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Article de revue

La structure des budgets provinciaux. Comparaison Nord Sud

Pages 1 à 67

Notes

  • [1]
    La Région de Bruxelles-capitale n’appartenant à aucune province n’est pas prise en considération.
  • [2]
    Cette étude est tirée d’un mémoire réalisé aux Facultés universitaires Notre Dame de la Paix de Namur sous la direction du professeur Robert Deschamps.
  • [3]
    Constitution, art. 31.
  • [4]
    Avis n°26/1999 – Contrat d’Avenir pour la Wallonie – Contribution commune du Conseil supérieur des villes, communes et provinces de la Région wallonne, de l’Union des villes et communes de Wallonie et de l’Association des provinces wallonnes au Contrat d’avenir, 2000, p. 30.
  • [5]
    Cf. M Daerden, M. Dumazy, Les finances publiques de la nouvelle Belgique fédérale, Éditions Labor, 1992, p. 447.
  • [6]
    Circulaire du Ministère de l’Intérieur du 24 septembre 1973, n° 533/B/D 6.
  • [7]
    M. Daerden, M. Dumazy, op. cit., p. 449.
  • [8]
    Lettre du Ministère de l’Intérieur du 24/09/1973.
  • [9]
    Loi du 6 août 1993, art. 6.
  • [10]
    Loi provinciale, art. 22.
  • [11]
    Loi du 27 mai 1975, art. 2.
  • [12]
    Conseil supérieur des Villes, Communes et provinces de la Région wallonne, rapport annuel, 1994, p. 60.
  • [13]
    Loi du 20 juillet 1991, articles 77 à 93.
  • [14]
    Cf. Province de Liège, note de politique générale, 1998, p. 14.
  • [15]
    Conseil supérieur des Villes, Communes et provinces de la Région wallonne, Rapport annuel, 1994, p. 91.
  • [16]
    A. Dessoy, A.-L. Erauw, « Les finances des pouvoirs locaux en 1994 », Bulletin du Crédit communal, n°193, 1995, p. 31.
  • [17]
    Circulaire du Ministère de la Région wallonne du 24 juillet 1997 relative aux budgets provinciaux pour 1998, Moniteur belge, 13 août 1997.
  • [18]
    Circulaire du Ministère de la Région Wallonne du 21 novembre 1997 relative aux budgets provinciaux pour 1998, Moniteur belge, 6 décembre 1997.
  • [19]
    Circulaire du Ministère de la Région wallonne du 21 novembre 1997 relative aux budgets provinciaux pour 1998, nomenclature et taux des taxes autorisées.
  • [20]
    Associations des provinces wallonnes, Les impôts provinciaux, 1998, pp.57-61, et calculs propres.
  • [21]
    Budget initial de la province de Namur, exercice 1997 et calculs propres.
  • [22]
    Code des impôts sur les revenus 1992, art 255.
  • [23]
    Circulaire du Ministère de la Région wallonne du 21 novembre 1997 relative aux budgets provinciaux pour l’exercice 1998, Moniteur belge, 6 décembre 1997.
  • [24]
    Cf. loi provinciale, art. 113, 8.
  • [25]
    M. Bernard, « La problématique des finances provinciales », Bulletin trimestriel du Crédit communal, n°182,1992, p. 42.
  • [26]
    Ibid., p. 42.
  • [27]
    Circulaire du Ministère de la Région wallonne du 24 juillet 1997 relative aux budgets provinciaux 98, Moniteur belge, 13 août 1997.
  • [28]
    Association des provinces wallonnes, Les impôts provinciaux, 1995 à 1998, Ministère des Affaires économiques et calculs propres.
  • [29]
    Circulaire du Ministère de la Région wallonne du 21 novembre 1997 relative aux budgets provinciaux pour 1998, nomenclature et taux des taxes autorisées.
  • [30]
    Association des provinces wallonnes, impôts provinciaux, exercice 1999.
  • [31]
    Si leur suppression n’a jamais été inscrite dans un accord de gouvernement, celle de leur capacité fiscale a été envisagée. L’article 16 de la loi ordinaire de réformes institutionnelles du 9 août 1980 avait pour objectif de supprimer la capacité fiscale des provinces afin d’éviter l’instauration d’un niveau fiscal supplémentaire, puisque les entités régionales se voyaient dotées d’une fiscalité propre. Vu les difficultés d’application de cette disposition, une modalité a été ajoutée. On ne pourra supprimer la capacité fiscale des provinces qu’après l’adoption d’une loi prévoyant des ressources de remplacement d’un montant équivalent au montant de leurs fiscalités existantes ; ce qui, jusqu’à présent n’a pas été fait.

Introduction

1Les finances provinciales sont un indicateur décisif de la place qu’elles occupent au sein du paysage institutionnel belge.

2La structure des budgets de l’État, des communautés, des régions et même des communes a déjà fait l’objet de nombreux travaux. Ce n’est pas le cas de la structure des budgets des provinces, une des plus anciennes institutions, mais peut-être la plus méconnue.

3Le présent Courrier hebdomadaire met en évidence les caractères spécifiques et les disparités des budgets provinciaux, tant du point de vue de la diversité des priorités accordées que du point de vue de leur organisation structurelle. En d’autres termes, les provinces affichent-elles des similitudes ou des dissemblances dans la structure de leurs budgets ?

4L’analyse financière du secteur provincial est ici basée sur l’examen des budgets des exercices 1995 à 2000 des dix provinces belges principalement sous l’angle des dépenses et recettes ordinaires. À la différence des travaux déjà réalisés et afin d’avoir des données plus comparables, ce travail est basé sur des budgets harmonisés. Les montants correspondant aux subventions destinées au personnel enseignant subventionné inscrits dans les budgets liégeois et flamands ont donc été repérés et éliminés.

5Depuis la scission au 1er janvier 1995 de la province de Brabant en province de Brabant wallon et province de Brabant flamand, il est possible d’effectuer une comparaison régionale [1]. C’est pourquoi ce travail portera sur les budgets des années postérieures à 1994. La comparaison régionale donne une indication sur les choix de politique budgétaire faits par les provinces wallonnes et par les provinces flamandes.

6L’étude est limitée à l’examen de la structure des budgets provinciaux. Des facteurs explicatifs sont avancés pour certaines observations, mais en nombre limité. L’analyse approfondie des politiques provinciales est en effet un travail d’une toute autre ampleur.

7Les budgets sont examinés en chiffres absolus. Mais pour faciliter les comparaisons, ils sont aussi examinés sous l’angle des dépenses par habitant.

8Dans une première partie on rappellera les principes qui sont à la base de l’élaboration du budget provincial.

9La seconde partie est consacrée à l’analyse des dépenses ordinaires des provinces. Elle est basée sur la ventilation économique et sur la ventilation fonctionnelle de ces dépenses.

10Les recettes ordinaires des provinces font l’objet de la troisième partie, tandis que la quatrième donne une image de la situation financière des provinces au travers des soldes budgétaires et comptables.

11La conclusion est consacrée à une synthèse générale des comparaisons Nord-Sud que permettent les moyennes calculées sur les six années budgétaires prises en compte [2].

Le budget provincial

12La province est un pouvoir supra local de proximité, intermédiaire entre les communes et les autorités supérieures. Le rôle premier de la province consiste à gérer tout ce qui est d’intérêt provincial. La notion d’intérêt provincial représente les intérêts propres à la province, elle n’est pas autrement définie en droit belge [3]. De ce fait, les provinces disposent d’une large capacité d’appréciation pour déterminer concrètement la notion d’intérêt provincial.

13En ce qui concerne la Wallonie, « les provinces wallonnes considèrent être le pouvoir politique local de proximité le mieux à même d’allier les objectifs généraux fixés par la Région avec les contingences ou réalités locales, de les apprécier et de les mettre en œuvre en dépassant le cadre parfois ‘étriqué’ des limites territoriales des communes (…) Elles sont donc en mesure d’être l’intermédiaire de qualité capable de susciter la concertation et la collaboration entre les différentes institutions publiques en vue d’assurer la cohérence et la complémentarité de leurs actions et politiques respectives. » [4]

14Le budget, pierre angulaire du fonctionnement de la province, peut être défini comme étant la traduction financière d’un programme politique sur les plans économique, social et financier. Il contient, pour chaque exercice, l’estimation des crédits budgétaires approuvés, représentant les montants maximaux de dépenses qui peuvent être engagés et les moyens pour y faire face (c’est-à-dire les recettes).

15Dès lors, c’est au travers du budget et de son exécution que l’on peut juger, non seulement, les choix politiques, mais également l’importance accordée à ceux-ci.

16Le service ordinaire du budget comprend l’ensemble des recettes et des dépenses réalisées au cours de chaque exercice financier et qui garantissent à la province des revenus et un fonctionnement réguliers, y compris le remboursement périodique de la dette.

17Le service extraordinaire comprend l’ensemble des recettes et des dépenses qui affectent directement et durablement le patrimoine de la province, à l’exclusion de son entretien courant. Le service extraordinaire comprend également les subsides et prêts relatifs au patrimoine, les participations et placements de fonds à plus d’un an ainsi que les remboursements anticipés.

18Les provinces sont soumises à l’obligation d’équilibre budgétaire. Ce principe fondamental de bonne gestion financière est devenu une obligation légale pour les provinces depuis l’année budgétaire 1988, au plus tard. L’arrêté royal n° 110 du 13 décembre 1982 modifié par l’arrêté royal n° 145 du 30 décembre 1982 impose formellement aux provinces l’obligation de présenter un budget globalement en équilibre. En conséquence, le budget global des recettes et des dépenses ne peut présenter un solde déficitaire, ni faire apparaître un équilibre ou un boni fictif et ce, au service ordinaire comme au service extraordinaire. Il est également recommandé aux provinces de présenter un budget équilibré à l’exercice propre.

19Pour la formation de leurs budgets, les provinces sont tenues de respecter certains principes fondamentaux pour répondre aux impératifs économiques, administratifs et juridiques de la gestion des deniers publics [5]. À défaut, le budget serait refusé par la tutelle.

20La nouvelle comptabilité provinciale, basée sur la nouvelle comptabilité communale, elle-même constituée sur les principes de la comptabilité des entreprises, est prévue pour le 1er janvier 2002. La nouvelle comptabilité provinciale aura pour objectif de fournir un outil d’aide à la décision et d’apporter une plus grande transparence aux finances provinciales, une certaine obscurité étant souvent reprochée à la comptabilité budgétaire. La constitution d’une comptabilité analytique devrait apporter une aide complémentaire à la décision.

21Afin de disposer d’une uniformisation et de rendre plus aisée la compréhension des documents par les mandataires par le public, mais également dans le souci de faciliter l’intégration des données financières dans les comptes nationaux, il a été demandé [6] aux provinces d’organiser leurs budgets suivant un schéma budgétaire précis [7].

22En vue de la coordination des politiques budgétaires dans le secteur public des pays du Benelux, les provinces sont tenues d’établir leurs budgets et leurs comptes conformément aux classifications économique et fonctionnelle des recettes et dépenses des pouvoirs publics [8].

23Enfin, rappelons que le budget, les modifications budgétaires, et les transferts de crédits en dépenses sont soumis à l’approbation de la tutelle spéciale (exercée par les gouvernements wallon et flamand). L’approbation ne peut être refusée que pour violation de la loi ou lésion de l’intérêt général.

Analyse et comparaison des budgets provinciaux

Les dépenses ordinaires (DO)

24L’analyse des dépenses provinciales permet de mettre en évidence la nature, l’importance et la diversité des domaines d’activités des provinces.

25Par dépenses ordinaires, on entend les dépenses annuelles de consommation qu’entraîne le fonctionnement normal de la province. Elles se répartissent en dépenses de personnel, de fonctionnement, de transferts ou de dette en raison de leur affectation.

26Les dépenses ordinaires sont financées par des recettes ordinaires subdivisées, en fonction de leur provenance, en recettes de transferts, de prestations et de dette.

27Au sein des dépenses ordinaires, il faut distinguer les dépenses obligatoires, qui sont imposées par l’article 69 de la loi provinciale, et les dépenses facultatives qui sont laissées à l’appréciation des provinces et qui font uniquement partie des dépenses de transferts (subsides).

28L’article 69 de la loi provinciale dispose que « le conseil est tenu de porter annuellement au budget des dépenses toutes celles que les lois mettent à la charge de la province ». Parmi celles-ci figurent, notamment :

  • les traitements du greffier et des membres de la députation permanente, leurs pensions de retraite et de survie et, le cas échéant, les cotisations qui permettent de les couvrir ainsi que leurs indemnités pour frais de parcours [9] ;
  • l’entretien des routes, les travaux hydrauliques et les dessèchements qui sont légalement à charge de la province ;
  • les dépenses relatives aux églises cathédrales, aux palais épiscopaux et aux séminaires diocésains [10] ;
  • les secours à accorder aux communes pour grosses réparations des édifices communaux [11].

29Il existe d’autres dépenses obligatoires non prévues par la Loi, notamment :

  • les traitements et salaires du personnel ;

30Quant aux dépenses facultatives, elles représentent des dépenses que la province est libre de s’imposer par simple inscription ou suppression budgétaire. À titre d’exemple, la province de Namur octroie une contribution forfaitaire au financement de la politique économique menée par les Sociétés intercommunales d’aménagement et d’équipement économique.

31Avant d’entamer l’analyse des chiffres, il convient de signaler un élément très important. En effet, depuis 1992 les budgets des provinces wallonnes ne reprennent plus les dépenses et recettes de personnel liées au personnel enseignant subventionné (excepté pour la province de Liège où ces recettes et dépenses sont toujours présentes aux budgets), étant donné que ce personnel est rémunéré directement par la Communauté française en Wallonie et par la Communauté flamande en Flandre. À partir de l’exercice 2001, ces dépenses et recettes devront à nouveau figurer aux budgets. Afin d’obtenir des données comparables, les montants correspondant aux subventions destinées au personnel enseignant subventionné des budgets liégeois et flamands ont été soustraits. Il s’agit des codes fonctionnels attribués à l’enseignement, suivis du code économique 461, et intitulés « subventions traitements ».

32Pour l’exercice 2000, ces montants sont estimés à 3.498.950.000 francs pour la province de Liège et à 4.756.023.000 francs pour l’ensemble des provinces flamandes.

33Globalement, les dix provinces ont budgétisé pour l’exercice 2000 des dépenses pour un montant de 49.499.532.000 francs soit 26.762.302.000 francs pour la Wallonie et 22.737.230.000 francs pour la Flandre. En progression constante de l’exercice 1995 à l’exercice 2000, à prix courants, ces dépenses ont respectivement progressé de 11,84 % et de 17,22 %. En chiffres absolus, il apparaît une grande disparité des budgets, tant entre les provinces wallonnes et flamandes qu’entre les provinces d’une même Région. Ainsi, pour l’exercice 2000, le budget de la province de Luxembourg est de 2.547.316.000 francs contre 10.192.179.000 francs pour la province de Hainaut. Quant aux provinces du Nord du pays, les provinces de Brabant flamand et d’Anvers présentent respectivement un budget de 3.639.933.000 francs et de 6.207.577.000 francs.

34D’un autre côté, une analyse des dépenses en fonction des dépenses par habitant, montre que les disparités entre provinces ou régions sont toujours présentes, principalement pour la Wallonie, où l’ordre d’importance s’est inversé. Ainsi, pour l’exercice 2000, la province de Luxembourg affiche une dépense par habitant de 10.321 francs contre 7.966 francs pour le Hainaut.

35Sur les six exercices pris en considération le total des dépenses des cinq provinces wallonnes est toujours supérieur au total des dépenses des cinq provinces flamandes. Cependant, la tendance à la hausse est légèrement plus prononcée en Flandre qu’en Wallonie. En effet, le taux de croissance annuel moyen entre les exercices 1995 et 2000 est de 2,43 % pour les provinces wallonnes contre 3,44 % pour leurs homologues flamandes. Toutefois, les taux de croissance annuels par province représentent une dispersion trop importante pour pouvoir en tirer une conclusion rigoureuse.

Tableau 1

Dépenses ordinaires harmonisées (montants à prix courants)1,2

Tableau 1
1995 1996 1997 Provinces Montant (en milliers de francs) D/H (en francs) Montant (en milliers de francs) D/H (en francs) Montant (en milliers de francs) D/H (en francs) Namur 3.078.060 7.085 3.181.128 7.302 3.259.341 7.451 Luxembourg 2.270.778 9.451 2.266.736 9.392 2.384.857 9.833 Liège 6.284.446 6.192 6.501.417 6.413 6.842.314 6.742 Hainaut 8.835.247 6.867 9.361.084 7.286 9.580.128 7.459 Brabant wallon 3.079.543 9.152 2.469.062 7.282 2.483.950 7.272 Total Wallonie 23.548.074 23.779.427 24.550.590 Moyenne 4.709.615 7.108 4.755.885 7.174 4.910.118 7.393 Anvers 5.338.216 3.278 5.358.277 3.285 5.591.137 3.418 Limbourg 3.565.391 4.621 3.539.611 4.565 3.491.209 4.476 Flandre occidentale 3.052.822 2.723 3.193.566 2.844 3.463.310 3.082 Flandre orientale 4.012.344 2.973 4.180.675 3.093 4.382.043 3.235 Brabant flamand 2.991.532 3.006 3.335.657 3.338 3.353.985 3.338 Total Flandre 18.960.305 19.607.786 20.281.684 Moyenne 3.792.061 3.232 3.921.557 3.334 4.056.337 3.438 1998 1999 2000 Provinces Montant (en milliers de francs) D/H (en francs) Montant (en milliers de francs) D/H (en francs) Montant (en milliers de francs) D/H (en francs) Namur 3.459.492 7.883 3.584.959 8.125 3.736.504 8.417 Luxembourg 2.219.972 9.106 2.425.936 9.896 2.547.316 10.321 Liège 6.924.219 6.810 7.176.697 7.048 7.558.512 7.414 Hainaut 9.847.332 7.677 9.987.228 7.800 10.192.179 7.966 Brabant wallon 2.465.757 7.157 2.687.717 7.736 2.727.791 7.796 Total Wallonie 24.916.772 25.862.537 26.762.302 Moyenne 4.983.354 7.490 5.172.507 7.761 5.352.460 8.014 Anvers 5.705.981 3.484 6.108.885 3.723 6.207.577 3.776 Limbourg 3.733.043 4.762 3.820.851 4.852 3.900.112 4.930 Flandre occidentale 3.528.378 3.136 3.684.330 3.269 3.836.380 3.399 Flandre orientale 4.913.008 3.619 4.818.923 3.544 5.153.228 3.785 Brabant flamand 3.524.902 3.497 3.581.703 3.541 3.639.933 3.587 Total Flandre 21.405.312 22.014.692 22.737.230 Moyenne 4.281.062 3.620 4.402.938 3.714 4.547.446 3.828

Dépenses ordinaires harmonisées (montants à prix courants)1,2

1. % = en pourcentage des dépenses ordinaires totales.
2. D/H = dépense par habitant (en francs).
Sources : Budgets des recettes et dépenses, exercices 1995 à 2000, INS et calculs propres.

36D’un point de vue régional, il appert également des inégalités dans les dépenses par habitant ; en effet, celles-ci sont plus importantes pour les provinces wallonnes que pour les provinces flamandes. Sur les six exercices analysés, elles sont en moyenne de 7.490 francs pour les provinces wallonnes et de 3.528 francs pour les provinces du Nord du pays.

La ventilation économique

37Cette ventilation comprend cinq groupes, à savoir, les années antérieures, le personnel, le fonctionnement, les transferts et la dette. Elle permet de connaître via les ‘groupes économiques’ la nature des moyens budgétaires mis en œuvre par les provinces afin de réaliser leurs objectifs. Cette décomposition permet une analyse des dépenses.

Les années antérieures (groupe économique 00)

38Dans la partie du budget consacrée aux années antérieures est évalué le mali éventuel des années antérieures ainsi que certaines dépenses arriérées qui ne sont pas prises en compte au tableau de tête. Ce groupe économique peut être considéré comme négligeable et n’est donc pas pris en considération dans la présente analyse.

Les dépenses de personnel (groupe économique 70)

39Les dépenses de personnel constituent la part la plus importante des dépenses provinciales. Elles comprennent les rémunérations et allocations sociales, les cotisations patronales à la sécurité sociale, les participations au régime de pension du personnel, le coût de la médecine du travail, etc.

40Les dépenses de personnel se rapportent au personnel provincial affecté aux différents secteurs d’activités développés par les provinces, notamment, l’administration (services financiers, du personnel, relations publiques, etc., mais également le personnel provincial attribué à l’administration de l’enseignement), les communications, le tourisme, la culture et les loisirs, le secteur social, la santé (principalement l’hygiène sociale, la santé publique et les établissements de soins).

41Les dépenses liées au personnel mis à la disposition du gouverneur, de l’État, de la Région, de la Communauté, du Conseil provincial, de différentes asbl, mais aussi les traitements des membres de la députation permanente et du greffier provincial ainsi que les jetons de présence des membres du Conseil provincial se trouvent également dans ce poste.

