguïté du pétitionnement qui constituait aussi une protestation contre le gouvernement [16]. C’est ce qui a permis finalement au bourgmestre P.L.P. de Liège et ancien vice-président du parti libéral, M. Destenay, assigner la pétition [17].

29L’autorité de M. Vanaudenhove fut cependant la plus "contestée" à la section locale du P.L.P. de Charleroi-ville. Le bourgmestre P.L.P. Pinkers avait en effet signé le pétitionnement. Ses amis politiques (dont l’échevin Pirson) qualifièrent publiquement le président national de "dictateur" et M. Pinkers le traita même de "président Krouchtchev", ajoutant que le P.L.P. devait suivre une ligne de conduite wallonne en Wallonie [18].

30Lorsque le sénateur Toussaint (de Namur-Dinant-Philippeville) vint ensuite appuyer l’idée d’une "interprovinciale wallonne", préconisée par l’ancien Premier ministre Duvieusart, M. Vanaudenhove condamna une nouvelle fois publiquement le séparatisme dans un article de La Dernière Heure[19]. Les choses en restèrent là.

31Si la courbe ascendante du prestige de M. Vanaudenhove était ainsi quelque peu freinée dans sa progression à cause d’une orientation fédéralisante d’une partie du P.L.P. wallon, et ceci à l’intérieur du parti, elle devait par contre monter en flèche à l’extérieur par son rôle de "chef de l’opposition" et surtout par sa participation aux travaux préparatoires de la révision de la Constitution, en collaboration avec les deux autres plus grands partis.

32*

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3 – M. Omer Vanaudenhove et les travaux préparatoires de la révision de la Constitution

1 – Le groupe de travail de 1962 [20]

34L’idée d’un groupe de travail composé de parlementaires et chargé de préparer la révision de la Constitution avec la participation des trois partis nationaux (P.S.C., P.S.B., P.L.P.) n’est pas née au sein du P.L.P. mais bien dans certains milieux sociaux-chrétiens (MM. De Schrijver, Harmel, Gilson). Dès que cette idée fut reprise par le président du P.S.B., M. Collard, la question de la participation du P.L.P., alors dans l’opposition, à cette "Table ronde" s’est posée à son tour.

35Les P.L.P. flamands ainsi que certains Francophones (MM. Motz, Moureaux, Lefebvre) étaient favorables à une collaboration avec les partis gouvernementaux sur ce point (quoique les libéraux flamands posassent certains "préalables" : loi sur la frontière linguistique, adaptation des sièges parlementaires à l’évolution démographique). Par contre, y étaient opposés l’Entente libérale wallonne du sénateur Toussaint et certains parlementaires bruxellois (MM. Drèze, Hougardy, Mundeleer, etc.).

36Le 20 octobre 1962 se produit un événement inattendu : M. Vanaudenhove, sans consulter le bureau politique, refuse toute participation à une Table ronde qui serait présidée par le Premier ministre Théo Lefèvre, mais ne pose pas d’autres préalables (notamment ceux auxquels tenaient les libéraux flamands) [21]. On peut se demander si le but du président national, en jetant une exclusive contre la personne du Premier ministre et donc en posant un préalable inacceptable pour les partis gouvernementaux, n’était pas de camoufler les divisions internes du P.L.P. ou de refaire l’unité de ses troupes en les braquant une nouvelle fois contre une personnalité très controversée.

37M. Théo Lefèvre forma quand même un Groupe de travail bipartite (P.S.C-P.S.B.), mais celui-ci "piétina" bientôt aux dires de toute la presse [22].

2 – La "Table ronde" (1963-1965) [23]

38Le 24 octobre 1963, le gouvernement publie une synthèse des travaux du groupe bipartite et adresse un appel aux présidents des trois partis nationaux afin de former une "Table ronde", qui ne serait pas présidée par M. Théo Lefèvre.

39Cette fois-ci, il est acquis que le P.L.P. participera à la "commission tripartite de la Table ronde" et M. Vanaudenhove, dans un éditorial de La Dernière Heure, prévoit même un accord final pour avril 1964 [24]. Les trois présidents contribueront à la mise sur pied de la "Table ronde" et ils en feront partie. Lorsque, le 5 mars 1964, trois sections seront créées au sein de la Table ronde, elles seront présidées chacune par une personnalité d’un grand parti et M. Vanaudenhove recevra en particulier la section "décentralisation et déconcentration administratives et économiques" [25].

40Les espoirs d’un accord tripartite rapide furent cependant déçus. Les Wallons (surtout socialistes) réclamaient des "garanties" contre les abus possibles de la majorité flamande et ils voulaient qu’une triple majorité soit nécessaire pour voter les lois (50 % + un des députés ou des sénateurs, mais aussi 50 % + un de chaque groupe linguistique, de sorte que cinquante députés francophones sur deux cent douze pouvaient empêcher le vote d’une loi). Devant cette exigence, le C.V.P. menace de quitter la Table ronde et même le gouvernement (nous sommes en juin 1964). Il semble qu’à ce moment, M. Omer Vanaudenhove ait pris des initiatives personnelles en vue d’éviter la crise [26] et ceci en raison du danger qu’auraient constitué pour l’unité du pays l’éclatement du P.S.C. et le climat passionnel qui en aurait résulté (le sons national l’a emporté sur les préoccupations partisanes) :

  • il aurait proposé de renvoyer l’examen des difficultés après les vacances parlementaires [27] ;
  • il aurait surtout réussi à faire abandonner au président du P.S.B. (M. Collard) l’exigence de la "triple majorité" au profit d’un veto de groupe qui devait être voté par 75 % des membres de ce groupe (ce qui est plus difficile à réaliser) [28].

41Le "veto de groupe", la presse l’a appelé la "sonnette d’alarme", du fait que ce veto n’empêchait pas le vote d’une loi portant atteinte à l’une des communautés linguistiques mais obligeait le gouvernement à en faire un nouveau projet de loi (amendé ou non) qu’il pouvait faire voter à la majorité simple [29]. On ne peut dire si le président du P.L.P. est bien l’auteur de cette proposition, mais toujours est-il qu’il la fit accepter par les deux autres présidents de parti (MM. Vanden Boeynants et Collard), lors d’une rencontre théoriquement secrète à Menton (France) vers la fin du mois d’août 1964 (compromis de Menton).

42Un accord tripartite semble enfin en vue en décembre 1964 mais, à ce moment, les sociaux-chrétiens flamands exigent la consécration constitutionnelle des régions linguistiques et les socialistes l’acceptent (projet d’article 3 bis). Devant les très vives réactions des P.L.P. bruxellois, M. Vanaudenhove sera obligé (contre son gré, aux dires de la presse) d’amener la délégation P.L.P. à quitter la "Table ronde" le 20 janvier 1963 [30].

43Le 26 janvier sera publié l’accord P.S.C.-P.S.B. sur le projet de révision de la Constitution, accord incluant le fameux article 3 bis. On connaît la position du président du P.L.P. jusqu’à ce jour : acceptation de tout le projet de révision, à l’exclusion du seul article 3 bis. M. Vanaudenhove s’était en effet profondément "engagé" dans ces travaux préparatoires de la révision [31].

