Notes
-
[1]
Moniteur belge, 20 juillet 1989.
-
[2]
L. IKER - DE MARCHIN , « Le financement et le contrôle des dépenses électorales des partis », Courrier hebdomadaire, CRISP, n° 1323-1324, 1991 et L. IKER , « Évolution des règles de financement et de contrôle des partis politiques », Courrier hebdomadaire, CRISP, n° 1607-1608, 1998.
-
[3]
La loi du 4 juillet 1989 utilise uniquement l’expression « commission de contrôle ». Les rapports déposés par celles-ci portent toutefois l’intitulé « commission de contrôle des dépenses électorales et de la comptabilité des partis politiques ».
-
[4]
Moniteur belge, 25 mai 1994. À la même date ont été promulguées d’autres lois, concernant respectivement les élections européennes, les élections des conseils régionaux et communautaires, ainsi que les élections provinciales, communales, de district et de conseil de l’aide sociale dans les communes concernées par une telle élection. Notons que la limitation et le contrôle des dépenses électorales concernant les scrutins régionaux et communautaires d’une part, provinciaux et communaux d’autre part, relèvent désormais en bonne partie de la compétence des régions. Cf. L. REA FUENTE, « Le contrôle des dépenses électorales : une régionalisation non aboutie », Courrier hebdomadaire, CRISP, n° 1969,2007.
-
[5]
Depuis l’entrée en vigueur de la monnaie unique européenne, ce montant est d’un million d’euros. Arrêté royal du 20 juillet 2000, Moniteur belge, 30 août 2000.
-
[6]
Par souci de clarté et afin de ne pas alourdir le texte, nous employons la forme masculine des mots dans un sens global, conformément à l’usage en français. Il est toutefois évident qu’il ne s’agit ici aucunement d’établir de discrimination sur la base du genre. Il convient donc de lire les pages qui suivent en considérant qu’elles s’appliquent tant aux hommes qu’aux femmes.
-
[7]
Moniteur belge, 7 août 1993.
-
[8]
Soit 1,1041 par rapport à l’indice-pivot 138,01 des prix à la consommation appliqué à partir du 1er janvier 1990.
-
[9]
Comme on le verra plus loin, ce montant n’est lié à l’évolution de l’indice des prix à la consommation que depuis 2003. L’indice appliqué à ce montant est de 1,2936 par rapport à l’indice-pivot 138,01.
-
[10]
Moniteur belge, 7 août 1993 et du 25 mai 1994.
-
[11]
Moniteur belge, 10 décembre 1998.
-
[12]
Chambre, Doc. parl. 49-0980/1, mars 1997, p. 2.
-
[13]
Moniteur belge, 30 août 2000.
-
[14]
Le Moniteur belge a publié le 23 décembre 1998 l’arrêté royal du 10 décembre 1998 « fixant les modalités d’enregistrement de l’identité des personnes physiques effectuant des dons de 5 000 F et plus à des partis politiques et à leurs composantes, à des listes, à des candidats et à des mandataires politiques, et déterminant les formalités du dépôt des relevés annuels y relatifs ».
-
[15]
Chambre, Doc. parl. 49-1158/10,27 mars 1998, p. 6.
-
[16]
Moniteur belge, 18 mars 1999.
-
[17]
Cf. notamment Le Soir, 2 et 9 décembre 1998.
-
[18]
Moniteur belge, 19 août 1999,24 janvier 2001,10 janvier 2003,21 mars et 16 avril 2003.
-
[19]
Chambre, Doc. parl. 50-1428/001,3 octobre 2001.
-
[20]
En revanche, contrairement à ce que l’évaluation de 2001 préconisait, le champ d’application de la loi du 4 juillet 1989 n’est pas étendu aux sociétés de patrimoine des partis, ni aux organisations de jeunes, de femmes et de pensionnés qui dépendent des partis. Chambre, Doc. parl. 50-1428/001, 3 octobre 2001, p. 11.
-
[21]
Soit 1,2936 par rapport à l’indice-pivot 138,01 des prix à la consommation appliqué à partir du 1er janvier 1990.
-
[22]
Moniteur belge, 3 août 2001.
-
[23]
L. REA FUENTE, « Le contrôle des dépenses électorales : une régionalisation non aboutie », op. cit.
-
[24]
Chambre, Doc. parl. 51-0251/001,2 octobre 2003.
-
[25]
Moniteur belge, 21 avril 2005.
-
[26]
Idem, 13 octobre 2005.
-
[27]
Article 9 de la loi du 17 février 2005, modifiant l’article 15ter de la loi du 4 juillet 1989.
-
[28]
Moniteur belge, 13 octobre 2005.
-
[29]
Pour plus de précisions, cf. A. TRÉFOIS, J. FANIEL, « L’évolution des partis politiques flamands (2002-2007) », Courrier hebdomadaire, CRISP, n° 1971,2007, pp. 14-20.
-
[30]
Moniteur belge, 11 avril 2006,28 mars 2007 et 23 janvier 2008.
-
[31]
Chambre, Doc. parl. 51-2996/001,15 mars 2007.
-
[32]
Dans le cadre de cette étude, on recourra fréquemment au vocabulaire généralement utilisé dans le domaine de la comptabilité. On utilisera ainsi par exemple le terme « produits » à propos des revenus et « charges » à propos des dépenses.
-
[33]
Soit 125 000 euros multipliés par l’indice du moment (1,4282), divisés par l’indice de janvier 1993 (1,1041).
-
[34]
Soit 1,25 euro multiplié par l’indice du moment (1,4282), divisé par l’indice de janvier 2003 (1,2936).
-
[35]
Ces rapports étant rédigés par la Commission de contrôle et celle-ci étant composée de sénateurs et de députés fédéraux, ces documents portent une double numérotation, de la Chambre et du Sénat. Les rapports utilisés portent les numéros suivants (dans la classification de la Chambre) : 500671/1 et 500671/2,24 mai 2000 ; 501246/1 et 501246/2,9 mai 2001 ; 501785/1 et 501785/2,3 mai 2002 ; 510021/1 et 510021/2,5 juin 2003 ; 511117/1 et 511117/2,10 mai 2004 ; 511752/1 et 511752/2, 29 avril 2005 ; 512454/1 et 512454/2,3 mai 2006 ; 513117/1 et 513117/2,30 avril 2007 ; 521137/1 et 521137/1,6 mai 2008.
-
[36]
Soit les produits comptabilisés dans le compte de résultats annuel avant la prise en compte des produits financiers et des produits exceptionnels.
-
[37]
Soit 1,2434 par rapport à l’indice-pivot 138,01 des prix à la consommation appliqué à partir du 1er janvier 1990.
-
[38]
Selon l’article 11 du règlement du Parlement wallon, un groupe politique doit compter au minimum cinq députés. En outre, pour qu’un groupe soit reconnu ou puisse conserver sa reconnaissance, le parti auquel il appartient, les membres ou les composantes de celui-ci ne peuvent avoir fait l’objet de condamnation pour infraction à la loi du 30 juillet 1981 tendant à réprimer certains actes inspirés par le racisme ou la xénophobie ou à la loi du 23 mars 1995 tendant à réprimer la négation, la minimisation, la justification ou l’approbation du génocide commis par le régime national-socialiste allemand pendant la Seconde Guerre mondiale. Enfin, la Conférence des présidents du Parlement wallon peut retirer la reconnaissance d’un groupe si le parti politique auquel celui-ci appartient a fait l’objet d’une condamnation sur la base de l’article 15ter de la loi du 4 juillet 1989.
-
[39]
Soit 1,1487 par rapport à l’indice-pivot 138,01 des prix à la consommation appliqué à partir du 1er janvier 1990.
-
[40]
Soit 1,2434 par rapport à l’indice-pivot 138,01 des prix à la consommation appliqué à partir du 1er janvier 1990.
-
[41]
Soit les produits comptabilisés dans le compte de résultats annuel avant la prise en compte des produits financiers et des produits exceptionnels.
-
[42]
Ibidem.
-
[43]
En 2006, le PS revendiquait 95 282 membres. Par comparaison, le MR en dénombrait 30 131, le CDH 26 305 et Écolo 4 231. J.-B. PILET, É. VAN HAUTE, « Morphologie des partis politiques francophones en 2006 et 2007 », Res Publica, vol. 50, n° 2,2008, pp. 205,215,226 et 242. Le FN compterait moins de 1 000 membres.
-
[44]
R. M. JENNAR, « Le financement public des partis politiques », Courrier hebdomadaire, CRISP, n° 973, 1982, pp. 26 et s.
-
[45]
Selon l’article 11 du règlement de la Chambre des représentants, un groupe politique doit compter au minimum cinq députés.
-
[46]
L’indice de base est l’indice-pivot 138,01 des prix à la consommation appliqué à partir du 1er janvier 1990.
-
[47]
Actuellement, un groupe politique doit compter au minimum deux sénateurs. Un groupe politique reconnu est un groupe comptant au moins un représentant dans chaque commission permanente. Actuellement, seuls les groupes qui comptent au minimum cinq membres sont considérés comme des groupes reconnus.
-
[48]
Soit actuellement Groen !, qui dispose de deux sièges.
-
[49]
L’indice de base est l’indice-pivot 138,01 des prix à la consommation appliqué à partir du 1er janvier 1990.
-
[50]
Soit actuellement les groupes CD&V–N-VA, MR, Open VLD, VB, PS, SP.A–Vl. Pro, CDH et Écolo.
-
[51]
L’indice de base est l’indice-pivot 138,01 des prix à la consommation appliqué à partir du 1er janvier 1990.
-
[52]
Selon l’article 8 du règlement du Parlement flamand, un groupe politique doit compter au minimum cinq députés au début de la session parlementaire pour être reconnu.
-
[53]
L’indice de base est l’indice-pivot 138,01 des prix à la consommation appliqué à partir du 1er janvier 1990.
-
[54]
Selon l’article 10 du règlement du Parlement de la Communauté française, un groupe politique doit compter au minimum cinq députés pour être reconnu. En outre, pour qu’un groupe soit reconnu ou puisse conserver sa reconnaissance, le parti auquel il appartient, les membres ou les composantes de celui-ci ne peuvent avoir fait l’objet de condamnation pour infraction à la loi du 30 juillet 1981 tendant à réprimer certains actes inspirés par le racisme ou la xénophobie ou à la loi du 23 mars 1995 tendant à réprimer la négation, la minimisation, la justification ou l’approbation du génocide commis par le régime national-socialiste allemand pendant la Seconde Guerre mondiale. Enfin, le bureau élargi du Parlement de la Communauté française peut retirer la reconnaissance d’un groupe si le parti politique auquel celui-ci appartient a fait l’objet d’une condamnation sur la base de l’article 15ter de la loi du 4 juillet 1989.
-
[55]
Soit 1,1951 par rapport à l’indice-pivot 138,01 des prix à la consommation appliqué à partir du 1er janvier 1990.
-
[56]
Selon l’article 11 du règlement du Parlement de la Communauté germanophone, deux parlementaires peuvent former un groupe politique. Un groupe politique reconnu doit compter au minimum trois députés.
-
[57]
L’indice de base est l’indice-pivot 138,01 des prix à la consommation appliqué à partir du 1er janvier 1990.
-
[58]
Rappelons que l’article 11 du règlement du Parlement wallon prévoit que la reconnaissance peut être accordée à un groupe politique comptant au minimum cinq députés (cf. supra).
-
[59]
L’indice de base est l’indice-pivot 138,01 des prix à la consommation appliqué à partir du 1er janvier 1990.
-
[60]
Selon l’article 9 du règlement du Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale, un groupe politique doit compter au minimum un député s’il s’agit de parlementaires élus sur une liste flamande et sept députés s’il s’agit de parlementaires élus sur une liste francophone. Un groupe ne peut être reconnu ou conserver le bénéfice de sa reconnaissance si un de ses membres a fait l’objet d’une condamnation pour infraction à la loi du 30 juillet 1981 tendant à réprimer certains actes inspirés par le racisme ou la xénophobie ou à la loi du 23 mars 1995 tendant à réprimer la négation, la minimisation, la justification ou l’approbation du génocide commis par le régime national-socialiste allemand pendant la Seconde Guerre mondiale. En outre, le bureau élargi du Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale peut retirer la reconnaissance d’un groupe si le parti politique auquel celui-ci appartient a fait l’objet d’une condamnation sur la base de l’article 15ter de la loi du 4 juillet 1989.
-
[61]
L’indice de base est l’indice-pivot 138,01 des prix à la consommation appliqué à partir du 1er janvier 1990.
-
[62]
Selon l’article 12 du règlement de l’Assemblée de la Commission communautaire française, un groupe politique doit compter au minimum sept députés. Un groupe ne peut être reconnu ou conserver le bénéfice de sa reconnaissance si un de ses membres, le parti auquel le groupe appartient, le parti auquel ce parti a succédé ou l’une de leurs composantes a fait l’objet d’une condamnation pour infraction à la loi du 30 juillet 1981 tendant à réprimer certains actes inspirés par le racisme ou la xénophobie ou à la loi du 23 mars 1995 tendant à réprimer la négation, la minimisation, la justification ou l’approbation du génocide commis par le régime national-socialiste allemand pendant la Seconde Guerre mondiale ou encore si le parti que le groupe représente ou celui auquel ce dernier a succédé a été privé de sa dotation publique fédérale sur la base de l’article 15ter de la loi du 4 juillet 1989.
-
[63]
Selon l’article 9 du règlement de l’Assemblée de la Commission communautaire flamande, un groupe politique doit compter au minimum un député pour être reconnu.
-
[64]
L’indice de base est l’indice-pivot 138,01 des prix à la consommation appliqué à partir du 1er janvier 1990.
-
[65]
Soit les produits comptabilisés dans le compte de résultats annuel avant la prise en compte des produits financiers et des produits exceptionnels.
-
[66]
Ce poste n’est détaillé dans la comptabilité du FN que pour les années 2004 à 2006 incluses. Avant 2003, le FN n’était pas tenu de remettre ses comptes à la Commission de contrôle.
-
[67]
Chambre, Doc. parl. 49-1158/10,27 mars 1998, p. 8.
-
[68]
Particulièrement les réglementations concernant les dons des personnes physiques et morales.
-
[69]
Depuis les élections fédérales du 10 juin 2007, Écolo et Groen ! forment un seul groupe politique à la Chambre des représentants. Écolo et Agalev ont fait de même de 1981 à 2003.
-
[70]
Sauf dans le cas d’Écolo, dont la quasi-totalité des régionales sont constituées sous forme d’associations de fait.
-
[71]
Sauf dans le cas du MR, dont les groupes politiques sont constitués en asbl.
-
[72]
Terme utilisé par Eric Mathay, réviseur du Mouvement réformateur.
-
[73]
Chambre, Doc. parl. 51-1752/1,29 avril 2005, p. 299,51-2454/1,3 mai 2006, pp. 295-296 et Doc. parl. 52-1137/1,6 mai 2008, p. 147.
-
[74]
L’annexe 1 reproduit les comptes de résultats du MR de 1999 à 2007.
-
[75]
Le détail de ces produits exceptionnels, enregistrés par l’ASBL Gestion et action libérale, indique qu’il s’agit essentiellement de « plus values sur réalisation d’actifs immobilisés ». Il s’agit en l’occurrence de la vente de l’immeuble de la rue de Naples en vue de l’achat de celui de l’avenue de la Toison d’Or, tous deux situés à Bruxelles, afin d’établir le nouveau siège du parti.
-
[76]
Chambre, Doc. parl. 50-1246/3,26 octobre 2001, pp. 10-11.
-
[77]
L’annexe 2 reproduit les comptes de résultats du PS de 1999 à 2007.
-
[78]
Le détail de ces produits exceptionnels n’est pas précisé.
-
[79]
Cette explication est avancée par le PS pour expliquer d’autres variations comptables relevées par la Cour des comptes dans le rapport consacré par ce parti à l’exercice 2002.
-
[80]
Chambre, Doc. parl. 51-1117/2,10 mai 2004, p. 585.
-
[81]
Chambre, Doc. parl. 51-0021/2,5 juin 2003, pp. 648-649 et 668-669.
-
[82]
Idem, Doc. parl. 51-1752/2,29 avril 2005, p. 608.
-
[83]
Cf. le site internet de ce centre : <http :// www. cepess. be>. Dernière consultation : 15 juillet 2008.
-
[84]
Chambre, Doc. parl. 51-2454/2,3 mai 2006, pp. 625 et 650.
-
[85]
Idem, Doc. parl. 51-1752/2,29 avril 2005, p. 605.
-
[86]
L’annexe 3 reproduit les comptes de résultats du CDH de 1999 à 2007.
-
[87]
Chambre, Doc. parl. 50-1246/2,9 mai 2001, p. 549.
-
[88]
Idem, Doc. parl. 52-1137/2,6 mai 2008, p. 680.
-
[89]
Ibidem, pp. 686,702 et 710.
-
[90]
L’annexe 4 reproduit les comptes de résultats d’Écolo de 1999 à 2007.
-
[91]
Le détail de ces produits exceptionnels indique qu’il s’agit essentiellement de « plus values sur réalisation d’actifs immobilisés », sans plus de précision.
-
[92]
Chambre, Doc. parl. 51-1117/42 février 2005, pp. 64-77.
-
[93]
IDEM, Doc. parl. 51-2454/4,15 mars 2007, pp. 4-10.
-
[94]
Pour plus de précisions, cf. A. TRÉFOIS, J. FANIEL, « L’évolution des partis politiques flamands (2002-2007) », op. cit., pp. 40-46.
-
[95]
Chambre, Doc. parl. 52-1015/1,5 mars 2008, pp. 42-50.
-
[96]
L’annexe 5 reproduit ces données.
-
[97]
IBIDEM, p. 45.
-
[98]
Voir Chambre, Doc. parl. 48-0993/2,15 juillet 1993,48-0993/3,9 novembre 1993 et 48-0993/4, 3 décembre 1993.
-
[99]
M. VERDUSSEN, Le Soir, 16 juin 1993.
-
[100]
La Libre Belgique, 6 et 7 mars 2008.
INTRODUCTION
1 Le 4 juillet 1989 a été promulguée la loi relative à la limitation et au contrôle des dépenses électorales, ainsi qu’au financement et à la comptabilité ouverte des partis politiques [1]. Cette loi instaure notamment un mécanisme de financement public des partis. En contrepartie, elle soumet leur comptabilité à des procédures de contrôle. De précédentes livraisons du Courrier hebdomadaire [2] ont présenté les bases légales de ce mode de financement et du contrôle de la comptabilité des partis et se sont attachées à détailler les modifications apportées à la loi durant la première décennie qui a suivi son adoption.
2 Les partis qui bénéficient de la dotation publique accordée par le Parlement fédéral sont tenus de remettre à la Commission de contrôle instituée au sein de celui-ci un rapport annuel présentant leur comptabilité. Depuis 1999, ce rapport doit notamment inclure la présentation détaillée des comptes consolidés des différentes composantes du parti, ainsi que diverses indications sur ces composantes et leurs organes de gestion.
3 L’objet du présent numéro du Courrier hebdomadaire est d’analyser les comptes remis depuis 1999 par les partis francophones qui bénéficient d’une représentation parlementaire fédérale, en s’attachant plus particulièrement à l’examen de leurs sources de financement. De la sorte, on pourra comparer l’évolution des revenus et des dépenses de ces partis non seulement entre eux mais aussi dans le temps. Cet examen permettra également de développer certaines réflexions sur le mode de financement des partis politiques tel qu’il existe à l’heure actuelle en Belgique. Préalablement à cette analyse, on retracera l’évolution de la loi du 4 juillet 1989 au cours de la dernière décennie.
1. ÉVOLUTION DE LA LÉGISLATION
4Dix ans ont passé depuis la parution du dernier numéro du Courrier hebdomadaire consacré à la loi du 4 juillet 1989. Durant cette période, cette loi a été modifiée à douze reprises. Auparavant, elle avait déjà fait l’objet de huit lois modificatives, dont le contenu a été présenté dans la seconde étude de L. Iker. Avant de nous intéresser aux principales modifications intervenues de 1998 à 2008, rappelons de manière schématique le mécanisme en vigueur en 1998.
5La loi du 4 juillet 1989 comporte quatre chapitres principaux. Le premier est consacré à la définition du parti politique, de ses recettes et de ses dépenses, ainsi qu’à la Commission de contrôle [3]. Le deuxième chapitre porte sur la limitation et le contrôle des dépenses électorales, la loi du 19 mai 1994 ayant précisé qu’il s’agit des élections fédérales [4]. Le troisième chapitre traite du financement des partis politiques et le quatrième aborde leur comptabilité.
6Le deuxième chapitre de la loi limite d’une part le montant des dépenses électorales autorisées par parti [5] et d’autre part le montant de dépenses que chaque candidat [6] peut consentir pour sa campagne électorale personnelle. Ce second montant varie selon que le candidat se présente à l’élection de la Chambre des représentants ou à celle du Sénat, selon le nombre d’électeurs inscrits lors du scrutin précédent dans la circonscription dans laquelle le candidat se présente (dans le cas de la Chambre) ou selon le nombre de votes valablement exprimés dans le collège électoral dans lequel le candidat se présente (dans le cas du Sénat), selon la place de la liste à laquelle figure le candidat et selon le nombre de mandats obtenus par sa liste dans cette circonscription lors du scrutin précédent. Peu avant le scrutin, le ministre de l’Intérieur publie les montants maximaux ainsi autorisés. Ce chapitre de la loi du 4 juillet 1989 précise également quelles sont les dépenses qui sont considérées comme dépenses électorales et sont donc concernées par la limitation, ainsi que les dépenses qui sont interdites durant les mois qui précèdent le scrutin. Il détermine également la manière dont la Commission de contrôle examine le respect des dispositions relatives aux dépenses électorales et les sanctions qui sont applicables le cas échéant. Précisons que à la différence d’autres pays, la législation belge ne prévoit pas le remboursement aux candidats de leurs dépenses de campagne électorale.
7Le troisième chapitre de la loi du 4 juillet 1989 détermine les montants versés aux partis politiques représentés au Parlement fédéral et les conditions et modalités selon lesquelles cette dotation leur est versée. L’article 5 de la loi prévoit d’accorder, par versements mensuels sollicités chaque mois par écrit par le parti, une telle dotation aux partis représentés par au moins un élu dans chacune des deux assemblées du Parlement fédéral. La loi du 10 avril 1995 a inséré un article 15bis qui conditionne l’octroi de la dotation au respect par le parti des droits et libertés garantis par la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales du 4 novembre 1950 et par ses protocoles additionnels en vigueur en Belgique. L’article 16 détermine les montants annuels versés aux partis. La dotation se compose d’une partie fixe et d’une partie variable. La première, d’un montant forfaitaire de 125 000 euros, est liée à l’indice des prix à la consommation en vertu de la loi du 18 juin 1993 [7]. Son indice de base est celui de janvier 1993 [8]. La deuxième est calculée sur la base du nombre total de votes valablement exprimés en faveur du parti lors du dernier scrutin fédéral, chaque voix engrangée à la Chambre et au Sénat représentant un montant de 1,25 euro [9]. Relevons enfin que les lois du 18 juin 1993 et du 19 mai 1994 [10] ont interdit, par l’introduction à la loi du 4 juillet 1989 de l’article 16bis, les dons aux partis politiques consentis par les personnes morales et les associations de fait.
8Le quatrième chapitre de la loi du 4 juillet 1989, consacré à la comptabilité des partis, impose (article 22) aux partis politiques bénéficiaires de la dotation publique fédérale de désigner une association sans but lucratif appelée à recevoir les fonds prévus dans le troisième chapitre de la loi. Cette asbl doit être agréée par un arrêté délibéré en Conseil des ministres. Chaque année, elle établit un rapport financier sur ses comptes et sur les comptes consolidés du parti. L’assemblée générale de l’asbl désigne un réviseur d’entreprise chargé d’établir un rapport sur le rapport financier. Ces documents sont communiqués aux présidents de la Chambre et du Sénat, qui les transmettent à la Commission de contrôle ainsi qu’au ministre des Finances. La commission examine les rapports, les approuve et les présidents des assemblées fédérales transmettent le résumé des rapports au Moniteur belge pour publication. En cas de non-approbation par la commission, de non-remise des rapports ou de remise tardive de ceux-ci, des sanctions sont prévues, suspendant le versement de la dotation pour une période allant d’un à quatre mois.