42Il convient de mettre en évidence deux éléments [12] :

  • En Wallonie, et depuis 1992, le paiement des rémunérations du personnel enseignant subventionné est directement pris en charge par la Communauté française. Dès lors, les traitements ne sont plus repris dans les dépenses et les subventions ne sont plus renseignées dans les recettes (sauf à la province de Liège où ces recettes et dépenses figurent toujours au budget). Cette prise en charge directe a permis de soulager la trésorerie des provinces car les subventions de la Communauté française étaient liquidées avec un certain retard et les provinces disposant d’un réseau d’enseignement important étaient confrontées à des problèmes de trésorerie. À partir de l’exercice 2001, ces recettes et dépenses seront à nouveau présentes dans tous les budgets.
    Il semble que la province de Liège ait opté pour le maintien, dans ses budgets, des crédits de recettes et de dépenses liés au personnel enseignant subventionné, dans le but de disposer en permanence d’informations précises sur ledit personnel, afin de prendre les mesures qui s’imposent en cas de retard ou de non-paiement des subventions. En effet, il convient de signaler qu’en ce qui concerne le personnel enseignant subventionné, c’est bien la Communauté française qui subventionne, c’est-à-dire qui paie les traitements, mais c’est la province, en tant qu’employeur, qui est liée contractuellement à l’enseignant.
  • Suite à la circulaire du 27 mai 1994 du Ministère régional wallon des Affaires intérieures, de la Fonction publique et du Budget, et de la circulaire du 14 juillet 1993 du Ministère de la Communauté flamande, concernant la révision générale des barèmes (RGB, nouvelles échelles de traitements dans la fonction publique locale et provinciale), les provinces ont, depuis 1996, pris les mesures qui s’imposaient pour répondre progressivement à leurs obligations. Les provinces estiment que l’impact financier de la RGB correspond à un accroissement de la masse salariale de 5 % à 10 %. Cette information n’a pu être vérifiée.

43Les montants correspondant aux « subventions traitements » repris dans les recettes du groupe fonctionnel enseignement (cf. infra) et du code économique 461 des budgets liégeois et flamands ont été déduits des dépenses ordinaires.

44Sur les six exercices analysés, les dépenses de personnel représentent en moyenne, par exercice, 3.063.940.226 francs par province pour le Sud du pays, soit 61,47 % des dépenses totales à l’ordinaire, contre 1.467.395.167 francs pour le Nord du pays, soit 35,23 %.

45En chiffres absolus comme en francs par habitant, il appert une disparité significative entre la Wallonie et la Flandre.

46En chiffres absolus, l’inégalité existant entre les dépenses des provinces wallonnes est plus grande qu’entre les dépenses des provinces flamandes.

47En moyenne, les provinces de Liège et de Hainaut consacrent respectivement 67,42 % et 65,81 % de leurs dépenses ordinaires contre 28,89 % pour la Flandre occidentale.

48Les facteurs explicatifs de l’évolution des dépenses de personnel pourraient être, outre les choix politiques, notamment, le taux d’inflation, les résultats des conventions collectives, la structure d’âge du personnel.

49Les dépenses de personnel affichent une tendance à la hausse entre les exercices 1995 et 2000, soit, à prix courant, un accroissement de 17,13 % pour les provinces wallonnes et de 19,86 % pour les provinces flamandes.

50Pour les exercices 1995 à 2000, la charge moyenne par habitant est de 4.607 francs par an pour les provinces wallonnes et de 1.242 francs pour les provinces flamandes, avec une moyenne de 5.010 francs pour la province de Luxembourg contre 893 francs pour la province de Flandre occidentale.

51Les dépenses de personnel sont les dépenses ordinaires les plus importantes et sont plus élevées en Wallonie qu’en Flandre.

Tableau 2

Dépenses de personnel harmonisées1,2

Tableau 2
1995 1996 1997 Provinces Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Namur 1.521.997.266 49,45 3.503 1.576.557.286 49,56 3.619 1.590.385.371 48,79 3.636 Luxembourg 1.102.438.500 48,55 4.588 1.105.642.240 48,78 4.581 1.161.502.310 48,70 4.789 Liège 4.216.538.000 67,09 4.154 4.356.431.000 67,01 4.297 4.596.629.000 67,18 4.529 Hainaut 5.546.951.000 62,78 4.311 6.076.905.000 64,92 4.730 6.297.612.000 65,74 4.903 Brabant wallon 1.928.389.308 62,62 5.731 1.150.802.000 46,61 3.394 1.198.204.320 48,24 3.508 Total Wallonie 14.316.314.074 14.266.337.526 14.844.333.001 Moyenne 2.863.262.815 60,80 4.321 2.853.267.505 59,99 4.304 2.968.866.600 60,46 4.470 Anvers 1.798.372.000 33,69 1.104 1.828.795.000 34,13 1.121 1.993.382.000 35,65 1.219 Limbourg 1.311.691.000 36,79 1.700 1.313.245.000 37,10 1.694 1.260.679.000 36,11 1.616 Flandre occidentale 778.315.000 25,49 694 831.100.000 26,02 740 1.056.789.581 30,51 940 Flandre orientale 1.645.902.000 41,02 1.220 1.659.211.500 39,69 1.227 1.664.181.419 37,98 1.228 Brabant flamand 1.113.633.000 37,23 1.119 1.293.143.000 38,77 1.294 1.180.090.000 35,18 1.175 Total Flandre 6.647.913.000 6.925.494.500 7.155.122.000 Moyenne 1.329.582.600 35,06 1.133 1.385.098.900 35,32 1.178 1.431.024.400 35,28 1.213 1998 1999 2000 Provinces Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Namur 1.776.772.948 51,36 4.049 1.854.071.294 51,72 4.202 1.919.931.663 51,38 4.325 Luxembourg 1.223.461.086 55,11 5.019 1.306.057.352 53,84 5.328 1.420.525.166 55,77 5.755 Liège 4.732.126.000 68,34 4.654 4.895.169.000 68,21 4.807 5.040.279.000 66,68 4.944 Hainaut 6.531.747.000 66,33 5.092 6.741.288.000 67,50 5.265 6.890.068.000 67,60 5.385 Brabant wallon 1.257.756.664 51,01 3.651 1.404.515.000 52,26 4.043 1.497.454.000 54,90 4.280 Total Wallonie 15.521.863.698 16.201.100.646 16.768.257.829 Moyenne 3.104.372.740 62,29 4.666 3.240.220.129 62,64 4.861 3.353.651.566 62,66 5.021 Anvers 2.054.950.000 36,01 1.255 2.167.720.000 35,48 1.321 2.231.917.000 35,95 1.358 Limbourg 1.351.576.000 36,21 1.724 1.383.504.000 36,21 1.757 1.425.816.000 36,56 1.802 Flandre occidentale 1.075.070.636 30,47 955 1.119.887.000 30,40 994 1.168.431.500 30,46 1.035 Flandre orientale 1.727.525.470 35,16 1.273 1.782.819.193 37,00 1.311 1.734.947.700 33,67 1.274 Brabant flamand 1.276.721.000 36,22 1.267 1.385.627.000 38,69 1.370 1.406.813.000 38,65 1.386 Total Flandre 7.485.843.106 7.839.557.193 7.967.925.200 Moyenne 1.497.168.621 34,97 1.266 1.567.911.439 35,61 1.323 1.593.585.040 35,04 1.341

Dépenses de personnel harmonisées1,2

1. % = en pourcentage des dépenses ordinaires totales.
2. D/H = dépense par habitant (en francs).
Sources : Budgets des recettes et dépenses, exercices 1995 à 2000, INS et calculs propres.

52Cette différence est en partie justifiée par l’importance et le développement de l’enseignement provincial, et plus particulièrement dans les provinces de Hainaut et de Liège. Il faut savoir que même si les dépenses ont été harmonisées, le secteur de l’enseignement présente encore des dépenses de personnel très importantes (personnel administratif, d’entretien, le personnel surveillant pour les internats, …). De plus, le nombre de services fournis à la population en recourant à l’utilisation d’institutions et de personnel propres plutôt qu’à la subsidiation de services extérieurs, la subsidiation étant plus courante dans les provinces flamandes, influence également les dépenses de personnel. Ces institutions (médicales, sociales, …) occupent principalement du personnel qualifié.

53Il apparaîtra infra que cette différence entre la Flandre et la Wallonie s’inverse pour les dépenses de transferts.

54Il convient d’attirer l’attention sur le fait que les pensions octroyées avant le 1er janvier 1992 aux agents enseignants subventionnés restent à charge des provinces [13]. Ces dépenses pèseront donc encore quelques années sur les budgets provinciaux. Les membres du personnel de l’enseignement provincial qui ont été mis à la retraite à partir du 1er janvier 1992 ont droit à une pension à charge du Ministère des Finances.

55Dans ce poste, se trouvent également les contributions provinciales aux dépenses résultant du régime des pensions de retraite et de survie.

56Pour les exercices 1997 et 1998, dans la province de Liège, les dépenses liées aux pensions des agents provinciaux représentent 21 % des dépenses totales de personnel [14].

Les dépenses de fonctionnement (groupe économique 71)

57Les dépenses de fonctionnement comprennent les dépenses courantes nécessaires au fonctionnement normal des services et établissements de la province (achats de biens courants et de services), les frais d’entretien courants des biens immeubles, (y compris les voiries et les voies navigables, l’équipement), les locations, les frais d’usage des véhicules provinciaux, les indemnités de déplacements.

58Les dépenses de fonctionnement sont en moyenne, par exercice, de 764.172.605 francs pour les provinces wallonnes, soit 15,33 % de leurs dépenses totales, et de 913.964.729 francs pour les provinces flamandes, soit 21,86 % des dépenses totales.

59Les dépenses de fonctionnement représentent pour la province de Luxembourg une moyenne de 11 % de ses dépenses ordinaires, soit une moyenne de 1.065 francs par habitant, contre 23 % pour la province de Limbourg, soit 1.105 francs par habitant.

60Sur les six exercices analysés, les dépenses de fonctionnement affichent une tendance à la hausse en Flandre comme en Wallonie, avec respectivement un accroissement de 46 % et de 11 % de 1995 à 2000 (à prix courants).

Tableau 3

Dépenses de fonctionnement1,2

Tableau 3
1995 1996 1997 Provinces Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Namur 422.437.200 13,72 972 426.718.949 13,41 979 463.094.911 14,21 1.059 Luxembourg 221.304.500 9,75 921 230.908.000 10,19 957 241.242.500 10,12 995 Liège 960.292.704 15,28 946 986.993.287 15,18 974 1.037.055.136 15,16 1.022 Hainaut 1.345.914.000 15,23 1.046 1.339.055.000 14,30 1.042 1.421.068.000 14,83 1.106 Brabant wallon 914.954.041 29,71 2.719 377.223.000 15,28 1.113 390.810.200 15,73 1.144 Total Wallonie 3.864.902.445 3.360.898.236 3.553.270.747 Moyenne 772.980.489 16,41 1.167 672.179.647 14,13 1.014 710.654.149 14,47 1.070 Anvers 1.095.865.000 20,53 673 1.156.772.000 21,59 709 1.247.689.000 22,32 763 Limbourg 675.850.000 18,96 876 692.256.000 19,56 893 819.589.000 23,48 1.051 Flandre occidentale 571.591.500 18,72 510 676.230.000 21,17 602 760.742.000 21,97 677 Flandre orientale 870.919.350 21,71 645 923.765.007 22,10 683 987.959.450 22,55 729 Brabant flamand 480.481.000 16,06 483 522.174.000 15,65 523 590.468.000 17,60 588 Total Flandre 3.694.706.850 3.971.197.007 4.406.447.450 Moyenne 738.941.370 19,49 630 794.239.401 20,25 675 881.289.490 21,73 747 1998 1999 2 000 Provinces Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Namur 488.094.981 14,11 1.112 487.017.766 13,59 1.104 532.760.381 14,26 1.200 Luxembourg 256.602.887 11,56 1.053 281.329.250 11,60 1.148 324.945.700 12,76 1.317 Liège 1.094.516.884 15,81 1.076 1.119.342.886 15,60 1.099 1.242.717.885 16,44 1.219 Hainaut 1.551.918.000 15,76 1.210 1.614.993.000 16,17 1.261 1.650.172.000 16,19 1.290 Brabant wallon 450.728.200 18,28 1.308 528.567.000 19,67 1.521 522.399.900 19,15 1.493 Total Wallonie 3.841.860.952 4.031.249.902 4.272.995.866 Moyenne 768.372.190 15,42 1.155 806.249.980 15,59 1.210 854.599.173 15,97 1.280 Anvers 1.302.597.000 22,83 795 1.380.262.000 22,59 841 1.340.274.000 21,59 815 Limbourg 969.302.000 25,97 1.236 1.007.374.000 26,37 1.279 1.027.215.000 26,34 1.298 Flandre occidentale 801.238.000 22,71 712 889.009.450 24,13 789 974.794.914 25,41 864 Flandre orientale 1.103.160.451 22,45 813 1.154.727.001 23,96 849 1.317.573.751 25,57 968 Brabant flamand 648.409.000 18,40 643 689.769.000 19,26 682 740.885.000 20,35 730 Total Flandre 4.824.706.451 5.121.141.451 5.400.742.665 Moyenne 964.941.290 22,54 816 1.024.228.290 23,26 864 1.080.148.533 23,75 909

Dépenses de fonctionnement1,2

1. % = en pourcentage des dépenses ordinaires totales.
2. D/H = dépense par habitant (en francs).
Sources : Budgets des recettes et dépenses, exercices 1995 à 2000, INS et calculs propres.

61L’évolution des dépenses de fonctionnement est liée à l’indice des prix et donc au taux d’inflation. De plus, il semble que l’informatisation accrue des services provinciaux ainsi que le passage à l’euro ont également augmenté les coûts de fonctionnement.

62Excepté pour l’exercice 1995, les dépenses de fonctionnement moyennes par province ont toutes été supérieures en Flandre. L’exception de 1995 est attribuable à la province de Brabant wallon, qui pour sa première année d’existence, avait budgétisé 914.954.041 francs comme dépenses de fonctionnement.

63Quant à la charge par habitant, celle-ci est en moyenne de 1.149 francs par province wallonne contre 774 francs par province flamande.

Les dépenses de transferts (groupe économique 72)

64Les dépenses de transferts représentent principalement les subventions allouées à des associations considérées comme étant d’intérêt provincial, dans les domaines économiques, sociaux, culturels, … Ces subsides peuvent être octroyés sous forme d’intervention directe, mais également sous forme de personnel mis à la disposition des associations.

65Ainsi par exemple, pour l’exercice 2000, la province de Namur a budgétisé des dépenses de transferts pour 424 529 425 de francs dont 80.000.000 francs en cotisation au Bureau économique de la province, en dépenses obligatoires, et 60.000.000 francs en contribution forfaitaire de la province au financement de la politique économique menée par les Sociétés intercommunales d’aménagement et d’équipement économique, en dépenses facultatives.

66Il semble que l’évolution des dépenses de transferts soit en grande partie déterminée par des choix politiques, qu’il n’a pu être possible d’analyser dans le cadre de cette étude.

67En moyenne, chaque province wallonne consacre 326.831.062 francs par an à ses dépenses de transferts, soit 6,57 % de ses dépenses totales, contre 771.584.792 francs pour les provinces flamandes, soit 18,43 % de leurs dépenses totales.

68Quant aux dépenses par habitant, celles-ci sont, en moyenne sur les six exercices pris en considération, légèrement moins élevées en Wallonie qu’en Flandre, avec une moyenne de 491 francs par province wallonne contre 653 francs par province flamande.

69En Wallonie, il apparaît que pour les trois premiers exercices, cette moyenne est influencée par les dépenses par habitant de la province de Luxembourg. En effet, l’intervention obligatoire dans le déficit des hôpitaux, à savoir les intercommunales d’œuvres médico-sociales, ainsi que le déficit du centre hospitalier de Sainte-Ode, influence de manière déterminante le budget de la province de Luxembourg.

70Selon les informations collectées auprès de responsables d’administration, il faut sans doute voir ici une des contreparties à la différence des dépenses de personnel Nord-Sud. En effet, les provinces flamandes appliquent davantage une politique de subsidiation d’organismes extérieurs tandis que les provinces wallonnes prennent plus en charge la réalisation de leurs activités.

Tableau 4

Dépenses de transferts1,2

Tableau 4
1995 1996 1997 Provinces Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Namur 308.702.038 10,03 711 342.752.060 10,78 787 371.451.040 11,40 849 Luxembourg 279.536.000 12,31 1.163 274.879.048 12,12 1.139 389.324.000 16,32 1.605 Liège 240.144.001 3,82 237 242.304.001 3,73 239 320.031.001 4,68 315 Hainaut 342.658.000 3,88 266 372.977.000 3,98 290 383.558.000 4,00 299 Brabant wallon 209.923.000 6,82 624 372.580.000 15,09 1.099 391.473.220 15,76 1.146 Total Wallonie 1.380.963.039 1.605.492.109 1.855.837.261 Moyenne 276.192.608 5,86 417 321.098.422 6,75 484 371.167.452 7,56 559 Anvers 940.072.000 17,61 577 968.437.000 18,07 594 1.098.942.000 19,66 672 Limbourg 425.598.000 11,94 552 429.012.000 12,12 553 403.514.000 11,56 517 Flandre occidentale 713.357.659 23,37 636 748.544.659 23,44 667 770.465.659 22,25 686 Flandre orientale 697.723.126 17,39 517 743.171.687 17,78 550 876.610.601 20,00 647 Brabant flamand 258.117.000 8,63 259 356.504.000 10,69 357 444.610.000 13,26 443 Total Flandre 3.034.867.785 3.245.669.346 3.594.142.260 Moyenne 606.973.557 16,01 517 649.133.869 16,55 552 718.828.452 17,72 609 1998 1999 2 000 Provinces Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Namur 372.736.030 10,77 849 401.204.540 11,19 909 424.529.425 11,36 956 Luxembourg 141.979.277 6,40 582 216.842.625 8,94 885 201.374.673 7,91 816 liège 355.004.002 5,13 349 375.594.001 5,23 369 445.574.004 5,89 437 Hainaut 389.994.000 3,96 304 428.042.000 4,29 334 435.780.000 4,28 341 Brabant wallon 232.281.860 9,42 674 267.778.000 9,96 771 273.925.000 10,04 783 Total Wallonie 1.491.995.169 1.689.461.166 1.781.183.102 Moyenne 298.399.034 5,99 448 337.892.233 6,53 507 356.236.620 6,66 533 Anvers 1.269.009.000 22,24 775 1.396.221.000 22,86 851 1.508.166.000 24,30 917 Limbourg 456.342.000 12,22 582 526.898.000 13,79 669 557.124.000 14,28 704 Flandre occidentale 800.496.659 22,69 711 824.888.975 22,39 732 830.295.402 21,64 736 Flandre orientale 1.102.109.987 22,43 812 1.038.893.862 21,56 764 1.233.363.488 23,93 906 Brabant flamand 553.578.000 15,70 549 590.235.000 16,48 583 585.243.000 16,08 577 Total Flandre 4.181.535.646 4.377.136.837 4.714.191.890 Moyenne 836.307.129 19,54 707 875.427.367 19,88 739 942.838.378 20,73 794

Dépenses de transferts1,2

1. % = en pourcentage des dépenses ordinaires totales.
2. D/H = dépense par habitant (en francs).
Sources : Budgets des recettes et dépenses, exercices 1995 à 2000, INS et calculs propres.

Les dépenses de dette (groupe économique 7X)

71Ce poste reprend les charges annuelles d’amortissement du capital et d’intérêts d’emprunts contractés par les provinces, ainsi que leurs interventions financières éventuelles dans le déficit des intercommunales ou d’organismes d’intérêt provincial.

72Comme signalé précédemment, à l’exercice global, les provinces sont soumises à l’obligation d’équilibre budgétaire au service ordinaire comme au service extraordinaire. Il doit donc y avoir équilibre budgétaire après la prise en compte des amortissements et des intérêts des emprunts contractés.

Tableau 5

Dépenses de dette1,2

Tableau 5
1995 1996 1997 Provinces Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Namur 824.923.577 26,80 1.899 835.099.666 26,25 1.917 807.953.236 24,79 1.847 Luxembourg 667.499.000 29,40 2.778 655.306.959 28,91 2.715 592.787.848 24,86 2.444 Liège 867.471.410 13,80 855 915.688.410 14,08 903 888.598.410 12,99 876 Hainaut 1.599.724.000 18,11 1.243 1.572.147.000 16,80 1.224 1.477.860.000 15,43 1.151 Brabant wallon 26.277.000 0,85 78 568.456.631 23,02 1.677 503.462.245 20,27 1.474 Total Wallonie 3.985.894.987 4.546.698.666 4.270.661.739 Moyenne 797.178.997 16,93 1.203 909.339.733 19,12 1.372 854.132.348 17,40 1.285 Anvers 1.503.907.000 28,17 923 1.404.273.000 26,21 861 1.251.124.000 22,38 765 Limbourg 1.152.252.000 32,32 1.493 1.105.098.000 31,22 1.425 1.007.427.000 28,86 1.292 Flandre occidentale 989.558.322 32,41 883 937.691.354 29,36 835 875.312.487 25,27 779 Flandre orientale 797.799.713 19,88 591 854.526.794 20,44 632 853.291.036 19,47 630 Brabant flamand 1.041.222.000 34,81 1.046 1.050.214.000 31,48 1.051 1.011.321.000 30,15 1.007 Total Flandre 5.484.739.035 5.351.803.148 4.998.475.523 Moyenne 1.096.947.807 28,93 935 1.070.360.630 27,29 910 999.695.105 24,65 847 1998 1999 2 000 Provinces Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Namur 787.088.787 22,75 1.793 788.590.173 22,00 1.787 803.340.155 21,50 1.810 Luxembourg 597.928.850 26,93 2.453 621.707.226 25,63 2.536 600.470.123 23,57 2.433 Liège 742.572.410 10,72 730 786.591.410 10,96 772 829.941.410 10,98 814 Hainaut 1.373.673.000 13,95 1.071 1.202.905.000 12,04 939 1.216.159.000 11,93 951 Brabant wallon 524.989.789 21,29 1.524 486.857.339 18,11 1.401 434.011.944 15,91 1.240 Total Wallonie 4.026.252.836 3.886.651.148 3.883.922.632 Moyenne 805.250.567 16,16 1.210 777.330.230 15,03 1.166 776.784.526 14,51 1.163 Anvers 1.079.425.000 18,92 659 1.164.682.000 19,07 710 1.127.220.000 18,16 686 Limbourg 955.823.000 25,60 1.219 903.075.000 23,64 1.147 889.957.000 22,82 1.125 Flandre occidentale 851.572.427 24,13 757 850.544.774 23,09 755 862.858.176 22,49 764 Flandre orientale 980.212.003 19,95 722 842.483.003 17,48 620 867.343.097 16,83 637 Brabant flamand 926.512.000 26,28 919 853.672.000 23,83 844 841.492.000 23,12 829 Total Flandre 4.793.544.430 4.614.456.777 4.588.870.273 Moyenne 958.708.886 22,39 811 922.891.355 20,96 779 917.774.055 20,18 773

Dépenses de dette1,2

1. % = en pourcentage des dépenses ordinaires totales.
2. D/H = dépense par habitant (en francs).
Sources : Budgets des recettes et dépenses, exercices 1995 à 2000, INS et calculs propres.

