Notes
-
[1]
Écolo soumet des propositions détaillées, à court terme et à moyen terme, trop longues à développer ici.
-
[2]
En raison de leur nature essentiellement conjoncturelle, et étroitement liée à l’actualité immédiate, ces dispositions ne sont pas développées ici.
-
[3]
Le programme électoral renvoie explicitement au rapport du congrès-forum « Pour une autre mondialisation », tenu à Louvain-la-Neuve, le 2 mars 2002.
-
[4]
Ces propositions sont plus largement développées dans le programme électoral.
-
[5]
Ces propositions furent développées lors du congrès du MR organisé à Louvain-la-Neuve les 22-23 février 2003.
-
[6]
Ces propositions furent déjà émises lors du congrès du cdH « L’alternative humaniste – Lutter contre toutes les formes de violence », organisé à Mons le 30 novembre 2002.
-
[7]
« Les propositions du cdH pour mieux vivre en famille » ont été largement développées lors du congrès du 1er septembre 2002.
-
[8]
Le programme du cdH contient des dispositions très détaillées à ce sujet, qui ne sont pas développées ici faute de place. Ces propositions furent déjà émises lors du congrès de Mons du 30 novembre 2002.
-
[9]
Ces propositions furent développées lors du congrès du MR organisé à Louvain-la-Neuve les 22-23 février 2003, sous le titre « Écologie et Progrès ».
-
[10]
Les mesures proposées concernent explicitement la Région wallonne et la Région de Bruxelles-Capitale, et ne sont donc pas développées ici.
-
[11]
Le programme électoral précise la liste des substances incriminées.
-
[12]
Certaines mesures concernent spécifiquement la Région wallonne.
-
[13]
Ibidem.
-
[14]
Ibidem.
-
[15]
Les propositions détaillées relatives à une stratégie des régions wallonne et bruxelloise ne sont pas développées ici.
-
[16]
Ibidem.
-
[17]
Ces propositions sont traitées dans le chapitre « Questions éthiques » de cette étude.
-
[18]
Les propositions détaillées spécifiques à la Région wallonne et à la Région de Bruxelles-Capitale ne sont pas reprises ici.
-
[19]
Soit un jour sur cinq, une semaine sur cinq, un mois sur cinq, un an sur cinq.
-
[20]
Cf. « Les propositions du cdH pour mieux vivre en famille », adoptées lors du congrès du 1er septembre 2002. Les mesures relatives à l’aide aux personnes et à l’organisation du système éducatif, relevant des communautés, ne seront pas développées ici.
-
[21]
Ces propositions furent déjà émises lors du congrès-forum du cdH « Oser entreprendre – parier sur le développement économique francophone », organisé à Liège le 18 janvier 2003.
-
[22]
Ces propositions furent déjà formulées lors du congrès-forum du cdH « Oser entreprendre – parier sur le développement économique francophone », organisé à Liège le 18 janvier 2003.
-
[23]
Ces principes sont la différenciation des rôles de l’autorité publique ; l’égalité de traitement et d’accès ; la légalité ; la responsabilité de l’autorité publique ; le respect de l’initiative des citoyens ; la reconnaissance et la valorisation du bénévolat ; la priorité à l’initiative citoyenne ; la participation et la concertation ; la liberté de la coordination ; la transparence des comptes et d’affectation à l’objet social du patrimoine subventionné.
-
[24]
Un groupe de travail spécialement consacré à la réforme des entreprises publiques adopta un document complet lors du congrès doctrinal « Économie-finance-fiscalité » de Liège, les 9-10 novembre 2002.
-
[25]
Une commission spécialement consacrée au « dynamisme entrepreneurial » adopta un document complet lors du congrès doctrinal « Économie-finance-fiscalité » de Liège, les 9-10 novembre 2002. La plupart des mesures proposées relèvent toutefois du niveau de pouvoir régional, et ne sont donc pas développées ici.
-
[26]
Cette proposition est largement explicitée dans le programme électoral.
-
[27]
Ce chapitre est plus largement développé dans le programme électoral.
-
[28]
La plupart de ces mesures sont développées dans le chapitre relatif à l’intégration européenne.
-
[29]
Ces propositions furent formulées lors du congrès-forum de Liège du 18 janvier 2003. Le volet « régional » de ces propositions n’est pas développé ici.
-
[30]
Ces propositions furent formulées lors du congrès-forum de Liège du 18 janvier 2003.
-
[31]
Ces propositions furent formulées lors du congrès-forum de Liège du 18 janvier 2003.
-
[32]
Ces propositions furent développées lors du congrès du MR organisé à Louvain-la-Neuve les 22-23 février 2003, sous le titre « Écologie et Progrès ».
-
[33]
Les mesures proposées qui relèvent des pouvoirs régionaux ne sont pas reprises ici.
-
[34]
Ces propositions furent développées lors du congrès du MR organisé à Louvain-la-Neuve les 22-23 février 2003, sous le titre « Écologie et Progrès ».
INTRODUCTION
1Dans la perspective des élections législatives du 18 mai prochain, ce Courrier hebdomadaire vise à présenter les programmes des partis politiques francophones représentés au Parlement fédéral sous la législature sortante : le Mouvement réformateur, le Parti socialiste, Écolo, le Centre démocrate humaniste et le Front national.
2Le choix a été fait de présenter une étude comparative en dégageant une dizaine de thè~mes relevant de la compétence de l’Autorité fédérale : les réformes institutionnelles ; les affaires étrangères (y compris l’intégration européenne, la défense et la coopération au développement) ; la justice, la sécurité et les affaires intérieures ; le renouveau politique ; les politiques de développement durable, d’environnement et de santé ; les politiques sociales et de l’emploi ; les questions économiques et fiscales ; les transports et la mobilité ; les questions éthiques ; la politique de l’énergie. La présentation respecte le caractère brut des propositions émises par les partis, ce qui laisse apparaître des différences de traitement de leur part, par exemple en termes de volume et d’attention au détail selon les thèmes. Nous avons, la plupart du temps, présenté les positions dans les termes utilisés par les partis, même lorsque leur formulation n’était pas exempte d’obscurité. Enfin, vu l’abondance des propositions, certains thèmes n’ont pu être examinés de façon exhaustive. L’orientation principale est alors signalée et le lecteur est invité à se référer au programme du parti.
3Les sources utilisées sont les programmes officiels diffusés par les partis. Nous avons également utilisé dans une large mesure les congrès programmatiques organisés par les partis depuis septembre 2002, afin de replacer certaines propositions dans une perspec~tive plus large. Pour le MR, seront ainsi abordés le congrès Économie-finance-fiscalité organisé à Liège les 9-10 novembre 2002 ; le congrès social organisé à Charleroi les 7-8 décembre 2002 ; et le congrès Engagement citoyen organisé à Louvain-la-Neuve les 22-23 février 2003. Pour le cdH, seront examinés le congrès Familles en fête du 1er novem~bre 2002, le congrès L’alternative humaniste, organisé à Mons le 30 novembre 2002 et le congrès-forum Parier sur le développement économique francophone, organisé à Liège le 18 janvier 2003.
4Les réorientations idéologiques ou doctrinales de certains partis, en particulier le MR et le cdH qui se présentent aux élections sous un nouveau nom et avec un projet politique renouvelé, ne sont pas abordées, l’accent étant mis sur les matières sur lesquelles portera la négociation politique lors de la constitution du futur gouvernement.
1. LES QUESTIONS INSTITUTIONNELLES
1.1. LE PARTI SOCIALISTE
5Pour le PS, « l'État fédéral que nous connaissons aujourd'hui est arrivé à maturité et ac~corde le degré d'autonomie nécessaire aux Wallons, aux Flamands, aux Bruxellois et aux Germanophones pour mener des politiques de développement suffisamment adaptées à leurs spécificités ». En conséquence, « le PS refuse donc la fuite en avant institutionnelle demandée par certains hommes politiques flamands vers une autonomie toujours plus importante des Communautés et des Régions justifiée uniquement par un égoïsme éco~nomique ou culturel. Il entend défendre les droits de tous les francophones, à tous les échelons de pouvoir. (…) Le PS refuse l'‘évaporation’ de la Belgique et le démantèlement progressif des compétences de l'État fédéral, qu'il s'agisse de la sécurité sociale, de la SNCB, de l'aéroport international de Bruxelles-National, ou du système actuel de concertation sociale qui constitue un élément fondamental de nos équilibres sociaux. »
6Afin de renforcer tant la cohésion fédérale que la solidarité entre francophones, le PS demande la refédéralisation de la médecine préventive afin de la faire coïncider avec la médecine curative ; la reconnaissance de la compétence pour les entités fédérées d'agir à côté de l'État fédéral en matière de coopération au développement ; l’institution d’un Sénat composé paritairement de francophones et de Flamands et doté de vraies compé~tences législatives ; l'octroi à la Région bruxelloise de l'autonomie constitutive et de la faculté d'interpréter ses ordonnances par voie d'autorité ; la mise en œuvre de synergies plus fortes entre les Régions wallonne et bruxelloise et la Communauté française ; et l'octroi de l'autonomie constitutive à la Communauté germanophone et l'approfondisse~ment de ses relations avec la Région wallonne. Enfin, le PS exige la ratification de la convention-cadre du Conseil de l'Europe pour la protection des minorités nationales et le retrait ou l'annulation des circulaires du gouvernement flamand relatives à la périphé~rie.
1.2. LE MOUVEMENT RÉFORMATEUR
7Sous le titre « Des francophones respectés », le MR émet diverses propositions visant à renforcer la Région de Bruxelles-Capitale et la position des francophones de la périphérie bruxelloise et des Fourons. Le MR propose de garantir à Bruxelles les conditions de son statut de région à part entière, notamment par l’autonomie constitutive ; de créer un conseil consultatif des communes de la périphérie bruxelloise et des Fourons sous l’égide du Parlement de la Communauté française ; d’exiger le respect des droits des francopho~nes des communes périphériques, notamment par le retrait des circulaires Peeters ; de mettre en œuvre sans réserve la convention cadre du Conseil de l’Europe pour la protec~tion des minorités ; de maintenir l’arrondissement électoral et judiciaire de Bruxelles-Hal-Vilvoorde.
8Le MR propose de renforcer la coopération entre francophones au sein de « l’Espace Wallonie-Bruxelles ». Il s’agit de rédiger une Charte fondamentale définissant des objec~tifs communs entre la Communauté française, la Région wallonne et la Région bruxel~loise ; de développer les synergies dans les domaines dont la compétence est partagée entre la communauté et les régions ; d’élargir les collaborations que la Communauté française développe avec la Région de Bruxelles et la Région wallonne notamment en matière d’enseignement, de culture, de santé et d’aides aux personnes ; de mettre en place un lieu de concertation économique et sociale entre Wallons et Bruxellois ; de créer des fonds régionaux « Wallonie-Bruxelles » destinés à soutenir financièrement des projets culturels qui ont des retombées en termes d’emplois ; d’établir des coopérations afin de déterminer une politique globale au sein de l’espace Wallonie-Bruxelles en matière d’aménagement du territoire, d’environnement et de mobilité ; de moderniser le réseau ferroviaire entre la Wallonie et Bruxelles ; d’instituer un gouvernement représentatif de l’Espace francophone, et composer le gouvernement de la Communauté française de trois ministres purement communautaires (membres d’aucun autre exécutif) et de deux ministres ou secrétaires d’État régionaux, l’un du gouvernement wallon, l’autre du gou~vernement bruxellois ; d’adjoindre au gouvernement deux autres ministres ou secrétaires d’État régionaux en qualité de ministres associés auquel il serait confié des missions spé~cifiques en faveur de la Communauté française ; d’institutionnaliser des réunions réguliè~res de conseils des ministres régionaux aux exécutifs de la communauté française, de la Région wallonne et de la Commission communautaire française.
9Enfin, notons que les « priorités d’avenir » pour le refinancement des Communautés, définies lors du congrès de Liège des 9-10 novembre 2002 prévoient de veiller à la mise en œuvre intégrale des accords afin d’atteindre l’objectif prévu pour 2006.
1.3. ÉCOLO
10En matière institutionnelle, Écolo souhaite assurer le respect des protections de la mino~rité flamande et des réalités multiculturelles de la Région de Bruxelles-Capitale ; coopérer avec les deux autres Régions ; coordonner les instances bruxelloises ; conclure un accord de coopération en matière culturelle (au sens large) avec la Flandre ; renforcer les outils de coopération, de prévention et de règlement des conflits au sein de l’État fédéral ; ac~corder l’autonomie constitutive à la Région bruxelloise et à la Communauté germano~phone ; ratifier la convention-cadre pour la protection des minorités.
1.4. LE CENTRE DÉMOCRATE HUMANISTE
11Au cours de son congrès-forum tenu à Liège le 18 janvier 2003, le cdH demandait déjà « une plus grande cohérence francophone » car la structure de décision est – selon le cdH – rendue complexe par la multiplicité des niveaux de pouvoir. Son programme électoral confirme cette orientation.
12Globalement, le cdH refuse de nouvelles régionalisations dans les matières suivantes : assurance maladie ; allocations familiales ; SNCB ; politique aéroportuaire ; sécurité rou~tière ; justice ; Conseil d'État ; Cour des comptes ; politique de sécurité (y compris les polices) ; nouveaux aspects de la politique fiscale ou l'accroissement des marges d'auto~nomie des régions.
13Le cdH souhaite renforcer la cohérence de l'espace francophone par une déclaration politique commune à la Région wallonne et à la Communauté française ; une diminution globale du nombre de ministres ; des ministres communs gérant des compétences trans~versales ; des réunions communes entre les gouvernements et assemblées concernées ; une centralisation des trésoreries ; une rationalisation des organes consultatifs ; un seul niveau intermédiaire technique entre la Région et la commune sans pouvoir fiscal ; la suppression de la tutelle des provinces sur les communes ; la suppression du pouvoir fis~cal des provinces.
14Le cdH propose de modifier le système électoral par l’instauration du vote multiple : chaque citoyen devrait voter à la fois pour un candidat de son groupe linguistique et pour un candidat de l'autre groupe linguistique.
15Pour ce qui concerne les relations entre communautés, le cdH demande la ratification par la Belgique de la convention-cadre du Conseil de l'Europe pour la protection des mi~norités, ainsi que la suppression de l'inspection linguistique dans les écoles.
16Le cdH émet encore diverses propositions relatives au fonctionnement des pouvoirs législatif et exécutif, comme par exemple :
- la révision de la répartition des pouvoirs entre le Parlement et le gouvernement ainsi qu’entre les autres niveaux de pouvoir (communes, intercommunales, provinces, régions, communautés) ;
- l’amélioration de la procédure législative et la spécialisation du rôle des assemblées fédérales. Le cdH souhaite charger le Sénat d’une seconde lecture approfondie des textes les plus importants ;
- la redéfinition de la répartition des pouvoirs entre le législatif et l'exécutif, avec pour garantie l'exercice d'un contrôle marginal par le Conseil d'État sur l'urgence ; le maintien du pouvoir du Parlement de déposer des propositions de loi modifiant ce qui a été fait par le gouvernement ;
- l’adoption d'un contrat de législature (allongée à cinq ans) entre le gouvernement et le
Parlement : le vote de la confiance sur la déclaration gouvernementale serait soumis à la condition que certaines matières principalement liées à des problèmes de société soient réservées à l'initiative parlementaire.
1.5. LE FRONT NATIONAL
17 Le FN propose de renforcer le pouvoir du Parlement, par le maintien du scrutin propor~tionnel et une révision de la composition du Sénat, qui doit compter un nombre égal d'élus par régions. Il entend lutter contre le séparatisme, tout en acceptant le fait fédéral. Le FN propose un fédéralisme basé sur les provinces, qui hériteraient des compétences des régions et des communautés, ainsi qu’un Sénat provincial qui refléterait, au niveau fédéral, les aspirations de ces nouvelles entités fédérées.
2. AFFAIRES ÉTRANGÈRES, INTÉGRATION EUROPÉENNE, DÉFENSE ET COOPÉRATION AU DÉVELOPPEMENT
2.1. LE PARTI SOCIALISTE
2.1.1. La mondialisation
18Le PS veut « une autre mondialisation » qui intègre les valeurs fondamentales de respect des droits humains, de démocratie, de paix, de justice sociale, de solidarité, d'égalité, de liberté et de protection de l'environnement, conformément à « notre conception de la solidarité internationale et de l'universalité des droits humains – en ce compris les droits économiques et sociaux. » Il souhaite « une approche des relations internationales, basée sur la coopération multilatérale et non sur des intérêts exclusivement nationaux ».
19Afin de « réguler la globalisation et globaliser la régulation », le PS propose de démocrati~ser les institutions internationales ; de corriger le déséquilibre entre les institutions exis~tantes en dotant les institutions les plus faibles (OIT, OMS) de bases juridiques plus soli~des, de capacités de décisions renforcées et de moyens financiers suffisants ; de lutter contre le blanchiment d'argent, la fraude fiscale et la corruption notamment en faisant pression pour démanteler les paradis fiscaux et les centres off-shore ; de faire pression pour l'adoption d'une taxe « Tobin » ; de mettre sur pied un Conseil de sécurité économique, social et environnemental à l'Onu ; de renforcer la dimension sociale et environnemen~tale de la globalisation par des règles plus strictes et en incitant au respect des conven~tions de l'OIT ; de protéger l’environnement dans un souci de bien-être social ; de déve~lopper le commerce équitable; de garantir le respect du droit international notamment en veillant à l'application de la loi de compétence universelle en Belgique.
2.1.2. L’intégration européenne
20Sous le titre « Construire une Europe politique », le PS veut que l'UE devienne un ins~trument d'exercice de l'autorité publique qui favorise l'émergence de l'intérêt public plu~tôt que le règne des seules lois du marché.
21Le PS souhaite une « Constitution d'inspiration fédéraliste » qui précise les valeurs, les objectifs, l’exercice des responsabilités et la prise de décision de l’UE. Il entend promou~voir le modèle agricole européen fondé sur un soutien au développement durable, à la biodiversité et aux productions régionales, poursuivre le développement de « l'espace de liberté, de sécurité et de justice », renforcer la cohérence de la PESC et inscrire son action dans une approche multilatérale respectueuse du droit international.
22Pour démocratiser et rendre plus efficaces les institutions et les processus de décision, le PS demande de distinguer plus clairement les fonctions législatives (exercées par le Conseil et le Parlement européen avec généralisation de la co-décision) et exécutives (exercées à titre principal par la Commission). Le PS souhaite réaffirmer l’importance de la subsidiarité et de la proportionnalité, simplifier les instruments, élire le président de la Commission par le Parlement européen à la majorité des deux tiers (et confirmé par le Conseil européen), renforcer le rôle des régions, associer davantage les partenaires so~ciaux, définir une procédure de vote unifiée pour les élections européennes, intensifier la coopération culturelle pour développer une identité européenne.
23Pour transformer l'UE en un « espace de cohésion sociale », le PS propose de renforcer les objectifs sociaux de l’UE en incluant de hauts niveaux de protection sociale et de santé, le relèvement des niveaux de vie, la lutte contre la pauvreté, l’exclusion sociale, le plein emploi de qualité, l’accès de tous à l’éducation, à la formation et à des services d’intérêt général et des services publics ; garantir que les objectifs sociaux soient pris en compte de manière équilibrée par rapport aux objectifs économiques et environnemen~taux ; mettre sur pied un gouvernement économique et social européen ; initier un pro~cessus européen d’harmonisation et d’intégration des politiques sociales ; introduire dans le traité la méthode ouverte de coordination ; combattre la fraude et endiguer la concur~rence fiscale internationale ; inclure la charte européenne des droits fondamentaux dans le TUE ; reformuler les principes généraux de la CE afin d’intégrer l’acquis social juris~prudentiel de la CEJ ; moderniser et simplifier la coordination des régimes de sécurité sociale ; développer le dialogue social européen et améliorer les possibilités de conclure des accords sociaux collectifs contraignants ; agir pour que la Wallonie et Bruxelles puis~sent bénéficier d’un phasing out des fonds structurels.
24Dans la perspective de l'élargissement de l'Union, le PS veut la reprise intégrale de l'ac~quis communautaire par les pays candidats ; renforcer la cohésion économique et sociale de l'Union élargie ; permettre, si une réforme profonde du fonctionnement de l'Union s'avérait un échec, à une minorité de pays européens qui ont un projet politique fort, cohérent et intégré, de progresser plus rapidement.
25Enfin, le PS souhaite le développement de la politique de défense dans un cadre euro~péen qui valorise les spécialités de l’armée belge (déminage, transport humanitaire, aide médicale) et permet de réaliser des économies par l’achat d’équipements en commun l’intensification de la coopération dans le domaine de la formation, une augmentation de la confiance dans le domaine du renseignement. En termes de gestion du personnel, le PS souhaite poursuivre sa réduction, rechercher un plus grand équilibre civils/militaires, développer la politique d’ouverture de la défense, et poursuivre les efforts de féminisa~tion de l’armée.
26Le PS souhaite initier un débat sur l’élargissement éventuel des missions de la défense, et s’interroger sur son implication dans la lutte contre le terrorisme, le trafic de drogues, la traite des êtres humains ou la répression des crimes de droit international. Il souhaite une définition claire de la PESD et la création d’une force d’intervention propre à l’UE et complémentaire à l’Otan, ainsi qu’une révision du rôle et du mode de fonctionnement de l'Otan et de « l'Europe de la défense » afin que leur fonctionnement respecte la souverai~neté et les droits de chacun.
2.1.3. La coopération au développement
27En matière de coopération au développement, le PS souhaite l’augmentation de l'aide pour atteindre 0,7% du PNB d'ici 2010 ; améliorer l’efficacité de la coopération (mainte~nir le rôle central du secteur public, renforcer la coordination de l’UE, définir les politi~ques de coopération en partenariat avec les autorités et les populations aidées, veiller à ce que l’aide ne soit pas « liée », rendre le mode de financement des ONG mieux adapté aux réalités des ONG francophones, etc.) ; renforcer la transparence de la coopération ; l’annulation de la dette des pays les plus endettés et allégement pour l'ensemble des pays en développement. Pour le PS, la coopération de la Belgique devra se fonder sur cinq grandes priorités : la démocratie et la citoyenneté, la santé, l'éducation, les enfants et les femmes.
2.1.4. Le désarmement
28Dans le domaine du désarmement, le PS entend œuvrer à la suppression des armes de destruction massive ; poursuivre des initiatives belges en matière d'interdiction d'armes chimiques et de mines anti-personnelles ; initier un débat démocratique sur la réactuali~sation des missions et le déploiement de matériel et de personnel de l'Otan ; et rendre contraignant au niveau européen le code de conduite sur les exportations d'armes.
2.1.5. Les Belges à l’étranger
29Pour faciliter l’existence des Belges à l’étranger, le PS entend permettre à tous les enfants de Belges expatriés ayant effectué leurs études secondaires à l’étranger de bénéficier d’une allocation d’attente ; de favoriser l’exercice réel des droits sociaux des travailleurs belges ayant résidé dans l’UE ; de négocier des accords culturels pour favoriser l’accès des enfants belges aux écoles à l’étranger ; œuvrer à la mise en place des traités interna~tionaux pour garantir l’exécution des jugements ; modifier le code d’accès à la nationalité pour permettre la double nationalité, résoudre les problèmes de succession des couples mixtes, restaurer le conseil supérieur des Wallons et Bruxellois de l’extérieur ; d’étendre le droit de vote des Belges à l’étranger aux élections régionales et européennes.
2.1.6. La diplomatie
30Le PS se propose d’améliorer l’efficacité de la diplomatie belge, en jouant un rôle plus actif au sein de l’UE, en renforçant le rôle de la diplomatie bilatérale comme service pu~blic, en renforçant la cohérence de la diplomatie multilatérale.
2.2. LE MOUVEMENT RÉFORMATEUR
2.2.1. Les relations extérieures
31Dans le domaine des droits humains fondamentaux, le MR veut contribuer au renforce~ment de l’État de droit, soutenir le fonctionnement de la Cour pénale internationale ; lutter contre le racisme et la xénophobie ; promouvoir les droits de la femme et de l’enfant ; accroître les moyens du Fonds de la diplomatie préventive ; renforcer les structures d’acheminement de l’aide ; organiser les interventions publiques belges dans une stratégie pluridisciplinaire cohérente.
32Dans le domaine de la paix et de la stabilité internationale, le MR entend soutenir la légi~timité des institutions internationales multilatérales ; favoriser le dialogue et la coopéra~tion internationale, utiliser les canaux multilatéraux à des fins de prévention ; et ne recou~rir à des sanctions qu’en dernier recours en ciblant les véritables responsables.
33Des propositions plus spécifiques sont formulées à l’égard des États-Unis, du Proche-Orient et de l’Afrique.
34Trois « zones » sont mises en exergue :
Au sein des enceintes internationales, le MR entend :
- jeter les bases d’une participation de la Belgique au Conseil de sécurité de l’Onu pour
2007-2008, contribuer au débat sur la réforme de l’Onu, y compris du Conseil de sécurité, afin d’en renforcer la légitimité et la représentativité ; - assumer la présidence de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe
(OSCE) en 2006, et l’orienter vers la coopération sur des projets favorisant l’autonomie et l’intégrité de la personne humaine ; - au sein de l’OMC, renforcer l’état de droit dans le domaine du commerce par la conclusion de l’Agenda de Doha pour le développement, ainsi que renforcer la capacité des PVD à participer aux échanges et à accéder à nos marchés.
2.2.2. L’intégration européenne
35Les propositions suivantes furent développées par le congrès des 22-23 février 2002 de Louvain-la-Neuve mais ne sont pas reprises dans le programme.