1.1. LA LOI DU 19 NOVEMBRE 1998
9La loi du 19 novembre 1998 modifiant la loi du 4 juillet 1989 [11] porte sur plusieurs points. Le principal est l’extension de l’application de la loi de 1989, signifiée dans l’article premier de celle-ci, aux composantes des partis politiques. Sont désormais concernés par cette législation : les services d’études des partis politiques, leurs organismes scientifiques, leurs institutions de formation politique, les producteurs d’émissions politiques concédées, les asbl « article 22 », les sections d’arrondissement des partis et les groupes politiques formés par ceux-ci au sein des assemblées parlementaires fédérales, de communauté ou de région. L’article premier de la loi du 4 juillet 1989 est également complété de manière à donner la possibilité à la Commission de contrôle de se faire aider dans ses différentes tâches par la Cour des comptes.
10La loi du 19 novembre 1998 abaisse par ailleurs les montants maximaux que les partis et les candidats peuvent dépenser lors des campagnes électorales. Elle introduit en outre une limitation de l’usage de panneaux publicitaires commerciaux.
11Dans une proposition de loi déposée en 1997, les députés écologistes Olivier Deleuze et Jef Tavernier avaient souligné qu’il pouvait être incohérent d’interdire les dons des personnes morales et des associations de fait sans, dans le même temps, réglementer les dons des personnes physiques : « Les risques d’influence financière, voire de corruption caractérisée, ne se trouvent (…) pas circonscrits aux dons d’entreprises [12]. » C’est dans cet esprit que la loi du 19 novembre 1998 complète l’article 16 bis inséré par la loi du 18 juin 1993 dans la loi du 4 juillet 1989, relatif aux dons aux partis politiques. Désormais, les partis, leurs composantes, leurs listes, leurs candidats et leurs mandataires doivent enregistrer l’identité des personnes physiques qui effectuent des dons égaux ou supérieurs à 5 000 francs belges (125 euros en vertu de l’arrêté royal du 20 juillet 2000 [13] ) [14]. La liste de ces donateurs est transmise à la Commission de contrôle qui en garantit la confidentialité. Un parti, ses composantes, ses listes, ses candidats et ses mandataires peuvent recevoir chacun au maximum 500 euros par an d’un même donateur. Un même donateur ne peut verser plus de 2 000 euros par an à des partis, à leurs composantes, à leurs listes, à leurs candidats ou à leurs mandataires. La loi précise que les dons entre un parti et ses composantes sont autorisés et ne sont pas concernés par ces limitations.
12Enfin, la loi du 19 novembre 1998 institue « l’obligation, pour les partis politiques, de se conformer aux règles comptables générales, en particulier en ce qui concerne les règles légales d’évaluation [15] ». En outre, elle impose aux partis d’intégrer à leur rapport annuel les comptes synthétiques de leurs composantes. L’annexe introduite à la loi du 4 juillet 1989 précise les documents que les rapports déposés par les partis doivent au moins contenir : l’identification du parti et de ses composantes, reprenant notamment les coordonnées des personnes administrant chaque entité ; les comptes synthétiques (bilan et compte de résultats) de chaque composante du parti ; les comptes annuels consolidés du parti politique et de ses composantes, comprenant une annexe détaillant certains postes du bilan consolidé et du compte de résultats consolidé ; le rapport du réviseur d’entreprise.
1.2. LA LOI DU 12 FÉVRIER 1999
13Depuis 1995, l’article 15bis de la loi du 4 juillet 1989 conditionne l’octroi de la dotation fédérale au respect par le parti des droits et libertés garantis par la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales du 4 novembre 1950 et par ses protocoles additionnels en vigueur en Belgique. Cependant, la loi ne prévoyant pas de sanctions pour les contrevenants, cette disposition semblait dénuée d’effets. C’est pourquoi la loi du 12 février 1999 [16], adoptée après un parcours relativement long [17], introduit un article 15ter à la loi de 1989 prévoyant une procédure, devant une chambre bilingue du Conseil d’État, qui permet de sanctionner le parti qui, « par son propre fait ou par celui de ses composantes, de ses listes, de ses candidats, ou de ses mandataires élus, montre de manière manifeste et à travers plusieurs indices concordants son hostilité envers les droits et libertés garantis » par la Convention de 1950 et ses protocoles additionnels en vigueur en Belgique. La sanction prévue est la suppression de la dotation, soit « à concurrence du double du montant des dépenses financées ou réalisées pour l’accomplissement de ces actes », soit durant une période allant de trois à douze mois.
1.3. LES LOIS DES 23 JUIN 1999,27 DÉCEMBRE 2000, 13 DÉCEMBRE 2002,19 FÉVRIER ET 2 AVRIL 2003 [18] ET LA LOI SPÉCIALE DU 13 JUILLET 2001
14Différentes adaptations sont intervenues sous la cinquantième législature. Certains montants précisés dans la loi du 4 juillet 1989 ont été modifiés. La loi du 13 décembre 2002 a introduit un seuil électoral lors des élections fédérales. Dans la mesure où cette disposition peut avoir un impact sur la représentation des partis politiques au Parlement fédéral, elle est également susceptible d’avoir des conséquences sur l’attribution et le calcul de la dotation publique fédérale, nous y reviendrons plus loin. Cette loi, adoptée à l’initiative de tous les partis de la majorité et résultant d’un consensus, modifie également la composition de la Commission de contrôle en y intégrant les présidents et conseillers de la Cour des comptes.
15La loi du 2 avril 2003, promulguée à la suite de l’évaluation de la législation relative aux dépenses électorales ainsi qu’au financement et à la comptabilité des partis politiques menée en 2001 [19], apporte davantage de modifications. Elle étend le champ d’application de la loi du 4 juillet 1989 aux groupes politiques constitués dans les conseils provinciaux ainsi qu’aux institutions, créées sous forme d’asbl, qui perçoivent les dotations ou les subventions versées par les assemblées parlementaires et les conseils provinciaux aux partis ou aux groupes politiques [20]. Elle précise la notion de mandataire et exclut explicitement ceux-ci des dispositions sur les dons aux partis politiques, autorisant les dons des mandataires à leur parti et à ses composantes. La loi du 2 avril 2003 modifie également certaines dispositions relatives au contrôle des dépenses électorales, interdisant par exemple les campagnes commerciales organisées par téléphone ainsi que les spots publicitaires à caractère commercial diffusés à la radio, à la télévision et dans les salles de cinéma. Cette loi précise certains aspects de la mission de la Commission de contrôle. Par contre, elle revient sur l’élargissement de la composition de la Commission de contrôle introduit par la loi du 13 décembre 2002. En fin de compte, les parlementaires n’ont pas souhaité intégrer des représentants de la Cour des comptes au sein de la Commission de contrôle. Ils sont en effet revenus par la loi du 2 avril 2003 sur ce qu’ils avaient décidé dans le cadre de la loi, plus large et résultant d’un subtil compromis, du 13 décembre 2002. Enfin, la loi du 2 avril 2003 lie la partie variable de la dotation publique versée aux partis, d’un montant initial de 1,25 euro, à l’évolution de l’indice des prix à la consommation. L’indice de base retenu est celui de janvier 2003 [21].
16La cinquantième législature a également vu l’adoption de la loi spéciale du 13 juillet 2001 portant transfert de diverses compétences aux régions et aux communautés [22]. Parmi ces compétences figure l’octroi aux régions du contrôle des dépenses électorales au niveau provincial, communal et des districts intracommunaux. Les communautés et les régions reçoivent également le contrôle des dépenses électorales relatives à l’élection de leur parlement et le contrôle des communications gouvernementales de leur exécutif. Toutefois, la loi spéciale précise que les assemblées parlementaires sont tenues « d’exécuter les sanctions imposées par une autre assemblée ou par l’organe désigné par elle en application de la législation fédérale relative à la limitation des dépenses électorales » (article 15). Elle précise également que les assemblées parlementaires régionales et communautaires sont compétentes « en ce qui concerne le financement complémentaire des partis politiques » (article 16). En ces matières, la loi spéciale du 13 juillet 2001 soulève différentes questions, abordées dans une précédente livraison du Courrier hebdomadaire [23].
1.4. LES LOIS DU 17 FÉVRIER 2005
17La N-VA a particulièrement souffert de l’introduction du seuil électoral par la loi du 13 décembre 2002, une réforme couplée à la réduction significative du nombre de parlementaires fédéraux intervenue à la suite des réformes institutionnelles de 1993. N’ayant obtenu qu’un siège à la Chambre lors du scrutin fédéral du 18 mai 2003, elle n’a plus eu accès à la dotation publique fédérale. L’unique parlementaire fédéral N-VA et président de ce parti, Geert Bourgeois, a dès lors déposé une proposition de loi permettant l’accès à la dotation publique fédérale dès le moment où un parti dispose d’un élu direct dans une des deux assemblées du Parlement fédéral [24]. Son texte, déposé en octobre 2003, prévoyait également le versement de la dotation que son parti n’avait pu percevoir depuis le scrutin fédéral de 2003. Cette proposition a fait l’objet d’un large consensus et a débouché sur la loi du 17 février 2005 [25] modifiant celle du 4 juillet 1989. Depuis l’entrée en vigueur de cette loi, de manière rétroactive le 1er juin 2003, il suffit donc qu’un parti dispose d’un seul siège de parlementaire fédéral pour avoir accès à la dotation publique fédérale. En revanche, la loi du 23 mars 2007, sur laquelle on reviendra ci-dessous, a abrogé la possibilité de percevoir a posteriori la dotation non encore perçue.
18Le 17 février 2005 a également été promulguée la loi modifiant les lois sur le Conseil d’État, coordonnées le 12 janvier 1973, et la loi du 4 juillet 1989 [26]. Cette loi réforme et précise certains aspects de la procédure prévue par l’article 15ter de la loi du 4 juillet 1989, introduite par la loi du 12 février 1999, qui permet de sanctionner un parti contrevenant au respect des droits et libertés garantis par la Convention du 4 novembre 1950 et par ses protocoles additionnels en vigueur en Belgique. Désormais, c’est l’assemblée générale de la section d’administration du Conseil d’État et non plus une chambre bilingue qui est compétente pour connaître d’une plainte déposée sur la base de l’article 15ter. Cette plainte doit être introduite par au moins un tiers des membres de la Commission de contrôle (et non plus cinq membres) et doit décrire de manière précise les « faits et indices concordants ainsi que le ou les droits consacrés par la Convention (…) envers lesquels il est prétendu que le parti incriminé a montré son hostilité. La demande désigne en outre les personnes physiques et morales impliquées dans les faits précités [27]. » La procédure a été précisée ensuite par l’arrêté royal du 31 août 2005 [28], dont la publication a également entraîné l’entrée en vigueur de la loi du 17 février 2005 relative à l’article 15ter de la loi du 4 juillet 1989.
19La loi du 17 février et l’arrêté royal du 31 août 2005, parus au Moniteur belge le 13 octobre de la même année, interviennent dans un contexte spécifique. La loi du 12 février 1999 introduisant l’article 15ter dans la loi du 4 juillet 1989 stipulait que, pour pouvoir être mise en œuvre, la procédure devait être précisée par arrêté royal délibéré en Conseil des ministres (article 2, § 3). Or un tel arrêté royal n’avait jamais vu le jour, faute de consensus. Le débat autour de l’entrée en vigueur de cet article a été relancé par la longue procédure judiciaire qui a débouché sur la condamnation, le 21 avril 2004, de trois asbl liées au Vlaams Blok, dont celle percevant sa dotation publique au titre d’institution « article 22 », pour infraction à la loi du 30 juillet 1981 tendant à réprimer certains actes inspirés par le racisme ou la xénophobie. Ce parti a longuement tenté de faire obstruction à l’adoption de la loi du 17 février 2005. Sa transformation en Vlaams Belang en 2004 a néanmoins permis au Vlaams Blok d’échapper à une procédure de suspension de sa dotation publique fédérale [29], malgré la publication de la loi du 17 février et de l’arrêté royal du 31 août 2005. Néanmoins, une telle procédure a été lancée en 2006 à l’encontre du Vlaams Belang. Elle est toujours en cours.
1.5. LES LOIS DU 27 MARS 2006, DU 23 MARS 2007 ET DU 18 JANVIER 2008 [30]
20Les trois dernières modifications apportées à la loi du 4 juillet 1989 concernent principalement des corrections apportées à celle-ci, des adaptations à la nouvelle dénomination des assemblées parlementaires régionales et communautaires, la modification de certains délais prévus dans la procédure d’examen des rapports sur les comptes des partis à laquelle se livre la Commission de contrôle, ainsi que la modification de certains montants de dépenses électorales. En outre, la loi du 23 mars 2007 étend l’interdiction de diffusion de spots publicitaires à caractère commercial par les partis politiques aux messages payants sur internet. Cette loi précise également les informations que doivent contenir les listes des donateurs ayant effectué des dons de 125 euros ou plus, que les partis, leurs composantes, leurs listes, leurs candidats et leurs mandataires doivent constituer. Elle précise aussi les sanctions applicables en cas de non-remise ou de remise tardive de ces listes. Cette loi, résultant d’une proposition déposée par le président de la Chambre des représentants, traduit les recommandations formulées par le groupe de réflexion constitué au sein de la Commission de contrôle [31].
1.6. SITUATION ACTUELLE
21Dans sa version actuelle, telle que modifiée et complétée par les diverses lois examinées ci-dessus, la loi du 4 juillet 1989 traite donc de la limitation et du contrôle des dépenses électorales engagées pour les élections des chambres fédérales, du financement et de la comptabilité des partis politiques. Elle s’applique non seulement aux partis politiques mais également à leurs composantes. Les listes déposées par ces partis, les candidats qui figurent sur celles-ci et les mandataires des partis et de leurs composantes sont également concernés par diverses dispositions de cette loi.
22Lors d’élections fédérales, ou en cas de scrutins multiples tenus le même jour qu’un scrutin fédéral, un parti peut dépenser au maximum un million d’euros. Un quart de cette somme peut être imputée aux dépenses effectuées par les candidats eux-mêmes pour leur campagne personnelle. Un même candidat ne peut toutefois bénéficier de plus de 10 % de ces 250 000 euros. En ce qui concerne les dépenses maximales autorisées pour chaque candidat se présentant dans une assemblée du Parlement fédéral, l’esprit de la loi n’a guère subi de transformation. Le montant varie toujours selon que le candidat se présente à l’élection de la Chambre ou à celle du Sénat, selon le nombre d’électeurs inscrits lors du scrutin précédent dans la circonscription dans laquelle le candidat se présente (dans le cas de la Chambre) ou selon le nombre de votes valablement exprimés dans le collège électoral dans lequel le candidat se présente (dans le cas du Sénat), selon la place de la liste à laquelle figure le candidat et selon le nombre de mandats obtenus par sa liste dans cette circonscription lors du scrutin précédent. Seuls les montants maximaux ont évolué au fil des modifications de la loi du 4 juillet 1989. Rappelons que peu avant le scrutin, le ministre de l’Intérieur publie les montants maximaux ainsi autorisés. Certains de ces montants peuvent évoluer au fil du temps en fonction de l’évolution des coûts des supports utilisés en campagne électorale. Certains types de dépense sont interdits, tandis que la loi précise à quelles conditions d’autres opérations ne sont pas considérées comme des dépenses électorales et échappent par conséquent à la limitation de celles-ci (les émissions électorales, etc.). Les communications des ministres et des présidents des assemblées législatives, tant au niveau fédéral qu’au niveau des communautés et des régions, font l’objet d’un contrôle. Enfin, des procédures de contrôle et des sanctions sont prévues suite au travail de la Commission de contrôle, aidée par la Cour des comptes.
23Le financement des partis politiques a subi plusieurs changements importants au cours de la dernière décennie. Désormais, disposer d’un siège au sein d’une des deux assemblées du Parlement fédéral suffit pour avoir accès à la dotation publique fédérale. L’obtention de celle-ci nécessite cependant d’en faire mensuellement la demande par écrit et de s’engager clairement à respecter les droits et libertés garantis par la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales du 4 novembre 1950 et par ses protocoles additionnels en vigueur en Belgique. Le non-respect manifeste et répété de ces droits et libertés est dorénavant passible de poursuites et de sanctions en termes de suspension du versement de la dotation publique. La dotation est composée d’une partie forfaitaire et d’une partie variable, qui dépend du nombre de voix obtenues aux dernières élections fédérales. Ces montants sont désormais indexés. Les dons aux partis, à leurs composantes, à leurs listes, à leurs candidats et à leurs mandataires sont interdits s’ils proviennent d’une personne morale ou d’une association de fait et sont strictement limités s’ils émanent d’une personne physique (500 euros maximum par don à une même personne ou entité et 2 000 euros au maximum par donateur). À partir de 125 euros, l’identité du donateur doit être enregistrée et communiquée à la Commission de contrôle. Certaines aides déguisées (telles que des prestations sous-facturées à un parti ou à ses candidats ou à l’inverse des prestations de ceux-ci facturées à un montant anormalement élevé) sont également soumises aux mêmes règles que les dons.
24Enfin, chaque parti qui se trouve dans les conditions pour accéder à la dotation publique doit désigner l’asbl qui percevra celle-ci et la faire agréer par un arrêté royal délibéré en Conseil des ministres. Chaque année, le conseil d’administration de cette asbl doit établir un rapport sur les comptes consolidés de l’asbl, du parti et de ses composantes. L’annexe de la loi du 4 juillet 1989 présente les informations minimales que ce rapport doit contenir. Celles-ci incluent le rapport du réviseur d’entreprise sur le rapport financier. Ces rapports sont transmis dans les 120 jours de la clôture des comptes au ministre des Finances ainsi qu’aux présidents de la Chambre et du Sénat, qui les transmettent à la Cour des comptes pour qu’elle remette un avis sur ces documents. La Commission de contrôle examine alors les rapports, formule ses observations et approuve les rapports financiers. Si la Commission refuse d’approuver un rapport financier, ou que celui-ci n’est pas déposé ou est déposé tardivement, la Commission de contrôle peut décider de suspendre le versement de la dotation au parti fautif, pour une durée allant d’un à quatre mois. Elle peut également suspendre ce versement pour une durée d’un mois si elle est informée qu’une instruction judiciaire est en cours, ouverte à la requête du ministère public et ayant un lien direct avec le financement du parti.
2. LES SOURCES DE FINANCEMENT DES PARTIS POLITIQUES
25La dotation publique fédérale instaurée par la loi du 4 juillet 1989 n’est ni la seule ni la principale source de revenus de ces partis [32]. Examinons les différentes sources de revenus dont bénéficient les partis représentés au Parlement fédéral.
26Le Parlement fédéral, le Parlement flamand et le Parlement wallon ont décidé de leur accorder une dotation sous certaines conditions. Il s’agit dans ce cas d’un financement public. Diverses activités procurent également aux partis des ressources financières, cette fois à caractère privé. Outre ces sources de financement, les partis bénéficient également d’un financement indirect, alimenté par des fonds publics qui n’aboutissent pas directement dans les caisses du parti ou de son asbl de financement. Le financement indirect comprend d’une part les subsides que les différentes assemblées parlementaires et les conseils provinciaux accordent aux groupes politiques constitués en leur sein, dont les sommes sont généralement reversées au parti que ceux-ci représentent ou sont à tout le moins inscrites dans les comptes consolidés du parti, et d’autre part la part de leurs revenus tirés de l’exercice de leurs mandats politiques que les élus rétrocèdent à leur parti.
2.1. LE FINANCEMENT DIRECT
2.1.1. Le financement public
La dotation publique fédérale
27Depuis 1989, une dotation publique est attribuée par le Parlement fédéral aux partis politiques qui y disposent de représentants. Depuis 2005, il n’est plus nécessaire d’être représenté au sein des deux assemblées simultanément pour avoir accès à cette dotation publique fédérale.
28Cette dotation est versée mensuellement, sur demande écrite du parti qui y a droit. Chaque mois, la Chambre des représentants et le Sénat versent à chaque parti une somme dont le montant est établi comme suit. Chaque assemblée verse une moitié d’un douzième de la partie forfaitaire attribuée au parti, calculée selon l’indice des prix à la consommation en vigueur au cours du mois concerné. Chaque assemblée verse également un douzième de la somme calculée en multipliant le nombre de voix obtenues lors du dernier scrutin tenu pour la renouveler par la somme variable de la dotation, indexée selon l’indice du mois concerné.
29La partie forfaitaire et la partie variable (qui dépend du nombre de voix récoltées lors du dernier scrutin) de la dotation d’un parti varient donc en fonction de l’évolution de l’indice des prix à la consommation. Au 1er février 2008, la partie forfaitaire, indexée, s’élevait à 161 692,78 euros [33], tandis que la partie variable équivalait à 1,38 euro [34] par vote valablement exprimé en faveur du parti.
30Cette dotation étant basée sur le nombre de voix récoltées par chaque parti, son montant dépend étroitement du succès électoral de chaque formation. Les sommes perçues à ce titre ont donc varié significativement dans le temps. Le graphique 1 présenté ci-dessous met en parallèle les résultats électoraux des partis francophones représentés au Parlement fédéral (présentés sous formes d’histogrammes) et l’évolution de leur dotation publique (présentée sous forme de courbes). Les données utilisées pour mesurer la dotation publique fédérale sont celles présentées par les partis eux-mêmes dans leurs comptes consolidés annuels telles qu’elles figurent dans le rapport annuel de la Commission de contrôle des dépenses électorales et de la comptabilité des partis politiques [35]. Certaines données ont cependant été recalculées par nos soins. Le Mouvement réformateur (MR) a en effet modifié la présentation de ses comptes en 2006 et en 2007. Par ailleurs, le Front national (FN) n’a remis de comptes détaillés mentionnant cette information que pour l’année 2006 alors qu’il bénéficie de la dotation publique fédérale depuis 2003. Les données présentées ci-dessous concernant cette formation doivent être appréhendées avec précaution car elles représentent, pour 2003,2004,2005 et 2007, les sommes que le FN a normalement dû percevoir, même si elles ne sont pas, ou pas toutes, déclarées dans ses rapports. Précisons qu’étant donné l’état de sa comptabilité, ce parti a vu sa dotation supprimée au cours des mois de novembre et décembre 2004 et janvier 2005 et qu’elle a été suspendue durant le mois de février 2007, une instruction étant menée par la justice concernant le financement de ce parti (cf. infra).
Dotation publique fédérale des partis francophones (1999-2007)
Dotation publique fédérale des partis francophones (1999-2007)
31Le graphique 1 présenté ci-dessus souligne l’évolution globalement parallèle des résultats électoraux des partis représentés au Parlement fédéral d’une part et celle de leur dotation publique fédérale d’autre part. À titre d’exemple, la stabilité de la dotation publique fédérale du Parti social chrétien (PSC) puis du Centre démocrate humaniste (CDH) reflète la relative stabilité électorale de cette formation durant la période considérée. À l’inverse, l’évolution électorale moins linéaire d’Écolo se répercute sur l’évolution de la dotation publique fédérale octroyée à ce parti. L’examen de ce graphique met également en évidence l’octroi d’une dotation au FN à partir des élections fédérales de 2003. C’est en effet à cette occasion que ce parti a obtenu un siège d’élu direct dans chacune des deux assemblées du Parlement fédéral, condition nécessaire pour pouvoir bénéficier de la dotation publique avant la réforme de 2005. Enfin, la stabilité des courbes du graphique concernant les années 2000 à 2002 rappelle qu’avant 2003, la partie variable des dotations n’était pas liée à l’évolution de l’indice des prix à la consommation. L’indexation se reflète par contre sur l’évolution des courbes de 2004 à 2006.
32En introduction de ce chapitre, on a indiqué que la dotation publique fédérale n’est ni la seule ni la principale source de revenus des partis politiques représentés au Parlement fédéral. Le graphique 2 reproduit ci-dessous le confirme clairement pour le MR, le PS, le CDH et Écolo. Pour ces quatre partis, la dotation publique fédérale représente seulement entre 15 et 30 % du total des produits sur activités courantes [36]. Le cas du FN est en revanche très différent. Ce parti apparaît beaucoup plus dépendant à l’égard de la dotation publique fédérale pour assurer ses recettes.
Part de la dotation publique fédérale dans le total des produits sur activités courantes des partis francophones (1999-2007)
Part de la dotation publique fédérale dans le total des produits sur activités courantes des partis francophones (1999-2007)
Les dotations publiques régionales
33L’article 9 du règlement du Parlement flamand prévoit que celui-ci accorde une dotation annuelle au titre de financement régional des partis politiques aux formations qui comptent au minimum cinq députés en son sein. Cette dotation publique régionale est versée à l’asbl de chaque parti, des dispositions spécifiques étant prévues pour les cartels. Cette dotation annuelle, calculée chaque mois et liquidée mensuellement par douzième, se compose d’un montant forfaitaire de 61 973,38 euros et d’un montant variable de 1,49 euro par voix obtenue lors du dernier renouvellement intégral du Parlement flamand. Ces montants sont liés à l’évolution de l’indice des prix à la consommation. Leur indice de base est celui de janvier 2001 [37]. Au 1er février 2008, ces montants s’élevaient respectivement à 71 184,16 euros et à 1,7114 euro. À ce jour, aucun parti francophone n’a eu accès à la dotation publique régionale flamande, l’Union des francophones (UF) ne disposant que d’un seul siège au Parlement flamand, depuis 1995.
