Notes
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[1]
Taehan min’guk ou Han’guk en coréen. Dans l’ensemble du dossier, la transcription du coréen est celle de McCune-Reischauer, à l’exception des termes ou noms dont l’usage est déjà fixé en français (par exemple Séoul, Pyongyang). Les noms de personnes sont donnés dans l’ordre d’usage en Corée : nom de famille puis prénom. La transcription suit les usages respectifs des deux pays : Kim Il Sung mais Kim Dae-jung.
-
[2]
Chos?n minjuju?i inmin konghwaguk ou Chos?n en coréen.
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[3]
Haetpy?t ch?ngch’aek en coréen, Sunshine Policy en anglais.
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[4]
Ce dossier s’appuie sur les résultats d’un programme « Jeunes chercheuses et jeunes chercheurs » de l’Agence nationale de la recherche exécuté dans l’UMR Chine, Corée, Japon (UMR8173, CNRS-EHESS). Coordination : Valérie Gelézeau (EHESS) ; membres de l’équipe : Éric Bidet (Université du Maine), Élisabeth Chabanol (EFEO), Sébastien Colin (INALCO), Koen De Ceuster (Université de Leyde), Alain Delissen (EHESS), Perrine Fruchart-Ramond (EHESS), Benjamin Joinau (chercheur indépendant), Marie-Orange Rivé-Lasan (consultante). Voir le collectif « Interfaces Nord/Sud et reconfigurations de la question coréenne », 2010, EspacesTemps.net (http:// www.espacestemps.net/index.html).
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[5]
Voir les publications du Korean Institute for National Unification (KINU), notamment la revue International Journal of Korean Unification Studies, représentative d’une perspective tournée vers l’objectif d’une réunification.
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[6]
Chung-In Moon, David Steinberg (eds), Kim Dae Jung Government and Sunshine Policy : Promises and Challenges, Séoul, Yonsei University Press, 1999 ; Samuel Kim, Inter-Korean Relations : Problems and Prospects, Londres, Palgrave, 2004 ; Key-Young Son, South Korean Engagement Policies and North Korea : Identities, Norms and the Sunshine Policy, New York, Routledge, 2006. Voir également Young-Nok Koo, Corée : vers la réunification ?, Paris, Syllepse, 2002 ; Claude Helper, Corée : réunification impossible ?, Paris, L’Harmattan, 2008, et en coréen Sangmin Yi, Isibil segi-?i nambukhan ch?ngch’i : saeroun nambukkwan’gye-wa t’ongilhan’guk-?i mire (La politique intercoréenne au XXIe siècle : vers une Corée du Sud réunifiée et de nouvelles relations intercoréennes), Séoul, Hanul, 2000 ; K?nsik Kim, Y?nch’?l Kim, Kapsik Kim, Y?ngch’?l Ch?ng et al., T’ongil. Nambuk kwan’gye saj?n (Dictionnaire de la réunification et des relations Nord/Sud), Séoul, Ministère de la Réunification, 2004 ; Chiy?ng Kim, Tet’angt’?-wa nambuk kwan’gye (« Détente » et relations Nord/Sud), Séoul, S?nin, 2008.
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[7]
« Interfaces Nord/Sud et reconfigurations de la question coréenne », cité.
-
[8]
Le texte complet de la Déclaration a été publié dans The Korean Quarterly, automne 1972, p. 58-60.
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[9]
Estimation fournie pour 2009 par la Banque de Corée du Sud, 28 juin 2009.
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[10]
Valérie Gelézeau, « The Inter-Korean Border Region : Meta-border of the Cold War and Metamorphic Frontier of the Peninsula », conférence invitée par la chaire d’études coréennes de Sciences Po Paris, « Monday Korea », 4 mai 2009, à paraître dans Doris Wastl-Walter (ed.), Companion to Border Studies, Aldershot, Ashgate, 2011.
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[11]
César Ducruet, Valérie Gelézeau, Stanislas Roussin, « Les connexions maritimes de la Corée du Nord. Recompositions territoriales dans la péninsule coréenne et dynamiques régionales en Asie du Nord-Est », L’espace géographique, 3 (8), septembre 2008, p. 208-224.
-
[12]
« Interfaces Nord/Sud et reconfigurations de la question coréenne », cité.
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[13]
É. Bidet, « Social Capital and Work Integration : The Case of North Korean Defectors in South Korea », Asian Perspective, 33 (2), 2009, p. 151-179.
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[14]
Le vent et le soleil se lancent le défi de faire enlever son manteau à un homme. Le vent souffle violemment, ce qui pousse l'homme à s'emmitoufler ; le soleil, quant à lui, chauffe l’homme de ses rayons, l’amenant ainsi à se découvrir. Cette fable symbolise le pouvoir supérieur de l'ouverture et de la main tendue sur l'agression et les sanctions pour amener la Corée du Nord à s'ouvrir et à coopérer.
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[15]
Key-Young Son, South Korean Engagement Policies and North Korea : Identities, Norms and the Sunshine Policy, op. cit..