73Au cours de notre période de référence, en moyenne, les provinces wallonnes dépensent 820.002.734 francs par exercice pour le service de la dette, ce qui représente 16,53 % de leurs dépenses totales et une charge par habitant de 1.233 francs.

74Au cours de notre période de référence, en moyenne, les provinces wallonnes dépensent 820.002.734 francs par exercice pour le service de la dette, ce qui représente 16,53 % de leurs dépenses totales et une charge par habitant de 1.233 francs.

75Les provinces flamandes dépensent quant à elles 994.396.306 francs en moyenne par an, soit 24,08 % de leurs dépenses totales et une charge par habitant de 842 francs.

76En chiffres absolus les provinces flamandes affichent des dépenses de dette supérieures à celles des provinces wallonnes. En termes de dépenses par habitant, elles affichent des dépenses inférieures.

77Les dépenses de dette dépendent des taux d’intérêts, eux-mêmes influencés par l’inflation, mais également du solde restant dû.

78Sur les six exercices analysés, il apparaît que cette catégorie de dépenses présente une tendance à la baisse (excepté pour la province de Brabant wallon en 1996). Cette tendance à la baisse pour l’ensemble des provinces n’est pas due à une réduction de l’effort d’investissement, elle peut être attribuée en partie à l’évolution favorable des taux d’intérêt ainsi qu’à l’affectation du produit de la vente des titres Dexia Belgium.

79Pour la première tranche, DEXIA 1, les provinces ont été invitées par leur tutelle respective à réduire leur endettement via la réalisation des titres Dexia Belgium (du moins pour la première partie de la vente). Cette recommandation émanant des tutelles respectives s’inscrivait dans le cadre de l’accord de coopération suivant lequel les différents niveaux de pouvoir du pays s’engageaient à prendre les mesures nécessaires afin de se rapprocher au plus vite de la norme de Maastricht relative à la dette publique.

80Pour DEXIA 2, l’autorité de tutelle a également accordé la possibilité d’affecter ces recettes à la constitution ou à l’augmentation de fonds de pension, ou encore de pratiquer des placements de fonds en SICAV dans la mesure où ses placements sont couverts par un contrat de garantie.

81L’augmentation du fonds de pension vise à garantir les pensions du personnel provincial pour les années futures.

82Pour DEXIA 3, les provinces ont bénéficié des mêmes possibilités que pour DEXIA 2.

83Enfin, pour les dépenses de dette de la province de Luxembourg, les effets positifs précités ont été compensés par des dépenses importantes liées aux déficits des associations intercommunales d’œuvres médico-sociales (AIOMS).

84La province de Luxembourg a dû contracter fin 1997 un emprunt de 1,46 milliard auprès du Centre régional d’aide aux communes (CRAC) suite aux problèmes financiers de ses associations intercommunales d’œuvres médico-sociales. Cet emprunt a pour but de permettre aux AIOMS d’obtenir une meilleure trésorerie et d’éviter des charges financières excessives.

85Il convient de signaler que suite à la scission de la province de Brabant, la dette de cette province, de l’ordre de 7.500.000.000 de francs, a été répartie entre les provinces de Brabant wallon (pour 21 %) et de Brabant flamand (pour un peu plus de 40 %), la Région de Bruxelles-capitale, les Commissions communautaires française et flamande, ainsi que l’État fédéral (qui a repris l’Institut Pasteur, ce qui représente environ 19 %).

86La répartition s’est effectuée de la manière suivante :

  • les dépenses de dette pouvant être géographiquement localisées ont été attribuées en fonction de leur situation ;
  • pour les dépenses de dette non localisables, celles-ci ont été distribuées en fonction de clés de répartition déterminées par le Ministère de l’Intérieur.

87Il est intéressant de remarquer que les provinces de Brabant wallon et de Brabant flamand procèdent ici de deux façons différentes. En effet, contrairement à la province de Brabant wallon, la province de Brabant flamand a réparti la charge de la dette suivant une ventilation fonctionnelle (cf. infra). La province de Brabant wallon a, elle, affecté la dette en dépenses non imputables.

Conclusion

88Il ressort de cette analyse que proportionnellement les provinces wallonnes dépensent davantage que les provinces flamandes.

89Les dépenses de personnel sont supérieures aux autres dépenses, de manière beaucoup plus importante pour les provinces wallonnes et ce, en chiffres absolus comme en francs par habitant.

90En Wallonie comme en Flandre, les dépenses de personnel sont suivies des dépenses de dette.

91Les dépenses de personnel et de fonctionnement que nécessite la gestion courante des services provinciaux représentent, en moyenne, par province, 76,80 % (61,47 + 15,33) en Wallonie et 57,05 % (35,21 + 21,84) en Flandre, des dépenses du budget ordinaire. Par habitant, ces dépenses s’élèvent à 5 756 francs (4.607 + 1.149) en Wallonie contre 2.016 francs (1.242 + 774) en Flandre. Dès lors, la maîtrise des coûts de personnel et de fonctionnement semble fondamentale pour le respect de l’obligation d’équilibre financier, surtout en Wallonie.

Graphique 1

Ventilation économique – moyenne sur les six exercices (en pourcentage des dépenses ordinaires totales)

Graphique 1

Ventilation économique – moyenne sur les six exercices (en pourcentage des dépenses ordinaires totales)

Sources : Budgets des exercices 1995 à 2000, INS et calculs propres.

92Les dépenses de personnel représentent, en moyenne sur les six exercices de référence, 61,47 % en Wallonie contre 35,21 % en Flandre.

Graphique 2

Ventilation économique – moyenne sur les six exercices (en francs par habitant)

Graphique 2

Ventilation économique – moyenne sur les six exercices (en francs par habitant)

Sources : Budgets des exercices 1995 à 2000, INS et calculs propres.

93Les dépenses par habitant concernant les dépenses de personnel, de dette et de fonctionnement sont plus élevées en Wallonie qu’en Flandre, les dépenses par habitant se rapportant aux dépenses de transferts étant elles supérieures en Flandre.

La ventilation fonctionnelle

94La ventilation fonctionnelle des dépenses ordinaires permet de distinguer trente et une fonctions budgétaires regroupées dans neuf groupes fonctionnels, ce qui rend plus aisée l’analyse et la comparaison [15].

95Cette répartition des dépenses sur la base des grands groupes fonctionnels met en évidence les principaux secteurs dans lesquels s’exercent les activités des provinces, activités qu’il faut restituer dans leur contexte historique, démographique, économique et sociologique de chacune des provinces.

Regroupements opérés

Administration – Sécurité

F 101 - 121Administration générale
F 124Patrimoine privé
F 13Services centraux
F 14 - 16Calamités et étrangers
F 3Ordre public et sécurité

Administration – Sécurité

96Cette fonction reprend toutes les dépenses de l’administration pour autant qu’elles ne soient pas imputées à d’autres fonctions distinctes.

Communications

F 40 - 42Communications routières
F 44 - 48Voies navigables et aériennes, prévention des inondations

Communications

97Les dépenses de communication se rapportent à la construction, l’entretien et les réparations des routes, mais également aux voies navigables et aériennes, ainsi que la prévention des inondations.

Économie

F 50 - 56Commerce et industrie, tourisme
F 6Agriculture

Économie

98La fonction économie regroupe les dépenses liées à la recherche scientifique, à l’étude des zonings industriels et commerciaux, au commerce et artisanat, aux classes moyennes et PME, à l’industrie, au tourisme et à l’agriculture.

Enseignement

F 70 - 71Affaires générales
F 72Gardien et primaire
F 73Secondaire
F 74Scientifique
F 75Pour handicapés

Enseignement

99Cette fonction couvre les dépenses de l’enseignement primaire, agricole, spécial, technique secondaire et technique supérieure, mais également la formation d’enseignants, l’orientation professionnelle et l’administration.

Loisirs – Culture – Cultes

F 760Complexes de délassement
F 761Formation à la jeunesse
F 762 - 763Culture, loisirs, fêtes
F 764 - 766Sports, délassements en plein air, parcs
F 77 - 78Arts
F 79Cultes et laïcité

Loisirs – Culture – Cultes

100Aide sociale

F 80 - F 83Interventions sociales
F84Interventions familiales
F 85 - 86Emploi et travail

101La fonction aide sociale reprend toutes les interventions provinciales dans le cadre des différentes politiques sociales menées par les provinces. À savoir, les interventions sociales générales, l’assistance sociale, l’aide sociale, l’aide familiale, la petite enfance ainsi que les relations du travail et la protection du travail.

Santé

F870 - 872Hygiène sociale et santé publique

Santé

Environnement

F 873 - 879Hygiène et salubrité publique
F9Logement

Environnement

Non imputables

F 00Recettes générales – dépenses générales
F 01Dette générale
F 02Fonds (pensions, …)
F 04Impôts (frais de déplacements et de fonctionnement administratif du service des taxes, crédit destiné au remboursement éventuel de taxes qui font l’objet d’un contentieux).
F 05Assurances

Non imputables

102Les dépenses, comme les recettes (principalement les recettes fiscales et le Fonds des provinces), reprises sous l’intitulé « non imputables » n’ont pas d’attribution fonctionnelle précise et ne peuvent donc être imputées à une fonction déterminée, soit qu’il est impossible de les identifier (recettes et dépenses générales), soit qu’elles concernent des opérations de financement à caractère général.

103En dépense, se trouvent, par exemple, des crédits destinés à pallier l’insuffisance de crédits budgétaires pour les dépenses de personnel, pour les dépenses obligatoires de fonctionnement, mais également pour des dépenses imprévues (en cas de hausse des taux d’intérêts, par exemple).

Dépenses d’administration et de sécurité

104Les dépenses d’administration et de sécurité comprennent, entre autres, les dépenses liées à l’administration des finances et domaines, aux relations publiques, au cérémonial officiel, à la formation administrative, au service du personnel, au service technique des bâtiments, à l’informatisation des services, aux intérêts et à l’amortissement d’emprunt contracté destiné à financer l’assurance-pension des agents provinciaux, …

105Les provinces jouent également un rôle en matière de formation de policiers, de garde-champêtres et du personnel des services d’incendie.

106Les dépenses d’administration et de sécurité comprennent aussi les traitements des membres de la députation permanente, du greffier provincial, ainsi que les jetons de présence des membres du Conseil provincial.

107Au vu des dépenses inscrites aux budgets, ce groupe fonctionnel est le deuxième secteur d’activités le plus important en Wallonie, mais le premier en Flandre. En moyenne, sur l’ensemble des six exercices étudiés, chaque province wallonne a consacré annuellement 1.269.997.158 francs aux dépenses d’administration et de sécurité, soit 25,47 % du total de ses dépenses ordinaires, contre 1.063.328.684 francs par province flamande, soit 25,44 % de ses dépenses ordinaires.

108Pour l’exercice 2000, en moyenne, les provinces wallonnes ont budgétisé des dépenses d’administration et sécurité pour 1.397.385.086 francs, soit une augmentation de 25 % par rapport à l’exercice 1995, contre 1.226.681.246 francs pour les provinces flamandes, soit un accroissement de 34 %.

109Il ressort également des disparités entre provinces au sein d’une même Région, ainsi la province de Hainaut a inscrit à son budget 2000 des dépenses de 2.702.424.0 francs, soit 26,51 % de ses dépenses ordinaires, et la province de Luxembourg, avec 370.727.058 francs, soit 14,55 %. Il en va de même entre les provinces de Flandre orientale et de Flandre occidentale.

110Pour le poste « administration et sécurité », la moyenne des dépenses par habitant est de 1.909 francs au Sud du pays et de 900 francs au Nord.

Tableau 6

Dépenses d’administration et de sécurité

Tableau 6
1995 1996 1997 Provinces Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Namur 797.276.529 25,90 1.835 871.855.306 27,41 2.001 815.233.095 25,01 1.864 Luxembourg 280.585.635 12,36 1.168 287.395.267 12,68 1.191 310.524.532 13,02 1.280 Liège 1.742.466.052 27,73 1.717 1.853.344.034 28,51 1.828 2.029.825.034 29,67 2.000 Hainaut 2.215.597.000 25,08 1.722 2.486.772.000 26,57 1.936 2.434.359.000 25,41 1.895 Brabant wallon 551.291.231 17,90 1.638 553.647.275 22,42 1.633 637.412.200 25,66 1.866 Total Wallonie 5.587.216.447 6.053.013.882 6.227.353.861 Moyenne 1.117.443.289 23,73 1.686 1.210.602.776 25,45 1.826 1.245.470.772 25,37 1.875 Anvers 1.157.240.000 21,68 711 1.099.948.000 20,53 674 1.134.319.000 20,29 694 Limbourg 902.801.000 25,32 1.170 920.135.000 26,00 1.187 1.089.934.000 31,22 1.397 Flandre occidentale 624.461.155 20,46 557 720.269.946 22,55 641 953.623.718 27,54 849 Flandre orientale 1.210.864.988 30,18 897 1.209.588.818 28,93 895 1.115.072.435 25,45 823 Brabant flamand 694.096.000 23,20 697 709.485.000 21,27 710 697.024.000 20,78 694 Total Flandre 4.589.463.143 4.659.426.764 4.989.973.153 Moyenne 917.892.629 24,21 782 931.885.353 23,76 792 997.994.631 24,60 846 1998 1999 2000 Provinces Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Namur 853.533.901 24,67 1.945 876.593.933 24,45 1.987 912.217.121 24,41 2.055 Luxembourg 321.648.843 14,49 1.319 356.914.920 14,71 1.456 370.727.058 14,55 1.502 Liège 2.067.781.882 29,86 2.034 2.152.390.882 29,99 2.114 2.186.577.882 28,93 2.145 Hainaut 2.531.642.000 25,71 1.974 2.587.410.000 25,91 2.021 2.702.424.000 26,51 2.112 Brabant wallon 684.149.462 27,75 1.986 813.339.296 30,26 2.341 814.979.369 29,88 2.329 Total Wallonie 6.458.756.088 6.786.649.031 6.986.925.430 Moyenne 1.291.751.218 25,92 1.941 1.357.329.806 26,24 2.036 1.397.385.086 26,11 2.092 Anvers 1.494.711.000 26,20 913 1.605.191.000 26,28 978 1.665.269.000 26,83 1.013 Limbourg 1.160.556.000 31,09 1.480 1.199.894.000 31,40 1.524 1.234.667.000 31,66 1.561 Flandre occidentale 1.001.899.319 28,40 890 1.104.176.469 29,97 980 1.196.219.229 31,18 1.060 Flandre orientale 1.161.102.439 23,63 855 1.113.459.003 23,11 819 1.091.572.001 21,18 802 Brabant flamand 833.003.000 23,63 826 853.599.000 23,83 844 945.679.000 25,98 932 Total Flandre 5.651.271.758 5.876.319.472 6.133.406.230 Moyenne 1.130.254.352 26,40 956 1.175.263.894 26,69 991 1.226.681.246 26,98 1.033

Dépenses d’administration et de sécurité

Budgets des recettes et dépenses, exercices 1995 à 2000, INS et calculs propres.
% = en pourcentage des dépenses ordinaires totales.
D/H = dépense par habitant (en francs).

111Il convient de signaler que certaines centralisations de services, ayant un rapport direct avec un groupe fonctionnel d’activités, sont reprises dans le groupe fonctionnel « administration – sécurité ». En effet, à titre d’exemple, le service du personnel est repris dans le groupe « administration – sécurité », et s’occupe, entre autres, de la gestion du personnel des secteurs enseignement, communications, santé, aide sociale,…

Les dépenses de communications

Tableau 7

Dépenses de communications1,2

Tableau 7
1995 1996 1997 Provinces Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Namur 263.758.344 8,57 607 266.530.204 8,38 612 283.583.811 8,70 648 Luxembourg 310.124.020 13,66 1.291 305.111.242 13,46 1.264 306.915.571 12,87 1.265 Liège 218.294.000 3,47 215 210.782.000 3,24 208 208.805.000 3,05 206 Hainaut 584.634.000 6,62 454 618.355.000 6,61 481 621.876.000 6,49 484 Brabant wallon 32.965.000 1,07 98 75.217.500 3,05 222 50.356.815 2,03 147 Total Wallonie 1.409.775.364 1.475.995.946 1.471.537.197 Moyenne 281.955.073 5,99 426 295.199.189 6,21 445 294.307.439 5,99 443 Anvers 465.636.000 8,72 286 462.032.000 8,62 283 493.617.000 8,83 302 Limbourg 47.864.000 1,34 62 43.442.000 1,23 56 46.059.000 1,32 59 Flandre occidentale 632.985.284 20,73 565 642.316.438 20,11 572 613.776.523 17,72 546 Flandre orientale 457.450.554 11,40 339 477.295.359 11,42 353 433.656.357 9,90 320 Brabant flamand 297.604.000 9,95 299 258.503.000 7,75 259 313.323.000 9,34 312 Total Flandre 1.901.539.838 1.883.588.797 1.900.431.880 Moyenne 380.307.968 10,03 324 376.717.759 9,61 320 380.086.376 9,37 322 1998 1999 2000 Provinces Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Namur 268.604.291 7,76 612 268.786.218 7,50 609 269.464.225 7,21 607 Luxembourg 312.927.982 14,10 1.284 326.321.751 13,45 1.331 330.216.799 12,96 1.338 Liège 206.544.000 2,98 203 209.604.000 2,92 206 218.126.000 2,89 214 Hainaut 596.114.000 6,05 465 600.415.000 6,01 469 617.775.000 6,06 483 Brabant wallon 52.191.433 2,12 151 51.235.888 1,91 147 48.939.766 1,79 140 Total Wallonie 1.436.381.706 1.456.362.857 1.484.521.790 Moyenne 287.276.341 5,76 432 291.272.571 5,63 437 296.904.358 5,55 445 Anvers 303.417.000 5,32 185 341.655.000 5,59 208 345.427.000 5,56 210 Limbourg 43.714.000 1,17 56 37.382.000 0,98 47 49.993.000 1,28 63 Flandre occidentale 592.796.775 16,80 527 571.201.526 15,50 507 551.964.403 14,39 489 Flandre orientale 490.294.500 9,98 361 440.474.500 9,14 324 515.806.594 10,01 379 Brabant flamand 313.784.000 8,90 311 295.573.000 8,25 292 297.619.000 8,18 293 Total Flandre 1.744.006.275 1.686.286.026 1.760.809.997 Moyenne 348.801.255 8,15 295 337.257.205 7,66 285 352.161.999 7,74 296

Dépenses de communications1,2

1. % = en pourcentage des dépenses ordinaires totales.
2. D/H = dépense par habitant (en francs).
Sources : Budgets des recettes et dépenses, exercices 1995 à 2000, INS et calculs propres.

112En chiffres absolus, les dépenses liées aux communications sont légèrement supérieures pour la partie Nord du pays que pour la partie Sud. En moyenne, de 1995 à 2000, chaque province flamande a prévu des dépenses de 362.555.427 francs par an, soit 8,76 % de ses dépenses totales, contre 291.152.495 francs par province wallonne, soit 5,86 % de ses dépenses totales.

113Pour les mêmes exercices, la dépense par habitant est en moyenne de 438 francs en Wallonie et de 307 francs en Flandre.

114À titre d’information, les routes provinciales représentent 627 kilomètres en Flandre, soit 125 kilomètres pour Anvers, 187 pour la Flandre occidentale, 189 pour la Flandre orientale, 126 pour le Brabant flamand et zéro pour le Limbourg. Les routes provinciales wallonnes représentent 721 kilomètres, soit 75 pour Namur, 276 pour Luxembourg, 280 pour le Hainaut, 20 pour Liège et 68 pour le Brabant wallon.

115Pour les provinces de Luxembourg et de Hainaut, l’importance du kilométrage des routes provinciales semble influencer les dépenses de communication.

116Il convient de souligner qu’en Wallonie, une part des recettes de transferts (Fonds des provinces) est déterminée en partie en fonction de la longueur des routes provinciales. En effet, 9,5 % de la dotation du Fonds des provinces wallonnes sont alloués en fonction de la longueur des voiries provinciales (cf. infra).

117Par contre, en Flandre, l’importance des voiries provinciales n’est pas prise en considération pour la répartition de la dotation du Fonds des provinces, mais elle est un critère de répartition du fonds d’investissement, fonds qui concerne uniquement le service extraordinaire.

118Les dépenses de communication présentent une tendance baissière du côté des provinces flamandes et une stagnation en Wallonie.

119À signaler que des différences provinciales peuvent être constatées au sein même des deux régions. Ainsi, pour le Sud, les provinces de Luxembourg et Liège, consacrent, pour leurs dépenses de communications, respectivement 12,96 % et 2,89 % de leurs dépenses totales à l’exercice 2000. Pour le Nord, les taux relevés pour les provinces de Limbourg et de Flandre occidentale s’élèvent à 1,28 % et 14,39 %.