34L’article 9 du règlement précise également que le bureau du Parlement flamand peut retirer sa dotation à un parti, pour un montant et pour une durée qu’il détermine : soit si ce parti se voit retirer sa dotation publique fédérale par le Conseil d’État sur la base de l’article 15ter de la loi du 4 juillet 1989 (cf. supra), soit si ce parti, ses composantes, ses listes, ses candidats ou ses élus font l’objet d’une condamnation pour infraction à la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales du 4 novembre 1950 ou à ses protocoles additionnels en vigueur en Belgique, à la loi du 30 juillet 1981 tendant à réprimer certains actes inspirés par le racisme ou la xénophobie ou à la loi du 23 mars 1995 tendant à réprimer la négation, la minimisation, la justification ou l’approbation du génocide commis par le régime national-socialiste allemand pendant la Seconde Guerre mondiale.
35L’article 12 du règlement du Parlement wallon prévoit que celui-ci accorde une dotation annuelle aux groupes politiques [38] au titre de financement régional des partis politiques. Les groupes politiques doivent ensuite reverser cette dotation publique régionale à leur asbl de financement. Cette dotation annuelle, calculée chaque mois et liquidée mensuellement par douzième, se compose d’un montant forfaitaire et d’un montant variable par voix obtenue lors du dernier renouvellement intégral du Parlement wallon. Tant le montant forfaitaire que le montant variable se subdivisent en deux parties, toutes deux liées à l’évolution de l’indice des prix à la consommation, mais sur la base d’un indice de départ différent. Ainsi, la somme forfaitaire est composée de deux montants de 24 785 euros ; le premier de ces montants est indexé sur la base de l’indice de novembre 1994 [39], le second, qui n’est accordé que depuis janvier 2001, sur la base de l’indice de décembre 2000 [40]. Au 1er février 2008, le total de la partie forfaitaire de la dotation régionale versée par le Parlement wallon s’élevait à 59 284,31 euros. La somme variable est composée d’un montant de 1,36 euro, indexé sur la base de l’indice de novembre 1994, et d’un montant de 0,49 euro, accordé seulement depuis janvier 2001, indexé sur la base de l’indice de décembre 2000. Au 1er février 2008, le total de la partie variable de la dotation régionale versée par le Parlement wallon s’élevait à 2,25 euros par voix obtenue lors du dernier renouvellement intégral du Parlement wallon.
36Le Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale ne verse pas de dotation aux partis politiques qui comptent des élus en son sein.
37Dans le rapport financier qu’ils remettent chaque année à la Commission de contrôle, les partis politiques qui perçoivent une dotation régionale ne font pas apparaître distinctement les sommes ainsi récoltées. Il n’est par conséquent pas possible de les isoler avec précision d’autres recettes, dont les subsides que les assemblées parlementaires versent aux groupes constitués en leur sein (cf. infra).
38En connaissant les règles qui président à l’octroi des dotations régionales, on peut néanmoins tenter de calculer la dotation que les partis politiques représentés au Parlement flamand et au Parlement wallon ont en principe dû recevoir de 1999 à 2007. La présente livraison du Courrier hebdomadaire ne portant que sur le financement et la comptabilité des partis francophones, nous nous sommes limités à réaliser ce calcul pour le Parlement wallon. Les montants que les partis francophones ont dû recevoir au titre de dotation publique régionale wallonne durant la période examinée sont présentés dans le graphique 3.
Dotation publique régionale accordée aux partis politiques par le Parlement wallon (1999-2007)
Dotation publique régionale accordée aux partis politiques par le Parlement wallon (1999-2007)
39Plusieurs constats ressortent de l’observation du graphique 3. Comme on l’a indiqué dans les paragraphes ci-dessus, la dotation publique régionale n’est octroyée par le Parlement wallon qu’aux groupes politiques reconnus en son sein. Par conséquent, le FN n’y a jamais eu accès, faute d’obtenir les cinq députés requis, tandis qu’Écolo a perdu cette dotation en juillet 2004. Cela explique l’absence d’une courbe « FN dotation » et la sévère chute en 2004, puis la disparition les années suivantes de la courbe « Écolo dotation ». L’évolution des résultats électoraux a également marqué de manière significative l’évolution de la dotation perçue par le PS. La progression importante enregistrée par celui-ci lors du scrutin de 2004 (+29 % en voix, passant de quelque 561 000 suffrages à environ 728 000 voix) a permis l’accroissement de sa dotation publique régionale dès 2004. Enfin, le graphique 3 fait apparaître une augmentation assez nette de la dotation publique régionale de tous les partis en 2001. C’est en effet à cette époque que tant la somme forfaitaire que la composante variable qui constituent ensemble la dotation publique régionale annuelle ont été augmentées.
40La part que la dotation publique régionale octroyée par le Parlement wallon représente dans le total des produits sur activités courantes [41] déclarés par les partis francophones qui sont représentés au Parlement fédéral se situe entre 10 et 17 % environ. Dans le cas du CDH, cette part oscille autour de 15 %. Elle se situe en moyenne autour de 12 % dans le cas du MR et du PS et de 11 % dans celui d’Écolo (en ne tenant compte pour ce dernier que des années durant lesquelles le parti a perçu cette dotation). Le FN ne perçoit pas de dotation régionale.
41Si on totalise d’une part la dotation publique fédérale déclarée par les partis francophones dans les rapports financiers remis annuellement à la Commission de contrôle et d’autre part la dotation publique régionale accordée par le Parlement wallon dont les montants ont été calculés par nos soins, on peut confirmer que les dotations publiques accordées aux partis francophones par le Parlement fédéral et le Parlement wallon ne représentent pas la moitié des produits sur activités courantes [42] déclarés par ces partis, sauf dans le cas du FN. Le graphique 4 reproduit ci-dessous illustre ce constat.
Part de la dotation publique (fédérale et régionale) dans le total des produits sur activités courantes des partis francophones (1999-2007)
Part de la dotation publique (fédérale et régionale) dans le total des produits sur activités courantes des partis francophones (1999-2007)
2.1.2. Le financement privé
42Une partie des revenus dont bénéficient les partis politiques est d’origine privée, provenant de l’autofinancement assuré par les partis (notamment par le biais des cotisations versées par leurs membres) ou de fonds extérieurs (ce qui inclut entre autres les dons de personnes privées). Pour les partis politiques qui ne disposent d’une représentation ni au Parlement fédéral ni au Parlement flamand ni au Parlement wallon (ou dont la représentation parlementaire est inférieure à cinq députés dans le cas du Parlement wallon), ce type de revenus est la principale, voire la seule source de financement. Il n’en va pas de même dans le cas des partis disposant d’une représentation dans ces différentes assemblées parlementaires.
43Le financement privé des partis politiques peut être décomposé en différents types de revenus. Outre la catégorie « produits divers », le rapport financier établi annuellement par les partis qui bénéficient de la dotation publique fédérale et soumis à la Commission de contrôle mentionne, dans le volet « produits sur activités courantes » du compte de résultats, quatre sources de financement privé : les dons, donations ou legs de personnes physiques ; les cotisations des membres ; les revenus du patrimoine immobilier ; les recettes de manifestations, de publications et de publicité. À ces sources de financement, il faut ajouter les produits financiers et les produits exceptionnels, que nous ne traiterons cependant pas ici, préférant nous concentrer sur le résultat courant avant résultat financier.
44Les dons, donations ou legs de personnes sont réglementés par la loi du 4 juillet 1989. Rappelons que les dons aux partis, à leurs composantes, à leurs listes, à leurs candidats et à leurs mandataires sont interdits s’ils proviennent d’une personne morale ou d’une association de fait et sont strictement limités s’ils émanent d’une personne physique (500 euros maximum par don à une même personne ou entité et 2 000 euros au maximum par donateur). À partir de 125 euros, l’identité du donateur doit être enregistrée et communiquée à la Commission de contrôle.
45Les sommes récoltées par les partis représentés au Parlement fédéral à titre de dons varient considérablement. Le CDH est quasiment chaque année la formation francophone qui reçoit le plus d’argent sous forme de dons (ce parti et son prédécesseur ont reçu chaque année entre 13 202 euros – en 2001 – et 73 230 euros – en 1999). En revanche, selon ses rapports financiers, le PS n’a reçu aucun don lors de quatre des neuf exercices passés ici sous revue. Au cours des cinq autres, les sommes récoltées ont varié de manière très importante (entre 106 euros – en 2002 – et 294 000 euros – en 2003). Plus globalement, les dons enregistrés par chaque parti diffèrent assez sensiblement d’une année à l’autre, sans qu’une régularité puisse réellement être discernée.
46Les recettes que les partis tirent des cotisations des adhérents diffèrent considérablement. À lui seul, le PS récolte davantage d’argent auprès de ses membres que ses quatre concurrents réunis. Le nombre élevé d’adhérents [43] que compte ce parti explique en bonne partie cette situation. Le montant de la cotisation moyenne explique également certaines différences entre les sommes collectées par les partis.
Cotisations versées par leurs adhérents aux partis francophones (en euros – 1999-2007)
Cotisations versées par leurs adhérents aux partis francophones (en euros – 1999-2007)
47Les ressources provenant du patrimoine immobilier des partis varient sans cesse d’une année à l’autre. Aucun parti ne se distingue par une activité plus soutenue dans ce domaine. Notons cependant qu’aucune recette ne figure au poste « revenus du patrimoine immobilier » des rapports remis par le PSC puis le CDH concernant les exercices 1999 à 2004.
48Les recettes de manifestations, de publications et de publicité obtenues par les partis politiques francophones diffèrent de manière significative. Alors que ce poste rapporte moins de 115 000 euros par an au PS et moins de 75 000 euros par an au CDH, les recettes enregistrées par le MR ont triplé au cours de la période examinée, passant de 75 000 euros recueillis par la Fédération PRL FDF MCC en 1999 à 240 000 euros récoltés par le MR en 2007. Cependant, c’est Écolo qui tire le plus parti de ce type de revenus, les sommes collectées variant entre 150 000 et 620 000 euros par an. Exception faite des exercices 1999 et 2005, Écolo recueille plus, voire nettement plus d’argent par le biais de ce type de recettes que ses trois concurrents réunis.
49Tant pour les recettes provenant du patrimoine immobilier que pour celles provenant de manifestations, de publications et de publicité, les comptes fort peu détaillés remis par le FN pour les exercices 2003 à 2006 ne présentent aucune donnée.
50Au total, les quatre sources de revenus à caractère privé (dons, donations ou legs de personnes physiques ; cotisations des membres ; revenus du patrimoine immobilier ; recettes de manifestations, de publications et de publicité) représentent une part variable de la totalité des produits sur activités courantes du compte de résultats remis par les partis politiques à la Commission de contrôle. Cette part est inférieure à 9 % dans le cas du MR et du CDH et inférieure à 3 % dans le cas du FN. Ces différents revenus représentent entre 9 et 13 % des produits sur activités courantes du PS. Dans la structure de ces produits, c’est chez Écolo qu’on observe la variation la plus importante dans le temps (la part des revenus à caractère privé passe de moins de 5 % du total des produits sur activités courantes en 2000 à plus de 20 % en 2006) et les différences les plus marquées par rapport aux autres partis.
Part des revenus à caractère privé dans le total des produits sur activités courantes des partis francophones (1999-2007)
Part des revenus à caractère privé dans le total des produits sur activités courantes des partis francophones (1999-2007)
51En chiffres absolus, c’est le PS qui récolte les sommes les plus importantes par le biais des quatre types de revenus à caractère privé examinés ci-dessus. Ces sommes oscillent entre 900 000 et 1,5 million d’euros par an. Le MR et Écolo récoltent en général chaque année entre 500 000 et 750 000 euros par ce biais. Notons que la courbe d’Écolo est celle qui présente l’évolution la plus accidentée. Les revenus que le CDH tire de ces produits à caractère privé sont plus limités, évoluant entre 200 000 et 300 000 euros par an. Les sommes mentionnées par le FN dans ses rapports concernant les exercices 2003 à 2006 n’atteignent jamais 15 000 euros. On peut relever que les quatre types de revenus examinés ici ne pèsent pas de la même manière dans la structure des revenus à caractère privé de chaque parti. Ainsi, ce sont surtout les cotisations versées par ses nombreux membres qui permettent au PS de présenter des résultats aussi importants, tandis que les revenus à caractère privé enregistrés par Écolo sont essentiellement composés des recettes de manifestations, de publications et de publicité.
Revenus à caractère privé des partis francophones (en euros – 1999-2007)
Revenus à caractère privé des partis francophones (en euros – 1999-2007)
2.2. LE FINANCEMENT INDIRECT
52Outre le financement public, sous forme de dotation accordée par la Chambre des représentants, le Sénat, le Parlement flamand et le Parlement wallon, d’autres sources de financement alimentent les partis politiques avec de l’argent provenant, de manière indirecte, des pouvoirs publics. Les assemblées parlementaires et les conseils provinciaux versent des subsides aux groupes politiques constitués en leur sein afin de soutenir leur fonctionnement. Ensuite, certaines entités incluses dans le périmètre de consolidation des partis politiques reçoivent des subsides des pouvoirs publics, pour leurs activités de recherche, d’éducation permanente ou de centre d’archives par exemple. Enfin, les partis imposent à leurs élus, selon des règles qui leur sont propres, de leur rétrocéder une partie de la rémunération liée à l’exercice de mandats politiques.
2.2.1. Le financement des groupes politiques constitués au sein des assemblées parlementaires
53La loi du 4 juillet 1989 mentionne parmi les recettes que les partis politiques et leurs composantes sont susceptibles d’engranger les « contributions des groupes de la Chambre des représentants, du Sénat, des Parlements de communauté et de région ou des conseils provinciaux » (article 1er, 2°). Mais cette loi ne réglemente ni les conditions de l’octroi de subsides par les assemblées aux groupes constitués en leur sein, ni leur montant. En cette matière, chaque assemblée détermine librement les procédures qu’elle souhaite appliquer et le budget qu’elle entend consacrer à ces subsides.
54Avant l’entrée en vigueur de la loi du 4 juillet 1989, ce type de financement ne pouvait pas servir à financer les campagnes électorales. Il n’en va plus de même depuis lors, si bien qu’une partie importante de ces revenus sont consacrés aux dépenses consenties en période électorale.
55Les deux assemblées du Parlement fédéral versent un subside aux groupes politiques reconnus constitués en leur sein depuis 1971 [44]. Sur la base d’une décision de son bureau, la Chambre accorde chaque mois aux groupes politiques [45] un douzième d’un montant de 34 023,22 euros par membre du groupe. Ce montant est lié à l’évolution de l’indice des prix à la consommation [46]. Au 1er février 2008, il s’élevait à 48 591,96 euros. En vertu de l’article 18 de son règlement, le Sénat accorde un subside aux groupes politiques constitués en son sein. Le montant de ce subside est déterminé par le bureau du Sénat, sur proposition du collège des questeurs. Actuellement, ce subside diffère selon qu’il s’agit d’un groupe politique reconnu ou non [47]. Les groupes politiques qui ne sont pas reconnus [48] reçoivent un subside annuel de 50 662,29 euros par membre. Ce montant est lié à l’évolution de l’indice des prix à la consommation [49]. Au 1er février 2008, il s’élevait à 72 355,88 euros. Les groupes politiques reconnus [50] reçoivent un subside annuel de 51 180,85 euros par membre, augmenté d’un subside annuel de 6 006,80 euros par membre. Ces montants sont liés à l’évolution de l’indice des prix à la consommation [51]. Au 1er février 2008, ils s’élevaient au total à 81 675,40 euros. Le subside de chaque groupe est calculé et liquidé mensuellement par douzième, sur demande écrite du groupe.
56L’article 8 du règlement du Parlement flamand prévoit que celui-ci accorde un subside pour frais de fonctionnement aux groupes politiques reconnus constitués en son sein [52]. L’unique député UF ne bénéficie donc pas de ce type de subside. Ce montant est déterminé par le bureau élargi de l’assemblée. Actuellement, chaque groupe reçoit un montant annuel de 19 088 euros par membre. Ce montant est lié à l’évolution de l’indice des prix à la consommation [53]. Au 1er février 2008, ce montant s’élevait à 27 261,48 euros. Le subside de chaque groupe est calculé et liquidé chaque mois par douzième.
57L’article 10 du règlement du Parlement de la Communauté française prévoit que celui-ci accorde un subside pour frais de fonctionnement aux groupes politiques reconnus constitués en son sein [54]. Le montant et les modalités d’octroi de ce subside sont déterminés par un règlement établi par le bureau de l’assemblée. Actuellement, chaque groupe reçoit un montant annuel de 12 394,68 euros par membre. Ce montant est lié à l’évolution de l’indice des prix à la consommation. Son indice de base est celui de janvier 1999 [55]. Au 1er février 2008, ce montant s’élevait à 14 812,88 euros. Le subside de chaque groupe est calculé et liquidé trimestriellement par quart, avec régularisation ultérieure s’il y a lieu.
58L’article 11 du règlement du Parlement de la Communauté germanophone prévoit que celui-ci accorde un subside pour frais de fonctionnement aux groupes politiques reconnus constitués en son sein [56]. Le montant et les modalités d’octroi de ce subside sont déterminés par un règlement établi par le bureau de l’assemblée. Cet organe détermine également le soutien financier et matériel que le Parlement accorde aux députés qui n’appartiennent pas à un groupe politique reconnu afin qu’ils puissent assurer l’exercice de leur fonction parlementaire. Ces subsides et moyens accordés aux groupes ou aux parlementaires peuvent leur être retirés si le parlementaire ou un membre du groupe fait l’objet d’une condamnation pour infraction à la loi du 30 juillet 1981 tendant à réprimer certains actes inspirés par le racisme ou la xénophobie ou à la loi du 23 mars 1995 tendant à réprimer la négation, la minimisation, la justification ou l’approbation du génocide commis par le régime national-socialiste allemand pendant la Seconde Guerre mondiale. Actuellement, chaque groupe reconnu reçoit un subside annuel de 4 957,87 euros auquel s’ajoutent 2 478,94 euros par membre du groupe. Chaque groupe politique non reconnu reçoit un subside annuel de 3 305,25 euros auquel s’ajoutent 2 478,94 euros par membre du groupe. Ces montants sont liés à l’évolution de l’indice des prix à la consommation [57]. Au 1er février 2008, ces montants s’élevaient à 7 080,83 euros et 4 720,56 euros pour les montants forfaitaires accordés respectivement aux groupes reconnus et aux groupes non reconnus et à 3 540,42 euros pour le montant versé par parlementaire. Le subside de chaque groupe est calculé et liquidé mensuellement par douzième, sur demande écrite du groupe.
59L’article 11 du règlement du Parlement wallon prévoit que celui-ci accorde un subside pour frais de fonctionnement aux groupes politiques reconnus constitués en son sein [58]. Le montant et les modalités d’octroi de ce subside sont déterminés par un règlement établi par le bureau de l’assemblée. Actuellement, chaque groupe reçoit un montant annuel de 22 272,43 euros par membre. Ce montant est lié à l’évolution de l’indice des prix à la consommation [59]. Au 1er février 2008, ce montant s’élevait à 31 809,49 euros. Le subside de chaque groupe est calculé et liquidé chaque trimestre par quart.
60L’article 9 du règlement du Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale et de l’Assemblée réunie de la Commission communautaire commune (COCOM) prévoit que le Parlement régional accorde un subside pour frais de fonctionnement aux groupes politiques reconnus constitués en son sein [60]. Ce montant et ses modalités d’octroi sont déterminés par le bureau de l’assemblée. Actuellement, chaque groupe reconnu reçoit un subside annuel de 8 728,65 euros par membre. Ce montant est lié à l’évolution de l’indice des prix à la consommation [61]. Au 1er février 2008, ce montant s’élevait à 12 466,26 euros. L’Assemblée réunie de la Commission communautaire commune ne verse pas de subside supplémentaire aux groupes politiques.
61L’article 12 du règlement de l’Assemblée de la Commission communautaire française (COCOF) prévoit que celle-ci accorde un subside pour frais de fonctionnement aux groupes politiques reconnus constitués en son sein [62]. Le montant et les modalités d’octroi de ce subside sont déterminés par un règlement établi par le bureau de l’assemblée. Actuellement, chaque groupe reçoit une somme calculée au prorata du nombre de ses membres. En début d’année, les services du personnel du Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale calculent le coût total qu’entraîne l’engagement d’un collaborateur parlementaire à mi-temps. Ce montant est de 23 600,01 euros en 2008. L’équivalent de cette somme est versé aux groupes politiques qui comptent le nombre minimum de membres requis pour obtenir leur reconnaissance (soit sept députés). Les autres groupes reçoivent un subside qui équivaut à un septième de ce montant multiplié par le nombre de leurs membres. Ce montant est calculé et versé en début d’année. Les années électorales, la moitié du subside annuel est versée en début d’année, tandis qu’une seconde tranche est calculée et versée au début du second semestre, en tenant compte de la nouvelle composition de l’assemblée. Le cas échéant, des rectifications sont possibles en cours d’année, par exemple en cas de changement de groupe d’un député.
62Quoique aucun parti francophone ne soit représenté dans cette assemblée, précisons que le règlement de l’Assemblée de la Commission communautaire flamande (Vlaamse Gemeenschapscommissie – VGC) ne prévoit pas que celle-ci accorde un subside pour frais de fonctionnement aux groupes politiques reconnus constitués en son sein [63]. Néanmoins, le bureau de l’assemblée a décidé d’octroyer à chaque groupe un montant de 4 768,74 euros par membre. Ce montant est lié à l’évolution de l’indice des prix à la consommation [64]. Au 1er février 2008, ce montant s’élevait à 6 810,72 euros. Le subside de chaque groupe est calculé et liquidé mensuellement par douzième.
63Les subsides octroyés, selon les règles mentionnées ci-dessus, par les neuf assemblées parlementaires passées en revue représentent des sommes versées aux groupes politiques. À cette aide pécuniaire, il faut ajouter la plupart du temps une aide matérielle représentée par l’engagement de collaborateurs parlementaires, attachés soit à un parlementaire individuellement, soit au groupe. Cette forme d’aide publique indirecte supportée par les budgets des assemblées parlementaires n’apparaît cependant pas de manière chiffrée dans les comptes des partis politiques. Les collaborateurs parlementaires ne sont pas non plus inclus dans le nombre d’employés, exprimé en équivalents temps plein, figurant dans les rapports financiers des partis politiques.
64Enfin, les dix conseils provinciaux ont la possibilité de verser un subside aux groupes politiques constitués en leur sein. Les modalités d’octroi de ces subsides et leur montant varient d’un conseil provincial à l’autre.
2.2.2. La subsidiation des autres entités liées consolidées par les pouvoirs publics
65La plupart des partis politiques disposent de services d’études, d’organismes scientifiques ou encore d’institutions de formation politique. Depuis l’entrée en vigueur de la loi du 19 novembre 1998 modifiant l’article premier de la loi du 4 juillet 1989 (cf. supra, première partie), ces entités font partie du périmètre de consolidation des partis et leurs comptes doivent être présentés dans le rapport financier annuel établi par les partis qui bénéficient de la dotation publique fédérale. Selon leur objet et leurs activités, ces entités, constituées sous la forme d’asbl, sont susceptibles de recevoir des subsides provenant des pouvoirs publics, par exemple au titre de recherche scientifique ou dans le cadre de leurs activités d’éducation permanente ou de conservation d’archives.
66Dans le rapport financier qu’ils remettent chaque année à la Commission de contrôle, les partis politiques dont certaines entités liées consolidées perçoivent de tels subsides ne font pas apparaître distinctement les sommes ainsi récoltées. Il n’est par conséquent pas possible de les isoler avec précision d’autres recettes, en particulier des subsides que les assemblées parlementaires versent aux groupes constitués en leur sein selon les modalités décrites ci-dessus.
