Couverture de CRIS_034

Article de revue

Pour comprendre le telex Schöller

Tensions et situations congolaises

Pages 11 à 18

Notes

  • [1]
    Avant ce telex, entre la fin juillet et la fin août, M. Schöller a adressé quatre rapports à Bruxelles : le premier date du 29 juillet et met en lumière l’impossibilité de faire application stricte de la déclaration du 13 janvier, dans le contexte qui se développe dans les milieux bakongo et sans avoir provoqué les revirements indispensables ; le deuxième est un rapport fait par M. Schöller au lendemain d’un voyage d’information dans le district des cataractes et date du 13 août ; le troisième est daté du 14 août et est consacré au timing de l’émancipation, à l’obligation de vote, au contrôle des élections et au pourcentage de membres élus dans les conseils de territoire tandis que le quatrième constitue en fait le ralliement de M. Schöllar aux thèses de M. Stenmans, secrétaire du gouvernement, relatives au statut fédéral et à la formule accélérée conduisant à une constituante et à un gouvernement congolais.
  • [2]
    La commission sénatoriale ayant manifesté le désir de s’entretenir avec le chef Rini, n’y est pas parvenue.
  • [3]
    Simultanément était lancée l’idée d’un dialogue avec les partis congolais à Léopoldville et dans les chefs lieux de province.
  • [4]
    Une rencontre entre bakongo modérés et fonctionnaires provinciaux eut lieu le 22 août sous la présidence du Commissaire Schoutteten mais l’Abako, n’y participa point, ayant soulevé des préalables (la libération des relégués) et réclamé non un "dialogue" mais une négociation réelle.
  • [5]
    Celui-ci était malade mais au gouvernement général, on ne croyait pas ? à ce moment ? à cette explication.
  • [6]
    M. Schöller rejetait en outre, comme politiquement inapplicable et irréaliste, la formule d’un État unitaire "avec évolutions différenciées selon les provinces".
  • [7]
    MM. Schöller et Stenmans rejettent radicalement la politique de force par les armes qui plongerait le Congo dans une situation de type algérien qui ne résoudrait rien. Il ne faut toutefois pas confondre cette politique de force (rejetée) avec une des mesures répressives telle que la relégation.
  • [8]
    L’idée de constituer dès à présent un gouvernement provisoire est formellement rejetée car, dans le climat actuel, ses membres ? s’ils sont modérés ? seront considérés comme des collaborateurs des blancs et discrédités et on se refuse à faire appel aux dirigeants de partis avant les élections.
  • [9]
    Texte publié dans "Pourquoi Pas" du 11 septembre 1959.

1N.B. Nous rappelons que nos documents sont destinés à l’information personnelle nos correspondants et ne sont pas destinés à la diffusion ou à la publication

2Le 11 septembre 1959, l’hebdomadaire Pourquoi Pas ? publiait le texte du telex adressé à M. Van Hemelrijck, Ministre du Congo, par M. Schöller, vice-gouverneur général, faisant fonction ? à ce moment ? de gouverneur général, en l’absence de M. Cornéllis. Ce telex a ainsi fourni au public les données précises sur les réformes politiques suggérées par son auteur, en complément ou en adaptation de la déclaration gouvernementale du 13 janvier.

3Toutefois, ce document ne constituait qu’une synthèse et un résumé de rapports écrits [1] et d’échanges téléphoniques entre le Gouverneur et le Ministre. Il supposait connus les éléments de fait concernant la situation congolaise ainsi que les motifs expliquant les prises de position de son auteur et les options recommandées. Les conclusions du telex en elles- mêmes peuvent faire l’objet d’interprétations fort diverses alors que dans l’esprit de M. Schöller explication des faits, interprétations des données objectives et prises de position devaient sans nul doute être étroitement liées et s’éclairer réciproquement.

4C’est pourquoi nous nous sommes attachés, ces dernières semaines, à reconstituer ? avec patience et prudence ? la trame des évènements et des analyses qui ont conduit aux termes du telex Schöller. Les correspondants qui connaissent nos méthodes de travail savent que cette reconstitution ne repose ni sur des rumeurs fantaisistes ni sur des interprétations subjectives.

1 – M. Schöller préconise une structure fédérale avec pouvoir central fort

5Dans sa première partie, le telex Schöller affirme : "la nécessite maintenir Congo uni avec pouvoir central fort mais ceci n’est nullement exclu par structure fédérale. Cette structure est la seule chance qui nous reste d’obtenir adhésion à nos projets du Bas-Congo".