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4 – M. Vanaudenhove et la confection des listes électorales P.L.P. en 1964-1965

46Dans les textes statutaires votés au congrès d’Ostende de mai 1963, on partait du principe que les sections locales ou les fédérations (selon le cas) étaient libres de choisir le mode de désignation de leurs candidats aux élections, bien que M. Vanaudenhove ne cachât pas sa préférence pour les listes préfabriquées, permettant de placer en ordre utile des transfuges d’autres partis. Le bureau politique gardait cependant un pouvoir d’arbitrage mais surtout il était prévu qu’il pouvait, uniquement pour les premières élections communales, provinciales et législatives où se présenterait le P.L.P., rejeter à la majorité des deux tiers les listes électorales qui n’assuraient pas une représentation équitable des tendances anciennes et nouvelles du P.L.P. [32].

1 – Les listes pour les élections communales d’octobre 1964

47Le président du P.L.P. félicita publiquement la section locale d’Ixelles pour la liste préfabriquée qu’elle présentait aux électeurs et qui plaçait en ordre utile les représentants de toutes les tendances ixelloises [33]. Il faut ajouter que, par la suite, le président national ne fut guère favorable à la politique d’"oasis francophone" défendue par cette même liste.

48Même si M. Vanaudenhove encourageait ainsi une "liste-modèle", il n’est intervenu personnellement que dans deux cas pour régler une situation difficile :

  • à Bruxelles-ville, le poll de la section locale avait évincé tous les hommes nouveaux, des quatorze premières places (le P.L.P. comptait quatorze élus au conseil communal depuis 1958). Le président national ne pouvait agir officiellement en vertu des statuts mais il prit contact avec le bourgmestre Cooremans et lui fit apercevoir le mauvais effet qu’aurait sur l’électeur une liste non rénovée. Aussi le bourgmestre fit accepter un compromis par le comité local qui inséra onze hommes nouveaux dans les vingt et un derniers (suivant un principe d’alternance), avec M. Snyers d’Attenhoven en queue de liste [34].
  • à Ostende, M. Vanaudenhove vint présider une assemblée du P.L.P. local qui devait mettre fin à une dissension qui remonte à 1961 (liste séparée du notaire Quaghebeur aux élections législatives). Me Quaghebeur fut placé en dernier lieu sur la liste et la première place sur la future liste pour le Sénat lui fut promise.

49En bref, on peut dire que si M. Vanaudenhove a voulu suggérer une orientation générale pour la confection des listes électorales, il n’est intervenu personnellement que dans des cas exceptionnels et en usant d’arguments moreaux plutôt que de l’argument d’autorité. Cette politique a été incontestablement la plus efficace et elle fut suivie également pour la préparation des listes avant les élections législatives de mai 1965.

2 – La préparation des élections législatives de mai 1965

50M. Omer Vanaudenhove n’a voulu intervenir que dans un seul cas, mais il est vrai que c’était le plus important : le président suggéra en effet à la fédération bruxelloise du P.L.P. des listes préfabriquées pour les deux Chambres et où les catholiques, M. Joseph Moreau de Melen et M. Jean Evrard, obtenaient respectivement les troisième et sixième places sur la liste de la Chambre, tandis que l’ancien président du Parti indépendant, M. Snyers d’Attenhoven, se voyait attribuer la quatrième place pour le Sénat [35].

51Cependant, les dirigeants de la fédération bruxelloise ne voulurent pas renoncer au poll. M. Vanaudenhove opta alors pour une solution de remplacement, c’est-à-dire l’attribution de "places réservées" aux "hommes nouveaux" (n° 3 et n° 6 pour la Chambre, n° 4 pour le Sénat). Le 12 mars 1965, après que le président national eût déclaré devant le conseil fédéral qu’il aurait considéré un rejet de sa proposition comme un "blâme personnel", on vit la quasi-unanimité des membres dudit conseil adopter la nouvelle solution [36].

52Par contre, pour l’arrondissement de Gand-Eeclo, M. Vanaudenhove n’intervint pas lors du schisme de la fédération P.L.P. d’Eeclo qui protestait ainsi contre l’éviction du député sortant Van Doorne (adversaire des thèses radicales du Liberaal Vlaams Verbond) par les militants P.L.P. de l’arrondissement de Gand menés par M. Willy De Clercq [36].

53Mais le fait que souvent les fédérations optèrent de leur propre initiative pour des listes préfabriquées garantissant une certaine représentation de toutes les tendances démontre le succès des idées défendues par M. Vanaudenhove et ses proches collaborateurs.

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5 – M. Vanaudenhove et la seconde période d’opposition du P.L.P.

56Le succès électoral du P.L.P. aux élections communales d’octobre 1964 et aux élections législatives et provinciales de mai 1965 fut attribué en grande partie à l’action personnelle de M. Vanaudenhove. Son prestige n’en fut que renforcé. Néanmoins, le P.L.P. se vit une nouvelle fois relégué dans l’opposition, mais il était cette fois-ci candidat au pouvoir. C’est dans cette perspective qu’il faut comprendre l’instauration d’un Shadow Cabinet à la mode anglaise et la convocation du Congrès de Liège de janvier 1966, congrès consacré à l’élaboration d’un compromis linguistique et également à une réforme des statuts dans une perspective centralisatrice.

1 – M. Vanaudenhove et la crise gouvernementale de mai-août 1965

57Pendant que M. De Schrijver (P.S.C.) commençait à remplir sa mission d’informateur (notamment en ayant de nombreux contacts avec les trois présidents de parti), le comité directeur du P.L.P. chargea un groupe de douze délégués (le président national en tête) d’élaborer un programme minimum du parti [37]. Le 9 juin, M. Vanaudenhove communiquera ce programme à la presse ("encommissionnement" du contentieux linguistique ; adhésion aux accords de la Table ronde à l’exclusion du "3 bis") et déclarera en outre défendre trois principes (non inscrits dans le programme) :

  • refus de la tripartite [38] ;
  • refus d’une alliance gouvernementale avec le P.S.B. ;
  • exigence de nouvelles élections en cas de retour dans l’opposition.

58M. Vanaudenhove manifestait ainsi une préférence pour la constitution immédiate d’un gouvernement bipartite P.S.C.-P.L.P.

59Lorsque M. Harmel fut nommé formateur (le 22 juin), il entama lui aussi des négociations avec les trois présidents des partis principaux. Mais après que le comité de direction du P.L.P. eut rejeté à deux reprises la tripartite, M. Harmel rejeta à son tour les contre-propositions du P.L.P. en matière de révision de la Constitution et de législation sur l’emploi des langues. C’était rendre inévitable la reconduction de l’alliance P.S.C.-P.S.B.

60Il semble certain que l’attitude intransigeante de M. Vanaudenhove et de son comité de direction ait valu à son parti une nouvelle "cure d’opposition" moins longue que la première toutefois, et qui lui permettra une certaine réorganisation.