67Couplés à ces subsides accordés à certaines entités liées consolidées, les subsides octroyés par les neuf assemblées parlementaires et les dix conseils provinciaux constituent le type de revenus représentant la part la plus importante des produits sur activités courantes [65] du MR, du PS, du CDH et d’Écolo. Dans le cas de ce dernier parti, ce type de revenus représente entre 30 et 40 % des produits sur activités courantes. Il est de 39 % en moyenne dans le cas du PS et de près de 44 % en moyenne dans le cas du MR. Ce type de revenus occupe une place plus importante encore dans les produits sur activités courantes du CDH, passant de 43 % en 1999 à plus de 55 % en 2007. La situation du FN est différente puisque, en raison du nombre de ses élus, ce parti n’a été en mesure de former un groupe politique (non considéré comme un groupe politique reconnu) qu’au Sénat, et ce uniquement du lendemain des élections fédérales de mai 2003 au moment où l’un de ses deux membres a décidé de siéger comme indépendant, à la fin du mois de mai 2005. Le seul subside dont ce parti a pu bénéficier de la part d’une assemblée parlementaire ou d’un conseil provincial ne lui a donc été octroyé que durant une courte période (juin 2003 – mai 2005). Les comptes remis de 2003 à 2006 par le FN ne permettent pas de savoir si ce parti dispose de services d’études, d’organismes scientifiques ou d’institutions de formation politique.
Part des subsides dans le total des produits sur activités courantes des partis francophones (1999-2007) 1
Part des subsides dans le total des produits sur activités courantes des partis francophones (1999-2007) 1
2.2.3. Les rétrocessions des mandataires
68Comme on l’a vu dans première partie, la loi du 4 juillet 1989, précisée sur ce point par la loi du 2 avril 2003, autorise les dons au sein d’un parti entre ses différentes composantes, ainsi que du parti vers ses candidats et mandataires et réciproquement. Cette disposition permet la rétrocession, par les élus, au bénéfice du parti, d’une partie de leurs rémunérations provenant de leurs mandats politiques. La part des rémunérations qui est rétrocédée varie fortement d’une formation à l’autre. Au MR, ce sont les fédérations provinciales qui fixent elles-mêmes le montant, qui varie par conséquent d’une fédération à l’autre. Selon les endroits, les parlementaires rétrocèdent actuellement entre 125 et 580 euros par mois au MR. Au PS, chaque élu doit reverser au parti 10 % de ses rémunérations brutes provenant de mandats politiques. Au CDH, les parlementaires rétrocèdent entre 350 et 600 euros par mois selon leur statut, tandis que les ministres en versent 1 000. Au niveau local et provincial, les élus rétrocèdent au CDH 5 % des rémunérations liées à leur mandat et 10 % s’ils exercent des fonctions exécutives (bourgmestre, échevin, président de CPAS ou député provincial). Le système mis en place par Écolo est un peu plus complexe car il prend en compte l’ancienneté de l’élu au sein des mandataires du parti ainsi que son âge. En moyenne, la rétrocession varie entre 30 % et 45 % des rémunérations perçues, mais elle peut être inférieure ou supérieure à ces montants. Au FN, seuls les parlementaires (fédéraux, de région et de communauté) sont censés rétrocéder 1 000 euros par mois au parti durant leur premier mandat mais la perception de cette somme est assez irrégulière. Ils ne rétrocèdent plus rien s’ils sont réélus. Les mandataires locaux ne rétrocèdent rien au parti.
69Le nombre d’élus et les règles qui leur sont applicables en matière de rétrocession diffèrent d’un parti à l’autre. Les sommes ainsi récoltées par les partis francophones varient considérablement selon les formations. Tant par comparaison des différents partis entre eux que par comparaison de l’évolution des comptes d’un seul et même parti à travers le temps, cette source de financement représente une part variable des revenus des partis.
Rétrocessions des mandataires des partis francophones (en euros – 1999-2007)
Rétrocessions des mandataires des partis francophones (en euros – 1999-2007)
70Le graphique 9 fait apparaître une situation contrastée entre deux groupes de partis. Les sommes récoltées par le MR, le CDH et le FN sont faibles, voire très faibles dans le cas de ce dernier [66], tandis que les recettes provenant de la rétrocession par les mandataires d’une partie de leurs revenus à leur parti est nettement plus significative dans le cas du PS et d’Écolo. Les courbes de ces deux derniers fluctuent également beaucoup plus que dans le cas des trois autres formations. Dans le cas d’Écolo, les ruptures de tendance reflètent approximativement l’évolution des scores électoraux du parti. Les reculs importants subis par celui-ci en 2003 et 2004 ainsi que le redressement de 2007 se reflètent dans le graphique. La baisse du nombre de mandats consécutive aux reculs électoraux a eu tendance à rapprocher Écolo du premier groupe de partis durant la deuxième partie de la période examinée. Il est assez frappant de constater qu’Écolo, quoiqu’il dispose d’un nombre inférieur de mandats que le PS, le MR et le CDH, présente de meilleurs résultats que ces trois partis, ou à tout le moins que ces deux derniers à partir de 2002, en termes de rétrocession des mandataires. Cela reflète clairement la nette différence entre les rétrocessions exigées par ce parti de ses élus et les pratiques de ses trois grands concurrents.
71Le graphique 10 présenté ci-dessous confirme que les rétrocessions accordées par les mandataires à leur parti représentent une part significative, tout au long de la période examinée, des revenus d’Écolo et une partie nettement plus réduite de ceux du MR, du CDH ou du FN.
Part des rétrocessions des mandataires dans le total des produits sur activités courantes des partis francophones (1999-2007)
Part des rétrocessions des mandataires dans le total des produits sur activités courantes des partis francophones (1999-2007)
2.2.4. Poids du financement indirect
72Les principales sources de financement des partis politiques francophones représentés au Parlement fédéral viennent d’être passées en revue dans cette deuxième partie. On a distingué les sources de financement direct des partis, composées de recettes publiques et de recettes à caractère privé, et les sources de financement indirect. Au terme de ce tour d’horizon, il apparaît clairement que la dotation publique fédérale des partis politiques ne représente, pour le MR, le PS, le CDH et Écolo, qu’une source de financement parmi d’autres, certes non négligeable mais loin d’être la plus grosse part des produits sur activités courantes. Pour chacun de ces quatre partis, ce sont en réalité les recettes provenant, de manière indirecte, des pouvoirs publics par le truchement des subsides aux groupes politiques constitués au sein des assemblées parlementaires et des conseils provinciaux, des subsides versés aux autres entités liées consolidées et des rétrocessions effectuées par les mandataires au profit de leur parti qui constituent la plus grosse part du poste des produits sur activités courantes : 49,8 % en moyenne pour le MR, 53,2 % pour le CDH, 54,3 % pour le PS et 58,3 % pour Écolo. À nouveau, seul le FN constitue une exception, ce qui souligne sa dépendance aux recettes provenant de la dotation publique fédérale.
Part du financement indirect dans le total des produits sur activités courantes des partis francophones (1999-2007)
Part du financement indirect dans le total des produits sur activités courantes des partis francophones (1999-2007)
2.3. LES FACILITÉS OCTROYÉES DANS LE CADRE DES CAMPAGNES ÉLECTORALES
73Une des caractéristiques du système belge de financement des partis politiques est qu’il ne comprend pas, à la différence de ce qu’on peut observer dans d’autres pays, un système de financement ou de remboursement des campagnes électorales. Cependant, l’État accorde une aide indirecte sous diverses formes. Ainsi, les affiches électorales sont exonérées de timbres fiscaux. Des espaces d’affichage sont gratuitement mis à disposition par les administrations communales en période de campagne électorale. Les partis qui déposent des listes peuvent, sous certaines conditions, bénéficier gratuitement de tribunes électorales sur les ondes des radios et télévisions publiques nationales. Enfin, les représentants des listes déposées peuvent recevoir gratuitement une copie du registre des électeurs inscrits.
2.4. CONCLUSION
74Le financement des partis politiques repose sur plusieurs types de sources. Le total de certaines d’entre elles, à caractère privé, varie selon le nombre d’affiliés ou de sympathisants qu’un parti compte et selon le niveau des contributions versées par ceux-ci au parti, à ses candidats, à ses élus ou à ses composantes au titre de cotisation ou de don. Le produit des rétrocessions octroyées à leur parti par les mandataires sur la base de la rémunération liée à leurs mandats politiques varie lui aussi, en fonction cette fois des règles propres à chaque formation politique, du nombre de mandataires dont dispose un parti et du statut de ceux-ci, leur rémunération étant liée au type de mandat exercé. Ces sources de revenus dépendent donc de la force, électorale ou militante, d’un parti, mais aussi de ses règles internes et du type de membres et de sympathisants qu’il est à même de toucher.
75Le financement public direct des partis politiques, incarné par les dotations publiques fédérale et régionales, ainsi que le financement indirect reçu par le biais des subsides accordés par les assemblées parlementaires et les conseils provinciaux aux groupes politiques constitués en leur sein sont liés de manière beaucoup plus étroite au poids électoral des partis politiques. Par conséquent, en particulier lorsque ce type de rémunération n’est octroyé qu’aux groupes comptant un seuil minimal de membres, ce type de financement a pour effet d’assurer un financement plus confortable aux formations dont l’influence électorale est importante. À l’inverse, ce mode de fonctionnement contribue à fermer le jeu politique aux partis qui ne bénéficient pas d’une représentation parlementaire ou dans un conseil provincial ou dont la représentation est trop faible. Cet ensemble de règles risque de renforcer l’exclusion de partis à la visibilité déjà faible et de favoriser les formations qui bénéficient d’une notoriété et d’une publicité nettement supérieures.
3. LA COMPTABILITÉ DES PARTIS POLITIQUES FRANCOPHONES
76Dans la troisième partie, nous examinons de manière détaillée la comptabilité des cinq partis politiques francophones actuellement représentés dans les assemblées parlementaires : le Mouvement réformateur (MR), le Parti socialiste (PS), le Centre démocrate humaniste (CDH), Écolo et le Front national (FN).
77Dans un premier temps, nous examinerons l’organisation générale de la comptabilité des partis, dont la présentation est similaire pour chaque formation. Ensuite, nous passerons en revue les comptes de résultats de chacune des formations afin d’analyser la structure et l’évolution de leurs revenus, de leurs dépenses et de leurs résultats. Nous n’évoquerons ni leur patrimoine ni leurs bilans puisque ceux-ci ne font l’objet d’aucune disposition légale spécifique. Nous établirons des comparaisons entre les partis francophones lorsque cela s’avère pertinent.
3.1. ORGANISATION GÉNÉRALE DE LA COMPTABILITÉ
3.1.1. Contenu des rapports financiers
78Depuis la loi du 19 novembre 1998, les rapports financiers doivent contenir les éléments suivants :
- un document identifiant le parti et ses composantes. Doivent être précisés le nom, le siège, la forme juridique, l’objet social et la composition des organes de gestion et de contrôle de chacune des composantes du parti ;
- les comptes synthétiques de chacune des composantes du parti. Dans ces comptes doivent apparaître le total des actifs, des provisions, des dettes et le montant du patrimoine. Doivent aussi être indiqués le résultat courant, le résultat financier, le résultat exceptionnel et le résultat de l’exercice. Enfin, le nombre de personnes occupées doit être précisé ;
- les comptes consolidés du parti et de ses composantes. Ces comptes consolidés doivent être accompagnés d’annexes explicatives des rubriques du bilan et du compte de résultats ;
- le rapport du réviseur d’entreprise.
79La notion de composantes des partis politiques est définie par l’article premier de la loi du 4 juillet 1989. Il s’agit des services d’études, des organismes scientifiques, des instituts de formation politique, des producteurs d’émissions politiques concédées, de l’asbl destinée à recueillir les dotations publiques octroyées au parti, des entités constituées au niveau des arrondissements ou des circonscriptions électorales, ainsi que des groupes politiques constitués au sein des assemblées parlementaires et des conseils provinciaux. Les sections locales ne figurent donc pas dans cette liste, alors qu’elles ont « au moins un lien statutaire avec l’échelon supérieur du parti [67] ». Ce choix a été vivement critiqué lors des débats parlementaires mais il en a été décidé ainsi en raison de l’impossibilité pour un parti d’exercer efficacement un contrôle sur chaque section. Néanmoins, ces sections sont tenues de respecter les mêmes réglementations que les autres entités [68].
3.1.2. Description des différentes composantes
80Le financement des partis est étroitement lié à la structure et à l’organisation de ceux-ci. Il nous semble donc important d’exposer le rôle de chacune des composantes au sein des partis politiques.
L’asbl de gestion
81En Belgique, les partis politiques sont des associations de fait. Pour pallier l’absence de personnalité juridique, l’article 22 de la loi du 4 juillet 1989 prévoit que chaque parti qui a droit à une dotation versée par le Parlement fédéral doit désigner l’asbl qui, après avoir été agréée par un arrêté royal délibéré en Conseil des ministres, sera habilitée à recevoir cette dotation. C’est sur cette structure que porte le contrôle de la Commission instituée par l’article premier de cette même loi.
82Dans la comptabilité des partis, cette asbl est considérée comme l’entité consolidante. Elle est également appelée asbl de gestion, car c’est souvent elle qui se retrouve avec la plus grande quantité d’argent à gérer et qui doit répartir les fonds dans les autres entités. Comme les partis n’ont pas de personnalité juridique, c’est également bien souvent cette asbl qui représente le parti en justice ou qui peut contracter un emprunt pour le parti au niveau national.
Les services d’études et de propagande
83Les partis développent des services d’études, des instituts de formation politique, des organismes scientifiques ou des producteurs d’émissions politiques concédées. Ces entités ont pour objet la défense, le soutien et la diffusion de l’idéologie du parti auquel elles se rapportent. Cela s’effectue par le biais d’études portant sur des questions politiques, économiques, sociales ou culturelles. Cela passe également par la mise sur pied de programmes de recherche ou par l’organisation de formations et d’animations.
84Ces entités jouissent d’une certaine autonomie, même si une grande diversité distingue les partis de ce point de vue. Ainsi, leur financement est dans certains cas relativement indépendant du parti. En effet, elles reçoivent des subsides des pouvoirs publics, en particulier de la Communauté française dans le cas des entités liées aux partis politiques francophones, notamment au titre d’activités de recherche scientifique, d’éducation permanente ou de centre d’archives. De plus, elles possèdent parfois des revenus provenant de leurs activités propres, comme des publications ou l’organisation de séminaires. Cependant, le lien entre les partis et ces entités est clairement affiché puisque le siège de ces dernières est bien souvent celui du parti lui-même. Parfois, les personnes travaillant dans ces entités sont employées par les partis, par le biais de leur asbl de gestion.
Les groupes politiques constitués au sein des assemblées parlementaires
85Les groupes politiques constitués au sein des assemblées parlementaires, qui peuvent être communs à plusieurs partis [69], ont pour objet d’une part de soutenir et de coordonner l’action des élus et d’autre part de gérer les subsides octroyés par les assemblées. Ces subsides, dont le montant est, on l’a vu, déterminé par chaque assemblée parlementaire selon ses propres règles, représentent des sommes non négligeables. En général, chaque groupe utilise une partie de ces subsides pour son fonctionnement et reverse le surplus ou une fraction prédéterminée à l’asbl de gestion de son parti.
Les groupes politiques constitués au sein des conseils provinciaux
86La loi du 2 avril 2003 a étendu le périmètre de consolidation des partis politiques aux groupes constitués par eux au sein des conseils provinciaux. Ces groupes soutiennent et coordonnent l’action des élus au sein de ces conseils. On a vu ci-dessus que ces conseils peuvent accorder des subsides à ces groupes. Dès lors, les groupes constitués au sein des conseils provinciaux ont également pour fonction de gérer les subsides ainsi reçus.
87Ces subsides peuvent être reversés, en tout ou en partie, à l’asbl de gestion du parti que le groupe représente ou à une autre des composantes de ce parti. Cela explique que des subsides provinciaux apparaissent dans la comptabilité des partis politiques dès avant les rapports financiers établis pour l’exercice 2003. En effet, l’annexe 6 du compte de résultats présenté par chaque parti détaille les contributions publiques belges reçues par la formation et les composantes incluses dans son périmètre de consolidation. Cette annexe se présente sous forme de tableau à double entrée dans lequel figurent non seulement la provenance des fonds reçus mais également la composante du parti à laquelle ceux-ci sont affectés. C’est pourquoi des subsides provinciaux figuraient déjà dans l’annexe 6 de certains comptes de résultats avant 2003, par exemple en regard des catégories « subsides provinciaux » et « arrondissements ».
Les entités constituées au niveau des arrondissements
88Les sections d’arrondissement des partis sont parfois appelées régionales ou fédérations. Ces structures ont notamment pour tâche de soutenir, de coordonner et d’organiser les actions des sections locales. Elles gèrent également des revenus comprenant des dotations en provenance de l’asbl de gestion, des subsides provenant des groupes constitués au sein des conseils provinciaux, des rétrocessions des mandataires élus dans l’arrondissement, des cotisations de leurs membres ou d’une partie de celles-ci, ou encore certains dons. Il faut cependant noter que les rétrocessions, les dons et les cotisations sont enregistrés différemment selon les partis.
3.1.3. Forme juridique des différentes composantes
89Les composantes qui viennent d’être énumérées sont soit des asbl, soit des associations de fait. Seule l’institution centrale de gestion est tenue d’adopter la forme juridique de l’asbl, conformément à la loi du 4 juillet 1989. Cependant, une tendance se dégage au sein des partis : les services d’études, les instituts de formation politique, les organismes scientifiques, les producteurs d’émissions politiques concédées et les entités constituées au niveau des arrondissements sont le plus souvent des asbl [70] tandis que les groupes politiques constitués au sein des assemblées parlementaires et des conseils provinciaux sont généralement des associations de fait [71].
90Ne possédant pas la personnalité juridique, une association de fait ne peut, en son nom propre, détenir un immeuble, ester en justice ni contracter un emprunt. Ce sont les membres de l’association de fait qui sont chacun juridiquement et personnellement responsables de ces actes. Ces caractéristiques expliquent pourquoi dans certains cas c’est cette forme d’organisation qui est privilégiée et pourquoi dans d’autres cas, il paraît plus adéquat d’adopter la forme d’une asbl, qui possède une personnalité juridique, même si la constitution et la gestion de ce type de structure demandent davantage de démarches administratives et peuvent engendrer le paiement d’impôts.
3.1.4. Consolidation
91Le rapport financier remis annuellement par les partis politiques doit contenir les comptes consolidés du parti et de ses composantes. Chaque année, une consolidation doit donc être opérée.
92Si on compare les comptes d’un parti politique avec ceux d’une entreprise, on constate qu’il n’est pas réellement pertinent de parler de consolidation. En effet, l’entité consolidante, l’asbl de gestion, ne détient pas de participations dans les autres entités comme c’est le cas entre sociétés consolidante et consolidées. Il serait dès lors plus adéquat de parler de « compilation [72] ». Il s’agit en effet simplement de l’addition des bilans et comptes de résultats des composantes du parti. Il faut bien entendu tenir compte des opérations qui sont faites entre les composantes et qui doivent être éliminées. Celles-ci prennent généralement la forme de produits, de charges, de créances et de dettes. Les postes sont donc additionnés un à un, déduction faite de ces opérations internes.
3.2. ÉVOLUTION DES COMPTES DE RÉSULTATS DES PARTIS POLITIQUES FRANCOPHONES
93Avant d’examiner dans le détail les comptes de résultats des partis francophones, il est intéressant d’observer l’évolution globale de ces comptes. Le rapport que chaque parti doit remettre à la Commission de contrôle fait apparaître successivement trois résultats distincts. Le résultat courant avant résultat financier représente le solde des produits et des charges sur activités courantes. Le résultat courant après résultat financier représente le solde entre le résultat précédemment obtenu, les produits financiers et les charges financières. Enfin, le résultat de l’exercice représente le solde entre le résultat courant après résultat financier, les produits et les charges exceptionnels et les impôts versés sur les résultats.
94Au cours des exercices 1999 à 2007, ces trois résultats n’ont cessé de varier de manière importante pour chaque parti considéré individuellement. Des différences s’observent également entre les partis. Peu de tendances générales peuvent être décelées lorsqu’on observe l’évolution de ces résultats. Pour chacun des cinq partis considérés, les trois résultats suivent en général la même évolution, le résultat courant après résultat financier et le résultat de l’exercice accentuant le plus souvent le résultat courant avant résultat financier, tantôt à la hausse, tantôt à la baisse. Des divergences plus marquées entre ces trois résultats apparaissent toutefois dans certains cas.
95Parmi les quatre partis qui ont déposé des comptes détaillés durant toute la période considérée, le CDH est la formation dont les résultats fluctuent dans la fourchette la plus étroite, ses résultats d’exercice oscillant entre–500 000 et +500 000 euros. Les trois autres partis voient leurs résultats varier d’année en année dans une ampleur nettement supérieure, entre–2 millions et +3 millions d’euros. Le graphique 12 reproduit ci-dessous illustre le caractère irrégulier de cette évolution.
Résultats de l’exercice des partis francophones (en euros – 1999-2007)
Résultats de l’exercice des partis francophones (en euros – 1999-2007)
96La comparaison des résultats engrangés au cours des différents exercices ne permet pas de discerner une régularité liée au calendrier de la vie politique. Ainsi, les résultats des partis sont assez concentrés dans une fourchette étroite en 2003, année électorale au niveau fédéral, et sont négatifs pour les quatre principales formations. Mais les résultats sont répartis de manière nettement moins concentrée lors des deux autres années durant lesquelles s’est tenu un scrutin fédéral, 1999 et 2007 et, dans ce dernier cas, seuls deux partis (le PS et, plus légèrement, le CDH) ont terminé l’exercice en mali ; ajoutons que ces deux formations ont connu un succès électoral opposé, l’une subissant un recul et l’autre enregistrant un progrès. La comparaison entre les années où s’est tenu un scrutin électoral communal et provincial (2000 et 2006) ou celle entre les années d’élections régionales, communautaires et européennes (1999 et 2004) ne livre pas davantage de clarté.
3.3. LE MOUVEMENT RÉFORMATEUR (MR)
3.3.1. Structure et organisation
97Le 24 mai 2002, la Fédération PRL FDF MCC a cédé la place au Mouvement réformateur (MR). Dans le rapport remis à la Commission de contrôle concernant l’exercice 1999, la Fédération PRL FDF MCC incluait 49 entités dans son périmètre de consolidation. Le rapport du MR consacré à l’exercice 2007 n’en inclut plus que 28. Plusieurs raisons expliquent cette différence importante. La création du MR a engendré la fusion ou la disparition de certaines structures faisant double emploi. Ainsi, l’asbl Secrétariat des députés FDF du Parlement bruxellois n’est plus mentionnée dans le périmètre de consolidation du MR depuis l’exercice 2002 et seule subsiste l’asbl Secrétariat des députés PRL du Parlement bruxellois. En janvier 2005, le MR a fondé le Centre d’études Jean Gol. Celui-ci a pris la succession de diverses structures préexistantes qui ont dès lors pu être mises en liquidation. Enfin, 22 entités incluses dans le périmètre de consolidation du MR au titre de sections d’arrondissement ont été liquidées ou dissoutes à partir de 2004 [73].
98L’institution de gestion du MR est l’asbl Gestion et action libérale (GAL). C’est également cette structure qui est l’entité consolidante. Trois structures sont désignées au titre de composantes du parti : l’association de fait FDF et les asbl Liberale Vereinigung des Gebietes Deutscher Sprache (LVGDS) PFF et Soutien au MCC. Deux centres d’études sont inclus dans le périmètre de consolidation, tous deux constitués en asbl : le Centre d’études Georgin, centre du FDF, et le Centre Jean Gol. Ce dernier est également renseigné comme producteur d’émissions politiques concédées. Une autre asbl, l’Institut libéral de formation et d’animation culturelles, éducation permanente, est renseignée comme institut de formation politique. En revanche, le rapport du MR ne fait pas mention d’un organisme scientifique. Neuf entités sont incluses dans le périmètre de consolidation du MR au titre de groupes politiques constitués dans les assemblées parlementaires. Toutes sont des asbl. Parmi celles-ci figure l’asbl Unie der Franstaligen (UF) ainsi que l’asbl Intergroupe parlementaire MR, renseignée en 2007 comme étant en liquidation. Deux structures seulement sont renseignées comme groupes politiques constitués au sein d’un conseil provincial : l’association de fait Groupe MR de la Province de Liège et l’asbl (en liquidation) Conseillers provinciaux réformateurs libéraux du Luxembourg. Neuf asbl (dont trois ont été liquidées en 2007 ou sont en cours de liquidation) sont répertoriées en tant que sections d’arrondissement. Enfin, le rapport du MR inclut dans le périmètre de consolidation l’asbl Solidarité bruxelloise et francophone, émanation du FDF.