36Sur le plan des principes, « le MR, qui s’inscrit dans la ligne du Mémorandum Benelux présenté à la Convention en décembre 2002, n’est pas favorable à la création de nouvel~les institutions. Il importe de rendre les institutions existantes plus efficaces, et non pas de rendre l’architecture institutionnelle plus complexe. »
37Le MR propose que l’architecture institutionnelle s’articule comme suit :
- l’élection du président de la Commission par le Parlement européen, puis par le
Conseil européen à la majorité qualifiée ; la réduction à terme du nombre des membres de la Commission (rotation égalitaire entre les États) et respect de sa collégialité ; permettre la démission de la Commission par une censure décidée le
Conseil européen ou le Parlement ; - l’élection d’un président au sein du Conseil, éventuellement pour une période plus longue que six mois. La présidence du Conseil Affaires générales sera exercée par le président de la Commission ;
- la confirmation de la fonction stratégique du Conseil européen, qui devra donner les impulsions nécessaires au développement de l’Union, arrêter les lignes politiques générales ;
- le haut représentant pour la PESC assumera aussi la fonction de commissaire aux
Relations extérieures (avec statut de vice-président de la Commission) et sera désigné par le Conseil européen à la majorité qualifiée, en accord avec le président de la
Commission ; il participera au Conseil européen qui définit les orientations de la PESC.
38Pour ce qui concerne la fonction exécutive, il sera de la responsabilité de la Commission de veiller à la mise en œuvre du droit communautaire, sous le contrôle juridictionnel de la Cour, ainsi que pour adopter les mesures réglementaires en exécution de la législation.
39Le financement de l’UE devra être assuré par un système stable, équitable et autonome établi par les institutions communautaires. La distinction entre dépenses obligatoires et dépenses non obligatoires sera supprimée. La notion de « perspectives financières pluri~annuelles » sera introduite dans le traité.
40La coordination économique devra intervenir dans le cadre des « grandes orientations de politique économique », qui seront établies sur une base pluriannuelle. Le MR souhaite le renforcement du rôle de la Commission dans la surveillance du Pacte de stabilité, l’extension du mécanisme de décision communautaire au sein du Conseil, à la définition et au suivi de la politique économique au sein de la zone euro (pour les États participant à cette zone).
41Le MR souhaite renforcer le contrôle exercé par les parlements nationaux par la trans~mission par la Commission de son programme législatif aux parlements des États mem~bres ; par un meilleur échange d’information en renforçant la Cosac ; par une généralisa~tion de la Convention pour toute modification ultérieure du Traité constitutionnel.
42En matière de défense, le MR souhaite introduire l’article 5 du Traité de Bruxelles sur l’UEO relatif à la sécurité collective dans le TUE. L’objectif du MR reste la création d’une véritable armée européenne directement financée par le budget communautaire et la création d’une agence européenne de la recherche et de la technologie militaire.
43Enfin, dans le domaine de la PAC, le MR demande le maintien du pilier relatif au revenu des producteurs, le plafonnement des aides compensatoires, une simplification des mesu~res, un plan « protéines » qui comble le déficit de l'UE, le renforcement des mécanismes de régulation de l'offre, ainsi qu’un plan européen de développement des utilisations non alimentaires des productions.
2.2.3. Les Belges à l’étranger
44Concernant les Belges vivant à l’étranger, le MR veut optimaliser leur participation aux scrutins nationaux ; créer un cadre légal pour les adoptions internationales ; négocier des accords bilatéraux afin de permettre aux étudiants belges de travailler à l’étranger pendant les vacances ; leur permettre de garder la nationalité belge lors de l’acquisition d’une na~tionalité étrangère.
2.3. ÉCOLO
2.3.1. La mondialisation
45Écolo entend promouvoir « un ordre mondial plus solidaire, au sein duquel l'économie est régulée ». À cette fin, les Verts proposent de créer un Conseil de sécurité économique et social de l'Onu ; de généraliser le statut consultatif des ONG transnationales, et de subordonner la conclusion de nouveaux traités au respect des dispositions internationales en matière de santé publique et d'environnement ; de modifier « la logique marchande » de l'OMC et la rendre plus démocratique ; d’instaurer au niveau mondial une taxation des flux financiers ; d’instaurer un contrôle public international sur les sociétés de clearing et de rooting financier ; d’organiser l'annulation de la dette extérieure des pays en voie de développement (PVD) et d’adopter un programme de réduction du capital de la dette éligible ; de créer une cour pénale internationale pour les crimes économiques ; de dé~manteler les paradis fiscaux.
2.3.2. Les relations extérieures
46Au niveau international, Écolo souhaite que l’Onu soit seule à pouvoir mandater une opération de maintien ou de rétablissement de la paix, que son Conseil de sécurité soit élargi pour assurer une meilleure représentativité, et que l'OSCE devienne une véritable organisation régionale de sécurité.
47Au niveau national, Écolo souhaite un meilleur contrôle démocratique sur la politique étrangère par une modification de la Constitution qui subordonne la mise en œuvre de forces militaires à une décision du Parlement. Écolo souhaite « dénucléariser » le terri~toire belge ; faire de la Belgique un acteur de désarmement, ce qui implique notamment d’informer les partenaires européens sur les acceptations ou les refus des licences d'ex~portation, et d’accroître le contrôle parlementaire sur l'octroi de ces licences.
48Pour promouvoir « une justice internationale indépendante et réellement universelle », la Belgique devrait s'engager pour que les pays candidats ou associés à l'UE et/ou à l'Otan ratifient le traité instituant la Cour pénale internationale. La loi belge « de compétence universelle » en constitue « un complément idéal » et une telle législation devrait être adoptée au niveau européen.
49Écolo formule des propositions détaillées le Maghreb, le Moyen-Orient et l’Afrique [1]. De longs développements sont consacrés au conflit en Irak [2].
2.3.3. L’intégration européenne
50Pour Écolo, « dans le contexte d'interdépendance des États européens, le fédéralisme apparaît comme la forme d'organisation sociale la plus appropriée pour rassembler les Européens dans une Union qui garantisse, face à la mondialisation, les identités nationa~les, régionales et locales et leur harmonie avec l'affirmation de l'identité européenne ; le fédéralisme n'implique pas des structures fondées sur un ordre hiérarchique à l'exemple de l'État centralisé, mais il est le seul modèle qui pose au premier rang la solidarité, le fonctionnement démocratique et « l'unité dans la diversité ».
51Écolo souhaite assigner quatre missions prioritaires à l'UE : la poursuite du développe~ment durable, c’est-à-dire la primauté des droits sociaux et environnementaux sur le libre échange, une politique de régulation des marchés, la création d'un « espace de liberté, de sécurité et de justice » et une politique européenne de sécurité et de défense. L’UE devra être dotée d’une Constitution basée sur des valeurs communes et des objectifs politiques forts, comme la lutte contre la pauvreté, les discriminations et l'exclusion sociale, la pro~tection de l'environnement, des consommateurs et de la santé publique, l’égalité des gen~res. Elle devra jouir de compétences exclusives dans de nouveaux domaines, comme les droits et obligations découlant de la citoyenneté de l'Union, les relations commerciales extérieures, le budget communautaire, la représentation externe de l’UE, la politique mo~nétaire pour les pays de la zone euro, la conservation des ressources biologiques de la mer. L’UE devra bénéficier d'un budget suffisant, alimenté par des ressources propres.
52Écolo souhaite un « fédéralisme parlementaire bicaméral », ce qui implique que la Com~mission doive assumer à terme les responsabilités d'un « gouvernement européen », et que le Conseil devienne une seconde Chambre (Chambre des États). Les membres de la Commission devraient être élus par le Parlement européen sur base de programmes pro~posés par les familles politiques ; le principe de co-décision devra être généralisé, et le vote à la majorité au Conseil être étendu à la PAC et à la politique commerciale exté~rieure.
53Dans le domaine de la prise de décision, Écolo souhaite la suppression de l’unanimité et l’extension du vote à la majorité qualifiée et de la co-décision aux fonds structurels, à la fiscalité ou à de nombreux pans de la politique sociale.
54Écolo demande de développer et garantir les droits liés à la citoyenneté européenne, en incluant la Charte des droits fondamentaux dans la future Constitution de l’UE, en fai~sant adhérer l’UE à la Convention européenne des droits de l'homme, en instaurant des mécanismes de consultation populaire et de référendum.
55Écolo souhaite favoriser une meilleure gouvernance économique et sociale, en instituant un gouvernement économique européen qui renforce la coordination des politiques éco~nomiques des États membres dans le cadre du développement durable. Écolo veut asso~cier le Parlement européen et les parlements nationaux à la définition des grandes orien~tations économiques, rééquilibrer le Conseil Ecofin et les conseils économiques et so~ciaux, renforcer le rôle des partenaires sociaux, supprimer l’unanimité pour la politique sociale et appliquer les « coopérations renforcées » à l’UEM, conditionner l’indépendance de la Banque centrale européenne (BCE) au respect des objectifs de l’UE, revoir les critè~res du Pacte de stabilité et de croissance ; lutter contre les paradis fiscaux et instaurer un impôt sur les flux de capitaux. Écolo souhaite encore le développement des services d'intérêt général, un socle commun de sécurité sociale, un renforcement des missions de service public, une révision de la PAC, une politique commune de l'énergie (et la sup~pression du traité Euratom), une politique d'immigration et d'asile respectueuse des droits humains, un pacte de convergence pour les États candidats.
56Dans le domaine de la PESC, Écolo souhaite l’introduction dans le TUE de l’article 5 du Traité de l’UEO sur la « garantie d’assistance mutuelle en cas d’agression ». Il entend définir un concept stratégique axé sur la reconnaissance inconditionnelle des principes de l’Onu, la prévention des conflits, un recours à la force en ultime recours, la réduction des facteurs structurels de déstabilisation, le désarmement, l’élimination des ADM, l’autonomie décisionnelle de l’UE vis-à-vis de l’Otan. L’objectif reste la mise en place progressive d’une armée européenne et la création d’une agence européenne de l’armement. Écolo développe un certain nombre de propositions en matière de proces~sus décisionnel et souhaite une véritable diplomatie commune, relevant de la Commis~sion, la création d’une ligne budgétaire PESDC. Enfin, Écolo refuse les armements nu~cléaires sur le territoire de l’UE.
2.3.4. La défense nationale
57Écolo propose de poursuivre la spécialisation et le « reformatage » de l’armée belge, et notamment de poursuivre le rajeunissement de son personnel et l’amélioration de la ra~tionalisation de son fonctionnement.
2.3.5. La coopération au développement
58Au niveau belge, Écolo souhaite le maintien d'une forte coordination fédérale, une contribution cohérente et coordonnée des régions, des communautés, des provinces, et des communes. Écolo souhaite que le gouvernement élabore un plan visant à ce que la Belgique consacre, d’ici 2005,0,7 % du PNB à l'aide au développement.
59Par ailleurs, Écolo propose de renforcer une politique qui soutienne la réduction de la pauvreté ; la préservation et la gestion durable de l'environnement ; l'égalité femmes~hommes ; le développement participatif ; les spécificités culturelles ; la prévention des conflits ; l'amélioration de la santé pour tous ; la souveraineté alimentaire ; un entreprena~riat durable et éthique ; la promotion du commerce équitable ; le déliement de l'aide pu~blique, la valorisation du « travail novateur et critique » des ONG, la reconnaissance ac~crue de l'action des organisations du Sud et des échanges Sud-Sud.
2.4. LE CENTRE DÉMOCRATE HUMANISTE
2.4.1. La mondialisation [3]
60Le cdH souhaite assurer le principe de responsabilité au niveau mondial, ce qui implique
de :
- renforcer la position de l'UE dans le pilier normatif (Onu, OIT, OMS et le futur organisme mondial de protection de l'environnement), le pilier finances (Banque mondiale, FMI), et le pilier commerce ;
- définir une nouvelle gouvernance mondiale basée sur des grands blocs régionaux
assurant un équilibre global ; rationaliser les organisations internationales ; créer un
Conseil de sécurité économique social et environnemental comme « embryon de gouvernement mondial » ; - définir une hiérarchie des normes internationales ; créer un bureau mondial de la concurrence au sein de l'OMC ; créer une Organisation mondiale de l'environnement ; réfléchir à la création d'une assemblée parlementaire mondiale.
61Afin de promouvoir l'Europe comme modèle de solidarité, le cdH souhaite réorienter la politique de développement de l'UE vers les pays les plus pauvres ; renforcer l'initiative « tout sauf les armes » ; renforcer le rôle des ONG et de la société civile ; développer une politique de coopération avec les pays en conflit ; encourager les collaborations entre les différentes agences de coopération publiques ; créer un programme d'échange inter~uni~versitaire avec les universités des PVD ; étendre le service volontaire européen hors Europe dans le domaine de la coopération ; développer des programmes internationaux de formation de cadres et d'ouvriers qualifiés.
62Enfin, le cdH entend améliorer et protéger les pays les moins avancés (PMA) dans le commerce mondial, perfectionner l’environnement prudentiel ; lutter contre les paradis fiscaux, les capitaux d’origine criminelle et la spéculation [4].
2.4.2. L’intégration européenne
63Le cdH souhaite réformer les institutions de l’UE selon le schéma suivant :
- la Commission sera considérée comme le « gouvernement de l'Europe » chargé des fonctions exécutives. Formée d’un collège de quinze personnes, son président doit être élu démocratiquement (dans un premier stade, par le Parlement européen parmi les leaders de la majorité, puis à un stade ultérieur, au suffrage universel direct). Ce président aura pleins pouvoirs pour composer son équipe (sauf les deux vice~présidents : l’un sera le haut représentant pour la PESC, l’autre sera le commissaire chargé des problèmes financiers et monétaires) ;
- le Conseil deviendra la Chambre haute, composée de ministres nationaux et disposant
de pouvoirs particuliers en matière de politique étrangère, de défense et de sécurité, de
nominations. Le Parlement européen deviendra la Chambre basse (ou congrès), élu
sur base d’un système électoral uniforme ; s’il use de son pouvoir de démettre la
Commission, le Conseil européen pourrait dissoudre la Chambre basse ; - le Conseil européen aura un rôle d'impulsion et d'orientation. Il nommera à la
majorité qualifiée le gouverneur de la Banque centrale et les deux vice-présidents de la
Commission ; - les parlementaires européens seront associés à leurs parlements nationaux en ce qui concerne les débats européens.
64Le cdH formule diverses propositions concernant les différentes politiques européennes.
Il s’agit de :
- restaurer une politique agricole assurant la rentabilité des exploitations à dimension humaine ;
- promouvoir une gouvernance sociale, notamment en matière de conditions de travail, de sécurité sociale et de protection sociale des travailleurs, d’information et de consultation des travailleurs, de représentation et de défense collective des intérêts des travailleurs, de promotion de l'emploi et du rôle des partenaires sociaux, d’intégration des personnes exclues du marché du travail, d’égalité des chances entre les hommes et les femmes et de lutte contre les discriminations, de lutte contre l'exclusion sociale, de modernisation des systèmes de protection sociale et des pensions, de défense des services d'intérêt général ;
- rendre la charte sociale obligatoire ; créer un droit du travail européen ; créer un poste de commissaire européen attaché aux restructurations ; mener une politique pro~active en faveur des handicapés ; lutter contre le racisme, la xénophobie, les discriminations fondée sur l'âge, et contre la paupérisation ; garantir des pensions et accorder priorité aux programmes de retraites publiques basés sur la solidarité entre générations ; constituer une « réserve démographique complémentaire » fondée sur la capitalisation collective ;
- soutenir pleinement la méthode ouverte de coordination inspirée du processus de
Luxembourg dans le domaine de l’emploi ; soulager la fiscalité sur le travail en trouvant des ressources alternatives dans un cadre européen ; encourager l'Europe à jouer son rôle de pionnière en matière d'égalité d'accès à l'emploi et de rémunération ; - créer une dynamique européenne de plein emploi, ce qui implique d’approfondir
l'accord sur la taxation des revenus des capitaux ; harmoniser l'impôt des sociétés ;
d’empêcher les paradis fiscaux ; harmoniser la taxation de l'épargne pour en faire un
« impôt européen » ; - garantir les services publics dans les domaines de la santé, de l'enseignement, des télécommunications ;
- inscrire l'objectif de la lutte contre la pauvreté dans les missions de l'Union ; consolider la méthode ouverte de coordination en ce domaine ; en faire un objectif permanent de la politique de cohésion économique et sociale ; entamer au niveau de l'Union un dialogue structuré avec les partenaires qualifiés de la société civile ; inviter la Commission à proposer des mesures d'intégration des personnes pauvres dans les programmes d'emploi et de formation et dans le dialogue avec les entreprises ;
- pour ce qui concerne la constitution « d’un espace de liberté, de sécurité et de justice », étendre l’application de la majorité qualifiée ; poursuivre la reconnaissance mutuelle des décisions judiciaires ; développer l'harmonisation du droit pénal : supprimer les piliers ; généraliser la codécision du Parlement européen ; renforcer les politiques de prévention ; transformer Europol en une agence dotée de compétences opérationnelles et exécutives ; d’accroître les pouvoirs d'Eurojust. Le cdH propose de progresser vers un véritable de ce corps de police européen.
2.4.3. La défense nationale
65Dans le domaine de la défense, le cdH propose de :
- créer une défense collective via une « eurozone » de la défense entre les pays qui le souhaitent via les coopérations renforcées ; l'introduction d'une clause de solidarité dans le traité en cas d’attaque classique ou terroriste sur un État membre ;
- étendre les « missions de Petersberg » à la prévention des conflits, aux actions en matière de désarmement, à l'assistance militaire, aux opérations de stabilisation et de maintien de la paix, à la lutte contre le terrorisme ;
- adopter les moyens aux objectifs et aux ambitions politiques via des critères de convergence et la création d'une agence européenne de l'armement et de la recherche stratégique.
66Pour ce qui concerne la structure et le personnel des forces armées belges, le cdH pro~pose d’assurer la revalorisation pécuniaire des officiers ; d’améliorer la pyramide des âges par des mesures à long terme ; de maintenir un équilibre entre le personnel militaire et le personnel civil. Le cdH propose d’adapter le budget de la défense, et dans un deuxième temps, de revoir le plan stratégique 2000-2015 qui plafonne le budget pour le définir en référence avec des pays comparables (Danemark, Norvège, Pays-Bas). Le cdH propose qu’une part suffisante du budget soit réservée aux équipements indispensables pour assu~rer la continuité des missions des forces armées et la sécurité des militaires en opération sous la forme d'un plan pluriannuel 2003-2010 pour atteindre 25% du budget ; d’augmenter la participation de la Belgique aux programmes internationaux de recherche et développement ; d'accroître l'opérationnalité des forces armées belges par une aug~mentation de leur flexibilité, de leur capacité de projection, et de leur interopérabilité tant sur le plan national qu'international. Dans la perspective de contributions au maintien de la paix, le cdH propose d’augmenter le montant fixe prévu annuellement dans le budget pour les opérations extérieures ; d’envisager une coopération militaire belge, en particu~lier dans la région des Grands Lacs, dans le cadre strict du rétablissement de l'État de droit ; de revoir les conclusions de la Commission Rwanda.
2.4.4. La coopération au développement
67Dans le domaine de la coopération au développement, le cdH refuse la défédéralisation et propose d’adopter un calendrier national pluriannuel pour atteindre l'objectif des 0,7% dès 2010. Le cdH souhaite également augmenter l'aide à l'Afrique centrale (doublement du volume avec le Congo) ; accroître la cohérence, les alliances et les synergies entre les différents acteurs ; renforcer l'action des ONG ; inviter les multinationales au dialogue avec les autres acteurs, en adoptant notamment des codes de conduite ; modifier les cri~tères de la coopération bilatérale pour intégrer tant la coopération culturelle que les pays d'origine des populations d'origine étrangère en Belgique et leur rôle dans le développe~ment.
2.5. LE FRONT NATIONAL
2.5.1. La politique étrangère
68Le FN souhaite une diplomatie européenne unique, indépendante des États-Unis et de l’Onu. Il refuse les dogmes du « Nouvel ordre mondial » ainsi que « l'entreprise de sape du principe de souveraineté, qui contribue, à travers les gesticulations de lobbies et autres organisations mondialistes, à détruire les identités au profit de certains États (comme les États-Unis) et de certaines multinationales ».
2.5.2. L’intégration européenne
69Le FN entend définir les frontières en refusant toute adhésion à l'UE de pays comme la Turquie, le Maroc, Israël, ou tout autre État non européen. Il veut réformer la direction de l'UE, en limitant les compétences de la Commission à quelques objectifs précis, et en restituant aux Nations (ou aux Régions) les compétences qui peuvent être mieux exer~cées à leur niveau. Il veut renforcer le contrôle démocratique de la Commission par le Parlement européen et soumettre l'élection du président de la Commission au suffrage universel européen.
70S’il est favorable à l’octroi du droit de vote aux élections communales à tout ressortissant d'un État membre de l'UE résidant en Belgique depuis au moins six ans, le FN entend lutter contre « l'eurocratisation » en revendiquant un meilleur respect du caractère bra~bançon de Bruxelles ; il suggère un arrêt du centralisme institutionnel européen.
2.5.3. La défense nationale
71Le FN souhaite œuvrer à la constitution d’une « alliance militaire européenne indépen~dante » par une coordination des armées européennes, qui dégage l'Europe de la « tutelle américaine (l'Otan) et onusienne ». À court terme, cette alliance devrait évoluer vers une véritable armée européenne intégrée.
72Le FN veut tenir compte des véritables menaces que sont la montée d'un islamisme fa~natique, le déséquilibre démographique Nord-Sud, l’éparpillement du stock d'armes de l'ex-URSS.
73Il souhaite encore « honorer la mémoire des anciens combattants et plaider pour une réconciliation nationale et européenne effective ». Enfin, il est favorable à une armée de métier et à l’organisation d’une défense civique.
2.5.4. La coopération au développement
74Le FN veut une redéfinition de la politique de coopération « tournant le dos aux institu~tions mondialistes et onusiennes ». En échange d'une assistance, l'État bénéficaire devrait s’engager à lutter contre l'immigration clandestine de ses ressortissants, à en organiser le retour et favoriser l'Europe par rapport aux autres puissances.
3. JUSTICE, INTÉRIEUR, SÉCURITÉ
3.1. LE PARTI SOCIALISTE
3.1.1. La réforme de la justice
75Pour assurer une meilleure organisation de la justice, le PS souhaite améliorer la procé~dure accélérée ; évaluer (en fonction de chaque rôle linguistique) et, le cas échéant, ren~forcer les mesures prises pour lutter contre l'arriéré à Bruxelles ; améliorer le recours aux experts ; accélérer le traitement des dossiers pénaux de grande envergure ; permettre aux magistrats suppléants de première instance de siéger seuls ; réorganiser les vacances judi~ciaires ; encourager les modes alternatifs de règlement des conflits ; créer un tribunal de la famille, un auditorat socio-économique, des chambres correctionnelles spécialisées en droit pénal de l’entreprise ; repenser les compétences des juridictions du travail, créer un double degré de juridiction administrative ; renforcer l'autonomie de gestion des juridic~tions, responsabiliser les chefs de corps ; favoriser la mobilité et la spécialisation des ma~gistrats ; transférer aux greffiers des tâches purement juridictionnelles ; instaurer le prin~cipe des conclusions de synthèse complètes.
76En matière de peines et sanctions, le PS veut promouvoir la médiation locale pour les petits conflits ; permettre aux communes d'infliger des amendes administratives pour les petits délits ; assurer un meilleur suivi des actes de violences dans les écoles ; mieux ap~préhender la délinquance urbaine (en modifiant la loi sur la procédure accélérée, en assu~rant un suivi du travail policier) ; appréhender la criminalité en col et les violences intra~familiales. Le PS propose une nouvelle échelle de peines, comprenant le simple rappel à la loi, des peines patrimoniales, des peines d’intérêt général, des peines privatives de droit, des peines restrictives de liberté et des peines privatives de liberté.
77Pour « retisser un lien social », le PS veut indemniser rapidement la victime, obliger les services publics à réparer toute erreur à l’égard d’un citoyen ; permettre au service de probation d’intervenir à la sortie des prisons pour améliorer les chances de remise au travail d’un détenu ; autoriser l’embauche dans les services publics d’ex-détenus.
78Pour donner à la justice un « visage humain », le PS entend améliorer le statut de la vic~time en informant les victimes d'un classement sans suite ; en renforçant leur accueil, la médiation sociale et l'aide des maisons de justice ; en améliorant le traitement des intérêts civils dans le procès pénal ; en améliorant le fonctionnement de la Commission d'aide aux victimes d'actes intentionnels de violence. Le PS veut aussi augmenter le budget l'aide légale d’accès à la justice et institué par un système de mutualisation des risques judiciaires.
79Le PS insiste sur le respect des droits fondamentaux avec l’instauration des tribunaux d'exécution des peines ; l’adoption d'un statut juridique du détenu ; le développement d’un programme de réinsertion professionnelle des détenus ; et le renforcement du contrôle du Conseil supérieur de la Justice sur le pouvoir judiciaire.
3.1.2. La sécurité
80Pour le PS, la politique de prévention consistera à augmenter le nombre des communes bénéficiant de contrats de sécurité et leur donner une durée de six ans ; à donner les moyens aux polices locales de mener une politique de proximité ; à confier les tâches purement administratives à des agents civils ; à lutter contre les déprédations des biens collectifs.
81Pour ce qui concerne les services de police, le PS souhaite dresser le bilan de la réforme, conserver une police intégrée structurée à deux niveaux, développer une police de proximité, assurer un appui et performant de la police fédérale à la police locale, insuffler au sein de la police une vision positive de la sécurité, mettre fin à la bureaucratie engen~drée par la réforme, étudier les causes de l’insécurité et y apporter réponse en associant les citoyens, inciter à une présence maximale sur le terrain, respecter la neutralité budgé~taire de la réforme pour les communes et revoir le cas échéant les normes de finance~ment par le fédéral ; évaluer voire revoir la norme qui détermine le nombre de policiers dans les zones de police ; mettre 2 700 auxiliaires de police supplémentaires à disposition des autorités de police ; préserver le rôle des communes et leur garantir l’exclusivité des missions de proximité de police ; renforcer la cohérence entre l’approche préventive et l’approche policière dans les plans locaux de sécurité ; prévoir un policier de liaison entre la police locale et le bourgmestre ; faire en sorte que la police reflète mieux la diversité culturelle de la population.