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[16]
En anglais engagement. Voir Richard N. Haass, Meghan L. O’Sullivan, Honey and Vinegar : Incentives, Sanctions and Foreign Policy, Washington, Brookings Institution, 2000, p. 1 ; R.N. Haass, M.L. O’Sullivan, « Terms of Engagement : Alternatives to Punitive Policies », Survival, 42 (2), été 2000, p. 2. Le terme est clairement un anglicisme et son usage en français n’est pas encore bien fixé : la définition ne figurait pas dans l’édition 2006 du Dictionnaire des relations internationales de Marie-Claude Smouts, Dario Battistella et Pascal Vennesson, Paris, Dalloz, 2e édition.
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[17]
Young-Nok Koo, Corée : vers la réunification ?, op. cit.. Le titre de la version coréenne, Han’guk-kwa haetpy?t ch?ngch’aek, littéralement La Corée du Sud et la « politique du rayon de soleil » (Séoul, P?mmunsa, 2000) est beaucoup plus explicite.
-
[18]
David Mitrany, A Working Peace System, Chicago, Quadrangle Books, 1966 (édition revue et augmentée par rapport à celle de 1943). Cité par Key-Young Son, South Korean Engagement Policies and North Korea : Identities, Norms and the Sunshine Policy, op. cit., et Young-Nok Koo, Corée : vers la réunification ?, op. cit..
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[19]
Président sud-coréen de 1988 à 1992.
-
[20]
Young-Nok Koo, Corée : vers la réunification ?, op. cit., p. 51 et suivantes.
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[21]
Ibid., p. 23-36.
-
[22]
Ibid., p. 51.
-
[23]
Andrei Lankov, conférence organisée par le North Korea Committee, Séoul, EUCCK (EU Chamber of Commerce in Korea), 8 avril 2009.
-
[24]
Young Whan Kihl, Hong Nack Kim (eds), North Korea : The Politics of Regime Survival, New York, M.E. Sharpe, 2006.
-
[25]
Bruce Cumings, North Korea : Another Country, New York, The New Press, 2004 ; Kenneth Quinones, « Reconciling Nuclear Standoff and Economic Shortfalls : Pyongyang’s Perspective », dans Young Whan Kihl, Hong Nack Kim (eds), North Korea : The Politics of Regime Survival, op. cit., p. 59-74.
-
[26]
Voir par exemple David A. Baldwin, « The Power of Positive Sanctions », World Politics, 24 (1), octobre 1971, p. 32.
-
[27]
Robert Carlin, « Negotiating with North Korea : Lessons Learned and Forgotten », dans Rüdiger Frank, James Hoare, Patrick Köllner, Susan Pares (eds), Korea Yearbook 2007, Leyde/Boston, Brill, 2008, p. 235-252 ; Virginie Grzelczyk, « Ten Years of Dealing with Kim Jong-Il : Can Negotiations Ensure Conflict Resolution ? », thèse de doctorat, Université de Maryland, Département « Gouvernement et politique », 2006.
-
[28]
Sandra Fahy, « Tales from the Bottom of the Well : Survivor Testimonies from the North Korean 1990s Famine », thèse de doctorat, SOAS, Université de Londres, Département d’anthropologie, 2009.
-
[29]
« They Stand for Something ». B. Cumings, « The Korean War and Northeast Asian Peace-Building : U.S. Perspective », International Conference on the 60th Anniversary of the Korean War, Yonsei University, 23-24 juin 2010.
-
[30]
Charles Armstrong, The Koreas, Londres, Routledge, 2007, p. 161.
-
[31]
Philippe Pons, « La “mue” de la Corée du Nord », Le débat, 153, 2009, p. 100-114.
1 Depuis plus de cinquante ans, la péninsule coréenne est divisée entre la République de Corée [1] au Sud, pays développé et industrialisé qui a connu une démocratisation rapide à la fin des années 1980, et la République populaire démocratique de Corée [2] au Nord, régime socialiste et totalitaire, confronté à partir de 1995 à une crise très grave de son système politico-économique. Bien que la frontière Nord/Sud demeure, tel un fossile de la Guerre froide, les deux États ont évolué vers le rapprochement dans les années 1990. Ce mouvement, qui a connu son apogée avec la politique dite du « rayon de soleil » [3] lancée dans l’euphorie à partir de 1998 par le président sud-coréen Kim Dae-jung, a mené aux deux sommets intercoréens de juin 2000 et 2007 et suscité pendant une dizaine d’années plusieurs projets de coopération. Les plus connus, le complexe industriel de Kaes?ng et la zone touristique du Mont K?mgang, deux enclaves sud-coréennes au Nord, ont même conduit à l’ouverture, certes restreinte, de l’une des frontières les plus hermétiques du monde contemporain. Or, en 2008, cette frontière intercoréenne s’est refermée : l’enclave du Mont K?mgang n’est plus accessible depuis le Sud et bien des incertitudes pèsent sur le complexe industriel de Kaes?ng.
2 Pour expliquer ce revirement, il convient de revenir sur ce qui s’est passé entre 1998 et 2008. Comment et en quoi cette décennie, que l’on peut désormais envisager dans sa cohérence, a-t-elle changé (ou non) la péninsule et les relations intercoréennes, voire chacune des deux sociétés ? Pour répondre à cette question, les auteurs de ce dossier [4] examinent les conséquences sociopolitiques de cette période considérée comme celle de « l’engagement », concept discuté ici et que je qualifierai provisoirement de « politique d’ouverture ». Ils s’interrogent également sur les causes profondes de l’interruption de cette politique, au-delà de ce qui alimente l’actualité « chaude » (le problème nucléaire, la crise nord-coréenne) ou des événements politiques connus (le retour des conservateurs au pouvoir dans les deux Corées à partir de 2006).
