Notes
-
[1]
D’après le Docteur M. Delvigne, "près de 2.000 médecins belges sont occupés à tout autre chose que les soins aux malades ou sont sortis de l’activité professionnelle" (La Wallonie, 12.10.1965). Le 14 octobre 1963, un dirigeant du C.N.A.C., faisant une déclaration à l’Agence Belga, estime à 10.000 le nombre de médecins qui pratiquent en Belgique.
-
[2]
Voir Annexe 1.
-
[3]
C.H. N° 8 du 27 février 1959.
-
[4]
A la même adresse, paraissait, depuis 1946, Periodiek, organe mensuel du Vlaams Geneesheren Verbond.
-
[5]
Signalons également la constitution, le 15 octobre 1963, d’une association scientifique des médecins généralistes flamands (Wetenschappelijke Vereniging voor Vlaamse Huisartsen).
-
[6]
L’Union des Médecins Socialistes ne fut pas admise à s’associer à l’A.G.M.B. Deux raisons furent invoquées à cet effet : l’appartenance politique de l’Union, jugée incompatible avec "la neutralité et l’indépendance d’action" de l’A.G.M.B. ; la double affiliation de la plupart des médecins socialistes à l’Union des Médecins Socialistes d’une part, au G.B.S. (en tant que spécialistes) d’autre part. (Cfr. La Libre Belgique du 28 juin 1961).
-
[7]
Ce communiqué entraîna une riposte immédiate de la part de l’Algemeen Syndicaat, celui-ci estimant que "la Chambre syndicale a outrepassé ses droits, n’ayant pas à juger au nom des cinq négociateurs régulièrement mandatés par les 3 associations professionnelles de médecins pour discuter en leur nom". (Le Soir, 6.2.1963) La polémique prenait fin après un nouveau communiqué de la Chambre Syndicale de Liège-Luxembourg, qualifiant l’Algemeen Syndicaat d’organisme groupant une partie des médecins flamands et connu pour ses positions politiques et linguistiques assez engagées et ne pouvant en aucun cas être considéré comme représentatif du corps médical belge (Le Soir, 9.2.1963).
-
[8]
L’assemblée générale extraordinaire du 23 mars 1963 apportera quelques modifications au texte de ces statuts.
-
[9]
Ce Collège conclût finalement un accord avec la Chambre syndicale tout en conservant son autonomie.
-
[10]
Il convient de rappeler ici l’œuvre du "Werkgroep" constitué au sein des Unions Médicales de Flandre occidentale, de Flandre orientale, de Namur et du Limbourg et auquel adhérèrent le Syndicat provincial des médecins d’Anvers et celui du Brabant ainsi que la Van Helmont Dokters Gilde.
-
[11]
Le soir du même jour, la réunion annoncée par ce tract réunit, d’après La Libre Belgique du 11 décembre 1963, une centaine d’auditeurs, d’après La Cité du 11 décembre 1963, une trentaine de médecins et une cinquantaine d’étudiants des groupes Brug, Universitas, Ons Leven et Parole venus en contradicteurs.
-
[12]
Les commissions universitaires se sont vu attribuer chacune "juridiction” sur un centre universitaire : Liège pour la Commission universitaire de la Chambre syndicale de Liège-Luxembourg ; Louvain francophone pour celle de la Chambre syndicale Hainaut-Namur-Brabant wallon ; Bruxelles pour celle de la Chambre syndicale de l’Agglomération bruxelloise ; Louvain flamand pour celle de la Chambre syndicale Anvers-Limbourg-Brabant flamand ; Gand pour celle de la Chambre syndicale des deux Flandres.
-
[13]
"Les partenaires sociaux ont confirmé avoir reconnu la fédération nationale des Chambres syndicales de Médecins comme organisation représentative du corps médical, sans toutefois leur avoir garanti un monopole à cet effet". Communiqué du 5 février 1964.
-
[14]
C’est au titre de délégué patronal que le Docteur Wynen siège à la Commission paritaire des soins de santé.
-
[15]
Signalons aussi que, vers la même époque (le 17 novembre 1963), La Dernière Heure diffusa la première fois un communiqué émanant d’une Chambre syndicale des étudiants en médecine de Liège.
-
[16]
Il fut également question dans la presse d’un éventuel rapprochement entre syndicalisme médical et les "Syndicats uniques" constitués dans divers ministères et parastataux sur le modèle du syndicat qui mena la grève en 1963 au département des finances (La Dernière Heure du 17 novembre 1963, La Cité du 19 novembre 1963). Ici non plus, on ne semble avoir dépassé le stade de l’information réciproque. Aucune liaison organique n’a été établie entre les chambres syndicales d’une part et la Confédération des Syndicats uniques et apolitiques de Belgique constituée le 23 novembre 1963 d’autre part.
-
[17]
Siège à Utrecht.
-
[18]
Aucune signification politique précise ne doit être donnée à la présence d’un sénateur P.L.P. (M. J. De Grauw) et d’un Député P.S.C. (M. A. Saintraint) à la conférence de presse organisée à Bruxelles le 15 juin 1963 par la Fédération Nationale des Chambres Syndicales, un parlementaire P.S.B. avait été également prié d’y assister, mais ne se rendit point à cette invitation.
-
[19]
Voir l’appui sans réserve apporté à l’action des médecins par les périodiques d’extrême-droite : "Bravo Messieurs les médecins" par le Général Janssens in La Nation Belge n° 57 de janvier 1964 ; "Wyner égale liberté" par le DrP.G. Teichmann in Jeune Europe n° 169 du 7 février 1964.
-
[20]
Il s’agit de l’A.S.B. "Les Amis des Médecins" constituée le 11 janvier 1964 à l’initiative du Comte Joseph de Borchgrave d’Altena (Statuts à paraître aux Annexes du Moniteur Belge le 13 février 1964). Le peintre Louis Henno, président du Conseil Européen d’Art et Esthétique, secrétaire général de l’Association des Artistes Professionnels de Belgique, directeur de la revue "Le Cahier des Arts", en est le secrétaire général.
-
[21]
par L’Echo de la Bourse des 26 et 27 juillet 1963.
-
[22]
Il est à noter que dans les faits, la "pyramide téléphonique" se réduit souvent à un système double. Par contre, le même médecin peut être touché plusieurs fois.
Présentation
1A la faveur de l’opposition suscitée dans les milieux médicaux par la réforme de l’Assurance Maladie Invalidité élaborée par l’actuel gouvernement, s’est opéré dans cette profession un processus d’organisation qui peut être qualifié de façon sommaire comme étant un processus de syndicalisation.
2La description de ce processus exige certes un rappel des effectifs médicaux et un rappel de la représentation passée dans ce secteur, mais doit s’attarder essentiellement à ce qui fait l’originalité même du phénomène, c’est-à-dire au type d’organisation mis en place.
3La présente description ne sortira pas d’un cadre strictement formel. C’est ainsi que le problème de la réforme qui a joué le rôle de catalyseur du mouvement ne sera pas considéré en soi : il exige, en effet, une étude distincte.
I – La représentation traditionnelle des intérêts de la fonction médicale
a – Les effectifs médicaux en Belgique
4La dernière édition de l’Annuaire Statistique de la Santé publique date de 1960. Des chiffres officiels plus récents permettent néanmoins une évaluation précise des effectifs médicaux actuels.
5En réponse à une question parlementaire, le Ministre de la Santé Publique et de la Famille fournissait fin 1962 les chiffres suivants établis sur base des statistiques dont disposait à l’époque son département :
- 13.006 docteurs en médecine, chirurgie et accouchements ;
- dont 12.665 médecins qui exercent effectivement la médecine [1] ;
- parmi ces derniers, 7.410 praticuent la médecine générale et 4.385 ont été agréés comme spécialistes par les commissions du département ; 870 dossiers d’agréation étaient en instance à la date de l’information.