120En Wallonie, ce poste des dépenses est également influencé par les dépenses de la province de Luxembourg, celle-ci affiche des dépenses de communications par habitant nettement supérieures à la moyenne wallonne.

Les dépenses liées à l’économie

121Dans le but de disposer d’une souplesse accrue et d’augmenter l’efficacité de leurs actions, les provinces ont ‘intercommunalisé’ leurs compétences économiques (développer l’emploi et attirer les investisseurs).

122Les dépenses liées à l’économie sont, sur les six exercices considérés, de 328.766.346 francs par an pour les provinces flamandes, soit 7,85 % de leurs dépenses totales, contre 303.440.828 francs pour les provinces wallonnes, soit 6,09 % de leurs dépenses.

123Ces dépenses d’économie présentent une tendance à la hausse dans les deux régions, tendance plus prononcée au Nord, avec un accroissement de 48 % des dépenses en Flandre contre 21 % en Wallonie entre les exercices 1995 et 2000 (en francs courants).

Tableau 8

Dépenses liées à l’économie1,2

Tableau 8
1995 1996 1997 Provinces Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Namur 325.052.453 10,56 748 351.611.964 11,05 807 357.327.870 10,96 817 Luxembourg 305.454.140 13,45 1.271 305.158.357 13,46 1.264 295.629.169 12,40 1.219 Liège 400.337.400 6,37 394 445.524.000 6,85 439 454.845.000 6,65 448 Hainaut 261.128.000 2,96 203 280.304.000 2,99 218 300.703.000 3,14 234 Brabant wallon 89.320.000 2,90 265 85.075.000 3,45 251 89.552.800 3,61 262 Total Wallonie 1.381.291.993 1.467.673.321 1.498.057.839 Moyenne 276.258.399 5,87 417 293.534.664 6,17 443 299.611.568 6,10 451 Anvers 408.214.000 7,65 251 412.592.000 7,70 253 432.509.000 7,74 264 Limbourg 212.258.000 5,95 275 220.657.000 6,23 285 206.967.000 5,93 265 Flandre occidentale 347.795.981 11,39 310 410.201.538 12,84 365 403.566.936 11,65 359 Flandre orientale 229.462.209 5,72 170 263.298.315 6,30 195 317.205.528 7,24 234 Brabant flamand 96.254.000 3,22 97 149.418.000 4,48 150 145.404.000 4,34 145 Total Flandre 1.293.984.190 1.456.166.853 1.505.652.464 Moyenne 258.796.838 6,82 221 291.233.371 7,43 248 301.130.493 7,42 255 1998 1999 2000 Provinces Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Namur 377.662.773 10,92 861 368.821.632 10,29 836 370.023.283 9,90 834 Luxembourg 294.180.661 13,25 1.207 307.581.868 12,68 1.255 339.271.193 13,32 1.375 Liège 440.826.000 6,37 434 455.383.000 6,35 447 518.934.001 6,87 509 Hainaut 297.839.000 3,02 232 315.375.000 3,16 246 320.684.000 3,15 251 Brabant wallon 97.704.566 3,96 284 133.466.373 4,97 384 118.448.337 4,34 339 Total Wallonie 1.508.213.000 1.580.627.873 1.667.360.814 Moyenne 301.642.600 6,05 453 316.125.575 6,11 474 333.472.163 6,23 499 Anvers 438.558.000 7,69 268 457.841.000 7,49 279 451.084.000 7,27 274 Limbourg 300.364.000 8,05 383 327.580.000 8,57 416 304.774.000 7,81 385 Flandre occidentale 416.671.795 11,81 370 440.578.165 11,96 391 486.194.037 12,67 431 Flandre orientale 473.978.020 9,65 349 376.339.861 7,81 277 447.469.000 8,68 329 Brabant flamand 231.830.000 6,58 230 224.088.000 6,26 222 229.837.000 6,31 227 Total Flandre 1.861.401.815 1.826.427.026 1.919.358.037 Moyenne 372.280.363 8,70 315 365.285.405 8,30 308 383.871.607 8,44 323

Dépenses liées à l’économie1,2

1. % = en pourcentage des dépenses ordinaires totales.
2. D/H = dépense par habitant (en francs).
Sources : Budgets des recettes et dépenses, exercices 1995 à 2000, INS et calculs propres.

124Ce type de dépenses met également en évidence des disparités entre provinces d’une même Région, particulièrement entre les provinces de Luxembourg et de Hainaut. Quant aux dépenses d’économie par habitant, elles sont, en moyenne sur les exercices 1995 à 2000, de 456 francs par an pour les provinces wallonnes contre 278 francs pour leurs homologues flamandes.

125Soulignons le fait que les dépenses liées à l’économie par habitant de la province de Luxembourg sont plus importantes que celles des autres provinces wallonnes.

Dépenses d’enseignement

126Comme signalé précédemment, dans le but d’obtenir un examen et une comparaison plus précis des budgets provinciaux, les montants correspondant aux « subventions traitements » des dépenses de personnel liées à l’enseignement inscrites aux budgets des provinces liégeoise et flamandes ont été déduits.

Tableau 9

Dépenses liées à l’enseignement1,2

Tableau 9
1995 1996 1997 Provinces Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Namur 425.229.349 13,81 979 453.384.144 14,25 1.041 465.772.828 14,29 1.065 Luxembourg 239.540.350 10,55 997 241.841.001 10,67 1.002 246.507.093 10,34 1.016 Liège 1.684.912.252 26,81 1.660 1.685.270.252 25,92 1.662 1.706.623.101 24,94 1.681 Hainaut 4.072.347.000 46,09 3.165 4.219.892.000 45,08 3.285 4.471.423.000 46,67 3.481 Brabant wallon 1.483.500.308 48,17 4.409 703.895.300 28,51 2.076 682.699.680 27,48 1.999 Total Wallonie 7.905.529.259 7.304.282.697 7.573.025.702 Moyenne 1.581.105.852 33,57 2.386 1.460.856.539 30,72 2.204 1.514.605.140 30,85 2.280 Anvers 649.846.000 12,17 399 727.009.000 13,57 446 804.171.000 14,38 492 Limbourg 771.383.000 21,64 1.000 756.323.000 21,37 976 711.262.000 20,37 912 Flandre occidentale 156.342.028 5,12 139 167.604.983 5,25 149 196.812.504 5,68 175 Flandre orientale 927.634.744 23,12 687 923.939.520 22,10 683 886.698.164 20,23 655 Brabant flamand 467.498.000 15,63 470 477.616.000 14,32 478 451.016.000 13,45 449 Total Flandre 2.972.703.772 3.052.492.503 3.049.959.668 Moyenne 594.540.754 15,68 507 610.498.501 15,57 519 609.991.934 15,04 517 1998 1999 2000 Provinces Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Namur 574.917.132 16,62 1.310 574.931.502 16,04 1.303 605.446.252 16,20 1.364 Luxembourg 253.651.018 11,43 1.040 270.314.902 11,14 1.103 339.958.675 13,35 1.377 Liège 1.702.516.000 24,59 1.674 1.727.682.001 24,07 1.697 1.768.796.002 23,40 1.735 Hainaut 4.502.975.000 45,73 3.510 4.525.704.000 45,31 3.535 4.590.871.000 45,04 3.588 Brabant wallon 712.752.719 28,91 2.069 775.706.531 28,86 2.233 836.521.239 30,67 2.391 Total Wallonie 7.746.811.869 7.874.338.936 8.141.593.168 Moyenne 1.549.362.374 31,09 2.329 1.574.867.787 30,45 2.363 1.628.318.634 30,42 2.438 Anvers 864.812.000 15,16 528 908.596.000 14,87 554 952.832.000 15,35 580 Limbourg 723.969.000 19,39 924 705.028.000 18,45 895 713.499.000 18,29 902 Flandre occidentale 198.380.863 5,62 176 202.009.060 5,48 179 222.182.125 5,79 197 Flandre orientale 974.685.410 19,84 718 993.909.192 20,63 731 933.903.700 18,12 686 Brabant flamand 475.492.000 13,49 472 432.403.000 12,07 427 346.729.000 9,53 342 Total Flandre 3.237.339.273 3.241.945.252 3.169.145.825 Moyenne 647.467.855 15,12 548 648.389.050 14,73 547 633.829.165 13,94 534

Dépenses liées à l’enseignement1,2

1. % = en pourcentage des dépenses ordinaires totales.
2. D/H = dépense par habitant (en francs).
Sources : Budgets des recettes et dépenses, exercices 1995 à 2000, INS et calculs propres.

127Les « subventions traitements » déduites, les dépenses liées à l’enseignement représentent principalement des dépenses de personnel, surtout en Wallonie. Ces dépenses de personnel ne comprennent aucune dépense liée au personnel enseignant, elles découlent de l’encadrement des établissements scolaires provinciaux, à savoir, le personnel administratif, le personnel ouvrier (cuisine et entretien), le personnel surveillant pour les internats, les concierges, etc. En Flandre, les dépenses de dette occupent également une place importante.

128Il appert une différence significative entre la Wallonie et la Flandre. En effet, les provinces wallonnes consacrent davantage de moyens à leur réseau d’enseignement que leurs homologues flamandes. Selon les informations recueillies auprès de responsables d’administration, le phénomène peut être attribué au fait que des provinces comme Liège ou le Hainaut, vu leur passé industriel, ont une structure d’enseignement (surtout technique et professionnel) plus développée que d’autres provinces, notamment celle de Namur. Ainsi, il existe non seulement une différence entre la Wallonie et la Flandre, mais également d’une province à l’autre au sein d’une même Région.

129Pour l’exercice 2000, les dépenses liées à l’enseignement représentent 16,20 % des dépenses totales pour la province de Namur contre 45,04 % pour le Hainaut et 5,79 % pour la Flandre occidentale contre 18,29 % pour le Limbourg.

130Il convient de signaler qu’en Wallonie, contrairement aux provinces flamandes, une partie des recettes de transfert, soit 30 % de la dotation du Fonds des provinces wallonnes (cf. infra), est répartie entre les provinces proportionnellement aux subventions de fonctionnement et d’équipement de l’enseignement versées aux provinces par les Communautés française et germanophone.

131Sur les six exercices, ces dépenses sont relativement constantes au Nord comme au Sud. Elles représentent, par province, une dépense moyenne annuelle de 1.551.519.388 francs, soit une moyenne de 31,18 % des dépenses totales en Wallonie, contre 624.119.543 francs, soit 15,01 % des dépenses totales en Flandre.

132En Wallonie, les dépenses par habitant sont très importantes ; elles sont en moyenne de 2.333 francs pour les provinces wallonnes contre 528 francs pour les provinces flamandes. En Flandre, historiquement, le poids politique et sociologique du monde chrétien, peu désireux de développer le réseau d’enseignement public concurrent de l’enseignement libre, serait un facteur explicatif de cette forte différence.

Les dépenses liées à la culture, aux loisirs et aux cultes

133En matière de culture, des loisirs et des cultes, il convient de souligner l’effort des provinces en faveur des bibliothèques publiques, de soutien financier et logistique de manifestations culturelles, d’acquisition d’œuvres d’art, d’aménagement de musées, mais également en faveur des centres de récréation.

Tableau 10

Dépenses liées à la culture, aux loisirs et aux cultes1,2

Tableau 10
1995 1996 1997 Provinces Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Namur 405.987.921 13,19 934 430.375.498 13,53 988 497.900.090 15,28 1.138 Luxembourg 188.818.630 8,32 786 192.444.581 8,49 797 203.957.135 8,55 841 Liège 581.127.001 9,25 573 611.662.002 9,41 603 653.999.002 9,56 644 Hainaut 366.512.000 4,15 285 383.178.000 4,09 298 402.033.000 4,20 313 Brabant wallon 195.586.769 6,35 581 252.147.750 10,21 744 273.116.900 11,00 800 Total Wallonie 1.738.032.321 1.869.807.831 2.031.006.127 Moyenne 347.606.464 7,38 525 373.961.566 7,86 564 406.201.225 8,27 612 Anvers 1.334.337.000 25,00 819 1.396.260.000 26,06 856 1.577.699.000 28,22 965 Limbourg 820.223.000 23,01 1.063 826.410.000 23,35 1.066 751.419.000 21,52 963 Flandre occidentale 638.531.774 20,92 570 663.383.680 20,77 591 706.325.139 20,39 629 Flandre orientale 583.576.375 14,54 432 675.126.663 16,15 499 768.305.935 17,53 567 Brabant flamand 558.729.000 18,68 561 655.293.000 19,65 656 703.682.000 20,98 700 Total Flandre 3.935.397.149 4.216.473.343 4.507.431.074 Moyenne 787.079.430 20,76 671 843.294.669 21,50 717 901.486.215 22^2 764 1998 1999 2000 Provinces Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Namur 523.653.041 15,14 1.193 515.521.902 14,38 1.168 549.175.633 14,70 1.237 Luxembourg 194.186.277 8,75 797 214.161.797 8,83 874 220.824.482 8,67 895 Liège 692.824.002 10,01 681 739.729.003 10,31 726 807.423.003 10,68 792 Hainaut 448.377.000 4,55 350 476.943.000 4,78 372 487.901.000 4,79 381 Brabant wallon 285.752.557 11,59 829 272.927.957 10,15 786 280.339.825 10,28 801 Total Wallonie 2.144.792.877 2.219.283.659 2.345.663.943 Moyenne 428.958.575 8,61 645 443.856.732 8,58 666 469.132.789 8,76 702 Anvers 1.550.071.000 27,17 946 1.710.135.000 27,99 1.042 1.751.369.000 28,21 1.065 Limbourg 860.924.000 23,06 1.098 926.377.000 24,25 1.176 944.627.000 24,22 1.194 Flandre occidentale 735.210.721 20,84 653 779.201.199 21,15 691 793.006.517 20,67 703 Flandre orientale 896.464.030 18,25 660 950.457.000 19,72 699 1.102.992.738 21,40 810 Brabant flamand 745.646.000 21,15 740 815.948.000 22,78 807 816.384.000 22,43 805 Total Flandre 4.788.315.751 5.182.118.199 5.408.379.255 Moyenne 957.663.150 22,37 810 1.036.423.640 23,54 874 1.081.675.851 23,79 910

Dépenses liées à la culture, aux loisirs et aux cultes1,2

1. % = en pourcentage des dépenses ordinaires totales.
2. D/H = dépense par habitant (en francs).
Sources : Budgets des recettes et dépenses, exercices 1995 à 2000, INS et calculs propres.

134Les provinces flamandes consentent un effort financier important à ce secteur d’activité et, à la lecture des budgets, il ressort que la culture y occupe une place prépondérante.

135Les dépenses liées à la culture, aux loisirs et aux cultes sont plus importantes en Flandre qu’en Wallonie, en chiffres absolus comme en dépenses par habitant. Elles présentent une légère tendance à la hausse relativement constante de l’ordre de 6 % en moyenne par an pour la Wallonie et de 7 % pour la Flandre.

136La province de Namur, à l’instar des provinces flamandes, consacre davantage de moyens à ce type de dépenses.

137Sur l’ensemble des six exercices étudiés, la dépense moyenne annuelle par province est de 411.619.559 francs en Wallonie, soit 8,25 % des dépenses totales, contre 934.603.826 francs en Flandre, soit 22,40 %.

138Les dépenses par habitant représentent, en moyenne, 619 francs en Wallonie contre 791 francs en Flandre.

Les dépenses liées à l’aide sociale

139Pour rappel, les dépenses liées à l’aide sociale correspondent aux interventions provinciales dans le cadre des différentes politiques sociales menées par les provinces : les interventions sociales générales, l’assistance sociale, l’aide sociale, l’aide familiale, la petite enfance ainsi que les relations du travail et la protection du travail. En chiffres absolus, les dépenses liées à l’aide sociale sont plus importantes au Nord du pays qu’au Sud et elles affichent une tendance à la hausse.

140Il apparaît également certaines disparités entre provinces au sein de chaque Région. Ainsi, pour l’exercice 2000, la province de Hainaut prévoit des dépenses dix fois plus importantes que la province de Luxembourg et cinq fois plus importantes que la province de liège. Il en est presque de même entre les provinces de Flandre occidentale et de Limbourg.

141Sur l’ensemble des six exercices étudiés, la dépense moyenne annuelle par province est de 159.342.860 francs en Wallonie, soit une moyenne de 3,20 % des dépenses ordinaires, contre 278.028.359 francs en Flandre, soit 6,67 %.

142À noter que, pour ce poste, les dépenses par habitant sont presque identiques au Nord et au Sud du pays, avec en moyenne 240 francs par an pour les provinces wallonnes et 235 francs pour les provinces flamandes.

Tableau 11

Dépenses liées à l’aide sociale1,2

Tableau 11
1995 1996 1997 Provinces Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Namur 101.679.779 3,30 234 96.262.909 3,03 221 97.031.014 2,98 222 Luxembourg 52.912.710 2,33 220 52.420.066 2,31 217 51.996.145 2,18 214 Liège 93.877.000 1,49 92 97.002.000 1,49 96 101.902.000 1,49 100 Hainaut 455.808.000 5,16 354 462.341.000 4,94 360 476.919.000 4,98 371 Brabant wallon 37.500.000 1,22 111 49.150.000 1,99 145 49.100.000 1,98 144 Total Wallonie 741.777.489 757.175.975 776.948.159 Moyenne 148.355.498 3,15 224 151.435.195 3,18 228 155.389.632 3,16 234 Anvers 388.619.000 7,28 239 383.828.000 7,16 235 402.211.000 7,19 246 Limbourg 152.556.000 4,28 198 139.688.000 3,95 180 96.011.000 2,75 123 Flandre occidentale 345.582.489 1132 308 364.338.775 11,41 324 357.218.110 10,31 318 Flandre orientale 275.665.824 6,87 204 292.337.229 6,99 216 383.820.370 8,76 283 Brabant flamand 93.910.000 3,14 94 122.170.000 3,66 122 129.830.000 3,87 129 Total Flandre 1.256.333.313 1.302.362.004 1.369.090.480 Moyenne 251.266.663 6,63 214 260.472.401 6,64 221 273.818.096 6,75 232 1998 1999 2000 Provinces Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Namur 104.085.843 3,01 237 113.888.845 3,18 258 118.678.302 3,18 267 Luxembourg 39.370.475 1,77 161 44.560.701 1,84 182 50.901.518 2,00 206 Liège 99.498.000 1,44 98 106.113.000 1,48 104 108.002.000 1,43 106 Hainaut 496.298.000 5,04 387 514.258.000 5,15 402 526.999.000 5,17 412 Brabant wallon 46.080.000 1,87 134 67.666.000 2,52 195 67.984.500 2,49 194 Total Wallonie 785.332.318 846.486.546 872.565.320 Moyenne 157.066.464 3,15 236 169.297.309 3,27 254 174.513.064 3,26 261 Anvers 403.972.000 7,08 247 420.514.000 6,88 256 424.995.000 6,85 259 Limbourg 93.297.000 2,50 119 102.734.000 2,69 130 108.964.000 2,79 138 Flandre occidentale 350.585.488 9,94 312 357.209.257 9,70 317 360.989.721 9,41 320 Flandre orientale 409.689.000 8,34 302 417.882.500 8,67 307 464.222.000 9,01 341 Brabant flamand 154.558.000 4,38 153 174.343.000 4,87 172 169.110.000 4,65 167 Total Flandre 1.412.101.488 1.472.682.757 1.528.280.721 Moyenne 282.420.298 6,60 239 294.536.551 6,69 248 305.656.144 6,72 257

Dépenses liées à l’aide sociale1,2

1. % = en pourcentage des dépenses ordinaires totales.
2. D/H = dépense par habitant (en francs).
Sources : Budgets des recettes et dépenses, exercices 1995 à 2000, INS et calculs propres.

Les dépenses de soins de santé

Tableau 12

Dépenses liées à la santé1,2

Tableau 12
1995 1996 1997 Provinces Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Namur 417.028.473 13,55 960 372.280.323 11,70 854 374.107.393 11,48 855 Luxembourg 697.855.515 30,73 2.904 695.358.727 30,68 2.881 784.953.006 32,91 3.237 Liège 1.229.616.410 19,57 1.211 1.201.198.410 18,48 1.185 1.302.974.410 19,04 1.284 Hainaut 324.953.000 3,68 253 340.518.000 3,64 265 357.157.000 3,73 278 Brabant wallon 80.055.000 2,60 238 86.569.486 3,51 255 92.752.160 3,73 272 Total Wallonie 2.749.508.398 2.695.924.946 2.911.943.969 Moyenne 549.901.680 11,68 830 539.184.989 11,34 813 582.388.794 11,86 877 Anvers 398.636.000 7,47 245 405.708.00C 7,57 249 319.940.000 5,72 196 Limbourg 81.620.000 2,29 106 78.950.000 2,23 102 71.941.000 2,06 92 Flandre occidentale 10.750.000 0,35 10 10.750.000 0,34 10 11.950.000 0,35 11 Flandre orientale 34.238.143 0,85 25 37.240.771 0,89 28 17.511.198 0,40 13 Brabant flamand 51.466.000 1,72 52 42.053.000 1,26 42 56.464.000 1,68 56 Total Flandre 576.710.143 574.701.771 477.806.198 Moyenne 115.342.029 3,04 98 114.940.354 2,93 98 95.561.240 2,36 81 1998 1999 2000 Provinces Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Namur 365.390.167 10,56 833 368.209.383 10,27 835 382.230.917 10,23 861 Luxembourg 639.489.176 28,81 2.623 743.294.743 30,64 3.032 723.189.237 28,39 2.930 Liège 1.334.485.411 19,27 1.312 1.397.787.411 19,48 1.373 1.520.467.410 20,12 1.491 Hainaut 368.789.000 3,75 287 380.830.000 3,81 297 390.661.000 3,83 305 Brabant wallon 82.600.211 3,35 240 65.702.000 2,44 189 69.141.100 2,53 198 Total Wallonie 2.790.753.965 2.955.823.537 3.085.689.664 Moyenne 558.150.793 11,20 839 591.164.707 11,43 887 617.137.933 11,53 924 Anvers 318.153.000 5,58 194 317.595.000 5,20 194 307.209.000 4,95 187 Limbourg 59.078.000 1,58 75 58.635.000 1,53 74 60.661.000 1,56 77 Flandre occidentale 11.150.000 0,32 10 10.862.500 0,29 10 11.210.000 0,29 10 Flandre orientale 32.461.000 0,66 24 50.750.000 1,05 37 73.620.000 1,43 54 Brabant flamand 69.811.000 1,98 69 77.965.000 2,18 77 85.072.000 2,34 84 Total Flandre 490.653.000 515.807.500 537.772.000 Moyenne 98.130.600 2,29 83 103.161.500 2,34 87 107.554.400 2,37 91

Dépenses liées à la santé1,2

1. % = en pourcentage des dépenses ordinaires totales.
2. D/H = dépense par habitant (en francs).
Sources : Budgets des recettes et dépenses, exercices 1995 à 2000, INS et calculs propres.