6Le texte est clair. L’option en faveur du fédéralisme est faite sur base d’une constatation d’une analyse de situation et non en fonction d’un principe ou d’un vœu. Au contraire, le vice-gouverneur ne sous estime pas les dangers du fédéralisme (risque de voir aclater les frontières provinciales actuelles et d’être entraîné dans un régionalisme sans limites) et estime même que la formule de l’État unitaire décentralisé est la meilleure pour le Congo. Mais le Moyen et le Bas Congo sont des régions vitales du Congo et la situation est à ce point détériorée que le fédéralisme est peut-être le seul moyen d’échapper à une phase de révolution.

7Cette dernière affirmation relative à la situation dans le Bas-Congo résulte d’un voyage que le vice-gouverneur a fait, dans le district des cataractes du jeudi 6 au lundi 10 août.

8Les conclusions de ce voyage ? Les contacts politiques avec la population indigène y sont devenus impossibles ; tout ce qui vient des européens est rejeté sans discussion et tout le pays ? de Léopoldville à Banane ? est à la dévotion de M. Kasavubu ou de ceux qui disent agir en son nom. [2] Sans doute y a-t-il des nuances selon les lieux mais dans l’ensemble, la situation est d’une extrême gravité. Les éléments non scolarisés de la population et les irréguliers refoulés de Léopoldville après l’émeute de janvier jouent un rôle actif dans l’agitation ; l’adhésion à la République du Bas Congo est générale tandis que le Kintwadi est actif partout. L’autorité est partout bafouée, souvent inexistante. Les bakongo ne répondent plus aux convocations ; l’état de rébellion non-violente s’est spécialement manifesté au moment des consultations sur base du décret du 10.5.1957, pour la constitution de nouvelles circonscriptions indigènes. Selon la police, des livrets d’identité "République du Congo Central" seraient distribués en octobre 1959 et l’impôt perçu à ce titre dès 1960. Par ailleurs, on apprend que, dans le district des cataractes, les agents territoriaux réclament une protection armée et qu’à Matadi, on doit envisager des mutations de policiers vers d’autres régions.

9La question qui se pose alors est celle de savoir comment opérer un redressement de situation, comment créer un choc psychologique permettant tout d’abord de réaliser les élections dans des conditions satisfaisantes.

10Sans doute a-t-on songé en juillet à recourir à des mesures répressives contre "quelques perturbateurs patentés dont l’action nocive n’est plus à démontrer", à rassurer les éléments modérés de la population par un déploiement de forces de gendarmerie et de police dans les centres "gangrenés", a multiplier les contrôles et vérifications d’identité dans les régions "contaminées" ainsi qu’aux points de passage, à engager une grande campagne par le Commissariat à l’Information.

11De même, on a proposé des mesures et réformes positives : africanisation accélérée des cadres (organisation de stages pour les fonctions de quatrième catégorie, nomination de quelques agents territoriaux congolais à la présidence de tribunaux de territoire) ; extension de compétence pour les juridictions indigènes ; réduction du nombre de conseillers nommés à sa plus simple expression et présidence par un membre élu aux Conseils de territoire, etc…

12Ces mesures sont jugées nécessaires mais insuffisants.

13La question reste posée : comment opérer un revirement ?

14C’est ici qu’est reprise l’idée d’un dialogue avec des représentants bakongo. [3] Il s’agit en fait non seulement d’une idée mais également d’une initiative. Le Gouverneur Général a marqué son accord sur la création d’un comité de contact entre fonctionnaires provinciaux et bakongo [4] ; lui-même a essayé de rencontrer M. Kasavubu à deux reprises [5] et a vu M. Daniel Kanza.

15Pour que le dialogue puisse avoir des chances de réussir, il fallait que du côté belge, on puisse rencontrer certaines exigences bakongo : en ce qui concerne le timing vers l’indépendance (nous en parlons plus loin) et en ce qui concerne le statut du Congo.

16Sur ce point, la déclaration gouvernementale avait pris position en faveur d’un Congo unitaire, mais avec la "soupape" d’une large décentralisation.

17Négocier ou discuter avec les bakongo sur base de l’hypothèse d’un Congo unitaire, c’était se condamner à l’échec d’avance. En effet, selon MM. Stenmans et Schöller, l’opposition bakongo à un Congo unitaire est absolument générale. Sur l’explication de cette opposition, des interprétations diverses ont été avancées mais finalement, une interprétation commune est retenue : les bakongo estiment que l’unité du Congo si elle se réalisait dans la forme des mécanismes institutionnels annoncés leur serait fatale. D’où, les mots d’ordre de boycottage des élections et le succès de l’Abako.