99Parmi les 28 associations incluses dans le périmètre de consolidation du MR en 2007, 26 sont des asbl. Le MR est la seule des quatre principales formations francophones dont la quasi-totalité des composantes consolidées est constituée sous cette forme.
3.3.2. Revenus
100Le graphique 13 présente l’évolution des revenus du MR de 1999 à 2007 [74]. Le total des produits engrangés par cette formation s’est accru à un rythme relativement constant jusqu’en 2005. Il a connu une progression particulièrement importante en 2006, exclusivement en raison de la comptabilisation de produits exceptionnels [75] d’un montant tout à fait inhabituel. Cette source de revenus étant nettement plus limitée en 2007, le total des produits a reculé au cours du dernier exercice, tout en étant plus élevé en 2007 qu’en 2005. Le total des revenus enregistrés par le MR en 2007 est de 50 % supérieur à celui déclaré en 1999 par la Fédération PRL FDF MCC, passant de quelque 6,5 millions d’euros en 1999 à environ 9,7 millions en 2007. Au cours de la même période, l’indice des prix à la consommation n’a progressé pour sa part que de 17,2 %.
Revenus du MR (en euros – 1999-2007)
Revenus du MR (en euros – 1999-2007)
101L’analyse de la structure des revenus du MR révèle que le financement public indirect (composé, pour rappel, des subsides versés aux groupes politiques constitués au sein des assemblées parlementaires et provinciales, des subsides versés aux autres entités liées consolidées et des rétrocessions des mandataires) est la première source de financement de cette formation. Si on y ajoute les dotations publiques octroyées par le Parlement fédéral d’une part et par le Parlement wallon d’autre part, on constate que le MR, et avant lui la Fédération PRL FDF MCC, est financé à plus de 80 % par des fonds provenant, de manière directe ou indirecte, des pouvoirs publics. L’année 2006 constitue une exception, à nouveau en raison des produits exceptionnels enregistrés durant cet exercice. Les sources de financement privé (dons, donations ou legs de personnes physiques ; cotisations des membres ; revenus du patrimoine immobilier ; recettes de manifestations, de publications et de publicité) ne forment que 6 % à 8,5 % du total des produits encaissés par le MR et ses composantes consolidées, tandis que les produits financiers n’atteignent jamais 1 % de ce total.
Structure des revenus du MR (1999-2007)
Structure des revenus du MR (1999-2007)
102Le graphique 15 montre la progression des différents types de revenus provenant, directement ou indirectement, de fonds publics. Au cours de six des neuf exercices considérés, les recettes provenant des subsides versés aux groupes politiques parlementaires et provinciaux et aux autres entités liées consolidées ont dépassé le total des dotations publiques fédérale et régionale et des rétrocessions versées par les mandataires aux composantes du MR. Parmi ces différentes sources de revenus, c’est la dotation publique régionale versée par le Parlement wallon qui a connu la progression la plus importante entre 1999 et 2007. Non pas tant en raison de l’évolution des résultats de la Fédération PRL FDF MCC puis du MR mais plutôt parce que le Parlement wallon a accru en 2001 le montant de la dotation (cf. supra). Les rétrocessions n’ont par contre guère progressé de 1999 à 2007.
Revenus du MR provenant directement ou indirectement de fonds publics (1999-2007)
Revenus du MR provenant directement ou indirectement de fonds publics (1999-2007)
103L’analyse détaillée des ressources à caractère privé dont dispose le MR indique que les cotisations versées par les membres forment indéniablement la part la plus importante de ce type de revenus. Les dons et les revenus du patrimoine immobilier ne pèsent quasiment rien dans ce type de ressources. Les recettes de manifestations, de publications et de publicité sont celles qui ont connu l’accroissement le plus spectaculaire, triplant entre 1999 et 2007.
Revenus à caractère privé du MR (1999-2007)
Revenus à caractère privé du MR (1999-2007)
3.3.3. Dépenses
104Les dépenses consenties par les partis apparaissent à différents postes du compte de résultats présenté dans le rapport annuel que chaque formation remet à la Commission de contrôle. Outre les charges sur activités courantes figurent les charges financières, les charges exceptionnelles et les impôts sur le résultat. Les charges sur activités courantes sont subdivisées en différents postes. Nous nous attacherons plus spécifiquement à en commenter certains et regrouperons les autres sous la dénomination « autres charges sur activités courantes ».
105Les charges relatives aux bâtiments supportées par le MR et ses composantes consolidées ont quasiment doublé entre 2000 et 2007. Elles représentent néanmoins toujours une fraction assez limitée des charges totales : entre 1,8 % et 3,8 %.
106Les charges de personnel constituent en général le deuxième ou le troisième poste le plus important parmi les charges totales comptabilisées par le MR. En 1999, la Fédération PRL FDF MCC et ses différentes entités liées consolidées employaient 43 équivalents temps plein, ce qui représentait une charge financière de 1,955 million d’euros et près de 17 % du budget de la Fédération. En 2007, le personnel est sensiblement moins important : 30 équivalents temps plein. Ce poste de 1,7 million d’euros représente environ 16 % du total des dépenses du MR et de ses composantes consolidées.
107Il est intéressant de comparer le nombre de personnes employées par le MR à celui fourni par les bilans de ses concurrents. Selon les années, le PS et ses composantes consolidées emploient deux à trois fois plus de personnel que le MR et ses entités liées consolidées. Le PS est le concurrent le plus comparable en terme de poids électoral et de produits sur activités courantes au cours de la période considérée. Le CDH, dont les résultats électoraux et les produits sur activités courantes sont sensiblement moindres que ceux du MR, emploie un nombre nettement plus élevé de personnes que ce dernier. Alors que le PSC occupait 39 équivalents temps plein en 1999, soit 4 de moins que la Fédération PRL FDF MCC, le CDH en emploie 72,65 en 2007, soit plus du double du MR. Notons que ces données n’incluent pas les collaborateurs que les assemblées parlementaires mettent à disposition des groupes constitués en leur sein et de leurs membres.
Personnel des partis francophones exprimé en équivalents temps plein (1999-2007)
Personnel des partis francophones exprimé en équivalents temps plein (1999-2007)
108Au cours de cinq des neuf exercices examinés, les charges de fonctionnement administratif ont représenté le poste le plus important au sein des charges supportées par le MR et ses composantes consolidées. La part de ces charges dans le total s’est toutefois considérablement amenuisée au cours du temps, passant de 35,4 % en 2000 à 21,5 % en 2007.
109Les charges de publicité, de propagande, d’assemblées, y compris les charges électorales (ci-après PPA et CE) constituent la plupart du temps l’un des trois types de charges le plus importants dans les comptes de résultats du MR. Cependant, ce poste est nettement plus variable que ceux envisagés ci-dessus. Alors qu’il représentait seulement entre 8,5 % et 14,2 % des charges totales du MR en 2001,2002 et 2005, années au cours desquelles ne s’est tenu aucun scrutin, il formait 16,7 % des charges totales en 2000 et 22,6 % en 2006, années où se sont tenues les élections provinciales et communales, et entre 33,2 % et 38,4 % des charges totales en 1999,2003,2004 et 2007, années de scrutin fédéral ou régional, communautaire et européen. D’un poids nettement plus restreint, et dans une ampleur nettement moins prononcée, les charges de publications évoluent globalement selon la même tendance.
110De manière assez logique, les provisions pour risques et charges suivent une tendance opposée à celle des deux postes précédents. Les provisions sont le plus élevées en 2001, 2002 et 2005, faibles en 2000 et 2006 et négatives en 1999,2003,2004 et 2007, ce qui signifie qu’au cours de ces quatre exercices, le MR a utilisé les provisions constituées durant les années précédentes.
111Chaque année, le MR verse entre 100 000 et 700 000 euros à ses entités liées non consolidées, à ses mandataires ainsi qu’à diverses organisations proches de lui. Cela représente entre 1,1 % et 8,1 % du total des charges supportées par le MR. Il n’est pas possible d’établir un lien clair entre, par exemple, l’évolution de ce poste et le calendrier électoral.
112Outre les charges sur activités courantes, le MR consacre entre 0,9 % et 3,4 % de ses dépenses totales aux charges financières et 0,2 % à 0,9 % aux charges exceptionnelles.
113Enfin, le MR paie annuellement entre 800 et 8 600 euros d’impôts sur le résultat de l’exercice (soit 0,05 % de ses charges, en moyenne). Seul le PS paie également ce type d’impôt, et ce dans une proportion deux à seize fois plus importante que le MR. Le CDH, Écolo et le FN n’ont inscrit aucun montant en regard de ce poste durant les neuf exercices examinés.
Structure des dépenses du MR (1999-2007)
Structure des dépenses du MR (1999-2007)
3.3.4. Résultats
114Enfin, l’examen de la comptabilité des partis politiques peut également porter sur les différents résultats présentés dans le compte de résultats : résultat courant avant résultat financier, résultat courant après résultat financier et résultat de l’exercice.
115Le graphique 19 présenté ci-dessous illustre l’évolution de ces trois types de résultats pour le MR. Lors de cinq des neuf années considérées, le résultat de l’exercice a été clôturé en boni. En moyenne, ce résultat approche 500 000 euros. Si trois années électorales figurent parmi les quatre exercices achevés par le MR en mali, trois autres années de scrutin (2000,2006 et 2007) ne sont pas dans ce cas et une année où aucune élection ne s’est tenue (2002) enregistre également un léger mali. Un lien entre d’une part les échéances électorales, ou à tout le moins les échéances électorales régionales ou fédérales, et d’autre part un résultat d’exercice en mali pour le MR ne peut donc être établi de manière systématique.
116Jusqu’en 2005, les trois types de résultat suivent une tendance proche, ce qui s’explique en particulier par la faible part des produits et charges financiers et exceptionnels dans le compte de résultats du MR (cf. graphiques 13 et 18). En 2006 par contre, l’apport de produits exceptionnels particulièrement élevés a engendré une nette divergence entre la courbe représentant le résultat de l’exercice et celles illustrant les résultats courants avant et après résultat financier.
Résultats du MR (en euros – 1999-2007)
Résultats du MR (en euros – 1999-2007)
3.4. LE PARTI SOCIALISTE (PS)
3.4.1. Structure et organisation
117Entre l’exercice 1999 et l’exercice 2007, le périmètre de consolidation du Parti socialiste (PS) a subi nettement moins de modifications que celui du MR. L’asbl de formation politique Centre Freddy Terwagne n’apparaît que dans le rapport portant sur l’exercice 1999. Le Rapport de la Commission de contrôle examinant les rapports financiers déposés par les partis en 2001 signale que la mise en liquidation volontaire de cette asbl a été entamée en 2000, raison pour laquelle elle ne figure plus dans le rapport remis cette année-là par le PS [76]. L’asbl Fondation Louis de Brouckère a pour sa part été liquidée en 2005. Enfin, suite à la modification apportée à la loi du 4 juillet 1989 par celle du 2 avril 2003, les rapports annuels du PS incluent depuis l’exercice 2003 dans le périmètre de consolidation du parti les cinq associations (dont quatre sont des associations de fait) constituées en tant que groupe au sein de chaque conseil provincial de Wallonie.
118L’institution de gestion du PS est l’asbl Fondation socialiste d’information et de gestion (FONSOC). C’est également cette structure qui est l’entité consolidante. L’asbl Institut Émile Vandervelde est considérée à la fois comme centre d’études, organisme scientifique, institut de formation politique et producteur d’émissions politiques concédées. Six entités sont incluses dans le périmètre de consolidation du PS au titre de groupes politiques constitués dans les assemblées parlementaires. Seul le groupe SP présent au sein du Parlement de la Communauté germanophone est constitué en asbl ; les cinq autres groupes sont des associations de fait. Cinq entités correspondent aux groupes constitués au sein des conseils provinciaux, quatre associations de fait et une asbl. Enfin, quatorze asbl sont répertoriées en tant que sections d’arrondissement.
3.4.2. Revenus
119Le graphique 20 présente l’évolution des revenus du PS de 1999 à 2007 [77]. Le total des produits engrangés par le PS a connu une évolution moins linéaire que celle observée ci-dessus dans le cas du MR. Si ce total a progressé de 45 % entre 1999 et 2007 (alors qu’au cours de la même période, l’indice des prix à la consommation ne s’est accru pour sa part que de 17,2 %), le total des produits récoltés en 2000,2002 et 2007 a été inférieur à l’exercice précédent. L’apport de produits exceptionnels particulièrement élevés en 2001 [78] explique le creux de l’exercice 2002. Le recul de 2007 s’explique non seulement par l’apport de produits exceptionnels plus limités qu’au cours de l’exercice précédent mais également par le recul des produits sur activités courantes (recul de 400 000 euros environ de chacun des deux postes). Avoisinant les 8,5 millions d’euros en 1999, le total des produits récoltés par le PS se montait à quelque 12,3 millions d’euros en 2007. Cette année-là, le total des produits du PS était supérieur d’environ un quart à celui du MR (9,7 millions d’euros).
Revenus du PS (en euros – 1999-2007)
Revenus du PS (en euros – 1999-2007)
120L’analyse de la structure des revenus du PS montre la part substantielle que le financement public indirect occupe dans les finances des principaux partis francophones. Constituant 32 % à 40 % du total des produits du PS, les subsides versés aux groupes politiques constitués au sein des assemblées parlementaires et provinciales et les subsides versés aux autres entités liées consolidées représentent la première source de revenus de ce parti. Leur part moyenne dans les recettes engrangées par le PS est cependant inférieure à celle observée dans les comptes de résultats du MR (37,2 % contre 42,2 %). En revanche, le montant des rétrocessions versées par ses élus au PS et la part de ce poste dans le total des produits récoltés par ce parti sont nettement plus importants que dans le cas du MR (14,6 % contre 5,8 % en moyenne). Si on ajoute à ces rentrées les dotations publiques octroyées par le Parlement fédéral d’une part et par le Parlement wallon d’autre part, on constate que le PS est lui aussi financé à plus de 80 % par des fonds provenant, de manière directe ou indirecte, des pouvoirs publics. L’année 2001 constitue une exception, à nouveau en raison des produits exceptionnels enregistrés durant cet exercice. Les sources de financement privé (dons, donations ou legs de personnes physiques ; cotisations des membres ; revenus du patrimoine immobilier ; recettes de manifestations, de publications et de publicité) forment entre 8,8 % et 12,5 % du total des produits encaissés par le PS et ses composantes consolidées, tandis que les produits financiers oscillent entre 1,4 % et 4,2 % de ce total. Dans les deux cas, ces postes représentent en moyenne une part plus importante que dans le total des produits du MR. Les produits exceptionnels pèsent par contre moins dans le total des produits enregistrés par le PS que dans celui du MR.
Structure des revenus du PS (1999-2007)
Structure des revenus du PS (1999-2007)
121Le graphique 22 montre la progression des différents types de revenus provenant, directement ou indirectement, de fonds publics. À la différence de ce qu’on a observé à propos du MR, les recettes du PS provenant des subsides versés aux groupes politiques parlementaires et provinciaux et aux autres entités liées consolidées, bien qu’elles représentent la première source de financement du parti, n’équivalent jamais le total des dotations publiques fédérale et régionale et des rétrocessions des mandataires. C’est essentiellement le poids très différent des rétrocessions dans les recettes qui explique cette divergence.
122C’est en 2001 et 2004 que le total des produits provenant de fonds publics engrangés par le PS a le plus progressé. Dans le cas de la première année, ce sont d’une part l’augmentation importante de la dotation octroyée par le Parlement wallon et d’autre part l’accroissement important des rétrocessions des mandataires qui expliquent la progression globale du financement public direct et indirect. En 2004, tant les dotations publiques régionale et fédérale que les divers types de subsides publics ont significativement progressé. Cela est plus particulièrement dû aux progrès électoraux enregistrés par le PS lors du scrutin fédéral de 2003 et du scrutin régional, communautaire et européen de 2004. À l’inverse, on observe dans la comptabilité du PS un recul du total des produits provenant de fonds publics en 2000 et 2007, soit deux années marquées par des reculs électoraux non négligeables (juin 1999, octobre 2000, octobre 2006 et juin 2007).
Revenus du PS provenant directement ou indirectement de fonds publics (1999-2007)
Revenus du PS provenant directement ou indirectement de fonds publics (1999-2007)
123L’analyse détaillée des ressources à caractère privé dont dispose le PS (graphique 23) indique que les cotisations versées par les membres forment indéniablement la part la plus importante de ce type de revenus, oscillant entre 84 % et 95 % du total de ceux-ci, sauf en 2003. Les recettes de manifestations, de publications et de publicité ont connu une augmentation assez importante de 2005 à 2007 par rapport aux six exercices antérieurs. Les dons constituent le type de revenus à caractère privé du PS dont l’évolution a été la plus irrégulière. Aucun don n’a été enregistré par ce parti en 2000,2001,2005 et 2007. En 2003 par contre, le montant enregistré est particulièrement important (près de 300 000 euros), ce qui modifie notablement la structure des revenus à caractère privé du PS observée pour cet exercice. Un tel montant de dons peut se comprendre lors d’une année d’élections fédérales. Il demeure toutefois exceptionnel, le PS ayant reçu un montant vingt fois moins élevé en 1999 et nul en 2007, autres années où s’est tenu un scrutin fédéral.
Revenus à caractère privé du PS (1999-2007)
Revenus à caractère privé du PS (1999-2007)
3.4.3. Dépenses
124Les charges relatives aux bâtiments supportées par le PS et ses composantes consolidées ont augmenté de moitié entre 1999 et 2007. Elles représentent entre 3,9 % et 6,7 % des charges totales. Une année fait cependant exception ; en 2002, les charges relatives aux bâtiments ont été multipliées par 4 par rapport à l’exercice précédent, pesant par conséquent 19,9 % des charges totales comptabilisées par le PS cette année-là. La rénovation du siège du parti opérée en 2001 et 2002 explique peut-être cette variation [79].
125En général, les charges de personnel constituent le poste le plus important parmi les charges totales comptabilisées par le PS. Comme l’indique le graphique 17 présenté supra, les effectifs du PS et de ses entités liées consolidées sont passés de quelque 80 équivalents temps plein occupés en 1999 à un peu moins de 70 employés en 2007. Cette évolution ne reflète cependant pas une tendance linéaire. En 2003 par exemple, 95 équivalents temps plein étaient dénombrés. Les charges de personnel varient entre 3,3 et 4,1 millions d’euros selon les années et représentent entre 26,1 % et 37,4 % des charges totales de ce parti. De 1999 à 2006, le PS était incontestablement le parti francophone occupant le plus d’employés. En 2007, le CDH le devançait légèrement. Rappelons que ces données n’incluent pas les collaborateurs que les assemblées parlementaires mettent à disposition des groupes constitués en leur sein et de leurs membres.
126Les charges de fonctionnement administratif constituent 16,2 % à 26,5 % des charges totales du PS, ce qui en fait le deuxième ou le troisième poste de dépenses selon les exercices.
127Comme dans le cas du MR, les charges de publicité, de propagande, d’assemblées, y compris les charges électorales (PPA et CE) complètent les deux postes précédemment détaillés pour former le trio des charges les plus importantes supportées par le PS. À l’instar du MR également, ce poste est nettement plus variable que les deux précédents. Représentant entre 3,7 % et 10,6 % des charges totales lors des années sans élections, les PPA et CE pesaient 12,6 % et 19,1 % de ce total en 2000 et 2006 et surtout 22,2 % à 33,5 % des charges totales en 1999,2003,2004 et 2007. En 2004 et 2007, ce poste était le plus important parmi les charges totales du PS. Contrairement à ce qu’on a pu observer dans le cas du MR, les charges de publication ne suivent pas la même tendance que les PPA et CE.
128Comme dans le cas du MR, les provisions pour risques et charges constituées par le PS et ses entités liées consolidées étaient négatives en 1999,2003,2004 et 2007, ce qui signifie qu’au cours de ces quatre exercices, le PS a utilisé les provisions constituées durant les années précédentes. Les scrutins importants intervenus ces années-là expliquent sans difficulté cette situation. Une autre raison doit cependant être avancée pour expliquer que les provisions inscrites dans le compte de résultats du PS pour l’exercice 2002 soient également négatives. Ici également, les importants travaux de rénovation du siège de ce parti sont probablement le principal facteur explicatif.
129Chaque année, le PS verse entre 300 000 et 500 000 euros à ses entités liées non consolidées, à ses mandataires ainsi qu’à diverses organisations proches de lui, ce qui représente entre 1,9 % et 3,9 % du total des charges supportées par le PS.
130Outre les charges sur activités courantes, le PS consacre entre 0,1 % et 1,3 % de ses dépenses totales aux charges financières, soit nettement moins que le MR, et, à peu près comme ce dernier, 0,1 % à 1,1 % aux charges exceptionnelles, sauf en 1999 où cette part s’est montée à 6,4 %.
131Enfin, le PS paie annuellement entre 6 000 et 23 000 euros d’impôts sur le résultat de l’exercice (soit 0,05 % à 0,2 % de ses charges).
Structure des dépenses du PS (1999-2007)
Structure des dépenses du PS (1999-2007)
3.4.4. Résultats
132Le graphique 25 présenté ci-dessous illustre l’évolution du résultat courant avant résultat financier, du résultat courant après résultat financier et du résultat de chaque exercice figurant dans les rapports du PS. Lors de six des neuf années considérées, le résultat de l’exercice s’est clôturé en mali. En moyenne sur les neuf exercices examinés, ce résultat est de quelque–340 000 euros. Parmi les trois exercices clôturés en boni, 2006 a vu la tenue d’élections. Pas plus que dans le cas du MR il n’est donc possible d’établir un lien pour le PS entre exercices clôturés en mali et tenue d’un scrutin.
133Les produits financiers récoltés par le PS sont en moyenne nettement supérieurs à ceux enregistrés par le MR, tandis que ses charges financières sont moindres. Par conséquent, la courbe représentant les résultats courants du PS avant résultat financier est généralement plus distante de celle représentant les résultats courants après résultat financier sur le graphique 25 qu’elle ne l’est dans le cas du MR (cf. graphique 19). C’est en 2001 et, dans une moindre mesure, en 2006 que la courbe représentant le résultat de l’exercice s’écarte le plus de celles des résultats courants avant et après résultat financier. Comme dans le cas du MR, cette divergence est essentiellement due à l’apport, au cours de ces deux exercices, de produits exceptionnels d’un montant inhabituel (cf. graphique 20).
Résultats du PS en euros (1999-2007)
Résultats du PS en euros (1999-2007)
3.5. LE CENTRE DÉMOCRATE HUMANISTE (CDH)
3.5.1. Structure et organisation
134Le 18 mai 2002, le Parti social chrétien a cédé la place au Centre démocrate humaniste (CDH). À la différence de ce qu’on a observé ci-dessus à propos du MR, cette transformation ne s’est pas accompagnée d’une modification substantielle du périmètre de consolidation du parti tel qu’il figure dans les rapports annuels remis à la Commission de contrôle. Le rapport du PSC consacré à l’exercice 1999 incluait 34 entités dans le périmètre de consolidation. Le rapport du CDH portant sur l’exercice 2007 en mentionne 38. Cette différence est essentiellement due à l’ajout dans les rapports, à partir de 2003, des cinq groupes constitués au sein des conseils provinciaux, conformément à la loi du 2 avril 2003 [80]. Quelques autres modifications sont néanmoins intervenues, au-delà de l’adaptation du nom de certaines entités à la nouvelle dénomination du parti.
135En 2002 a été créée, à côté du Centre d’études politiques, économiques et sociales (CEPESS), centre d’études du PSC-CVP dont le conseil d’administration était encore composé de responsables sociaux-chrétiens francophones et flamands, une asbl dénommée CEPESS francophone [81]. Le rapport du CDH portant sur l’exercice 2004 précise à propos du CEPESS : « Cette entité qui était le centre d’étude commun au CDH et au CD&V n’a plus d’activité et a été dès lors sortie du périmètre de consolidation [82]. » Sans explication cette fois, le CEPESS francophone ne figure plus dans les rapports annuels du CDH depuis celui portant sur l’exercice 2005. Ce centre d’études existe pourtant toujours, sous le nom de CEPESS, l’adjectif francophone n’étant plus utilisé dans les faits [83].
136Le rapport du CDH concernant l’exercice 2005 intègre pour la première fois dans le périmètre de consolidation du parti la société civile Immobilière des Deux Églises, dont l’objet social est la construction, sur l’emplacement du siège actuel du parti, d’un nouvel immeuble [84]. Enfin, la Fédération d’Ath-Tournai-Mouscron, créée en 1999, a cessé ses activités et ne figure plus dans le périmètre de consolidation du parti depuis le rapport portant sur l’exercice 2004 [85].