Dynamiques complexes de la « politique du rayon de soleil »
3 Indépendamment de la très abondante littérature sud-coréenne de nature programmatique [5], les sciences sociales et plus spécifiquement les sciences politiques et économiques ont produit, en Corée du Sud, en Europe et aux États-Unis, une grande quantité de travaux, plus ou moins spécialisés et la plupart en anglais [6], consacrés aux relations intercoréennes en général, et à la « politique du rayon de soleil » en particulier. Pourtant, la question est loin d’être épuisée aujourd’hui [7], et ces nombreuses sources nous rappellent surtout que la décennie 1998-2008 s’inscrit dans une dynamique complexe.
4 Après l’occupation japonaise (1910-1945) et l’installation des zones d’occupation soviétique au Nord et américaine au Sud, les deux États coréens fondés en 1948 se sont affrontés de 1950 à 1953 dans une guerre fratricide qui, tout en entérinant le statu quo (la division), s’est conclue par un armistice et non par un traité de paix. La division ainsi consacrée n’a cependant jamais été acceptée, ni par le Sud ni par le Nord, et, tandis qu’un régime de guerre sans lutte armée était instauré, la réunification est devenue le projet fondamental des deux États, dont chacun se considère exclusivement comme « la » Corée légitime de la péninsule. Tel est le cadre d’origine qui explique en partie le fonctionnement des relations intercoréennes suivant la « dialectique du conflit et de la coopération » (pour reprendre les termes de Leonid Petrov). Sur cette toile de fond essentielle se superpose la dynamique interne de ces relations, imposée par une sorte de nécessité de voisinage : depuis 1953, les contacts entre les deux Corées, à différents niveaux et notamment à P’anmunj?m, village de la zone démilitarisée (DMZ) où a été signé l’armistice, ont toujours existé et les périodes de rupture totale ont été rares. En outre, les deux États ont déjà expérimenté le dialogue à plusieurs reprises. Le 4 juillet 1972, ils ont signé une « Déclaration commune » pour une réunification « indépendante », « pacifique » et pour « l’unité du peuple [coréen] » [8]. Et en décembre 1991, l’« Accord de réconciliation, de non-agression, d’échange et de coopération » (ou « Accord fondamental ») a réaffirmé les principes de 1972 en leur ajoutant des dispositions concrètes permettant le développement des échanges. Les pourparlers qui avaient précédé la signature de cet accord ont d’ailleurs abouti en Corée du Sud à la promulgation de la loi sur les échanges et la coopération Nord/Sud (nambuk kyoryu hy?mny?k-e kwanhan p?mnyul), qui structure encore aujourd’hui tous les échanges intercoréens.
5 La « politique du rayon de soleil » s’inscrit également dans la dynamique plus large des relations internationales. La déclaration de juillet 1972 suivait la « doctrine de Guam » du Président Nixon qui a conduit les États-Unis à se rapprocher de la Chine et s’est concrétisée par le retrait des troupes au Vietnam. Quant à l’accord de 1991, il était cohérent avec l’ouverture à la fois économique et politique de la Corée du Sud vers le bloc socialiste (établissement des relations diplomatiques avec l’URSS en 1990 et avec la Chine en 1992). L’expression de cette dynamique est traduite de manière éclairante par Eunsil Yim : c’est bien au tournant des années 1990 que s’est déclenchée la lutte d’influence Nord/Sud sur la communauté des Coréens du Kazakhstan et que la « guerre des langues » a été lancée.
6 Enfin, et surtout, la décennie 1998-2008 se situe en dehors de la logique de guerre froide, du moins sur le plan international car, comme le rappelle Roland Bleiker, l’opposition de type guerre froide entre les systèmes capitaliste et socialiste est toujours bien perceptible dans la péninsule. L’une des spécificités de cette période par rapport aux précédentes, lesquelles s’inscrivaient dans la continuité des systèmes de pouvoir installés au Nord et au Sud depuis le début des années 1960, est notamment de renvoyer à des évolutions nationales de très grande ampleur dans les deux Corées. Ces changements ont été dus, au Sud, à l’arrivée au pouvoir de Kim Dae-jung, figure politique issue de l’opposition à la dictature militaire et héros du combat pour la démocratie ; au Nord, à l’installation au pouvoir de Kim Jong Il (1998), après la longue période de transition qui a suivi la mort de Kim Il Sung (1994).
Le bouleversement des frontières sociospatiales dans la péninsule
7 Les effets de cette décennie sur l’évolution des échanges politico-économiques ont été copieusement décrits dans la littérature évoquée plus haut, je me contenterai donc de rappeler que la part de la Corée du Sud dans le commerce international de la Corée du Nord est passée de valeur négligeable au milieu des années 1990 à 25 % en 2005 et à plus de 30 % en 2009 [9].