2 – Création de nouveaux organes non statutaires

A – Le comité "d’arbitrage et de presse"

61A la suite d’un assez grave différend qui avait opposé le baron Kronacker, député francophone de Louvain, qui voulait en revenir au régime linguistique de 1932 ou même d’avant, et l’hebdomadaire Volksbelang, organe du L.V.V., le comité de direction créa le 20 juin 1965 un nouveau "comité d’arbitrage et de presse" composé de parlementaires et de journalistes libéraux. M. Vanaudenhove avait en effet déclaré qu’il fallait "éviter à tout prix" d’autres querelles du genre [39].

B – Le "cabinet-fantôme" du P.L.P.

62Il semble que l’idée d’un Shadow-Cabinet, composé de "spécialistes" du P.L.P. dans des matières déterminées, puisse être attribuée principalement à M. Vanaudenhove. Ce fut en tout cas lui qui en communiqua la composition à la presse :

  • MM. Jean Rey (dirigeant de la C.E.E., donc non ministrable !) aux Affaires étrangères ;
  • Van Offelen aux Affaires économiques ;
  • De Weerdt aux Affaires sociales ;
  • Grootjans à l’Enseignement ;
  • Corbeau aux Travaux publics ;
  • Ancot aux "Affaires générales" ;
  • + un spécialiste encore à choisir pour la Défense nationale [40].

63Notons que sur les six personnalités choisies, deux seulement seront membres du gouvernement Vanden Boeynants-De Clercq (MM. Van Offelen et Grootjans) alors qu’en Grande-Bretagne, le Shadow-Cabinet est tout entier candidat au pouvoir (mais en raison du bipartisme, les alliances gouvernementales y sont inconnues). Le "Cabinet-fantôme" du P.L.P. était cependant l’expression de sa volonté de participer au pouvoir (chose curieuse, cette formule n’a pas été reprise aujourd’hui).

3 – Le Congrès de Liège et la réforme des statuts (22 et 23 janvier 1966)

A – Tendance centralisatrice au départ

64Le rapport sur la "réforme des statuts", déposé devant le congrès par M. Franz Janssens (Charleroi) et M. Louis Lion (Alost) [41], tendait véritablement à l’instauration d’un régime présidentiel au sein du parti.

65Le président devait désormais être élu au scrutin secret[42] par la majorité absolue des votes valables (majorité relative au troisième tour) et pouvait être réélu plusieurs fois, sauf après huit années de mandat ininterrompu. D’autre part, le principe de l’alternance de la présidence par région (Flandre, Wallonie, Bruxelles) devait être supprimé, le parti étant considéré comme homogène ("Il est fait confiance" écrit-on dans le rapport, "à l’ensemble des militants … pour que le choix se porte sur le meilleur candidat") [43].

66Le "comité directeur" devait s’appeler désormais "bureau permanent" et comprendre, sur dix-neuf membres, onze dirigeants choisis par le président national, lui-même président du bureau, tandis que "l’influence extérieure" devait être réduite à six délégués du Parlement et au président sortant. Les trois vice-présidents supplémentaires représentant les nouveaux "intégrés" du P.L.P. ne sont plus prévus mais, de leur côté, les représentants attitrés des "communautés" (L.V.V., E.L.W., fédération bruxelloise) ne sont plus admis au sein du nouveau bureau permanent. Dans le bureau projeté, le poids de l’influence présidentielle devait être de douze sur dix-neuf contre dix-sept sur vingt et un antérieurement, mais en fait, il y avait renforcement du pouvoir présidentiel car le président national choisissait seul désormais les onze membres formant son "état-major". D’autre part, le bureau permanent devait se voir confier le choix éventuel d’un président ad intérim en son sein ainsi que la présentation des candidatures à la présidence.

67Le "bureau politique", rebaptisé "comité politique", devait pouvoir décider à la majorité des deux tiers, "dans des cas exceptionnels et sur la demande d’un des présidents des groupes parlementaires P.L.P.", que le vote de discipline serait d’application. Ce dernier projet passait pour révolutionnaire pour un parti qui avait toujours laissé la liberté de vote à ses parlementaires.

68A côté de cet ensemble de propositions tendant à la centralisation et à l’homogénéisation au sein du parti, une seule concession était faite en faveur de la décentralisation : c’était le transfert du pouvoir d’arbitrage du président à des fédérations provinciales du P.L.P., toutes à créer bien entendu (un échelon supplémentaire apparaissait ainsi dans l’administration du parti).

B – Réactions décentralisatrices et leurs résultats

69A la suite des réactions des Jeunesses P.L.P. (notamment de Liège [44]) et de plusieurs fédérations importantes du parti, les propositions de la commission sur la "réforme des statuts" furent amendées sur plusieurs points importants par le congrès [45] :

  • le président national ne peut être réélu qu’une seule fois (en vertu de quoi M. Vanaudenhove sera réélu à l’unanimité par le Congrès de Liège mais en séance publique) ;
  • le principe de l’alternance par "régions" dans le choix du président est rétabli par cent et deux voix contre soixante-sept et trois abstentions. Il peur cependant être suspendu si un candidat obtient deux tiers des voix, mais reprend sa force obligatoire dans ce cas lors de l’élection suivante ;
  • le bureau permanent comprendra trois membres de plus que prévu, c’est-à-dire trois personnalités non parlementaires [46] désignées par le comité politique, ce qui réduit l’influence présidentielle au sein du bureau à un rapport de douze sur vingt-deux (au lieu de douze sur dix-neuf) ;
  • transfert théorique de compétences du bureau permanent au comité politique (organe plus large et plus démocratique) : désignation du président ad interim, présentation des candidatures à la présidence, délibérations sur les problèmes politiques (le bureau permanent ne garde le pouvoir délibératif qu’en cas d’urgence), constitution de groupes de travail et d’études. Le comité politique, qui échappe dans une large mesure à l’influence présidentielle, se voit en outre attribuer le pouvoir résiduaire (c’est-à-dire toute compétence qui n’est pas prévue dans les statuts). Bien que le Congrès lui ait refusé de pouvoir imposer une discipline de vote (suite notamment aux objections constitutionnelles du député Jeunehomme), il a voulu faire du comité politique le centre principal de décision du P.L.P. (en fait, le bureau permanent a désigné le président a.i. en remplacement de M. Vanaudenhove de septembre à décembre 1968 et présentera probablement les candidatures à la succession de ce dernier. D’autre part, en ce qui concerne les délibérations sur les problèmes politiques, l’urgence peut être invoquée pratiquement à n’importe quelle occasion).

70Pourtant, la possibilité d’un régime présidentiel fort n’est pas totalement écartée du fait que les statuts prévoient que les différents organes du parti peuvent déléguer leurs pouvoirs au président national (cf. infra, le Congrès de Knokke de fin septembre 1967).

71Enfin, d’autre part, l’approbation quasi unanime d’un compromis linguistique constituait un succès pour la politique unitaire de M. Vanaudenhove [47].

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6 – M. Vanaudenhove et la participation du P.L.P. au gouvernement (mars 1966-mars-1968)

1 – La crise gouvernementale de février-mars 1966

74Rappelons qu’au début de 1966, le problème de la politique budgétaire de l’Assurance-maladie-invalidité devait entraîner un grave différend entre les deux ailes de la majorité et finalement la démission du gouvernement Harmel (le 11 février) [48].

