Notes
- (1)Le Caspian Pipeline Consortium (CPC) fut créé en 1992 pour transporter le pétrole du Kazakhstan jusqu’en Russie. Long de 1 510 km, il relie Tenguiz (ouest du Kazakhstan) à Novorossiisk (port russe). Les actionnaires du CPC sont la Russie (24 %), le Kazakhstan (19 %), Oman (7 %), Chevron Caspian Pipeline Consortium Company (15 %), Lukarco B.V. (12,5 %), la société nationale russe, Rosneft-Shell Caspian Ventures Limited (7,5 %), Mobil Caspian Pipeline Company (7,5 %), Agip International (2 %), BG Overseas Holding Limited (2 %), Kazakhstan Pipeline Ventures LLC (1,75 %) et Oryx Caspian Pipeline LLC (1,75 %).
- (2)La Russie détiendra 51 % via les sociétés Transneft, Rosneft, et Gazpromneft. La part grecque sera de 24,5 % dont 23,5 % à Hellenic Petroleum et Thranki et 1 % à l’Etat grec. Les participants bulgares (Bourgas Alexandroupolis BG) auront 24,5 %. L’opérateur de ce projet sera Transneft qui contrôlera le transport du pétrole jusqu’au port d’Andropoulis.
- (3)Kachagan, dont les réserves s’élèvent à 13 milliards de barils de brut exploitables, constitue la plus grosse découverte pétrolière dans le monde depuis la fin des années 1960. Les retards d`exploitation du champ mettent à mal l’ambition du Kazakhstan de tripler sa production pétrolière d’ici 2015.
- (4)Ce fonds est alimenté par les revenus pétroliers. Il est destiné à financer les programmes sociaux et d’investissement.
- (5)Soit toute personne vivant avec moins de 10 000 tengués par mois (57 euros). Selon des associations, si on retenait le chiffre de 20 000 tengués (qui semble plus approprié), près de la moitié de la population vivrait sous le seuil de pauvreté.
- (6)Elle a été instituée par un décret présidentiel du 1er mars 1995.
- (7)L’oléoduc Atyraou-Samara est l’une des principales conduites d’exportation utilisée pour transporter le pétrole kazakhstanais via les pays de la CEI vers la mer Baltique et les marchés européens. Sa capacité annuelle, qui est actuellement d’environ 15 millions de tonnes, devrait être portée à 20, puis 25 millions de tonnes.
- (8)La Communauté économique eurasiatique comprend la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizstan, la Russie, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan. L’Arménie, la Moldavie et l’Ukraine y ont un statut d’observateur.
- (9)Le Kazakh Taïr Mansourov, gouverneur de la région du Kazakhstan septentrional et ancien ambassadeur en Russie, succède au Russe Grigori Rapota.
- (10)L’OCS regroupe la Russie, la Chine, le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan. L’Inde, le Pakistan, l’Iran et la Mongolie y ont un statut d’observateur.
1Fort du dynamisme de sa croissance, dû en grande partie, il est vrai, au secteur des hydrocarbures et à la flambée de leurs prix sur le marché mondial, le Kazakhstan cherche à se tailler une place sur les scènes régionale et internationale, comme en atteste notamment son lobbying pour parvenir à exercer la présidence tournante de l’OSCE. Cet objectif va conduire le président Nazarbaiev à faire adopter une réforme constitutionnelle dont l’habillage démocratique, censé gagner la communauté internationale à la cause du pays, ne trompera cependant personne. Pas plus d’ailleurs que les élections législatives anticipées dont les résultats vont encore accentuer la tournure autocratique prise par le régime...
Une situation économique au beau fixe
2Malgré les réformes structurelles entreprises, le principal moteur de la croissance reste le secteur des hydrocarbures. Le Kazakhstan continue de bénéficier d’une conjoncture internationale favorable avec la hausse du prix du baril (72,4 dollars, en moyenne, en 2007) et des autres matières premières.
3Ainsi, la croissance du pays demeure très dynamique avec un PIB en progression de 8,7 % en 2007 par rapport à 2006. En dix ans, le PIB a été multiplié par cinq et a atteint 100 milliards de dollars en 2007.