6Une situation établie au 1er janvier 1963 et recensant un total de 12.888 médecins (sans spécification du nombre de spécialistes et d’omnipatriciens) permet une répartition par provinces et arrondissements [2]. Regroupés, les arrondissements flamands totalisent 5.096 médecins et les arrondissements wallons 4.383 tandis que l’arrondissement de Bruxelles en compte à lui seul 3.409.
7Il importe, en outre, de considérer le rapport existant entre le nombre de médecins et le chiffre total de la population. En effet, alors que les arrondissement flamands totalisent un nombre de médecins supérieur aux arrondissements wallons, la prise en considération du rapport au chiffre total de la population fait apparaître un déséquilibre au détriment des provinces flamandes (ainsi d’ailleurs que du Luxembourg).
8Au 1er janvier 1963, le nombre de médecins pour 10.000 habitants était, pour l’ensemble du pays, de 13,9. Seules, trois provinces comptaient une moyenne supérieure à la moyenne nationale : le Brabant avec 20,9 ; Liège avec 17,4 et Namur avec 14,6.
9De même, l’examen par arrondissements ne révélait que 6 arrondissements présentant une moyenne supérieure à celle établie pour l’ensemble du pays, mais cette fois y figuraient deux arrondissements flamands – comptant d’ailleurs chacun une ville universitaire : Gand et Louvain,
10Des éléments objectifs interviennent certes pour expliquer la disparité entre provinces et arrondissements, et au premier rang de ces éléments, le degré d’urbanisation et d’industrialisation. Mais ils ne rendent pas entièrement compte de la disparité entre le Nord et le Sud du pays (ces régions étant considérées globalement) : il faut souligner par exemple que l’arrondissement d’Anvers présente un nombre de médecins pour 10.000 habitants (13,4) inférieur à la moyenne nationale (13,9) et que, parmi les arrondissements comptant moins d’un médecin pour 1.000 habitants, on relève 4 arrondissements wallons (dont 3 du Luxembourg) et 16 arrondissements flamands.
11En l’absence d’une comparaison rigoureuse avec divers éléments objectifs dont le regroupement n’a pas été opéré (indices régionaux de morbidité, vieillissement de la population, etc….), les données reprises ci-dessus et en annexe n’ont de valeur qu’indicative.
b – Les organisations traditionnellement représentatives des intérêts de la profession médicale
12Avant d’entreprendre la description du processus de syndicalisation publiquement perçu depuis près d’un an, il convient d’examiner comment était assurée au cours des dernières années la représentation des intérêts de la fonction médicale [3].
13La Fédération Médicale Belge est la plus ancienne des organisations médicales, celle aussi dont la base de recrutement était (avant l’apparition des Chambres syndicales) la plus large. Elle procède de la "Fédération Médicale" créée en 1864. Elle fédère différentes unions professionnelles reconnues (loi de 1898) et a les mêmes buts généraux que ces unions, c’est-à-dire l’étude, la protection et le développement des intérêts professionnels, moraux et matériels des docteurs en médecine, chirurgie et accouchements.
14Les statuts de la F.M.B. ont été approuvés par l’assemblée générale extraordinaire du 3 juillet 1949 et entérinés par le Conseil d’Etat le 8 juin 1950. Ils ont fait l’objet d’une publication aux Annexes du Moniteur belge en date du 14 juin 1950. La Fédération Médicale Belge est administrée par un Comité Exécutif (composé par sept membres élus par l’assemblée générale) sous la direction et le contrôle d’un Conseil National (composé de 21 membres élus par l’assemblée générale).
15Les effectifs de la F.M.B. étaient estimé en 1959 à 2.000 ou 2.500 membres. Cette estimation se situait à un niveau très inférieur aux déclarations de la Fédération elle-même au sujet de ses effectifs et de la diffusion de sa presse s ainsi, une résolution émanant le 1er août 1963 du Comité exécutif de la F.M.B. affirme que les 48 unions qu’e celle-ci fédère totalisent 6.000 membres. Par ailleurs, la Fédération Médicale Belge dispose d’un organe de presse : Le Médecin Belge – Het Belgisch Geneesherenblad, publication bi-mensuelle dont le tirage déclare était en 1962 de 7.400 exemplaires.
16Le Groupement des Unions Professionnelles Belges de Médécins Spécial est de constitution plus récente (ses statuts ont été publiés aux Annexes du Moniteur Belge le 15 juillet 1954). Le G.B.S. était initialement affilié à la Fédération Médicale Belge, mais prit ensuite son autonomie.
17Le Groupement est dirigé par un Comité directeur, composé de 8 membres élus par l’assemblée générale. Ses effectifs étaient estimés en 1959 à environ 1.800 membres. Cependant, une motion votée par son assemblée générale extraordinaire du 9 mars 1965 lui attribue 3.000 membres. Compte tenu de sa base de recrutement plus nettement définie, sa représentativité a généralement fait l’objet de moins de contestations que celle de la F.M.B.
18Il existe depuis 1955 une publication bi-mestrielle : Le Médecin Spécialiste – De Geneesheer Specialist, dont le tirage déclaré était en 1962 de 3.100 exemplaires.
19Parallèlement au Groupement Belge des Spécialistes, existe une Union Belge des Omnipraticiens (U.B.O.). Il s’agit ici d’une diversification de la représentation des intérêts médicaux procédant de critères d’ordre professionnel : les exemples de cette diversification des intérêts des catégories de médecins et de sa traduction dans un dualisme ou un pluralisme des organisations représentatives abondent dans les pays étrangers où ils se sont parfois manifestés avec virulence.
20Il importe de noter ici que l’U.B.O. a été créée pour des raisons techniques au moment de la formation de l’A.G.M.B. (voir ci-dessous) et qu’elle a finalement survécu à l’expérience qui avait suscité sa constitution.
21D’autres critères, non directement liés à la situation professionnelle du médecin, ont joué, notamment au cours des quinze dernières années, dans le sens d’une multiplication des organisations médicales : ces critères de regroupement partiel étaient, d’une part, l’appartenance linguistique, d’autre part, l’appartenance politique.
22L’Union professionelle des Médecins socialistes est constituée sur base de la loi de 1898 (Loi sur les unions professionnelles). Il convient d’introduire ici une distinction importante : dans le cas du personnel médical qui se trouve être occupé dans une institution de soins sous contrôle socialiste, il n’y a pas nécessairement coïncidence entre cette situation et un engagement ou une option d’ordre proprement politique.
23L’estimation faite en 1959 situait l’importance des effectifs de l’Union des Médecins Socialistes aux environs de 600 médecins, pratiquement tous spécialistes. D’après la mise au point signée par les docteurs Vlaeyen, Dierckx et Delvigne et publiée par Le Peuple le 9 août 1963, "leur association composée essentiellement de médecins spécialistes agréés représente 1/6 du nombre des spécialistes belges reconnus" (ce qui ferait 700 à 750 spécialistes).
24L’Union professionnelle des Médecins Socialistes est pratiquement la seule organisation médicale belge de son type à appartenance politique ou idéologique avouée – des associations comme la Société Médicale de Saint-Luc (association catholique) n’assumant pas le même rôle de représentation professionnelle.