75A ce moment, M. Omer Vanaudenhove fut pressenti par le Roi pour une mission d’information, ce qui démontrait son importance dans les milieux politiques. Il déclina pourtant cette offre, avec l’approbation de son bureau permanent, en raison d’une hostilité du P.S.C. et du P.S.B. envers toute participation du P.L.P. au pouvoir. Il estimait dès lors que sa mission aurait retardé le dénouement de la crise, quoique la presse hostile au P.L.P. y vît plutôt un refus des responsabilités.

76Après que M. Van Acker (P.S.B.) eut achevé sa mission d’informateur et que M. P.W. Segers (P.S.C.) échoua dans sa tentative de former un nouveau gouvernement P.S.C.-P.S.B., le roi désigna M. Vanden Boeynants, président national du P.S.C., comme formateur (le 3 mars).

77M. Vanden Boeynants désirait négocier son "plan" avec chacun des deux autres partis nationaux (P.S.B. et P.L.P.). De son côté, le comité politique du P.L.P. fit confiance, à l’unanimité, au président Vanaudenhove pour mener d’éventuelles négociations. Le président était assisté de sept autres délégués qui devinrent bientôt neuf [49].

78Le 7 mars, M. Vanaudenhove demanda au formateur de choisir un seul partenaire pour négocier. Le rejet socialiste du "plan V.D.B." devait d’ailleurs conduire inévitablement à cette solution. C’est à ce moment que devait commencer une phase très importante dans le déroulement de la crise gouvernementale.

79Le 9 mars, en effet, les deux "Van" (comme dit la presse qui fait ainsi allusion à l’amitié personnelle qui unit les deux hommes politiques) seront investis de la confiance de leurs partis respectifs pour entamer des négociations bilatérales. Les deux présidents confronteront leurs opinions, soit seul à seul, soit assistés de personnalités, les 10, 11 et 12 mars : le samedi 12 mars, ils se mettront d’accord sur la politique budgétaire à suivre (notamment en matière d’Education nationale et d’Assurance-maladie-invalidité) et le 15 mars, ils fixeront définitivement les termes de l’accord (au point de vue politique, cet accord sacrifiait au retour à l’orthodoxie budgétaire l’application du "compromis de Liège" en matière linguistique, car l’accord avec le P.S.C.-flamand surtout - n’était possible que moyennant une "trève" linguistique).

80Entre-temps, le dimanche 13 mars, le comité politique du P.L.P., malgré les réserves qu’il émettait encore sur les conditions de participation au gouvernement, approuvait l’action du président national qui avait permis de "réaliser un large accord" [50]. D’autre part, il dispensait le président de convoquer un congrès pour donner un accord sur la participation (à l’unanimité, moins quinze non et dix abstentions). Procédure expéditive, sans doute, mais de nature à indisposer les membres militants et autres du P.L.P. qui étaient adversaires de toute participation gouvernementale. C’est peut-être à partir de ce moment que le président national a subi une baisse progressive de popularité (qui n’apparaîtra que le 31 mars 1968).

81Le 13 mars également, M. Vanaudenhove déclare que lui-même et le vice-président Hougardy n’entreraient pas dans le gouvernement, alors que M. Vanden Boeynants, président sortant du P.S.C., en serait le Premier ministre. Ce qui fit dire au journal Le Peuple du 14 mars que le gouvernement serait doté de deux "belles-mères" qui, de l’extérieur, feraient pression en faveur du P.L.P. alors que le P.S.C. s’engageait à fond dans l’action gouvernementale. La Libre Belgique du 15 mars répliquera au Peuple que les deux dirigeants du P.S.B., MM. Collard et Van Eynde, n’ont pas non plus été ministres depuis 1961 (contrairement à M. Théo Lefèvre). Cependant, le refus de M. Vanaudenhove de devenir ministre fut peut-être une erreur "stratégique" (qui expliquerait la popularité écrasante dont a bénéficié par la suite M. Vanden Boeynants).

82Le 16 mars, M. Vanaudenhove consultera les trois vice-présidents (MM. De Clercq, Hougardy et Poswick) au sujet de la composition du gouvernement, composition qui sera connue officiellement le 19 mars 1966.

83Le gouvernement Vanden Boeynants-De Clercq aura été, dans une large mesure, la création des deux "Van", nais ceci ne fut possible que parce que les organes plus larges des partis (le comité politique pour le P.L.P.) ont consenti à simplifier la procédure (la mission de formateur de M. Vanden Boeynants n’a duré que douze jours).

2 – Les conséquences de la participation au gouvernement

A – Le problème de la discipline de vote

84Qui dit gouvernement de coalition dit gouvernement de compromis. Et ce compromis entraîne fatalement des mécontentements au sein de chaque aile de coalition. L’ancien Parti libéral qui, contrairement aux autres partis, n’avait jamais connu la discipline de vote, étalait au grand jour ses divisions au sujet de tel ou tel acte du gouvernement auquel il participait (par ex. la "loi unique"). Or, M. Vanaudenhove avait toujours désiré remédier à cela.

85Le gouvernement Vanden Boeynants-De Clercq avait obtenu le soutien de tous les parlementaires P.L.P., sauf des deux députés d’Ixelles, MM. Mundeleer et Demuyter, partisans d’une politique budgétaire plus ferme et hostiles à la parution d’arrêtés d’application des lois linguistiques "Gilson-Larock" de 1963. Le bruit courut un moment de la démission possible du P.L.P. de la part de M. Mundeleer [51], mais cette démission n’eut jamais lieu et le tandem ixellois persévéra dans son indiscipline malgré les efforts de M. Vanaudenhove.

86Ce dernier parvint toutefois, en septembre 1966, à faire accepter par le comité politique l’instauration d’une discipline de vote dans le cas où les groupes parlementaires P.L.P. réunis sont d’accord à la majorité des deux tiers sur l’importance capitale d’un vote parlementaire et sur la position à adopter. Seuls les parlementaires d’Ixelles (MM. Mundeleer, Demuyter et Barzin) s’opposèrent à cette décision [52].

B – Le problème des arrêtés d’application des lois linguistiques

87En octobre 1966, le président national voulait faire accepter par ses troupes parlementaires la parution des arrêtés linguistiques d’application des lois Gilson-Larock (parution prévue dans l’accord gouvernemental). M. Vanaudenhove cherchait à définir une politique P.L.P. nationale sur ce problème [53]. Cependant, il n’avait pas su faire revenir certains parlementaires bruxellois sur leur opposition à ces arrêtés d’application [54]. Et bientôt la fédération P.L.P. de l’arrondissement de Liège suivait celle de Bruxelles dans son opposition [55].

88L’"accident" gouvernemental sera évité de justesse, la fédération bruxelloise accordant le 28 novembre un "sursis" de trois mois à "ses" deux ministres (MM. Van Offelen et De Winter) et réalisant à grand peine sa propre unité [56].