4En 2007, la production industrielle s’est élevée à 7 703 milliards de tengués (64 milliards de dollars), soit 4,5 % de plus qu’en 2006. Le secteur du raffinage a amélioré ses performances de 6,7%, les branches extractives de 2,6% et la production et la distribution d’électricité, de gaz et d’eau de 7,3 %.
? Les hydrocarbures toujours au premier plan
5Le Kazakhstan dispose d’importantes réserves d’hydrocarbures qui ne sont véritablement exploitées que depuis 1991. Ses réserves en pétrole sont estimées à 12-17 milliards de tonnes. En 2007, le Kazakhstan a produit 55,5 millions de tonnes de pétrole brut et 11,9 millions de tonnes de condensat de gaz, soit respectivement une augmentation de 2,2 % et de 11,6 % en glissement annuel, selon l’Agence des statistiques. De plus, 29,2 milliards de m3 de gaz naturel ont été extraits sur l’année, soit 10,8 % de plus qu’en 2006. Sur les dix premiers mois de l’année, les raffineries ont fourni 9,3 millions de tonnes de produits raffinés, soit 0,8 % de moins que l’année précédente sur la même période.
6Le Kazakhstan continue d’importer pétrole et gaz : en effet, les compagnies pétrolières préfèrent vendre le pétrole brut à l’étranger au prix du marché plutôt qu’aux utilisateurs locaux à un tarif imposé par le gouvernement et plus faible. En outre, situées aux confins du territoire, les raffineries ont plus intérêt à approvisionner les pays voisins que le marché local, afin de réduire les coûts de transport autant que possible.
Principaux indicateurs économiques du Kazakhstan en 2000-2007
Principaux indicateurs économiques du Kazakhstan en 2000-2007
7Le Kazakhstan cherche à diversifier les tracés des conduites utilisées pour exporter ses hydrocarbures et a toujours une voix prépondérante dans les décisions concernant le développement du réseau existant. Ainsi, en décembre 2007, le Kazakhstan et la Russie se sont mis d’accord pour augmenter la capacité du Caspian Pipeline Consortium (CPC) [1] qui doit passer à 67 millions de tonnes par an. En 2007, le volume de pétrole que le Kazakhstan a transporté par cette voie (32,6 millions de tonnes) a augmenté de 4,8 %.
8Après treize ans de discussions, la construction de l’oléoduc Bourgas-Alexandroupolis [2] va enfin être engagée, selon les termes d’un accord signé en décembre 2007. Cette conduite, d’une longueur de 285 km et qui va permettre de désengorger les détroits du Bosphore et des Dardanelles, constitue l’un des moyens d’augmenter la capacité du CPC. Les travaux, dont le coût est estimé à 1 milliard de dollars, devraient débuter fin 2008-début 2009. La capacité, initialement de 35 millions de tonnes par an, sera portée à 50 millions de tonnes. La Russie, la Grèce et la Bulgarie ont constitué un consortium qui se chargera de la construction et de la maintenance de cet oléoduc. Même si le Kazakhstan n’est pas directement concerné par ce projet, il a émis le souhait d’utiliser cette voie. De plus, le Kazakhstan est partie prenante à l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC) par lequel il achemine 30 millions de tonnes de pétrole par an.
9Le tronçon Atasu-Alashankou de la conduite vers la Chine est opérationnel (voir infra) : de juillet 2006 à juin 2007, 3,67 millions de tonnes de pétrole ont transité par cet oléoduc dont la capacité annuelle doit atteindre 10 millions de tonnes. Des négociations ont débouché en 2007 sur un accord prévoyant la livraison par cette voie de 5 millions de tonnes de pétrole par les Russes à la Chine.
10Avec quatre mois de retard, un accord intergouvernemental a été conclu à Moscou le 20 décembre entre la Russie, le Kazakhstan et le Turkménistan concernant la construction d’un gazoduc transcaspien qui permettra d’accroître l’exportation du gaz d’Asie centrale vers la Russie en contournant le territoire ouzbek et qui aura un débit de 20 à 30 milliards de m3 de gaz par an. Il a été également décidé d’augmenter la capacité annuelle du gazoduc Asie centrale-Centre jusqu’à 90 milliards de m3.