82Le PS souhaite « une nouvelle politique de gestion des drogues qui conjugue nécessaire~ment la prévention, l'assistance, la réduction des risques, la réinsertion et la répression », ce qui implique l’intensification de la répression des trafics, la diversification des aides et des soins, la promotion des politiques de prévention et d'information, la création d'ob~servatoires locaux des drogues, et la légalisation, moyennant des conditions strictes, de l'usage du cannabis.
83Enfin, le PS veut aborder, « au-delà du débat éthique qui reste ouvert, la question de la prostitution sous l'angle de la protection de la dignité des nombreuses personnes concer~nées », et propose d'une part, de réprimer plus efficacement toutes les situations consti~tutives d'entrave aux libertés individuelles (prostitution des mineurs d'âge, violence, proxénétisme, traite des êtres humains, exploitation économique), et d'autre part, d’accorder aux prostituées une protection juridique, sociale et fiscale.
3.1.3. Les services d’incendie
84Le PS propose la création d’un fonds « incendie » alimenté par les compagnies d’assurance qui bénéficiera prioritairement au financement des pompiers professionnels ; une intervention plus importante et plus justement répartie du fédéral dans la prise en charge des coûts du matériel des services d’incendie et la mise à disposition des commu~nes de matériel spécifique via une réserve fédérale ; la récupération auprès des compa~gnies d’assurance des frais d’interventions en cas d’accident de la route ; le renforcement du management des commandants des services d’incendie, l’établissement d’une carto~graphie des risques civils.
3.1.4. L’immigration
85Le PS propose d’élargir le suffrage universel à tous les étrangers qui résident durablement en Belgique, dans un premier temps au moins au niveau local, garantir les conditions actuelles d’octroi de la nationalité, faciliter les démarches administratives lors de l’acquisition de la nationalité, renforcer le côté solennel du changement de la nationalité, renforcer la participation à la vie locale, ouvrir la fonction publique sans discrimination de nationalité (européenne ou non), abolir la « double peine ». Pour favoriser l’émergence d’une société multiculturelle, le PS demande de traiter l’islam sur le même pied que les autres cultes et courants philosophiques subventionnés, d’assurer la systématisation du débat sur les implications d’une société multiculturelle, d’encourager la vie associative et de prendre en compte la diversité culturelle dans les médias.
86Pour réguler les migrations et consolider la sécurité juridique des étrangers, le PS veut encourager l'UE à adopter des règles communes sur les flux migratoires. Il souhaite que soit fixées, tant au niveau belge que de l’UE, annuellement les lignes directrices de la politique d’immigration économique. Ce débat sera structuré par l’observatoire des mi~grations du Centre pour l’égalité des chances. Les conditions d’accès au territoire sont réformées : toute personne présentant un visa valable sera présumée remplir les condi~tions d’accès, le fonctionnement des centres situés à la frontière sera réglementé, l’accueil et l’information dans les postes diplomatiques belges seront améliorés, et les délais d’examen des demandes de visa seront raccourcis et les refus motivés. Le PS veut revoir le rôle et le fonctionnement de l’Office des étrangers, et mettre en place une juridiction administrative de plein contentieux qui traiterait des recours. La procédure d'asile sera réformée, pour réduire et accélérer le processus, permettre au demandeur d’être assisté d’un avocat dès le début ; le principe de non-enfermement des demandeurs sera inscrit dans une loi. Le PS demande une loi sur la protection temporaire sur base de la directive UE, l’octroi d’un droit de séjour aux étrangers qui ont développé en Belgique des atta~ches durables, le développement de politiques de retour volontaire des illégaux.
3.2. LE MOUVEMENT RÉFORMATEUR
3.2.1. La réforme de la justice [5]
87Pour le MR, « la réforme de la Justice devra être, au cours de la prochaine législature, une priorité au même titre que l'a été la réforme des polices au cours de cette législature. Pour atteindre cet objectif, nous recommandons l'élaboration urgente d'un plan pluriannuel de refinancement des moyens nécessaires à la mise en œuvre optimale des mesures envisa~gées afin d'améliorer le fonctionnement de la justice. »
88Le MR a élaboré un plan d’urgence pour résorber l’arriéré judiciaire, et qui vise à procé~der à une analyse correcte de la situation et à une évaluation du cadre de la magistrature et des besoins en personnel ; à l’approfondissement de la formation des magistrats ; à l’amélioration du management des cours et tribunaux et des audiences ; à rechercher des modes alternatifs de règlement des litiges et à octroyer aux communes le pouvoir de sanctionner administrativement les incivilités ; à intensifier la collaboration entre magis~trats et avocats ; à moderniser la procédure judiciaire ; à améliorer le système d’expertise.
89Pour mieux prendre en compte le droit des victimes, le MR souhaite améliorer la partici~pation des victimes au procès pénal et améliorer l’indemnisation des victimes par l’assurance de responsabilité civile extra-contractuelle ; par la prise en charge par les pou~voirs publics des prestations médicales des victimes ; une aide juridique urgente ; et l’adaptation du principe « le criminel tient le civil en état » pour permettre aux tribunaux civils de décider d’une indemnisation conservatoire.
90Afin d’assurer un meilleur accès à la justice, le MR entend simplifier le langage judiciaire ; réduire le coût des procédures ; évaluer les lois sur la libération conditionnelle, instaurer des audiences spéciales du tribunal de police, redéfinir les peines ; et améliorer l’accueil et l’aide aux victimes.
91Pour ce qui concerne la délinquance juvénile, le MR propose « un modèle sanctionnel, réparateur et éducatif » qui simplifie le système et s’en tient à deux juges ; qui assure une prise en charge du mineur délinquant et l’encadre dans un projet éducatif ; qui assure la répression du comportement délinquant non pas par des peines, mais par des sanctions éducatives et un rappel à la norme et un suivi par les assistants de justice et les services de protection judiciaire ; et par un élargissement des possibilités d’intervention mises à la disposition du juge de la jeunesse.
92Le MR propose la création de tribunaux des flagrants délits, la mise en place de tribu~naux de l’application des peines ainsi que l’institution d’un tribunal de la famille à la place du tribunal de la jeunesse.
93En matière de politique pénitentiaire, le MR souhaite dégager des moyens en faveur du personnel carcéral et de la modernisation des bâtiments ; garantir un cloisonnement entre jeunes adultes délinquants et criminels lourds ; réserver un encadrement spécial aux toxi~comanes ; et mettre en place des quartiers de haute sécurité.
3.2.2. La réforme des polices
94La priorité du MR est « de mener l'évaluation et l'amélioration du système de finance~ment des zones de police, l'amélioration de l'intégration des deux niveaux de police, la modification des règles en matière de capacité hypothéquée et une amélioration du plan national de sécurité et de plan zonaux de sécurité afin de les rendre plus concrets et de les axer davantage sur la sécurité quotidienne des citoyens ».
95Dans le domaine de la réforme des polices, le MR souhaite évaluer et améliorer le sys~tème de financement des zones de police ; améliorer l’intégration des deux niveaux de police ; établir un plan national de sécurité et des plan zonaux de sécurité plus concrets.
96Le MR souhaite aussi améliorer l’efficacité des secours à la population par la réforme des services d’incendie et de la protection civile, et la finalisation du réseau Astrid ; renforcer les contrôles sur les entreprises de gardiennage ; introduire une législation sur les caméras de surveillance ; diminuer la bureaucratie dans le secteur de la sécurité privée ; poursuivre la politique visant à diminuer le nombre de victimes de la route ; harmoniser les statuts des agents de prévention ; définir des critères et procéder à une évaluation des contrats de sécurité ; développer les plans « drogue ».
97Pour renforcer la lutte contre le terrorisme, le MR veut réorganiser les services de rensei~gnements en créant un véritable service d’analyse de la menace et octroyer des écoutes téléphoniques pour les services de police en matière de terrorisme.
3.2.3. L’immigration et l’asile
98Dans le domaine de l’immigration et de l’asile, le MR veut objectiver davantage les conditions de la reconnaissance du séjour pour circonstances exceptionnelles ; promou~voir le soutien de la Belgique au développement par l’UE d’une politique commune en matière d’asile ; amplifier la lutte contre l’immigration illégale, avec priorité aux rapatrie~ments volontaires ; multiplier les envois de fonctionnaires à l’immigration dans certains pays sensibles ; revoir les règles de la Convention de Dublin désignant l’État responsable de la demande d’asile pour assurer une répartition plus équilibrée de la charge au niveau européen ; maintenir la lutte contre la traite des êtres humains ; mettre en place une structure spécifique d’accueil pour les mineurs étrangers ne pouvant accéder au terri~toire ; intensifier les contacts avec les communautés afin de lutter contre la fraude aux « faux étudiants ».
99Le MR souhaite inviter tous les acteurs de la société à participer au débat démocratique tout en reconnaissant « la réalité des appartenances culturelles et la diversité des choix de vie ». « Pour que cette démarche ne débouche pas sur une homogénéisation de la société et sur l’imposition d’une culture dominante », le MR recommande de la formuler de ma~nière dynamique, complexe, et centrée sur des mécanismes d’inclusion mutuelle. Le MR considère que l’arrivée d’une personne dans une société implique un travail de compré~hension réciproque. « En tant que réformateurs et libéraux, nous pensons qu’il importe de respecter les libertés individuelles de chacun et de définir des valeurs communes ayant trait à des faits « collectifs » et non à des éléments de la sphère privée de l’individu telles que la culture ou la religion. »
100Enfin, au sujet de la loi de compétence universelle, le MR veut introduire un critère clair de rattachement à la Belgique, ainsi que des dispositions visant à ce que les entreprises ne soient pas lésées lorsqu’elles ne participent pas à la commission de crimes de guerre, de génocide ou contre l’humanité.
3.3. ÉCOLO
3.3.1. La sécurité
101Écolo considère que « une véritable politique de sécurité durable est celle qui vise à
garantir et à rétablir le contrat social dans les différentes dimensions ». Dans cette pers~pective, les Verts proposent :
- un projet politique orienté vers la création du lien social : il s’agit de promouvoir la participation socio-économique et démocratique de tous les citoyens, d’établir un cadre de vie épanouissant, de soutenir la vie associative, de revitaliser les services publics, et de lutter contre les discriminations ;
- de consolider le lien social fragilisé, en aidant les jeunes en difficulté, en aidant les familles à prévenir les violences intra-familiales, en coordonnant les politiques de prévention ;
- de prévenir et gérer les conflits en amont, par un projet ambitieux de promotion de la médiation civile ;
- de lutter de manière prioritaire contre les formes de criminalités qui portent atteinte à l'État de droit, à l'égalité et à la qualité de vie des citoyens ;
- de donner à la loi sa pleine légitimité et permettre à la justice d'exercer son rôle, en permettant un accès égal à la justice, en replaçant le justiciable au centre la justice, en renforçant un pouvoir judiciaire indépendant doté de moyens nécessaires, en défendant des sanctions qui ont du sens, en rendant les procès équitables, en reconnaissant mieux les victimes et leurs droits ;
- redéfinir la politique policière plus axée sur la prévention et la proximité ;
- d’apporter des réponses adaptées à la délinquance juvénile, en adaptant la loi sur la protection des mineurs et en diversifiant les réponses éducatives ;
- de restaurer la confiance dans les écoles qui doivent pouvoir jouer un rôle préventif central ;
- de réduire la criminalité liées au trafic et à l'usage des drogues par une approche globale centrée sur la protection de la santé, la prévention et l'éducation à la responsabilité, la réglementation de la consommation ;
- de lutter contre l'insécurité routière par une meilleure protection des usagers faibles ;
- de contrôler et évaluer le fonctionnement de la justice et des politiques de sécurité.
102En matière de prévention, Écolo veut encourager la police à développer son rôle de pré~vention par un travail de proximité. La police doit adopter un modèle de prévention « offensif » par la participation à des espaces de rencontre. La police doit promouvoir la responsabilisation des auteurs de délit par les travaux d’intérêt général et la médiation pénale, plutôt que viser à la seule répression. Écolo veut décloisonner le travail des inter~venants sociaux de terrain et éviter les doubles emplois et la confusion des rôles d’intervention sécuritaire et/ou préventive. Il propose d’élargir le mandat du Secrétariat permanent pour la prévention et de généraliser les overlastteam (team nuisance) dans la po~lice, pour prendre en charge les caractéristiques urbanistiques.
103Pour déterminer les orientations du travail policier, Écolo veut encourager les agents de proximité à habiter dans la commune où ils travaillent. Il faudra définir les priorités poli~cières démocratiquement, dans les conseils zonaux de police et assurer la transparence des activités de la police. Un rapport annuel des activités de la police sera élaboré afin d’informer les conseillers communaux et zonaux. Les policiers qui constatent des abus dans leurs lieux de travail doivent pouvoir les dénoncer à une personne de confiance, sans risquer des sanctions déguisées.
104Les priorités policières locales devront être la gestion rapide des appels de la population ; la sécurité routière et de la circulation ; la prévention ; des interventions pro-actives.
105Écolo souhaite attirer dans la police des jeunes représentant la population dans laquelle elle devra agir ; encourager la formation permanente ; mettre en place des services d'as~sistance permanents dans tous les commissariats ; désigner automatiquement un travail~leur social et/ou un avocat pour assister une victime.
106Pour assurer le contrôle du travail policier, Écolo propose de ne pas confier à des socié~tés privées l’organisation de plans locaux de sécurité ou le transfert de détenus. Il de~mande une définition de missions claires et limitées pour les APS et s’oppose aux réseaux d’information de quartier. Des efforts devront être faits pour informatiser les commissa~riats.
107Concernant les caméras de surveillance et le respect de la vie privée, Écolo souhaite que la commission de la Protection de la vie privée dispose des moyens et des possibilités légales pour pouvoir exercer un réel contrôle.
108Écolo propose de nombreuses mesures pour contribuer à la revalorisation de l’outil poli~cier, notamment par le renforcement de la formation permanente.
3.3.2. L’immigration et la citoyenneté
109Dans le domaine de l’immigration et de l’asile, Écolo a défini cinq lignes directrices :
- lutter contre les discriminations et pour l'égalité des droits des citoyens étrangers établis en Belgique : octroi du droit (et du devoir) de vote et d’éligibilité aux élections communales, provinciales, régionales et européennes pour les ressortissants non européens résidant en Belgique depuis au moins cinq ans, amélioration des dispositifs d'acquisition de la nationalité belge, accès à la fonction publique, lutter contre les discriminations à l'embauche, suppression du permis de travail et de la carte professionnelle, égalité d'accès à l'enseignement, possibilité d’inhumation dans le respect de ses convictions, abolition de la « double peine », création d'un musée de l'immigration ;
- définir une politique d'asile humaine : étendre le concept de réfugié pour y inclure les risques de torture, les catastrophes environnementales et les traitements inhumains et dégradants, réformer la procédure d'asile, mettre en place un système de tutelle et d'accueil adapté aux besoins spécifiques des mineurs étrangers non accompagnés, supprimer les centres fermés, garantir par la loi l'impartialité et la qualité de l'accueil des demandeurs d'asile en centres d'accueil, revoir la politique de retour volontaire et encadrer strictement les mesures d'expulsion ;
- réguler la politique migratoire : améliorer et simplifier la délivrance des visas, organiser une immigration de travail, permettre l'accès au marché de l'emploi (sous certaines conditions dont la non-disponibilité de demandeurs d'emploi pour le poste envisagé), autoriser certains regroupements familiaux (collatéral, entre couples non mariés), permettre l'accueil de personnes nécessitant certains traitements, prévoir un statut légal permettant aux étrangers ayant étudié en Belgique d'y revenir régulièrement ;
- instituer une commission permanente de recours des étrangers ;
- intégrer la dimension européenne des politiques d’asile, d’immigration et de citoyenneté : permettre la liberté de circulation et d'établissement dans l'UE des ressortissants des États candidats, octroyer un statut aux nomades européens, garantir le droit d'asile, établir un statut de protection subsidiaire et de personne déplacée.
3.4. LE CENTRE DÉMOCRATE HUMANISTE
3.4.1. La réforme de la justice
110En matière de réforme de la justice, le cdH entend :
- améliorer la communication avec le citoyen, ce qui implique de développer l’e-justice, de vulgariser le droit et de simplifier le langage judiciaire, et d’introduire le droit à l'école ;
- rendre la justice et plus humaine, ce qui implique de développer l'aide juridique de première et de seconde ligne ; de définir une déontologie commune pour le monde associatif ; de promouvoir une formation spécifique pour les acteurs de l'aide juridique de première ligne ; d’améliorer la capacité d'accueil des services de première ligne non juridiques ; d’encourager le passage direct de la première ligne associative à l'avocat de seconde ligne dont il faudra améliorer la situation financière ;
- rendre la justice financièrement plus accessible, ce qui implique d’assurer la gratuité totale de l'aide juridique de première ligne dispensée par les avocats ; de hausser les seuils d'accès à l'aide juridique de seconde ligne totalement gratuite ; d’affiner la progressivité de l'aide juridique de seconde ligne partiellement gratuite ; de revoir le système de récupération de frais ou d'indemnités auprès du justiciable ; de mutualiser les frais judiciaires, et d’appliquer aux « risques judiciaires » la formule de l'assurance maladie obligatoire ; de soutenir le développement des maisons de justice ; de créer des formules de participation citoyenne à la prévention et à la résolution des conflits ; d’étendre les formules existantes d'échevinage ; de créer des maisons de justice décentralisées ;
- augmenter la rapidité des procédure judiciaires, ce qui implique notamment de :
- réformer la procédure civile : accélérer le procès en donnant au juge un plus grand pouvoir de direction ; revoir le système de fixation des affaires ; imposer les conclusions de synthèse et limiter les plaidoiries ; maximaliser les audiences ; sanctionner davantage les abus de procédure ; recourir davantage à l'exécution provisoire de la décision du premier degré, sans possibilité de cantonnement ;
- réformer la procédure pénale : donner les moyens d’application de la procédure pénale accélérée et abandonner le snelrecht ; inviter la magistrature et le barreau à trouver des protocoles d'accord en vue d'accélérer les procédures ; accélérer l'indemnisation des intérêts civils dans le procès pénal ; élargir le champ d'application de la loi relative aux amendes administratives ; réglementer davantage et réduire le coût de l'expertise ;
- favoriser les modes extra-judiciaires de résolution des conflits ; dépénaliser et déjudiciariser certains contentieux ; développer des procédures simplifiées de règlement des conflits par une procédure d'inversion du contentieux ;
- améliorer l'organisation judiciaire, ce qui implique notamment :
- de mener une réflexion en profondeur sur la finalité de l'institution judiciaire et sur les objectifs tant individuels que collectifs des magistrats ; d’établir une politique criminelle plus audacieuse ; de confier à une équipe de magistrats, à l'exclusion de toute autre activité, l'élimination de l'arriéré ; de veiller à disposer en permanence d'un cadre effectif de magistrats, et au besoin, envisager son extension ; de responsabiliser davantage les chefs de corps, et doter d'une plus grande autonomie de décision et de moyens ; d’améliorer les conditions de travail des magistrats et les décharger ;
- de créer un tribunal de la famille, de confier le contentieux du surendettement et de la fonction publique au tribunal du travail ; de créer des chambres fiscales au sein du tribunal du commerce dans le but d'une transition vers un tribunal de l'entreprise, de créer un auditorat économique et social ;
- d’optimaliser le fonctionnement du parquet ; de confier la gestion des ressources humaines à une cellule placée sous la direction du chef de corps ; de préciser le statut et les missions des gestionnaires de parquet ; de favoriser le travail d'équipe des magistrats par le double titulariat ; de revaloriser la fonction de greffier ; de rendre la fonction de magistrat plus attractive en revoyant les barèmes et en ne liant pas leur rémunération à leur charge de travail ;
- dans le domaine des peines et sanctions, le cdH demande la création d'un tribunal d'application des peines ; une réforme du statut des détenus ; l’octroi de moyens au secteur psycho-médico-social des prisons ; le soutien au secteur associatif qui travaille à la réinsertion des prisonniers ;
- pour améliorer les droits des victimes, le cdH propose de compléter la loi
Franchimont en prévoyant une information automatique sur le sort réservé à la plainte de la victime, en accordant à la victime un droit d'accès au dossier pendant l'information, sauf ordonnance contraire du procureur du roi ; en améliorant l'information du citoyen de l'existence des services d'accueil des victimes ; en favorisant la participation citoyenne aux associations d'aide aux victimes ; en sensibilisant les acteurs de la justice à la médiation pénale ; en développant les formules de justice réparatrice ; en donnant un cadre légal aux interventions des services d'accueil des victimes lorsque des détenus quittent la prison ; en réfléchissant à l'élaboration d'un Code de déontologie pour les médias ; - le cdH souhaite augmenter les droits du Conseil supérieur de la Justice (CSJ), en lui
transférant la gestion globale des ressources humaines et matérielles, ainsi qu’une
compétence de gestion aux chefs de corps des juridictions, parquets et auditorats. Il
propose de créer un institut de formation des magistrats, de renforcer la capacité du
CSJ d'agir comme organe supérieur de contrôle externe et de le rendre responsable de sa gestion devant le Parlement.
3.4.2. La réforme des polices et la sécurité [6]
111 Le cdH souhaite corriger l'application de la réforme des polices, et donc revoir la norme de détermination des effectifs par zones, lutter contre les lourdeurs administratives et dégraisser la hiérarchie surabondante, assurer la reconnaissance du cadre logistique, et assurer un meilleur financement.
112Le cdH propose une véritable police de proximité, basée sur le concept de community policy, c'est-à-dire avoir des agents de quartier dans tous les quartiers et les dégager des tâches administratives. Il est proposé de constituer une réserve policière, de disposer d’un cadre suffisant de policiers et d'auxiliaires de police d'origine étrangère et de créer, dans chaque zone de police, des postes d'agent verbalisateur assermenté pour les infrac~tions liées aux conflits de voisinage et aux atteintes à l'environnement. Il s’agira encore de développer les médiateurs-surveillants et de mettre en place des partenariats « police~habitants » pour une « sécurité participative ».
113Le cdH souhaite évaluer les contrats de sécurité sur base de critères clairs et objectifs, concentrer les moyens sur des situations prioritaires au niveau de petites entités géogra~phiques et clarifier les rôles des différents intervenants. Les auxiliaires devront recevoir une formation plus adéquate et leurs missions seront plus strictement définies.
114Pour lutter contre la violence à l'école, le cdH propose d’agir en amont au niveau familial, de prévenir la violence à l'école en luttant contre l’homogénéisation sociale, culturelle ou économique des écoles, en intensifiant la maîtrise de la langue d'enseignement dès la première maternelle. Le cdH souhaite lutter contre l'absentéisme et le décrochage sco~laire, prévoir dès le plus jeune âge des cours de sensibilisation à la maîtrise des pulsions de violence, la médiation scolaire, sanctionner les actes de violence et prévoir des lieux de mise en projets et de resocialisation (le cas échéant en internat), valoriser les actes posi~tifs, et aider les victimes.
115En matière de lutte contre la violence à l'égard des enfants, le cdH souhaite renforcer les mesures de prévention de la maltraitance (appui à la parentalité, etc.), organiser des cam~pagnes d'informations, poursuivre l'action sur le plan européen et international (peines communes contre l'exploitation sexuelle des mineurs), et améliorer la protection du mi~neur victime d'infractions pénales.
116En matière de lutte contre la violence à l'égard des femmes, le cdH entend sensibiliser pour prévenir la violence (dès l'école primaire), former les différents intervenants, et pro~fessionnaliser les centres de prévention et les centres d'accueil, améliorer la législation et le suivi judiciaire.
117Pour lutter contre la violence à l'égard des aînés, le cdH met l’accent sur la maltraitance en institution par des campagnes de sensibilisation, l’institution de la fonction de « référent-personnes âgées » spécialement formé, l’augmentation du personnel d'inspec~tion. Il entend aussi protéger les aînés contre la maltraitance de la famille, notamment quand les biens de l’aîné sont gérés par un administrateur provisoire, de renforcer la protection des personnes âgées victimes d'infractions commises au sein de la famille ; de permettre l'action en justice d'associations prenant en charge la prévention ou d'institu~tions d'hébergement. Enfin, le cdH veut protéger adéquatement les personnes âgées démentes ou désorientées.
118Pour lutter contre la violence routière, le cdH formule de nombreuses propositions de~vant s’intégrer dans un véritable plan d'action, qui doit viser à diminuer de 50 % au moins le nombre de tués sur la route pour 2010. Le cdH propose d’agir sur les compor~tements, d’assurer un partage plus équitable de l'espace public entre les différents usa~gers, de renforcer la politique répressive. Le cdH demande que la coordination des diffé~rents niveaux de pouvoir soit assurée par un secrétaire d'État sous l'autorité du ministre de l'Intérieur et de la Justice.
3.4.3. L’immigration et l’asile
119Le cdH souhaite réformer la procédure d'octroi de la qualité de réfugié, supprimer l'exa~men de « recevabilité » de l'Office des étrangers, confier au Commissariat général aux réfugiés et apatrides (CGRA) la seule responsabilité de l'examen des demandes, suppri~mer la possibilité de rejeter les demandes « manifestement non fondées », et supprimer les recours en recevabilité devant le CGRA et le conseil d'État ; limiter le délai normal de traitement à maximum six mois.
120Il propose de créer un statut de protection temporaire (d’une durée d'un an renouvelable) destiné aux personnes qui ont fui des zones de conflits armés ; aux personnes confron~tées à un risque grave de violations systématiques des Droits de l'homme, notamment en cas de persécution ethnique ou religieuse. Il propose de prévoir un délai entre la notifica~tion de la décision et l’exécution d’une mesure d'éloignement.
121Au niveau de l’UE, le cdH demande d’accélérer le processus d'harmonisation des procé~dures d'asile, de mettre en place une véritable police européenne des frontières, d’élaborer de véritables programmes d'aide au développement avec les pays tiers pour des projets de capacity building et de lutte contre la corruption.