8 Au-delà de cette croissance quasi mécanique des échanges, le rapprochement a provoqué le bouleversement des différents types de frontières qui séparent les deux Corées. La frontière spatiale tout d’abord a été largement transformée depuis 1953 : au départ zone tampon, linéaire et étanche, elle est devenue une région complexe, traversée de flux d’hommes et de marchandises et jalonnée d’enclaves dont les plus emblématiques de la coopération intercoréenne sont celles de Kaes?ng et du Mont K?mgang. La transformation de cette région s’est nettement accélérée à partir de 1998 en s’appuyant côté Sud sur une politique active de développement de la zone frontière (ch?pky?ng chiy?k) [10]. Côté Nord, elle a correspondu à la politique de développement des « zones économiques spéciales » à proximité des frontières du pays, politique qui avait d’ailleurs été lancée dès le début des années 1990 [11].
9 Ensuite, l’accroissement des contacts a ouvert des interstices et créé des enclaves qui ne sont pas seulement d’ordre spatial [12]. Quatre des cinq contributions présentées ici abordent par exemple la question de la présence au Sud de Nord-Coréens qui constituent aujourd’hui une communauté d’environ 20000 personnes et dont l’intégration est problématique [13]. Témoins de l’émergence de cette enclave sociale importante dans la société sud-coréenne, de nombreux débats politiques rendent compte des difficultés rencontrées au Sud pour désigner ces « réfugiés » ou « immigrés » qui, eux-mêmes, se qualifient de « transfuges ».
10 Sur le plan des perceptions également, la décennie du rapprochement a entraîné un brouillage des frontières pré-existantes. Stephen Epstein montre que les normes habituelles de la représentation de la Corée du Nord ont évolué et que le traitement parfois burlesque de ce pays dans la littérature ou le cinéma signale une humanisation des Nord-Coréens tout en exprimant la frustration de la division persistante. Le débat en cours au Sud sur les droits de l’homme en Corée du Nord, analysé par Danielle Chubb, traduit lui aussi ce brouillage : les militants sud-coréens qui ont combattu pour cette cause de leur côté de la zone démilitarisée se retrouvent dans le camp de ceux qui prônent l’engagement envers Pyongyang, ce qui implique de ne pas placer les droits de l’homme en première ligne de leurs discours. Il s’ensuit paradoxalement que quiconque aborde cette question au Sud s’expose à être accusé d’extrémisme conservateur et l’exemple des associations d’activistes nord-coréens étudiées par D. Chubb suggère que celles-ci peuvent parfois être instrumentalisées par les milieux néoconservateurs américains.
11 Enfin, ce front Nord/Sud toujours vivace est également actif en dehors du territoire péninsulaire, dans les communautés coréennes de la diaspora. Là encore, la période du rapprochement a entraîné, avec l’arrivée en force de la Corée du Sud, le brouillage d’une polarité identitaire plutôt rattachée au Nord chez les Coréens du monde postsoviétique (Kory? saram), étudiés ici par E. Yim.
Les limites d’une perspective « sudo-centrée »
12 Le récit sud-coréen de la « politique du rayon de soleil », volontiers rappelé par ses analystes, est inspiré d’une fable d’Esope [14] : en termes techniques, il s’agit de « l’engagement », politique qui a été analysée selon une perspective essentiellement sudo-centrée en direction donc du Nord [15], et dont on peut essayer ici de décrypter les enjeux. Liée à plusieurs courants de la science politique qui, depuis les années 1960, théorisent les outils à appliquer à l’égard des États qui enfreignent les lois explicites ou implicites de la communauté internationale, la notion d’« engagement » [16], fondée sur l’ouverture et les incitations, a pour objectif d’amener un État à modifier sa politique extérieure, voire intérieure. En cela, elle s’oppose à la diplomatie coercitive, qui, sans renoncer officiellement au dialogue, privilégie les sanctions dont l’ancêtre est le blocus économique.
13 Du point de vue sud-coréen, le fondement de la « politique du rayon de soleil » renvoie à plusieurs références [17] dont la première s’inscrit dans la théorie fonctionnaliste des relations internationales développée au début des années 1940 par David Mitrany [18]. Pour la Corée du Sud, il s’agissait, dès la « politique vers le Nord » (Nordpolitik) de Roh Tae-woo [19] lancée à la fin des années 1980, de développer d’abord des relations économiques et culturelles avec le Nord. Cette filiation rapproche donc la « politique du rayon de soleil » du modèle de la construction européenne en vertu duquel la coopération économique non seulement serait le garant d’une paix durable mais aussi permettrait de construire progressivement une entité politique. Le deuxième modèle, allemand, renvoie à la situation particulière de division nationale. La référence à ce modèle a été explicite dès la Nordpolitik de Roh Tae-woo, dont beaucoup d’analystes occidentaux ou sud-coréens rappellent qu’elle s’est inspirée de l’Ostpolitik de Willy Brandt à l’égard de l’Allemagne de l’Est.
14 La « politique du rayon de soleil » s’inscrit, elle, dans le contexte de l’« après-chute du Mur », très différent de celui des initiatives précédentes : la réunification allemande a eu lieu depuis presque dix ans et constitue une référence omniprésente aussi bien dans la conscience des hommes politiques que dans l’opinion nationale… et aussi bien au Sud qu’au Nord [20].