89Le 15 janvier 1967 cependant, la concorde sera rétablie lors du neuvième congrès du P.L.P. à Bruxelles (séance académique) au cours duquel M. Vanaudenhove fut gratifié du titre de président-fondateur du P.L.P.

C – Le projet gouvernemental de nouvelles taxations (septembre 1967)

90Lorsque le projet du gouvernement Vanden Boeynants-De Clercq d’établir de nouvelles taxations pour l’exercice 1968 (parmi lesquelles la fameuse "vignette autoroutière") rencontra une opposition du côté de la "base" P.L.P., on put remarquer un phénomène assez curieux. A ce moment, en effet, M. Vanaudenhove servit de négociateur entre le bureau permanent du P.L.P., d’une part, et les chefs du gouvernement (MM. Vanden Boeynants et W. De Clercq) d’autre part, les ministres P.L.P. faisant donc bloc avec le chef du gouvernement [57]. Lorsqu’ensuite le président national fit rapport au bureau permanent des résultats des entretiens, le bureau marqua son accord avec des réserves [58].

91Cette procédure s’expliquait du fait que, dès la formation du gouvernement, il avait été décidé :

  1. que les ministres P.L.P. respecteraient le principe de la solidarité gouvernementale ;
  2. que le P.L.P. appuyerait le gouvernement loyalement ;
  3. mais que le P.L.P. comme parti de la majorité garderait et appliquerait son droit de contrôle sur l’action du gouvernement.

92Les négociations entre M. Vanaudenhove et le gouvernement, quand celui-ci envisageait des mesures inacceptables pour le P.L.P., sont la conséquence logique de cette attitude. C’est-à-dire que le président national était chargé de veiller à ce que le P.L.P. garde sa personnalité propre et ne soit pas acculé à appuyer aveuglément le gouvernement.

D – Le Congrès de Knocke (fin 1967) et les "pleins pouvoirs"

93Les 29 et 30 septembre et le 1er octobre 1967 fut convoqué à Knocke le dixième congrès du P.L.P., congrès destiné à permettre une refonte doctrinale, la rédaction d’un "nouveau Pacte des Belges" et surtout une double délégation de pouvoir, au gouvernement et à M. Vanaudenhove, en matière linguistique [59] et ceci afin de faciliter des solutions rapides dans ce domaine. Il semble que ce dernier point constituait la seule justification réelle du congrès.

94Le président national devait recevoir des "pleins pouvoirs" "lui permettant de prendre, au nom du parti tout entier et jusqu’aux prochaines élections, après avis du bureau permanent, toute décision dans les domaines linguistique et culturel intéressant l’union des Belges [60]. Ces pleins pouvoirs, proposés par tous les présidents de fédération (y compris M. Demuyter), furent accordés par 588 voix contre 4 et 8 abstentions (dont celle de M. Mundeleer, qui s’explique : "J’aimerais tellement dire "oui" à notre président Vanaudenhove, mais je n’ai vraiment pas confiance dans le gouvernement [61].

3 – Le sommet de la carrière présidentielle de M. Vanaudenhove

95Le Congrès de Knocke fut pour M. Vanaudenhove le couronnement, en quelque sorte, de sa carrière présidentielle (du moins au point de vue de l’autorité théorique et de la popularité apparente). Le journal français Le Monde, 27 octobre 1967, voyait en lui le "chef incontesté du P.L.P." et la "belle-mère du gouvernement" allant même jusqu’à lui attribuer un mot adressé au Premier ministre (et dont nous ne garantissons pas l’authenticité) : "Tout ce que tu décides en Conseil des ministres doit d’abord passer par moi. Si tu ne le fais pas, cela n’ira pas".

96Ce qui est certain, c’est que M. Vanaudenhove a pu tenir tête au Liberaal Vlaans Verbond et à son président d’alors, le député alostois M. D’Haeseleer. Ce dernier ayant suggéré la création d’"ailes linguistiques" au P.L.P., à l’instar des autres partis, il fut nettement désavoué par le président national et M. Beyens, directeur politique du P.L.P., M. Vanaudenhove déclarant notamment que "les partisans de la création d’ailes feraient mieux de quitter le parti" [62].

97Lorsque le L.V.V. (MM. D’Haeseleer et Poma principalement) approuva la manifestation des mouvements flamands à Anvers le 5 novembre 1967, cette attitude fut réprouvée unanimement par le bureau permanent, le président qualifiant le L.V.V. "d’organisation étrangère au parti", n’engageant aucunement celui-ci par ses actes et n’ayant aucun pouvoir sur lui [63].

98Pourtant, la courbe ascendante de la carrière présidentielle devait brutalement se briser lorsque le gouvernement Vanden Boeynants dut démissionner à la suite de l’"Affaire de Louvain" (interpellation Verroken, démission des ministres P.S.C. flamands). Nous allons voir, en effet, que le crédit de M. Vanaudenhove, tant interne qu’externe par rapport au parti, va brusquement tomber après le résultat décevant pour le P.L.P. des élections prématurées du 31 mars 1968, placées dans un contexte d’exacerbation des passions linguistiques.

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7 – M. Vanaudenhove et les événements du printemps 1968

1 – La formation des listes électorales (élections du 31 mars 1968)

101Comme aux précédentes élections législatives (mai 1965), le président national va disposer de pouvoirs spéciaux lui permettant d’intervenir dans la sélection des candidats par les fédérations. Ces pleins pouvoirs lui furent accordés par le comité politique à la quasi-unanimité de ses cent cinquante membres présents (un seul vote négatif, M. Demuyter, président de la fédération bruxelloise, et une abstention, M. Roland Gillet, député de Bruxelles) [64]. Ceci démontre une fois de plus l’influence de la personnalité de M. Vanaudenhove au sein de ce comité politique, alors que son influence nominale (le groupe formé par lui-même et les dirigeants nommés par lui) n’est que d’environ 12/150èmes (ou huit pour cent).

102Cependant, et ceci est une concession importante aux partisans de la déconcentration des pouvoirs, le président national s’est fait seconder par deux "conciliateurs" régionaux : M. Maisse, pour les arrondissements wallons et M. De Winter (ministre bruxellois) pour les arrondissements flamands, M. Vanaudenhove ne se réservant le droit de trancher qu’en cas de "désaccord persistant". Aussi le président n’est-il intervenu que pour mettre l’industriel catholique Ligny en queue de liste pour les élections pour la Chambre à Charleroi (cf. infra, 2ème partie) [65].

103Restait le cas de Bruxelles (arrondissement bilingue). Tant M. Hougardy que M. Demuyter auraient voulu offrir à l’électeur une liste préfabriquée donnant des garanties aux Flamands et aux catholiques P.L.P., ceci répondant au voeu de M. Vanaudenhove. Après le rejet de cette proposition parle conseil fédéral puis par l’assemblée générale de la fédération d’arrondissement, un poll fut organisé. Favorable aux candidats flamands, il fut défavorable, par contre, aux candidats catholiques placés précédemment hors-polls (cf. infra, 2ème partie) [66].