? Les ambitions de la compagnie nationale KazMunaiGaz
11A la suite de différentes rencontres officielles en 2007 (visite du président G. Berdymoukhammedov à son homologue N. Nazarbaiev en mai, de celle du président de KazMunaiGaz (KMG), Ouzakbaï Karabaline, à Achgabat), KMG étudie les projets d’investissements proposés par le Turkménistan, également riche en hydrocarbures. Pour la première fois, la compagnie s’apprête à opérer hors du territoire national.
12De plus, la Commision européenne a donné son aval à l’acquisition par KMG de 75 % du capital de la société roumaine Rompetrol, ce qui amène sous son aile plusieurs raffineries en Roumanie et à 630 stations-service dans divers pays européens. Enfin, après six mois de négociations, la compagnie kazakhstanaise et les sociétés étrangères faisant partie du consortium chargé d’exploiter le gisement pétrolier de Kachagan [3] sont tombées d’accord le 14 janvier 2008 pour aligner les parts de KMG sur celles des principaux actionnaires : celles-ci seront désormais de 16,81 % pour chacun, contre auparavant 8,33 % pour KMG, 18,52% pour Eni, Total, Shell et ExxonMobil, 9,26 % pour Conoco-Phillips et 8,33 % pour Inpex.
? Résultats mitigés dans les autres secteurs industriels
13Outre les hydrocarbures, le sous-sol du pays est riche en minerais. Ces réserves sont encore, pour certaines d’entre elles, inexploitées et les minerais sont peu ou même pas transformés du tout.
14L’activité dans l’industrie minière (hors hydrocarbures) a reculé de 0,6 % par rapport à 2006 et la production de minerai de fer ne s’est accrue que de 1,4 %, en raison notamment de la fermeture, pour remise en état, des mines de la région de Karaganda.
15Le secteur de la sidérurgie a enregistré une augmentation de ses performances de 11,4 %, en 2007, en raison principalement de la flambée des prix sur les marchés internationaux. Quant à la métallurgie non ferreuse, elle a connu une récession de 2,5 % à la suite de la baisse de la production de cuivre raffiné, d’or et d’argent.
? Une année faste pour les céréales
16Le Kazakhstan est un pays à vocation agricole : un tiers de la population vit dans les zones rurales et les surfaces exploitables sont considérables (22,2 millions d’hectares de terres agricoles).
17Mais le démantèlement des kolkhozes et sovkhozes a précipité le déclin de l’agriculture et les autorités ont dû prendre des mesures drastiques pour ralentir cette évolution et surtout pour assurer la sécurité alimentaire du pays.
18La manne financière liée aux ressources pétrolières et minérales a permis de mobiliser aux niveaux gouvernemental et privé des fonds pour redynamiser ce secteur.
19Depuis l’effondrement de l’URSS, les surfaces consacrées à la culture des céréales ont été réduites dans une forte proportion (elles n’étaient plus que de 10 millions d’hectares en 2005). A présent, elles sont à nouveau en augmentation et avoisinent 13,3 millions d’hectares, représentant, en 2007,80 % des surfaces cultivables. Le Kazakhstan se classe au sixième rang des pays producteurs de céréales (blé, riz, orge) et au septième des exportateurs dans le monde. La récolte de céréales a atteint un chiffre record en 2007 avec 20,1 millions de tonnes, selon l’Agence des statistiques, sur lesquels 6,8 millions de tonnes ont été exportés (+ 47,6 %); s’y est ajouté 1,5 million de tonnes de farine (30,3 %).
? Le secteur bancaire touché par la crise financière internationale
20Au milieu de 2007, les turbulences qui ont secoué les marchés financiers internationaux se sont répercutées sur les banques kazakhstanaises qui ont considérablement resserré leur politique d’octroi de crédits et ont relevé leurs taux d’intérêt. L’encours de crédits a continué de progresser très rapidement alors même que les dépôts commençaient à diminuer durant l’été. L’exposition des établissements financiers aux mouvements de change s’est fortement accrue.
21Cependant, les autorités du Kazakhstan ont réagi immédiatement, redéfinissant leurs priorités de politique économique. Ainsi, le gouvernement inter-vient-il, depuis lors, de façon plus active dans l’économie réelle, en utilisant notamment les ressources du Fonds national [4]. Des mesures ont été prises afin d’atténuer le manque de liquidité et de permettre aux banques d’emprunter. Pour les aider à résorber leurs dettes extérieures, la Banque nationale a injecté dans le secteur 3,8 milliards de dollars au quatrième trimestre de 2007 et prévoit de lui allouer 8 milliards en 2008.