15 Or, du point de vue de la Corée du Nord, les références sont tout autres [21] : en 1972-1973, lors des discussions relatives à la déclaration commune de juillet, les propositions du Nord, avant tout politiques et militaires, préconisaient que les relations d’échanges passent d’abord et avant tout par une résolution définitive du conflit intercoréen via la transformation de l’armistice en traité de paix. Cette proposition impliquait notamment le retrait des troupes américaines stationnées en Corée du Sud et une réduction des armées de part et d’autre, clause irréalisable dans le contexte de la Guerre froide. Pourtant, à la fin des années 1980, la Corée du Nord s’est engagée sur le chemin de la coopération économique : cet infléchissement ne peut se comprendre que si l’on tient compte de la politique intérieure nord-coréenne. Instruites des transformations de l’économie chinoise, les autorités réfléchissaient depuis le début des années 1980 à diverses options d’ouverture susceptibles de remédier au retard économique qui commençait à se creuser de plus en plus profondément avec la voisine du Sud. Quant à la réponse au lancement de la « politique du rayon de soleil », elle correspondait à la fin de la famine de 1995-1998 qui avait détruit bien des structures de fonctionnement de l’État socialiste, ainsi qu’à la nécessité de reconstruire le système des relations extérieures dont les modalités traditionnelles (notamment le troc entre pays du bloc socialiste) avaient été bouleversées par la chute de l’Union Soviétique. Enfin, n’oublions pas que le rapprochement renvoie dans les deux Corées à l’hagiographie des grands hommes considérés comme les agents de l’évolution. Kim Dae-jung reçut d’ailleurs une consécration internationale de ce statut avec le prix Nobel de la Paix en 2000. En Corée du Nord, tandis que Kim Jong Il devenait après le sommet de 2000 « le père de la réunification » (t’ongil-?i ?b?i), l’histoire raconte l’implication de Kim Il Sung dans le rapprochement intercoréen : la signature manuscrite désormais pétrifiée dans un monument que l’on peut voir à P’anmunj?m est celle qu’il apposa au bas de documents traitant de cette question le soir de son décès en juillet 1994.
16 Pourtant, l’exemple du bloc socialiste et celui de la RDA en particulier apparaissent au Nord comme des contre-modèles. En fait, les craintes d’une réunification par absorption dans le Sud, exprimées par la RPDC dès 1990 [22], traduisent surtout une réalité : la supériorité de l’économie sud-coréenne sur celle du Nord en grande difficulté et de plus en plus isolée sur la scène internationale alors même que la Corée du Sud y a fait son entrée en grande pompe avec les Jeux olympiques de 1988. Dès le début des années 1990, plusieurs analystes sud-coréens, qui sont les mieux à même d’interpréter les réactions du Nord, ont rappelé le caractère contradictoire d’une politique d’engagement réalisée à la lumière de la réunification allemande. Alors qu’aucun des gouvernements des deux Corées ne semble souhaiter une réunification par absorption, la politique d’engagement en est sans doute le chemin le plus efficace, comme le souligne avec force L. Petrov dans la conclusion de son texte.
17 L’exemple allemand a ainsi pu fonctionner, voire être instrumentalisé de part et d’autre de la ligne de démarcation, par les tendances les plus conservatrices des deux pays : en Corée du Sud, pour agiter le spectre du coût de la réunification ; en Corée du Nord, pour brandir celui de la disparition pure et simple de l’identité du pays. Dans les deux cas, ces arguments peuvent emporter l’adhésion populaire. Rares sont ceux qui, comme Andrei Lankov, rappellent le coût astronomique et difficilement chiffrable, non seulement d’un point de vue économique et militaire, mais aussi humain et culturel, d’une division qui se prolonge depuis plus de cinquante ans [23]. À cet égard, il est très troublant de constater qu’au Nord la « politique du rayon de soleil » venue de l’extérieur a croisé la politique intérieure de « l’armée d’abord » (s?n’gun), certes interprétée comme une voie de développement « à la sud-coréenne » conduite par la dictature militaire [24], mais qui a aussi permis de s’armer contre les résultats possibles d’une politique de rapprochement, y compris sur le plan idéologique.
18 C’est à la lumière de cette contradiction intrinsèque qu’il faut lire l’inexorable escalade des événements, bien décrits par L. Petrov, qui ont conduit à la fermeture de cette parenthèse ensoleillée.
L’engagement et le « problème coréen »
19 La dégradation de la coopération entre les deux Corées est souvent mise, notamment par les médias occidentaux, sur le compte d’un vague « problème coréen » qui est, de plus en plus, un « problème nord-coréen ». La question nucléaire est bien sûr au premier rang des préoccupations de la communauté internationale, ce qui rejoint d’ailleurs la perspective nord-coréenne.