104M. Vanaudenhove consacra le 6 mars une conférence de presse à ce problème : il voulait intervenir, sans toutefois utiliser les pouvoirs spéciaux et était parvenu à obtenir l’accord de candidats mieux placés qui acceptaient de céder leur place aux malchanceux [67]. Les candidats catholiques voulurent cependant que les résultats du poll fussent intégralement respectés.

105Ces assauts réciproques de bonne volonté s’expliquaient par la croyance en un nouveau "raz-de-marée" P.L.P. Les dirigeants du parti estimaient que la "carte nationale" (unitarisme) et la personnalité du président national amèneraient de nouveau une pareille victoire et c’est ainsi que le pays entier fut couvert d’affiches géantes avec le portrait de M. Vanaudenhove et le slogan "Mon parti, c’est mon pays" (et en Flandre : "Geen verscheurd, maar een vernieuwd land" - un pays non déchiré, mais rénové). Il faut relever une caractéristique "négative" de cette campagne, du moins à Bruxelles, à savoir l’absence d’attaque réelle contre l’action politique de H. Vanden Boeynants, Premier ministre sortant qui aurait même, selon les dires de la presse de l’époque, proposé au président du P.L.P. de fonder avec lui un nouveau parti national (que M. Vanden Boeynants aurait dirigé).

2 – L’échec du P.L.P. dans les négociations gouvernementales d’avril-juin 1968)

106Les élections du 31 mars 1968 furent décevantes pour le P.L.P. : à côté d’un léger progrès en Wallonie, on enregistrait un léger recul en Flandre et un recul plus accentué et plus significatif à Bruxelles, place forte du libéralisme. Le Liberaal Vlaams Verbond, le vice-Premier ministre sortant, M. Willy De Clercq en tête, estima que ce demi-échec était dû à la personne de M. Vanaudenhove et à sa campagne unitariste [68] et ce groupe de pression tint même un congrès séparé à Knocke (10 et 11 mai), afin de redéfinir sa doctrine.

107Dès le 2 avril, le bureau politique du P.L.P. écarte toute négociation avec les partis dits fédéralistes, malgré les gains importants de ceux-ci (Volksunie et F.D.F. - R.W.). L’informateur d’Alcantara (P.S.C.) ayant terminé sa mission, le roi réserva une audience exclusive aux trois présidents de partis "nationaux" (le 20 avril). Par suite du refus de la tripartite par le seul parti socialiste, les négociations s’orientèrent en vue de former une bipartite P.S.C.-P.S.B. M. Collard fut d’abord nommé formateur, puis M. Vanden Boeynants, ce dernier présentant un nouveau "plan" au monde politique [69].

108Le 7 mai, M. Vanaudenhove sortit enfin de sa réserve et proposa la constitution d’un groupe de travail tripartite pour dégager des solutions aux problèmes linguistiques et institutionnels, même au cas où le P.L.P. ne participerait pas au pouvoir. Le 11 mai, le bureau permanent du P.L.P. acceptait le programme V.D.B. comme base de discussion.

109Cependant, ce "plan V.D.B." fut considéré par les Francophones bruxellois du P.L.P. [70] comme défavorable à Bruxelles et fut donc rejeté par le conseil fédéral d’arrondissement des 13 et 14 mai 1968, après que la minorité flamande eut quitté l’assemblée. Le président Vanaudenhove proposa au bureau permanent de convoquer un congrès extraordinaire pour le 21 mai mais ce fut peine perdue car, dès le 16 mai, vu l’hostilité d’une partie du P.L.P. bruxellois au plan proposé par le formateur, le bureau élargi du P.S.C. décida de faire orienter les négociations vers le seul parti socialiste. Cela n’empêcha pas le président Vanaudenhove de convoquer le 21 mai à Bruxelles le congrès extraordinaire qui avait été prévu. Ce "Congrès de la vérité", comme il l’appelait, démontrait l’unité au moins apparente du P.L.P. et en tout cas la volonté de dialogue des Flamands, des Wallons et des Bruxellois du parti. Et surtout tous étaient d’accord pour regretter l’attitude hostile du P.S.B. envers eux et pour participer éventuellement à un gouvernement tripartite sous certaines conditions [71].

3 – Le dernier arbitrage important de M. Vanaudenhove : l’attribution des sièges de sénateurs cooptés [72]

110L’échec inattendu du P.L.P. en Flandre et surtout à Bruxelles a causé des problèmes en ce qui concernait la répartition des mandats de sénateurs provinciaux et cooptés (restriction des mandats disponibles), alors qu’en 1965, seuls le P.S.C. et le P.S.B. avaient connu ces difficultés. Or, certains membres flamands du bureau permanent voulaient profiter de l’occasion pour écarter des parlementaires "trop peu représentatifs" de la Flandre à leur gré. C’est ainsi que M. Vanderpoorten, ministre sortant, parvint à faire élire M. Pol De Clercq, député sortant de Turnhout, comme sénateur provincial aux dépens de MM. K. Poma (L.V.V.) et C. De Baeck (transfuge du P.S.C.), malgré le désir de M. Vanaudenhove de faire élire ce dernier. La presse flamande de droite y voyait la preuve de ce que l’autorité du président national n’était plus guère respectée dans les régions flamandes [73], alors qu’il ne s’agissait que de l’application d’un accord provincial interne entre les trois fédérations d’Anvers, Turnhout et Malines qui avaient organisé un tour de rôle pour l’attribution du mandat en question. Cependant l’intervention présidentielle dans des cas similaires avait parfois réussi (cf. le poll bruxellois en 1968).

111Par ses propres forces, le P.L.P. pouvait espérer coopter cinq sénateurs. Le F.D.F. voulut lui apporter son appui pour un sixième, à condition que ce fût un Bruxellois francophone (on pensait à M. Ansiaux, coopté sortant). Or, il était déjà prévu d’élire un Wallon (M. Parmentier), un Bruxellois (M. J.F. Collin) et un "candidat national" (M. Gillon, Francophone de Courtrai) et malgré cela, les Flamands néerlandophones réclamaient la moitié des sièges, soit trois sur six. M. Vanaudenhove parvint à refuser cette exigence flamande, sans quoi son parti aurait perdu l’appui du F.D.F. et du Rassemblement wallon pour l’obtention du sixième siège de sénateur coopté.

112Cependant, les problèmes n’étaient pas tous résolus, car le vote du groupe P.L.P. du Sénat du 24 avril avait écarté les deux candidats du L.V.V. (MM. Poma et Waltniel) au profit de deux candidats flamands non membres de ce groupe de pression : MM. Carlos de Baeck, déjà cité, et V. Quaghebeur (de Stavele, représentant des agriculteurs flamands - à ne pas confondre avec le notaire Quaghebeur, d’Ostende -). Devant les très vives réactions [74] des sénateurs L.V.V. (qui avaient sans doute partagé malencontreusement leurs voix entre leurs candidats), le président national parvint à faire accepter une solution transactionnelle, c’est-à-dire l’élection de M. Poma (L.V.V.) et de M. Carlos De Baeck (transfuge du P.S.C. et sénateur sortant de ce parti) à qui la direction du P.L.P. avait promis un siège sénatorial, même en cas d’échec électoral.