22Fin novembre 2007, selon la Banque nationale, les crédits accordés par les banques de second rang s’élevaient à 7 227,5 milliards de tengués (60,2 milliards de dollars), dont 79,9 % à long terme et 42,6 % en devises. Quant à l’épargne bancaire, elle était de 3 834,9 milliards de tengués (31,96 milliards de dollars), soit une augmentation de 33,9 % par rapport à la même période de 2006, tandis que celle des particuliers s’élevait à 1 410,6 milliards de tengués (11,8 milliards de dollars) et était en hausse de 52 %. Mais la dette extérieure des banques s’accroît très rapidement : de 15,3 milliards de dollars en 2006, elle est passée à 33,3 milliards en 2007.
23L’une des premières conséquences des difficultés rencontrées par le secteur bancaire a été le ralentissement de l’activité dans le secteur du bâtiment.
24Or, même si celle-ci a repris ensuite pour augmenter de 13,2 % sur l’ensemble de l’année, il est possible qu’elle connaisse des coups d’arrêt en 2008 dans la mesure où les banques continuent de limiter les crédits.
? Une politique économique tempérée
25Diversifier son économie grâce aux revenus du pétrole pour consolider la croissance et développer les régions représente le principal défi à relever par le Kazakhstan. D’où la nécessité de moderniser les infrastructures existantes et d’en créer de nouvelles, notamment en faisant appel aux investisseurs étrangers. En 2007, les investissements en capital fixe se sont chiffrés à 3234,2 milliards de tengués (26,96 milliards de dollars), soit une augmentation de 8,2 % par rapport à 2006 ; quant aux capitaux étrangers, ils ont atteint plus de 53 milliards de dollars en dix ans (1997-2007).
26Le 6 novembre 2007, le gouvernement a lancé le programme « Trente sociétés leaders», toutes choisies pour le rôle avant-gardiste qu’elles jouent dans l’économie du pays, l’objectif étant de faire figurer ce dernier parmi les cinquante pays les plus compétitifs au monde.
27Les revenus du budget de l’Etat se sont élevés à 2 579,5 milliards de tengués (21,5 milliardsde dollars) au 1er décembre 2007, soit 23,3 % de plus qu’un an plus tôt, et les dépenses à 2 365,3 milliards de tengués (19,7 milliards de dollars), ce qui représente une hausse de 23,8%.
28Le budget pour 2008 table sur une croissance du PIB de 9,6 % et une inflation de 6-8 %. Les dépenses devraient s’accroître de 28,3 % et les recettes, hormis celles destinées à alimenter le Fonds national, pourraient représenter 1,3 % du PIB.
29En 2007, le Kazakhstan a doublé ses dépenses de défense qui, pour la première fois depuis l’indépendance du pays, ont franchi le seuil du milliard de dollars (1,22 milliard de dollars). Si leur taux d’accroissement est le plus élevé dans tout l’espace post-sovié-tique, les dépenses militaires ne représentent cependant que 1,2 % du PIB.
30Le Kazakhstan a entrepris de remplacer la majeure partie de son matériel militaire, a créé une flotte de guerre en mer Caspienne et a professionnalisé son armée à 70 %.
31L’inflation au 1er décembre 2007 était de 18,8 %, alors que la Banque nationale avait prévu un taux compris entre 7,3 % et 8,3 %. Les prix des produits alimentaires ont augmenté de 26,6 % pour les denrées alimentaires, de 10,5 % pour les biens de consommation durable, de 15,4 % pour les services et de 31,9% pour les produits industriels. Jusqu’alors, le gouvernement était parvenu à contenir l’inflation mais, à la suite des élections législatives d’août 2007, les prix se sont envolés, notamment ceux des produits alimentaires et les charges liées au logement (eau, gaz, électricité).
32Dans certains domaines (par exemple, les transports urbains), le gouvernement a décidé de geler les tarifs.
33En décembre 2007, le nombre de chômeurs, en baisse de 0,7 % par rapport à 2006, était de 589 300, ce qui représente un taux de chômage de 7,1%. Selon les données du ministère du Travail, les femmes se trouvent plus souvent privées d’emploi que les hommes (respectivement 9,2 % et 6,5 %).