18En effet, aussi longtemps que l’Abako est seule à s’opposer à l’état congolais unitaire s’opère une sorte d’identification entre elle et le peuple bakongo.

19Peut-on sortir de ce dilemme ?

20Ici se situe l’hypothèse fédéraliste, prospectée par M. Stenmans et soutenue par M. Schöller.

21Quand on observe l’évolution des grands pays, on constate que la différence de fait n’est pas tellement grande entre les compétences des états-membres d’un état fédéral et celles des collectivités publiques d’un état unitaire décentralisé.

22Au Congo même, les attitudes envers le fédéralisme et la décentralisation varient sensiblement selon les provinces : si l’Equateur, la Province Orientale et le Kasaï optent généralement pour un état unitaire décentralisé, le Katanga se montre volontiers particulariste et le Kivu (au moins dans certains éléments européens) cultive "un séparatisme de salon". Dans le Bas-Congo, l’hostilité a un régime unitaire est unanime mais certains éléments modérés se satisferaient du fédéralisme tandis que les "extrémistes" exigent une indépendance immédiate, quitte à procéder plus tard à une confédération entre états.

23Pour amorcer avec succès le dialogue avec les bakongo (dans le cas où l’Abako participerait à la confrontation), MM. Stenmans et Schöller estiment qu’il faudrait aller jusqu’à promettre aux bakongo de proposer aux assemblées nouvelles du Congo une organisation de type fédéral et se refuser absolument à toute formule d’état Bas-Congo séparé, susceptible de provoquer une réaction en chaîne au Katanga. [6]

24Cette option en faveur d’un statut fédéral n’exclut pas, au contraire, l’existence d’un pouvoir central fort et devrait aller de pair avec l’octroi de garanties sérieuses aux minorités.

25Pour pouvoir faire une telle promesse, le Gouverneur devait-on l’imagine-avoir l’accord préalable du Ministre du Congo (d’où les rapports et demandes d’août 1959) et le Ministre devait également porter la question devant ses collègues puisque la déclaration du 13 janvier écartait l’hypothèse du fédéralisme.

26En suggérant le choix d’une structure fédérale ("présentée comme mesure de grande décentralisation"), M. Schöller escomptait-il un ralliement de l’Abako et des extrémistes bakongo ?

27Nous ne le croyons pas. Au contraire, le souci était de briser l’identification actuelle entre les bakongo et l’Abako. Sans promesse de fédéralisme, aucune formation bakongo "modérée" ne verrait le jour, le boycottage des élections serait général dans les secteurs dominés par l’Abako et le mouvement vers la république indépendante pratiquement irréversible. Avec la promesse de fédéralisme, une faille pourrait se produire ? croyait-on ? dans le bloc bakongo. Il s’agirait ensuite d’élargir progressivement cette faille. Cette opération tactique devait être préparée de manière telle qu’au moment de l’annonce du choix fédéral, les éléments pondérés, préalablement informés, aient pu s’organiser en vue de l’exploiter au maximum.

2 – Les suggestions de M. Schöller relatives à la constituante et au gouvernement congolais

28Dans son telex, M. Schöller considère "fondamental que dès la mise en place des assemblées à l’échelon national, celles-ci soient appelées à définir les institutions fondamentales du pays". Ces assemblées devraient, non seulement élaborer une constitution, mais disposer de la "plénitude de compétence législative en toute matière d’ordre interne, à l’exception de celles qui devront ultérieurement entrer dans la compétence des organes de la communauté politique Belgique-Congo".

29En ce qui concerne le gouvernement congolais, M. Schöller rejette l’idée d’un gouvernement provisoire avant les élections mais préconise l’annonce d’un gouvernement dès avril 1960 (et non en octobre 1960).

30Cet ensemble de suggestions doit être décomposé et situé avec ses rétroactes.