25Enfin, une organisation médicale a été constituée sur base de l’unité de l’appartenance linguistique. Il s’agit de l’Algemeen Syndicaat der Geneesheren van België, qui constitue une dissidence de fait de la Fédération Médicale Belge. Il participa avec la F.M.B. et le G.B.S. au Comité de coordination (opposition aux projets de réforme Troclet), mais quitta celui-ci en 1956. Ses effectifs étaient estimés en 1959 à 1.200-1.500 membres, tous flamands et pour la plupart omnipraticiens.
26L’Algemeen Syndicaat publie à Anvers [4] depuis 1954 un mensuel intitulé : Mededelingen van het Algemeen Syndicaat der Geneesheren van België (tiragé déclaré 1962 : 3.000 exemplaires). Il a tenu sa dernière assemblée générale statutaire le 20 octobre 1963 à Bruxelles. Un de ses principaux dirigeants et animateurs est un parlementaire de la Volksunie (le docteur R. Roosens, Sénateur d’Anvers).
27On voit que même dans le cas d’organisations dont l’unité est fondée sur l’appartenance politique ou linguistique commune de ses membres, des caractéristiques d’ordre professionnel tendent à les diversifier : prédominance numérique des spécialistes (et sans doute des médecins sous statut de dépendance au moins partielle à l’égard d’institutions) dans le cas de l’union socialiste ; prédominance numérique des omnipraticiens [5] dans le cas du syndicat médical flamand (on a vu ci-dessus que les régions flamandes du pays comptaient proportionnellement moins de médecins relativement au chiffre de la population).
28Ces deux dernières organisations sont celles qui, au cours du conflit surgi en 1963-1964, à l’occasion de la présentation et du vote du projet de réforme de l’A.M.I., et de l’application de la loi, ont manifesté le plus et le plus longtemps leur volonté de négocier.
29Aussi leur représentativité a-t-elle fait l’objet de contestations de la part des autres organisations médicales (et particulièrement de la part des dirigeants du C.N.A.C. et des Chambres syndicales). C’est ainsi qu’un communiqué émanant le 24 septembre 1963 de la Fédération Nationale des Chambres syndicales de Médecins considère que "l’Association des médecins socialistes groupe quelques dizaines de médecins politiquement engagés et que l’Algemeen Syndicaat représente quelques centaines de médecins des régions flamandes du pays". De même, le 14 octobre 1963, dans une déclaration à l’Agence Belga, un des dirigeants du C.N.A.C. affirme que les médecins socialistes groupent 47 membres et l’Algemeen Syndicaat 450 médecins (cette estimation sera reprise – sans indication de source – par la Libre Belgique le 24 octobre 1963).
30Afin d’élaborer une position concertée et de présenter une délégation commune lors des contacts préparatoires à la réforme de l’A.M.I., quatre organisations médicales, dont celles qui, à l’époque, étaient les plus représentatives du corps médical : la Fédération Médicale Belge, le Groupement Belge des Spécialistes, l’Union Belge des Omnipraticiens et l’Algemeen Syndicaat der Geneesheren se regroupèrent en une "Association Générale des Médecins Belges" qui publia en avril 1961 un Livre Blanc intitulé : "Le Corps Médical Belge, face au problème national de l’assurance maladie-invalidité".
31L’accueil fait par la presse à cette nouvelle association fut dans l’ensemble positif et l’on souligna sa représentativité (La Cité écrivait le 13 juin 1961 : "Selon toute apparence, on se trouve à présent devant un interlocuteur valable", et La Libre Belgique donnait le 7 juillet 1961 l’indication suivante sur son recrutement : "plus de 6.500 médecins sur les 9.500 que compte le pays ont, d’ores et déjà, donné leur adhésion à l’A.G.M.B.")
32La fusion des organisations existantes au sein de l’A.G.M.B. fut envisagée, la F.M.B. étant disposée pour sa part à se fondre dans la nouvelle Association [6].
33Les négociateurs mandatés par l’A.G.M.B. furent amenés à parapher un protocole d’accord au terme de leurs pourparlers avec le Ministre de la Prévoyance Sociale. Les signataires de l’accord furent alors désavoués par leurs mandants (les critiques à l’égard du protocole d’accord furent notamment exprimées au cours de l’assemblée générale de l’Union médicale de la province de Liège réunie à Liège le 23 octobre 1961). Une nouvelle "Association Générale" fut alors projetée, ses statuts furent élaborés (novembre 1962) mais en fait, les différentes organisations qui avaient adhéré à la première. A.G.M.B. reprirent leur autonomie. Le 25 et le 29 novembre 1962, la Fédération Médicale Belge et le Groupement Belge des Spécialistes déniaient formellement toute représentativité réelle au Comité directeur de l’A.G.M.B. resté en contact avec le Ministre de la Prévoyance Sociale.
34Et l’un des premiers actes de la Chambre syndicale des Médecins des Provinces de Liège et du Luxembourg a être porté à la connaissance du public fut un communiqué soulignant que le Ministre Leburton se trouvait désormais sans interlocuteur dans le corps médical (communiqué publié par Le Soir le 5 décembre 1962).
35La situation au cours des dernières années se caractérisait donc par un morcellement croissant de la représentation des intérêts de la fonction médicale (diverses dissidences enregistrées au départ de la fédération Médicale Belge ; représentation distincte d’intérêts spécifiques : professionnels, régionaux ou autres) et par l’échec des tentatives de aise sur pied d’une représentation commune ou d’une représentation élargie. Le réseau de Chambres syndicales mis en place à travers le pays depuis environ un an constitue à cet égard un fait nouveau dont il importe de tenter de mesurer l’ampleur.
II – Les réactions du corps médical au projet Leburton
36Le projet sur la réforme de l’Assurance Maladie-Invalidité fut mis au point au niveau gouvernemental pendant le mois de janvier 1963 (dans une conjoncture politique dominée en Belgique par les évènements katangais, la discussion des projets sur le maintien de l’ordre et la rupture des négociations sur l’entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché Commun).
37C’est à l’occasion du Conseil de Cabinet tenu le 1er février 1963 que M. Lefèvre, Premier Ministre, annonça le dépôt du projet. Dans la soirée du même jour, une note du Ministère de la Prévoyance Sociale annonça à son tour le dépôt du projet.
38Le projet est présenté par le Ministre Leburton en conseil plénier le 1er mars 1963 et mis au point définitivement à cette séance. Il est publié par les services de la Chambre (Doc. 527) en date du 8 mars 1963.
39Des réactions émanant du corps médical sont immédiatement portées à la connaissance du public :
- D’une part, en réponse à la déclaration du Ministre du 1er février annonçant que les avantages prévus l’étaient grâce "au concours des professions intéressées : médecins, pharmaciens, professions paramédicales", la Chambre syndicale des Médecins des provinces de Liège et du Luxembourg prétend qu’il serait faux d’affirmer que le corps médical a marqué son accord quant au projet de réforme et rappelle le fait que les médecins qui avaient antérieurement négocié avec le Ministre Leburton avaient été désavoués par leurs mandants (communiqué publié par Le Soir le 5 février 1963) [7] ;
- D’autre part, dès que le texte du projet est publié, il est rejeté, le 9 mars 1963 par l’assemblée générale du Groupement Belge des Spécialistes, le 10 mars par le Conseil général de la Fédération Médicale Belge.
40Sont l’objet des réactions du corps médical les dispositions qui, dans le projet gouvernemental de réforme, concernent les points suivants :
- la participation du corps médical à la gestion de l’I.N.A.M.I. ;
- la conception des rapports entre malades et médecins et la conception de l’exercice de la médecine ;
- le système des conventions et les dispositions transitoires ;
- la participation des médecins au financement de la gratuité des soins à certaines catégories de personnes.