122Pour ce qui concerne la traite des êtres humains à des fins d'exploitation sexuelle, « le cdH ne pense pas que la légalisation de la prostitution soit une solution aux problèmes générés par la traite des êtres humains : la professionnalisation du secteur ferait des proxénètes des véritables employeurs et constituerait un « appel d'air » pour les réseaux mafieux. La prostitution n'est pas un mal « nécessaire » ou un métier comme un autre : le corps d'autrui ne peut être considéré comme une marchandise. Concrètement, le cdH propose notamment de pénaliser le client de services sexuels qui aurait abusé, en connaissance de cause, de la situation particulièrement précaire d'une personne, en situa~tion illégale, victime d'un réseau d'organisation criminelle ou d'un circuit de prostitution forcée ; de renforcer les moyens pour que les autorités policières et judiciaires puissent démanteler les réseaux de prostitution forcées avec une attention particulière au finan~cement du Federal Computer Crime Unit.
123Le cdH est partisan de l’octroi du droit de vote aux élections communales aux étrangers européens et non européens ayant résidé au moins cinq ans en Belgique.
124Le cdH souhaite revoir l'organisation des politiques pour mettre en œuvre des politiques coordonnées et cohérentes entre toutes les entités, fédérale et fédérées, au sein de la Conférence interministérielle et sortir d’une approche sécuritaire. Il propose de créer un secrétariat d'État, spécifiquement chargé des questions d'intégration et de citoyenneté, et de couler en accord de coopération les actions communément préconisées entre l'État fédéral et les communautés et régions.
3.4.4. Le droit de la famille [7]
125Le cdH souhaite développer un nouveau droit de la famille et propose à cet égard de très nombreuses mesures.
126Dans le domaine des relations entre (ex) époux, le cdH demande d’humaniser la procé~dure de divorce, de créer un tribunal de la famille, d’améliorer les effets et la procédure du divorce, de revoir le divorce pour faute, d’instaurer le divorce pour cause de « désunion irrémédiable », de revoir la conception actuelle des obligations alimentaires des époux après divorce à la lumière d’une conception contemporaine du mariage et des devoirs entre époux, d’arrêter de nouveaux critères et modalités d'attribution de la pen~sion après divorce.
127Le cdH demande une révision du droit et de la procédure d'adoption, y compris l’ouverture du droit pour des couples non mariés, la simplification de la procédure, l’octroi d’une compétence en cette matière au juge de la jeunesse, l’enregistrement obli~gatoire des demandes d'adoption, soumettre les candidats adoptants à une préparation obligatoire et leur accompagnement au long de la procédure.
128Le cdH souhaite organiser le droit du mineur d'agir en justice, et donc fixer dans la loi le statut du tuteur ad hoc et établir un code de déontologie à leur intention, l’établissement par l’UE, sous l'impulsion de la Belgique, d’un protocole additionnel à la Convention relative aux droits de l'enfant en vue d'instaurer un droit de plainte individuel ; l’amélioration du droit au mineur d'être entendu et d'être assisté par un avocat.
129Le cdH veut encore organiser une participation ponctuelle du beau-parent à l'exercice de l'autorité parentale sur l'enfant et prévoir un droit aux relations personnelles entre beaux-parents et bel-enfant.
130Dans le domaine de la délinquance juvénile, le cdH veut organiser une réponse immé~diate à un acte de délinquance, adopter une nouvelle loi sur la protection de la jeunesse, conclure un nouvel accord de coopération impliquant une nouvelle répartition des com~pétences fédéral/communautés en matière de protection de la jeunesse, organiser un nouveau système de cofinancement du fédéral pour les communautés et l’organisation d’un droit de tirage pour les décisions des magistrats [8].
3.5. LE FRONT NATIONAL
131Dans le domaine de la sécurité, le FN veut moderniser les moyens de lutte contre les crimes et les délits, et accroître les effectifs de police (dont il entend interdire la politisa~tion) dont les rémunérations seraient revalorisées. Le travail administratif exercé aujour~d'hui par des policiers devra être pris en charge par des fonctionnaires. Il souhaite mener une politique de prévention des crimes et délits, organiser l'inversion des flux migratoi~res, renforcer la cellule familiale, rétablir l'instruction civique à l'école et limiter la violence à la télévision et au cinéma.
132Le FN propose d’assurer l'indépendance de la justice et d’augmenter son budget. Il en~tend favoriser une meilleure application des lois et des décisions de justice par l’instauration de tribunaux de flagrants délits pour les cas de délinquance urbaine, une réforme restrictive des lois sur les congés pénitentiaires, les remises de peines et les libé~rations anticipées. Il prône l’expulsion des étrangers coupables de crimes ou de délits, soit à l'expiration de leur peine, soit pour subir l'exécution de la peine dans leur pays d'origine dans le cadre de conventions internationales. Il veut enfin moderniser les éta~blissements pénitentiaires.
4. LE RENOUVEAU POLITIQUE
4.1. LE PARTI SOCIALISTE
133Pour généraliser la participation des citoyens, le PS veut systématiser la prise en compte, a priori, des effets sociaux, économiques et environnementaux des décisions publiques significatives. Il propose d’améliorer les procédures de consultation des citoyens, par des expériences pilotes de « conférence citoyenne » sur des sujets éthiques complexes ou la généralisation des procédures d'évaluation constante de l'action publique. Le PS veut renforcer le rôle de l’électeur par un moratoire sur le vote électronique ; l'organisation d'une formation sur la structure de l'État par la création d’un observatoire du fédéra~lisme. Le PS veut instaurer une véritable démocratie participative notamment par un pacte entre le monde acteur associatif et les autorités publiques ; l’adoption d’une législa~tion~cadre sur les partis politiques ; la reconnaissance du bénévolat. Le PS est favorable au maintien du vote obligatoire et à l’octroi du droit de vote et d’éligibilité à tous les ci~toyens sans égard à leur nationalité au plus tard pour les élections provinciales et com~munales de 2006.
134Il souhaite renforcer les pouvoirs du Parlement notamment par l’élaboration d’une ré~glementation sur les relations Parlement-gouvernement, l'élaboration d'un statut des parlementaires garantissant leur indépendance et réglementant leurs liens avec le secteur privé, limitant le cumul des mandats, et leur octroyant des moyens suffisants pour assu~mer leur travail parlementaire.
135Le PS demande une modification de la Constitution qui permettra à chaque région d’instaurer un système de consultation populaire régionale. Au plan fédéral, le PS pro~pose une modernisation du droit de pétition pour en faire un débat parlementaire d’initiative populaire.
136Vis-à-vis des étrangers, le PS prône leur accès aux emplois dans la fonction publique ; l'extension du droit de vote et d'éligibilité à tous les citoyens qui résident durablement en Belgique, sans égard à leur nationalité.
137Pour lutter contre les partis non démocratiques, le PS propose notamment l'instauration dans la Constitution d'un principe général de déchéance pour ces partis de l'ensemble des droits accordés aux groupes politiques ; la correctionnalisation des délits de presse néga~tionnistes ; la mise en œuvre de la loi permettant de priver de financement public les partis liberticides.
138Enfin, pour faciliter l'existence des Belges à l'étranger, le PS veut veiller à une prise en compte de leurs droits sociaux et à promouvoir leur participation à la vie démocratique du pays.
4.2. LE MOUVEMENT RÉFORMATEUR
139Pour promouvoir la « démocratie participative », le MR veut introduire (par une révision de la Constitution) le référendum à portée décisionnelle et la consultation populaire. Se~ront toutefois exclues les consultations sur des questions de personnes, des questions relatives aux comptes, aux budgets, aux taxes et rétributions régionales ; des questions relatives aux droits et libertés fondamentaux ainsi qu’aux lois anti-discrimination, des questions relatives aux obligations internationales de la Belgique. Le MR propose aussi d’introduire l’élection directe des bourgmestres, en veillant à ce que la réforme du mode de scrutin garantisse une représentation au conseil communal à chaque tendance démo~cratique. Il veut mettre en place des budgets participatifs et des conseils consultatifs au niveau local ; mettre en œuvre l’octroi du droit de vote aux ressortissants étrangers aux élections communales, tout en l’accompagnant d’un certain nombre de balises.
140Pour ce qui concerne l’accès à la nationalité, le MR veut initier une réflexion sur le Code de la nationalité et notamment sur l’opportunité d'allonger les délais octroyés aux par~quets pour émettre un avis sur les demandes d'accès à la nationalité. Le MR veut replacer le critère de l’intégration, et non plus seulement le critère du temps, comme condition première de l’accès à la nationalité, et considérer l’octroi de la nationalité comme l’aboutissement du processus d’intégration plutôt que son point de départ. Il veut prévoir la déchéance de la nationalité en cas d'obtention par fraude ou mariage blanc, et permet~tre que les Belges qui souhaiteraient acquérir une autre nationalité puissent conserver leur nationalité belge.
141Le MR veut renforcer les dispositions pour que la Constitution elle-même détermine les principes démocratiques que doivent respecter les associations reconnues par l'État ou les partis participants bénéficiant d’un financement public.
142Le MR propose l’inscription dans la Constitution du principe de la laïcité de l’État.
4.3. ÉCOLO
143Écolo souhaite restructurer la fonction consultative, ce qui implique de réformer le fonc~tionnement des conseils consultatifs et de les encourager à ouvrir des débats publics ; de développer les « conférences de citoyens » ; de délibérer les budgets de façon participa~tive.
144Écolo souhaite prévoir une évaluation de toute nouvelle législation, marché public im~portant et programme budgétaire, dans un délai de trois à cinq ans, ainsi qu’une évalua~tion de la législation en cas de changement significatif de la législation existante. Il sug~gère encore de créer un droit d’évaluation d’initiative populaire, de considérer l’évaluation des politiques publiques comme un rôle clé des parlements ; de généraliser des services de l’évaluation dans chaque ministère ; de créer un conseil de l’évaluation au niveau fédéral et des conseils de l’évaluation au niveau des entités fédérées.
145Dans le domaine des procédures référendaires, Écolo souhaite instaurer le référendum législatif facultatif, transformer la consultation populaire locale en référendum communal ou provincial facultatif, instaurer l’« initiative populaire locale »; assurer le contrôle indé~pendant des procédures référendaires et informer correctement la population sur les enjeux ; instaurer le référendum international facultatif sur les transferts de souveraineté ; instaurer un référendum constitutionnel obligatoire sur toute réforme fondamentale de la structure de l’État.
146Pour améliorer la démocratie représentative, Écolo suggère d’interdire les candidatures simultanées sur les listes électorales pour des niveaux de pouvoirs différents ; d’accorder le droit de vote aux résidants étrangers pour les scrutins aux niveaux communal, provin~cial, régional, communautaire et européen et d’abaisser l’âge du vote à 16 ans ; améliorer le système proportionnel en harmonisant la taille des circonscriptions et en réformant le système d’apparentement. Écolo demande de rétablir un contrôle fiable et démocratique des opérations de vote et prône le maintien du vote papier.
147Pour réformer le fonctionnement des parlements, les Verts souhaitent renforcer leur pouvoir de proposition ; améliorer la publicité de leurs travaux et les enrichir par le point de vue de la société civile ; simplifier les procédures législatives ; valoriser les motions de recommandation ; renforcer le rôle de la Cour des comptes ; créer un organe de contrôle des services publics ; lutter contre le clientélisme en assurant la transparence des « interventions » de mandataires publics auprès des administrations publiques.
148Écolo souhaite instituer, à moyen terme, une monarchie véritablement constitutionnelle et, à long terme, la suppression des privilèges de naissance .
149Écolo veut imposer la transparence des budgets et des comptes de l’ensemble des com~posantes des partis et notamment la transparence des dons de particuliers ; diminuer le volume global de dépenses électorales autorisées par la loi ; organiser le financement public des partis plus équitablement ; publier les comptes de partis et de leurs compo~santes depuis 1980 ; améliorer le contrôle des dépenses électorales, de la comptabilité des partis et des communications gouvernementales ; priver les partis liberticides des sub-ventions.
150Sous le titre de « Réinventer le pluralisme et sortir du système des piliers », Écolo pro~pose d’objectiver le financement des cultes et de la laïcité en fonction des convictions de la population.
4.4. LE CENTRE DÉMOCRATE HUMANISTE
151En termes de modification de la loi électorale, le cdH propose la suppression complète de l'effet dévolutif de la case de tête et l’instauration du système du tiers commun au niveau de la Chambre ; la suppression de la distinction entre candidats effectifs et sup~pléants ; l’interdiction de tout changement des règles électorales dans les douze mois qui précèdent les élections ; l’octroi du droit de vote et d'éligibilité aux élections communales pour les étrangers non européens résidant en Belgique depuis plus de cinq ans.
152Pour promouvoir la participation de la société civile, le cdH suggère l’introduction du référendum constituant et de la consultation populaire ; l’élargissement du droit de péti~tion aux associations privées et aux groupements d'intérêt ; l’association de la société civile et des experts aux travaux des parlements ; la publication de livres blancs et de li~vres verts comme ceux de la Commission européenne ; la création d'une Maison des citoyens, rattachée à chaque assemblée.
153Le cdH demande la dépolitisation des administrations et des politiques de subsides par un pacte entre l'ensemble des formations politiques.
154Le cdH suggère de renforcer les contre-pouvoirs, et notamment l’augmentation des moyens notamment humains de la section législation du Conseil d'État ; la création de tribunaux administratifs de première instance ; l’extension du contrôle de la constitution~nalité des lois par la Cour d'arbitrage à l'ensemble des articles de la Constitution ; le maintien du visa préalable de la Cour des comptes ; l’obligation dans le chef du gouver~nement de joindre, l'avis rendu par l'Inspection des Finances sur chacun des avant~pro~jets de loi ; faire renaître le Comité supérieur de contrôle, le doter de moyens suffisants et lui conférer une grande indépendance en le rapprochant de la Cour des comptes ; valori~ser les actions des commissions consultatives comme la Commission pour la protection de la vie privée Pour revaloriser le contrôle parlementaire, le cdH suggère d’instaurer un bicaméralisme régional en créant une « Chambre des communes » par la transformation de l'assemblée générale de la section wallonne de l'Union des villes et communes. Le cdH veut aussi rendre les présidents d'assemblées parlementaires plus indépendants en organisant leur élection à la majorité des deux tiers et à bulletin secret.
4.5. LE FRONT NATIONAL
155Le FN propose d’instituer le référendum à tous les niveaux de pouvoir, et notamment le référendum d'initiative populaire, de dépolitiser l'administration, de garantir le respect des droits constitutionnels, d’inscrire dans la Constitution le principe de la préférence natio~nale et européenne. Le FN veut aussi encadrer les médias en supprimant les subsides directs aux médias, en créant un ordre des journalistes professionnels, et en renforçant les droits de protection de l'image.
5. LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT, DES CONSOMMATEURS ET DE LA SANTÉ
5.1. LE PARTI SOCIALISTE
156Pour ce qui concerne la protection des consommateurs, le PS veut modifier la loi sur les pratiques de commerce afin d'interdire la publicité trompeuse sur les conditions sociales et éthiques de fabrication ; créer un organe indépendant de gestion des plaintes en ma~tière de publicité ; élaborer une loi cadre afin de protéger les intérêts des jeunes en ma~tière d'utilisation des technologies de l'information et de la communication ; rendre les labels significatifs et transparents ; prohiber les procédures électroniques qui transmet~tent des données à l'insu de l'utilisateur.
157Pour régler les différends, le PS encourage la mise en place d’une commission de litiges, et souhaite permettre aux organisations de consommateurs de réclamer des dommages et intérêts en justice, et de garantir aux débiteurs de créances alimentaires d’un revenu mi~nimum équivalent au revenu d’intégration.
158Pour lutter contre le surendettement, le PS veut garantir le caractère insaisissable des sommes déclarées telles par la loi et versées sur un compte bancaire ; augmenter les pla~fonds d'insaisissabilité pour les personnes ayant des enfants à charge ; instituer une commission des litiges.
159En matière de « service universel », le PS veut garantir un service universel de la gratuité d'un accès rapide à internet ; adapter le service universel à l'évolution des moyens de communication, notamment en y incluant la téléphonie mobile, favoriser la création, la diffusion et l'apprentissage des logiciels libres ; imposer l'usage des logiciels libres aux administrations.
160Dans le domaine des assurances, le PS privilégie trois principes : « défendre les assurés les plus vulnérables », « mieux protéger et informer le consommateur » et « mieux proté~ger la partie faible du contrat d’assurance ». Le PS formule de nombreuses propositions, parmi lesquelles instaurer un service de base en matière d'assurances obligatoires, limiter les critères de segmentation à des critères objectifs, reconnaître aux victimes le droit de se faire remettre intégralement leur dossier médical, garantir l'indépendance à l'égard des assureurs des experts « auto » ou des médecins ; protéger l'assuré contre les risques de refus d'indemnisation.
161Enfin, le PS veut améliorer et harmoniser les procédures d'autocontrôle des producteurs de produits alimentaires et garantir l'efficacité du contrôle assuré par l’AFSCA.
5.2. LE MOUVEMENT RÉFORMATEUR
162En matière de développement durable, le MR souhaite revoir la loi de 1964 afin « de permettre de développer clairement et de manière rationnelle les instruments légaux et institutionnels nécessaires à l’exercice des compétences des régions en matière de politi~que de l’air ». La politique d’environnement du MR vise à intégrer la qualité et le cadre de vie dans un contexte international, à prôner une approche multifilière, à tarifer avec pragmatisme et efficacité, et à privilégier les partenariats [9].
163Dans la lutte contre le tabagisme, le congrès de Liège proposait déjà de poursuivre la politique d’augmentation des prix et des recettes fiscales, d’interdire la vente de tabac aux mineurs, d’inciter les communautés à prendre leurs responsabilités dans la prévention de la consommation de drogue et de tabac.
164Dans le domaine de la sécurité alimentaire, le MR veut poursuivre la mise en place de l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA) en impliquant tous les acteurs de la filière.
165Enfin, pour ce qui concerne les OGM, le MR veut charger le monde académique de mener la réflexion scientifique pour apporter une information juste et objective sur les OGM. Il exige que le SFI joue un rôle de pédagogie scientifique à l’intention du citoyen. Il veut transposer la directive UE sur la dissémination volontaire d’OGM dans l’environnement.
5.3. ÉCOLO
166Écolo identifie sept grands défis environnementaux transversaux : le réchauffement cli~matique ; la protection du patrimoine naturel et génétique ; une gestion durable des ri~chesses humaines et des ressources naturelles ; la priorité aux principes de prévention et de précaution ; une économie durable qui limite les rejets dangereux pour l'environne~ment et la santé publique ; une gestion parcimonieuse du sol pour favoriser une mobilité durable ; une participation active des citoyens aux décisions.
167Les propositions sont regroupées en treize domaines d'action :
- citoyenneté et développement durable ;
- des procédures pour des citoyens et des autorités responsables [10] ;
- promouvoir des produits et des services durables en mobilisant des « éco-acteurs », comme des écoboni, des normes renforcées, des écolabels, des consignes, des réductions fiscales ;
- responsabilité civile et développement durable : élaborer une directive UE régissant un droit de la responsabilité environnementale, élaborer une directive de protection de l’environnement par le droit pénal, préciser la responsabilité des institutions financières et bancaires en matière environnementale ;
- santé et environnement : réorienter l’économie sur base du principe de précaution en matière de santé, introduire la dimension environnementale dans la formation des professionnels de la santé, améliorer l’utilisation du registre national du cancer et des causes de décès, renforcer les normes de produits [11], mettre en place un plan national d’action « environnement santé », renforcer la sécurité alimentaire en l'élargissant aux additifs nocifs ;
- améliorer la qualité de l'air, renforcement des plans « air » régionaux contre l'effet de serre, protéger la couche d'ozone stratosphérique, réduire les rejets acidifiants et lutter contre l'ozone troposphérique ;
- lutter contre le bruit : établir un cadastre du bruit et de normes de bruit (en particulier près des aéroports), parallèlement à un programme de recherches [12] ;
- garantir des forêts durables : revoir la politique forestière, créer des zones naturelles représentatives des écosystèmes, favoriser les coopératives de propriétaires, sensibiliser les petits propriétaires, former une main-d’œuvre qualifiée ;
- prévention des déchets : rendre effective la hiérarchie dictée par les directives UE, mettre en œuvre une planification des déchets et des outils de prévention performants, refuser la dispersion des polluants, assurer la maîtrise et la transparence des flux de déchets, etc. ;
- gestion de l'eau en région wallonne [13] ;
- protection et épuration des sols en région wallonne [14] ;
- protéger la biodiversité : intégrer la protection de la nature dans les autres législations, promouvoir les espèces végétales et animales régionales en agriculture ;
- une gestion durable et intégrée de la zone maritime implique de confirmer le rôle du
fédéral dans la gestion du milieu marin.
En matière de développement durable, Écolo propose de : - renforcer et coordonner les politiques fédérales, régionales et communautaires en matière de développement durable ; renforcer les institutions du développement durable au niveau fédéral [15] ;
- évaluer les politiques à l’aune du développement durable ; donner au ministre en charge du développement durable le droit d’émettre un avis avant la prise de décision finale ; mettre en place des indicateurs d’évaluation du développement durable ;
- informer et former les jeunes et les cadres d’entreprise au développement durable ; améliorer les mécanismes de participation de la population ;
- soutenir la dynamique d’entreprise au service du développement durable, et notamment renforcer la responsabilité sociale des entreprises et le respect des normes sociales au niveau mondial, maintenir une régulation publique des services publics essentiels, inscrire des critères éthiques, sociaux et environnementaux dans les marchés publics, instaurer des lignes directrices environnementales au niveau international pour l’octroi de crédits à l’exportation. ;
- développer une gouvernance mondiale du développement durable, ce qui concerne tant l’aide au développement que l’extension du concept de réfugié, de renforcer les dispositions de la Convention sur la diversité biologique, de développer un programme international « Énergie pour tous », de combattre les commerces illicites.
- agir sur le marché par une politique des produits et des services en phase avec un développement durable, comme des éco-incitants ;
- promouvoir la responsabilité civile, et notamment une directive UE introduisant un droit de la responsabilité environnementale et étendre la responsabilité des importateurs et grands distributeurs d’un produit aux dommages causés aux travailleurs ou aux populations de la zone de production ;
- concilier le tourisme et le développement durable.
En matière de protection de la santé, Écolo se réfère à la définition de la santé de l'OMS : - un état complet de bien-être physique, mental et social, et non seulement l'absence de maladie ou d'infirmité ». Ses propositions concernent surtout les compétences des entités fédérées en matière de santé. Signalons cependant qu’Écolo suggère de :
- mettre en œuvre la loi sur les droits des patients, créer un fonds d'indemnisation des dommages médicaux, interdire toute forme de publicité concernant les médicaments, renforcer et simplifier l'accès à l'information ;
- mettre en œuvre une assurance autonomie intégrée dans la sécurité sociale et organiser les solidarités nécessaires en faveur des personnes âgées [16] ;
- interdire le clonage à des fins de reproduction d'êtres humains, refuser la privatisation du vivant, réglementer l'utilisation d'embryons humains pour la recherche, interdire l'implantation de cliniques de choix du sexe [17] ;
- maintenir le système d'assurance actuel de financement des soins de santé au niveau fédéral, renforcer la forfaitarisation du financement des soins, garantir l'accès aux soins pour tous et réduire la contribution financière directe du patient, renforcer et refinancer la première ligne ;
- établir un système de dispensiation des soins échelonné et coordonné, développer des coordinations locales de santé, mettre en place un système de numéro d'appel unique pour la première ligne, poursuivre la réorganisation des pratiques de première ligne ;
- poursuivre la reconnaissance des médecines complémentaires, garantir le libre choix, rembourser les médecines alternatives ;
- favoriser la mise en réseau pluraliste des hôpitaux ;
- payer le juste prix des médicaments, simplifier les procédures de remboursement, améliorer le mode de prescription et de délivrance, donner une information objective, assurer l’indépendance des commissions d’enregistrement, modifier le régime de la propriété de l’officine et renforcer l’inspection de la pharmacie, harmoniser les listes des médicaments que les CPAS acceptent au remboursement ;
- améliorer les salaires des infirmières et infirmiers, les normes d'encadrement, l'environnement de travail, la formation et stimuler la multidisciplinarité ;
- rendre les soins dentaires plus accessibles (gratuits pour enfants), favoriser l’orthodontie, évaluer la toxicité des amalgames dentaires ;
- en matière de santé mentale : impliquer la première ligne et intensifier la collaboration entre les secteurs, financer la psychothérapie par l'Inami, disposer d'une gestion optimale des situations de crises ;
- assurer un financement public suffisant des soins palliatifs et garantir leur accessibilité à domicile comme à l'hôpital ;
- réduire les risques pour les toxicomanes, développer le traitement de substitution à l'héroïne, réévaluer la prohibition des drogues « dures », réglementer la production, la vente et l'usage du cannabis, choisir – en matière de « contrats de société » – entre prévention et politique sécuritaire ;
- créer un conseil supérieur pour l’éthique et la déontologie de la santé, un collège disciplinaire pour la santé et réformer les ordres existants.
5.4. LE CENTRE DÉMOCRATE HUMANISTE
168
Pour promouvoir la protection de l’environnement, le cdH suggère de :
- développer l'éducation, l'information et la communication, ce qui implique de mettre sur pied des « classes vertes d’éducation à l’environnement » à l’école ; de développer les services d'assistance aux services publics, aux PME et aux industries en matière d'impact environnemental ; d’établir un système d'indicateurs spécifiques ;
- améliorer la qualité de l'air, ce qui implique d’appliquer le plan d'action Kyoto et déterminer des sanctions applicables aux États qui ne le respecteraient pas ; de revoir le mécanisme des « permis de polluer » ; d’imposer une cotisation sur l'énergie et les rejets de CO2 ; de créer un fonds pour l'utilisation rationnelle des énergies ; d’utiliser les bio-carburants dans les transports en commun ; de développer un régime fiscal spécifique pour les utilisateurs de tels carburants ;
- développer une politique de l'eau, ce qui implique de créer une agence mondiale de
l'eau ; d’octroyer des incitants financiers pour l'installation d'un double système d'eau
dans les habitations ; de publier un rapport annuel sur la qualité de l'eau en Belgique
par un observatoire de l'eau à mettre en place ; de mettre en œuvre le coût vérité de
l'eau ; d’ouvrir un large débat public sur la définition des conditions d'accès
« universel » à l'eau potable ; de mettre en place des « contrats de nappe » ; d’élargir l'application des contrats rivières.