20 Le propos de cette introduction n’est évidemment pas de refaire l’historique des crises nucléaires, mais j’essaierai, pour conclure, de montrer comment cette question a évolué pendant la décennie étudiée. Un ensemble de recherches désormais bien connues [25] rappelle le discours cardinal de la Corée du Nord, qui renvoie, d’une part, au traumatisme de la guerre de Corée (où l’usage de la bombe atomique a été envisagé par MacArthur dès le déclenchement des hostilités), d’autre part, à l’idéologie nord-coréenne du juche qui prône l’autonomie (et non l’autarcie) sur les plans économique, politique et militaire. En refusant d’entendre le discours nord-coréen qui affirme que sa recherche de l’arme nucléaire est défensive, la communauté internationale non seulement se prive de trouver les moyens d’une solution à ce qu’elle perçoit comme une menace, mais aussi donne au régime la possibilité d’utiliser cette menace dans le chantage bien connu qui lui permet de monnayer l’aide étrangère. Les rebondissements de la crise nucléaire évoqués par R. Bleiker et L. Petrov sont inintelligibles si l’on ne les replace pas aussi du point de vue nord-coréen, c’est-à-dire dans le contexte d’un État qui se considère comme toujours en guerre et qui se sent menacé par les États-Unis. R. Bleiker souligne l’importance de cette lecture dans l’enchaînement des événements qui, à la suite du fameux discours de G.W. Bush évoquant « L’axe du Mal » et les « États voyous », ont marqué le début de la deuxième crise nucléaire (2002-2007). Selon ce point de vue, le rapport du département d’État à la Défense publié en juin 2002 sur les frappes nucléaires préventives contre les États soutenant le terrorisme et les « États voyous » prend une tout autre résonance : « Quel peut être l’effet des menaces de frappes préventives sur un pays qui vit depuis cinquante ans sous la menace nucléaire américaine, sinon d’exacerber ces sentiments ? » interroge R. Bleiker. Ces menaces permettent au pouvoir nord-coréen de consolider la thèse d’une dictature militaire pour raison d’urgence nationale.
21 L. Petrov et R. Bleiker soulignent, et avec eux bien des analystes, que la décennie de la « politique du rayon de soleil » a été celle de l’échec de la diplomatie nucléaire. Et en effet, cette décennie s’est conclue par les deux essais nord-coréens d’octobre 2006 et de mai 2009, annoncés à Pyongyang comme une des premières étapes de la construction d’un « grand pays puissant et prospère » (kangs?ng taeguk) – ce qui est le but ultime de la politique du s?n’gun. La transformation de facto de la Corée du Nord en puissance nucléaire signant l’échec de tous les efforts diplomatiques constitue pour beaucoup une preuve de l’inefficacité de la politique d’engagement. Mais de quel engagement parle-t-on ? C’est aux plus beaux jours de la « politique du rayon de soleil » que le gouvernement américain a nié les progrès réalisés et mis en doute le bien-fondé du rapprochement intercoréen. Quant à la communauté internationale, elle n’a jamais abandonné la confrontation, qui a même été souvent la dominante de sa politique à l’égard du Nord, rappelle R. Bleiker. Or cela fait quarante ans que ses effets sont à tout le moins discutés, sinon jugés inefficaces, par les sciences humaines et surtout les sciences politiques [26]. La Corée du Nord continue de résister à l’accumulation des sanctions imposées par l’ONU. Pire, celles-ci semblent renforcer la dictature. C’est ainsi, pour résumer R. Bleiker, que la confrontation devient une « prédiction autoréalisatrice engendrant elle-même les maux qu’elle annonce et prétend éviter ».
22 Cet auteur met sans doute le doigt sur la difficulté de traiter avec Pyongyang lorsqu’il souligne qu’il n’est pas facile « de trouver une méthode acceptable du double point de vue éthique et politique ». L’article de D. Chubb, qui rappelle les violations des droits de l’homme en Corée du Nord, évoque aussi cette difficulté rendue d’autant plus aiguë que toute négociation entre les États-Unis et la Corée du Nord se fait dans un climat de méfiance et d’incompréhension tel que le dialogue est sinon impossible, du moins extrêmement difficile. Celui-ci est pourtant réalisable ou l’a été, et le blocage ne vient pas toujours de la Corée du Nord [27].
23 Enfin et surtout, accepter de décaler le point de vue suppose d’admettre que, contrairement à ce qu’affirme un présupposé aujourd’hui peu discuté, ce n’est pas uniquement la brutalité du régime nord-coréen qui le maintient en place. Un travail de thèse important montre comment la famine elle-même, qui fit entre 800000 et 1 million de morts de 1994 à 1998 [28], a été présentée par le pouvoir comme un sacrifice national nécessaire, ce qui a pu empêcher les populations les plus vulnérables d’y résister. Rappelant que la Corée du Nord avait participé à la révolution asiatique, Bruce Cumings insistait récemment sur le fait que cet idéal social et idéologique, bien ancré dans la conscience nationale, faisait toujours partie de l’identité des Nord-Coréens qui « luttent encore pour quelque chose » [29].