41L’objet des réactions médicales est donc constitué par une partie importante du projet (26 articles sur 159 de la nouvelle loi, d’après le Docteur Wynen, discours aux Etats-Généraux du 25 janvier 1964). On peut pointer au sommaire du projet de loi 527 les passages suivants qui faisaient problème pour les médecins :
- dans le titre II relatif à l’I.?.?.?.?. l’article 7 sur la gestion de l’I.N.?.?.?. ;
- dans le titre III relatif à l’assurance soins de santé : les sections 1 (des conventions) et 2 (des devoirs du médecin) ;
- dans le titre IV relatif au Contrôle et au Contentieux, le chapitre I (sur le contrôle médical) ;
- enfin, sous le titre X, des dispositions transitoires, principalement l’article 151.
42Les réactions médicales prirent diverses formes, allant de la volonté de négocier manifestée par l’Algemeen Syndicaat et l’Union des Médecins Socialistes au refus des autres organisations médicales, à une campagne de presse, à des grèves régionales et au refus de signer les conventions.
43Ce n’est pas le lieu ici d’étudier quel fut l’aboutissement de ces réactions quant au contenu même de la réforme. Mais il est intéressant d’observer l’incidence de ce processus de réaction sur la représentation du corps médical à travers ses diverses organisations. En effet, la croissance des Chambres Syndicales de Médecins a été parallèle au développement de ce processus de réaction.
III – La constitution et le développement des Chambres Syndicales
a – Il est possible de distinguer trois phases dans l’histoire de la constitution des Chambres syndicales
1 – L’apparition de la première Chambre syndicale
44La première Chambre Syndicale de Médecins apparaît au printemps de 1962. Elle est donc antérieure de près d’un an à toutes les autres. Il s’agit de la Chambre syndicale des Médecins des Provinces de Liège et du Luxembourg, constituée à Liège le 17 mai 1962.
45Le besoin d’une représentation de type syndical se serait fait sentir d’abord parmi des médecins du Luxembourg. La première Chambre syndicale bénéficia à sa constitution d’appuis et de conseils de la part de certains milieux professionnels (cadres techniques et industrie) de la région liégeoise.
46Les initiateurs du mouvement n’espéraient pas au départ couvrir tout le territoire belge. Mais ils pensaient que l’application de la loi de réforme de l’A.?.?., alors en préparation, pouvait être bloquée à partir d’une opposition organisée dans deux provinces.
47Le point de départ du réseau des Chambres syndicales fut donc les provinces de Liège et du Luxembourg. C’est également de ces régions (et de la Chambre syndicale dont la circonscription couvre ces provinces) que vinrent les premières, les plus radicales et les plus constantes des réactions à l’actuelle réforme de l’A.M.I.
48L’antériorité et le radicalisme du syndicalisme médical à Liège et dans le Luxembourg demandent explication. La première explication qui se présente à l’esprit est d’établir un parallèle avec le caractère le plus souvent très conservateur des tendances politiques de droite et en général de toutes les expressions socio-politiques de la bourgeoisie de ces provinces. Ce conditionnement de l’organisation médicale par les caractères dominants du milieu régional et social intervient sans aucun doute. D’autres explications ne sauraient cependant être écartées a priori, compte tenu du nombre relativement réduit de personnes concernées par le mouvement et, par conséquent, de la sensibilité particulière de celui-ci à l’influence éventuelle de certaines individualités.
49Les statuts adoptés à la constitution [8] de la Chambre Syndicale des Médecins des Provinces de Liège et du Luxembourg serviront de modèles aux autres chambres syndicales.
2 – L’extension du réseau des Chambres Syndicales de Médecins
50C’est au printemps 1963 que le réseau des Chambres Syndicales s’étend à d’autres régions du pays et ce dans le contexte de la manifestation publique d’une opposition croissante du corps médical au projet gouvernemental de réforme de l’A.M.I.
51Le 22 mars 1963 est constituée la Chambre syndicale des Médecins du Brabant Wallon et du Hainaut. Son siège est fixé d’abord à nivelles, ensuite à Braine-l’Alleud. Son animateur et président est le Docteur André Wynen, qui apparaîtra rapidement comme un des leaders de la nouvelle organisation. Des contacts avaient été pris par lui dès le second semestre de 1962 (après son élection comme président de l’Union professionnelle du Brabant wallon) avec les dirigeants de la Chambre syndicale des Médecins des Provinces de Liège et du Luxembourg. Une communauté de vues et d’aspirations avait été rapidement établie entre les interlocuteurs, sans déboucher immédiatement sur la volonté d’étendre le réseau des Chambres syndicales.
52Il est à noter que les statuts des deux premières Chambres syndicales (Liège-Luxembourg et Brabant wallon-Hainaut) prévoyaient la possibilité d’étendre leur circonscription à d’autres régions du pays sur simple décision du Conseil d’administration régulièrement publiée aux Annexes du Moniteur Belge. Il semble que ces dispositions statutaires traduisent l’incertitude existant à cette date quant à la détermination de la méthode à mettre éventuellement en œuvre pour étendre à l’ensemble du pays la formule de la Chambre syndicale.
53Le 31 mai 1963 est constituée à son tour la Chambre syndicale des Médecins de l’agglomération bruxelloise. L’initiateur du mouvement dans l’agglomération bruxelloise est le Docteur Paul Mundeleer, frère du Député P.L.P. de Bruxelles et membre du Comité Directeur du Collège des Médecins de l’agglomération bruxelloise (Union professionnelle reconnue) [9].
54Dès la veille, il était fait état pour la première fois d’une fédération nationale des Chambres syndicales de Médecins (qui, à l’époque, ne couvrait cependant encore que la majeure partie des régions francophones du pays, sans aucune implantation en région flamande).
55Enfin, le 20 juin 1963, est constitué le Comité National l’Action Commune (C.N.A.C.) groupant – "au sommet" – la Fédération Médicale Belge, le Groupement Bolge des Spécialistes, l’Union Belge des Omnipraticiens et la Fédération Nationale des Chambres Syndicales de Médecins.
56Ce sont des médecins du Brabant wallon qui furent les principaux propagateurs de l’idée d’organiser les médecins en Chambres syndicales. Il s’agissait dans leur esprit d’opérer par la base une restructuration et une unification de la représentation professionnelle. La méthode employée fut essentiellement celle de contacts personnels et de réunions restreintes touchant un nombre croissant de personnes.
3 – L’achèvement du réseau des Chambres syndicales de Médecins
57Le réseau des Chambres Syndicales de Médecins sera achevé en trois étapes :
- le 23 août 1963 est constituée la Syndikale Kamer der Geneesheren van de Provincies Antwerpen, Limburg en Vlaams-Brabant. Le siège en est fixé à Anvers ;
- le 29 août 1963 est constituée la Syndikale Kamer der Geneesheren van de Provincies Oost-en West-Vlaanderen. Le siège en est fixé à Courtrai ;
- le 4 octobre 1963, le conseil d’administration de la Chambre syndicale des Médecins du Brabant wallon et du Hainaut étend la circonscription de la chambre à la province de Namur. L’association prend désormais la dénomination des Chambre syndicale des Médecins des Provinces du Hainaut et de Namur et du Brabant wallon.
58Les provinces couvertes en dernier lieu par le réseau des Chambres syndicales sont donc les provinces flamandes et Namur. Il est à noter que ce sont là les provinces où s’est manifestée le plus longtemps, parmi les membres du corps médical, la volonté de négocier avec le gouvernement [10]. C’est bien à l’opposition de milieux médicaux modérés de ces régions – opposition à la formule d’organisation des Chambres syndicales et opposition au radicalisme de leurs positions – qu’est dû le retard de développement du mouvement qui y fut enregistré.