34Le salaire nominal moyen se chiffrait, à la fin de 2007, à 53 928 tengués (449,4 dollars), soit une augmentation de 27% par rapport à la même période de 2006, ou de 8,1% en tenant compte de l’inflation. Dans les secteurs autres que celui des hydrocarbures, il était de l’ordre de 26 714 tengués (222,62 dollars), en hausse de 25,2% (ou de 6,5% en termes réels). Le sous-emploi est toujours très élevé dans les zones rurales où vit toujours près de la moitié de la population. Selon les données de l’Agence des statistiques, 18% des Kazakhstanais auraient des revenus inférieurs au seuil de pauvreté [5].
35Le Kazakhstan s’apprête à mettre en place des quotas à l’immigration : en 2008, la proportion d’étrangers dans la population active ne devrait pas dépasser 1,6 % (elle a été de 0,8 % en 2007). Par ailleurs, leur nombre sera variable selon les professions : 0,6 % au maximum pour les postes dits de première et de seconde catégories (c’est-à-dire postes à responsabilité, direction d’entreprises, personnel spécialisé); 0,93% pour la troisième catégorie (personnel qualifié) ; 0,07 % pour la quatrième (travailleurs saisonniers dans l’agriculture). Le but est d’attirer des spécialistes dans les secteurs les plus modernes, tout en faisant le plus possible barrage aux saisonniers dans le secteur agricole au moment des récoltes, lesquels viennent essentiellement du Kirghizstan, d’Ouzbékistan et du Tadjikistan et sont, pour la plupart, clandestins.
36Bien qu’un décret ait été adopté en avril 2005 pour obliger les entreprises et les administrations à plus de transparence, la corruption continue de gangréner la fonction publique, le système judiciaire, l’éducation... En 2007 encore, l’indice de perception de la corruption (IPC) atteint 2,1 selon le rapport de Transparency Agency, ce qui place le pays à la 150e place (sur 179).
L’autocratie confortée
? La réforme constitutionnelle
37Le 17 mai 2007, le président Nazarbaiev présentait au Majilis (Chambre basse) et au Sénat, réunis en une session commune, toute une série d’amendements constitutionnels en vue d’instaurer un régime « présidentiel-parlementaire ».
38En fait, il s’agissait pour le chef de l’Etat de renforcer encore un peu plus son emprise sur les institutions sous couvert d’une réforme démocratique, censée faire bonne impression auprès de la communauté internationale. Dès le lendemain, ces amendements étaient approuvés par les membres du Parlement à une majorité écrasante.
39Les deux Chambres voient le nombre de leurs membres augmenter et leurs prérogatives étendues. Ainsi, le Majilis compte désormais 107 députés (contre 77 auparavant), dont 98 élus au scrutin proportionnel (10 auparavant et 67 au scrutin majoritaire) et 9 désignés par l’Assemblée des peuples du Kazakhstan [6], organisme consultatif auprès du chef de l’Etat. Les sénateurs, quant à eux, sont maintenant 47, au lieu de 39, quinze d’entre eux (et non plus sept) étant nommés par le Président.
40Par ailleurs, il revient au Parlement de donner son aval, ou non, à la nomination par le chef de l’Etat du Premier ministre, du Procureur général, du président du Conseil national de sécurité et du gouverneur de la Banque centrale.
41Il est également habilité à désigner un certain nombre de membres du Conseil constitutionnel, de la Cour suprême, du Haut Conseil judiciaire et de la Commission des comptes.
42Mais en dehors de ces quelques avancées, certaines dispositions jettent une ombre sur la nature démocratique de la réforme. Ainsi, les partis doivent-ils désormais obtenir au moins 7 % des suffrages pour être représentés au Majilis, ce qui peut être rédhibitoire pour une opposition relativement faible.
43Surtout, si le mandat du président de la République a été réduit de sept à cinq ans, une exception est faite en faveur de Noursoultan Nazarbaiev qui est autorisé à se succéder à lui-même à l’issue du septennat actuel, en 2012.
44Une clause qui, selon d’aucuns, pourrait faire de ce dernier, aux commandes du pays depuis 1989, un Président à vie, tout-puissant qui plus est.
45Peu après l’adoption de ces amendements, le Majilis a été dissous et les élections législatives qui, selon le calendrier, devaient se tenir en 2009, ont été avancées au 18 août 2007.