169Dans le domaine des OGM, le cdH propose de favoriser le développement de la recher~che scientifique, d’étudier les effets de la culture et de l'usage des OGM, et d’en informer le public de manière objective ; de désigner des laboratoires indépendants de référence d'analyses des OGM ; d’appliquer le principe de précaution, de surveiller leur traçabilité et leur étiquetage et de veiller à ce que la distinction entre cultures OGM et non OGM soit toujours assurée ; d’inventer un droit à « l'innovation biologique » adapté à ses parti~cularités techniques et culturelles ; de proposer aux pays du Sud un partenariat respec~tueux de leur souveraineté.
5.5. LE FRONT NATIONAL
170En matière d’environnement, le FN propose de recourir au référendum local et aux en~quêtes publiques pour les questions d'environnement, d’appliquer le principe du pol~lueur~payeur, de supprimer les écotaxes, mais d’instaurer une défiscalisation des investis~sements utiles à l'environnement et les moyens de production non polluants et d’encourager l'usage des transports non polluants et les transports en commun, ainsi que les énergies non polluantes.
171En matière de santé, le FN veut lutter contre l'inflation du nombre de médecins, en ren~dant ces études plus sélectives : ainsi, les médecins étrangers devraient s'engager à re~tourner dans leur pays d'origine après leurs études en Belgique, et un numerus clausus devrait être institué pour les étudiants en médecine extra-européens. Le FN veut revalo~riser le statut du personnel infirmier et du kiné, améliorer le système hospitalier, aug~menter les crédits alloués à la recherche sur le sida, le cancer et les maladies cardio~vas~culaires. Le FN entend lutter contre le sida par un dépistage national systématique dans un premier temps pour les populations à risque (milieu carcéral, prostitution, etc.) et aux frontières, et, en général, lutter contre l'importation de maladies par un contrôle sanitaire aux frontières. Il souhaite imposer des cures de désintoxication aux drogués, suivies d'une période de resocialisation par le sport et le travail.
6. LES AFFAIRES SOCIALES ET L’EMPLOI
6.1. LE PARTI SOCIALISTE
6.1.1. La sécurité sociale
172Les propositions du PS en matière de soins de santé sont les suivantes :
- alléger les charges administratives du système des soins de santé ;
- assurer l’égalité d’accès aux soins, ce qui implique une augmentation du budget de l'assurance maladie-invalidité par un doublement de la norme de croissance de ce budget de 2,5% à 5% ; un gel de toute hausse de la quote-part personnelle du patient pour les soins de santé remboursés ; l'introduction plus rapide dans les prestations remboursées par l'AMI de nouveaux matériels médicaux ou de nouveaux médicaments dont l'utilité est démontrée ; la généralisation du système « maximum à facturer » avec dispense immédiate des tickets modérateurs dès que le plafond maximal est atteint ; un mécanisme simple et généralisé du tiers-payant social pour tous les prestataires de soins ; un renforcement du financement de l'activité hospitalière ; un accès garanti aux soins de kinésithérapie ; un meilleur remboursement des soins dentaires ; un remboursement intégral des pilules contraceptives pour les femmes de moins de 25 ans ; une meilleure accessibilité financière aux médecines alternatives reconnues ; le développement de la médiation interculturelle pour favoriser l’accès aux soins de santé des personnes de culture différente ;
- pour les personnes gravement malades, le PS propose une couverture sociale spécifique basée sur un plan de prise en charge socio-sanitaire qui coordonne les soins et l’aide à la vie quotidienne ;
- pour s’assurer de l’adéquation entre ressources et besoins du système de santé, le PS demande un financement correct de l’activité hospitalière (hors prestations de soins), un soutien financier accru des hôpitaux accueillant une patientèle socio-économiquement fragile, une revalorisation des actes intellectuels des médecins, un réexamen du contingentement en vue de prévenir toute pénurie dans l’offre de soins, un doublement de la norme de croissance, un accès garanti aux soins de kinésithérapie, un développement des services psychologiques de crise, une meilleure couverture de certains soins ou matériels médical trop onéreux ;
- pour garantir la qualité des soins, le PS demande la mise à disposition des prestataires de soins de toute l’information sur les bonnes pratiques médicales, l’évaluation régulière et systématique de toutes les technologies et pratiques médicales, la planification de l’offre de soins par les pouvoirs publics en fonction des besoins objectifs de la population, le développement de coordinations locales de soins de santé, la révision des normes d’encadrement des lits en institutions de soins ;
- afin de prendre en charge le patient au niveau de soins le plus adéquat, le PS entend établir une programmation plus stricte des technologies médicales hautement spécialisées, confier au médecin de famille le rôle de référent d’un dispositif multidisciplinaire de soins extra-hospitaliers par la tenue du dossier médical, redéfinir la relation entre l’hôpital, le médecin de famille et les services de soins à domicile, rémunérer correctement les prestataires de soins qui s’engagent dans une approche globale, coordonnée et responsable, rétablir l’interdiction pour tout hôpital de réclamer une somme forfaitaire complémentaire aux patients s’adressant aux services d’urgence, reconnaître et rémunérer le rôle de conseiller du pharmacien, qui encouragera l’utilisation des médicaments génériques ;
- pour responsabiliser les acteurs du système, le PS demande la réduction de la rémunération à l’acte au profit de forfaits par diagnostic, par épisode thérapeutique, par patient ou par pathologie ; la revalorisation de l’acte intellectuel dans tous les processus de soins, une plus grande reconnaissance de la fonction de l’infirmière, une plus grande forfaitarisation du financement de l’activité hospitalière, l’incitation à une plus grande coopération entre institutions de soins, le contrôle accru de la prescription et de la délivrance du médicament, la responsabilisation des prestataires de soins sur leurs comportements de prescription et de dispensiation, le maintien des mécanismes de co-gestion de l’assurance obligatoire soins de santé, la révision des mécanismes de responsabilité financière des mutualités ;
- pour réparer les dommages anormaux liés aux prestations de soins de santé, le PS demande un nouveau système d’indemnisation
173 En matière de revenus de remplacement, le PS veut poursuivre le relèvement des alloca~tions sociales les plus basses ; mettre en place un mécanisme uniforme de liaison au bien-être de toutes les allocations sociales ; assurer une meilleure couverture sociale des acci~dents du travail et des maladies professionnelles ; lier l’ensemble des conditions de reve~nus répertoriées dans la législation sociale au mécanisme d’indexation automatique des allocations sociales, et réinstaurer le mécanisme de liaison au bien-être. Pour ce qui concerne l’indemnisation du chômage, le PS demande (entre autres) la suppression de l'article 80 de la réglementation du chômage, la révision du système du stage d’attente, un accompagnement individualisé de réinsertion, l’amplification des incitants à l’embauche de chômeurs de longue durée. Le PS veut maintenir les droits sociaux quelle que soit la mouvance professionnelle de l'assuré social. À terme, le PS veut individualiser les droits sociaux, en garantissant les situations acquises.
174En matière de pensions, le PS veut garantir au pensionné au moins l'équivalent de 80% de ses derniers revenus professionnels nets d'impôts ; lier les pensions au bien-être (en plus de l’indexation) ; revoir les conditions de carrière qui conditionnent l'accès à la pen~sion en tenant compte des réalités actuelles du travail.
175Le PS propose une politique en faveur des aînés, avec notamment l’extension du régime des remboursements préférentiels à tous les bénéficiaires de minimas d’allocations so~ciales (dont les pensions) ; l’encouragement à l’aide apportée par l’entourage des seniors par des congés professionnels ou des interruptions de carrière, la création de centres d’accueil, et la suppression de la distinction entre maisons de repos et maisons de repos et de soins.
176Pour les personnes dépendantes, le PS veut créer une assurance autonomie fédérale, en tant que branche de la sécurité sociale et assurer au niveau des entités fédérées une prise en charge correcte de la perte d'autonomie par des soins et services à domicile de qualité.
177Pour lutter contre l'exclusion sociale, le PS veut majorer les montants du revenu d'inté~gration et autres allocations sociales (tout en maintenant la tension entre le salaire mini~mum garanti et le montant de ces allocations sociales minimales), accorder un délai réduit à l'administration du Ministère de l'Intégration sociale pour déterminer le CPAS compé~tent en cas de litige relatif aux sans-abris ; mettre en place un mécanisme de rembourse~ment par l'État fédéral aux CPAS des aides aux « sans-papier » ; garantir aux débiteurs de créances alimentaires un revenu minimum équivalent au revenu d'intégration ; permettre à leurs créanciers de recouvrer ces sommes auprès du fonds des créances alimentaires ; développer les filières d'insertion par le travail.
178Au profit des travailleurs indépendants, le PS veut octroyer des allocations familiales identiques à celles des salariés ; aligner les indemnités pour incapacité de travail sur le montant minimum octroyé aux salariés ; couvrir les petits risques de santé par l'assurance obligatoire soins de santé ; relever la pension minimale au niveau de celle des salariés; supprimer le coefficient de réduction de la pension par année d'anticipation de la retraite pour les indépendants ; majorer les indemnités d'invalidité des indépendants dont l'état de santé les contraint à cesser toute activité professionnelle (accorder une indemnité égale au minimum octroyé aux salariés, simplifier et assouplir les règles de cumul autorisé entre indemnités et activité professionnelle, permettre aux indépendants de choisir entre une indemnité d’invalidité ou une aide à l’engagement d’une personne de remplacement ; supprimer la limite de dix-huit mois au-delà de laquelle l’indépendant ne peut plus re~prendre partiellement son activité) ; réviser le système de calcul des cotisations au statut social, en instaurant le versement de « cotisations anticipées » ; allonger la durée du congé de maternité indemnisé et instaurer un congé de paternité. Le PS propose encore diver~ses mesures dans le domaine des pensions des indépendants.
6.1.2. L’aide sociale
179Pour assurer un meilleur financement et encadrement des CPAS, le PS propose d’augmenter la prise en charge par l’État fédéral du revenu d’intégration ; de financer au niveau fédéral une norme de personnel pour couvrir les besoins des CPAS ; de mettre en place un mécanisme de remboursement par le niveau fédéral aux CPAS des aides oc~troyées aux « sans-papiers » ; de réduire les délais de remboursement de l’État des presta~tions à charge des CPAS ; d’assurer la prise en charge à 90% au niveau fédéral du « minimex étudiant » et de désigner comme CPAS compétent celui du lieu de résidence de l’étudiant ; d’accorder un délai réduit à l’administration du Ministère de l’Intégration sociale pour déterminer le CPAS compétent en cas de litige sur la situation d’un sans-abri ; de clarifier les règles de compétences relatives aux sans-abri ; de généraliser l’octroi du « minimex de rue » au taux isolé à l’ensemble des sans-abri ; de corriger la loi sur le revenu d’intégration sociale en complétant la notion « d’emploi adapté » par celle « d’emploi adapté et convenable ».
180Pour garantir la continuité des parcours d’insertion professionnelle, le PS propose de majorer les montants du revenu d’intégration et autres allocations tout en maintenant la tension avec le salaire minimum garanti ; de lier l’octroi d’avantages sociaux à un niveau de salaire et non à une catégorie de bénéficiaires ; d’évaluer les dispositifs actuels d’insertion professionnelle ; de promouvoir le développement de l’économie sociale ; d’harmoniser l’offre de formation proposée par les CPAS ; d’encourager l’activation des contrats pour inciter les entreprises à s’investir durablement dans l’insertion socio-pro-fessionnelle ; de développer les filières d’insertion par le travail entre la politique d’intégration des CPAS et les programmes régionaux.
6.1.3. La politique de l’emploi
181Pour le PS, toute nouvelle réduction des cotisations sociales doit intégrer un moratoire sur les réductions de cotisation sociales non conditionnelles. Le PS demande une évalua~tion de l'impact de ces réductions sur la création d'emploi, et un financement alternatif massif de la sécurité sociale par une fiscalité plus juste sur les revenus des capitaux. Il entend conditionner les réductions de cotisations sociales à des objectifs de formation professionnelle, de réduction et d'aménagement du temps de travail et de création d'em~plois, ainsi que développer « l'activation » des allocations de chômage. Le PS souhaite attirer à nouveau la main-d’œuvre dans certaines branches d’activité, et développer (en collaboration avec les régions) le système des titres-services.
182En matière de réduction et d’aménagement du temps de travail, le PS propose d’encourager les partenaires sociaux à instaurer le plus largement possible la semaine des quatre jours ; de réduire à court terme la durée légale maximale du travail avec l'objectif d'atteindre trente-cinq heures à moyen terme ; d’octroyer à chaque travailleur un compte épargne-temps valable sur la durée de sa carrière ; d’étendre le congé de paternité et d'adoption à un mois ; d’allonger la durée légale du crédit-temps à trois ans ; de maintenir le système des prépensions tout en encourageant le maintien des travailleurs âgés dans l'entreprise par des mesures ciblées ; de lutter contre les discriminations à l'embauche (femmes, handicapés et personnes d'origine étrangère) ; de promouvoir l'égalité femmes~hommes dans l'emploi ; lutter activement contre le travail au noir.
183Pour répondre aux exigences nouvelles du marché du travail, le PS veut favoriser l'aug~mentation des investissements des employeurs dans la formation professionnelle ; instau~rer un maribel social pour le secteur de la formation ; permettre aux travailleurs de se former tout au long de leur carrière professionnelle ; élaborer un statut unique de la per~sonne en formation ; améliorer les conditions de travail dans les métiers pénibles ; assu~rer une formation tout au long de la carrière ; lutter contre les « pièges à l’emploi ».
184Pour assurer des emplois de qualité, le PS exige le maintien de l'indexation automatique des salaires comme « exigence non négociable » ; la poursuite de l'augmentation des salai~res minimums, la poursuite de la lutte contre les accidents de travail et les maladies pro~fessionnelles ; rendre plus cher le contrat de travail précaire (en particulier le travail inté~rimaire), encadrer les licenciements collectifs (et notamment exclure de la définition du licenciement économique le licenciement fondé sur la spéculation financière), augmenter les indemnités de licenciement et la durée de préavis des ouvriers, renforcer les sanctions en cas de délocalisation des entreprises ; lutter contre les « faux indépendants » ; préser~ver et améliorer le modèle de concertation sociale ; en particulier en favorisant l'implan~tation du dialogue social au sein des PME; favoriser l'accès à la justice en cas de conflit travailleur/employeur ; uniformiser le statut ouvrier et le statut employé ; améliorer la lutte contre la traite des êtres humains.
6.1.4. Le logement
185En matière de logement le PS propose de permettre au juge de paix de surseoir aux ex~pulsions en hiver ; de permettre aux associations de locataires d’accompagner les parties au jugement, d’obliger le bailleur à enregistrer le bail à ses frais ; de permettre de ramener le renom de trois mois à un mois en cas de chute brutale de revenus ou d’accès à un lo~gement social ; d’insérer dans le code civil des normes précises de salubrité et de qualité des logements ainsi que l’énumération des types de travaux et entretiens qui incombent au bailleur ; de déterminer les critères objectifs qui peuvent servir d’indicateur pour fixer les loyers ; d’appliquer un taux réduit de TVA pour la construction ou la rénovation de logement public ; d’entamer une réflexion sur la fiscalité immobilière ; et de mettre en place une conférence inter-ministérielle du logement [18]. Plus globalement, le PS formule encore diverses propositions pour une « politique de la ville » à travers une politique contractuelle renforcée entre le fédéral et les villes et une politique immobilière contri~buant à l’équilibre urbain.
6.1.5. Les handicapés
186Concernant les handicapés, le PS souhaite instaurer un supplément spécifique d'alloca~tions familiales pour aider les familles.
6.2. LE MOUVEMENT RÉFORMATEUR
6.2.1. Les affaires sociales
187En matière de soins de santé, le congrès social du Mouvement réformateur, organisé à Charleroi les 7-8 décembre 2002, et consacré à la sécurité sociale, pose comme principes de base : le libre choix du patient ; la liberté diagnostique et thérapeutique du médecin ; le secret professionnel et la protection de la vie privée ; l’accessibilité de tous aux soins de qualité ; le développement de la solidarité interpersonnelle. Le programme rajoute l’engagement du refinancement en augmentant la norme de croissance du budget de l’assurance maladie et en favorisant le financement d’assurances complémentaires.
188Le MR veut assurer la responsabilité des prestataires et des institutions de soins, ce qui implique de former les médecins aux aspects économiques, financiers et de gestion de médecine ; de promouvoir la peer review ; d’éviter d’opposer les intérêts financiers des prestataires et les intérêts des patients ; d’impliquer d’avantage les prestataires dans la gestion de l’institution hospitalière ; de clarifier les relations entre les médecins hospita~liers et les gestionnaires d’institutions ; d’interdire la pression des gestionnaires d’hôpitaux en matière de consommation de soins ; d’impliquer davantage les mutualités dans leur responsabilisation financière. Par rapport au congrès, le programme électoral rajoute la proposition de « garantir les conditions de l’exercice d’une médecine de qualité à travers le libre choix du patient, la liberté diagnostique et thérapeutique du médecin, le secret professionnel et le respect de la vie privée, l’accessibilité de tous aux soins de qua~lité et le développement de la solidarité interpersonnelle ».
189Le MR veut rappeler les devoirs et les responsabilités des patients, ce qui implique de rappeler ce que chacun paye pour alimenter en recettes le système d'assurance obliga~toire ; de rendre plus visible l'intervention de l'assurance obligatoire ; de rappeler au pa~tient les rôles respectifs, et leurs limites, des différents prestataires de soins ; de faire de la bonne information des patients un critère de performance dans le cadre de la responsa~bilisation financière des organismes assureurs ; de mener des actions ciblées de promo~tion de la santé et d'un style de vie plus sain ; de renforcer la responsabilisation des pa~tients par l’introduction du « minimum à facturer » .
190Pour promouvoir la médecine de proximité, le MR veut une réorientation des moyens budgétaires vers les besoins des patients et des prestataires plutôt que vers les structures ; une revalorisation des actes médicaux de proximité. Le MR formule encore de nombreu~ses propositions détaillées concernant les médecins, les kinésithérapeutes, les pharma~ciens, la dentisterie, les infirmiers (et les soins à domicile), l’adaptation de l’Ordre des médecins, ou la gestion du secteur hospitalier et l’aléa diagnostique et thérapeutique.
191Sous le titre « Humaniser les situations précaires », le MR propose diverses mesures rela~tives aux maisons de repos, à la perte d’autonomie, aux maladies chroniques et aux pa~thologies lourdes, à la solidarité avec les familles confrontées à une maladie grave d’un enfant.
192En matière de pensions, le MR s’engage à garantir la viabilité du système de pension légal en alimentant le fonds de vieillissement, en encourageant la réduction de la dette publique et en augmentant le taux d’activité ; à améliorer le statut social des travailleurs indépendants à la suite des conclusions du rapport Cantillon ; à réduire les limitations imposées dans le cumul d’une pension avec des activités professionnelles et de favoriser l’accès des pensionnés à l’exercice d’une activité ; à poursuivre la revalorisation du montant de la pension minimale par sa liaison au bien-être ; à renforcer les incitants fiscaux pour les pensions complémentaires des deuxième et troisième piliers ; à supprimer les discriminations à l’égard des personnes ayant eu une carrière mixte ; à moduler et réduire progressivement la cotisation de solidarité prélevée sur les pensions légales et extralégales ; à poursuivre progressivement la suppression du coefficient de réduction pour retraite anticipée.
6.2.2. La politique de l’emploi
193Le congrès de Liège développe un programme de l’emploi différemment structuré, et introduisant un certain nombre de constats ou d’engagements intéressants à relever. Le MR rappelle qu’à travers l’action du gouvernement, sa politique de l’emploi a été et reste articulée autour des axes suivants : « limiter au maximum les règles d’exception qui nui~sent à la lisibilité de la politique de l’emploi, induisent des coûts administratifs importants et conduisent à des contradictions entre différentes mesures ; réduire les cotisations so~ciales afin de rétablir les conditions d’embauche dans le chef des employeurs ; investir dans la formation ; investir dans les nouvelles technologies de l’information et de la communication ; instaurer une politique volontariste en faveur des PME et des indépen~dants ; stimuler les investissements intensifs en main-d’œuvre ».
194Le programme électoral ne reprend pas la totalité des propositions émises lors du congrès de Liège, et propose une autre structure de présentation.
195Le MR souhaite développer des « politiques transversales », et donc renforcer les liens entre la formation, l’enseignement et l’emploi, revaloriser l’enseignement technique et professionnel, mettre en place des stratégies communes entre régions notamment en matière de validation des compétences, développer à Bruxelles des passerelles entre la formation et l’emploi, créer un secrétariat inter-ministériel aux familles ; combiner une mesure fédérale avec des aides régionales de type « expansion économique ».
196Pour améliorer l’efficacité des politiques de l’emploi, le MR veut renforcer toute initiative visant à les harmoniser tant au niveau fédéral que régional ; poursuivre la simplification des plans de résorption du chômage ; établir une évaluation des mesures fédérales en faveur de l’emploi ; permettre d’offrir gratuitement des services universels de première ligne ; développer des synergies public-privé pour un accompagnement spécifique du demandeur d’emploi ; s’assurer que les jeunes quittent le système éducatif en disposant de compétences adaptées aux besoins de l’économie par un meilleur partenariat entre~prise~école ; développer les possibilités de formation pour les exclus du système éducatif.
197Concernant l’emploi des jeunes, le MR souhaite favoriser l’accès et le retour à l’emploi des jeunes qui rencontrent le plus de difficultés d’insertion professionnelle ; développer des actions d’accompagnement adaptées à des situations d’alternance de périodes d’emploi ; favoriser l’accès à l’information après la scolarité ; éliminer les obstacles à l’embauche des jeunes ; revaloriser l’image de l’entreprise et l’esprit d’initiative ; encoura~ger les agences de placement (publiques ou privées) à faciliter l’accès des jeunes au mar~ché du travail ; développer le rôle des entreprises dans la formation continue des jeunes ; octroyer une baisse complémentaire des charges sociales, voire une exonération, aux entreprises qui recrutent des jeunes ; inviter les partenaires sociaux, branche par branche, à proposer des mesures pour favoriser l’emploi des jeunes.
198Le MR veut assurer le droit des femmes à vivre leur maternité en conservant l’accès au monde du travail et entend porter attention au statut de la « femme rentrante ».
199En matière d’organisation et aménagement du temps de travail, le MR propose de repen~ser la législation sociale et fiscale pour faciliter la flexibilité de la prise de la retraite, en associant les partenaires sociaux. Il demande d’envisager la possibilité de calculer la durée du travail sur une base annuelle.
200Afin de réorienter les politiques en faveur de l'emploi des francophones, le MR préconise d’une part, de mieux cerner la concurrence sociale par un tableau de bord fédéral, et d’autre part, de développer les synergies intra-francophones en rapprochant les mondes du travail, de l’enseignement et de la formation.
201Le MR propose diverses mesures qui devraient faire l’objet d’accords de coopération et de partenariats avec les communautés et les régions.
6.2.3. Le statut des indépendants
202Le congrès de Liège prévient que le MR « sera très attentif lors de la rédaction de la pro~chaine déclaration gouvernementale » aux dispositions relatives aux travailleurs indépen~dants. Les mesures prises par le gouvernement « devront être continuées en fonction des marges de manœuvre budgétaires », tout en ajoutant que « toutes les mesures prises ac~tuellement sont intéressantes mais semblent insuffisantes notamment au niveau du statut social et des pensions ». En conséquence, « le statut social de l’indépendant a besoin d’un véritable renouveau ».
203Le MR propose de poursuivre le rapprochement avec le statut social de salarié, intégrer les « petits risques » dans le régime général de soins de santé, de poursuivre l’alignement des allocations familiales des indépendants sur celles des salariés, de veiller à la mise en place de la couverture totale et obligatoire du conjoint-aidant, de poursuivre la diminu~tion de la pression fiscale et la réduction des cotisations patronales pour favoriser l’em~ploi, de formaliser la possibilité de participation des travailleurs au capital ou aux béné~fices des sociétés, de poursuivre la réflexion sur le régime de faillites, de mettre en œuvre une politique volontariste en faveur des PME, indépendants et professions libérales.
6.2.4. Les familles
204Le MR veut soutenir l’initiative privée au secteur de l’aide aux familles, par des aides adaptées, de type « aide à l’expansion économique ». Il propose de combiner une mesure fédérale (loi Onkelinx sur les services de proximité) avec des aides régionales de type « loi d’expansion économique ». Le MR souhaite également porter son attention sur le statut de la femme rentrante.
6.2.5. L’égalité des genres
205Pour assurer l’égalité des genres, le MR entend développer les infrastructures telles que les crèches, veiller à l’égalité de salaire pour un travail égal accompli, lutter contre les sté~réotypes liés au genre, continuer la sensibilisation aux perspectives de carrières, travailler à la réconciliation entre vie privée et vie professionnelle, etc.
6.3. ÉCOLO
6.3.1. Les principes de l’action sociale
206Écolo propose qu'un socle de droits fondamentaux soit reconnu à tous : le droit à l'éducation et à la formation ; le droit à la santé ; le droit à un logement décent ; le droit à la justice ; le droit à la culture ; le droit à un revenu décent ; le droit au travail ; le droit à la citoyenneté et à la participation ; le droit au lien social ; le droit à une aide sociale juste et transparente.