La progression des effectifs des Chambres Syndicales
59Il est difficile de reconstituer de façon précise ce qu’a été la progression des effectifs des Chambres Syndicales.
60Des indications ont cependant été fournies par la presse et par les Chambres syndicales elles-mêmes.
61Le 26 juillet 1963, Le Peuple et L’Echo de la Bourse estiment à 800 le nombre de membres de la Chambre Syndicale de l’Agglomération bruxelloise.
62Le 26 septembre 1963, De Standaard estime à 6.000 membres les effectifs totaux des Chambres Syndicales, le même journal répète la même estimation le 7 octobre.
63Le 10 décembre 1963, un tract distribué à Louvain par la Syndikale Kamer van de Provincies Antwerpen, Limburg en Vlaams-Brabant déclare : "Plus de 7.000 affiliation individuelles sont enregistrées à l’heure présente. La région de Louvain est un des pions qui manquent pour compléter l’action des médecins sur tout le territoire du pays" [11].
64Enfin, le 25 janvier 1964, dans son discours aux Etats-Généraux, le Docteur De Bruyne, président de la Syndikale Kamer van de Provincies Oost– en West Vlaanderen, définit la fédération des Chambres Syndicales : "un mouvement qui compte 8.000 membres".
65Les dirigeants actuels des Chambres syndicales considèrent que l’implantation de leur organisation est à présent également réalisée dans l’ensemble du pays, tant en pays flamand (sauf peut-être à Anvers où l’Algemeen Syndicaat der Geneesheren conserve une certaine audience) qu’en Wallonie ou à Bruxelles.
b – Structure des Chambres Syndicales de Médecins
1 – Statut juridique
66– Les cinq Chambres Syndicales de Médecins ont été constituées sous forme d’associations sans but lucratif. Ce statut juridique a été choisi comme étant de nature à doter la chambre syndicale d’une personnalité juridique et en même temps à écarter les obstacles qui pouvaient être rencontrés ou les objections qui pouvaient être faites dans le cas de constitution comme association de fait ou comme union professionnelle. Constituée en tant qu’association de fait, la nouvelle organisation eût dû obtenir d’emblée la reconnaissance de sa représentativité ; de même, le choix du statut d’union professionnelle entraînait des procédures dont l’issue n’était pas certaine (possibilité d’objection ou de veto du Conseil d’Etat). En outre, le statut d’association sans but lucratif paraissait aux initiateurs du mouvement comme étant le plus apte à permettre l’instauration et l’observance d’une certaine discipline interne.
67Les statuts des cinq Chambres syndicales sont rédigés dans des termes extrêmement proches.
68– Au contraire, la Fédération Nationale des Chambres Syndicales de Médecins est, elle, une association de fait. Elle tire sa représentativité de ses composantes, ayant été créée à un moment où les premières de celles-ci commençaient à s’affirmer. La Fédération Nationale a comme rôle de coordonner l’action sur le plan national, cette coordination – qui n’entame en rien l’autonomie des chambres syndicales – est assurée par des contacts entretenus au sommet entre les principaux dirigeants.
69Les dispositions qui régissent le fonctionnement de la fédération Nationale sont d’ordre réglementaire et non d’ordre statutaire.
2 – Affiliation
70L’affiliation aux Chambres syndicales s’opère individuellement. Il existe une série de conditions d’admission définies statutairement : détention du grade légal de docteur en médecine ; adhésion aux statuts et au règlement d’ordre intérieur de la Chambre syndicale ; présentation de la candidature par écrit ; agrément du conseil d’administration. Les membres ordinaires ont à payer une cotisation dont le montant annuel ne peut, aux termes des statuts, dépasser 15.000 frs.
3 – Les organes de décision
71L’Assemblées générale des membres détient le pouvoir souverain. Tous les membres ont le droit d’y assister ou de s’y faire représenter par un mandataire lui-même membre effectif de la Chambre syndicale.
72Le Conseil d’administration est une émanation de l’assemblée générale. Les administrateurs sont élus par l’assemblée générale, la durée de validité de leurs mandats étant de deux ans et les membres sortants étant rééligibles à cette date. L’élection du conseil d’administration se fait en veillant au respect de deux principes : le principe de la représentation paritaire des spécialistes et des omnipraticiens (disposition statutaire) et le principe de la représentation équitable des membres des diverses régions (disposition non statutaire). Le président et les vice-présidents de la Chambre syndicale sont élus par l’assemblée générale, ils sont d’office président et vice-présidents du conseil d’administration.
73Un Comité de direction composé du président de la Chambre syndicale et de six membres choisis par le Conseil d’administration assure la gestion courante de la Chambre syndicale.
4 – Les moyens d’action
74Le fonds social de chambre Chambre syndicale est alimenté par les cotisations des affiliés et par les dons et legs recueillis. Le niveau des cotisations a été fixé de façon à assurer à chaque Chambre syndicale de puissants moyens d’action.
75L’essentiel de ceux-ci est constitué, dans chaque circonscription, par un bureau technique, dirigé par le secrétaire général de la Chambre syndicale. Celui-ci est un universitaire non médecin (formation du type gestion d’affaires ou droit social). Le secrétaire général peut donc être choisi en dehors des membres. Sa nomination est le fait du conseil d’administration. Il est chargé de la gestion journalière de la Chambre syndicale. Il est entouré d’adjoints et dispose de moyens financiers suffisants pour fournir – si nécessaire en recourant à la consultation d’experts extérieurs – le travail d’études, d’information, d’organisation et d’administration nécessaire.
76Il est à remarquer que le découpage même du pays en cinq circonscriptions correspond aux possibilités de financement de cinq bureaux techniques par les collectivités régionales de médecins. Une étude préalable avait estimé à 2.000 médecins l’importance d’une collectivité capable de supporter le financement d’un bureau technique. Le financement de départ du bureau technique de la première Chambre syndicale (Liège-Luxembourg) a été assurée par l’apport à fonds perdu consenti par un certain nombre de médecins (moins d’une centaine) et semble-t-il, également par un certain financement extérieur. Le financement du premier bureau technique une fois assuré, chaque Chambre syndicale bénéficia de l’appui, entre autres financier, de la Chambre qui s’était constituée avant elle.
5 – Le mode d’information interne
77Le contact entre membres des Chambres syndicales est assuré en permanence par leur organisation en cellules. Celles-ci sont composées d’une douzaine de médecins au maximum. Elles sont centrées sur un quartier °u sur un établissement de soins. Il existe en outre un système d’information et de consultation par téléphone reliant le "sommet" à la "base". Ce système permet à un conseil d’administration de procéder à une consultation rapide des membres – consultation ayant valeur de test – avant la prise d’une décision importante. Il permet également une transmission rapide des mots d’ordre et des décisions. Enfin, il permet en cas de nécessité une convocation pratiquement sans délai des cellules. Les réunions ordinaires de celles-ci ont lieu régulièrement sur convocation des chefs de cellules.
78Signalons également que les seules publications des Chambres syndicales à ce jour sont à usage interne. Leur contenu est intégralement consacré à l’action syndicale.
6 – Les méthodes de travail
79L’équipement assuré par l’existence d’un bureau technique par chambre syndicale, d’une part, l’organisation en cellules, d’autre part, définissent assez bien le style d’action choisi par les dirigeants du nouveau syndicalisme médical. Des réminiscences de modèles d’action révolutionnaire ou de résistance s’y mêlent à un souci très "moderne" d’efficacité.