31Depuis le début d’août, le Gouverneur Général f.f. ne cache pas qu’on ne peut plus différer l’établissement d’un timing des étapes suivantes (élection d’un parlement, établissement d’une constitution et formation d’un gouvernement). C’était aussi l’avis du ministre. Un timing avait d’ailleurs été admis dont voici les étapes :

  1. Septembre ? octobre 1960 : présentation des projets relatifs aux assemblées et au gouvernement autonome lors de la deuxième session des conseils de province réformés ;
  2. Décembre 1960 : présentation des projets au Conseil de Gouvernement ;
  3. Février 1961 : discussion devant le Conseil de Législation ;
  4. Avant juillet 1961 : discussion au Parlement ;
  5. août 1961 : élections ;
  6. Septembre 1961 : mise en place des institutions nouvelles.

32Ce timing eût été annoncé officiellement fin mars, début avril 1960, à l’occasion de la mise en place des nouveaux Conseils de Province.

33À la mi-août, le Gouverneur Général f.f. croit à la nécessité d’un choc psychologique pour tenter malgré tout d’affronter les élections avec des chances de succès. Il propose une réduction de l’échelonnement : on devrait annoncer dès à présent que les projets relatifs aux assemblées nationales et au gouvernement seraient soumis aux Conseils de Province en avril 1960 et que les institutions nouvelles seraient mises en place le 1 mai 1961.

34La détérioration accélérée de la situation et l’échec des tentatives de dialogues avec les partis incitent les responsables, à Léopoldville, à réexaminer à nouveau le problème du timing.

35Qu’adviendra-t-il si l’Abako proclame la république indépendante du Bas-Congo ? si la participation aux élections est réduite dans les centres ? [7]

36C’est cette hypothèse qui provoque la formule accélérée dont fait état le telex.

37Selon cette formule (qui s’imposerait en cas d’échec des tentatives de dialogues avec l’Abako), il s’agirait de mettre en place dès avril 1960, un appareil politique complet : les assemblées issues des conseils de province s’érigeraient en constituante et éliraient un gouvernement. [8]

38Est-ce spontanément et sans hésitations que M. Schöller s’est rallié à cette formule ? On peut estimer que non puisque lui-même fait état dans son telex d’une autre formule aboutissant à la mise en place des institutions en octobre 1960. Dans cette hypothèse, le Parlement belge serait invité à refondre complètement la Charte Coloniale de 1908, dès après l’examen des projets par les Conseils de Province au Congo ; après des élections nationales congolaises pour les deux assemblées, celles-ci eussent été mises en place en octobre 1960. Sur le plan des principes, M. Schöller eût probablement préféré cette procédure. Pourtant ? le telex en fait foi ? il recommande finalement la formule accélérée. Pourquoi ?

39Sans doute pour les raisons suivantes :

  1. un délai de 5 à 6 mois dans le climat actuel peut être décisif ;
  2. des mesures impopulaires devront sans doute être prises et les réactions (congolaises mais surtout internationales) seraient moins défavorables si les mesures étaient décrétées par un gouvernement congolais ;
  3. la formule accélérée évite le recours à des élections générales sous l’égide de l’Administration actuelle et ne prévoit des élections générales qu’après la réunion de la constituante, sous l’égide d’un gouvernement congolais ;
  4. la formule accélérée donnerait à un gouvernement congolais la charge de négocier avec des séparatistes éventuels ou de prendre des décisions nationales à leur égard.

40Tel est l’essentiel des considérations qui éclairent le telex Schöller. Nous ne pensons pas que les récents évènements de Kitona, par exemple, modifient sensiblement ? au contraire ? les constatations de fait qui ont provoqué les options proposées dans ce telex. Soulignons en terminant que, selon le Gouverneur Général f.f., ses suggestions sont inspirées par le souci de sauvegarder au maximum "nos chances de créer communauté politique Belgique-Congo, sinon nous risquons d’être entraînés dans diverses régions à épreuves de force qui compromettraient définitivement ces chances".


Annexe I

LE TELEX DE M. SCHOLLER [9]

41Afrique Bruxelles

42Attention minicoru Van Hemelrijck

43n° 51802/cab.

44Confirme ci-dessous avis sur points soulevés au cours entretien téléphonique ce matin.

45Prime accord sur nécessité maintenir congo uni avec pouvoir central fort mais ceci n’est nullement exclu par structure fédérale stop.

46Cette structure est la seule chance qui nous reste d’obtenir adhésion à nos projets du Bas Congo stop Par ailleurs cette formule présentée comme mesure de grande décentralisation pourrait sans doute être acceptée par autres provinces stop Système état unitaire avec évolution différenciée selon provinces nous paraît impossible car, sous pressions politiques très fortes, toutes les provinces seront obligées s’aligner sur provinces plus évoluées, ce qui se traduirait par décisions successives arrachées au pouvoir central.