6.3.2. La politique de l’emploi
207Écolo souhaite une loi-cadre sur l'aménagement et la réduction du temps de travail, qui fixera à terme une nouvelle norme hebdomadaire légale de temps de travail (avec pour objectif les 32h/semaine), des étapes de mise en place de cette nouvelle norme, des dis~positifs de contrôle de l'embauche compensatoire et de maintien de revenu, de réduction volontaire du temps de travail selon la formule « 1 sur 5 » [19] de réduction du temps de travail liés aux congés pour soins et aux congés citoyens.
208Afin d'améliorer les conditions de travail, Écolo souhaite :
- garantir la sécurité et protéger la santé des travailleurs, et notamment renforcer la médecine du travail, actualiser les valeurs limites d’exposition et les listes d’agents cancérigènes et biologiques ; interdire les travaux extérieurs en cas de dépassement d’une limite de concentration d’ozone, transposer en droit interne les directives UE sur les conditions de travail ; donner une existence légale aux comités pour la prévention et la protection au travail au niveau des zones industrielles ; élargir la nomenclature et faciliter la reconnaissance des maladies professionnelles ;
- lutter contre le stress au travail, et notamment renforcer et mieux contrôler la législation sur les heures de travail ;
- offrir à chacun un « emploi convenable », en révisant la définition pour tenir compte
du devoir de chacun de participer à la vie collective et du droit à négocier son contrat
de travail ; en tenant compte des qualités requises pour qu’un emploi soit
« socialement et économiquement acceptable » ; en assurant des garanties minimales en termes de salaire, de conditions de travail, de mobilité, de garde d’enfants, de formation continuée.
209Enfin, Écolo souhaite clarifier, renforcer et rapprocher les statuts des travailleurs et ainsi assouplir la législation pour faire face aux situations professionnelles complexes et va~riées, offrir un vrai statut à tous les travailleurs et améliorer la situation des indépendants. Les Verts proposent encore de créer des groupements d'employeurs qui permettent de répondre aux difficultés d'embauche, à l'insécurité d'emploi ou à la multiplication d'em~plois précaires ; d’instituer un crédit formation pour se former tout au long de la vie ; de proposer à chaque jeune de 18-30 ans un « contrat de pluriactivité » lui garantissant l'ac~cès à un ensemble varié d'activités, un statut et un revenu ; de promouvoir une politique du(des) temps, (par exemple proposer aux travailleurs plus âgés des formules combinant emploi au sens propre, parrainage et congés).
6.3.3. La protection sociale
210En matière de revenus et protection sociale, « la perspective d'Écolo est l'égalité. L'égalité suppose d'abord et avant tout l'exercice du droit à l'emploi et à un revenu dignes. La recherche de l'égalité se décline ensuite dans les systèmes de redistribution, via l'ample solidarité que nourrit la sécurité sociale, d'une part, et la fiscalité, d'autre part. Le régime résiduaire du revenu d'intégration et de l'aide sociale complète le socle des politiques sociales. Enfin, l'égalité se joue au niveau de l'accès universel aux biens fondamentaux et aux services collectifs. (…) La réduction des inégalités est facteur de cohésion sociale et, partant, moteur d'un développement socio-économique durable. »
211Écolo entend « renforcer notre système de sécurité sociale (…) en nous opposant aux velléités de défédéralisation mais aussi de privatisation larvée. Nous voulons maintenir un système assurantiel qui solidarise l'ensemble de la population. Il est hors de question d'aller vers une protection sociale minimale et de laisser pour le surplus la couverture des risques sociaux aux assurances privées fondamentalement inégalitaires. En développant une sécurité sociale qui puisse rencontrer l'ensemble des besoins sociaux de la popula~tion. » Pour assurer le refinancement de la protection sociale, Écolo entend mettre un terme « à la spirale de réductions inconditionnelles des cotisations patronales », financer le « Fonds argenté », dégager de nouvelles ressources (comme les taxes CO2 et CSG), prélever un impôt sur les transactions financières et sur les gros patrimoines.
212Écolo souhaite promouvoir une politique des revenus qui poursuive les objectifs sui~vants :
- exclure la pauvreté par la mise en place d'un plan d'action pluriannuel permettant tant aux isolés qu’aux ménages, de bénéficier d'un revenu mensuel d’au moins 800 € pour un isolé ou 1 600 € pour un couple avec deux enfants ;
- lutter contre les situations où accepter un travail implique une réduction du revenu et/ou du pouvoir d'achat (« pièges financiers ») ;
- rendre la fiscalité plus redistributive (en faveur des petits revenus) et rééquilibrer la répartition des charges fiscales, en faveur des revenus du travail ;
- une épargne correctement rémunérée et solidaire, notamment par une « corbeille épargne à long terme ».
213En matière de chômage, les Verts proposent d’individualiser le droit au chômage, de supprimer la discrimination entre anciens et nouveaux chômeurs, mettre fin aux exclu~sions pour chômage de longue durée, et d’abaisser la durée du stage d'attente pour les jeunes.
214Dans le domaine des pensions, Écolo veut assurer un taux de pension suffisant, indivi~dualiser le droit à la pension et supprimer les discriminations entre couples et isolés ; assimiler les périodes d’interruption de carrière et de crédit-temps à des périodes de tra~vail, mieux tenir compte de la durée du temps de travail et du temps de travail presté durant la carrière. Les allocations familiales seront revalorisées, la modulation suivant le rang des enfants sera supprimée, les régimes d’attribution seront clarifiés, simplifiés et uniformisés. La portée de la couverture sociale « maladies professionnelles » sera conso~lidée et augmentée.
215Les allocations familiales seront revalorisées, la modulation suivant le rang des enfants sera supprimée, les régimes d’attribution seront clarifiés, simplifiés et uniformisés. La portée de la couverture sociale « maladies professionnelles » sera consolidée et augmen~tée.
216En matière de protection sociale des indépendants, Écolo propose de rendre l'assurance « petits risques » obligatoire, d'aligner des indemnités pour incapacité de travail sur le revenu minimum d'existence, d'améliorer l'indemnisation en cas d'invalidité, de mieux couvrir les indépendantes pendant leur congé de maternité, d'aligner les montants des pensions minimales (pour une carrière complète) sur les pensions minimales des salariés, d'octroyer les mêmes allocations familiales qu'aux salariés, d'agir plus efficacement contre la multiplication des « faux indépendants ».
217Écolo propose la mise en œuvre d'un « plan coordonné pour l'autonomie des person~nes », dont les modalités sont largement développées dans le programme.
6.3.4. L’égalité entre les sexes
218Pour assurer l’égalité femmes-hommes, Écolo propose :
- d'éliminer les discriminations « apparentes et cachées », d'accentuer l'apport qualitatif et quantitatif des femmes dans les processus citoyens et de rencontrer les demandes sociales des femmes ;
- d'éliminer toute forme de violence à l'égard des femmes ;
- de promouvoir une approche globale, selon le genre, des questions de santé pour mieux répondre aux besoins spécifiques des femmes ;
- d'adopter une approche « genre » de la mobilité de manière à assurer l’accessibilité et la sécurité des femmes lorsqu'elles se déplacent dans l'espace public, notamment dans les transports en commun ;
- de permettre aux femmes d'exercer un travail intéressant, dans de bonnes conditions, rémunérateur, valorisant leurs atouts et de faire carrière ;
- de bénéficier d'une couverture sociale individuelle, et donc d'une assurance chômage, d'une pension ou d'autres revenus de remplacements plus avantageux ;
- d'individualiser l'impôt sur les personnes physiques.
6.3.5. Les personnes âgées
219À l’égard des aînés, Écolo développe des « lignes de force » qui concernent principale~ment les entités fédérées. Signalons son souhait de mettre en œuvre une approche glo~bale et coordonnée entre les différents niveaux de pouvoir et les différents acteurs, dans le domaine de l'aide et de l'accompagnement ou la prise en charge des personnes âgées. Écolo souhaite également mettre en place une assurance-autonomie intégrée dans la sé~curité sociale fédérale.
6.3.6. Le logement
220En matière de logement, Écolo propose d’instaurer le principe de la conclusion du bail à durée indéterminée, de supprimer le congé sans motif ; de limiter les possibilités de rési~liation de bail pour occupation personnelle et permettre au locataire de notifier un contre-préavis d’un mois sans indemnité ; permettre la transmission des droits au coha~bitant non signataire du bail ; d’encourager tout dispositif de médiation entre propriétai~res et locataires préalablement à toute action en justice ; d’appliquer la réglementation en matière d’enregistrement du bail et de renforcer les mécanismes qui obligeront l’enregistrement du bail ; d’imputer les frais de l’enregistrement du bail au bailleur ; de fonder une base objective pour la fixation des loyers ; de permettre la contestation du loyer déterminé à la conclusion du bail ; de revoir les possibilités de révision du loyer ; d’améliorer la transparence du marché immobilier résidentiel par l’information ; de met~tre en œuvre une politique volontariste de lutte contre les immeubles à l’abandon. Écolo propose encore diverses mesures fiscales qui « ne constitueraient en fait qu’un glissement de la charge fiscale immobilière et des dépenses fiscales en matière immobilière (…) ».
6.4. LE CENTRE DÉMOCRATE HUMANISTE
6.4.1. La protection sociale
221Pour le cdH, l'État social doit prioritairement rencontrer cinq besoins fondamentaux : le besoin de santé ; le besoin de sécurité économique en cas de risques sociaux (en ce com~pris les nouveaux risques telle que la dépendance) ; le besoin d'insertion ; le besoin de services ; le besoin de pouvoir disposer d'un temps de qualité (socialement et biologi~quement acceptable).
222Le cdH rejette les thèses de privatisation et de fédéralisation, et les divers régimes d'assu~rance libre doivent rester complémentaires du régime général de la sécurité sociale et ne peuvent se substituer à ce dernier. Pour assurer la viabilité financière du système, le cdH propose de relever durablement le taux d'emploi après 55 ans et de développer le finan~cement alternatif de la sécurité sociale et d’accompagner ces réformes par une redéfini~tion progressive des droits sociaux sur une base individuelle. Au niveau belge, ce refinan~cement passera par l'affectation prioritaire à cet objectif des marges budgétaires dégagées par la réduction du taux d'endettement public et par l'attribution au projet ci-dessus d'un certain nombre de dépenses fiscales qui seraient mieux ciblées. Au niveau européen, le cdH demande l'harmonisation du précompte mobilier fixé au niveau belge, par l'intro~duction d'une taxe CO2/énergie.
223Le cdH a développé des propositions en matière de protection sociale en donnant « une place centrale à la famille ». Son un plan « pour mieux vivre en famille » [20] s'articule au~tour des propositions suivantes : redonner du temps aux familles ; augmenter leurs reve~nus ; améliorer les services qui leur sont fournis ; soutenir « la parentalité » ; moderniser le droit familial ; aider les familles en situation de précarité confrontées à des problèmes de santé ou au « mal-être » des adolescents ; aider les familles à se loger ; promouvoir un espace public et une mobilité qui leur soit favorable ; encourager l'aide intra-familiale envers les aînés ; responsabiliser les médias dans leur rôle éducatif, spécialement à l’égard des enfants ; empêcher que les enfants et les jeunes ne deviennent les « instruments » de la société de consommation.
224Le cdH propose d’augmenter les allocations familiales, sur base du principe « allocation familiale = droit de l'enfant » ; de supprimer la différence pour le premier enfant entre indépendants et salariés ; d’augmenter la prime de naissance du premier enfant ainsi que les allocations familiales des enfants handicapés et gravement malades ; octroyer une allocation de rentrée scolaire pour chaque enfant, et reconnaître dans le système de sécu~rité sociale la notion de « prestation familiale ». Il propose de créer une nouvelle catégorie d'emploi familial (CSF), et un statut unique pour toutes les personnes engagées dans le cadre d'un contrat de travail de services aux personnes, de « lancer » le système de l'indi~vidualisation des droits dans la sécurité sociale, en particulier dans les secteurs de l'assu~rance~chômage et des pensions ; d’appliquer une imposition fiscale plus légère pour les familles monoparentales ; et de relever le montant du revenu d'intégration accordé aux ménages qui ont des enfants à charge.
225Dans le domaine de la répartition du temps de travail, le cdH demande un « capital temps-libre rémunéré » de cinq ans à répartir pendant sa carrière ; d’allonger le congé parental éventuellement de manière fractionnée selon les besoins de la famille, et de l’indemniser comme le crédit-temps ; d’étendre le congé de maternité et de paternité ; de créer un congé d'adoption ; d’étendre le droit d’interrompre sa carrière pour assister un membre de sa famille gravement malade ; d’accorder une « flexibilité du temps de travail pour raisons familiales » ; d’allonger le congé de deuil ; de faciliter la réinsertion profes~sionnelle des « personnes rentrantes ».
226En matière de soins de santé, le cdH veut garantir à tous l'accès à la santé et refuse la dualisation et la communautarisation du système des soins de santé. Il souhaite maintenir le secteur des soins de santé dans le cadre de la solidarité fédérale : « Le cdH s'oppose à toute régionalisation ou communautarisation des soins de santé. Le cdH s'oppose fer~mement et définitivement à toute option politique de régionalisation du système de soins de santé. Nous plaidons au contraire pour un renforcement de la solidarité fédérale, par le biais par exemple de la mise en place de l'assurance autonomie comme branche nou~velle de la sécurité sociale. »
227Le cdH s'inquiète des effets qualifiés de « pervers » de la notion de prestations dites « de confort » et du « maximum à facturer.
228Les priorités du cdH sont de :
- affecter au secteur des soins de santé un budget suffisant, et donc procéder aux rééquilibrages nécessaires et adopter une norme de croissance annuelle du budget des soins de santé de 4,5% ;
- humaniser les soins de santé, et notamment augmenter la dotation en personnel des services de soins tant hospitaliers que des soins à domicile ; « accueillir, écouter, comprendre les douleurs physiques ou morales et y répondre, permettre au patient de bénéficier d'un certain confort, que ce soit par le traitement de la douleur, l'accompagnement spirituel ou l'aide en fin de vie, font partie intégrante du processus de soins » ; soutenir la famille du patient ; adopter, en matière de droits du patient, une législation applicable et réaliste ;
- garantir l’égalité de traitement en créant l'obligation légale pour les institutions de soins, tant publiques que privées, d'accueillir tous les patients, quelle que soit leur situation socio-économique (sous réserve de réorientation ou de transfert vers l'institution la mieux équipée pour traiter la pathologie) ; reconnaître le principe de la liberté d'initiative, de l'égalité de traitement entre bénéficiaires et entre pouvoirs organisateurs ;
- diminuer le coût des médicaments, et notamment promouvoir les médicaments génériques ; maintenir la possibilité de ristourne des pharmaciens ;
- améliorer le financement et l'organisation des hôpitaux, ce qui implique de mettre en place une procédure qui garantisse la valeur des données transmises ; d’imposer des mécanismes de gestion financière prospective et de contrôle budgétaire de l'hôpital ; de mettre en place une structure d'aide à la gestion financière des hôpitaux ; de revoir la définition des hôpitaux universitaires ; de financer la fonction sociale dans tous les hôpitaux ; d’assurer la stabilité du budget hospitalier ; de mettre fin au sous-financement structurel des hôpitaux ; d’organiser l'offre de soins en milieu hospitalier en suivant le « chemin du patient » ; d’offrir une offre de soins hospitaliers adaptée au milieu rural ;
- assurer le maintien du patient à domicile par une prise en charge globale et adaptée ;
- assurer le respect de la vie privée des patients ;
- créer pour les personnes dépendantes une assurance autonomie au sein de la sécurité sociale ;
- recréer les conditions de la confiance des prestataires de soins, ce qui implique de revaloriser l'acte intellectuel des prestataires de soins, une revalorisation financière tant pour les médecins, logopèdes, kinésithérapeutes, et le renforcement du rôle central de l'infirmière ;
- mettre en place une stratégie de recherche de la qualité des soins à tous les niveaux ;
distinguer les objectifs de maîtrise des dépenses de santé des objectifs de
renforcement de la qualité des soins ; définir avec les prestataires de soins les
responsabilités et les compétences des différents partenaires du système ; inciter
(financièrement) le développement de processus de qualité ; sensibiliser les professions de santé à une approche critique de tous les paramètres de la qualité des soins, renforcer les « outils qualitatifs » mis en place ces dernières années ; et faciliter la pratique de groupe par des financements incitatifs ; - assurer une meilleure prise en charge de l’enfant malade (en particulier les maladies graves et chroniques) et des enfants handicapés par la création de structures souples de liaison entre la famille, l'école, les mouvements de jeunesse ; développer les services d'accompagnement pour l'accueil de l'enfant dans un groupe de loisirs ou dans un mouvement de jeunesse ; humaniser l'hospitalisation des enfants ; élargir et faciliter l'octroi d'allocations familiales majorées pour les enfants souffrant de maladies chroniques.
229En matière de pensions, le cdH souhaite accorder une priorité à la consolidation des régimes légaux de pensions fondés sur la répartition ainsi qu'à l'alimentation obligatoire du « fonds de vieillissement » ; relever progressivement et significativement le taux d'em~ploi après 55 ans ; adapter régulièrement le plafond salarial pris en considération dans le calcul des pensions légales et rétablir la liaison au bien-être ; favoriser l'élargissement de la solidarité dans le secteur des pensions complémentaires.
6.4.2. La politique de l'emploi
230Les propositions du cdH s’articulent autour de cinq axes : réduire les charges sur le tra~vail ; simplifier les mesures pour l’emploi ; partager le temps de travail ; encourager le retour sur le marché du travail ; encourager la mobilité professionnelle.
231Le cdH souhaite une programmation pluriannuelle qui allège prioritairement les charges pesant sur le travail, et concentre les réductions sur les publics les plus vulnérables au chômage de longue durée (voire supprime totalement les cotisations patronales sur les bas salaires).
232En termes de répartition du temps de travail, le cdH souhaite faire du crédit-temps l'outil de référence en matière d'aménagement individuel du temps de travail avec la semaine de quatre jours comme modèle de référence (volontaire) ; encourager le retour sur le mar~ché du travail à titre principal (personnes rentrantes) ou à titre accessoire (prépensionnés et pensionnés).
233Le cdH veut encore redynamiser l’entreprise et souhaite :
- revisiter toutes les procédures administratives des directions régionales de l'économie, de la recherche, de l'aménagement du territoire et de l'environnement, afin de mettre à disposition des formulaires simplifiés et d'organiser la collecte unique de données ;
- reprendre une programmation pluriannuelle afin d'alléger prioritairement les charges pesant sur le travail ;
- explorer systématiquement toutes les voies d'élargissement des modes de financement
« alternatif » de la sécurité sociale ; - accompagner ces réformes structurelles d'une redéfinition progressive des droits sociaux sur une base individuelle ;
- éliminer au maximum tous les obstacles à l'emploi des chômeurs ;
- faciliter la rencontre de projets et de financements : mettre rapidement en place au sein de la Banque nationale l'observatoire chargé d'objectiver la problématique de l'accès des PME au crédit bancaire, suivre l'évolution du volume de crédits octroyés ; stimuler l'adoption d'un code de conduite par les établissements de crédits à l'égard des PME ; introduire vis-à-vis du secteur bancaire la notion de corporate responsibility, accroître la transparence de la procédure d'octroi d'un crédit en améliorant les dispositifs d'évaluation des PME ;
- promouvoir l'entreprise familiale en stimuler les opérations de rachat par des mesures fiscales incitatives (système de « crédit-vendeur ») et en ; revoyant les conditions de la déduction des frais de formation à titre de frais professionnels ;
- renforcer l'innovation et la recherche : doubler d'ici 2010 les moyens publics affectés au soutien de la recherche et des innovations ; accroître significativement les crédits de recherche fondamentale et les moyens destinés à la mission de « service à la communauté » des établissements d'enseignement supérieur ; identifier les pôles d'excellence technologique ; aider à la finalisation des produits issus de la R&D, multiplier le dépôt de brevets et promouvoir l'éclosion d'entreprises au départ de recherches appliquées ; favoriser la constitution de filières sectorielles, de grappes d'entreprises et d'activités ; profiter davantage des opportunités offertes par les programmes européens [22].
6.4.3. Le secteur non marchand
234 Le cdH souhaite mettre en œuvre le contrat associatif, qui repose sur dix principes [23] visant à « organiser l'égalité de traitement en termes de subventionnement et d'accès aux services proposés et d'objectiver les règles d'agréation et d'octroi de subsides ; de res~pecter l'autonomie des initiatives citoyennes, de reconnaître et de valoriser le bénévolat ; d'accorder la priorité à l'initiative citoyenne ; d'ériger la concertation avec les acteurs en principe de gouvernement ». Le cdH entend respecter l'autonomie des initiatives ci~toyennes, reconnaître et valoriser le bénévolat et ériger la concertation avec les acteurs en principe de gouvernement. Il propose de créer un fonds d'impulsion des initiatives ci~toyennes nouvelles pour soutenir les groupements « non structurés », encourager le bé~névolat et mettre en place un service citoyen volontaire.
6.4.4. L’égalité des sexes
235Le cdH veut encourager l’accès des femmes au processus décisionnel et démocratique, ce qui implique de garantir une parité absolue à tous les niveaux de pouvoir. Il se prononce en faveur de l'alternance sur toutes les listes électorales, de la garantie d’un nombre égal de tête de listes homme/femme et exige le respect par les organes consultatifs fédéraux le respect du prescrit légal d'au moins un tiers de membres féminins. Il veut aussi encou~rager l’accès des femmes à la vie socio-économique, développer des statistiques « sexuées », et lutter pour le respect des droits de la femme au niveau international.
6.5. LE FRONT NATIONAL
236Dans le domaine de l’emploi, le FN veut « défendre l'économie belge et européenne contre les méfaits du libre-échangisme par le rétablissement des frontières européennes ». Il accorde une attention particulière aux commerçants, aux PME et aux professions libé~rales qui doivent bénéficier de mesures de relance économique. Il souhaite diminuer les charges sociales et la fiscalité, et les reporter sur la TVA. Il prône la priorité d'emploi pour les Belges et les Européens, et souhaite accentuer les peines pour les employeurs utilisant des étrangers en situation illégale. Il propose de supprimer l’allocation de chô~mage du demandeur d'emploi qui refuse plusieurs fois une offre d'emploi correspondant à sa qualification, et entend proposer aux chômeurs de longue durée, le choix d'un ser~vice volontaire à la communauté (avec une allocation supplémentaire).
237Dans le domaine social, le FN veut appliquer le principe de la préférence nationale et européenne, ce qui implique notamment de réserver aux Belges et aux Européens la priorité de l'aide sociale et de réserver aux Belges les plus démunis les ressources consa~crées à l'intégration des immigrés, de lutter contre la concurrence qualifiée de « déloyale » de la main-d'œuvre d'immigrés clandestins en procédant à leur expulsion, en intensifiant la lutte contre le travail au noir. Le FN veut revaloriser les salaires et le statut des fonc~tionnaires, favoriser l'acquisition d’un logement social par les Belges, appliquer un mo~ratoire aux petits indépendants pour les dettes dont l'État est le créancier, suspendre les droits de succession sur l'héritage au sein de la famille. Le FN veut mettre fin au mono~pole des grands syndicats politiques, en les dotant de la personnalité juridique, en favori~sant la constitution de nouveaux syndicats . Il entend empêcher l'usage abusif du droit de grève, en poursuivant en justice les responsables de violence ou de séquestration, de dé~térioration de matériel, et en garantissant un fonctionnement minimum des services pu~blics. Il souhaite réformer la sécurité sociale en confiant sa gestion à des institutions dé~politisées, en réduisant les inégalités au détriment des indépendants pensionnés, en ga~rantissant les soins de santé aux plus démunis, et en matière de pensions, en laissant aux cotisants le choix du moment où ils cessent leur activité, à charge pour eux de cotiser en conséquence.
238Pour ce qui concerne l’immigration, le FN veut rétablir les frontières et renforcer leur contrôle contre l'immigration clandestine. Il veut réformer le code de la nationalité : le mode normal d'acquisition de la nationalité belge doit demeurer la filiation. Le FN veut mieux appliquer la loi sur la déchéance de la nationalité, rendre impossible la double na~tionalité et lutter contre les mariages blancs. Le FN entend réglementer plus sévèrement l'accession à la propriété immobilière en Belgique, ainsi que réduire le nombre des mos~quées en Belgique et les soumettre à la loi belge. Il veut « interrompre la politique de pseudo-intégration et affecter les fonds ainsi dégagés à l'aide des Belges dans le besoin ». Le droit à l'asile politique devra être réservé à un nombre très limité de personnes d'ori~gine européenne réellement poursuivies pour raisons politiques. Il veut « arrêter les pompes aspirantes » en assurant la priorité d'emploi aux Belges et Européens de l'UE, en limitant l'aide sociale non contributive pour les étrangers hors UE, et en supprimant les allocations familiales octroyées pour les enfants restés au pays d'origine.
239Enfin, le FN veut « remettre à l'honneur l'union matrimoniale », et donc favoriser le ma~riage, tout en réalisant un effort pour l'aide aux familles monoparentales. Concrètement, il propose d’instaurer un revenu parental pour le conjoint qui choisit de se consacrer à l'éducation des enfants, faciliter le travail à mi-temps et le travail à domicile des mères.
7. LA POLITIQUE ÉCONOMIQUE, FISCALE ET BUDGÉTAIRE
7.1. LE PARTI SOCIALISTE
7.1.1. La politique économique
240Afin de favoriser les initiatives économiques génératrices d'emplois, le PS souhaite :
- créer, en collaboration avec les régions, une agence pour l'auto-création d'emploi afin d'orienter les créateurs vers les différentes structures ;
- assouplir le système d'accès à la profession ;
- aider les travailleurs d'entreprises en restructuration qui souhaitent démarrer une activité indépendante et encourager fiscalement les travailleurs à reprendre leur entreprise ;
- mettre en place un cadre légal pour ce qui concerne le crédit professionnel et le recours aux garanties bancaires ; promouvoir une implication du secteur bancaire dans la prise de risque par les PME ; obliger les banques à publier annuellement leurs activités liées à la création d’entreprise ; organiser une table ronde entre des représentants des banques, les autorités publiques et les représentants des PME ;
- encourager le développement des PME par des mesures fiscales.