80Un travail plus spécialisé est mené au sein de commissions créées dans chaque Chambre syndicale où elles sont chacune placées sous la présidence d’un administrateur. Ces commissions étudient respectivement les problèmes propres aux spécialistes, aux omnipraticiens, les problèmes universitaires [12] et les problèmes de la médecine forfaitaire. Des contacts sont ensuite établis entre Commissions sur le plan fédéral et il est procédé à la constitution de Commissions nationales.
c – Relations des Chambres syndicales de Médecins
1 – Avec les autres organisations médicales
81Les Chambres syndicales ont rencontré, à leur naissance, l’opposition de certains milieux médicaux. C’est ainsi que l’opposition de l’Algemeen Syndikaat et du Workgroep en pays flamand et l’opposition d’anciens dirigeants de l’Association Générale des Médecins Belges (A.G.M.B.) dans la province de Namur ont retardé le développement des Chambres syndicales dans ces régions. Les dirigeants des Chambres syndicales affirment aujourd’hui avoir comblé le retard provoqué par ces importantes oppositions régionales.
82Il est évident aussi que les Chambres syndicales se sont trouvées quelque temps en situation de compétition avec des organisations comme la Fédération Médicale Belge, le Groupement Belge des Spécialisates et l’Union Belge des Omnipraticiens. Cette situation coïncida avec des oppositions de personnes.
83Au début du développement des premières Chambres syndicales et de la constitution de la Fédération Nationale, un certain type de coopération put être instauré entre ces diverses organisations par la création du Comité National d’Action Commune C.N.A.C. (A l’époque, le réseau des Chambres syndicales n’était pas au complet et elles ne pouvaient prétendre à la représentativité qu’on leur reconnaît aujourd’hui).
84Le C.N.A.C. a aujourd’hui cessé d’assumer ce rôle et la Fédération Nationale des Chambres syndicales se voit reconnaître la qualité d’organisation représentative du corps médical, aussi bien par les partenaires sociaux [13] que par les trois organisations médicales précitées. Cette qualité lui a été reconnue formellement par le G.B.S. Dans le cas de la F.M.B. et de l’U.B.O., il s’agit d’une reconnaissance de fait.
85La syndicalisation récente étant le fait d’une nouvelle génération, il est permis de formuler l’hypothèse selon laquelle les trois organisations précitées pourraient également passer, directement ou indirectement, sous le contrôle des dirigeants des Chambres syndicales, dans quel cas on pourrait assister à une redistribution des tâches entre organisations, la F.M.B. se voyant confier la promotion scientifique de la fonction médicale et le G.B.S. et l’U.B.O. l’étude des problèmes spécifiques des deux grandes catégories professionnelles. Ceci reste actuellement du domaine de l’hypothèse, mais paraît confirmé par l’attitude des animateurs du syndicalisme médical. Il est possible d’observer dès à présent une certaine "syndicalisation" d’organisations telles que le G.B.S. et une certaine interpénétration des Chambres syndicales et des associations traditionnelles.
2 – L’extension de la formule des Chambres syndicales
86Il est extrêmement important de signaler que, si le conflit entre le gouvernement et les médecins sur l’application de la loi sur l’A.?.?. a centré toute l’attention sur l’action des Chambres syndicales de Médecins, le phénomène de syndicalisation s’opérant selon le même modèle s’étend au secteur entier des soins de santé (paramédicaux compris). Cette extension de la formule est particulièrement remarquable depuis la fin de 1963.
87La Chambre Syndicale des Institutions de Soins a été constituée le 22 mars 1963. Elle a son siège à Bruxelles, à la même adresse que la Fédération Nationale des Chambres Syndicales de Médecins. Elle est également présidée par le Docteur A. Wynen, président de la Chambre syndicale des Médecins des Provinces du Hainaut et de Namur et du Brabant Wallon [14]. La circonscription de la Chambre s’étend aux neuf provinces du pays. Elle regroupe les institutions privées du secteur (à l’exclusion des institutions du réseau de Caritas Catholica), institutions qui ne totalisent ensemble qu’environ 15 % des lits (voir en annexe les données sur l’équipement hospitalier en Belgique).
88La Chambre syndicale des dentistes a été constituée le 31 octobre 1963. Son siège a été fixé à Woluwe-St-Lambert. Sa création a été suivie peu de temps après par la constitution de la Chambre syndicale des pharmaciens d’expression française le 7 novembre 1963. Les trois fondateurs de celle-ci ont leurs activités dans l’agglomération bruxelloise. Ses premières prises de position la définissent comme plus radicale que la traditionnelle Union Pharmaceutique Belge U.P.B. [15] Tout récemment, une organisation analogue a été constituée par les pharmaciens flamands.
89Enfin, la Chambre syndicale des infirmières et la Chambre syndicale des kinésistes viennent d’être constituées. Leurs statuts seront publiés aux Annexes du Moniteur Belge le 13 février 1964.
90Les statuts de toutes ces associations sont très semblables et comportent une clause prévoyant leur affiliation à tout organisme dont les buts sont semblables.
91L’objectif est la constitution en 1964 d’une Confédération nationale des Chambres Syndicales des Dispensateurs de Soins. Il est évident que si la même représentativité peut être le fait des Chambres syndicales dans le secteur paramedical, une telle Confédération serait le porte-parole de quelques dizaines de milliers de personnes occupées dans le secteur des soins de santé.
92Il semble cependant que, dans certains secteurs, le recrutement ne s’opère pas au même rythme que ce ne fut le cas parmi les médecins. Ceci paraît dû à la vitalité des associations professionnelles de ces secteurs (c’est le cas parmi les dentistes et stomatologistes).
3 – L’attraction exercée sur les travailleurs indépendants
93Au cours de l’année 1963, la presse a fréquemment fait écho à des contacts entre les Chambres syndicales de Médecins et différentes organisations regroupant travailleurs indépendants et titulaires de professions libérales. Les dirigeants du mouvement syndical médical ne se dérobèrent pas au dialogue souhaité par ces organisations. Aucun lien organique n’en est cependant résulté à ce jour. Mais il reste que le côté spectaculaire et efficace de l’action médicale exerce une séduction certaine sur certains membres des professions libérales et indépendantes dont les catégories socioprofessionnelles n’ont jamais réussi à mettre sur pied une organisation d’une efficacité comparable ni à se faire reconnaître une telle représentativité [16].
94Il semble qu’il existe de ce côté certaines possibilités de manœuvre pour les dirigeants des Chambres syndicales dans le cas d’un non-aboutissement des négociations entamées au cours de l’actuelle période de trève. Ces possibilités consistent moins dans une adhésion de l’ensemble des indépendants aux thèses des médecins sur la question de l’assurance-maladie que dans la contagion de l’organisation en Chambres syndicales à d’autres secteurs de ces professions (dont les membres peuvent se rejoindre par ailleurs sur quelques positions communes : opposition à une fiscalité jugée excessive, exigence d’une certaine sécurité et d’une certaine réglementation de la durée de travail pour les indépendants..).
95Néanmoins, toute prévision en ce domaine est extrêmement difficile, le seul élément paraissant acquis est la réticence de la majeure partie du secteur "indépendants" à toute organisation contraignante. Il est significatif de ce point de vue que le phénomène de syndicalisation ici décrit se soit développé à partir d’un secteur professionnel numériquement peu important.
4 – Relations international
96Il est intéressant de noter enfin que les Chambres syndicales belges sont en relation avec des groupements étrangers similaires. Ces liaisons établies sur le plan international s’opèrent principalement par le canal de l’Union pour une Médecine Européenne libérale [17]. Ce sont les Chambres syndicales qui, depuis la création de la première d’entre elles, représentent les médecins belges au sein de cette Union.