113Le dernier arbitrage de M. Vanaudenhove ne devait pas apaiser toutes les passions : la rédaction du Volksbelang, hebdomadaire du L.V.V., s’indignait parce que M. Waltniel n’avait pas été choisi [75], tandis que le sénateur Lahaye, qui avait soutenu M. Quaghebeur (de Stavele) démissionnait du L.V.V. et fondait un groupement rival, le "Beweging voor Vlaarase Belangen", dont nous reparlerons [76].

114*

115* *

8 – Effacement et retour en force du président Vanaudenhove. Le problème de la succession

116La période "post-électorale" de l’année 1968 aura été caractérisée par une grande offensive des forces centrifuges au sein du P.L.P. (nous consacrons la troisième partie de notre étude à ce problème). Parallèlement, le fait qu’à partir de septembre 1968 (jusqu’en janvier 1969), le président Vanaudenhove ait dû abandonner provisoirement l’exercice de son mandat pour raisons de santé (séquelles de sa captivité en Allemagne pendant la Seconde guerre mondiale) n’a pas contribué à renforcer l’autorité à l’intérieur du parti [77].

117Pendant quatre mois, c’est M. Norbert Hougardy qui assurait la présidence ad interim, alors que son approbation du "Manifeste des 29" (M. Hougardy est la personnalité la plus populaire du P.L.P. bruxellois francophone) n’en faisait pas un maître impartial aux yeux des Flamands. Cependant, en raison de ses voyages au Congo et au Japon, M. Hougardy a laissé en fait le soin de la présidence aux deux autres vice-présidents du P.L.P., MM. Jeunehomme (Wallon) et Willy De Clercq (Flamand), qui exerçaient conjointement le pouvoir.

118Le P.L.P. devra bientôt se choisir un nouveau président national, wallon cette fois, en vertu du principe de l’alternance (après M. Motz, Bruxellois, et M. Vanaudenhove, Flamand). Cependant, M. Vanaudenhove ayant repris des forces a voulu assumer une dernière fois la présidence pendant deux ou trois mois. Lors d’une entrevue accordée à un représentant de La Libre Belgique, le président national se montrait optimiste en ce qui concerne le rétablissement de la cohésion interne de son parti et d’autre part il rendait public son projet de confrontation globale entre les trois partis nationaux au sujet de la révision constitutionnelle afin de dégager un accord valable pour une douzaine d’années (et ceci sans que le P.L.P. exige de participer au gouvernement) [78]. Cette politique de la "main tendue", si elle avait réussi, aurait pu faire jouer au P.L.P. (et à son président) à nouveau un rôle de premier plan. Mais, on le sait, une réunion "au sommet", des principales personnalités des deux autres partis, sous la présidence de M. Eyskens, Premier ministre [79], a rejeté, le 9 janvier 1969, les propositions de M. Vanaudenhove pour le motif que celles-ci devaient mettre le Parlement "en veilleuse", alors que de son côté, le président du P.L.P. voulait dégager le Parlement de l’impasse où il se trouvait. On connaît la réaction radicale des groupes parlementaires P.L.P. qui annoncent leur refus d’assister aux séances publiques du Parlement sur la révision de la Constitution si les deux partis de la majorité persistaient dans leur attitude "négative". Cette façon d’agir a été diversement appréciée selon les milieux politiques et certains y voient une manifestation de la peur du P.L.P. de dévoiler publiquement ses divisions internes [80]. Comme la politique du suffrage unanime … d’abstention n’empêcherait pas le vote de la révision constitutionnelle du fait que le gouvernement refuse de considérer l’abstention comme un suffrage qui interviendrait dans le calcul de la majorité des deux tiers [81], le P.L.P. aurait recouru à un moyen plus efficace d’obstruction (grâce, il est vrai, à l’attitude identique adoptée par les deux partis fédéralistes, V.U. et F.D.F. - R.W.) : le refus d’assurer le quorum de deux tiers des présences, à moins que le gouvernement ne change d’avis. Ceci est évidemment la thèse des adversaires du P.L.P., ce parti prétendant que son seul but est de mettre le gouvernement devant ses responsabilités (de plus la participation des élus P.L.P. aux séances de la Commission de révision de la Constitution n’est pas interrompue).

119Au point de vue interne, le problème de la succession du président Vanaudenhove, qui doit se résoudre au début du printemps 1969 par la voie d’un congrès national, est loin d’être résolu. En effet, le successeur qui était d’abord le plus probable, l’actuel vice-président Jeunehomme, député de Liège, a longuement hésité tandis que le comité de la fédération P.L.P. du Hainaut (fédération qui regroupe quatorze parlementaires P.L.P. wallons sur trente-huit) a soutenu dès le 6 janvier 1969 la candidature du sénateur Descamps (Tournai-Ath-Mouscron) [82], qui est actuellement le trésorier national du parti et qui, de l’avis des observateurs, possède au moins autant de chances que M. Jeunehomme (candidat de la fédération P.L.P. de l’arrondissement de Liège depuis fin janvier) de parvenir à emporter l’adhésion du prochain congrès.

120Selon certains sondages effectués, M. Descamps bénéficierait déjà de l’appui de la plupart des Bruxellois et des Flamands, ainsi que de certains Namurois, M. Jeunehomme n’ayant d’autre soutien extérieur que celui d’une partie des Luxembourgeois [83].