7.1.2. La fiscalité
241Le nouveau pacte social que le PS propose appelle une nouvelle réforme fiscale. Si le PS entend « continuer à diminuer les prélèvements sur les bas et moyens revenus du travail et sur les revenus de remplacement, ainsi que la fiscalité sur la consommation qui est souvent injuste, de manière à augmenter le pouvoir d'achat de nos concitoyens », il se propose aussi « de réadapter la fiscalité des revenus de capitaux et des plus gros patri~moines. Ainsi, nous voulons rétablir un juste équilibre entre travail et capital mais aussi assurer le nécessaire refinancement de notre protection sociale et de nos fonctions col~lectives. Nous l'avons dit, la nécessité de trouver des nouveaux financements solidaires pour réinvestir dans les services publics, les fonctions collectives et la protection sociale est pour le PS un des enjeux majeurs des prochaines élections. »
242Le PS veut augmenter le pouvoir d'achat et en particulier celui des faibles et des moyens revenus, en les faisant bénéficier d’un taux réduit de TVA sur la fourniture de gaz et d'électricité ; en assurant l’absence de taxation des revenus en dessous de 7.000 € indexés, et par une augmentation du forfait de charges déductibles.
243Pour aider les familles avec enfant(s) et favoriser l'accès à l'emploi des parents, le PS veut transformer la déduction des frais de garde d'enfants en une réduction d'impôt ; et porter la limite d'âge de l'enfant, ouvrant le droit à l'avantage fiscal, de 3 ans à 12 ans.
244Pour renforcer la mobilité des travailleurs, et en particulier sur les longues distances, en les incitant à utiliser les transports publics, le PS souhaite augmenter le forfait de déduc~tion complémentaire pour les déplacements supérieurs à 75 km.
245Afin d’alléger la fiscalité des travailleurs ayant perdu leur emploi, le PS propose de rendre plus facilement déductibles les frais de formation engagés par le travailleur pour retrou~ver un emploi ; et exonérer de tout intérêt de retard les personnes dont la solvabilité est mise à mal en raison d'une perte d'emploi.
246Le PS entend encourager l'investissement sur fonds propres des PME, la reprise d'une entreprise par ses travailleurs et exonérer d'impôt les subsides alloués par les pouvoirs publics Appliquer au pécule de vacances de départ des ouvriers, le même régime que celui des employés ; accorder aux prépensionnés et aux chômeurs mariés un décumul complet des revenus ; tenir compte de la moindre capacité contributive des isolés.
247Pour financer l'allègement de la fiscalité des revenus du travail et dégager de nouveaux
moyens pour le financement des protections sociales et des services publics, le PS veut
entreprendre, « de manière indissociable », une nouvelle réforme fiscale, articulée autour
des points suivants :
- une réforme du régime des revenus de capitaux et des plus-values financières, ce qui implique de faire contribuer plus justement les plus-values sur actions et titres, tant à l'impôt des sociétés qu'à l'impôt des personnes physiques ; d’étendre l'harmonisation fiscale européenne à tous les placements financiers ; d’établir un audit complet des renonciations à la perception du précompte mobilier ;
- connaître et solidariser les plus gros patrimoines, ce qui implique de dématérialiser les titres au porteur et les remplacer par un système généralisé d'inscription en comptes nominatifs ; d’assouplir le secret bancaire ; de revoir le mode de calcul des plus-values réalisées sur l'achat-vente d'immeubles (autre que les maisons d'habitation personnelle) ;
- réformer le régime fiscal des stocks-options pour imposer la plus-value réellement réalisée au moment de la vente ; limiter la déductibilité fiscale des amortissements des voitures de sociétés ;
- mettre en conformité les régimes préférentiels à l'impôt des sociétés avec le code de bonne conduite européen relatif à la concurrence fiscale dommageable ;
- renforcer la lutte contre la fraude fiscale et résorber l'arriéré fiscal.
7.1.3. La politique budgétaire
248Le PS plaide en faveur d'une politique budgétaire encadrée qui autorise un haut niveau d'investissements publics à long terme en matière d'infrastructures, de formation et d'éducation, de recherche et développement. Il demande de mettre sur pied une compta~bilité nationale « alternative » intégrant, outre les indicateurs économiques, des indica~teurs de développement social et environnemental ; de développer des indicateurs d'uti~lité sociale pour permettre aux pouvoirs publics d'orienter au mieux socialement leurs investissements.
7.1.4. L’économie sociale
249Pour consolider le secteur de l’économie sociale, le PS veut systématiser les clauses so~ciales dans les commandes publiques afin de faire plus appel aux entreprises sociales marchandes ; définir de manière stable et durable le catalogue des services émanant de la structure d'économie sociale auquel doit être appliqué un taux réduit de TVA. Il réaf~firme son soutien au statut de la société coopérative et aux incitants, notamment fiscaux, qui y sont liés.
250Pour « Concilier économie, citoyenneté et qualité de vie », le PS estime que des instru~ments réglementaires et non réglementaires doivent être mis en oeuvre par les pouvoirs publics pour faciliter le choix citoyen du consommateur, pour encourager le comporte~ment sociétal des entreprises et pour soutenir l'épargne et le crédit éthique et solidaire. Le PS entend encore optimiser l'effet de la loi le label social ; réduire à 6% la TVA sur les produits labellisés ; et conditionner l'octroi des aides aux exportations et aux investisse~ments étrangers au respect des normes éthiques, sociales et environnementales de l'OIT et de l'OCDE.
7.1.5. Les entreprises publiques
251Les propositions du PS sont d’assurer une plus grande transparence dans la gestion des entreprises publiques et une responsabilisation accrue de leurs gestionnaires ; une meil~leure régulation des pouvoirs publics qui doivent veiller au respect de l'intérêt général ; un financement des services publics via une dotation suffisante de l’État ou via un cofi~nancement par l'ensemble d'un secteur ; de garantir l'emploi du personnel statutaire .; Le PS veut évaluer et réorienter la réforme Copernic, notamment sur les aspects salariaux et managériaux.
7.2. LE MOUVEMENT RÉFORMATEUR
7.2.1. La fiscalité
252Un document intitulé « Fiscalité : promesses tenues et priorités d’avenir », adopté lors du congrès de Liège de novembre 2002, atteste que, pour le MR : « En période de ralentis~sement économique, il est plus que jamais nécessaire de soutenir la confiance de nos concitoyens. Même après la mise en œuvre des réformes fiscales, l'objectif pour la pro~chaine législature reste d'aligner notre situation fiscale sur celle de nos voisins, qui ont eux aussi procédé à des réformes fiscales. C'est pourquoi il faut maintenir le cap et pour~suivre la réduction de la fiscalité et de la parafiscalité. Diverses pistes de réflexion peu~vent être avancées en matière d'impôt des personnes physiques : continuer l'amélioration de la fiscalité familiale, augmenter le minimum imposable, diminuer le taux supérieur et le nombre de taux, renforcer le crédit d'impôt, etc. Par ailleurs, réduire encore le taux no~minal de l'impôt des sociétés et renforcer l'exonération des bénéfices réservés des PME seront les priorités pour améliorer la compétitivité des entreprises. »
253En matière d’impôt sur les personnes physiques (IPP), le MR souhaite qu’au cours de la
prochaine législature, la sixième étape de la réforme fiscale soit appliquée. Il avance à cet
égard « diverses pistes de réflexion » :
- ajuster intégralement les précomptes professionnels à la réforme fiscale, afin que le précompte professionnel corresponde autant que possible à l’impôt final ;
- améliorer la fiscalité familiale, par l’extension des déductions des frais de garde jusqu’à
12 ans, l’encouragement fiscal aux différentes formes d’accueil de l’enfance, l’élimination des disparités de traitement fiscal entre enfants à charge ; - augmenter le minimum imposable jusqu’au niveau du minimex, afin d’inciter les moins qualifiés à s’insérer sur le marché du travail ;
- diminuer le taux supérieur à 45 % maximum, afin d’encourager tout revenu supplémentaire ;
- limiter le nombre de taux à trois (25 %, 35 % et 45 %) ;
- renforcer le crédit d’impôt, en le simplifiant et en assouplissant les conditions d’accès, en augmentant le montant des revenus concernés ;
- prévoir une réduction d’impôt pour les particuliers qui investissent dans des mesures de protection contre les agressions ;
- permettre aux étudiants aux études supérieures de ne pas tenir compte dans les ressources d’une quotité de rémunération ;
- introduire un plafond distinct pour les enfants handicapés à charge de contribuables mariés, et ne plus pénaliser les enfants handicapés qui trouvent un travail hors du circuit des ateliers protégés.
254En matière de parafiscalité, le MR propose une nouvelle réduction généralisée des coti~sations des entreprises, la poursuite des réductions des cotisations personnelles pour les salaires les plus bas, et le renforcement des mesures spécifiques pour certaines catégories de travailleurs Le MR prévoit des dispositions particulières pour certains secteurs d’activité (la construction ou le secteur horeca).
7.2.2. Les entreprises publiques [24]
255En matière de réforme des entreprises publiques, le MR propose les pistes suivantes :
- fixer aux gestionnaires des entreprises publiques des objectifs précis et mesurables en matière de qualité de service ; imposer des contrôles réguliers de la rencontre des objectifs par une instance indépendante ; appliquer un système de pénalités afin d’encourager l’entreprise à investir d’avantage dans la satisfaction de la clientèle ;
- renforcer le rôle de régulateur de l’État, ce qui implique de renforcer le conseil de la concurrence et d’assurer l’indépendance des organes de régulation ;
- améliorer la gouvernance des entreprises publiques, ce qui implique de privilégier la compétence professionnelle, la disponibilité, et l’indépendance dans les critères de sélection des administrateurs, de soumettre le renouvellement des mandats des administrateurs à une évaluation de leur action au sein du conseil et de soumettre les administrateurs publics à des obligations aux moins équivalentes à celles des administrateurs privés ;
- améliorer le contrôle financier des entreprises publiques par la Cour des comptes ;
- améliorer le contrôle de la légalité des décisions et du respect de l’intérêt général, ce qui implique d’imposer que le commissaire du gouvernement soit soumis au mêmes contraintes que les administrateurs ordinaires ;
- améliorer le contrôle politique : soumettre au contrôle du Parlement l’adéquation entre l’affectation des moyens publics et le respect des engagements établis dans le contrat de gestion; d’organiser un débat parlementaire annuel sur le bilan et les perspectives d’évolution de l’entreprise ;
- engager le pouvoir législatif à mieux définir le service universel imposé aux entreprises publiques ;
- procéder à une évaluation périodique des coûts du service universel afin d’adapter son champ d’application sur base d’une analyse coût-bénéfices pour la collectivité ; assurer la transparence du coût du service universel pour chaque utilisateur en le mentionnant sur la facture mensuelle ; clarifier les missions relevant du domaine réservé et non réservé, et appliquer une comptabilité analytique afin d’éviter les subsides croisés ; assurer un financement alternatif du service universel soit par un fonds de compensation, soit par un financement du budget de l’État ; inclure dans le service universel la notion de service minimum à assurer quelles que soient les circonstances ;
- mieux définir les termes du contrat de gestion de l’entreprise, en précisant explicitement les objectifs quantifiables et contrôlables (étendue des missions incompressibles de service public, tarification au public, compensations des charges financières qui découlent de ces missions, sanctions applicables en cas de non-respect du contrat) ; appliquer les mêmes principes aux opérateurs privés qui exercent des missions de service public en vertu d’une licence et qui ne disposent pas d’un contrat de gestion ;
- faciliter le changement culturel au sein de l’entreprise publique, en partenariat avec les organisations représentatives des travailleurs et en soutenant le management ;
- supprimer les règles dérogatoires au droit commun dont bénéficient les entreprises publiques, notamment en matière fiscale (y compris pour les intercommunales) ; avec des mesures compensatoires pour les communes ; d’éliminer les discriminations en matière de représentation des travailleurs dans certaines entreprises publiques par l’organisation d’élections sociales.
7.2.3. Le soutien à l’économie [25]
256 Sous le concept de « Plan 4 x 4 », le MR propose de :
- stimuler le goût d’entreprendre : poursuivre les actions de valorisation du goût
d’entreprendre (notamment chez les femmes et les jeunes), coordonner les initiatives
de dynamisation de l’esprit d’entreprise, consolider les initiatives de création de
« maisons de l’entreprise » dans l’Espace Wallonie-Bruxelles, faciliter la transmission d’entreprises tant lors des successions que des remises-reprises ; - affectation de l’espace et infrastructures : mobiliser des capitaux privés et publics permettant aux opérateurs de disposer d’une masse financière susceptible d’équiper rapidement les nouvelles zones d’activité économique ; améliorer le confort au travail du personnel dans les zones d’activité économique ; accroître les moyens dédiés à l’assainissement des friches ; encourager le développement des aéroports régionaux ;
- soutien à l’initiative : poursuivre la réorientation des moyens publics d’aides aux entreprises vers les dispositifs économiques horizontaux ou des aides indirectes ; accélérer l’octroi et le paiement des aides aux bénéficiaires de bourses de pré-activité et aux aides destinées au commerce électronique ; poursuivre la simplification administrative ;
- gestion d’entreprise éthique : accorder une déductibilité fiscale aux placements de particuliers dans des fonds « éthiques ».
7.3. ÉCOLO
257 Le programme d’Écolo est structuré autour de trois axes :
- – « reconnaître la place centrale de l'initiative », ce qui implique d’encourager son
expression et d’aider les personnes à participer activement à la vie économique et
sociale, notamment par un « contrat de pluriactivité » [26], en agissant sur
l'enseignement, la formation, l'accompagnement des auteurs de projets ; de soutenir le
développement des entreprises et de l’activité économique par un environnement
favorable [27] ; le soutien aux PME, indépendants et acteurs de développement local
(allégement des charges administratives et mobilisation du capital à risque) ; mieux lutter contre les faillites ; assouplir la législation et le rapprochement des régimes sociaux et fiscaux pour favoriser la pluriactivité ; - « soutenir et réguler l'économie pour assurer un développement économique
dynamique et juste » en mettant en place des indicateurs de développement durable,
ce qui implique d’intégrer dans le droit belge les conventions de l’OIT et les directives
UE ad hoc ; de doper la recherche fondamentale et les avancées technologiques ; d’alléger les impôts et cotisations sur le travail par une restructuration des prélèvements obligatoires ; d’assurer un cadre macroéconomique favorable [28] ; d’améliorer le « gouvernement d'entreprise » en prenant mieux en compte les intérêts de tous les acteurs ; - « mettre les actifs et services publics au service de tous » : en cette matière, les Verts veulent refinancer les entreprises publiques ; dépolitiser leur gestion ; clarifier leurs missions et leur objet social ; généraliser les plans d'entreprise ; former et désigner des administrateurs indépendants, compétents et présents ; améliorer et intensifier leur contrôle parlementaire ; renforcer le régulateur ; concrétiser une vision large et dynamique du service universel.
7.4. LE CENTRE DÉMOCRATE HUMANISTE
7.4.1. Propositions générales
258Le cdH propose de faciliter l'accès au financement pour les PME, ce qui implique d’instaurer un système fiscal favorable aux investissements ; de systématiser les démar~ches de qualité totale des services d'accompagnement ; de créer un point de contact ad~ministratif unique ; de mettre en place au sein de la Banque nationale l'observatoire chargé d'objectiver la problématique de l'accès des PME au crédit bancaire, de suivre l'évolution du volume de crédits octroyés et d'étudier les critères de refus de crédits ; de stimuler l'adoption par les établissements de crédits d'un code de conduite à l'égard des PME et le rendre contraignant en cas de non-respect caractérisé par le secteur ; d’introduire dans le secteur bancaire la notion de corporate responsibility pour vérifier si les données enregistrées par les institutions financières rencontrent les besoins de crédits ; de mettre en oeuvre le modèle hollandais dit de la Tante Agathe, qui vise à encourager fiscalement l'octroi par des particuliers de prêts à des entreprises en démarrage ou à des projets innovants ; d’encourager fiscalement le recours au « crédit-vendeur » entre le cé~dant et le repreneur ; de stimuler le financement de nouvelles entreprises par des entre~prises existantes (« l'essaimage ») de réduire l'impôt pour les entreprises et les particuliers qui versent des dons aux organismes qui ont pour objet exclusif de participer de façon désintéressée à la création d'activités économiques, à la reprise d'entreprises en difficulté et au financement d'entreprises de moins de cinquante salariés [29].
259Le cdH souhaite un renforcement des exigences de présentation transparente et rigou~reuse des résultats des sociétés, particulièrement lorsqu'elles se financent en bourse. Il demande une évaluation du fonctionnement du conseil de la concurrence et s’interroge sur l'opportunité d'instaurer un organe régulateur du contrôle des tarifications pratiquées. Il propose encore d’augmenter les droits d'information et de recours des associations de défense des actionnaires minoritaires, de promouvoir la conclusion d'accords sectoriels sur le respect des législations sociales, fiscales et environnementales ; et de privilégier fiscalement les placements éthiques.
7.4.2. La fiscalité
260Le cdH a développé une série de propositions relatives à « une vraie fiscalité familiale », déjà adoptées lors du congrès du 1er septembre 2002. Il souhaite passer d'une fiscalité conjugale à une fiscalité familiale, inspirée du modèle français, et propose à cet égard (entre autres) une meilleure prise en considération fiscale de la charge d'enfant en aug~mentant de 12,5% la partie du revenu exonérée d'impôt en raison du nombre d'enfants à charge ; une plus grande déductibilité des frais de garde des enfants ; une meilleure prise en compte fiscal de la charge des personnes dépendantes ; le doublement de la quotité exonérée complémentaire pour les familles monoparentales ; une déductibilité des frais d'études dans l'enseignement supérieur ; une déduction fiscale des frais d’abonnements scolaires ; une fiscalité automobile favorable aux familles nombreuses.
7.4.3. La politique budgétaire
261Le cdH souhaite le respect du cadre budgétaire et propose de maintenir un certain rythme d'assainissement. Au-delà du respect du Pacte européen de stabilité, le niveau d'endettement de l'État (106% PIB) requiert encore de générer des surplus primaires suffisants, en sorte que la dette publique continue de décroître jusqu’au niveau moyen des pays voisins de la Belgique.
7.4.4. Les entreprises publiques
262Le congrès-forum de Liège du 18 janvier 2003 propose d'assigner, en étroite concertation avec les clients, des objectifs quantifiés à chaque entreprise publique autonome. Outre cette renégociation des « contrats de gestion », l'État doit mieux assumer son rôle d'ac~tionnaire, distinct de celui d'opérateur : le ministre compétent devra rendre compte de~vant le Parlement de la négociation et de la bonne exécution des contrats de gestion ; la stratégie d'entreprise devra être accompagnée d'un programme d'investissement, d'un plan de financement et d'un volet de gestion des ressources humaines ; le financement des missions assignées aux entreprises publiques doit être suffisant et stabilisé durant la prochaine législature [30].
263« Mais le cdH combat également avec la plus ferme énergie toute tentative de régionali~sation de tout ou partie de la SNCB et de La Poste : l'unicité de ces entreprises – des infrastructures, du personnel, des tarifs,… – est le premier garant du maintien d'un ser~vice de qualité à toute la population de Wallonie et de Bruxelles. »
7.5. LE FRONT NATIONAL
264Le FN souhaite « restituer à l'État son rôle d'arbitre » par « un retour à la libre entreprise dans l'espace économique européen ». Les dépenses de l’État devront être conditionnées par les recettes et non l'inverse.
265En matière de fiscalité, le FN entend supprimer progressivement l'impôt sur le revenu du travail et instituer une TVA sociale, alléger les droits de mutation à titre onéreux, simpli~fier et réduire la fiscalité.
8. LA RÉFORME DE LA FONCTION PUBLIQUE
8.1. LE PARTI SOCIALISTE
266Le PS souhaite renforcer et moderniser les services publics car, « plus que jamais, ils doi~vent concourir à la construction d'une société plus égalitaire aux standards élevés de qua~lité de vie ». Pour leur permettre de se réformer et recréer un cadre de travail plus stimu~lant pour leurs agents , « le refinancement des services publics est aussi une priorité pour le PS ». Pour ce qui concerne la fonction publique, « le PS veut une véritable réforme de la fonction publique, aux antipodes des principes de la réforme Copernic que le PS veut fondamentalement remettre en cause ».
267Les propositions du PS sont d’assurer une plus grande transparence dans la gestion des entreprises publiques et une responsabilisation accrue de leurs gestionnaires ; une meil~leure régulation des pouvoirs publics qui doivent veiller au respect de l'intérêt général ; un financement des services publics via une dotation suffisante de l’État ou via un cofi~nancement par l'ensemble d'un secteur ; de garantir l'emploi du personnel statutaire ; le PS veut évaluer et réorienter la réforme Copernic, notamment sur les aspects salariaux et managériaux.
268Au niveau de l’UE, le PS demande l’inscription des services publics parmi les objectifs sociaux fondamentaux de l’intégration européenne ; l’affirmation dans les traités de la compatibilité des règles de concurrence avec la capacité pour les États membres de fi~nancer les services publics ; l’élaboration d’une directive sur les services économiques d’intérêt général qui définisse un socle harmonisé de garanties pour le consommateur ; la création d’un poste de commissaire européen en charge des services publics.
8.2. LE MOUVEMENT RÉFORMATEUR
269Dans le domaine de la fonction publique, le MR propose la simplification des procédures administratives et du jargon administratif, le développement de l’e-gouvernement, une gestion par objectifs, une évaluation permanente de la performance du service public, une gestion dynamique des ressources humaines.
8.3. ÉCOLO
270Pour Écolo, l'administration doit répondre à deux objectifs essentiels : d’une part créer, renforcer ou maintenir une éthique centrée sur la recherche du bien commun et de l'inté~rêt général ; et d’autre part, s'assurer que les fonctionnaires possèdent les savoirs requis pour l'exécution des missions publiques.
271Pour améliorer le service à la population, Écolo propose l'instauration « d'accueils uni~ques » , de multiservices et décentralisés ; la diffusion systématique et gratuite des docu~ments administratifs ; l'élargissement des principes de transparence et de simplification administrative ; le renforcement de la fonction de médiateur ; le renforcement des tribu~naux administratifs l'élargissement du champ d'action et l'application concrète de la « charte de l'utilisateur des services publics »
8.4. LE CENTRE DÉMOCRATE HUMANISTE
272Le cdH propose les mesures suivantes :
- associer les fonctionnaires à la réforme de la Fonction publique, ce qui implique la suppression des cellules stratégiques dans l'administration ; le renforcement des conditions d'indépendance du Selor ; la dissociation de la sélection et de la désignation des managers ; l’évaluation permanente du processus de modernisation ; l’instauration d'un management participatif ; la diminution de la tension salariale entre les top~managers et le reste des agents ; l’instauration d'une évaluation simple des agents tenant compte de leurs compétences et des prestations fournies ; la création d'une école d'administration ;
- l’intégration des pratiques de bonne gouvernance : introduire une période de viduité pour les top-managers issus du privé et d’organiser un corps d'administrateurs civils ;
- l’introduction des délais de rigueur à respecter strictement, sous peine de décision réputée favorable ou de sanction, dans le traitement de tous les dossiers de subvention, fiscaux, sociaux et environnementaux qui concernent les entreprises ;
- d’assurer l'efficacité de l'administration par une gestion rapide des demandes en aval ; de mieux profiter de l'introduction des nouvelles technologies ; harmoniser les documents mis à disposition du public par les communes ; encourager le développement des réseaux ; mieux former le personnel des administrations, mais aussi les responsables politiques, à l'utilisation des technologies de l'information et de la communication ;
- développer et diffuser des guides méthodologiques de développement de projet auprès des institutions intéressées par l'introduction de nouvelles technologies ;
- prévoir des programmes de formation récurrents et accessibles à tous les agents ;
- élargir les heures d'ouverture pour les services en contact avec le public ; développer des formations spécifiques à la qualité du service pour les agents qui sont en contact avec le public ; organiser un contrôle de la qualité et un système d'évaluation par le public ; développer un service unique d'assistance et d'information dans chaque commune ; mieux assurer l'accès aux bâtiments administratifs aux personnes handicapées.
9. LES QUESTIONS ÉTHIQUES
9.1. LE PARTI SOCIALISTE
273L’approche générale du PS dans le domaine des questions éthiques est exprimée comme suit : « Le fil rouge qui guide les socialistes est la volonté de permettre à chaque femme et à chaque homme d'exercer ses libertés et de maîtriser ses choix de vie dans la dignité et dans le respect des libertés d'autrui. Pour le PS, rendre l'Homme plus émancipé, plus autonome est un objectif premier. Pour ce faire, il s'impose d'établir les conditions juridi~ques, sociales, culturelles permettant aux individus d'être de véritables acteurs de leur propre vie et ce, dans un cadre collectif et solidaire. »
274Afin d’assurer le respect de la vie privée, le PS veut appliquer sévèrement l'interdiction des tests génétiques à l'embauche et au long de la prestation de travail ; améliorer la ré~glementation de la surveillance des courriers électroniques sur les lieux de travail, modi~fier le statut de la commission de Protection de la vie privée afin d'élargir son champ d'intervention.
275Dans le domaine des sciences biomédicales, le PS veut réglementer la recherche sur les embryons, instaurer un système visant à socialiser le risque médical, à encourager le clo~nage thérapeutique tout en interdisant le clonage reproducteur humain, et à fixer un ca~dre légal à l'expérimentation humaine.