97Ici, une nouvelle fois, les démonstrations d’efficacité et d’organisation réalisées par les Chambres syndicales leur donnent valeur d’exemple, d’autant plus que, une nouvelle fois, cet exemple s’adresse à des catégories de personnes peu structurées.
98Rappelons d’ailleurs que des grèves médicales ("grèves administratives" ou grèves des soins) ont eu lieu dans divers pays européens, de l’Italie à la Norvège, avant d’avoir lieu en Belgique.
IV – Conclusions
99Les caractéristiques formelles les plus importantes de la nouvelle organisation – que sa constitution relativement récente ne permet sans doute pas do définir de façon définitive – sont :
- le caractère rapide et relativement complet de l’affiliation et de l’implantation ;
- le souci d’efficacité qui transparaît dans la structure mise en place, l’action menée et les relations entretenues ;
- la prise de distances à l’égard des milieux politiques.
100Le premier de ces caractères s’explique par le fait que le recrutement des Chambres syndicales a été favorisé par les diverses oppositions suscitées dans le corps médical par la réforme gouvernementale de l’A.M.I. Ce processus de réaction a en effet joué un rôle de catalyseur et il est trop tôt pour s’assurer du caractère plus ou moins durable de ses effets.
101Le souci d’efficacité, quant à lui, s’explique : par la conscience de la faiblesse des organisations existant antérieurement en milieu médical ; par la prise de conscience du degré d’information souvent insuffisant de ce milieu sur les problèmes qui le concernent ; sans doute également par des conseils donnés par des personnes ou des mouvements extérieurs au monde médical. Il correspond aussi au rajeunissement des cadres opéré au cours du processus décrit.
102Enfin, le nouveau syndicalisme médical prenant ses distances à l’égard des milieux politiques reflète dans cet "apolitisme" une attitude à la fois de méfiance et d’hostilité à l’égard des partis traditionnels et du Parlement. La représentation que se font du Parlement les dirigeants des Chambres syndicales est celle d’une Chambre d’entérinement où l’initiative du parlementaire est réduite à très peu de chose. Cette représentation situe en dehors du Parlement et des institutions, et dans les syndicats (patronaux ou ouvriers le siège véritable du pouvoir. Elle explique la volonté de créer un syndicalisme propre à la profession, qui pourrait, doté de moyens d’action suffisants et se faisant reconnaître une large représentativité, participer à l’élaboration des décisions.
103La signification de la nouvelle organisation en tant que mouvement syndical demande cependant examen. En effet, l’unité d’un syndicalisme véritable se fonde essentiellement sur l’unité du statut socio-économique de ses affiliés. Dans le cas de la profession médicale, existe de ce point de vue une grande diversité (le statut du médecin pouvant varier de celui d’employeur à celui d’appointé, en passant par celui de travailleur indépendant), ainsi qu’une grande disparité des revenus. Ce caractère de diversification est plus apparent encore si l’on considère l’ensemble du secteur des soins de santé auquel la nouvelle organisation (dans le chef du moins de certains de ses dirigeants) s’efforce d’étendre son influence. La nouvelle organisation médicale tente cependant de répondre aux problèmes spécifiques de ses membres : ainsi, par le travail réalisé au sein des commissions décrites ci-dessus ainsi encore, par l’adoption de règlements d’ordre intérieur différents applicables aux diverses catégories de médecins.
104La signification politique du mouvement demande égalaient examen. Les faits confirment la déclaration d’apolitisme des dirigeants et ne permettent pas de retenir les interprétations fondées sur une collusion avec un parti déterminé, qui serait en l’occurrence le P.L.P. [18]. Il y a certes entre un mouvement né dans l’opposition à un projet gouvernemental et un parti d’opposition une certaine communauté de positions, mais celle-ci risque d’être limitée à la fois dans son objet et dans le temps.
105Par contre, la volonté de constituer un syndicalisme couvrant l’ensemble d’une profession et dépassant (ou niant) les divergences d’intérêts existant dans cette profession peut donner au mouvement une signification politique plus précise, celle d’un néo-corporatisme, si l’on entend par là non l’insertion dans un ordre corporatiste qui régirait la société, mais la constitution d’organisations corporatives dans certains secteurs professionnels. Cette signification peut être renforcée par le fait que le mouvement trouve souvent ses appuis – en dehors de l’appui que lui apporte le P.L.P. et qui est dicté à celui-ci par sa situation de parti d’opposition – dans des milieux hostiles au régime parlementaire et aux partis traditionnels. [19]
106Cependant, un groupement qui vient d’être créé afin de manifester le soutien de l’opinion à l’action menée par les médecins paraît animé d’une inspiration purement libérale dans l’acception traditionnelle la plus étendue de ce mot. Ce groupement s’assigne pour but "la défense des intérêts moraux et spirituels de tous ceux qui, dans notre pays, ont encore le respect de la liberté et de la conscience professionnelle" [20].
107***
108Un essai de description formelle tel qu’il a été entrepris ici ne peut guère aller aujourd’hui au-delà du repérage des facteurs – internes ou extérieurs – d’évolution du mouvement.
109Parmi les facteurs d’unité ou de cohésion, figurent :
- l’équipement technique dont dispose l’organisation ;
- le dépassement des clivages traditionnels (idéologiques ou ethnolinguistiques) qui paraît bien avoir été opéré au sein du mouvement ;
- le degré relativement élevé de participation des membres à la vie de l’organisation ;
- la reconnaissance – par l’opinion et les groupes extérieurs – de la représentativité de la fédération Nationale.
110Peuvent jouer comme facteurs de division :
- en ordre principal, la diversité des statuts socio-économiques et la disparité des revenus professionnels des membres ;
- la multiplicité de leurs problèmes spécifiques ;
- éventuellement, les fidélités extérieures partageant les membres ou pouvant les opposer, et, en général, l’intervention de facteurs extérieurs, tels que la mobilisation de l’opinion sur des problèmes non professionels, etc…
111Il existe également des facteurs d’extension, et au premier rang de ceux-ci, la valeur d’exemple de l’organisation mise en place. Plusieurs de ces facteurs pourraient jouer dans le sens d’une mutation du mouvement (notamment l’extension de celui-ci, d’une part, et d’autre part, toute parade éventuelle opposée par les dirigeants à l’action des facteurs de division).
112L’incertitude pesant sur l’avenir du syndicalisme médical ne sera levée que lorsqu’il aura fait la preuve de son aptitude à affronter "l’épreuve de la négociation", de son aptitude à élaborer un programme et de son aptitude à répondre aux besoins spécifiques de ses membres, l’expression de "contre-syndicalisme" qui fut employée [21] pour qualifier la nouvelle organisation était suggestive. Mais elle ne rendait compte que de la première phase de son développement, conditionnée par l’opposition du corps médical au projet gouvernemental. Il semble bien, à l’heure actuelle, que le processus décrit puisse être interprété comme étant un processus de syndicalisation marqué de nombreux aspects particuliers inhérents à la profession et susceptible de mutation en cas d’extension à d’autres secteurs de la formule d’organisation adoptée dans la fonction médicale.
LES EFFECTIFS MEDICAUX EN BELGIQUE
L’EQUIPEMENT HOSPITALIER BELGE
Répartition des cliniques et hôpitaux par province et par mode de gestion(1),(2)
Répartition des cliniques et hôpitaux par province et par mode de gestion(1),(2)
(1) Réponse du Ministre Custers au Sénateur Debucquoy. Question n° 41 du 3 avril 1963, Réponse n° 52 du 28 mai 1963, Sénat, Bulletin des Questions et Réponses, Session 1962-1963, page 731).(2) La Fédération des Institutions hospitalières de Caritas Catholica groupe 164 cliniques privées catholiques comptant plus de 16.000 lits. (Note du C.R.I.S.P.)