137L’institution de gestion du CDH est l’asbl Action solidaire. C’est également cette structure qui est l’entité consolidante. L’asbl CPCP est considérée comme institut de formation politique. Six entités sont incluses dans le périmètre de consolidation du CDH au titre de groupes politiques constitués dans les assemblées parlementaires. Toutes sont des associations de fait. Parmi les cinq entités correspondant aux groupes constitués au sein des conseils provinciaux, quatre sont des associations de fait tandis que la dernière est une asbl. Une association de fait et vingt-et-une asbl sont répertoriées en tant que sections d’arrondissement. Enfin, l’asbl Unio est considérée comme composante du parti. Cette entité s’occupe, avec la Société civile Immobilière des Deux Églises, de la gestion du patrimoine mobilier et immobilier du CDH.
3.5.2. Revenus
138Le graphique 26 présente l’évolution des revenus du CDH de 1999 à 2007 [86]. Le total des produits engrangés par le PSC puis le CDH a connu une évolution relativement linéaire, marquée par de très légers reculs en 2000 et en 2006. Entre l’exercice 1999 et l’exercice 2007, le total des produits s’est accru, comme dans le cas du MR, de près de 50 % (alors qu’au cours de la même période, l’indice des prix à la consommation ne s’est accru pour sa part que de 17,2 %). Quoique non négligeables, les sommes récoltées sont cependant nettement moindres que celles comptabilisées par le MR ou le PS : tandis que le PSC totalisait quelque 3,9 millions d’euros de produits en 1999, le CDH en engrangeait environ 5,9 millions en 2007 (contre 9,7 millions d’euros pour le MR et 12,3 millions d’euros pour le PS en 2007). Les produits financiers et les produits exceptionnels, bien qu’ils puissent varier du simple au double dans le cas des premiers et du simple au décuple dans le cas des seconds, occupent une part marginale dans le total des produits comptabilisés par le CDH.
Revenus du CDH (en euros – 1999-2007)
Revenus du CDH (en euros – 1999-2007)
139Plus encore que dans le cas du MR et du PS, l’analyse de la structure des revenus du CDH souligne la part substantielle que le financement public indirect occupe dans les finances des partis francophones. Constituant 42,7 % à 54,9 % du total des produits du CDH, les subsides versés aux groupes politiques constitués au sein des assemblées parlementaires et provinciales et les subsides versés aux autres entités liées consolidées représentent indiscutablement la première source de revenus de ce parti. Comme on l’a observé plus haut (cf. supra, graphique 8), leur part moyenne dans les recettes engrangées par le CDH est plus importante que dans n’importe quel autre parti francophone. En revanche, le CDH est, après le FN, le parti francophone dont les recettes reposent le moins sur les rétrocessions versées par ses élus (cf. supra, graphique 9). Si on ajoute à ces rentrées les dotations publiques octroyées par le Parlement fédéral d’une part et par le Parlement wallon d’autre part, on constate que, en moyenne, le CDH est financé à 90 % par des fonds provenant, de manière directe ou indirecte, des pouvoirs publics. À l’exception de l’exercice 2001, les années antérieures à 2004 se trouvent sous cette moyenne. Depuis 2004, la dépendance du CDH à ce type de produits s’est donc encore renforcée. Réciproquement, les sources de financement privé (dons, donations ou legs de personnes physiques ; cotisations des membres ; revenus du patrimoine immobilier ; recettes de manifestations, de publications et de publicité) forment une part plus réduite du total des produits que dans le cas du MR et du PS, oscillant entre 4,0 % et 7,4 % du total des produits encaissés par le CDH et ses composantes consolidées. Le CDH est pourtant le parti francophone qui récolte chaque année ou presque la somme totale la plus élevée en termes de dons privés (cf. supra). Les cotisations des membres et les recettes de manifestations, de publications et de publicité sont par contre moindres que pour le MR et le PS, tandis que les revenus du patrimoine immobilier sont purement et simplement inexistants de 1999 à 2004 inclus.
Structure des revenus du CDH (1999-2007)
Structure des revenus du CDH (1999-2007)
140Le graphique 28 indique la progression relativement constante des différents types de revenus provenant, directement ou indirectement, de fonds publics. Comme dans le cas de la Fédération PRL FDF MCC et du PS, les recettes provenant de la dotation publique octroyée par le Parlement wallon ont particulièrement augmenté pour le PSC en 2001, lorsque cette assemblée a revu à la hausse les montants accordés aux partis politiques. Outre l’exercice 2001, c’est surtout en 2004 et, dans une moindre mesure, en 2005 et en 2007 que les recettes du CDH se sont le plus accrues. En 2004, le CDH a enregistré des progrès à l’occasion de l’élection du Parlement wallon et, plus encore, de celle du Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale. Lors des élections fédérales de 2007, il a également progressé, surtout à Bruxelles. L’augmentation du nombre de ses parlementaires à l’occasion de ces deux scrutins est probablement à l’origine de l’accroissement des subsides perçus par le CDH, par le biais des subsides versés aux groupes politiques constitués au sein des différentes assemblées parlementaires. L’accroissement de 2005 est dû pour sa part à l’augmentation des recettes provenant des rétrocessions des mandataires. L’augmentation du nombre de mandataires due aux résultats électoraux enregistrés l’année précédente, ainsi que l’obtention de plusieurs portefeuilles ministériels (un ministre membre du CDH verse à son parti une rétrocession mensuelle équivalant à près du triple de celle d’un parlementaire) pourraient expliquer cette hausse.
Revenus du CDH provenant directement ou indirectement de fonds publics (1999-2007)
Revenus du CDH provenant directement ou indirectement de fonds publics (1999-2007)
141Les ressources à caractère privé dont dispose le CDH sont nettement inférieures à celles engrangées par le PS et relativement moindres que celles du MR. Ces ressources sont constituées pour l’essentiel des cotisations que ses membres versent au CDH. Après avoir connu une évolution plus irrégulière, les dons se sont stabilisés à un total annuel moyen de quelque 29 000 euros depuis l’exercice 2003. À part en 2003 et en 2004, le CDH a récolté à lui seul davantage de dons que ses quatre principaux concurrents francophones réunis. En 2003 et en 2007, les recettes de manifestations, de publications et de publicité ont connu un recul significatif.
Revenus à caractère privé du CDH (1999-2007)
Revenus à caractère privé du CDH (1999-2007)
3.5.3. Dépenses
142Les charges relatives aux bâtiments supportées par le CDH se sont progressivement réduites de quelque 170 000 euros en 1999 à environ 130 000 euros en 2002 avant de repartir à la hausse pour dépasser 230 000 euros en 2007. Elles représentent entre 2,1 % et 4,3 % des charges totales de cette formation.
143Comme dans le cas du MR et du PS, les charges de personnel constituent l’un des trois postes les plus importants parmi les charges totales comptabilisées par le CDH. Comme l’indique le graphique 17 présenté supra, les effectifs du CDH et de ses entités liées consolidées ont connu une évolution contrastée : après un net recul en 2000 (passant de 39 équivalents temps plein en 1999 à 30 en 2000), le nombre de personnes occupées s’est considérablement accru, atteignant près de 73 équivalents temps plein en 2007, ce qui fait désormais du CDH le parti francophone employant le plus grand nombre de personnes. Les charges de personnel sont passées en neuf ans de 1,4 à 2,25 millions d’euros et représentent entre 15,7 % et 33,8 % des charges totales de ce parti selon les années. Il est frappant de constater qu’en 2007, le PS a consacré 4,1 millions d’euros aux charges de personnel pour quelque 69 employés, tandis que le CDH n’en a déboursé que la moitié tout en occupant 4 personnes de plus. Rappelons que ces données n’incluent pas les collaborateurs que les assemblées parlementaires mettent à disposition des groupes constitués en leur sein et de leurs membres.
144Les charges de fonctionnement administratif constituent 14,8 % à 30,9 % des charges totales du CDH, ce qui en fait généralement le troisième, le deuxième voire le premier poste de dépenses selon les exercices. Le poids de ce poste s’est réduit au cours des deux derniers exercices considérés.
145Comme dans le cas du MR et du PS, ce sont les charges de publicité, de propagande, d’assemblées, y compris les charges électorales (PPA et CE) qui complètent les deux postes précédemment détaillés pour former le trio des charges les plus importantes supportées par le CDH. À l’instar des deux partis précédemment considérés, ce poste est nettement plus variable que les deux précédents. Représentant 6,7 % et 8,5 % des charges totales en 2001 et 2005, années sans élections, les PPA et CE pesaient 9 % et 15,2 % de ce total en 2000 et 2006 et surtout 30,7 % à 33,2 % des charges totales en 1999,2003,2004 et 2007. L’année 2002 dénote dans cette comparaison avec la comptabilité du MR et du PS. Cette année-là, les sommes dépensées par le CDH en PPA et CE ont représenté 18,3 % du total des charges. Ce n’est sans doute pas un hasard puisque c’est au cours de cet exercice que le PSC est devenu le CDH, contraignant le parti à démultiplier ses efforts de communication pour imposer son nouveau nom, à un an d’un scrutin fédéral. Pas plus que pour le PS, les charges de publication consenties par le CDH ne suivent la même tendance que les PPA et CE.
146En 1999 et 2003, les provisions pour risques et charges constituées par le CDH et ses entités liées consolidées étaient négatives, le PSC et le CDH utilisant alors les provisions constituées durant les années précédentes. Les scrutins importants intervenus ces années-là expliquent sans difficulté cette situation. En 2000,2004 et 2007, années électorales également, le CDH mentionne en regard de ce poste un résultat légèrement positif, ce qui indique que, malgré la tenue d’un scrutin, il n’a pas dû puiser dans ses réserves. En 2005 et 2006, cette formation est même parvenue à constituer des provisions d’un montant non négligeable. Au total des neuf exercices cependant, le CDH a davantage puisé dans ses provisions qu’il n’est parvenu à en constituer (et ce, quatre fois plus que le MR, tandis que le PS a davantage alimenté ses provisions qu’il ne les a utilisées).
147Chaque année, le CDH verse entre 30 000 et 180 000 euros à ses entités liées non consolidées, à ses mandataires ainsi qu’à diverses organisations proches de lui, ce qui représente entre 0,5 % et 2,9 % du total des charges supportées par le CDH.
148Outre les charges sur activités courantes, le CDH consacre entre 0,2 % et 0,9 % de ses dépenses totales aux charges financières, soit généralement moins que le MR et le PS, et 0 % à 0,4 % aux charges exceptionnelles.
149Enfin, rappelons qu’à la différence du MR et du PS, le CDH ne paie pas d’impôts sur le résultat de l’exercice.
Structure des dépenses du CDH (1999-2007)
Structure des dépenses du CDH (1999-2007)
3.5.4. Résultats
150Le graphique 31 présenté ci-dessous illustre l’évolution du résultat courant avant résultat financier, du résultat courant après résultat financier et du résultat de chaque exercice figurant dans les rapports du CDH. Lors de cinq des neuf années considérées, le résultat de l’exercice s’est clôturé en mali. En moyenne, ce résultat est de quelque – 46 000 euros, soit un déficit moyen nettement plus limité que celui du PS. Les exercices clôturés en mali correspondent aux années qui ont vu la tenue d’élections fédérales ou régionales, communautaires et européennes, auxquelles il faut ajouter 2002, année au cours de laquelle le PSC est devenu le CDH.
151Les produits financiers et exceptionnels récoltés par le CDH, de même que les charges financières et exceptionnelles que celui-ci supporte sont relativement limitées. Par conséquent, les trois courbes présentées sur le schéma suivant sont fort peu distantes les unes des autres.
Résultats du CDH en euros (1999-2007)
Résultats du CDH en euros (1999-2007)
3.6. ÉCOLO
3.6.1. Structure et organisation
152Lors de l’exercice 1999, Écolo comptait 29 entités distinctes dans son périmètre de consolidation. Le rapport concernant l’année 2007 en inclut 36. Jusqu’en 1999, l’association de fait Écolo a tenu une comptabilité autonome. C’est pourquoi le secrétariat fédéral apparaissait au titre d’entité dans le rapport concernant cet exercice-là. Dès l’année suivante, tous les moyens financiers de celui-ci ont été transférés à l’asbl ECODOTA – ECOLO Fédéral ; le mouvement Écolo ne figure dès lors plus en tant que tel dans le périmètre de consolidation pris en considération dans les comptes du parti [87].
153L’asbl ECODOTA – ECOLO Fédéral est l’institution de gestion d’Écolo. C’est également cette structure qui est l’entité consolidante. L’asbl Centre d’études et de formation en écologie (CEFE), son centre d’études, porte le nom d’Etopia depuis 2004. Sept entités sont incluses dans le périmètre de consolidation d’Écolo au titre de groupes politiques constitués dans les assemblées parlementaires. C’est une de plus que dans le cas du PS et du CDH, Écolo ayant un groupe spécifique à l’assemblée de la COCOF. Seul le groupe présent au sein du Parlement de la Communauté germanophone est constitué en asbl ; les six autres groupes sont des associations de fait. Une particularité est à relever ici. De 1981 à 2003, Écolo et Agalev ont constitué un groupe politique commun au sein de la Chambre des représentants. Lors du scrutin fédéral de 2003, Agalev a perdu sa représentation dans cette assemblée. Ne comptant que quatre députés, Écolo n’a pu former un groupe politique reconnu. Par conséquent, « du 19 mai 2003 au 27 juin 2007, les comptes du groupe parlementaire auprès de la Chambre ont été intégrés dans la comptabilité du groupe parlementaire au Sénat ». Depuis les élections fédérales du 10 juin 2007, Écolo et Groen !, parti qui a succédé à Agalev, forment à nouveau un groupe commun à la Chambre. « À partir du 27 juin 2007, le groupe Chambre possède de nouveau sa propre comptabilité, [… sachant que] les comptes du groupe sont établis sous la responsabilité initiale et le contrôle d’Écolo [88]. » Le rapport déposé par Groen ! ne mentionne en effet pas de groupe au Parlement fédéral dans son périmètre de consolidation.
154Écolo compte quinze sections d’arrondissement, dénommées régionales. Toutes sauf celle de Charleroi sont des associations de fait. Sept asbl (dont six sont dénommées Maison de l’écologie) gèrent des biens immobiliers mis en location, notamment, au profit des régionales du parti. Quatre figuraient déjà dans le rapport portant sur l’exercice 1999, tandis que les trois autres ont été intégrées dans le périmètre de consolidation d’Écolo en 2000 et 2001. Quatre coordinations provinciales coordonnent l’action des élus provinciaux d’Écolo et, depuis 2001, l’action des régionales elles-mêmes [89]. Il n’en existe pas en Brabant wallon puisque le territoire de cette province est couvert par une seule régionale. Ces quatre entités, qui sont toutes des associations de fait, figurent dans le périmètre de consolidation d’Écolo depuis l’exercice 2001. Contrairement à ses trois grands concurrents francophones, Écolo n’a donc pas dû modifier son périmètre de consolidation suite à l’entrée en vigueur de la loi du 2 avril 2003 pour y intégrer les groupes constitués au sein des conseils provinciaux.
155Enfin, le périmètre de consolidation d’Écolo inclut depuis 2005 l’organisation de jeunesse du parti, écolo j, constituée sous forme d’asbl.
3.6.2. Revenus
156Le graphique 32 présente l’évolution des revenus d’Écolo de 1999 à 2007 [90]. Parmi les quatre partis politiques francophones examinés jusqu’ici, Écolo est celui dont le total des produits a évolué de la manière la plus contrastée. Son succès électoral spectaculaire de 1999 a permis à Écolo d’accroître ses revenus de manière importante, passant de quelque 4,3 millions d’euros de rentrées en 1999 à 6,4 millions d’euros en 2002. Les défaites subies lors du scrutin fédéral de 2003 et des élections régionales, communautaires et européennes de 2004 ont engendré une diminution substantielle des produits récoltés par Écolo, dont le total des recettes est descendu à 3,2 millions d’euros en 2005. La progression enregistrée lors du scrutin fédéral de 2007 a permis à ce parti d’accroître à nouveau ses recettes, sans toutefois renouer avec les sommes annuellement engrangées de 1999 à 2002 (4,1 millions d’euros en 2007). Le recul de 3 % du total des produits récoltés par Écolo entre 1999 et 2007 rend très mal compte de l’évolution sinusoïdale des revenus de ce parti entre ces deux dates. En revanche, elle marque bien le contraste entre Écolo d’une part et le MR, le PS et le CDH d’autre part, ces derniers ayant vu leurs recettes progresser de 45 % à 50 % en neuf ans. Rappelons qu’au cours de la même période, l’indice des prix à la consommation s’est accru pour sa part de 17,2 %.
157Les sommes récoltées annuellement par Écolo sont moindres que celles comptabilisées par le MR ou le PS et avoisinent davantage les montants engrangés par le CDH. Les produits financiers sont nettement moins élevés dans les recettes d’Écolo que dans celles du MR, du CDH et a fortiori du PS. En 2003 et en 2005, Écolo a bénéficié de produits exceptionnels inhabituellement élevés [91].
Revenus d’Écolo en euros (1999-2007)
Revenus d’Écolo en euros (1999-2007)
158L’analyse de la structure des revenus d’Écolo indique que ce parti est celui qui, parmi les formations francophones, tire la partie la plus importante de ses revenus du financement public indirect. Pourtant, c’est, exception faite du FN, le parti dont les recettes reposent le moins sur les subsides versés aux groupes politiques constitués au sein des assemblées parlementaires et provinciales et les subsides versés aux autres entités liées consolidées : 33,1 % en moyenne sur les neuf exercices, contre 37,2 % pour le PS, 42,2 % pour le MR et 49,1 % pour le CDH (cf. supra, graphique 8). Par contre, Écolo est le parti dont le total des produits est le plus alimenté par les rétrocessions versées par ses élus : 23,5 % en moyenne contre 14,6 % pour le PS, 5,8 % pour le MR et 3,3 % pour le CDH (cf. supra, graphique 10). L’évolution des rétrocessions reflète bien l’évolution électorale récente d’Écolo. Ce parti recevait environ 1,15 million d’euros de ses mandataires en 1999. De 2000 à 2002, cette somme était d’environ 1,7 million par an, ce qui représentait 26,5 % à 30,5 % du total de ses produits. Ces années sont les trois exercices complets durant lesquels Écolo a disposé de portefeuilles ministériels et de son nombre maximum, à ce jour, de parlementaires et de mandataires locaux. Les années 2003 et 2004, marquées par deux défaites électorales cinglantes traduisent un recul significatif de ce type de produits dans la comptabilité d’Écolo, les rétrocessions reculant à 1,35 million d’euros puis 900 000 euros, soit 23,1 % puis 22,3 % de ses produits totaux. Ces recettes sont tombées à moins de 600 000 euros en 2005 et 2006, avant de remonter à 800 000 euros en 2007, année de regain électoral. En proportion du total des produits récoltés par Écolo, les rétrocessions ont représenté durant ces trois dernières années 17,7 % à 19,5 %, soit une part bien moindre qu’avant 2003.
Structure des revenus d’Écolo (1999-2007)
Structure des revenus d’Écolo (1999-2007)
159Les dotations publiques octroyées à Écolo ont également subi un recul important en 2003 (au niveau fédéral) et en 2004 (au niveau régional wallon). Le versement de la dotation publique par le Parlement wallon a même cessé suite au scrutin de juin 2004. La part des produits que représente la dotation publique fédérale dans la comptabilité d’Écolo a donc augmenté dès 2005 (cf. graphique 33), non pas parce que ce parti a vu augmenter les montants reçus du Parlement fédéral (cela n’est intervenu qu’après les résultats des élections de 2007) mais parce qu’il a vu diminuer le total de ses produits. L’addition de ces différentes sources de financement provenant, directement ou indirectement, de fonds publics reflète cette évolution. De 1999 à 2002, Écolo tirait 88,3 % à 93,5 % de ses revenus des différents postes passés en revue ci-dessus. De 2003 à 2007, cette part est descendue à une fourchette allant de 76,2 % à 82,5 %. Son statut s’est donc inversé : de celui de parti politique francophone le plus financé par des fonds publics jusqu’en 2002, il est passé à celui de formation parmi les moins dépendantes de ce type de fonds (cette indépendance étant toute relative puisque ce type de revenus représente plus de trois quarts de ses recettes).
Revenus d’Écolo provenant directement ou indirectement de fonds publics (1999-2007)
Revenus d’Écolo provenant directement ou indirectement de fonds publics (1999-2007)
160Réciproquement, les sources de financement privé (dons, donations ou legs de personnes physiques ; cotisations des membres ; revenus du patrimoine immobilier ; recettes de manifestations, de publications et de publicité) ont occupé une part plus importante (12,1 % à 22,3 %) dans le total des produits encaissés par Écolo et ses composantes consolidées durant les exercices 2003 à 2007 qu’au cours des années précédentes (4,7 % à 9,6 % entre 1999 et 2002).
161Les dons récoltés par Écolo sont d’un niveau relativement limité, ne dépassant 8 000 euros qu’en 2004. Parmi les quatre formations francophones examinées jusqu’ici, Écolo est également celle dont les cotisations des membres constituent le total le plus faible. Il faut cependant relever que ce poste a quadruplé en moins de dix ans, les cotisations rapportant à Écolo quelque 25 000 euros en 1999 et 100 000 euros en 2007. Dans le même temps, les effectifs de ce parti sont passés d’environ 3 000 à quelque 5 000 adhérents. Parmi les partis francophones, Écolo et ses entités liées consolidées constituent par contre la formation qui réalise les meilleurs résultats en termes de revenus du patrimoine immobilier : ce poste s’élève en moyenne sur les neuf exercices examinés à 42 500 euros par an, contre 31 700 euros dans le cas du PS, 23 500 dans celui du MR et 3 300 euros pour le CDH. L’inclusion des « maisons de l’écologie » dans le périmètre de consolidation du parti explique probablement cette différence. Enfin, Écolo surclasse tous ses concurrents du point de vue des produits liés aux recettes de manifestations, de publications et de publicité. D’un total moyen de 440 000 euros par an, ces recettes ont dépassé 600 000 euros en 2003. Ces rentrées constituent l’essentiel des revenus à caractère privé encaissés par Écolo entre 1999 et 2007. À titre de comparaison, ce poste rapporte en moyenne 53 000 euros par an au CDH, 70 000 euros au PS et 160 000 euros au MR.
Revenus à caractère privé d’Écolo (1999-2007)
Revenus à caractère privé d’Écolo (1999-2007)
3.6.3. Dépenses
162Le total des charges supportées par Écolo a connu une augmentation importante de 1999 à 2002, passant de quelque 4,4 millions d’euros par an à 6,9 millions d’euros. Ce total s’est réduit ensuite, progressivement en 2003 et 2004, de manière plus drastique en 2005, atteignant 3,6 millions d’euros en 2007. Les charges relatives aux bâtiments ont connu une certaine stabilité dans la comptabilité d’Écolo entre 2000 et 2007. Cependant, la réduction importante du total des charges a eu pour conséquence que la part des charges relatives aux bâtiments dans le total des dépenses s’est accrue de manière mécanique. En 2000, ce poste totalisait 320 000 euros et représentait environ 5,4 % des charges totales supportées par Écolo ; d’un montant de 290 000 euros sept ans plus tard, sa part était alors de 8 %.
163Au cours de sept des neuf exercices examinés, les charges de personnel ont constitué le poste le plus important parmi les charges totales comptabilisées par Écolo. C’est pourtant, parmi les quatre partis examinés jusqu’ici, celui dont le nombre d’équivalents temps plein est le plus limité (cf. supra, graphique 17). Proportionnellement, les dépenses liées à la rémunération de ce personnel pèsent toutefois de manière substantielle étant donné le caractère limité du total du budget d’Écolo. En 1999, Écolo et ses différentes entités liées consolidées occupaient 17,5 équivalents temps plein, ce qui représentait un coût total de 830 000 euros, pesant 19,1 % dans le total des dépenses de ce parti. Huit ans plus tard, l’effectif était de 15,7 équivalents temps plein et la charge budgétaire était de quelque 1,2 million d’euros, soit 32,7 % du total des charges supportées par Écolo. Entre ces deux années, le nombre total de personnes employées par ce parti a varié entre 12,5 et 19,2 équivalents temps plein. Dans ce cas-ci également et bien que l’effectif ait été plus réduit au cours des trois dernières années, ce poste a représenté un poids nettement plus important dans le total des charges de 2005 à 2007, ce total étant lui-même considérablement revu à la baisse. Rappelons que ces données n’incluent pas les collaborateurs que les assemblées parlementaires mettent à disposition des groupes constitués en leur sein et de leurs membres.