Notes

  • [1]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 125, 13 octobre 1961, surtout pp. 10 et 11.
  • [2]
    Cf. Courrier Hebdomadaire, idem, p. 4.
  • [3]
    Cf. La libre Belgique, 8 septembre 1961.
  • [4]
    Cf. La Dernière Heure, 22 et 23 octobre 1961.
  • [5]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 160, 13 juillet 1962.
  • [6]
    Cf. La Dernière Heure, 5 et 6 mai 1963.
  • [7]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 160, 13 juillet 1962, pp. 13 à 15.
  • [8]
    Cf. Courrier Hebdomadaire, idem, pp. 7 et suiv.
  • [9]
    Cf. La Dernière Heure, 30 mai 1962.
  • [10]
    Cf. La Dernière Heure, 3 juin 1962.
  • [11]
    Cf. Le Soir, 7 juin 1962.
  • [12]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 160, 13 juillet 1962, pp. 7 et siuv.
  • [13]
    Cf. La Cité, 30 mars 1963, par exemple.
  • [14]
    Il faudra attendre le 26 septembre 1963 pour voir le comité de direction "déconseiller fortement" aux membres du P.L.P. d’adhérer au M.L.W. (La Dernière Heure, 29 et 30 septembre 1963).
  • [15]
    Cf. La Libre Belgique, 25 octobre 1963.
  • [16]
    Cf. La Wallonie, 28 octobre 1963.
  • [17]
    Cf. La Libre Belgique, 4 mars 1964.
  • [18]
    Cf. La Libre Belgique, 15 novembre 1963.
  • [19]
    Cf. La Dernière Heure, article de M. Toussaint, 17 décembre 1963 et réponse de M. Vanaudenhove, 19 décembre 1963.
  • [20]
    Voir pour plus de détails notre Courrier Hebdomadaire n° 207, 12 juillet 1963.
  • [21]
    Cf. La Libre Belgique, 22 octobre 1962.
  • [22]
    Voir pour plus de détails notre Courrier Hebdomadaire n° 207, 12 juillet 1963.
  • [23]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 280, 9 avril 1965 et n° 281, 16 avril 1965.
  • [24]
    Cf. La Dernière Heure, 22 novembre 1963.
  • [25]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 280, 9 avril 1965, p. 10.
  • [26]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 280, 9 avril 1965, pp. 14 et suiv.
  • [27]
    Cf. La Dernière Heure, 9 juillet 1964.
  • [28]
    Cf. La Dernière Heure, 12 et 13 juillet 1964.
  • [29]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 281, 16 avril 1965, p. 8.
  • [30]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 281, 16 avril 1965, p. 10 et suiv.
  • [31]
    Notons à ce propos la part prépondérante prise par les présidents de parti pendant l’ensemble des négociations.
  • [32]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 257, 25 septembre 1964, p. 13 et n° 289, 2 juillet 1965, pp. 2 et suiv.
  • [33]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 257, 25 septembre 1964, p. 15.
  • [34]
    Cf. La Libre Belgique, 17 et 18 juin 1964 et aussi Courrier Hebdomadaire n° 257, 25 septembre 1964, p. 17.
  • [35]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 289, 2 juillet 1965, pp. 5 et suiv.
    En fait, c’est M. Corbeau, autre personnalité catholique, qui remplacera M. Joseph Moreau de Melen sur cette liste (NDLR).
  • [36]
    Pour plus de détails, cf. Courrier Hebdomadaire n° 289, 2 juillet 1965, pp. 5 et suiv.
  • [37]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 294-295, 24 septembre 1965, pp. 7 et suiv.
  • [38]
    Le souhait de la tripartite par le P.S.C. et le P.S.B. provenait sans doute de ce qu’ensemble, ils ne totalisaient que cent quarante et une voix à la Chambre alors qu’il en fallait cent quarante-deux pour pouvoir réviser la Constitution (NDLR).
  • [39]
    Cf. Le Peuple, 24 juin 1965.
  • [40]
    Cf. Gazet van Antwerpen, 22 octobre 1965.
  • [41]
    Cf. Le Soir, 16 novembre 1965.
  • [42]
    Disposition non appliquée au Congrès de Liège (réélection de M. Vanaudenhove par assis et levé).
  • [43]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 313, 11 mars 1966, pp. 2 et suiv.
  • [44]
    Cf. La Dernière Heure, 9 et 10 janvier 1966.
  • [45]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 313, 11 mars 1966, pp. 6 et suiv.
  • [46]
    En pratique, si l’une de ces personnalités devient parlementaire, elle conserve néanmoins son mandat au sein du bureau permanent.
  • [47]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 313, 11 mars 1966.
  • [48]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 314, 25 mars 1966.
  • [49]
    Pour plus de détails, voir Courrier Hebdomadaire n° 313, 1er avril 1966, pp. 2 à 11.
  • [50]
    On enregistra cependant six abstentions au sujet de la participation gouvernementale : elles émanaient toutes de personnalités bruxelloises (qui seraient MM. Demuyter, Piron, Delforge, Risopoulos, Collin et, selon les sources, soit Melle Rosy, soit M. Mundeleer. Il est certain, par contre, que M. De Winter a voté pour la participation). Cf. Courrier Hebdomadaire n° 315, 1er avril 1966, p. 8.
  • [51]
    Cf. La Cité, 7 septembre 1966.
  • [52]
    Cf. La Cité, 17 et 18 septembre 1966.
  • [53]
    Cf. Vers l’Avenir, 13 octobre 1966.
  • [54]
    Cf. La Dernière Heure, 12 octobre 1966.
  • [55]
    Cf. La Cité, 24 octobre 1966.
  • [56]
    Cf. La Cité, 29 novembre 1966.
  • [57]
    Cf. Gazet van Antwerpen, 13 septembre 1967.
  • [58]
    Cf. La Libre Belgique, 15 septembre 1967.
  • [59]
    Cf. La Dernière Heure, 20 septembre 1967.
  • [60]
    Cf. La Libre Belgique, 21 septembre 1967.
  • [61]
    Cf. Le Soir, 1er et 2 octobre 1967. Le congrès avait en effet voté également des "pleins pouvoirs" éventuels au gouvernement, dans le même domaine. Ces "pleins pouvoirs" furent refusés par le P.S.C. (déclaration du président Houben).
  • [62]
    Cf. De Standaard, 21 juin 1967.
  • [63]
    Cf. La Libre Belgique, 4 et 5 novembre 1967.
  • [64]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 400, 29 mars 1968, pp. 31 et suiv.
  • [65]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 401, 2 avril 1968, pp. 14 et suiv.
  • [66]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 400, 29 mars 1968, pp. 31 et suiv.
  • [67]
    Il était notamment parvenu à s’assurer le concours de M. Poupko, qui avait été classé dixième au poll.
  • [68]
    Cf. Gazet van Antwerpen, 4 avril 1968. Rappelons ici que la Volksunie prédisait l’écrasement du "P.V.V." ("Pest voor Vlaanderen") en pays flamand alors que La Libre Belgique (catholique conservateur) croyait au contraire à sa victoire. Les événements ne donnèrent raison à aucun des deux.
  • [69]
    Pour plus de détails, voir Courrier Hebdomadaire n° 414-415, 13 septembre 1968.
  • [70]
    par les socialistes francophones de Bruxelles également d’ailleurs.
  • [71]
    Cf. P.V.V. Flitsen, n° 14 du 25 mai 1968, pp. 1, 2 et 7.
  • [72]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 409-410, 14 juin 1968, pp. 31 et suiv.
  • [73]
    Cf. Volksgazet, 5 avril 1968.
  • [74]
    allant jusqu’au refus de signer les listes de présentation des candidats.
  • [75]
    Cf. Volksbelang, 7 mai 1968, p. 1.
  • [76]
    Cf. Demain politique, hebdomadaire du P.L.P. ayant cessé de paraître, 15 juillet 1968.
  • [77]
    Cf. P.V.V. Flitsen, hebdomadaire du Centre Paul Hymans, 21 septembre 1968.
  • [78]
    Cf. La Libre Belgique, 7 janvier 1969.
  • [79]
    A cette réunion assistaient les ministres des Relations communautaires Tindemans (C.V.P.) et Terwagne (P.S.B.), le ministre de l’Intérieur, M. Harmegnies (P.S.B.), MM. Collard et Van Eynde, président et vice-président du P.S.B., Houben et Servais, président national et président de l’aile wallonne du P.S.C. (M. Vandekerckhove, président de l’aile flamande, étant excusé). Cf. La Libre Belgique, 10 janvier 1969.
  • [80]
    Cf. La Cité, 17 janvier 1969.
  • [81]
    Cf. Courrier Hebdomadaire n° 424, 20 décembre 1968.
  • [82]
    Cf. La Dernière Heure, 8 janvier 1969.
  • [83]
    Cf. La Libre Belgique, 29 janvier 1969.
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