47Secundo en ce qui concerne constituante il me paraît fondamental que dès la mise en place des assemblées à l’échelon national celles-ci soient appelées à définir institutions fondamentales du pays stop Bien entendu une loi belge doit intervenir préalablement.

48Tertio quant aux pouvoirs à reconnaître à ces assemblées il me paraît indispensable qu’indépendamment de celui d’élaborer une constitution elles aient plénitude compétence législative en toutes matières d’ordre interne à l’exception de celles qui devront ultérieurement entrer dans la compétence des organes de la communauté politique Belgique Congo.

49Quarto en ce qui concerne gouvernement je maintiens opposition formelle à gouvernement provisoire avant élections mais j’estime que seule réponse valable à cette revendication très répandue consiste dans l’annonce d’un gouvernement après la constitution des assemblées stop Sur ce point je marque préférence à système vous exposé permettant mise en place avril 1960 plutôt qu’à la formule ne permettant la constitution de ce gouvernement qu’en octobre 1960.

50Quinto si je fais ces propositions c’est essentiellement parce que je suis convaincu que nous sauvegarderons ainsi au maximum nos chances de créer communauté politique Belgique Congo et que sinon nous risquons d’être entraînés dans diverses régions à épreuves de force qui compromettraient définitivement ces chances.

51Secrétaire gouvernement Stenmans partage entièrement avis exprimés ci-dessus.

52Schöller.


Date de mise en ligne : 29/01/2015

https://doi.org/10.3917/cris.034.0011

Notes

  • [1]
    Avant ce telex, entre la fin juillet et la fin août, M. Schöller a adressé quatre rapports à Bruxelles : le premier date du 29 juillet et met en lumière l’impossibilité de faire application stricte de la déclaration du 13 janvier, dans le contexte qui se développe dans les milieux bakongo et sans avoir provoqué les revirements indispensables ; le deuxième est un rapport fait par M. Schöller au lendemain d’un voyage d’information dans le district des cataractes et date du 13 août ; le troisième est daté du 14 août et est consacré au timing de l’émancipation, à l’obligation de vote, au contrôle des élections et au pourcentage de membres élus dans les conseils de territoire tandis que le quatrième constitue en fait le ralliement de M. Schöllar aux thèses de M. Stenmans, secrétaire du gouvernement, relatives au statut fédéral et à la formule accélérée conduisant à une constituante et à un gouvernement congolais.
  • [2]
    La commission sénatoriale ayant manifesté le désir de s’entretenir avec le chef Rini, n’y est pas parvenue.
  • [3]
    Simultanément était lancée l’idée d’un dialogue avec les partis congolais à Léopoldville et dans les chefs lieux de province.
  • [4]
    Une rencontre entre bakongo modérés et fonctionnaires provinciaux eut lieu le 22 août sous la présidence du Commissaire Schoutteten mais l’Abako, n’y participa point, ayant soulevé des préalables (la libération des relégués) et réclamé non un "dialogue" mais une négociation réelle.
  • [5]
    Celui-ci était malade mais au gouvernement général, on ne croyait pas ? à ce moment ? à cette explication.
  • [6]
    M. Schöller rejetait en outre, comme politiquement inapplicable et irréaliste, la formule d’un État unitaire "avec évolutions différenciées selon les provinces".
  • [7]
    MM. Schöller et Stenmans rejettent radicalement la politique de force par les armes qui plongerait le Congo dans une situation de type algérien qui ne résoudrait rien. Il ne faut toutefois pas confondre cette politique de force (rejetée) avec une des mesures répressives telle que la relégation.
  • [8]
    L’idée de constituer dès à présent un gouvernement provisoire est formellement rejetée car, dans le climat actuel, ses membres ? s’ils sont modérés ? seront considérés comme des collaborateurs des blancs et discrédités et on se refuse à faire appel aux dirigeants de partis avant les élections.
  • [9]
    Texte publié dans "Pourquoi Pas" du 11 septembre 1959.

Domaines

Sciences Humaines et Sociales

Sciences, techniques et médecine

Droit et Administration

bb.footer.alt.logo.cairn

Cairn.info, plateforme de référence pour les publications scientifiques francophones, vise à favoriser la découverte d’une recherche de qualité tout en cultivant l’indépendance et la diversité des acteurs de l’écosystème du savoir.

Retrouvez Cairn.info sur

Avec le soutien de

18.97.9.169

Accès institutions

Rechercher

Toutes les institutions