164Les frais de fonctionnement administratif ont connu une diminution nette assez importante dès 2004 dans la comptabilité d’Écolo. Culminant à 1,4 million d’euros en 2002, ces charges sont retombées à 650 000 euros trois ans plus tard, avant de remonter quelque peu. Leur poids dans le total des charges supportées par ce parti et ses entités liées consolidées est resté plus stable que les deux postes précédemment examinés puisque le niveau de ces dépenses a approximativement suivi l’évolution du niveau général des dépenses consenties par Écolo. Comme dans le cas des autres partis francophones examinés jusqu’ici, ce poste de dépenses figure parmi les trois types de charges les plus importantes.
165Comme dans le cas du MR, du PS et du CDH mais de manière moins systématique, ce sont la plupart du temps les charges de publicité, de propagande, d’assemblées, y compris les charges électorales (PPA et CE) qui complètent les deux postes précédemment détaillés pour former le trio des charges les plus importantes supportées par Écolo. À l’instar des trois partis précédemment considérés, ce poste est nettement plus variable que les deux précédents. Représentant 4,7 % à 9,4 % des charges totales en 2001,2002 et 2005, années sans élections, les PPA et CE pesaient 27,8 % et 13,1 % de ce total en 2000 et 2006 et 16,2 % à 25,4 % des charges totales en 1999,2003,2004 et 2007. Notons qu’Écolo est le seul des quatre partis francophones examinés jusqu’ici qui a consacré davantage d’argent à ce poste en 2000, année d’élections communales et provinciales, que lors d’un exercice ou s’est tenu un scrutin fédéral ou régional, communautaire et européen. Les charges de publication consenties par Écolo sont chaque année d’un montant faible, voire nul. Elles ne fluctuent pas en fonction du calendrier électoral.
166En 1999,2002,2006 et, très légèrement, en 2007, les provisions pour risques et charges constituées par Écolo et ses entités liées consolidées étaient négatives, ce parti utilisant alors les provisions constituées durant les années précédentes. L’exercice 2002 est le seul parmi les quatre mentionnés ci-avant au cours duquel aucun scrutin ne s’est déroulé. C’est pourtant celui au cours duquel les provisions ont été le plus utilisées. Par ailleurs, ni en 2003 ni en 2004, Écolo n’a puisé dans ses provisions. Le lien entre résultat négatif affiché en regard de ce poste de dépenses et calendrier électoral est donc moins évident dans le cas d’Écolo que dans celui des trois partis francophones étudiés précédemment. Au total, à l’instar de ce qu’on a pu observer dans la comptabilité du PS, Écolo est parvenu à constituer un solde net positif de provisions pour risques et charges.
167Chaque année, Écolo verse entre 60 000 et 650 000 euros à ses entités liées non consolidées, à ses mandataires ainsi qu’à diverses organisations proches de lui, ce qui représente entre 1,9 % et 13,3 % du total des charges supportées par Écolo. Comme plusieurs postes examinés ci-dessus, celui-ci a également subi une réduction très nette à partir de 2003.
168Outre les charges sur activités courantes, Écolo consacre entre 0,5 % et 2,2 % de ses dépenses totales aux charges financières, soit davantage que le PS et le CDH mais moins que le MR, et 0,2 % à 0,9 % aux charges exceptionnelles.
169Enfin, rappelons que, comme le CDH et à la différence du MR et du PS, Écolo ne paie pas d’impôts sur le résultat de l’exercice.
Structure des dépenses d’Écolo (1999-2007)
Structure des dépenses d’Écolo (1999-2007)
3.6.4. Résultats
170Le graphique 37 présenté ci-dessous illustre l’évolution du résultat courant avant résultat financier, du résultat courant après résultat financier et du résultat de chaque exercice figurant dans les rapports d’Écolo. Lors de cinq des neuf années considérées, le résultat de l’exercice s’est clôturé en mali. En moyenne, ce résultat est de quelque 100 000 euros, soit un boni moindre que le MR mais une situation différente du PS et du CDH, qui ont enregistré en moyenne un mali au cours de la période examinée. L’exercice 2000 mis à part, ce sont surtout l’exercice 2003 et les suivants qui ont été clôturés en mali. Cela s’explique probablement par le fait qu’Écolo a vu le total de ses produits se réduire considérablement dès sa défaite électorale de 2003 alors que le total des charges supportées par ce parti a décru à un rythme moins rapide. Seule la remontée des produits liée au succès électoral de 2007 a permis à Écolo de renouer avec un résultat de l’exercice en boni.
171Les produits financiers et exceptionnels récoltés par Écolo, de même que les charges financières et exceptionnelles que celui-ci supporte ont été relativement limités jusqu’en 2002. Par conséquent, les trois types de résultat représentés dans le graphique 37 présenté ci-dessous suivent une tendance proche. En 2003 et 2005 par contre, l’apport de produits exceptionnels particulièrement élevés (cf. graphique 32) a engendré une nette divergence entre la courbe représentant le résultat de l’exercice et celles illustrant les résultats courants avant et après résultat financier.
Résultats d’Écolo en euros (1999-2007)
Résultats d’Écolo en euros (1999-2007)
3.7. LE FRONT NATIONAL (FN)
3.7.1. État de la comptabilité
172Le Front national occupe une place particulière dans la présente étude. Comme on l’a signalé plus haut, le FN n’a eu accès à la dotation publique fédérale qu’à partir du moment où il a pu disposer simultanément d’un élu dans chacune des deux assemblées du Parlement fédéral, soit à partir du mois de juin 2003. Ce n’est donc qu’à partir de l’exercice 2003 que ce parti a été tenu de remettre un rapport annuel à la Commission de contrôle et de rendre publique sa comptabilité.
173Le rapport que le FN a remis en 2004 portant sur l’année précédente se résume cependant à deux courriers adressés par le président du parti et alors député fédéral, Daniel Féret, au président de la Chambre des représentants. Dans le premier, D. Féret indique que le versement de la dotation publique fédérale n’a été entamé qu’en 2004 (pour des raisons que l’on ne peut manifestement pas imputer au parti lui-même, le Conseil des ministres ayant mis un certain temps à reconnaître l’asbl désignée par le FN au titre d’institution de gestion) et que, par conséquent, son parti n’est pas tenu de remettre un rapport pour l’exercice 2003. Le second courrier comporte deux annexes d’une page chacune, l’une précisant la situation comptable du parti à la fin de l’année 2003 et l’autre établissant une prévision des recettes à venir en provenance du Parlement fédéral au titre de versement de la dotation fédérale pour les mois de juin à décembre 2003.
174La Commission de contrôle a longuement discuté, en présence de D. Féret et de son avocat, le sénateur Michel Delacroix, de la pertinence de l’argumentation du président du FN et de la validité de son « rapport ». Le non-respect des formes de présentation des comptes, l’absence de rapport d’un réviseur d’entreprise et plus encore le fait que le président du FN n’ait pas réagi à la mise en demeure qui lui a été adressée par la Commission de contrôle de fournir les pièces demandées ont engendré la décision, prise à l’unanimité des membres de la Commission de contrôle, de supprimer l’octroi de la dotation au FN pour une durée de trois mois (rappelons que la sanction peut être d’un à quatre mois) [92]. Cette décision s’est appliquée aux mois de novembre et décembre 2004 et à celui de janvier 2005.
175En 2004 et en 2005, le FN a fourni les rapports prévus par la loi du 4 juillet 1989. Durant l’examen des comptes de l’exercice 2005, la Commission de contrôle a toutefois été informée qu’une instruction judiciaire était en cours concernant une éventuelle confusion de patrimoine entre l’institution de gestion du FN, l’asbl Association de financement du Front national (AFFN), et son président, D. Féret. En vertu de l’article 24 de la loi du 4 juillet 1989, la Commission de contrôle a par conséquent décidé en janvier 2007 d’approuver sous réserve le rapport du FN. En conséquence, l’article 25 de cette loi a amené la Commission de contrôle à suspendre le versement de la dotation au FN pour une durée d’un mois, décision appliquée en février 2007. La Commission de contrôle pourrait être amenée à revoir cette décision lorsque l’affaire aura été réglée par la justice [93].
176L’examen des comptes remis par le FN concernant l’exercice 2006 a souligné l’absence, une nouvelle fois, de rapport et de visa d’un réviseur d’entreprise. Au cours de la procédure d’examen des rapports des différents partis politiques, la Commission de contrôle a entendu le sénateur M. Delacroix, élu en juin 2007 et se présentant au titre de président faisant fonction du FN, ainsi que l’administrateur provisoire du FN désigné par le tribunal de première instance de Bruxelles à l’automne 2007. Ils ont indiqué aux membres de la Commission de contrôle que les dissensions internes au FN [94] et l’existence de deux bureaux politiques concurrents avaient conduit à la décision du tribunal de placer le parti et ses asbl sous séquestre et sous administration provisoire. Entendu en janvier 2008, l’administrateur provisoire a précisé que cette situation avait rendu impossible l’évaluation des comptes de 2006 par un réviseur d’entreprise ainsi que l’établissement de comptes pour l’année 2007, les pièces comptables étant disséminées à différents endroits. En outre, l’Inspection spéciale des impôts a ouvert une enquête sur les pratiques de l’asbl AFFN et a saisi certains documents comptables. Pour ces différentes raisons, les fonds provenant de la dotation publique octroyée au parti sont bloqués sur un compte bancaire. Face à cette situation particulièrement confuse, à la non-conformité du rapport concernant l’exercice 2006 à la loi du 4 juillet 1989 et eu égard à la récidive, la Commission de contrôle a décidé à l’unanimité d’appliquer au FN la sanction maximale, soit la suppression du versement de la dotation publique durant quatre mois [95], de février à mai 2008. Il y a tout lieu de croire qu’une décision similaire sera prise à la suite de l’examen des rapports concernant l’exercice 2007 déposés par les partis politiques, celui du FN étant tout simplement vide. Cette situation a amené certains membres de la Commission de contrôle à songer à la possibilité de revoir les sanctions prévues par la loi du 4 juillet 1989 de manière à alourdir la peine infligée en cas de récidive.
177Les trois sanctions infligées à ce jour par la Commission de contrôle au FN ont toutes pour base exclusive la situation comptable et la gestion financière du FN. Soulignons que, bien que D. Féret ait été condamné par la justice pour incitation à la discrimination et à la haine raciale, ce n’est pas pour un motif de ce type que le FN s’est vu privé à plusieurs reprises de l’octroi de sa dotation publique par le Parlement fédéral. À ce jour, la Commission de contrôle n’a d’ailleurs jamais fait usage des articles 15bis et 15ter lui permettant de priver un parti politique du versement de sa dotation au motif qu’il aurait montré son hostilité envers les droits et libertés garantis par la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales du 4 novembre 1950 et par ses protocoles additionnels en vigueur en Belgique. Néanmoins, une procédure a été lancée en 2006 à l’initiative de plusieurs membres de la Commission de contrôle sur la base de l’article 15ter à l’encontre du Vlaams Belang. Elle est toujours en cours actuellement.
3.7.2. Bilan comptable
178Au vu de la situation exposée ci-dessus, il n’est pas possible d’analyser la comptabilité du FN en procédant de la même manière que pour les quatre autres partis francophones examinés précédemment. On ne dispose en effet de données que pour quatre exercices, de 2003 à 2006 [96]. Or celles portant sur 2003 sont peu fournies et, à l’instar de celles concernant 2006, elles n’ont pas fait l’objet d’un contrôle par un réviseur d’entreprise. Elles sont donc à considérer avec précaution.
179Le périmètre de consolidation du FN se limite à une seule entité, l’asbl AFFN. Récemment, le bureau politique dirigé par M. Delacroix a décidé de fonder une nouvelle asbl de financement du parti [97]. Cette décision n’a cependant pas de conséquence pour l’examen des données disponibles pour les exercices 2003 à 2006.
180Les documents remis par le FN n’ont jamais mentionné l’existence d’un personnel éventuellement employé par l’asbl AFFN. Aucune charge de personnel n’a jamais été indiquée, ce qui laisse penser que ce parti n’emploie personne. Ce constat ne concerne cependant pas les collaborateurs que les assemblées parlementaires mettent à disposition des élus du FN.
181Le total des produits engrangés par le FN est passé de quelque 300 000 euros en 2003 à près de 750 000 euros l’année suivante avant de redescendre à environ 500 000 euros lors des deux exercices suivants. Les recettes de ce parti proviennent à plus de 90 % du versement par le Parlement fédéral de la dotation publique, versement amputé à plusieurs reprises comme on l’a indiqué ci-dessus. Rappelons que le Parlement wallon n’a jamais versé de dotation au FN, celui-ci ne disposant pas au sein de cette assemblée d’un nombre suffisant de membres pour y avoir droit. Un exercice fait cependant exception puisque durant toute l’année 2004, le FN a bénéficié comme on l’a indiqué plus haut (cf. supra, deuxième partie) de subsides, d’un montant total de quelque 300 000 euros, versés par le Sénat où il disposait d’un groupe politique. Cet apport explique à lui seul l’élévation du total des produits constatée en 2004. Pareil subside a été versé de juin 2003 jusque mai 2005 inclus mais aucun montant ne figure à ce poste dans le rapport concernant l’exercice 2005 et la somme indiquée pour 2003 paraît dérisoire (365,53 euros).
182Les autres sources de revenus du FN sont les rétrocessions des mandataires, qui ont varié de 12 000 euros en 2005 à 32 000 euros en 2006, les dons privés, qui ont progressé de 1,5 euro (sic) en 2003 à 910 euros en 2006, et les cotisations des membres, qui sont passées de 1 500 euros en 2003 à près de 12 000 euros en 2004 avant de fléchir au cours des deux exercices suivants.
Revenus du FN en euros (2003-2007)
Revenus du FN en euros (2003-2007)
183De 2004 à 2006, l’essentiel des charges totales inscrites dans les rapports du FN concerne le poste « services et biens divers ». Cette rubrique du compte de résultats est cependant nettement moins détaillée que dans les rapports des quatre autres partis francophones dont on a examiné la comptabilité ci-dessus. Le seul constat que l’on peut tirer de l’examen du détail de ce poste est qu’en 2004 et en 2006, les charges de publicité, de propagande, d’assemblées, y compris les charges électorales (PPA et CE) ont constitué le principal type de dépenses consenties par le FN : un tiers du total des charges en 2006,80 % en 2004. Notons que les quelque 300 000 euros auxquels cette somme correspond en 2004 dépassent légèrement le montant (293 000 euros) placé en provisions pour risques et charges par le FN au cours de l’exercice précédent. Ce montant correspond également approximativement au montant de la dotation publique fédérale à laquelle le FN avait droit en 2003 mais qui n’a pu lui être versée qu’au début de l’année 2004. Cette somme, reçue en 2004, a peut-être été utilisée lors de la campagne électorale tenue en juin de cette année-là et inscrite a posteriori dans les comptes de 2003 au poste de provisions. Les documents remis le 30 avril 2004 par D. Féret n’affectent en tout cas pas cette somme à ce poste. Ce n’est que dans ceux remis par celui-ci le 12 octobre 2004 qu’il en deviendra ainsi.
Structure des dépenses du FN (2003-2006)
Structure des dépenses du FN (2003-2006)
184Pour autant que l’on puisse se fier aux comptes remis par le FN, ce parti est la seule formation francophone dont chaque exercice s’est terminé en boni de 2003 à 2006. L’exercice 2004 est non seulement celui durant lequel le FN a engrangé les produits les plus élevés, en particulier grâce aux subsides provenant du Sénat, mais également celui clôturé avec le boni le plus important.
Résultats du FN en euros (2003-2006)
Résultats du FN en euros (2003-2006)
CONCLUSION
185L’examen de la législation et des règles qui régissent le financement des partis politiques en Belgique, ainsi que celui de la comptabilité des partis francophones qui disposent d’une représentation parlementaire nous amènent à formuler quelques constats sur le système actuel.
186Dans la deuxième partie, nous avons établi une distinction entre le financement public direct des partis politiques, leur financement privé et leur financement par des fonds provenant indirectement des pouvoirs publics. Au cours de l’examen de la comptabilité des partis francophones, nous avons insisté sur la place importante que ce dernier type de revenus occupe dans la structure des produits des partis. Les subsides versés par les assemblées parlementaires et les conseils provinciaux aux groupes politiques constitués en leur sein, ainsi que ceux octroyés par les pouvoirs publics à d’autres entités liées consolidées des partis représentent 30 % à 55 % des produits sur activités courantes du MR, du PS, du CDH et d’Écolo (la situation du FN est quelque peu différente, pour les raisons exposées ci-dessus).
187Ces fonds sont en bonne partie constitués par les subsides versés par les assemblées parlementaires et provinciales aux groupes politiques. Ce constat soulève une première remarque. Comme on l’a vu dans la première partie, le Parlement fédéral a, à un grand nombre de reprises, modifié la loi du 4 juillet 1989 qui fixe, notamment, les critères d’octroi de la dotation publique fédérale. Ce travail du législateur, bien qu’il soit important, est d’une ampleur qui est à relativiser si l’on songe qu’il n’a d’impact que sur une source de revenus équivalant à 15 % à 30 % du total des produits sur activités courantes des partis. Cette activité du législateur contraste avec les subsides versés par les assemblées parlementaires et provinciales dont le versement est réglé par le règlement d’ordre intérieur de chaque assemblée, voire par une simple décision du bureau de chaque assemblée.
188Cette situation soulève une deuxième remarque. La fixation des critères d’octroi d’une dotation aux partis politiques ou d’un subside aux groupes politiques et la détermination des montants alloués sont opérées par les représentants des bénéficiaires de ces versements.
189En outre, si la dotation publique fédérale est régie par la loi, ce qui assure certaines garanties de transparence des procédures et de publicité des règles, les dotations régionales et les subsides versés par les assemblées aux groupes politiques sont réglés par des actes, règlement d’ordre intérieur ou simple décision du bureau, dont la nature juridique est différente. La transparence et le contrôle démocratique applicables à ces dispositions sont assurément plus limités.
190La réglementation stricte, par la loi, de l’octroi d’une dotation publique aux partis représentés au sein du Parlement fédéral amène à faire une autre observation. Parmi les revenus à caractère privé qui alimentent les partis politiques, les dons, donations ou legs de personnes physiques sont réglementés et étroitement contrôlés. En revanche, les revenus que les partis peuvent tirer de leur patrimoine immobilier, des cotisations qu’ils perçoivent de leurs membres ou encore des recettes de manifestations, de publications et de publicité ne font pas l’objet d’une réglementation. Au final, ces deux observations relativisent donc l’impact du cadre législatif existant sur le financement global des partis politiques.
Inégalités entre partis
191Les revenus que les partis peuvent tirer de leurs activités à caractère privé sont fatalement d’un niveau assez différent. Le nombre d’adhérents du parti, le montant et la régularité des cotisations versées par ceux-ci, la gestion du patrimoine immobilier, etc. varient.
192L’analyse présentée ci-dessus met également en évidence deux autres types d’inégalités entre les partis politiques générées par le système actuel de financement de ceux-ci. Tant le calcul des dotations publiques (fédérale ou régionale) que celui des subsides accordés par les assemblées parlementaires et provinciales reposent pour l’essentiel sur des critères liés au succès électoral de chaque formation : nombre de voix récoltées ou nombre de sièges obtenus. Si l’octroi d’un montant forfaitaire vient souvent tempérer les différences entre les dotations et subsides reçus par les partis, il ne les fait pas disparaître pour autant, loin de là.
193Ce système de financement contribue à stabiliser les partis représentés dans les assemblées parlementaires et favorise la continuité de leur action. Il peut en outre paraître légitime de financer les partis politiques en fonction de leur popularité, étant entendu que les fonds utilisés pour ce faire proviennent de l’impôt des citoyens, donc des électeurs. Mais cela soulève inévitablement une question : les partis les plus importants sur la scène électorale ont-ils besoin de moyens importants, notamment pour assurer leur publicité, alors qu’ils bénéficient déjà d’une forte visibilité ? Ne serait-il pas logique, au contraire, de veiller à assurer un financement significatif des partis de taille moyenne ou faible, de manière à garantir un certain degré d’ouverture à la lutte électorale, condition nécessaire de son caractère démocratique ? Cette question concerne avec le plus d’acuité les partis politiques qui ne disposent d’aucun groupe politique au sein d’une assemblée parlementaire ou provinciale ni d’aucune représentation au Parlement fédéral. Ces formations n’ont accès à aucun mode de financement public à moins, mais de manière marginale, qu’ils disposent d’élus leur rétrocédant une partie de la rémunération liée à l’exercice de leur mandat politique.
194Cette question entraîne une autre observation. En Belgique, contrairement à d’autres pays d’Europe, ce ne sont pas les campagnes électorales qui font l’objet d’un financement public ou d’un remboursement par des fonds publics. Un tel système aurait probablement pour effet de faciliter l’accès de partis nouveaux ou d’un poids réduit à l’arène électorale sans être freinés par le coût élevé d’une campagne électorale. Cependant, remarquons que le mode de financement actuel n’empêche pas totalement l’émergence de nouvelles formations et leur entrée dans des assemblées parlementaires : le succès des partis écologistes et du Vlaams Blok à la fin des années 1970 et au début des années 1980, celui de la liste Rossem en 1991, celui du Front national ou de la Liste Dedecker (LDD) plus récemment démontrent qu’il est possible pour un parti nouvellement constitué d’envoyer des candidats au Parlement sans bénéficier au préalable d’un financement public.
195La deuxième source d’inégalité entre partis politiques générée par le système actuel de financement public direct et indirect est d’un autre type. On a vu que le Parlement flamand et le Parlement wallon ont chacun décidé d’octroyer une dotation aux partis qui constituent des groupes politiques en leur sein. Les conditions d’octroi et les montants accordés ne sont cependant pas les mêmes puisque chaque assemblée fixe les critères elle-même. Ce genre de différence concerne également les subsides que les différentes assemblées parlementaires et provinciales versent aux groupes politiques constitués en leur sein. Or les partis politiques francophones et flamands n’envoient pas leurs élus dans les mêmes assemblées. Par conséquent, ils n’ont pas un égal accès aux ressources financières des institutions publiques. Ce constat vaut également pour le financement des entités liées consolidées des partis subsidiées, tantôt par la Communauté flamande, tantôt par la Communauté française, pour ce qui concerne par exemple leurs activités d’éducation permanente, de recherche ou de conservation d’archives.
Lisibilité des comptes
196En contraignant les partis politiques qui bénéficient de l’octroi d’une dotation publique fédérale à déposer un rapport annuel présentant l’état de leur comptabilité, le législateur entendait permettre un contrôle de l’utilisation de fonds publics. Il avait également pour objectif de permettre aux citoyens de s’intéresser à un aspect spécifique du fonctionnement des partis.
197Pour quiconque n’est pas familiarisé à la lecture d’un bilan comptable et d’un compte de résultats, les données présentées dans les rapports financiers peuvent paraître obscures et peu parlantes. Cependant, les documents remis par les partis manquent à certains égards de clarté y compris pour les personnes plus accoutumées à ce genre de lecture. La présentation du rapport financier peut paraître à certains égards inadéquate ou imprécise. La Commission de contrôle l’a d’ailleurs elle-même constaté sur certains points à différentes reprises.
198Dans le rapport financier, seuls les comptes consolidés du parti font l’objet d’une présentation détaillée. Les comptes des différentes entités incluses dans le périmètre de consolidation du parti ne sont présentés que sous forme synthétique. Cet aspect tend à réduire la lisibilité des comptes consolidés et complique leur analyse détaillée.
199Ensuite, certains postes du compte de résultats sont relativement peu détaillés.
200Enfin, les partis disposent dans certains cas d’une relative latitude pour compléter leur rapport. Par conséquent, tous n’enregistrent pas de manière identique un même type de produit ou de charge. Ce constat est particulièrement vrai pour le poste reprenant les contributions publiques belges dans la rubrique des produits sur activités courantes du compte de résultats des partis. Ce poste est détaillé dans l’annexe 6 du compte de résultats présenté par chaque parti. Comme on l’a indiqué plus haut, cette annexe se présente sous forme de tableau à double entrée dans lequel figurent non seulement la provenance des fonds reçus mais également la composante du parti à laquelle ceux-ci sont affectés. En principe, une telle présentation devrait permettre de saisir quels sont les montants perçus par le parti et par quel pouvoir public ils lui ont été versés, ainsi que de savoir à quelles composantes la formation affecte les sommes allouées. Cependant, dans la pratique, chaque parti remplit cette annexe selon des critères qui lui sont propres et, faute d’explications supplémentaires, la comparaison précise entre partis est malaisée. Dans certains cas, il arrive également qu’une même formation modifie d’un exercice à l’autre sa manière de procéder. On a par exemple vu que depuis 2006, le MR présente de manière jointe dans une même rubrique la dotation et les subsides qui lui sont versés par les deux assemblées du Parlement fédéral. Par conséquent, il n’est plus possible de distinguer la dotation des subsides, ni de comparer ce poste avec le même figurant dans le rapport concernant l’exercice 2005. Plusieurs partis font de même avec la dotation que leur verse le parlement régional et les subsides octroyés par les différentes assemblées parlementaires et provinciales. De ce point de vue, la lisibilité des comptes de résultats est sérieusement amoindrie.