143En chiffres absolus comme en dépenses par habitant, il appert que les provinces wallonnes consacrent nettement plus de moyens financiers à ce groupe fonctionnel que leurs homologues du Nord du pays. En effet, les dépenses de santé représentent en moyenne 572.988.149 francs par province wallonne, soit 11,51 % des dépenses ordinaires contre 105.781.687 francs par province flamande, soit 2,55 %.

144La comparaison en dépenses par habitant est elle aussi très parlante, avec une dépense par habitant moyenne de 862 francs en Wallonie contre 90 francs en Flandre. La présence ou non d’établissements hospitaliers provinciaux est essentielle pour expliquer ces différences.

145Il ressort également des disparités entre provinces d’une même Région. Ainsi, pour l’exercice 2000, le poids des dépenses liées à la santé pour la province de Luxembourg est dix fois plus élevé que celui de la province de Brabant wallon, et celui de la province d’Anvers est vingt-sept fois plus élevé que celui de la Flandre occidentale.

146Il se confirme que le poste « établissement de soins » de la province de Luxembourg pèse énormément sur le budget de cette province. En effet, au budget 2000, le Centre universitaire provincial « La Clairière », établissement de soins psychiatriques, représente une dépense de personnel de 294.000.000 francs. De plus, vu l’obligation d’intervenir dans le déficit des associations intercommunales d’œuvres médico-sociales, les dépenses de transferts et de dette représentent des montants considérables pour le budget de cette province.

147Enfin, il convient de signaler que les provinces ont, au fil du temps, continuellement adapté leur offre aux besoins de la société.

148Ainsi, après avoir fait œuvre de pionniers, il y a plus d’un siècle, en s’attaquant aux fléaux de l’époque (tuberculose, diphtérie, mais également en matière d’aliénation mentale), les provinces ont actualisé leurs actions complémentairement à d’autres niveaux de pouvoir aux nouvelles nécessités, en développant des services de médecine préventive, d’aide à la petite enfance, aux handicapés, aux malades du SIDA, aux toxicomanes, aux alcooliques, …

Les dépenses liées à l’environnement

149Les dépenses liées à l’environnement sont en majeure partie composées de dépenses de dette attribuées au secteur du logement. Ces dépenses de dette représentent les intérêts et amortissements d’emprunts contractés dans le cadre de la politique d’aide à l’accès à la propriété privée, par l’intermédiaire de l’octroi de prêts. Pour les dépenses liées à l’environnement, les provinces flamandes accordent une part plus importante de leurs dépenses ordinaires que les provinces de la partie Sud du pays.

150En chiffres absolus, les dépenses liées à l’environnement représentent en moyenne, sur les six exercices analysés, 169.620.927 francs par province wallonne, soit 3,40 % des dépenses ordinaires contre 384.514.749 francs par province flamande, soit 9,26 %.

151Les dépenses par habitant sont, en moyenne sur les exercices 1995 à 2000, de 255 francs en Wallonie contre 326 francs en Flandre. À titre d’exemple, en Flandre, différents décrets ont imposé aux provinces des interventions portant sur le secteur de l’environnement. Ces activités sont partiellement subventionnées par la Région flamande. Le projet « Mina-Planen » de la province de Brabant flamand concerne la mise en place d’une politique de la nature et du milieu en collaboration avec la Région et les communes.

Tableau 13

Dépenses liées à l’environnement1,2

Tableau 13
1995 1996 1997 Provinces Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Namur 241.337.718 7,84 556 258.263.278 8,12 593 288.560.380 8,85 660 Luxembourg 79.740.000 3,51 332 71.516.853 3,16 296 64.543.810 2,71 266 Liège 193.242.000 3,07 190 275.803.000 4,24 272 274.983.000 4,02 271 Hainaut 141.422.000 1,60 110 124.320.000 1,33 97 107.864.000 1,13 84 Brabant wallon 81.530.000 2,65 242 132.560.000 5,37 391 130.757.000 5,26 383 Total Wallonie 737.271.718 862.463.131 866.708.190 Moyenne 147.454.344 3,13 223 172.492.626 3,63 260 173.341.638 3,53 261 Anvers 404.385.000 7,58 248 338.966.000 6,33 208 296.189.000 5,30 181 Limbourg 547.081.000 15,34 709 524.401.000 14,82 676 498.611.000 14,28 639 Flandre occidentale 261.273.770 8,56 233 179.100.653 5,61 160 181.796.797 5,25 162 Flandre orientale 224.713.350 5,60 167 227.452.325 5,44 168 372.010.818 8,49 275 Brabant flamand 460.010.000 15,38 462 609.676.000 18,28 610 616.686.000 18,39 614 Total Flandre 1.897.463.120 1.879.595.978 1.965.293.615 Moyenne 379.492.624 10,01 323 375.919.196 9,59 320 393.058.723 9,69 333 1998 1999 2000 Provinces Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Namur 321.149.070 9,28 732 410.404.644 11,45 930 442.177.283 11,83 996 Luxembourg 47.761.788 2,15 196 49.072.885 2,02 200 48.095.947 1,89 195 Liège 269.685.000 3,89 265 277.524.000 3,87 273 314.191.001 4,16 308 Hainaut 122.877.000 1,25 96 119.943.000 1,20 94 96.328.000 0,95 75 Brabant wallon 25.075.540 1,02 73 31.274.526 1,16 90 46.625.087 1,71 133 Total Wallonie 786.548.398 888.219.055 947.417.318 Moyenne 157.309.680 3,16 236 177.643.811 3,43 267 189.483.464 3,54 284 Anvers 197.985.000 3,47 121 188.257.000 3,08 115 139.048.000 2,24 85 Limbourg 472.136.000 12,65 602 444.216.000 11,63 564 463.922.000 11,90 586 Flandre occidentale 182.782.761 5,18 162 182.892.023 4,96 162 180.563.960 4,71 160 Flandre orientale 388.746.000 7,91 286 398.991.000 8,28 293 467.862.000 9,08 344 Brabant flamand 661.452.000 18,77 656 691.877.000 19,32 684 732.359.000 20,12 722 Total Flandre 1.903.101.761 1.906.233.023 1.983.754.960 Moyenne 380.620.352 8,89 322 381.246.605 8,66 322 396.750.992 8,72 334

Dépenses liées à l’environnement1,2

1. % = en pourcentage des dépenses ordinaires totales.
2. D/H = dépense par habitant (en francs).
Sources : Budgets des recettes et dépenses, exercices 1995 à 2000, INS et calculs propres.

152À l’instar des provinces flamandes, la province de Namur consacre également davantage de moyens pour ce type d’intervention.

Les dépenses non imputables

153En théorie, l’inscription de crédits en dépenses ‘non imputables’ doit être exceptionnelle, car en principe, chaque dépense doit être précédée d’une évaluation budgétaire fixant l’imputation à une fonction déterminée.

Tableau 14

Dépenses non imputables1,2

Tableau 14
1995 1996 1997 Provinces Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Namur 100.709.518 3,27 232 80.564.335 2,53 185 79.824.117 2,45 182 Luxembourg 115.747.000 5,10 482 115.490.153 5,09 479 119.830.197 5,02 494 Liège 140.574.000 2,24 138 120.831.000 1,86 119 108.357.000 1,58 107 Hainaut 412.846.000 4,67 321 445.404.000 4,76 347 407.794.000 4,26 318 Brabant wallon 527.795.041 17,14 1.568 530.799.356 21,50 1.565 478.202.430 19,25 1.400 Total Wallonie 1.297.671.559 1.293.088.844 1.194.007.744 Moyenne 259.534.312 5,51 392 258.617.769 5,44 390 238.801.549 4,86 360 Anvers 131.303.000 2,46 81 131.934.000 2,46 81 130.482.000 2,33 80 Limbourg 29.605.000 0,83 38 29.605.000 0,84 38 19.005.000 0,54 24 Flandre occidentale 35.100.000 1,15 31 35.600.000 1,11 32 38.240.000 1,10 34 Flandre orientale 68.738.002 1,71 51 74.395.988 1,78 55 87.761.701 2,00 65 Brabant flamand 271.965.000 9,09 273 311.443.000 9,34 312 240.556.000 7,17 239 Total Flandre 536.711.002 582.977.988 516.044.701 Moyenne 107.342.200 2,83 91 116.595.598 2,97 99 103.208.940 2,54 87 1998 1999 2000 Provinces Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Montant (francs) %1 D/H (francs)2 Namur 70.495.548 2,04 161 87.800.459 2,45 199 87.091.244 2,33 196 Luxembourg 116.755.880 5,26 479 113.712.886 4,69 464 124.130.753 4,87 503 Liège 110.059.000 1,59 108 110.484.000 1,54 109 115.995.000 1,53 114 Hainaut 482.421.000 4,90 376 466.350.000 4,67 364 458.536.000 4,50 358 Brabant wallon 479.450.025 19,44 1.392 476.398.768 17,73 1.371 444.811.621 16,31 1.271 Total Wallonie 1.259.181.453 1.254.746.113 1.230.564.618 Moyenne 251.836.291 5,05 378 250.949.223 4,85 377 246.112.924 4,60 368 Anvers 134.302.000 2,35 82 159.101.000 2,60 97 170.344.000 2,74 104 Limbourg 19.005.000 0,51 24 19.005.000 0,50 24 19.005.000 0,49 24 Flandre occidentale 38.900.000 1,10 35 36.200.000 0,98 32 34.050.000 0,89 30 Flandre orientale 85.588.003 1,74 63 76.660.003 1,59 56 55.780.003 1,08 41 Brabant flamand 39.326.000 1,12 39 15.907.000 0,44 16 17.144.000 0,47 17 Total Flandre 317.121.003 306.873.003 296.323.003 Moyenne 63.424.201 1,48 54 61.374.601 1,39 52 59.264.601 1,30 50

Dépenses non imputables1,2

1. % = en pourcentage des dépenses ordinaires totales.
2. D/H = dépense par habitant (en francs).
Sources : Budgets des recettes et dépenses, exercices 1995 à 2000, INS et calculs propres.

154Pour des raisons évidentes il est impossible de connaître plusieurs mois à l’avance le résultat d’une convention collective, l’évolution des taux d’intérêts, du prix du mazout, … Dès lors, ce type de dépenses comprend des articles de ‘réserve’ destinés à se couvrir contre de telles hausses. Il s’agit de crédits budgétaires destinés à pallier l’insuffisance de crédits budgétaires pour dépenses de personnel, de dette ou de dépenses obligatoires de fonctionnement.

155En pratique, se trouvent dans ce poste, notamment, des dépenses ‘imprévues’, qui par définition ne peuvent être imputées à une autre fonction, comme par exemple les intérêts à payer en compte courant.

156Les dépenses liées à l’approvisionnement du fonds des pensions sont également inscrites dans ce poste de dépenses. Chaque province a constitué un fonds des pensions, fonds destiné à garantir les pensions des agents provinciaux.

157En moyenne les dépenses non imputables wallonnes sont supérieures aux dépenses non imputables flamandes. Toutefois, il apparaît que cette disparité Sud/Nord est à attribuer principalement à la province de Brabant wallon, et dans une moindre mesure, aux provinces de Luxembourg et de Hainaut.

158En chiffres absolus, les dépenses non imputables représentent en moyenne, sur les six exercices analysés, 250.975.344 francs par province wallonne, soit 5,05 % des dépenses ordinaires contre 85.201.690 francs par province flamande, soit 2,09 %.

159Pour ce groupe fonctionnel, la moyenne des dépenses par habitant est de 377 francs par province wallonne et de 72 francs par province flamande.

160Les dépenses non imputables de la province de Brabant wallon sont constituées à plus de 90 % de dépenses de dettes, à savoir, pour l’exercice 2000, 206.000.000 francs pour intérêts et amortissement d’emprunts contractés par la province de Brabant (unitaire) se rapportant à un emprunt destiné à la constitution d’un fonds de pensions du personnel, et 166.000.000 francs pour intérêts et amortissement d’emprunts contractés par la province de Brabant (unitaire).

161Suite à la scission de la province de Brabant, il a fallu répartir la dette entre les différentes institutions intéressées. En ce qui concerne la part revenant aux institutions provinciales, la province de Brabant flamand a, contrairement à celle de Brabant wallon, ventilé la charge de la dette, la province de Brabant wallon ayant, elle, affecté la totalité de la charge lui revenant en dépenses non imputables.

162La province de Hainaut budgétise annuellement un crédit d’environ 270.000.000 francs pour les intérêts et l’amortissement d’un emprunt contracté pour la couverture de déficit ordinaire. Cet emprunt de trésorerie d’un montant de 3,1 milliards a été contracté en 1988 dans le cadre d’un plan de gestion global.

163Pour cette même province, sont inscrits également des crédits destinés à pourvoir à l’insuffisance des crédits budgétaires pour des dépenses de personnel (40.000.000 francs), de fonctionnement (33.000.000 francs), et de dette (30.000.000 francs).

164À signaler que contrairement aux autres provinces, les provinces de Luxembourg et de Brabant wallon inscrivent, dans les dépenses non imputables, les crédits se rapportant aux intérêts et amortissements d’emprunts contractés pour la constitution d’un fonds de pension du personnel. Pour les autres provinces, ces crédits sont inscrits dans les dépenses d’administration et de sécurité.

Conclusion

165Les différentes analyses effectuées permettent de mettre en évidence la spécificité de chaque province mais également des différences entre les provinces du Nord et du Sud du pays.

Graphique 3

Ventilation fonctionnelle – moyenne sur les six exercices (en pourcentage des dépenses ordinaires totales)

Graphique 3

Ventilation fonctionnelle – moyenne sur les six exercices (en pourcentage des dépenses ordinaires totales)

Sources : Budgets des exercices 1995 à 2000, INS et calculs propres.

166Si proportionnellement, les cinq provinces wallonnes dépensent davantage que les cinq provinces flamandes, cette différence peut encore être mise en rapport avec une structure de dépenses particulière ainsi qu’avec les différents types d’activités que les provinces déploient.

167En chiffres absolus, les secteurs de l’enseignement et de l’administration sont les plus importants en Wallonie. En Flandre ce sont les secteurs de l’administration et de la culture, des loisirs et des cultes qui occupent les deux premières places.

168Si les pourcentages de dépenses liées à l’administration et à l’économie sont pratiquement similaires, il apparaît, dans presque tous les autres secteurs d’activités, des inégalités significatives quant au poids accordé aux différents objectifs des provinces wallonnes et flamandes.

Graphique 4

Ventilation fonctionnelle – moyenne sur les six exercices (en francs par habitant)

Graphique 4

Ventilation fonctionnelle – moyenne sur les six exercices (en francs par habitant)

Sources : Budgets des exercices 1995 à 2000, INS et calculs propres.

169En dépenses par habitant, il ressort que, hormis pour les groupes fonctionnels de l’aide sociale et de la culture, des loisirs et des cultes où elles sont presque identiques, les provinces wallonnes accordent davantage de moyens à six des sept autres groupes fonctionnels et ce, dans des proportions très importantes.

170En additionnant les dépenses moyennes par habitant de chaque groupe fonctionnel, il résulte une dépense par habitant totale de 7.490 francs en Wallonie contre 3.528 francs en Flandre.

Les recettes ordinaires harmonisées

171Les recettes provinciales constituent « les voies et moyens financiers par lesquels les provinces assurent, dans une optique d’équilibre financier, la couverture des dépenses effectuées pour l’accomplissement des tâches provinciales » [16].

172Sous cette rubrique, sont inscrites les recettes de transferts, les recettes de prestations et les recettes de dette. Les recettes ordinaires ont un caractère annuel.

Tableau 15

Ventilation des recettes ordinaires harmonisées (en millions de francs, en % des recettes totales et par habitant)

Tableau 15
1995 1996 1997 1998 1999 Wallonie Flandre Wallonie Flandre Wallonie Flandre Wallonie Flandre Wallonie Flandre Transferts 20.778 16.027 21.096 17.069 21.415 17.592 21.782 18.118 22.353 18.845 En % 87,7 82,6 87,9 84,3 87,5 84,9 86,9 84,6 86,5 85,8 Francs/habitant 6.272 2.732 6.365 2.903 6.449 2.982 6.547 3.064 6.707 3.180 Prestations 2.107 1.261 2.117 1.060 2.190 1.011 2.306 1.111 2.345 1.145 En % 8,9 6,5 8,8 5,2 9,0 4,9 9,2 5,2 9,1 5,2 Francs/habitant 636 215 639 180 659 171 693 188 704 193 Dette 819 2.117 785 2.119 857 2.124 973 2.179 1.147 1.973 En % 3,5 10,9 3,3 10,5 3,5 10,2 3,9 10,2 4,4 9,0 Francs/habitant 247 361 237 360 258 360 292 369 344 333 Total 23.704 19.405 23.998 20.248 24.462 20.727 25.061 21.408 25.845 21.963

Ventilation des recettes ordinaires harmonisées (en millions de francs, en % des recettes totales et par habitant)

Sources : Crédit communal, Les finances des pouvoirs locaux, éditions 1995 à 1998, INS et calculs propres.

173Budgets des recettes et dépenses, exercices 1995 à 2000.

174Le total des recettes ordinaires est plus élevé en Wallonie qu’en Flandre et il appert quelques dissemblances dans la ventilation des recettes. En effet, les recettes de transferts ainsi que les recettes de prestations wallonnes sont supérieures aux flamandes. Par contre, les recettes de dette sont plus importantes en Flandre qu’en Wallonie.

175Il apparaît que l’écart entre le total des recettes wallonnes et flamandes provient en grande partie de la différence des recettes de transferts.

Les recettes de transferts harmonisées

176Pour rappel, les « subventions traitements » inscrites dans les recettes des budgets des provinces flamandes et de Liège non pas été prises en considération dans le présent travail afin d’effectuer une analyse à partir de données comparables. Les recettes de transferts constituent l’essentiel du financement du service ordinaire, s’y retrouvent des transferts provenant de pouvoirs publics, des entreprises et des ménages. Ces recettes comprennent la fiscalité proprement dite (centimes additionnels au précompte immobilier et taxes), le Fonds des provinces et les subventions. Ce mode de financement constitue en moyenne sur les exercices 1995 à 1999, 87,3 % des recettes ordinaires des provinces wallonnes et 84,4 % pour les provinces flamandes.

177Il est intéressant de constater que les recettes de transferts sont plus importantes en Wallonie qu’en Flandre. Il apparaît que les recettes de transferts affichent une tendance à la hausse, tendance plus prononcée en Flandre qu’en Wallonie, avec respectivement une augmentation de 17,6 % contre 7,6 % (à prix courants). Cette évolution fait suite à l’accroissement des recettes fiscales, recettes qui ont connu une croissance de 15,8 % en Wallonie contre 23,4 % en Flandre (à prix courants).

Tableau 16

Ventilation des recettes de transferts harmonisées (en millions de francs, en % des recettes de transfert et en francs par habitant)

Tableau 16
1995 1996 1997 1998 1999 Wallonie Flandre Wallonie Flandre Wallonie Flandre Wallonie Flandre Wallonie Flandre Transferts 20.778 16.027 21.096 17.069 21.415 17.592 21.782 18.118 22.353 18.845 En % rec. tôt. 87,66 82,59 87,91 84,30 87,54 84,87 86,92 84,63 86,49 85,80 Fiscalité 12.875 11.068 13.982 12.079 14.331 12.594 14.467 12.994 14.910 13.658 En % rec. tôt 54,32 57,04 58,26 59,66 58,58 60,76 57,73 60,70 57,69 62,19 En % rec. tsfert. 61,96 69,06 66,28 70,77 66,92 71,59 66,42 71,72 66,70 72,48 Francs/habitant 3.886 1.887 4.218 2.054 4.315 2.135 4.349 2.198 4.474 2.304 Fonds provinces 3.880 3.672 3.923 3.720 3.949 3.764 4.057 3.757 4.110 3.793 En % rec. tôt. 16,37 18,92 16,35 18,37 16,14 18,16 16,19 17,55 15,90 17,27 En % rec. tsfert. 18,67 22,91 18,60 21,79 18,44 21,40 18,63 20,74 18,39 20,13 Francs/habitant 1.171 626 1.184 633 1.189 638 1.219 635 1.233 640 Subsides 4.023 1.287 3.191 1.270 3.135 1.234 3.258 1.368 3.333 1.394 En % rec. tôt. 16,97 6,63 13,30 6,27 12,82 5,95 13,00 6,39 12,90 6,35 En % rec. tsfert. 19,36 8,03 15,13 7,44 14,64 7,01 14,96 7,55 14,91 7,40 Francs/habitant 1.214 219 963 216 944 209 979 231 1.000 235

Ventilation des recettes de transferts harmonisées (en millions de francs, en % des recettes de transfert et en francs par habitant)

Sources : Crédit communal, Les finances des pouvoirs locaux, éditions 1995 à 1998, INS et calculs propres.