276Pour le PS, « au-delà de la législation de l’euthanasie, le PS propose d'ouvrir le débat sur les situations humainement dramatiques, non traitées dans la loi, des personnes mineu~res, incapables ou inconscientes qui n'ont pas établi de déclaration anticipée ; d'assurer une meilleure prise en charge de la douleur par la création au sein des hôpitaux d'un « centre » ou d'une « clinique » de la douleur.
277Le PS propose encore d’intensifier la lutte contre les discriminations fondées sur la préfé~rence sexuelle, d'assurer un meilleur remboursement de la fécondation in vitro, de la contraception (voire d’assurer sa gratuité totale) et des interruptions volontaires de gros~sesse ; de promouvoir une éducation affective et sexuelle « qui replace l'individu au cen~tre de ses préoccupations » et de redynamiser le débat public relatif à la sexualité et au plaisir « en tant qu'éléments essentiels de l'épanouissement affectif et personnel de l'indi~vidu ».
278En matière de drogues, le PS veut développer des politiques de prévention et d’information axées sur les risques et la gestion de la consommation ; diversifier les for~mes d’aides et de soins ; favoriser la formation des professions actives dans l’aide aux toxicomanes ; trouver des réponses à la toxicomanie dans les prisons ; légaliser l’usage du cannabis sous de strictes conditions ; créer des observatoires locaux des drogues et de la toxicomanie ; prendre en charge la consommation des drogues dures par des traitements de substitution ou de distribution contrôlée ; mettre en œuvre des techniques de préven~tion créatives contre les drogues dites « récréatives » ; contribuer à l’ouverture d’un débat international sur l’actualisation des traités internationaux ; intensifier la répression des trafics de drogues.
279Le PS demande de légiférer afin que les autorités belges puissent célébrer un mariage entre un(e) Belge et un(e) étranger(e) de même sexe, même si la loi nationale de cette personne étrangère ne reconnaît pas le mariage homosexuel. Il demande un débat sur l’instauration de conséquences juridiques limitées de l’union libre afin d’assurer une pro~tection minimale des conjoints. Il souhaite réformer la procédure de divorce, en simpli~fiant la procédure de divorce par consentement mutuel et en créant un divorce sans faute. Il propose aussi de favoriser le recours à la médiation en matière familiale et d’instituer un « tribunal de la famille ».
280En matière de filiation, le PS veut simplifier la législation et supprimer les discriminations qui subsistent, adapter le droit aux réalités sociologiques, ouvrir l’accès à l’adoption à tous les couples non mariés, y compris les couples homosexuels ; et instaurer un droit de connaître ses origines.
281Concernant l’autorité parentale, le PS entend favoriser la garde alternée des enfants de parents séparés et ouvrir le débat sur le modèle de l’hébergement alterné comme modèle général (mais non obligatoire), améliorer la répartition équitable des charges financières et le calcul des pensions alimentaires, et en permettre la révision par des procédures sim~plifiées.
282Abordant la « coparenté » ou la « parenté sociale », le PS souhaite un débat sur la recon~naissance sociale ou juridique des relations entre les enfants et les « parents sociaux », tout en préservant les droits des parents biologiques. Il souhaite tenir compte de la spéci~ficité des couples homosexuels en instaurant le principe de l’adoption conjointe ou de la reconnaissance par la mère non biologique en cas d’insémination artificielle de couples féminins.
283Le PS souhaite restaurer l’égalité entre hommes et femmes lorsque le droit de leur pays d’origine leur impose un statut personnel discriminatoire, ce qui implique le rejet de la « répudiation » et de reconnaître à ces victimes des droits égaux à ceux des femmes di~vorcées.
9.2. LE MOUVEMENT RÉFORMATEUR
284Le congrès de Louvain-la-Neuve de février 2003 demande que toute recherche en vue du progrès scientifique soit encouragée, mais que des balises soient néanmoins être fixées par la loi. Aussi la recherche doit être effectuée dans un but scientifique et/ou thérapeu~tique offrant une possibilité de progrès dans les connaissances (principe de pertinence), doit présenter une proportionnalité entre les risques physiques et psychologiques, so~ciaux et économiques par rapport aux bénéfices escomptés pour la santé publique (prin~cipe de proportionnalité) ; ne peut être contraire à l’ordre public ou aux bonnes mœurs ; doit respecter l’éthique médicale internationale, la déontologie et le droit ; doit respecter la liberté de l’individu dans ses choix ; doit respecter la dignité humaine ; doit assurer l’information complète et préalable des personnes concernées (comme celles qui font don de leurs gamètes, de leurs embryons surnuméraires ; ou qui se soumettent elles~mê~mes à une recherche) ; doit garantir la protection des données personnelles confidentiel~les ; doit s’accomplir avec le consentement écrit, libre et éclairé des personnes concernées (principe d’autonomie) ; doit assurer l’information des personnes concernées quant aux objectifs et à la méthodologie de la recherche ; doit être basée sur les connaissances scientifiques les plus récentes ; doit être réalisée dans des laboratoires agréés par un per~sonnel possédant les qualifications et les compétences requises et doté de moyens suffi~sants (principe de rigueur scientifique) ; doit être menée dans le cadre d’une procédure de contrôle, notamment avec l’aval des comités d’éthique concernés ; doit respecter le prin~cipe de non-commercialisation du corps humain et de ses composantes [32].
9.3. ÉCOLO
285Dans le domaine bio-éthique, Écolo propose de renforcer le Comité consultatif de bioéthique de Belgique et les comités d’éthique locaux ; de participer activement à la promotion et à la mise en œuvre des principes énoncés dans la Déclaration universelle sur le génome humain et les droits de l’homme ; d’utiliser les résultats des recherches en biologie et en génétique à des fins exclusivement pacifiques ; d’interdire le clonage à des fins de reproduction , considéré comme « une pratique contraire à la dignité humaine » ; de refuser la privatisation du vivant ; de créer une banque publique de sang de cordon ombilical ; de réglementer la fabrication délibérée et l’utilisation d’embryons humains pour la recherche ; d’interdire l’implantation de cliniques de choix du sexe ; de renforcer les réglementations relatives à l’expérimentation de l’être humain.
9.4. LE CENTRE DÉMOCRATE HUMANISTE
286Dans le domaine de la biotechnologie, le cdH estime que « les questions de brevetabilité des inventions biotechnologiques et du vivant en général doivent être abordées au cours d'une réflexion bioéthique relative aux limites de la brevetabilité et impliquant un examen des finalités poursuivies par celle-ci. Cette réflexion doit être menée au cours d'un large débat démocratique et public, dépassant la technicité du droit des brevets et moyennant l'audition d'experts en la matière. » Le cdH souhaite un moratoire sur la transposition de la directive 98/44/CE ainsi que la suspension immédiate de toute attribution de brevets sur le génome humain.
287Pour ce qui est de l’euthanasie, le cdH en appelle à une modification de la loi afin de limiter l'euthanasie aux seules situations de fin de vie, moyennant la mise en place d'un « filtre » palliatif. Le cdH souhaite privilégier l'approche globale du patient en fin de vie par une aide médicale et un accompagnement personnel Le cdH propose de « construire les droits de l'enfant à naître », ce qui implique un meil~leur encadrement des techniques de procréation médicalement assistée (PMA), et no~tamment de déterminer les indications requises pour le recours aux PMA ; d’encadrer concrètement le recours aux PMA, de déterminer le sort des embryons surnuméraires ; de déterminer la filiation des enfants issus d'une PMA. Le cdH souhaite aussi interdire l'accouchement sous X et la gestation pour autrui, mais demande de rendre possible l'ac~couchement dans la discrétion. Le cdH veut enfin légiférer en matière d'indemnisation du fait de la naissance.
9.5. LE FRONT NATIONAL
288Le FN entend « respecter la vie de l'enfant à naître » et assouplir la procédure d'adoption des enfants belges et interdire le trafic d'enfants du tiers monde.
289Par ailleurs, le FN veut garantir le respect de l'éthique en réaffirmant « le droit fonda~mental à la vie, de l'enfant à naître jusqu'au troisième âge », et que « le corps humain doit demeurer un bien hors commerce ».
10. LA POLITIQUE DE L’ÉNERGIE
10.1. LE PARTI SOCIALISTE
290Pour le PS, la politique de l’énergie vise à « assurer à tous les citoyens de ce pays, sans distinction de condition sociale ou de situation familiale, l'accès à une énergie de qualité à un prix abordable. Se chauffer et s'éclairer sont des droits imprescriptibles et fournir l'énergie pour ce faire est une obligation de service public. »
291Le PS souhaite une plus grande utilisation rationnelle de l'énergie et une meilleure pro~motion des énergies renouvelables, un encouragement (via la fiscalité et les subsides) du développement des énergies douces et une maîtrise des combustibles fossiles, un enca~drement des mécanismes flexibles comme les « droits de polluer », l’amélioration des accords de branches entre fédérations patronales et autorités publiques, la clarification et la simplification institutionnelle du secteur des éoliennes off-shore.
292le PS propose la création d’un « fonds social pétrole » permettant de limiter pour certains petits consommateurs les effets d’une augmentation temporaire et anormale des prix du marché ; de créer un « observatoire de l’énergie », de garantir le droit à l’éclairage et au chauffage par un financement solidaire, ainsi que des prix accessibles à tous par le main~tien des tarifs préférentiels de gaz et d’électricité aux allocataires sociaux ; d’encadrer le processus de libéralisation en améliorant le fonctionnement de l’organisme régulateur central ; de garantir l’accessibilité des réseaux de transport du gaz et de l’électricité en revoyant le capital des gestionnaires du réseau ; et enfin de mieux maîtriser la demande en modifiant les comportements.
293Suite à la décision de sortir du nucléaire, le PS propose de garantir l'évacuation des dé~chets de faible activité et de courte durée de vie, de poursuivre la réflexion sur les déchets de moyenne et haute activité et/ou de longue durée de vie (assorti d’un calendrier précis), de structurer rapidement l’inventaire des passifs du nucléaire, et de favoriser la recherche sur des solutions alternatives.
294Au niveau européen, le PS propose une harmonisation des mécanismes de régulation face aux oligopoles du gaz et de l’électricité, le maintien d’obligations de service public fortes, un renforcement des réseaux trans-européens ; une harmonisation de la fiscalité des produits énergétiques ; l’adoption d’un code de conduite sur les activités d’intermédiaires ; la mise en place d’une stratégie de développement et de promotion des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique ; l’amplification des programmes européens de recherche dans le domaine des énergies douces, de la gestion de la de~mande, et des technologies les plus performantes de lutte contre les gaz à effet de serre.
10.2. LE MOUVEMENT RÉFORMATEUR
295Le MR souhaite maintenir le rythme de la libéralisation du secteur de l’électricité notam~ment en fixant une date rapprochée pour la libéralisation du marché des consommateurs résidentiels en Wallonie et à Bruxelles. Il propose d’encourager, au niveau régional et fédéral, l’utilisation rationnelle de l’énergie via des déductibilités fiscales à l’IPP et à l’impôt des sociétés ; de garantir les revenus des communes par un prélèvement fédéral et régional ; d’évaluer la politique énergétique de la Belgique vis-à-vis des engagements de Kyoto, de maîtriser l’évolution des coûts de l’énergie et d’assurer l’approvisionnement énergétique.
10.3. ÉCOLO
296Écolo entend adopter une politique énergique forte pour réduire l'effet de serre, sortir du nucléaire et avoir une plus grande indépendance énergétique.
297Pour atteindre ces objectifs, Écolo propose quatre axes d'actions [33] :
- une réduction de la demande par une action sur tous les mécanismes qui influencent
la consommation, notamment un étiquetage clair des équipements consommateurs
d’énergie ; des normes d’efficacité minimale des équipements énergétiques ; une
fiscalité indirecte sur les produits et équipements énergétiques ; une réduction de la
TVA sur les produits d’isolation thermique et les appareils électriques à haut rendement ; une tarification progressive pour l’électricité ; une meilleure lisibilité des factures d’électricité ; des réductions pour investissements économiseur d’énergie ; - une montée en puissance des filières renouvelables et décentralisées pour couvrir les besoins en 2010 à raison de 10% par les renouvelables et 20% par la cogénération, notamment par la réduction de la TVA sur les sources énergétiques renouvelables, la création d’un fonds pour les énergies renouvelables via une éco-fiscalité ; la mise en place d’un système d’adjudication imposant un taux de sources d’énergies renouvelables pour la production d’électricité ; le renforcement de la priorité d’accès aux réseaux de transport et de distribution d’électricité ;
- des mesures permettant de remplacer le nucléaire : dynamiser les programmes d’économies d’énergie, revoir le traité Euratom, imposer la responsabilité civile aux exploitants du secteur nucléaire ; réduire les doses maximales admissibles de radioactivité ; interdire toute importation et exportation de déchets radioactifs ; réaliser le stockage des déchets faiblement radioactifs en surface ;
- une réduction des impacts de la production et de la distribution d'énergie, et notamment interdire l’utilisation du fuel lourd sans désulfurisation et limiter la teneur en soufre du mazout de chauffage ; adopter une fiscalité indirecte différenciée sur les produits et équipements énergétiques.
10.4. LE CENTRE DÉMOCRATE HUMANISTE
298Le cdH propose de fixer à 7% la part des carburants de remplacement pour la consom~mation des voitures et des camions en 2010 et au moins à 20% en 2020 ; de développer une politique d'innovation en ce qui concerne l'utilisation de la biomasse ; de diversifier les modes de production électrique ; de favoriser la recherche-développement pour trou~ver une solution de remplacement au nucléaire ; et de clarifier la présentation des factures énergétiques afin de sensibiliser les consommateurs.
11. TRANSPORTS ET MOBILITÉ
11.1. LE PARTI SOCIALISTE
299Afin de favoriser la multimodalité, le PS souhaite renforcer la complémentarité train~vélo, accroître le nombre de parkings gratuits et sécurisés à proximité des gares ; déve~lopper la complémentarité transports publics - taxis ; aménager dans les centres urbains davantage de sites propres pour les transports en commun et les taxis, et réserver des bandes de circulation d’autoroutes pour les véhicules à haut taux d’occupation ; favoriser le recours aux plates-formes multimodales assurant un passage facile d’un mode de transport à l’autre.
300Le PS souhaite une revitalisation du rail, ce qui nécessite de donner à la SNCB les moyens de réaliser son plan d’investissements et d’assumer ses missions de service pu~blic. ce plan devra mettre les grandes villes wallonnes à trente minutes de Bruxelles, et assurer un « double axe » en Wallonie tout en reliant les aéroports au réseau ferré. Le PS veut renforcer la complémentarité entre la SNCB et les sociétés de transport en com~mun ; fidéliser la clientèle de la SNCB et adopter une tarification simplifiée qui intègre la situation socio-économique des usagers ; accélérer la mise en circulation des voitures à deux étages ; instaurer des transports publics de nuit les week-ends ; dégager les crédits pour la construction et l’exploitation du RER ; organiser des « corridors de fret ».
301Dans le domaine du transport aérien, le PS demande la réalisation du programme d’isolation des maisons survolées la nuit par les avions décollant de Bruxelles-National ainsi que l’interdiction de survol nocturne des zones les plus densément peuplées.
302Dans le domaine du transport routier, le PS formule diverses propositions en matière de responsabilisation des usagers (révision des conditions d’octroi du permis de conduire), de prévention (par une amélioration des infrastructures, l’utilisation de la télématique, des contrôles plus préventifs que répressifs, des améliorations dans la conception des véhi~cules, des dispositions particulières pour les poids lourds) ; et de protection (équipe~ments, éclairage public).
303Enfin, le PS émet diverses propositions pour des plans de mobilité d’entreprise et des plans communaux de mobilité.
11.2. LE MOUVEMENT RÉFORMATEUR [34]
304Avec pour objectif de « mettre en œuvre une politique de mobilité sûre, efficace, compé~titive tenant compte des intérêts sociaux (en terme de qualité et de sécurité) et respec~tueuse de l’environnement », le MR estime nécessaire d’améliorer l’accès au marché (libé~ralisation) et le fonctionnement du transport ferroviaire ; de mettre en place des systèmes de transport intégrés, notamment les réseaux transeuropéens ; d’appliquer une tarifica~tion équitable, efficace et incitative ; de valoriser les aspects sociaux du transport ; et de traduire en droit belge les législations communautaires.
305Dans le domaine du transport routier, le MR entend « assurer le bénéfice d’une concur~rence loyale », ce qui implique d’harmoniser au niveau de l’UE les conditions de travail des transporteurs, de garantir une concurrence loyale entre le secteur privé et la filiale de la SNCB, ABX, de plaider au niveau européen pour l’introduction en Belgique d’un sys~tème de coresponsabilité du paiement de la TVA, de systématiser le recours aux empla~cements de livraison dans les noyaux commerciaux, d’inciter les entreprises à développer des initiatives de déplacement domicile – lieu de travail, de favoriser fiscalement l’utilisation des véhicules privés électriques, de repenser le financement des infrastructu~res routières, de sécuriser le transport routier de marchandises, de développer l’utilisation de la moto, d’encourager l’utilisation du vélo et le recours aux transports en commun. Le MR formule diverses propositions pour améliorer la sécurité routière.
306Dans le domaine du transport ferroviaire, le MR se propose de favoriser le marché du fret ferroviaire, d’améliorer l’offre de transport ferroviaire de voyageurs (poursuivre la mise en place du RER, achever le réseau TGV, investir dans du nouveau matériel, etc.), et d’améliorer la vitesse commerciale et la performance environnementale.
307Pour ce qui concerne le transport aérien, le MR veut maîtriser la croissance du trafic aé~rien, assurer la sécurité des aéroports dans le respect de l’environnement et de la qualité de vie des riverains, et donc notamment de limiter le nombre de mouvements nocturnes d’avions ; de moduler les taxes d’atterrissage et de décollage en fonction des catégories acoustiques et de la plage horaire, d’envisager une meilleure répartition des nuisances sonores entre aéroports national et régionaux et renforcer leur complémentarité.
308En matière de transport maritime et fluvial, le MR veut éliminer les goulets d’étranglement ; uniformiser les prescriptions techniques au niveau européen ; imposer l’utilisation de navires pétroliers à double coque dans les eaux territoriales européennes ; revoir les aides pour la mise hors service des péniches afin de favoriser le maintien de péniches de grande capacité ; harmoniser les conditions en matière de temps de repos ; autoriser la navigation dominicale sur l’entièreté du réseau ; créer des systèmes d’aides à la navigation.
309Pour favoriser l’intermodalité, le MR suggère d’étudier l’opportunité de déposer des projets de transfert du fret de la route vers d’autres modes plus respectueux de l’environnement ; de développer des nœuds intermodaux en bordure des voies naviga~bles et des voies de chemin de fer ; d’inscrire la Belgique dans les réseaux multimodaux européens ; et de favoriser l’utilisation de normes et d’équipements de transbordement standardisés au niveau européen.
310Enfin, pour ce qui concerne les usagers, le MR veut poursuivre le programme d’actions en matière de sécurité routière (prévention – formation – peines alternatives) ; mettre en place une nouvelle méthodologie de tarification plus transparente ; favoriser des billette~ries intégrées ; redorer l’image de marque du transport ferroviaire
11.3. ÉCOLO
311Les principes de base d’Écolo sont d’assurer le droit à la mobilité pour tous et de garantir une mobilité qui ne compromette pas les générations futures. Il propose une fiscalité plus juste entre les différents modes de transport et une politique d'aménagement du territoire qui privilégie une mobilité plus respectueuse de l'environnement.
312Les propositions d’Écolo sont de :
- privilégier les modes de transports « plus propres », ce qui implique notamment d’augmenter de 50 % le nombre de voyageurs et de marchandises transportés par le rail dans les dix années à venir ; de privilégier le transport fluvial ; d’accroître les parts de marché et l'efficacité des transports en commun ; de sortir du concept de « la route à tout prix », tout en améliorant les conditions de travail des chauffeurs professionnels et en défendant un service de taxis financièrement accessible ; de maîtriser la croissance du transport aérien et de réduire son impact environnemental, (réduction des nuisances sonores, taxation du kérosène) ;
- mieux relier les différents modes de déplacement entre eux ;
- renforcer la sécurité du transport ferroviaire et du transport fluvial ;
- améliorer la sécurité routière pour réduire de 50% le nombre de morts et de blessés graves sur les routes d'ici 2010 : développer les quartiers à 30 km/h, adopter un code de la rue et de respect de tous les usagers, initier un débat sur la puissance des véhicules.
11.4. LE CENTRE DÉMOCRATE HUMANISTE
313 Le cdH souhaite organiser l'intermodalité et le co-voiturage ; réaliser le RER et d’autres réseaux pour les grandes agglomérations ; développer le transport collectif dans les zones rurales ; adapter la fiscalité pour favoriser une mobilité plus respectueuse de l'environ~nement et plus adaptée aux familles ; développer le rôle régulateur de l'État dans les en~treprises publiques de transport.
314Le cdH veut aussi soutenir une politique volontariste du rail et l'unicité fédérale de l'en~treprise SNCB. Le cdH plaide pour un investissement budgétaire plus conséquent de l'État dans les investissements ferroviaires. Il demande de réinvestir dans le transport ferroviaire de voyageurs, de défendre une politique tarifaire accessible et équitable ; de continuer à investir dans le transport ferroviaire de marchandises ; d’achever le TGV ; et de sécuriser le réseau ferroviaire.
Notes
-
[1]
Écolo soumet des propositions détaillées, à court terme et à moyen terme, trop longues à développer ici.
-
[2]
En raison de leur nature essentiellement conjoncturelle, et étroitement liée à l’actualité immédiate, ces dispositions ne sont pas développées ici.
-
[3]
Le programme électoral renvoie explicitement au rapport du congrès-forum « Pour une autre mondialisation », tenu à Louvain-la-Neuve, le 2 mars 2002.
-
[4]
Ces propositions sont plus largement développées dans le programme électoral.
-
[5]
Ces propositions furent développées lors du congrès du MR organisé à Louvain-la-Neuve les 22-23 février 2003.
-
[6]
Ces propositions furent déjà émises lors du congrès du cdH « L’alternative humaniste – Lutter contre toutes les formes de violence », organisé à Mons le 30 novembre 2002.
-
[7]
« Les propositions du cdH pour mieux vivre en famille » ont été largement développées lors du congrès du 1er septembre 2002.
-
[8]
Le programme du cdH contient des dispositions très détaillées à ce sujet, qui ne sont pas développées ici faute de place. Ces propositions furent déjà émises lors du congrès de Mons du 30 novembre 2002.
-
[9]
Ces propositions furent développées lors du congrès du MR organisé à Louvain-la-Neuve les 22-23 février 2003, sous le titre « Écologie et Progrès ».
-
[10]
Les mesures proposées concernent explicitement la Région wallonne et la Région de Bruxelles-Capitale, et ne sont donc pas développées ici.
-
[11]
Le programme électoral précise la liste des substances incriminées.
-
[12]
Certaines mesures concernent spécifiquement la Région wallonne.
-
[13]
Ibidem.
-
[14]
Ibidem.
-
[15]
Les propositions détaillées relatives à une stratégie des régions wallonne et bruxelloise ne sont pas développées ici.
-
[16]
Ibidem.
-
[17]
Ces propositions sont traitées dans le chapitre « Questions éthiques » de cette étude.
-
[18]
Les propositions détaillées spécifiques à la Région wallonne et à la Région de Bruxelles-Capitale ne sont pas reprises ici.
-
[19]
Soit un jour sur cinq, une semaine sur cinq, un mois sur cinq, un an sur cinq.
-
[20]
Cf. « Les propositions du cdH pour mieux vivre en famille », adoptées lors du congrès du 1er septembre 2002. Les mesures relatives à l’aide aux personnes et à l’organisation du système éducatif, relevant des communautés, ne seront pas développées ici.
-
[21]
Ces propositions furent déjà émises lors du congrès-forum du cdH « Oser entreprendre – parier sur le développement économique francophone », organisé à Liège le 18 janvier 2003.
-
[22]
Ces propositions furent déjà formulées lors du congrès-forum du cdH « Oser entreprendre – parier sur le développement économique francophone », organisé à Liège le 18 janvier 2003.
-
[23]
Ces principes sont la différenciation des rôles de l’autorité publique ; l’égalité de traitement et d’accès ; la légalité ; la responsabilité de l’autorité publique ; le respect de l’initiative des citoyens ; la reconnaissance et la valorisation du bénévolat ; la priorité à l’initiative citoyenne ; la participation et la concertation ; la liberté de la coordination ; la transparence des comptes et d’affectation à l’objet social du patrimoine subventionné.
-
[24]
Un groupe de travail spécialement consacré à la réforme des entreprises publiques adopta un document complet lors du congrès doctrinal « Économie-finance-fiscalité » de Liège, les 9-10 novembre 2002.
-
[25]
Une commission spécialement consacrée au « dynamisme entrepreneurial » adopta un document complet lors du congrès doctrinal « Économie-finance-fiscalité » de Liège, les 9-10 novembre 2002. La plupart des mesures proposées relèvent toutefois du niveau de pouvoir régional, et ne sont donc pas développées ici.
-
[26]
Cette proposition est largement explicitée dans le programme électoral.
-
[27]
Ce chapitre est plus largement développé dans le programme électoral.
-
[28]
La plupart de ces mesures sont développées dans le chapitre relatif à l’intégration européenne.
-
[29]
Ces propositions furent formulées lors du congrès-forum de Liège du 18 janvier 2003. Le volet « régional » de ces propositions n’est pas développé ici.
-
[30]
Ces propositions furent formulées lors du congrès-forum de Liège du 18 janvier 2003.
-
[31]
Ces propositions furent formulées lors du congrès-forum de Liège du 18 janvier 2003.
-
[32]
Ces propositions furent développées lors du congrès du MR organisé à Louvain-la-Neuve les 22-23 février 2003, sous le titre « Écologie et Progrès ».
-
[33]
Les mesures proposées qui relèvent des pouvoirs régionaux ne sont pas reprises ici.
-
[34]
Ces propositions furent développées lors du congrès du MR organisé à Louvain-la-Neuve les 22-23 février 2003, sous le titre « Écologie et Progrès ».