LE MODE D’INFORMATION INTERNE AU SEIN DES CHAMBRES SYNDICALES [22]
Instructions pour les Membres de chaque cellule
113Le délégué est prié d’indiquer dans chaque case :
- le numéro de téléphone du confrère,
- les heures auxquelles il peut être atteint le plus facilement,
- d’éventuels renseignements particuliers.
114Ces fiches seront rédigées en un nombre d’exemplaires égal au nombre de membres de la cellule, plus deux.
115Distribution des exemplaires :
- 1 pour chaque membre,
- 1 pour la Chambre syndicale,
- 1 pour le délégué loco-régional.
116Cette disposition est prise en vue de rendre aussi aisée que possible l’information, les consignes, les mots d’ordre, etc., de même que les réponses des confrères vers la Chambre Syndicale. Il est à remarquer que ce système réduit à TROIS le nombre de coups de téléphone à donner par chaque confrère pour que TOUS les membres de chaque cellule soient touchés : Facilité, rapidité, donc Efficacité.
117Il est bien entendu que ce tableau n’engendre aucune notion de hiérarchisation.
Notes
-
[1]
D’après le Docteur M. Delvigne, "près de 2.000 médecins belges sont occupés à tout autre chose que les soins aux malades ou sont sortis de l’activité professionnelle" (La Wallonie, 12.10.1965). Le 14 octobre 1963, un dirigeant du C.N.A.C., faisant une déclaration à l’Agence Belga, estime à 10.000 le nombre de médecins qui pratiquent en Belgique.
-
[2]
Voir Annexe 1.
-
[3]
C.H. N° 8 du 27 février 1959.
-
[4]
A la même adresse, paraissait, depuis 1946, Periodiek, organe mensuel du Vlaams Geneesheren Verbond.
-
[5]
Signalons également la constitution, le 15 octobre 1963, d’une association scientifique des médecins généralistes flamands (Wetenschappelijke Vereniging voor Vlaamse Huisartsen).
-
[6]
L’Union des Médecins Socialistes ne fut pas admise à s’associer à l’A.G.M.B. Deux raisons furent invoquées à cet effet : l’appartenance politique de l’Union, jugée incompatible avec "la neutralité et l’indépendance d’action" de l’A.G.M.B. ; la double affiliation de la plupart des médecins socialistes à l’Union des Médecins Socialistes d’une part, au G.B.S. (en tant que spécialistes) d’autre part. (Cfr. La Libre Belgique du 28 juin 1961).
-
[7]
Ce communiqué entraîna une riposte immédiate de la part de l’Algemeen Syndicaat, celui-ci estimant que "la Chambre syndicale a outrepassé ses droits, n’ayant pas à juger au nom des cinq négociateurs régulièrement mandatés par les 3 associations professionnelles de médecins pour discuter en leur nom". (Le Soir, 6.2.1963) La polémique prenait fin après un nouveau communiqué de la Chambre Syndicale de Liège-Luxembourg, qualifiant l’Algemeen Syndicaat d’organisme groupant une partie des médecins flamands et connu pour ses positions politiques et linguistiques assez engagées et ne pouvant en aucun cas être considéré comme représentatif du corps médical belge (Le Soir, 9.2.1963).
-
[8]
L’assemblée générale extraordinaire du 23 mars 1963 apportera quelques modifications au texte de ces statuts.
-
[9]
Ce Collège conclût finalement un accord avec la Chambre syndicale tout en conservant son autonomie.
-
[10]
Il convient de rappeler ici l’œuvre du "Werkgroep" constitué au sein des Unions Médicales de Flandre occidentale, de Flandre orientale, de Namur et du Limbourg et auquel adhérèrent le Syndicat provincial des médecins d’Anvers et celui du Brabant ainsi que la Van Helmont Dokters Gilde.
-
[11]
Le soir du même jour, la réunion annoncée par ce tract réunit, d’après La Libre Belgique du 11 décembre 1963, une centaine d’auditeurs, d’après La Cité du 11 décembre 1963, une trentaine de médecins et une cinquantaine d’étudiants des groupes Brug, Universitas, Ons Leven et Parole venus en contradicteurs.
-
[12]
Les commissions universitaires se sont vu attribuer chacune "juridiction” sur un centre universitaire : Liège pour la Commission universitaire de la Chambre syndicale de Liège-Luxembourg ; Louvain francophone pour celle de la Chambre syndicale Hainaut-Namur-Brabant wallon ; Bruxelles pour celle de la Chambre syndicale de l’Agglomération bruxelloise ; Louvain flamand pour celle de la Chambre syndicale Anvers-Limbourg-Brabant flamand ; Gand pour celle de la Chambre syndicale des deux Flandres.
-
[13]
"Les partenaires sociaux ont confirmé avoir reconnu la fédération nationale des Chambres syndicales de Médecins comme organisation représentative du corps médical, sans toutefois leur avoir garanti un monopole à cet effet". Communiqué du 5 février 1964.
-
[14]
C’est au titre de délégué patronal que le Docteur Wynen siège à la Commission paritaire des soins de santé.
-
[15]
Signalons aussi que, vers la même époque (le 17 novembre 1963), La Dernière Heure diffusa la première fois un communiqué émanant d’une Chambre syndicale des étudiants en médecine de Liège.
-
[16]
Il fut également question dans la presse d’un éventuel rapprochement entre syndicalisme médical et les "Syndicats uniques" constitués dans divers ministères et parastataux sur le modèle du syndicat qui mena la grève en 1963 au département des finances (La Dernière Heure du 17 novembre 1963, La Cité du 19 novembre 1963). Ici non plus, on ne semble avoir dépassé le stade de l’information réciproque. Aucune liaison organique n’a été établie entre les chambres syndicales d’une part et la Confédération des Syndicats uniques et apolitiques de Belgique constituée le 23 novembre 1963 d’autre part.
-
[17]
Siège à Utrecht.
-
[18]
Aucune signification politique précise ne doit être donnée à la présence d’un sénateur P.L.P. (M. J. De Grauw) et d’un Député P.S.C. (M. A. Saintraint) à la conférence de presse organisée à Bruxelles le 15 juin 1963 par la Fédération Nationale des Chambres Syndicales, un parlementaire P.S.B. avait été également prié d’y assister, mais ne se rendit point à cette invitation.
-
[19]
Voir l’appui sans réserve apporté à l’action des médecins par les périodiques d’extrême-droite : "Bravo Messieurs les médecins" par le Général Janssens in La Nation Belge n° 57 de janvier 1964 ; "Wyner égale liberté" par le DrP.G. Teichmann in Jeune Europe n° 169 du 7 février 1964.
-
[20]
Il s’agit de l’A.S.B. "Les Amis des Médecins" constituée le 11 janvier 1964 à l’initiative du Comte Joseph de Borchgrave d’Altena (Statuts à paraître aux Annexes du Moniteur Belge le 13 février 1964). Le peintre Louis Henno, président du Conseil Européen d’Art et Esthétique, secrétaire général de l’Association des Artistes Professionnels de Belgique, directeur de la revue "Le Cahier des Arts", en est le secrétaire général.
-
[21]
par L’Echo de la Bourse des 26 et 27 juillet 1963.
-
[22]
Il est à noter que dans les faits, la "pyramide téléphonique" se réduit souvent à un système double. Par contre, le même médecin peut être touché plusieurs fois.