178Budgets des recettes et dépenses, exercices 1995 à 2000.

179Il ressort du tableau 16 que la fiscalité est plus élevée au Sud qu’au Nord du pays.

180À travers le Fonds des provinces et les subsides, il appert que la Région wallonne finance davantage ses provinces que la Région flamande.

La fiscalité

181La fiscalité comprend les centimes additionnels au précompte immobilier et les taxes provinciales.

182Toutes les provinces appliquent les centimes additionnels au précompte immobilier. Les provinces flamandes, exceptée celle du Brabant flamand qui applique uniquement des taxes spécifiques, lèvent une taxe générale. Les provinces du Sud ont opté pour des taxes spécifiques, seule la province de Hainaut complète ses rentrées fiscales par une taxe générale. Les provinces de Limbourg et de Flandre occidentale perçoivent également des taxes spécifiques mais celles-ci sont négligeables.

183En 1995, la province de Brabant flamand a opté pour le maintien des taxes spécifiques appliquées par l’ancienne province de Brabant au lieu de mettre en place une taxe générale. Toutefois, la nouvelle province a supprimé quelques taxes spécifiques, à savoir les taxes sur les dépôts de mitrailles, sur les pompes à carburants, sur les motos et bateaux de plaisance et sur la force motrice, et a, en contre partie, revu à la hausse le taux de la taxe sur les établissements dangereux.

Tableau 17

Rendement de la fiscalité provinciale en Wallonie (en francs et en pourcentage des recettes fiscales totales)

Tableau 17
Exercices 1995 1996 1997 1998 1999 Namur 1.650.900.000 1.787.305.000 1.886.570.000 1.867.900.000 1.889.942.000 cent. add. en % 71,48 % 72,62 % 70,58 % 73,77 % 75,12 % cent. add. montant 1.180.000.000 1.298.000.000 1.331.500.000 1.378.000.000 1.419.800.000 taxes spécifiques, en % 28,52 % 27,38 % 29,42 % 26,23 % 24,88 % taxes spécif. montant 470.900.000 489.305.000 555.070.000 489.900.000 470.142.000 Luxembourg 1.004.974.886 1.142.344.893 1.163.648.009 1.144.529.740 1.140.631.559 cent add. en % 73,54 % 79,87 % 81,93 % 84,59 % 86,59 % cent add. montant 739.038.086 912.445.893 953.398.009 968.125.740 987.727.559 taxes spécifiques, en % 26,46 % 20,13 % 18,07 % 15,41 % 13,41 % taxes spécif. montant 265.936.800 229.899.000 210.250.000 176.404.000 152.904.000 Liège 3.471.386.000 3.645.400.000 3.761.700.000 3.800.100.000 3.938.100.000 cent. add. en % 84,19 % 85,20 % 85,55 % 88,16 % 88,01 % cent add. montant 2.922.684.000 3.106.000.000 3.218.000.000 3.350.000.000 3.466.000.000 taxes spécifiques, en % 15,81 % 14,80 % 14,45 % 11,84 % 11,99 % taxes spécif. montant 548.702.000 539.400.000 543.700.000 450.100.000 472.100.000 Hainaut 5.176.246.000 5.674.980.000 5.840.647.000 6.000.810.000 6.177.914.000 cent. add. en % 79,93 % 80,75 % 81,80 % 83,63 % 83,54 % cent. add. montant 4 137 246 000 4 582 575 000 4 777 647 000 5 018 610 000 5 160 914 000 taxes spécifiques, en % 20,07 % 14,32 % 14,26 % 12,97 % 13,16 % taxes spécif. montant 1 039 000 000 812 405 000 833 000 000 778 200 000 813 000 000 taxe générale en % 0,00 % 4,93 % 3,94 % 3,40 % 3,30 % taxe générale, montant 0 280 000 000 230 000 000 204 000 000 204 000 000 Brabant wallon 1 549 900 000 1 729 600 000 1 677 183 620 1 629 550 000 1 761 750 000 cent. add. en % 98,07 % 97,71 % 97,20 % 98,49 % 98,25 % cent. add. montant 1 520 000 000 1 690 000 000 1 630 233 620 1 605 000 000 1 731 000 000 taxes spécifiques, en % 1,93 % 2,29 % 2,80 % 1,51 % 1,75 % taxes spécif. montant 29 900 000 39 600 000 46 950 000 24 550 000 30 750 000 Wallonie Total de l’exercice : 12 853 406 886 13 979 629 893 14 329 748 629 14 442 889 740 14 908 337 559 Moyenne de l’exercice cent add., en % 81,68 % 82,90 % 83,12 % 85,30 % 85,63 % cent add., montant 2 099 793 617 2 317 804 179 2 382 155 726 2 463 947 148 2 553 088 312 Taxes spécif., en % 18,32 % 15,10 % 15,28 % 13,29 % 13,01 % Taxes spécif., montant 470 887 760 422 121 800 437 794 000 383 830 800 387 779 200 Taxe générale, en % 0,00 % 2,00 % 1,61 % 1,41 % 1,37 % Taxe générale, montant 0 56 000 000 46 000 000 40 800 000 40 800 000

Rendement de la fiscalité provinciale en Wallonie (en francs et en pourcentage des recettes fiscales totales)

Sources : Association des provinces Wallonnes asbl, impôts provinciaux, exercices 1995 à 1999 et calculs propres.

184À la lecture du tableau 17, il apparaît, excepté pour la province de Brabant wallon, que la proportion des recettes liées aux centimes additionnels présente une tendance à la hausse, au détriment des recettes liées aux taxes spécifiques.

185Il convient d’attirer l’attention sur le fait que la composition des ressources fiscales de la province de Brabant wallon se distingue de celle des autres provinces wallonnes. En effet, pour la province de Brabant wallon, les recettes liées aux centimes additionnels représentent en moyenne 97,94 % du total de ses recettes fiscales, moyenne de loin supérieure à celle des autres provinces wallonnes. Pour l’exercice 1999, les recettes de la province de Brabant wallon provenant des centimes additionnels représentent 1.731.000.000 francs soit 64, 35 % de ses recettes ordinaires totales.

Tableau 18

Rendement de la fiscalité provinciale en Flandre (en francs et en pourcentage des recettes fiscales totales)

Tableau 18
Exercices 1995 1996 1997 1998 1999 Anvers 3.270.000.000 3.387.000.000 3.480.000.000 3.640.300.000 3.815.000.000 cent. add. en % 70,34 % 71,36 % 72,13 % 73,35 % 74,31 % cent. add. montant 2.300.000.000 2.417.000.000 2.510.000.000 2.670.300.000 2.835.000.000 taxe générale en % 29,66 % 28,64 % 27,87 % 26,65 % 25,69 % taxe générale montant 970.000.000 970.000.000 970.000.000 970.000.000 980.000.000 Limbourg 1.726.883.000 1.847.084.000 1.883.005.000 1.918.480.000 2.100.019.000 cent. add. en % 59,75 % 62,16 % 62,80 % 63,49 % 64,50 % cent. add. montant 1.031.863.000 1.148.064.000 1.182.505.000 1.217.980.000 1.354.519.000 taxe générale en % 38,45 % 36,22 % 35,61 % 34,95 % 34,55 % taxe générale montant 664.000.000 669.000.000 670.500.000 670.500.000 725.500.000 taxes spécifi. en % 1,80 % 1,63 % 1,59 % 1,56 % 0,95 % montant 31.020.000 30.020.000 30.000.000 30.000.000 20.000.000 Flandre occidentale 2.157.169.673 2.237.388.005 2.326.558.910 2.413.823.116 2.509.109.731 cent. add. en % 68,44 % 69,52 % 70,22 % 70,86 % 71,41 % cent. add. montant 1.476.269.673 1.555.488.005 1.633.608.910 1.710.373.116 1.791.659.731 taxe générale en % 31,50 % 30,41 % 29,72 % 29,08 % 28,54 % taxe générale montant 679.500.000 680.500.000 691.500.000 702.000.000 716.000.000 taxes spécifi. en % 0,06 % 0,06 % 0,06 % 0,06 % 0,06 % taxes spécif. montant 1.400.000 1.400.000 1.450.000 1.450.000 1.450.000 Flandre orientale 2.013.682.825 2.535.000.000 2.738.000.000 2.699.000.000 2.873.000.000 cent. add. en % 65,24 % 68,24 % 66,76 % 67,40 % 67,63 % cent. add. montant 1.313.682.825 1.730.000.000 1.828.000.000 1.819.000.000 1.943.000.000 taxe générale en % 34,76 % 31,76 % 33,24 % 32,60 % 32,37 % taxe générale montant 700.000.000 805.000.000 910.000.000 880.000.000 930.000.000 Brabant flamand 1.899.489.000 2.070.778.000 2.162.953.000 2.249.298.000 2.359.518.000 cent. add. en % 93,63 % 94,20 % 93,95 % 93,78 % 94,86 % cent. add. montant 1.778.489.000 1.950.578.000 2.032.023.000 2.109.368.000 2.238.318.000 taxes spécifi. en % 6,37 % 5,80 % 6,05 % 6,22 % 5,14 % taxes spécif. montant 121.000.000 120.200.000 130.930.000 139.930.000 121.200.000 Flandre Total de l’exercice : 11.067.224.498 12.077.250.005 12.590.516.910 12.920.901.116 13.656.646.731 Moyenne de l’exercice cent. add., en % 71,38 % 72,87 % 72,96 % 73,73 % 74,41 % cent. add., montant 1.580.060.900 1.760.226.001 1.837.227.382 1.905.404.223 2.032.499.346 Taxes spécif., en % 1,39 % 1,26 % 1,29 % 1,33 % 1,04 % Taxes spécif., montant 30.684.000 30.324.000 32.476.000 34.276.000 28.530.000 Taxe générale, en % 27,23 % 25,87 % 25,75 % 24,94 % 24,54 % Taxe générale, montant 602.700.000 624.900.000 648.400.000 644.500.000 670.300.000

Rendement de la fiscalité provinciale en Flandre (en francs et en pourcentage des recettes fiscales totales)

Sources : Association des provinces Wallonnes asbl, impôts provinciaux, exercices 1995 à 1999 et calculs propres.

186Il semble que la particularité du rendement des centimes additionnels de la province de Brabant wallon soit due à une assiette fiscale différente de celle des autres provinces wallonnes. Cependant cette piste explicative n’a pas fait l’objet d’une vérification.

187Les tableaux 17 et 18 font apparaître que les centimes additionnels au précompte immobilier représentent un pourcentage plus élevé des recettes fiscales en Wallonie qu’en Flandre, et inversement pour les taxes provinciales.

188Comme pour les provinces wallonnes, la proportion des recettes liées aux centimes additionnels présente une tendance à la hausse, au détriment des recettes liées aux taxes générales et aux taxes spécifiques.

189À l’instar de la province de Brabant wallon, la composition des ressources fiscales de la province de Brabant flamand se distingue de celle des autres provinces flamandes. En effet, les recettes liées aux centimes additionnels représentent, en moyenne, 94,08 % du total de ses recettes fiscales, moyenne de loin supérieure à celle des autres provinces flamandes.

190La fiscalité représente, en moyenne sur les six exercices analysés, 57 % des recettes totales pour les provinces wallonnes contre 60 % pour les provinces flamandes. Point n’est besoin de souligner l’importance que représentent ces ressources pour les provinces.

191Il convient de signaler que la Région wallonne a progressivement repris la taxe sur les captages d’eau, et attribue en contrepartie une compensation financière. Cette taxe a définitivement été supprimée en 1996. Pour l’exercice 1999, les trois provinces qui appliquaient la taxe sur les captages d’eau, à savoir les provinces de Hainaut, Liège et Namur, se sont vu attribuer respectivement les montants de 114.000.000, 30.000.000 et 213.942.000 francs.

192Il convient également de remarquer que, suite au pacte fiscal wallon conclu pour les exercices 1998, 1999 et 2000 (cf. infra), la province de Namur est la seule province wallonne qui bénéficie, depuis l’exercice 1999, d’une intervention compensatoire de la Région wallonne à la paix fiscale, pour un montant de 25.000.000 en 1999 et 25.824.800 en 2000.

193Cette intervention compensatoire, comme la compensation financière « taxe sur les captages d’eau », fait régulièrement l’objet d’une négociation avec la Région wallonne.

194Il est également intéressant de comparer la charge fiscale par habitant selon la province.

195La charge fiscale par habitant est le rapport entre l’ensemble des recettes fiscales provinciales (c’est-à-dire les centimes additionnels et les taxes) et le nombre d’habitants, elle ne représente donc pas le montant réellement payé par chaque habitant d’une province. En effet, comme indiqué ci-dessus, les provinces flamandes appliquent des taxes générales frappant les ménages, les personnes physiques et les personnes morales, tandis que les provinces wallonnes ont adopté des taxes spécifiques qui touchent principalement des personnes morales ou physiques. Dès lors, il faut bien distinguer ce qui est appelé la charge fiscale par habitant et la contribution réelle de chaque citoyen.

Tableau 19

Charge fiscale par habitant

Tableau 19
1995 1996 1997 1998 1999 Provinces Namur 3.820 4.114 4.330 4.270 4.306 Luxembourg 4.220 4.754 4.822 4.719 4.679 Liège 3.421 3.592 3.711 3.744 3.873 Hainaut 4.023 4.411 4.546 4.672 4.816 Brabant wallon 4.654 5.140 4.947 4.771 5.114 Anvers 2.012 2.080 2.133 2.226 2.329 Limbourg 2.252 2.394 2.429 2.460 2.679 Flandre occidentale 1.928 1.996 2.072 2.148 2.230 Flandre orientale 1.495 1.879 2.025 1.992 2.116 Brabant flamand 1.920 2.081 2.165 2.239 2.341

Charge fiscale par habitant

Sources : Association des provinces wallonnes, Impôts provinciaux, exercices 1995 à 1999.

196Le tableau 19 fait apparaître une différence importante dans la charge fiscale par habitant des dix provinces.

197Cette disparité Nord/Sud peut être attribuée en partie au fait que certaines provinces wallonnes interviennent de manière plus importante dans des secteurs comme l’administration générale, l’enseignement ou la santé.

198La charge fiscale par habitant étant croissante et nettement plus élevée au Sud du pays qu’au Nord, le gouvernement wallon a pris des mesures pour cesser la croissance de cette charge fiscale en Wallonie, il a donc conclu un pacte fiscal avec les provinces pour les exercices 1998,1999 et 2000 [17].

199En Wallonie, l’autorité de tutelle a recommandé aux provinces d’appliquer une politique fiscale cohérente et raisonnable qui s’intégre dans le cadre global de l’ensemble des fiscalités qui pèsent sur les entreprises et les citoyens wallons.

200Dès lors, le Gouvernement wallon a invité les provinces à limiter les champs de leur fiscalité aux taxes reprises dans une nomenclature fixée par l’autorité de tutelle, et de ne pas dépasser des taux d’imposition maximum [18].

201Cette autorité de la Région wallonne sur certaines taxes provinciales porte sur trois domaines relevant directement des compétences de la Région wallonne et donc réservés à ce niveau de pouvoir [19]. Il s’agit des taxes relatives aux politiques de l’emploi (taxes sur les automates de toute nature : les appareils distributeurs de carburants, de billets de banque, les guichets automatisés des banques, les lecteurs optiques, …), de la rénovation urbaine, de la réhabilitation ou de la construction de logements, et de l’assainissement des sites industriels désaffectés.

202Pour les provinces, il résulte de ce pacte fiscal une perte au niveau des recettes fiscales de l’ordre de 175.000.000 francs pour l’exercice 1998 [20].

203À noter que si, comme indiqué précédemment, la province de Namur est la seule province qui a bénéficié d’une intervention compensatoire de la Région wallonne à la paix fiscale à raison de 25.000.000 de francs pour l’exercice 1999 et 25.824.800 pour 2000, la perte de recettes liées à la paix fiscale est de 101.000.000 de francs pour cette province pour l’exercice 1998 [21].

204Il n’y a, à l’heure actuelle, aucune disposition similaire au pacte fiscal wallon en Flandre.

Les centimes additionnels au précompte immobilier

205Suivant l’article 464 du Code des impôts sur les revenus 1992, les provinces ne peuvent établir des centimes additionnels que sur base du précompte immobilier.

206Il faut savoir que les centimes additionnels provinciaux au précompte immobilier sont perçus par l’administration des finances et ristournés aux provinces. La seule compétence qui reste aux provinces en la matière est celle du taux appliqué, taux limité par la tutelle en Wallonie.

207Le précompte immobilier s’élève à 1,25 % du revenu cadastral établi au 1er janvier de l’exercice d’imposition [22].

208Depuis la décision du gouvernement flamand de doubler le taux initial de 1,25 %, les provinces flamandes ont été invitées à revoir leurs taux des centimes additionnels à la baisse afin de neutraliser l’impact, sur les contribuables, du doublement de taux décidé par le gouvernement flamand.

209Quant aux provinces du Sud du pays, elles sont tenues, suite au pacte fiscal wallon, de ne pas dépasser un taux maximum de 1.500. Toutefois, les provinces appliquant déjà un taux supérieur à 1.500 peuvent continuer à l’appliquer, ce qui est le cas pour les provinces de Luxembourg et de Hainaut [23].

210Cent centimes additionnels représentent une part égale à celle attribuée aux régions, fixée à 1,25 % en Région wallonne et à 2,50 % en Région flamande.

211À titre d’exemple, un immeuble situé en province de Namur dont le revenu cadastral est de 100.000 francs, donnera une recette à la province de 100.000 (R.C.) x 1,25 % (taux appliqué en Région wallonne) x 1.390 centimes (taux appliqué en province de Namur) =17.375 francs.

212Pour les exercices 1995 à 1999, les centimes additionnels au précompte immobilier représentent en moyenne 84,02 % des ressources fiscales pour les provinces wallonnes et 73,23 % pour les provinces flamandes.

213Le tableau 20 reprend pour les exercices 1995 à 1999, le taux des centimes additionnels appliqué par chaque province ainsi que son rendement pour l’exercice 1999.

Tableau 20

Centimes additionnels au précompte immobilier1

Tableau 20
Taux des centimes additionnels Rendement Rdt/H Rdt d’un centime Ex. 1999 (en francs) 1995 1996 1997 1998 1999 1999 (francs) 1999 (francs)1 Provinces Namur 1.305 1.390 1.390 1.390 1.390 1.419.800.000 3.218 1.021.438 Luxembourg 1.475 1.734 1.734 1.734 1.634 987.727.559 4.029 604.484 Liège 1.200 1.200 1.200 1.200 1.200 3.466.000.000 3.404 2.888.333 Hainaut 1.725 1.825 1.825 1.825 1.825 5.160.914.000 4.031 2.827.898 Brabant wallon 1.400 1.400 1.300 1.200 1.200 1.731.000.000 4.982 1.442.500 Total Wallonie 12.765.441.559 Anvers 230 230 230 230 230 2.835.000.000 1.728 12.326.086 Limbourg 300 300 300 300 300 1.354.519.000 1.720 4.515.063 Flandre occidentale 245 245 245 245 245 1.791.659.731 1.590 7.312.897 Flandre orientale 195 245 245 245 245 1.943.000.000 1.429 7.932.814 Brabant flamand 282 282 282 282 282 2.238.318.000 2.213 7.937.298 Total Flandre 10.162.496.731

Centimes additionnels au précompte immobilier1

1. Rdt/H = rendement par habitant, en francs.
Sources : Association des provinces wallonnes, impôts provinciaux, exercices 1995 à 1999, INS et calculs propres.

214Dans cette comparaison, il ne faut pas oublier que le précompte immobilier est 1,25 % du revenu cadastral en Wallonie contre 2,50 % en Flandre.

215Il ressort du tableau 20 que le rendement d’un centime varie fortement entre les provinces wallonnes selon l’importance des revenus cadastraux. Il ressort également que la valeur d’un centime est beaucoup plus élevée en Flandre qu’en Wallonie.

216Dès lors, en Wallonie, où a été instauré un pacte fiscal, hormis pour les provinces de Luxembourg et de Hainaut qui appliquent déjà un taux maximum, les provinces ayant des revenus cadastraux importants sur leur territoire (Liège et le Brabant wallon), pourraient obtenir de manière plus aisée de nouvelles recettes en augmentant le taux des centimes additionnels.

Les Taxes

217À la lecture des tableaux 17 et 18 reprenant le rendement de la fiscalité provinciale, il appert une différence importante entre les provinces wallonnes et les provinces flamandes. Les provinces wallonnes, exceptée la province de Hainaut qui applique également une taxe générale, ont opté pour différentes taxes spécifiques (Force motrice - Établissements dangereux, insalubres et/ou incommodes - Secondes résidences - Établissements bancaires et financiers – Taxe industrielle compensatoire – etc.) tandis que les provinces flamandes, à l’exception de la province de Brabant flamand qui a établi des taxes spécifiques frappant essentiellement les entreprises, lèvent toutes une taxe générale. Les provinces de Limbourg et de Flandre occidentale appliquent également des taxes spécifiques, mais dans des proportions négligeables.

218De différents entretiens, il ressort que les partisans de la perception d’une taxe générale prétendent que cette pratique est plus transparente pour le contribuable, plus facile à gérer et donc constitue un coût de prélèvement inférieur. D’un autre côté, les provinces qui ont opté pour des taxes spécifiques estiment que cela permet de tenir compte des préoccupations particulières de chaque province. De plus, l’application d’une taxe générale nécessiterait une banque de données plus lourde que pour des taxes spécifiques (problème de mise à jour), ce qui serait une source importante de contentieux.