46Le scrutin a été remporté par le parti présidentiel Nur Otan qui, avec 88,41% des suffrages exprimés, obtient la totalité des sièges électifs. Aucun des six autres partis en lice n’a réussi à franchir le seuil des 7 % requis pour entrer au Parlement. Les dirigeants du parti d’opposition social-démocrate (OSDP) et de la formation plus modérée Ak Jol ont dénoncé les fraudes, tandis que l’OSCE a estimé que le processus électoral n’avait pas été conforme aux principes de la démocratie. Le 9 août, les représentants des minorités ethniques avaient été choisis au sein de l’Assemblée des peuples du Kazakhstan, à savoir un Kazakh, une Russe, un Ouïgour, un Ukrainien, un Allemand, un Biélorusse, un Ouzbek, une Balkare et un Coréen.
? L’« affaire Rakhat Aliev »
47Les critiques les plus vives à l’encontre de la réforme constitutionnelle allaient être portées non par l’opposition, mais par l’un des membres du clan familial de N. Nazarbaiev : son gendre, Rakhat Aliev, d’avec lequel sa fille, Dariga, devait d’ailleurs divorcer en juin. Le 26 mai 2007, dans une interview publiée sur Internet, R. Aliev a, en effet, expliqué que ces amendements à la Constitution n’avaient d’autre objectif que de permettre au Président d’accaparer tout le pouvoir. Et surtout, il a annoncé son intention de présenter sa candidature à l’élection présidentielle de 2012. La réponse de N. Nazarbaiev ne s’est pas fait attendre : dès le lendemain, R. Aliev était démis de ses fonctions d’ambassadeur du Kazakhstan en Autriche et de représentant de ce pays à l’OSCE et un mandat d’arrêt international était lancé contre lui. Par ailleurs, un tribunal d’Almaty décidait de la suspension pour une durée de trois mois des deux médias dont il était propriétaire, un hebdomadaire et une chaîne de télévision, pour, officiellement, non-respect de la loi sur la langue. Arrêté à Vienne, puis libéré après le paiement d’une caution de 1 million d’euros et l’engagement par écrit de ne pas quitter le pays, il a reçu l’assurance, début août, du Parquet autrichien qu’il ne sera pas extradé vers le Kazakhstan. Il est, en effet, accusé par la justice de son pays d’avoir fait enlever, en janvier 2007, le président de la Nourbank et son adjoint, dont il est le principal actionnaire, pour les contraindre à lui céder à bas prix leurs parts dans l’immeuble occupé par le siège social de la banque. Et c’est pour le mettre à l’abri que le président Nazarbaiev l’avait nommé ambassadeur en Autriche.
48Mais le nom de Rakhat Aliev est associé à d’autres affaires troubles. Ainsi, l’enquête de police avait révélé l’implication des forces d’élite du ministère de la Sécurité, dont il était alors le numéro deux, dans l’assassinat d’un opposant en vue, Altynbek Sarsenbaiev, en février 2006. Et auparavant déjà, il avait été soupçonné d’être le commanditaire de l’élimination d’un autre opposant connu, Zamambek Nourkadilov, en novembre 2005, retrouvé mort chez lui de deux balles dans la tête et le dos et au sujet duquel la police avait conclu au « suicide ».
49La disgrâce du riche et puissant Rakhat Aliev et l’affaiblissement, déjà perceptible en 2006, de son ex-épouse Dariga Nazarbaieva, qui fut, un temps, présentée comme le possible successeur de son père, constituent le dernier épisode en date des luttes d’influence que se livrent quatre clans autour de la personne du Président. Les gagnants pourraient en être la deuxième fille de N. Nazarbaiev et son mari, Timour Koulibaiev, dont la « loyauté » au chef suprême a été recompensée par sa nomination, en juin 2006, à la tête de la compagnie nationale d’hydrocarbures KazMunaiGaz.
Le Kazakhstan dans son environnement international
? La Russie, partenaire toujours privilégié du Kazakhstan
50La Russie reste le premier partenaire du Kazakhstan, tant sur le plan politique qu’économique, ces deux pays ayant formé des projets conjoints dans de très nombreux domaines : énergie, transit des hydrocarbures, transports, recherche spatiale, nucléaire civil, coopération militaire. Quant aux investissements russes, ils concernent plusieurs secteurs essentiels pour l’économie kazakhstanaise, comme l’industrie, le bâtiment, la banque, les transports et télécommunications.