Contrôles et sanctions
201Enfin, le mode de contrôle des rapports financiers déposés par les partis politiques et les sanctions qui peuvent être appliquées à ces derniers soulèvent aussi certaines questions. Le système établi par la loi du 4 juillet 1989 fait de la Commission de contrôle l’organe central de l’examen des rapports financiers et, le cas échéant, des procédures de sanction à l’encontre des partis. Or cette Commission est composée de membres de la Chambre des représentants et du Sénat et est présidée par les présidents des deux assemblées du Parlement fédéral. C’est donc un contrôle par les pairs qui a été institué. Comme tout mécanisme de ce type, un tel procédé peut soulever certaines interrogations ou alimenter certaines suspicions. Les parlementaires chargés de se contrôler ne risquent-ils pas d’être laxistes par rapport à leur propre formation ? Ne risquent-ils pas de s’entendre pour protéger mutuellement les intérêts de leurs partis respectifs ? Certaines formations importantes ne chercheront-elles pas à s’allier pour éviter des sanctions, tout en contrôlant strictement des partis de taille moindre ?
202S’il peut sembler impertinent de soulever de telles questions, certains exemples invitent néanmoins à la réflexion. Ainsi, le premier parti qui a été sanctionné par la Commission est Rossem, privé d’une partie de sa dotation en 1993 en raison de l’état de sa comptabilité concernant l’exercice 1992. Vu le faible nombre de sièges de cette liste, Rossem ne disposait pas de représentants au sein de la Commission de contrôle. D’aucuns, probablement à tort au vu des éléments du dossier [98], se sont interrogés sur la coïncidence entre la sanction adoptée et l’absence de représentant de Rossem au sein de l’organe ayant prononcé cette sanction. Que ce doute soit fondé ou non, « son existence ébranle la confiance que mérite une telle institution [99] ». Mentionnons cependant que dans le dossier, évoqué dans la troisième partie, de l’examen des rapports financiers du Front national, la Commission de contrôle a pris soin, à différentes reprises, d’entendre les parties concernées et d’auditionner notamment les dirigeants de ce parti, bien qu’il ne dispose pas de représentants au sein de la commission.
203Dans un domaine différent, celui du contrôle des dépenses électorales, un exemple plus dérangeant a récemment été relevé par la presse. Léon Walry, député régional wallon et chef de groupe PS au Parlement de la Communauté française, s’est porté candidat aux élections fédérales du 10 juin 2007. À cette occasion, il avait manifestement et assez largement dépassé le plafond de dépenses qui lui était applicable au vu de la place qu’il occupait sur sa liste et de la circonscription dans laquelle il se présentait. La Commission de contrôle disposait d’un délai spécifique pour remettre son rapport sur les dépenses électorales. Peu avant le terme de ce délai, le quorum requis (deux tiers de ses membres) pour que la commission puisse adopter un rapport faisait défaut, ce qui soulève la question de l’assiduité de ses membres, voire l’intérêt qu’ils portent à la mission de cette commission. Alerté, un membre de la commission s’est présenté afin de permettre le bon déroulement de la procédure. Un autre membre de la commission, issu du même parti que le candidat mentionné ci-dessus et présent à la réunion de la Commission, a quitté celle-ci, rendant impossible l’adoption d’une décision dans les délais, faute de quorum [100].
204À la décharge de la Commission de contrôle, il faut reconnaître qu’elle réalise un travail important d’examen des rapports financiers remis par les partis politiques, comme en attestent les rapports remis par cette commission. Cet exercice lui permet également de mener une réflexion importante sur la législation concernant le financement et la comptabilité des partis et sur la mise en œuvre pratique de celle-ci. Comme on l’a indiqué dans la première partie, cela a permis à la Commission de contrôle de proposer à différentes reprises une évaluation de cette législation et des propositions tendant à améliorer celle-ci.
205Parmi ces dernières, figure l’accroissement du rôle de soutien aux travaux de la Commission de contrôle que joue la Cour des comptes. On l’a vu, plusieurs modifications de la législation ont veillé à associer davantage la Cour des comptes à l’examen de la forme et du contenu des rapports déposés par les partis politiques, ce qui a pour but d’augmenter les capacités de contrôle de la Commission elle-même. Cette aide externe est également susceptible de renforcer son indépendance et sa crédibilité.
206Enfin, le travail d’examen des rapports financiers et de réflexion sur la législation a amené ces derniers mois la Commission de contrôle à s’interroger sur les sanctions applicables en cas de non-respect de la législation sur le contrôle de la comptabilité des partis politiques et en cas de récidive. Le cas du Front national a en effet mis en évidence qu’un parti qui ne remet pas de rapport financier, dont le rapport est incomplet ou n’est pas accompagné du rapport d’un réviseur d’entreprises peut bénéficier sans grandes difficultés des deux tiers de sa dotation publique fédérale annuelle. À l’heure actuelle en effet, la sanction maximale prévue par la loi du 4 juillet 1989 est la suppression de la dotation durant quatre mois. Les faits montrent que cette sanction est insuffisante si la Commission de contrôle veut pouvoir appliquer l’esprit de la loi, soit le contrôle effectif des fonds publics octroyés aux partis politiques. Espérons que les réflexions développées par la Commission de contrôle en la matière déboucheront sans tarder sur une initiative parlementaire appropriée.
ANNEXES
Comptes de résultats du Mouvement réformateur (MR) 1 1999-2007
Comptes de résultats du Mouvement réformateur (MR) 1 1999-2007
Comptes de résultats du Parti socialiste (PS) 1999-2007
Comptes de résultats du Parti socialiste (PS) 1999-2007
Comptes de résultats du Centre démocrate humaniste (CDH) 1 1999-2007
Comptes de résultats du Centre démocrate humaniste (CDH) 1 1999-2007
Comptes de résultats d’Écolo 1999-2007
Comptes de résultats d’Écolo 1999-2007
Comptes de résultats du FN 2003-2006 1
Comptes de résultats du FN 2003-2006 1
Notes
-
[1]
Moniteur belge, 20 juillet 1989.
-
[2]
L. IKER - DE MARCHIN , « Le financement et le contrôle des dépenses électorales des partis », Courrier hebdomadaire, CRISP, n° 1323-1324, 1991 et L. IKER , « Évolution des règles de financement et de contrôle des partis politiques », Courrier hebdomadaire, CRISP, n° 1607-1608, 1998.
-
[3]
La loi du 4 juillet 1989 utilise uniquement l’expression « commission de contrôle ». Les rapports déposés par celles-ci portent toutefois l’intitulé « commission de contrôle des dépenses électorales et de la comptabilité des partis politiques ».
-
[4]
Moniteur belge, 25 mai 1994. À la même date ont été promulguées d’autres lois, concernant respectivement les élections européennes, les élections des conseils régionaux et communautaires, ainsi que les élections provinciales, communales, de district et de conseil de l’aide sociale dans les communes concernées par une telle élection. Notons que la limitation et le contrôle des dépenses électorales concernant les scrutins régionaux et communautaires d’une part, provinciaux et communaux d’autre part, relèvent désormais en bonne partie de la compétence des régions. Cf. L. REA FUENTE, « Le contrôle des dépenses électorales : une régionalisation non aboutie », Courrier hebdomadaire, CRISP, n° 1969,2007.
-
[5]
Depuis l’entrée en vigueur de la monnaie unique européenne, ce montant est d’un million d’euros. Arrêté royal du 20 juillet 2000, Moniteur belge, 30 août 2000.
-
[6]
Par souci de clarté et afin de ne pas alourdir le texte, nous employons la forme masculine des mots dans un sens global, conformément à l’usage en français. Il est toutefois évident qu’il ne s’agit ici aucunement d’établir de discrimination sur la base du genre. Il convient donc de lire les pages qui suivent en considérant qu’elles s’appliquent tant aux hommes qu’aux femmes.
-
[7]
Moniteur belge, 7 août 1993.
-
[8]
Soit 1,1041 par rapport à l’indice-pivot 138,01 des prix à la consommation appliqué à partir du 1er janvier 1990.
-
[9]
Comme on le verra plus loin, ce montant n’est lié à l’évolution de l’indice des prix à la consommation que depuis 2003. L’indice appliqué à ce montant est de 1,2936 par rapport à l’indice-pivot 138,01.
-
[10]
Moniteur belge, 7 août 1993 et du 25 mai 1994.
-
[11]
Moniteur belge, 10 décembre 1998.
-
[12]
Chambre, Doc. parl. 49-0980/1, mars 1997, p. 2.
-
[13]
Moniteur belge, 30 août 2000.
-
[14]
Le Moniteur belge a publié le 23 décembre 1998 l’arrêté royal du 10 décembre 1998 « fixant les modalités d’enregistrement de l’identité des personnes physiques effectuant des dons de 5 000 F et plus à des partis politiques et à leurs composantes, à des listes, à des candidats et à des mandataires politiques, et déterminant les formalités du dépôt des relevés annuels y relatifs ».
-
[15]
Chambre, Doc. parl. 49-1158/10,27 mars 1998, p. 6.
-
[16]
Moniteur belge, 18 mars 1999.
-
[17]
Cf. notamment Le Soir, 2 et 9 décembre 1998.
-
[18]
Moniteur belge, 19 août 1999,24 janvier 2001,10 janvier 2003,21 mars et 16 avril 2003.
-
[19]
Chambre, Doc. parl. 50-1428/001,3 octobre 2001.
-
[20]
En revanche, contrairement à ce que l’évaluation de 2001 préconisait, le champ d’application de la loi du 4 juillet 1989 n’est pas étendu aux sociétés de patrimoine des partis, ni aux organisations de jeunes, de femmes et de pensionnés qui dépendent des partis. Chambre, Doc. parl. 50-1428/001, 3 octobre 2001, p. 11.
-
[21]
Soit 1,2936 par rapport à l’indice-pivot 138,01 des prix à la consommation appliqué à partir du 1er janvier 1990.
-
[22]
Moniteur belge, 3 août 2001.
-
[23]
L. REA FUENTE, « Le contrôle des dépenses électorales : une régionalisation non aboutie », op. cit.
-
[24]
Chambre, Doc. parl. 51-0251/001,2 octobre 2003.
-
[25]
Moniteur belge, 21 avril 2005.
-
[26]
Idem, 13 octobre 2005.
-
[27]
Article 9 de la loi du 17 février 2005, modifiant l’article 15ter de la loi du 4 juillet 1989.
-
[28]
Moniteur belge, 13 octobre 2005.
-
[29]
Pour plus de précisions, cf. A. TRÉFOIS, J. FANIEL, « L’évolution des partis politiques flamands (2002-2007) », Courrier hebdomadaire, CRISP, n° 1971,2007, pp. 14-20.
-
[30]
Moniteur belge, 11 avril 2006,28 mars 2007 et 23 janvier 2008.
-
[31]
Chambre, Doc. parl. 51-2996/001,15 mars 2007.
-
[32]
Dans le cadre de cette étude, on recourra fréquemment au vocabulaire généralement utilisé dans le domaine de la comptabilité. On utilisera ainsi par exemple le terme « produits » à propos des revenus et « charges » à propos des dépenses.
-
[33]
Soit 125 000 euros multipliés par l’indice du moment (1,4282), divisés par l’indice de janvier 1993 (1,1041).
-
[34]
Soit 1,25 euro multiplié par l’indice du moment (1,4282), divisé par l’indice de janvier 2003 (1,2936).
-
[35]
Ces rapports étant rédigés par la Commission de contrôle et celle-ci étant composée de sénateurs et de députés fédéraux, ces documents portent une double numérotation, de la Chambre et du Sénat. Les rapports utilisés portent les numéros suivants (dans la classification de la Chambre) : 500671/1 et 500671/2,24 mai 2000 ; 501246/1 et 501246/2,9 mai 2001 ; 501785/1 et 501785/2,3 mai 2002 ; 510021/1 et 510021/2,5 juin 2003 ; 511117/1 et 511117/2,10 mai 2004 ; 511752/1 et 511752/2, 29 avril 2005 ; 512454/1 et 512454/2,3 mai 2006 ; 513117/1 et 513117/2,30 avril 2007 ; 521137/1 et 521137/1,6 mai 2008.
-
[36]
Soit les produits comptabilisés dans le compte de résultats annuel avant la prise en compte des produits financiers et des produits exceptionnels.
-
[37]
Soit 1,2434 par rapport à l’indice-pivot 138,01 des prix à la consommation appliqué à partir du 1er janvier 1990.
-
[38]
Selon l’article 11 du règlement du Parlement wallon, un groupe politique doit compter au minimum cinq députés. En outre, pour qu’un groupe soit reconnu ou puisse conserver sa reconnaissance, le parti auquel il appartient, les membres ou les composantes de celui-ci ne peuvent avoir fait l’objet de condamnation pour infraction à la loi du 30 juillet 1981 tendant à réprimer certains actes inspirés par le racisme ou la xénophobie ou à la loi du 23 mars 1995 tendant à réprimer la négation, la minimisation, la justification ou l’approbation du génocide commis par le régime national-socialiste allemand pendant la Seconde Guerre mondiale. Enfin, la Conférence des présidents du Parlement wallon peut retirer la reconnaissance d’un groupe si le parti politique auquel celui-ci appartient a fait l’objet d’une condamnation sur la base de l’article 15ter de la loi du 4 juillet 1989.
-
[39]
Soit 1,1487 par rapport à l’indice-pivot 138,01 des prix à la consommation appliqué à partir du 1er janvier 1990.
-
[40]
Soit 1,2434 par rapport à l’indice-pivot 138,01 des prix à la consommation appliqué à partir du 1er janvier 1990.
-
[41]
Soit les produits comptabilisés dans le compte de résultats annuel avant la prise en compte des produits financiers et des produits exceptionnels.
-
[42]
Ibidem.
-
[43]
En 2006, le PS revendiquait 95 282 membres. Par comparaison, le MR en dénombrait 30 131, le CDH 26 305 et Écolo 4 231. J.-B. PILET, É. VAN HAUTE, « Morphologie des partis politiques francophones en 2006 et 2007 », Res Publica, vol. 50, n° 2,2008, pp. 205,215,226 et 242. Le FN compterait moins de 1 000 membres.
-
[44]
R. M. JENNAR, « Le financement public des partis politiques », Courrier hebdomadaire, CRISP, n° 973, 1982, pp. 26 et s.
-
[45]
Selon l’article 11 du règlement de la Chambre des représentants, un groupe politique doit compter au minimum cinq députés.
-
[46]
L’indice de base est l’indice-pivot 138,01 des prix à la consommation appliqué à partir du 1er janvier 1990.
-
[47]
Actuellement, un groupe politique doit compter au minimum deux sénateurs. Un groupe politique reconnu est un groupe comptant au moins un représentant dans chaque commission permanente. Actuellement, seuls les groupes qui comptent au minimum cinq membres sont considérés comme des groupes reconnus.
-
[48]
Soit actuellement Groen !, qui dispose de deux sièges.
-
[49]
L’indice de base est l’indice-pivot 138,01 des prix à la consommation appliqué à partir du 1er janvier 1990.
-
[50]
Soit actuellement les groupes CD&V–N-VA, MR, Open VLD, VB, PS, SP.A–Vl. Pro, CDH et Écolo.
-
[51]
L’indice de base est l’indice-pivot 138,01 des prix à la consommation appliqué à partir du 1er janvier 1990.
-
[52]
Selon l’article 8 du règlement du Parlement flamand, un groupe politique doit compter au minimum cinq députés au début de la session parlementaire pour être reconnu.
-
[53]
L’indice de base est l’indice-pivot 138,01 des prix à la consommation appliqué à partir du 1er janvier 1990.
-
[54]
Selon l’article 10 du règlement du Parlement de la Communauté française, un groupe politique doit compter au minimum cinq députés pour être reconnu. En outre, pour qu’un groupe soit reconnu ou puisse conserver sa reconnaissance, le parti auquel il appartient, les membres ou les composantes de celui-ci ne peuvent avoir fait l’objet de condamnation pour infraction à la loi du 30 juillet 1981 tendant à réprimer certains actes inspirés par le racisme ou la xénophobie ou à la loi du 23 mars 1995 tendant à réprimer la négation, la minimisation, la justification ou l’approbation du génocide commis par le régime national-socialiste allemand pendant la Seconde Guerre mondiale. Enfin, le bureau élargi du Parlement de la Communauté française peut retirer la reconnaissance d’un groupe si le parti politique auquel celui-ci appartient a fait l’objet d’une condamnation sur la base de l’article 15ter de la loi du 4 juillet 1989.
-
[55]
Soit 1,1951 par rapport à l’indice-pivot 138,01 des prix à la consommation appliqué à partir du 1er janvier 1990.
-
[56]
Selon l’article 11 du règlement du Parlement de la Communauté germanophone, deux parlementaires peuvent former un groupe politique. Un groupe politique reconnu doit compter au minimum trois députés.
-
[57]
L’indice de base est l’indice-pivot 138,01 des prix à la consommation appliqué à partir du 1er janvier 1990.
-
[58]
Rappelons que l’article 11 du règlement du Parlement wallon prévoit que la reconnaissance peut être accordée à un groupe politique comptant au minimum cinq députés (cf. supra).
-
[59]
L’indice de base est l’indice-pivot 138,01 des prix à la consommation appliqué à partir du 1er janvier 1990.
-
[60]
Selon l’article 9 du règlement du Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale, un groupe politique doit compter au minimum un député s’il s’agit de parlementaires élus sur une liste flamande et sept députés s’il s’agit de parlementaires élus sur une liste francophone. Un groupe ne peut être reconnu ou conserver le bénéfice de sa reconnaissance si un de ses membres a fait l’objet d’une condamnation pour infraction à la loi du 30 juillet 1981 tendant à réprimer certains actes inspirés par le racisme ou la xénophobie ou à la loi du 23 mars 1995 tendant à réprimer la négation, la minimisation, la justification ou l’approbation du génocide commis par le régime national-socialiste allemand pendant la Seconde Guerre mondiale. En outre, le bureau élargi du Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale peut retirer la reconnaissance d’un groupe si le parti politique auquel celui-ci appartient a fait l’objet d’une condamnation sur la base de l’article 15ter de la loi du 4 juillet 1989.
-
[61]
L’indice de base est l’indice-pivot 138,01 des prix à la consommation appliqué à partir du 1er janvier 1990.
-
[62]
Selon l’article 12 du règlement de l’Assemblée de la Commission communautaire française, un groupe politique doit compter au minimum sept députés. Un groupe ne peut être reconnu ou conserver le bénéfice de sa reconnaissance si un de ses membres, le parti auquel le groupe appartient, le parti auquel ce parti a succédé ou l’une de leurs composantes a fait l’objet d’une condamnation pour infraction à la loi du 30 juillet 1981 tendant à réprimer certains actes inspirés par le racisme ou la xénophobie ou à la loi du 23 mars 1995 tendant à réprimer la négation, la minimisation, la justification ou l’approbation du génocide commis par le régime national-socialiste allemand pendant la Seconde Guerre mondiale ou encore si le parti que le groupe représente ou celui auquel ce dernier a succédé a été privé de sa dotation publique fédérale sur la base de l’article 15ter de la loi du 4 juillet 1989.
-
[63]
Selon l’article 9 du règlement de l’Assemblée de la Commission communautaire flamande, un groupe politique doit compter au minimum un député pour être reconnu.
-
[64]
L’indice de base est l’indice-pivot 138,01 des prix à la consommation appliqué à partir du 1er janvier 1990.
-
[65]
Soit les produits comptabilisés dans le compte de résultats annuel avant la prise en compte des produits financiers et des produits exceptionnels.
-
[66]
Ce poste n’est détaillé dans la comptabilité du FN que pour les années 2004 à 2006 incluses. Avant 2003, le FN n’était pas tenu de remettre ses comptes à la Commission de contrôle.
-
[67]
Chambre, Doc. parl. 49-1158/10,27 mars 1998, p. 8.
-
[68]
Particulièrement les réglementations concernant les dons des personnes physiques et morales.
-
[69]
Depuis les élections fédérales du 10 juin 2007, Écolo et Groen ! forment un seul groupe politique à la Chambre des représentants. Écolo et Agalev ont fait de même de 1981 à 2003.
-
[70]
Sauf dans le cas d’Écolo, dont la quasi-totalité des régionales sont constituées sous forme d’associations de fait.
-
[71]
Sauf dans le cas du MR, dont les groupes politiques sont constitués en asbl.
-
[72]
Terme utilisé par Eric Mathay, réviseur du Mouvement réformateur.
-
[73]
Chambre, Doc. parl. 51-1752/1,29 avril 2005, p. 299,51-2454/1,3 mai 2006, pp. 295-296 et Doc. parl. 52-1137/1,6 mai 2008, p. 147.
-
[74]
L’annexe 1 reproduit les comptes de résultats du MR de 1999 à 2007.
-
[75]
Le détail de ces produits exceptionnels, enregistrés par l’ASBL Gestion et action libérale, indique qu’il s’agit essentiellement de « plus values sur réalisation d’actifs immobilisés ». Il s’agit en l’occurrence de la vente de l’immeuble de la rue de Naples en vue de l’achat de celui de l’avenue de la Toison d’Or, tous deux situés à Bruxelles, afin d’établir le nouveau siège du parti.
-
[76]
Chambre, Doc. parl. 50-1246/3,26 octobre 2001, pp. 10-11.
-
[77]
L’annexe 2 reproduit les comptes de résultats du PS de 1999 à 2007.
-
[78]
Le détail de ces produits exceptionnels n’est pas précisé.
-
[79]
Cette explication est avancée par le PS pour expliquer d’autres variations comptables relevées par la Cour des comptes dans le rapport consacré par ce parti à l’exercice 2002.
-
[80]
Chambre, Doc. parl. 51-1117/2,10 mai 2004, p. 585.
-
[81]
Chambre, Doc. parl. 51-0021/2,5 juin 2003, pp. 648-649 et 668-669.
-
[82]
Idem, Doc. parl. 51-1752/2,29 avril 2005, p. 608.
-
[83]
Cf. le site internet de ce centre : <http :// www. cepess. be>. Dernière consultation : 15 juillet 2008.
-
[84]
Chambre, Doc. parl. 51-2454/2,3 mai 2006, pp. 625 et 650.
-
[85]
Idem, Doc. parl. 51-1752/2,29 avril 2005, p. 605.
-
[86]
L’annexe 3 reproduit les comptes de résultats du CDH de 1999 à 2007.
-
[87]
Chambre, Doc. parl. 50-1246/2,9 mai 2001, p. 549.
-
[88]
Idem, Doc. parl. 52-1137/2,6 mai 2008, p. 680.
-
[89]
Ibidem, pp. 686,702 et 710.
-
[90]
L’annexe 4 reproduit les comptes de résultats d’Écolo de 1999 à 2007.
-
[91]
Le détail de ces produits exceptionnels indique qu’il s’agit essentiellement de « plus values sur réalisation d’actifs immobilisés », sans plus de précision.
-
[92]
Chambre, Doc. parl. 51-1117/42 février 2005, pp. 64-77.
-
[93]
IDEM, Doc. parl. 51-2454/4,15 mars 2007, pp. 4-10.
-
[94]
Pour plus de précisions, cf. A. TRÉFOIS, J. FANIEL, « L’évolution des partis politiques flamands (2002-2007) », op. cit., pp. 40-46.
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[95]
Chambre, Doc. parl. 52-1015/1,5 mars 2008, pp. 42-50.
-
[96]
L’annexe 5 reproduit ces données.
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[97]
IBIDEM, p. 45.
-
[98]
Voir Chambre, Doc. parl. 48-0993/2,15 juillet 1993,48-0993/3,9 novembre 1993 et 48-0993/4, 3 décembre 1993.
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[99]
M. VERDUSSEN, Le Soir, 16 juin 1993.
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[100]
La Libre Belgique, 6 et 7 mars 2008.