219Enfin, avant de clôturer cette partie consacrée aux taxes provinciales, il convient de rappeler ici le fait que depuis le 1er janvier 1998, le receveur provincial est chargé de la perception et du recouvrement forcé des impôts provinciaux [24].

Le Fonds des provinces

220La loi du 24 décembre 1948, appelée loi Vermeylen, a instauré le Fonds des provinces. Ce Fonds des provinces était destiné à compenser la perte de ressources fiscales résultant de la suppression de la quote-part provinciale dans les impôts de l’État et des centimes additionnels provinciaux portant sur ces impôts [25].

221Initialement, le Fonds des provinces était constitué par un prélèvement annuel de 600 millions sur les impôts de l’État et ce, dans le but de rétablir l’équilibre budgétaire des provinces en leur procurant des revenus suffisants, de mieux répartir les ressources entre les provinces, de simplifier la fiscalité et d’égaliser au maximum les charges fiscales pour toute la population.

222Mais la dotation initiale était loin d’être en faveur des provinces, les calculs étaient erronés du fait d’une sous-évaluation des ressources fiscales enlevées aux provinces et remplacées par le fonds, et le montant des droits perdus par les provinces était de 343 millions pour un an. Dès lors, les provinces ont vu leurs ressources diminuées suite à ce nouveau mécanisme de financement [26].

223De 1948 à nos jours, la loi instituant le Fonds des provinces a été modifiée à de nombreuses reprises. Ces modifications traduisent les incertitudes du monde politique quant à l’importance de la place que doivent occuper les provinces au sein de notre paysage institutionnel, place déterminée par les ressources financières accordées.

224La loi spéciale du 8 août 1988, modifiant la loi spéciale du 8 août 1980, a transféré la compétence exclusive en matière de financement des provinces, à l’exception de la province de Brabant, aux Régions wallonnes et flamandes. Celles-ci déterminent donc la dotation de leur fonds ainsi que les critères de répartition entre les provinces.

225En Région wallonne, où le fonds est rebaptisé financement général des provinces wallonnes, c’est le décret du 7 décembre 1989 qui fixe les règles de ce financement des provinces de Hainaut, de Liège, de Luxembourg et de Namur. Ce financement général des provinces wallonnes a, par la suite, été étendu à la province de Brabant wallon (cf. infra). Le mécanisme de répartition de la dotation s’établit comme suit :

  • 51 % de la dotation sont ventilés en :
    • 135 millions distribués en parts égales ;
    • le solde partagé en fonction du nombre d’habitants des provinces, au 1er janvier de l’année précédant celle à laquelle se rapporte la répartition ;
  • 30 % sont répartis entre les provinces proportionnellement aux subventions de fonctionnement et d’équipement de l’enseignement versées aux provinces par les Communautés française et germanophone ;
  • 9,5 % sont alloués en fonction de la longueur de la voirie provinciale ;
  • 9,5 % sont octroyés en fonction de la superficie de la province.

226Pour la Région flamande, le décret du Conseil flamand du 29 avril 1991 instaure un fonds flamand des provinces d’Anvers, de Limbourg, de Flandre occidentale et de Flandre orientale, la province de Brabant flamand y sera intégrée par la suite. Le mécanisme de répartition de la dotation s’établit comme suit :

  • 10 % en parts égales ;
  • 45 % en fonction du nombre d’habitants ;
  • 5 % en fonction de la superficie ;
  • 5 % en fonction de la densité de la population ;
  • 5 % en fonction de la population active occupée sur le territoire de la province, par rapport à la population totale de la province ;
  • 30 % en fonction du rendement inversement proportionnel, par habitant, de cent centimes additionnels au précompte immobilier, multiplié par le nombre d’habitants de la province.

227Au niveau du montant de la dotation, il faut signaler qu’au départ la dotation au Fonds des provinces wallonnes n’était pas indexée, ce qui représentait une différence régionale. Ce n’est que depuis l’exercice 1998, suite au pacte fiscal wallon, que le gouvernement wallon a prévu d’indexer le Fonds des provinces selon l’évolution des prix à la consommation [27]. Au Nord du pays, l’article 3 du décret du Conseil flamand du 29 avril 1991 prévoit que la dotation au fonds flamand est ajustée chaque année par un taux d’évolution. Toutefois, bien que cette indexation ait été prévue par décret, un autre décret a bloqué cette indexation de 1995 à 1998. Ce n’est que depuis l’exercice 1999 que la dotation au fonds flamand a de nouveau été indexée et ce, sans ‘rattrapage’ des années précédentes.

228Pour l’ensemble des provinces flamandes, l’estimation de cette perte est de 223.977.157 francs [28].

229Ce taux d’évolution est égal au rapport, exprimé en pour-cent et calculé au centième de l’unité, entre l’indice des prix à la consommation du mois de mars de l’année qui précède l’année de la répartition et l’indice du mois de mars de l’année précédant celle-ci. La dotation calculée est arrondie à la centaine de mille supérieure.

230Il convient de signaler que la dotation de la province de Brabant a été financée jusqu’au 1er janvier 1995 par le budget du Ministère de l’Intérieur. Depuis la scission de cette province, ce sont les Régions wallonne et flamande qui financent leurs provinces respectives. Mais la province de Brabant wallon comme celle de Brabant flamand sont financées via des crédits différents de ceux alloués aux dotations des fonds des autres provinces wallonnes et flamandes.

Tableau 21

Fonds des provinces

Tableau 21
Fonds des provinces (budgets initiaux) (en milliers de francs) Fonds par habitant (en francs) 1999 Provinces 1995 1996 1997 1998 1999 Namur 453.000 460.000 460.070 489.000 498.780 1.137 Luxembourg 406.794 406.794 407.092 419.088 419.804 1.722 Liège 1.039.137 1.049.721 1.057.129 1.100.300 1.122.300 1.104 Hainaut 1.558.946 1.583.955 1.595.607 1.619.541 1.635.736 1.275 Brabant wallon 422.500 422.500 428.900 428.900 433.200 1.257 Total 3.880.377 3.922.970 3.948.798 4.056.829 4.109.820 Anvers 932.000 939.000 950.000 932.253 932.253 569 Limbourg 549.000 559.000 638.000 564.590 570.235 727 Flandre occidentale 864.000 718.000 734.000 747.000 759.000 675 Flandre orientale 698.000 871.000 564.590 871.000 877.000 646 Brabant flamand 629.000 633.000 629.000 641.682 654.516 649 Total 3.672.000 3.720.000 3.515.590 3.756.525 3.793.004

Fonds des provinces

Sources : Association des provinces wallonnes, impôts provinciaux, exercices 1995 à 1999, INS et calculs propres.

231Il est paradoxal de constater que, hormis les 30 % répartis entre les provinces wallonnes proportionnellement aux subventions de fonctionnement et d’équipement de l’enseignement versées par les Communautés française et germanophone, la répartition des fonds n’est en rien basée sur les activités développées par les provinces. Dès lors, les provinces qui s’impliquent davantage dans certains domaines d’activités ne voient pas leurs ressources budgétaires renforcées par rapport à d’autres qui s’en tiennent à leurs tâches obligatoires.

232À ce niveau, il peut être intéressant de rapprocher la fiscalité du volume des activités provinciales et donc avec les dépenses consenties. Il convient donc de faire le rapport entre la charge fiscale provinciale par habitant et les dépenses ordinaires par habitant.

Tableau 22

Rapport entre la charge fiscale par habitant et les dépenses ordinaires harmonisées par habitant

Tableau 22
1995 1996 1997 1998 1999 Provinces charge fisc./H (francs) D.O. /H (francs) % charge fisc./H (francs) D.O. /H (francs) % charge fisc./H (francs) D.O. /H (francs) % charge fisc./H (francs) D.O. /H (francs) % charge fisc./H (francs) D.O. /H (francs) % Namur 3.820 7.085 54 4.114 7.302 56 4.330 7.451 58 4.270 7.883 54 4.306 8.125 53 Luxembourg 4.220 9.451 45 4.754 9.392 51 4.822 9.833 49 4.719 9.106 52 4.679 9.896 47 Liège 3.421 6.192 55 3.592 6.413 56 3.711 6.742 55 3.744 6.810 55 3.873 7.048 55 Hainaut 4.023 6.867 59 4.411 7.286 61 4.546 7.459 61 4.672 7.677 61 4.816 7.800 62 Brabant wal. 4.654 9.152 51 5.140 7.282 71 4.947 7.272 68 4.771 7.157 67 5.114 7.736 66 Anvers 2.012 3.278 61 2.080 3.285 63 2.133 3.418 62 2.226 3.484 64 2.329 3.723 63 Limbourg 2.252 4.621 49 2.394 4.565 52 2.429 4.476 54 2.460 4.762 52 2.679 4.852 55 Flandre occidentale 1.928 2.723 71 1.996 2.844 70 2.072 3.082 67 2.148 3.136 68 2.230 3.269 68 Flandre orientale 1.495 2.973 50 1.879 3.093 61 2.025 3.235 63 1.992 3.619 55 2.116 3.544 60 Brabant flamand 1.920 3.006 64 2.081 3.338 62 2.165 3.338 65 2.239 3.497 64 2.341 3.541 66

Rapport entre la charge fiscale par habitant et les dépenses ordinaires harmonisées par habitant

Sources : Budgets des recettes et dépenses, exercices 1995 à 1999, INS et calculs propres ; Association des provinces wallonnes asbl, Impôts provinciaux, exercices 1995 à 1999.

233La charge fiscale par habitant représente le rapport entre l’ensemble des recettes fiscales d’une province, c’est-à-dire les centimes additionnels, les taxes spécifiques et/ou la taxe générale, et le nombre d’habitants de la même province. Cela ne représente donc pas le montant réellement payé par chaque citoyen.

234Il est intéressant de remarquer le fait que, excepté pour l’exercice 1995, la province de Luxembourg est la seule province qui présente une charge fiscale par habitant inférieure à 50 % de sa dépense ordinaire par habitant.

235Le rapport entre la charge fiscale par habitant et les dépenses ordinaires par habitant est en moyenne, pour les exercices 1995 à 1999, de 56,8 % pour les provinces wallonnes et 61,2 % pour les provinces flamandes.

Les subventions

236Les montants repris sous cette rubrique ont une affectation précise, contrairement aux recettes qui proviennent de la fiscalité et du Fonds des provinces. Les subventions sont accordées par l’État fédéral, les régions et les communautés, notamment dans le cadre d’actions concertées entre ces pouvoirs et les provinces. Dans une moindre mesure, elles peuvent également être d’origine européenne. Par exemple, sont inscrites dans ce poste des subventions pour le fonctionnement, les travaux subventionnés (pour le service extraordinaire) et le financement des agents contractuels subventionnés dans le cadre des programmes de résorption du chômage (PRC).

237À noter que dans les budgets des provinces flamandes et de Liège, les recettes des subventions pour le personnel enseignant subventionné se retrouvent dans ce poste.

Les recettes de dette

Tableau 23

Les recettes de dette (en millions de francs, en % des recettes totales et en francs par habitant)

Tableau 23
1995 1996 1997 1998 1999 Wallonie Flandre Wallonie Flandre Wallonie Flandre Wallonie Flandre Wallonie Flandre Dette 819 2117 785 2119 857 2 124 973 2 179 1 147 1 973 en % 3,5 10,9 3,3 10,5 3,5 10,2 3,9 10,2 4,4 9,0 par habitant 247 361 237 360 258 360 292 369 344 333

Les recettes de dette (en millions de francs, en % des recettes totales et en francs par habitant)

Crédit communal, Les finances des pouvoirs locaux, éditions 1995 à 1998, INS et calculs propres ; Budgets des recettes et dépenses, exercices 1995 à 2000.

238Ces recettes comprennent les recettes de créances ou d’actifs financiers, les dividendes et intérêts de capitaux placés, les dividendes d’intercommunales ou les intérêts et remboursement de crédits accordés à des organismes privés ou publics.

239Pour les exercices 1995 à 1999, les recettes de dette représentent en moyenne 3,72 % des recettes ordinaires des provinces wallonnes et 10,13 % des recettes ordinaires des provinces flamandes.

Les recettes de prestations

240Ces recettes proviennent des services rendus, de la livraison de biens ou de la réalisation de travaux par la province.

Tableau 24

Les recettes de prestation (en millions de francs, en % des recettes totales et en francs par habitant)

Tableau 24
1995 1996 1997 1998 1999 Wallonie Flandre Wallonie Flandre Wallonie Flandre Wallonie Flandre Wallonie Flandre Prestations 2.107 1.261 2.117 1.060 2.190 1.011 2.306 1.111 2.345 1.145 en % 8,9 6,5 8,8 5,2 9,0 4,9 9,2 5,2 9,1 5,2 par habitant 636 215 639 180 659 171 693 188 704 193

Les recettes de prestation (en millions de francs, en % des recettes totales et en francs par habitant)

Crédit communal, Les finances des pouvoirs locaux, éditions 1995 à 1998, INS et calculs propres ; Budgets des recettes et dépenses, exercices 1995 à 2000.

241Pour les exercices 1995 à 1999, elles constituent en moyenne 8,98 % des recettes ordinaires des provinces wallonnes et 5,39 % pour les provinces flamandes.

Conclusion

242Il convient ici de souligner l’importance vitale que représente la fiscalité pour les provinces. En effet, la fiscalité constitue 57,30 % des recettes ordinaires en Wallonie et 60,06 % en Flandre.

243La diminution du Fonds des provinces et l’obligation d’atteindre l’équilibre budgétaire (au plus tard pour 1988) ont contraint les provinces à réduire certaines dépenses mais également à augmenter leurs recettes via leur capacité fiscale, capacité fiscale restreinte en Wallonie par le pacte fiscal wallon.

244Suite au pacte fiscal wallon, le financement via de nouvelles ressources fiscales ne doit pas être considéré comme un projet impossible, mais il faut bien admettre que la source se tarit. En effet, mettre en œuvre une nouvelle taxe provinciale rentable et qui n’entre pas en conflit avec la nomenclature et les barèmes recommandés par la tutelle s’assimile à la mission impossible [29].

245Si l’institution provinciale devait disparaître de notre paysage institutionnel, le ou les niveaux de pouvoir qui reprendraient les compétences des provinces devraient financer en principe leurs nouvelles dépenses par des ressources fiscales équivalentes, ressources qui représentaient pour l’exercice 1999, 14.908.337.559 francs pour la Wallonie et 13.656.646.731 francs pour la Flandre [30].

246Le nombre élevé de lois ou de décrets en matière de ressources financières des provinces, notamment la loi 9 août 1980 supprimant la fiscalité et la loi du 9 juillet 1982 rétablissant le pouvoir fiscal des provinces, témoigne de l’incertitude dans laquelle les pouvoirs supérieurs étaient et sont encore quant à l’avenir de l’institution provinciale [31].

247Enfin, il semble que la répartition de la dotation du Fonds des provinces pourrait être basée sur des critères plus objectifs, tenant compte d’un indicateur de performance relatif à la contribution au bien être de la population de l’activité provinciale.

Les dépenses extraordinaires

248Par dépenses extraordinaires, on entend généralement les dépenses qui affectent directement et durablement le patrimoine provincial, à l’exclusion de son entretien courant.

249Les dépenses extraordinaires sont financées principalement par des ressources d’emprunt, enregistrées en recettes extraordinaires, mais également par des subventions des pouvoirs supérieurs.

250Étant donné le mode de financement des dépenses extraordinaires, les recettes suivent la même évolution que les dépenses, c’est pourquoi l’analyse du service extraordinaire sera moins étendue que celle du service ordinaire.

Tableau 25

Dépenses extraordinaires (en milliers de francs)

Tableau 25
1995 1996 1997 1998 1999 2000 Dépenses extraord. (par habitant, ex. 1999) (en francs) Provinces Namur 400.267 567.138 872.013 1.575.403 1.163.259 1.276.561 2.637 Luxembourg 322.270 214.065 391.448 531.275 324.273 424.732 1.323 Liège 1.204.920 704.312 805.251 1.068.675 1.066.740 1.072.290 1.048 Hainaut 708.465 693.964 651.544 1.044.365 897.220 659.444 701 Brabant wallon 302.314 282.077 295.492 362.225 448.377 594.465 1.291 Total Wallonie 2.938.236 2.461.556 3.015.748 4.581.943 3.899.869 4.027.492 Anvers 1.303.697 1.092.381 3.116.805 1.990.641 2.168.418 1.550.922 1.321 Limbourg 805.324 860.433 1.445.790 915.083 806.582 883.152 1.024 Flandre occidentale 983.558 1.340.047 1.425.224 1.498.196 1.312.699 1.525.881 1.165 Flandre orientale 1.190.506 1.405.070 2.729.765 2.648.908 2.073.165 2.824.600 1.525 Brabant flamand 728.995 1.075.719 1.163.452 1.370.321 1.167.059 886.336 1.154 Total Flandre 5.012.080 5.773.650 9.881.036 8.423.149 7.527.923 7.670.891

Dépenses extraordinaires (en milliers de francs)

Sources : Budgets des recettes et dépenses, exercices 1995 à 2000, INS et calculs propres.

251Comme pour les dépenses ordinaires, il apparaît une différence dans l’importance des crédits alloués au service extraordinaire, tant entre les provinces d’une même Région qu’entre la Wallonie et la Flandre. Ainsi, sur les six exercices analysés, la province de Namur a budgétisé en moyenne 975.774.000 francs par exercice, contre 368.011.000 francs pour la province de Luxembourg. Il en va de même en Flandre, avec 2.145.336.000 francs pour la province de Flandre orientale contre 952.727.000 francs pour la province de Limbourg.

252En chiffres absolus, les dépenses extraordinaires des provinces flamandes sont, en moyenne sur les six exercices analysés, 2,12 fois plus importantes que celles de leurs homologues wallonnes, avec 7.381.455.000 francs contre 3.487.474.000 francs par exercice.

253Quant aux dépenses par habitant, il appert que la disparité entre les provinces wallonnes est plus prononcée que pour les provinces flamandes. Pour l’exercice 1999, la province de Namur affiche une dépense par habitant de 2.637 francs contre 701 francs pour la province de Hainaut. Toujours pour l’exercice 1999, le total des dépenses par habitant est de 6.998 francs pour la Wallonie contre 6.189 francs pour la Flandre.

Ventilation des dépenses extraordinaires

254Comme pour les dépenses ordinaires, une ventilation des dépenses extraordinaires a été effectuée. À savoir, les dépenses de transferts, d’investissements et de dette. Dans cette ventilation, sont repris les crédits non dissociés et les crédits d’ordonnancement.

Les dépenses extraordinaires de transferts

255Les dépenses extraordinaires de transferts se rapportent principalement aux interventions des provinces dans le coût des investissements réalisés par des tiers (communes, intercommunales, organismes ‘paraprovinciaux’, …), essentiellement dans les secteurs du logement et de la culture, des loisirs et des cultes, dans une moindre mesure pour l’économie et l’aide sociale.

Tableau 26

Dépenses extraordinaires de transferts (en milliers de francs)

Tableau 26
1995 1996 1997 1998 1999 2000 Dépenses extraord. (par habitant, ex. 1999) (en francs) Provinces Namur 231.025 331.300 379.600 862.336 879.875 872.200 1.343 Luxembourg 31.600 8.615 9.400 9.405 8.700 10.905 53 Liège 113.300 103.300 106.550 216.550 247.800 152.800 154 Hainaut 19.300 32.080 29.519 29.280 30.107 29.780 22 Brabant wallon 0 0 0 100.000 100.000 157.240 171 Total Wallonie 395.225 475.295 525.069 1.217.571 1.266.482 1.222.925 Anvers 232.990 263.970 239.500 215.130 231.030 253.512 146 Limbourg 211.523 235.445 467.591 261.866 264.498 301.018 369 Flandre occidentale 229.569 347.011 396.324 375.251 411.924 377.426 316 Flandre orientale 251.350 314.130 448.445 390.443 257.708 428.640 256 Brabant flamand 197.000 226.000 232.000 207.500 300.830 219.750 228 Total Flandre 1.122.432 1.386.556 1.783.860 1.450.190 1.465.990 1.580.346

Dépenses extraordinaires de transferts (en milliers de francs)

Sources : Budgets des recettes et dépenses, exercices 1995 à 2000, INS et calculs propres.

256De ce tableau, il ressort une grande disparité au sein des provinces wallonnes, mais également entre les provinces du Sud et celles du Nord. Toutefois, cet écart, très important pour les trois premiers exercices examinés, s’est réduit à partir de 1998. Cette variation est principalement due au fait que la province de Namur a plus que doublé ses dépenses de transferts à partir de l’exercice 1998, dépenses liées au secteur logement. Pour les provinces flamandes, les dépenses de transferts se rapportent le plus souvent aux secteurs « culture, loisirs, cultes » et « aide sociale ».

257À signaler que les dépenses de transferts des provinces de Luxembourg et de Hainaut sont presque insignifiantes.

258En moyenne, pour les six exercices analysés, les dépenses de transferts représentent 19,19 % des dépenses extraordinaires totales pour la Wallonie contre 22,10 % pour la Flandre.

Les dépenses extraordinaires d’investissements

259En règle générale, ce type de dépenses représente la partie la plus importante des dépenses extraordinaires. Se trouvent ici les acquisitions de biens immeubles, les achats importants de mobilier et de matériel, ainsi que les constructions et les grosses réparations des bâtiments et routes appartenant à la province.

260Pour les provinces wallonnes, les secteurs représentés sont principalement ceux de l’administration, des communications et de l’enseignement. Au Nord du pays, ces trois secteurs sont aussi présents, mais s’y ajoute celui de la culture, des loisirs et des cultes.