51En 2007, les accords, protocoles, rencontres au sommet, visites d’Etat se sont multipliés. Le Kazakhstan entend manifestement donner à ses relations avec la Russie la prééminence sur celles avec l’Europe et les Etats-Unis. Parmi les nombreuses rencontres bilatérales (on en dénombre plus d’une dizaine), l’une des plus importantes a été la 11e session de la Commission mixte en novembre 2007, à Astana. Comme lors des précédentes réunions, les chefs d’Etat des deux pays ont examiné les grands axes de la coopération économique, notamment dans le domaine de l’énergie et du transport des hydrocarbures, s’attardant tout particulièrement sur les perspectives d’augmentation du débit de l’oléoduc Atyraou-Samara [7].
52Un protocole a été signé prévoyant, à partir de 2008, le transit par le Kazakhstan de 5 millions de tonnes annuelles de pétrole russe vers la Chine. De plus, la question de la construction du gazoduc transcaspien a été une nouvelle fois abordée et deux accords intergouvernementaux ont été signés, l’un sur la création d’un centre international d’enrichissement de l’uranium et l’autre sur l’ouverture de représentations commerciales. Mais cette rencontre a également été l’occasion d’évoquer des thèmes politiques comme la sécurité et la stabilité régionales.
? Resserrer les liens avec les voisins
53Al’issue de leur rencontre à Douchanbé le 12 septembre 2007, les Présidents tadjik et kazakhstanais, E. Rakhmon et N. Nazarbaiev, ont annoncé la création d’un fonds d’investissement commun d’un montant de 100 millions de dollars destiné à financer, au Tadjikistan, le développement de la production d’électricité, de l’agriculture et de l’industrie minière. Lors de cette visite, d’autres accords ont été signés sur les liaisons aériennes entre les deux pays, la coopération dans les domaines de la culture ainsi que de l’enseignement technique et professionnel, de l’agriculture et du commerce.
54A l’occasion de la visite officielle effectuée le 28 mai par le Président turkmène, G. Berdymoukhammedov, les deux pays ont convenu d’agir de concert dans plusieurs secteurs, et notamment pour la surveillance des frontières, la normalisation, la métrologie et l’homologation, ainsi que pour protéger les saïgas d’Asie centrale dont les effectifs ne cessent de diminuer.
? Multiplication des accords multilatéraux
55Réunis au sommet à Douchanbé en octobre 2007, les leaders de la Communauté économique eurasiatique [8] ont désigné au poste de secrétaire général, le Kazakh Taïr Mansourov [(9] et lancé la procédure de mise en place d’une union douanière. Ils ont, par ailleurs, signé une série de documents relatifs au renforcement de l’intégration entre leurs pays et envisagé de faire appel à des experts internationaux pour étudier les conditions les plus efficaces d’exploitation des ressources en eau de l’Asie centrale. La Russie s’est engagée, pour sa part, à présenter prochainement à ses partenaires ses réflexions sur l’instauration d’un marché énergétique commun.
56Le 16 octobre s’est tenu à Téhéran le deuxième sommet des Etats riverains de la mer Caspienne, le premier, qui avait eu lieu en avril 2002, n’ayant donné aucun résultat tangible. Les pays riverains ont réaffirmé que le statut juridique de la mer Caspienne serait defini dans une convention, dont l’adoption exigeait un accord unanime entre eux cinq. Ce document déterminera le régime de navigation et de pêche qui, pour l’instant, relève de chacun des Etats riverains, stipulera les règles en matière de protection de l’environnement et d’exploitation des ressources biologiques et minérales et, surtout, permettra de résoudre de façon définitive les questions concernant la délimitation des fonds marins en vue de la gestion des ressources sous-marines.
57Le 2 novembre 2007, le Premier ministre kazakhstanais, Karim Massimov, a proposé à ses homologues réunis dans le cadre de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) [10] d’examiner un projet élaboré par son gouvernement de « Stratégie asiatique de l’énergie », qui a pour but de mettre en place un marché commun. En outre, le Kazakhstan souhaiterait voir adopté le principe d’une concertation sur le développement des corridors de transport internationaux, ainsi que dans le domaine de la lutte contre l’immigration clandestine. Des manoeuvres militaires conjointes intitulées « Mission de paix 2007 » ont également été organisées en août 2007 sous l’égide de l’OCS : environ 6 000 hommes et plus de 1 000 véhicules y ont participé.