24 Q ue s’est-il donc passé entre 1998 et 2008 ? On pourrait terminer sur les échecs de l’engagement issus des contradictions internes de la « politique du rayon de soleil », mais il faudrait alors rappeler également que le blocage de la situation est dû aux « mémoires conflictuelles » (Paul Ricœur) qui caractérisent cette région du monde où une action cohérente de la communauté internationale est rendue d’autant plus difficile que l’affrontement plus ou moins direct entre la Chine et États-Unis y est de plus en plus sensible. Pour reprendre les mots de Charles Armstrong [30], la « logique perverse » de la division coréenne est désormais installée dans une dynamique interne (péninsulaire) et externe (régionale et mondiale) qui dépasse les facteurs qui l’ont créée. Comment sortir de cette quadrature du cercle ? Accepter d’entendre les voix plurielles venues du Nord et du Sud de la péninsule, sans être dupe de leurs enjeux cachés, est une voie à explorer, au moins pour les sciences sociales qui font de la péninsule leur objet de recherche. Cette voie trouverait en Europe un terrain à la fois stimulant et difficile dans le domaine des relations internationales où la nécessité d’abandonner une logique souvent sudo-centrée est plus que jamais cruciale – ce qui ne signifie pas soutenir ou justifier le régime totalitaire actuellement en place en RPDC. Il s’agit plutôt de se défaire des discours habituels qui, en se focalisant sur l’éternel retour de la crise nucléaire et en diabolisant la Corée du Nord, traduisent « une démission de la pensée plutôt qu’une quête d’intelligibilité » [31], et peut-être, au final, une terrible indifférence face à la destinée de cette partie du monde.
25 Les auteurs de ce dossier, eux, montrent que l’engagement a très bien fonctionné. Le bouleversement des frontières sociospatiales de la division a été essentiel parce qu’il a transformé la péninsule, même si cette transformation a été différente pour la Corée du Nord et pour la Corée du Sud. Ces éléments n’amènent-ils pas à faire l’hypothèse d’un renversement de causalité ? Supposons en effet que ce ne soit pas la poussée des conservatismes au Nord comme au Sud qui ait conduit à l’interruption du rapprochement, mais au contraire l’efficacité de ce rapprochement qui ait entraîné le retour des conservatismes et par là même la refermeture de la frontière. On ne peut qu’être frappé, encore une fois, par l’effet de miroir qui se joue de part et d’autre de la zone démilitarisée. ?
Notes
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[1]
Taehan min’guk ou Han’guk en coréen. Dans l’ensemble du dossier, la transcription du coréen est celle de McCune-Reischauer, à l’exception des termes ou noms dont l’usage est déjà fixé en français (par exemple Séoul, Pyongyang). Les noms de personnes sont donnés dans l’ordre d’usage en Corée : nom de famille puis prénom. La transcription suit les usages respectifs des deux pays : Kim Il Sung mais Kim Dae-jung.
-
[2]
Chos?n minjuju?i inmin konghwaguk ou Chos?n en coréen.
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[3]
Haetpy?t ch?ngch’aek en coréen, Sunshine Policy en anglais.
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[4]
Ce dossier s’appuie sur les résultats d’un programme « Jeunes chercheuses et jeunes chercheurs » de l’Agence nationale de la recherche exécuté dans l’UMR Chine, Corée, Japon (UMR8173, CNRS-EHESS). Coordination : Valérie Gelézeau (EHESS) ; membres de l’équipe : Éric Bidet (Université du Maine), Élisabeth Chabanol (EFEO), Sébastien Colin (INALCO), Koen De Ceuster (Université de Leyde), Alain Delissen (EHESS), Perrine Fruchart-Ramond (EHESS), Benjamin Joinau (chercheur indépendant), Marie-Orange Rivé-Lasan (consultante). Voir le collectif « Interfaces Nord/Sud et reconfigurations de la question coréenne », 2010, EspacesTemps.net (http:// www.espacestemps.net/index.html).
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[5]
Voir les publications du Korean Institute for National Unification (KINU), notamment la revue International Journal of Korean Unification Studies, représentative d’une perspective tournée vers l’objectif d’une réunification.
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[6]
Chung-In Moon, David Steinberg (eds), Kim Dae Jung Government and Sunshine Policy : Promises and Challenges, Séoul, Yonsei University Press, 1999 ; Samuel Kim, Inter-Korean Relations : Problems and Prospects, Londres, Palgrave, 2004 ; Key-Young Son, South Korean Engagement Policies and North Korea : Identities, Norms and the Sunshine Policy, New York, Routledge, 2006. Voir également Young-Nok Koo, Corée : vers la réunification ?, Paris, Syllepse, 2002 ; Claude Helper, Corée : réunification impossible ?, Paris, L’Harmattan, 2008, et en coréen Sangmin Yi, Isibil segi-?i nambukhan ch?ngch’i : saeroun nambukkwan’gye-wa t’ongilhan’guk-?i mire (La politique intercoréenne au XXIe siècle : vers une Corée du Sud réunifiée et de nouvelles relations intercoréennes), Séoul, Hanul, 2000 ; K?nsik Kim, Y?nch’?l Kim, Kapsik Kim, Y?ngch’?l Ch?ng et al., T’ongil. Nambuk kwan’gye saj?n (Dictionnaire de la réunification et des relations Nord/Sud), Séoul, Ministère de la Réunification, 2004 ; Chiy?ng Kim, Tet’angt’?-wa nambuk kwan’gye (« Détente » et relations Nord/Sud), Séoul, S?nin, 2008.
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[7]
« Interfaces Nord/Sud et reconfigurations de la question coréenne », cité.
-
[8]
Le texte complet de la Déclaration a été publié dans The Korean Quarterly, automne 1972, p. 58-60.
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[9]
Estimation fournie pour 2009 par la Banque de Corée du Sud, 28 juin 2009.