Tableau 27

Dépenses extraordinaires d’investissements (en milliers de francs)

Tableau 27
1995 1996 1997 1998 1999 2000 Dépenses extraord. (par habitant, ex. 1999) (en francs) Provinces Namur 169.242 235.838 492.413 713.067 283.384 404.361 868 Luxembourg 277.475 191.450 368.048 503.870 295.573 396.327 1.382 Liège 491.545 488.844 538.701 708.125 603.940 699.390 578 Hainaut 686.165 661.884 622.025 1.015.085 867.113 629.400 583 Brabant wallon 260.314 282.077 295.492 262.225 348.377 432.225 902 Total Wallonie 1.884.741 1.860.093 2.316.679 3.202.372 2.398.387 2.561.703 Anvers 831.350 817.403 2.055.198 1.252.676 1.728.582 1.290.104 810 Limbourg 319.801 397.988 502.199 405.217 349.404 412.634 505 Flandre occidentale 654.820 771.475 862.100 612.345 768.025 821.205 664 Flandre orientale 887.889 1.059.840 1.935.270 2.159.365 1.679.458 2.287.960 1.227 Brabant flamand 382.995 661.219 867.952 765.271 845.729 587.586 677 Total Flandre 3.076.855 3.707.925 6.222.719 5.194.874 5.371.198 5.399.489

Dépenses extraordinaires d’investissements (en milliers de francs)

Budgets des recettes et dépenses, exercices 1995 à 2000, INS et calculs propres.

261En chiffres absolus, les dépenses d’investissements sont nettement plus importantes en Flandre qu’en Wallonie et il existe une plus grande disparité au sein des provinces flamandes que pour les provinces wallonnes.

262D’un autre côté, en comparant les dépenses par habitant, il ressort que ces dépenses sont plus élevées en Wallonie qu’en Flandre avec une moyenne de 863 francs contre 777 francs.

Les dépenses extraordinaires de dette

263Les dépenses extraordinaires de dette reprennent les prêts et crédits accordés par la province, les participations dans le capital de sociétés ou d’organismes, ainsi que les remboursements anticipés d’emprunts.

Tableau 28

Dépenses extraordinaires de dette (en milliers de francs)

Tableau 28
1995 1996 1997 1998 1999 2000 Dépenses extraord. (par habitant, ex. 1999) (en francs) Provinces Namur 0 0 0 0 0 0 0 Luxembourg 13.195 14.000 14.000 18.000 20.000 17.500 66 Liège 600.075 112.168 160.000 144.000 215.000 220.100 238 Hainaut 3.000 0 0 0 0 264 0 Brabant wallon 42.000 0 0 0 0 5.000 23 Total Wallonie 658.270 126.168 174.000 162.000 235.000 242.864 Anvers 239.357 11.008 822.107 522.835 208.806 7.306 184 Limbourg 274.000 227.000 476.000 248.000 192.680 169.500 336 Flandre occidentale 99.169 221.561 166.800 510.600 132.750 327.250 216 Flandre orientale 51.267 31.100 346.050 99.100 136.000 108.000 95 Brabant flamand 149.000 188.500 63.500 397.550 20.500 79.000 148 Total Flandre 812.793 679.169 1.874.457 1.778.085 690.736 691.056

Dépenses extraordinaires de dette (en milliers de francs)

Budgets des recettes et dépenses, exercices 1995 à 2000, INS et calculs propres.

264Les dépenses extraordinaires de dette sont beaucoup plus importantes en Flandre qu’en Wallonie, en chiffres absolus comme en dépenses par habitant.

265En Wallonie, excepté pour la province de Liège, ces dépenses sont insignifiantes.

Situation financière – Soldes budgétaires et comptables

266Pour terminer, il semble intéressant, afin d’apporter un complément à l’analyse de la situation financière des provinces, de vérifier l’état des soldes budgétaires et comptables à l’exercice propre (c’est-à-dire l’exercice en cours) et globalement.

Exercice propre

267À l’exercice propre, il apparaît qu’une province wallonne, la province de Liège, affiche de manière récurrente un déficit budgétaire (excepté pour l’exercice 2000) et un déficit comptable.

Tableau 29

Soldes budgétaires et des comptes – exercice propre (nombre, montant en millions de francs)

Tableau 29
1995 1996 1997 1998 1999 2000 Provinces en Provinces en Provinces en Provinces en Provinces en Provinces en excéd. déficit excéd. déficit excéd. déficit excéd. déficit excéd. déficit excéd. déficit Wallonie Budgets 4 1 4 1 4 1 4 1 4 1 5 0 Montant 223 67 244 25 75 138 245 57 78 40 40 Comptes 4 1 4 1 3 2 Montant 1.549 19 1.156 299 1.670 920 Flandre Budgets 4 1 5 0 4 1 3 2 3 2 3 2 Montant 882 339 753 663 90 685 506 277 267 354 539 Comptes 5 0 5 0 4 1 Montant 5.415 1.354 3.603 252

Soldes budgétaires et des comptes – exercice propre (nombre, montant en millions de francs)

Sources : Budgets des recettes et dépenses, exercices 1995 à 2000 ; Crédit communal, Les finances des pouvoirs locaux, éditions de 1995 à 1998.

268La province de Flandre orientale présente un déficit budgétaire pour les exercices 1995, 1998, 1999 et 2000, la province de Flandre occidentale étant en déficit budgétaire pour les exercices 1997,1998, 1999 et 2000.

Exercice global

269L’exercice global s’obtient en ajoutant le solde de l’exercice propre à celui des exercices antérieurs.

Tableau 30

Soldes budgétaires et des comptes – exercice global

Tableau 30
1995 1996 1997 1998 1999 Provinces en Provinces en Provinces en Provinces en Provinces en excéd. déficit excéd. déficit excéd. déficit excéd. déficit excéd. déficit Wallonie Budgets 5 0 5 0 5 0 5 0 5 0 Montant 849 970 1.027 1.443 1.770 Comptes 5 4 1 5 0 Montant 3.932 3.013 445 2.423 Flandre Budgets 5 0 5 0 5 0 5 0 5 0 Montant 338 75 134 167 427 Comptes 5 0 5 0 4 1 Montant 7.102 7.816 8.850 80

Soldes budgétaires et des comptes – exercice global

Sources : Budgets des recettes et dépenses, exercices 1995 à 2000 ; Crédit communal, Les finances des pouvoirs locaux, éditions de 1995 à 1998.

270En ce qui concerne l’exercice global, toutes les provinces présentent un solde budgétaire en équilibre et ce, conformément à l’obligation légale prévue par l’arrêté royal n° 110 du 13 décembre 1982 modifié par l’arrêté royal 145 du 30 décembre 1982.

271À signaler qu’une province wallonne affiche un déficit comptable pour l’exercice 1996, il en est de même pour une province flamande pour l’exercice 1997. D’autre part, il appert que certaines provinces sont en équilibre budgétaire à l’exercice global mais ne le sont pas à l’exercice propre, ce qui pourrait signifier qu’elles puisent dans leurs réserves, réserves qui ne sont pas illimitées.

272Enfin, à l’exercice global, il apparaît que les provinces flamandes dégagent un excédent supérieur à celui des provinces wallonnes au niveau du solde des comptes, alors que la situation s’inverse pour les soldes budgétaires.

Conclusion

273Les montants repris dans le tableau de synthèse sont tirés des budgets provinciaux harmonisés. Pour rappel, les montants correspondant aux subventions destinées au personnel enseignant subventionné inscrits dans les budgets liégeois et flamands ont été éliminés.

Tableau 31

Tableau de synthèse1,2

Tableau 31
Wallonie Flandre Montants (milliers francs) %1 D/H (francs)2 Montants (milliers francs) %1 D/H (francs)2 Dépenses (exercices 1995-2000) Ventilation économique Personnel 15.319.701 61,47 4.607 7.336.975 35,23 1.242 Fonctionnement 3.820.863 15,33 1.149 4.569.824 21,86 774 Transferts 1.634.155 6,57 491 3.857.926 18,43 653 Dette 4.100.014 16,53 1.233 4.971.983 24,08 842 Ventilation fonctionnelle Administration et sécurité 6.349.985 25,47 1.909 5.316.642 25,44 900 Communications 1.455.762 5,86 438 1.812.776 8,76 307 Économie 1.517.204 6,09 456 1.643.832 7,85 278 Enseignement 7.737.597 31,18 2.327 3.120.597 15,01 528 Loisirs, culture et cultes 2.058.098 8,25 619 4.673.019 22,40 791 Aide sociale 796.714 3,20 240 1.390.142 6,67 235 Santé 2.864.941 11,51 862 528.908 2,55 90 Environnement 848.105 3,40 255 1.922.574 9,26 326 Non imputables 1.254.877 5,05 377 426.008 2,09 72 Total dépenses ordinaires 24.883.283 7.490 20.834.498 3.528 Recettes (exercices 1995-1999) Transferts 21.485.000 87,30 6.462 17.530.000 84,48 2.969 Fiscalité 14.103.000 57,30 4.242 12.463.000 60,06 2.111 Centimes additionnels 11.817.000 48,00 3.554 9.115.000 43,93 1.544 Taxes 2.286.000 9,30 688 3.347.000 16,13 567 Fonds 3.984.000 16,22 1.199 3.741.000 18,03 635 Subventions 3.388.000 13,78 1.021 1.311.000 6,31 223 Dette 916.000 3,72 276 2.102.000 10,13 356 Prestations 2.213.000 8,98 666 1.118.000 5,39 189 Total recettes ordinaires 24.614.000 7.404 20.750.000 3.514

Tableau de synthèse1,2

1. % = en pourcentage des dépenses ou recettes ordinaires harmonisées.
2. D/H = dépense ou recette par habitant (en francs).
Sources : Association des provinces wallonnes, impôts provinciaux, exercices 1995 à 1999 ; Crédit communal, Les finances des pouvoirs locaux, exercices 1995 à 1998 ; Budgets des recettes et dépenses, exercices 1995 à 2000, INS et calculs propres.

274Le tableau reprend, pour la Wallonie et la Flandre, les moyennes observées pour les dépenses ordinaires harmonisées (période de référence = exercices 1995 à 2000) et pour les recettes ordinaires harmonisées (période de référence = exercices 1995 à 1999). Il convient donc d’attirer l’attention sur le fait que ce tableau ne met pas en évidence les dispersions des valeurs provinciales précédemment constatées autour des moyennes régionales pour certaines dépenses ou certaines recettes.

275En ce qui concerne les dépenses ordinaires harmonisées, il ressort de cette analyse que les provinces wallonnes dépensent davantage que les provinces flamandes. En effet, sur les six exercices analysés, les cinq provinces wallonnes ont budgétisé en moyenne 24.883.283.000 francs contre 20.784.498.000 francs pour l’ensemble des provinces flamandes, soit une dépense par habitant de 7.490 francs pour la Wallonie et de 3.528 francs pour la Flandre.

276Les ventilations économique et fonctionnelle révèlent également des disparités entre les provinces flamandes et les provinces wallonnes.

277À la lecture de la ventilation économique, il apparaît que les dépenses par habitant concernant le personnel, le fonctionnement et la dette sont plus élevées en Wallonie qu’en Flandre, à l’inverse des dépenses de transferts, ce qui signifierait que les provinces flamandes accordent davantage de subventions. Il convient d’attirer l’attention sur la différence significative entre les proportions de budget consacrées aux dépenses de personnel. Ces dépenses représentent en effet, en moyenne, 61,47 % du total des dépenses ordinaires harmonisées dans le budget des provinces wallonnes, contre 35,23 % dans celui des provinces flamandes. En termes de dépenses par habitant, les montants calculés s’élèvent à 4.607 francs au Sud du pays et à 1.242 francs au Nord.

278Quant à la ventilation fonctionnelle, des dissemblances dans les priorités accordées aux différents secteurs d’activités des provinces ont été observées. Hormis pour les secteurs de l’environnement et de la culture, des loisirs et des cultes, tous les autres secteurs d’activités présentent des dépenses par habitant plus élevées en Wallonie qu’en Flandre, avec des distinctions importantes pour les secteurs de l’enseignement, de l’administration et de la sécurité ainsi que le secteur de la santé. En ce qui concerne le secteur de l’enseignement, les dépenses par habitant moyennes sont de 2.333 francs en Wallonie contre 528 francs en Flandre. Toujours pour l’enseignement, les subventions des Communautés française et flamande liées au personnel enseignant subventionné ont été estimées, pour l’exercice 2000, à 3.498.950.000 francs pour la province de Liège et à 4.756.023.000 francs pour l’ensemble des provinces flamandes.

279Si les dépenses ordinaires wallonnes sont plus élevées, les recettes ordinaires le sont également. Cette analyse a montré que les recettes de transferts et les recettes de prestations sont plus importantes en Wallonie qu’en Flandre, à l’inverse des recettes de dette.

280Les recettes de transferts, qui représentent plus de 85 % des recettes ordinaires des provinces, sont constituées des recettes fiscales (centimes additionnels au précompte immobilier et taxes provinciales), du Fonds des provinces et des subventions.

281Les recettes de transferts représentent, en Wallonie, 21,485 milliards de francs, soit 6.462 francs par habitant. En Flandre, elles sont de 17,530 milliards de francs, soit 2.969 francs par habitant.

282À la lecture du tableau 31, il appert que la fiscalité, le Fonds des provinces mais également les subventions sont plus élevés en Wallonie qu’en Flandre.

283À travers le Fonds des provinces et les subventions, il ressort que les transferts entre les pouvoirs supérieurs (Région et Communauté) et les provinces sont plus élevés au Sud du pays qu’au Nord.

284En ce qui concerne la fiscalité, et plus particulièrement les taxes provinciales, il a été observé que les provinces wallonnes appliquent presque exclusivement des taxes spécifiques, alors les provinces flamandes ont opté, essentiellement, pour une taxe générale.

285La charge fiscale par habitant est croissante et plus élevée en Wallonie qu’en Flandre. Dans ces circonstances, il convient de souligner le fait que le gouvernement wallon a, pour les exercices 1998 à 2000, imposé un pacte fiscal à ses provinces afin de limiter la croissance de la charge fiscale.

286Enfin, de cette analyse, il ressort que la situation financière des provinces est relativement saine, mais la marge de manœuvre est faible.

287Ce travail a permis de mettre en évidence une certaine hétérogénéité entre les budgets de l’ensemble des provinces mais également des différences entre les budgets des provinces wallonnes et des provinces flamandes et ce, tant du point de vue de leurs préoccupations spécifiques que du point de vue de leur organisation structurelle.

288Il apparaît que les priorités de la gestion et les différents efforts consentis varient d’une province à l’autre mais également entre le Nord et le Sud du pays. Toutefois, il n’est pas aisé, sur base des budgets, de se faire une idée précise des différentes politiques développées par chaque province.

289La Constitution ne donnant pas une définition précise de la notion ‘d’intérêt provincial’, cela laisse l’opportunité aux provinces de développer des activités dans un grand nombre de secteurs.

290Toutes les provinces œuvrent dans des secteurs comme l’enseignement, le secteur social, la culture, les communications, l’économie, etc., mais de manières très diverses, et chaque province a parallèlement développé des initiatives répondant à des besoins locaux spécifiques.

291Comme il a pu être observé, notamment en ce qui concerne le Fonds des provinces, les provinces ne sont pas aussi sereines qu’elles souhaiteraient l’être quant à leur avenir au sein du paysage institutionnel. D’un autre côté, le fonctionnement des provinces est parfois difficile à cerner et la présence d’une certaine obscurité ne permet pas toujours au citoyen d’apprécier les actions entreprises à leur juste valeur et donc de comprendre la réelle utilité de l’institution provinciale.

292Les soldes budgétaires et comptables globaux attestent que la situation financière des provinces est relativement saine. Mais il faut être vigilant, la marge de manœuvre étant faible. En Wallonie, le poids important et se renforçant des dépenses de personnel ne peut être compensé ni par la fiscalité, étant donné le pacte fiscal wallon, ni par l’indexation du financement général des provinces.

293Il a été constaté qu’il existe bien un lien entre les ressources financières des provinces et leur capacité à réaliser leurs objectifs. En effet, comme observé dans cette analyse, l’autonomie des provinces dépend en grande partie de leurs ressources fiscales.

294En conséquence, il est de l’intérêt des provinces que tant l’État fédéral que les régions et communautés doivent être conscients que pour accomplir les charges qui leur sont confiées dans le cadre des différentes politiques régionales, les provinces doivent être dotées de moyens adéquats.

295À défaut de cette prise de conscience de la part des pouvoirs supérieurs, soit les provinces seront amenées à restreindre leur champ d’action et s’en tenir aux tâches légalement mises à leur charge, soit elles seront confrontées à une détérioration de leur équilibre budgétaire.

296Il serait intéressant de développer davantage une approche explicative. Il a été tenté d’apporter quelques pistes explicatives mais, pour la plupart, il n’a été possible d’étayer leurs arguments tant par des données de nature qualitative que par des données quantitatives, telles que les caractéristiques socio-économiques des provinces, la démographie, les facteurs liés aux caractéristiques de la population, la structure d’âge du personnel, les services offerts, …. Il convient donc d’être prudent dans l’interprétation des montants et pourcentages contenus dans cette étude.

297Ce travail devrait inciter à de nouvelles recherches. En particulier, pourraient être envisagées une étude sur les complémentarités et les éventuelles redondances entre les activités des provinces et des autres niveaux de pouvoirs, mais aussi une analyse « coûts / avantages » (coûts des services offerts), ou encore une évaluation de l’adéquation entre les services offerts et les besoins.

298Février 2001

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Date de mise en ligne : 27/05/2014

https://doi.org/10.3917/cris.1701.0001

Notes

  • [1]
    La Région de Bruxelles-capitale n’appartenant à aucune province n’est pas prise en considération.
  • [2]
    Cette étude est tirée d’un mémoire réalisé aux Facultés universitaires Notre Dame de la Paix de Namur sous la direction du professeur Robert Deschamps.
  • [3]
    Constitution, art. 31.
  • [4]
    Avis n°26/1999 – Contrat d’Avenir pour la Wallonie – Contribution commune du Conseil supérieur des villes, communes et provinces de la Région wallonne, de l’Union des villes et communes de Wallonie et de l’Association des provinces wallonnes au Contrat d’avenir, 2000, p. 30.
  • [5]
    Cf. M Daerden, M. Dumazy, Les finances publiques de la nouvelle Belgique fédérale, Éditions Labor, 1992, p. 447.
  • [6]
    Circulaire du Ministère de l’Intérieur du 24 septembre 1973, n° 533/B/D 6.
  • [7]
    M. Daerden, M. Dumazy, op. cit., p. 449.
  • [8]
    Lettre du Ministère de l’Intérieur du 24/09/1973.
  • [9]
    Loi du 6 août 1993, art. 6.
  • [10]
    Loi provinciale, art. 22.
  • [11]
    Loi du 27 mai 1975, art. 2.
  • [12]
    Conseil supérieur des Villes, Communes et provinces de la Région wallonne, rapport annuel, 1994, p. 60.
  • [13]
    Loi du 20 juillet 1991, articles 77 à 93.
  • [14]
    Cf. Province de Liège, note de politique générale, 1998, p. 14.
  • [15]
    Conseil supérieur des Villes, Communes et provinces de la Région wallonne, Rapport annuel, 1994, p. 91.
  • [16]
    A. Dessoy, A.-L. Erauw, « Les finances des pouvoirs locaux en 1994 », Bulletin du Crédit communal, n°193, 1995, p. 31.
  • [17]
    Circulaire du Ministère de la Région wallonne du 24 juillet 1997 relative aux budgets provinciaux pour 1998, Moniteur belge, 13 août 1997.
  • [18]
    Circulaire du Ministère de la Région Wallonne du 21 novembre 1997 relative aux budgets provinciaux pour 1998, Moniteur belge, 6 décembre 1997.
  • [19]
    Circulaire du Ministère de la Région wallonne du 21 novembre 1997 relative aux budgets provinciaux pour 1998, nomenclature et taux des taxes autorisées.
  • [20]
    Associations des provinces wallonnes, Les impôts provinciaux, 1998, pp.57-61, et calculs propres.
  • [21]
    Budget initial de la province de Namur, exercice 1997 et calculs propres.
  • [22]
    Code des impôts sur les revenus 1992, art 255.
  • [23]
    Circulaire du Ministère de la Région wallonne du 21 novembre 1997 relative aux budgets provinciaux pour l’exercice 1998, Moniteur belge, 6 décembre 1997.
  • [24]
    Cf. loi provinciale, art. 113, 8.
  • [25]
    M. Bernard, « La problématique des finances provinciales », Bulletin trimestriel du Crédit communal, n°182,1992, p. 42.
  • [26]
    Ibid., p. 42.
  • [27]
    Circulaire du Ministère de la Région wallonne du 24 juillet 1997 relative aux budgets provinciaux 98, Moniteur belge, 13 août 1997.
  • [28]
    Association des provinces wallonnes, Les impôts provinciaux, 1995 à 1998, Ministère des Affaires économiques et calculs propres.
  • [29]
    Circulaire du Ministère de la Région wallonne du 21 novembre 1997 relative aux budgets provinciaux pour 1998, nomenclature et taux des taxes autorisées.
  • [30]
    Association des provinces wallonnes, impôts provinciaux, exercice 1999.
  • [31]
    Si leur suppression n’a jamais été inscrite dans un accord de gouvernement, celle de leur capacité fiscale a été envisagée. L’article 16 de la loi ordinaire de réformes institutionnelles du 9 août 1980 avait pour objectif de supprimer la capacité fiscale des provinces afin d’éviter l’instauration d’un niveau fiscal supplémentaire, puisque les entités régionales se voyaient dotées d’une fiscalité propre. Vu les difficultés d’application de cette disposition, une modalité a été ajoutée. On ne pourra supprimer la capacité fiscale des provinces qu’après l’adoption d’une loi prévoyant des ressources de remplacement d’un montant équivalent au montant de leurs fiscalités existantes ; ce qui, jusqu’à présent n’a pas été fait.

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