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[10]
Valérie Gelézeau, « The Inter-Korean Border Region : Meta-border of the Cold War and Metamorphic Frontier of the Peninsula », conférence invitée par la chaire d’études coréennes de Sciences Po Paris, « Monday Korea », 4 mai 2009, à paraître dans Doris Wastl-Walter (ed.), Companion to Border Studies, Aldershot, Ashgate, 2011.
-
[11]
César Ducruet, Valérie Gelézeau, Stanislas Roussin, « Les connexions maritimes de la Corée du Nord. Recompositions territoriales dans la péninsule coréenne et dynamiques régionales en Asie du Nord-Est », L’espace géographique, 3 (8), septembre 2008, p. 208-224.
-
[12]
« Interfaces Nord/Sud et reconfigurations de la question coréenne », cité.
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[13]
É. Bidet, « Social Capital and Work Integration : The Case of North Korean Defectors in South Korea », Asian Perspective, 33 (2), 2009, p. 151-179.
-
[14]
Le vent et le soleil se lancent le défi de faire enlever son manteau à un homme. Le vent souffle violemment, ce qui pousse l'homme à s'emmitoufler ; le soleil, quant à lui, chauffe l’homme de ses rayons, l’amenant ainsi à se découvrir. Cette fable symbolise le pouvoir supérieur de l'ouverture et de la main tendue sur l'agression et les sanctions pour amener la Corée du Nord à s'ouvrir et à coopérer.
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[15]
Key-Young Son, South Korean Engagement Policies and North Korea : Identities, Norms and the Sunshine Policy, op. cit..
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[16]
En anglais engagement. Voir Richard N. Haass, Meghan L. O’Sullivan, Honey and Vinegar : Incentives, Sanctions and Foreign Policy, Washington, Brookings Institution, 2000, p. 1 ; R.N. Haass, M.L. O’Sullivan, « Terms of Engagement : Alternatives to Punitive Policies », Survival, 42 (2), été 2000, p. 2. Le terme est clairement un anglicisme et son usage en français n’est pas encore bien fixé : la définition ne figurait pas dans l’édition 2006 du Dictionnaire des relations internationales de Marie-Claude Smouts, Dario Battistella et Pascal Vennesson, Paris, Dalloz, 2e édition.
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[17]
Young-Nok Koo, Corée : vers la réunification ?, op. cit.. Le titre de la version coréenne, Han’guk-kwa haetpy?t ch?ngch’aek, littéralement La Corée du Sud et la « politique du rayon de soleil » (Séoul, P?mmunsa, 2000) est beaucoup plus explicite.
-
[18]
David Mitrany, A Working Peace System, Chicago, Quadrangle Books, 1966 (édition revue et augmentée par rapport à celle de 1943). Cité par Key-Young Son, South Korean Engagement Policies and North Korea : Identities, Norms and the Sunshine Policy, op. cit., et Young-Nok Koo, Corée : vers la réunification ?, op. cit..
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[19]
Président sud-coréen de 1988 à 1992.
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[20]
Young-Nok Koo, Corée : vers la réunification ?, op. cit., p. 51 et suivantes.
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[21]
Ibid., p. 23-36.
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[22]
Ibid., p. 51.
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[23]
Andrei Lankov, conférence organisée par le North Korea Committee, Séoul, EUCCK (EU Chamber of Commerce in Korea), 8 avril 2009.
-
[24]
Young Whan Kihl, Hong Nack Kim (eds), North Korea : The Politics of Regime Survival, New York, M.E. Sharpe, 2006.
-
[25]
Bruce Cumings, North Korea : Another Country, New York, The New Press, 2004 ; Kenneth Quinones, « Reconciling Nuclear Standoff and Economic Shortfalls : Pyongyang’s Perspective », dans Young Whan Kihl, Hong Nack Kim (eds), North Korea : The Politics of Regime Survival, op. cit., p. 59-74.
-
[26]
Voir par exemple David A. Baldwin, « The Power of Positive Sanctions », World Politics, 24 (1), octobre 1971, p. 32.
-
[27]
Robert Carlin, « Negotiating with North Korea : Lessons Learned and Forgotten », dans Rüdiger Frank, James Hoare, Patrick Köllner, Susan Pares (eds), Korea Yearbook 2007, Leyde/Boston, Brill, 2008, p. 235-252 ; Virginie Grzelczyk, « Ten Years of Dealing with Kim Jong-Il : Can Negotiations Ensure Conflict Resolution ? », thèse de doctorat, Université de Maryland, Département « Gouvernement et politique », 2006.
-
[28]
Sandra Fahy, « Tales from the Bottom of the Well : Survivor Testimonies from the North Korean 1990s Famine », thèse de doctorat, SOAS, Université de Londres, Département d’anthropologie, 2009.
-
[29]
« They Stand for Something ». B. Cumings, « The Korean War and Northeast Asian Peace-Building : U.S. Perspective », International Conference on the 60th Anniversary of the Korean War, Yonsei University, 23-24 juin 2010.
-
[30]
Charles Armstrong, The Koreas, Londres, Routledge, 2007, p. 161.
-
[31]
Philippe Pons, « La “mue” de la Corée du Nord », Le débat, 153, 2009, p. 100-114.