? L’attrait de la Chine
58La coopération entre le Kazakhstan et la Chine porte en premier lieu sur les questions de sécurité, les deux pays étant déterminés à réunir leurs efforts dans la lutte contre le terrorisme, le séparatisme, l’extrémisme, le crime transnational et le trafic de drogue.
59Mais l’économie apparaît aussi en bonne place dans l’ordre du jour des rencontres bilatérales. Ainsi, la Chine se propose d’encourager les investissements de ses entreprises dans l’économie du Kazakhstan, et notamment de participer activement à la création de pôles industriels et scientifiques. Les deux pays ont décidé de ne pas s’en tenir aux grands projets dans le secteur des hydrocarbures, mais de coopérer plutôt dans la branche des équipements pour l’industrie pétro-gazière, la métallurgie, la production de matériaux de construction, l’alimentaire et le textile, les services de transport et de logistique et le tourisme. D’ici 2012, le Kazakhstan devrait achever la construction du tronçon, passant par son territoire, de la route qui reliera la Chine occidentale à l’Europe occidentale.
60Enfin, des accords bilatéraux ont été signés, prévoyant notamment le prolongement de l’oléoduc Atasu (centre du Kazakhstan) ?Alashankou (ouest de la Chine) jusqu’à la mer Caspienne et la construction d’un gazoduc entre le Turkménistan et la Chine via le Kazakhstan. Ayant d’importants besoins en énergie, cette dernière envisage, en outre, d’aménager les connexions entre son réseau ferroviaire et ceux du Kazakhstan et de la Russie afin de pouvoir disposer d’un moyen supplémentaire d’acheminement des hydrocarbures.
61Le chiffre d’affaires des échanges entre le Kazakhstan et la Chine a dépassé la barre des 10 milliards de dollars fin 2007, alors que, selon les prévisions, ce montant ne devait pas être atteint avant 2010. En janvier-mai 2007, les échanges se sont élevés à 4,7 milliards de dollars, soit une progression de 59,4 % par rapport à la même période de 2006. Le Kazakhstan est le deuxième partenaire commercial de la Chine, après la Russie, dans le groupe des pays post-communistes, et le trentième dans le monde.
62La volonté du Kazakhstan de s’ancrer à la CEI et plus particulièrement à la Russie, le rapprochement avec la Chine font que ses relations avec l’Europe et les Etats Unis semblent passer au second plan. Il n’en reste pas moins que ce pays a bien l’intention de s’affirmer sur la scène internationale.
? La tentation de l’Occident
63Pour la première fois, un Etat non européen et, en outre, issu de l’URSS, a été désigné pour exercer la présidence tournante de l’OSCE. En 2003, le Kazakhstan avait présenté sa candidature pour 2009. Les amendements à la Constitution adoptés au printemps 2007, censés donner une plus grande place au Parlement ont fait partie du plan de bataille dressé pour obtenir cette présidence. Ils n’ont cependant pas été considérés comme un témoignage suffisant de l’orientation du régime kazakhstanais en faveur de la démocratie par les responsables de l’OSCE qui ont été bien plus encore échaudés par les nombreuses irrégularités constatées par leurs quelque 400 observateurs lors du déroulement des élections législatives d’août. Le Conseil ministériel du 30 novembre 2007 a donc décidé de confier la présidence de l’organisation au Kazakhstan non pas en 2009, mais en 2010.
64Rappelons, par ailleurs, qu’une « Stratégie pour l’Asie centrale » a été mise en place par l’Union européenne en 2007, impliquant un approfondissement de la coopération entre ces deux régions avec notamment la tenue de réunions régulières entre ministres des Affaires étrangères. L’ouverture d’un nouveau chapitre dans les relations entre l’UE et l’Asie centrale faisant partie des missions dévolues à l’Allemagne durant sa présidence de l’UE (premier semestre de 2007), ce fut à cette dernière que le président Nazarbaiev réserva sa première viste de l’année (31 janvier-1er février). Mais ce geste s’adressait aussi au premier partenaire du pays en Europe et sixième au niveau mondial.
65
Sources :
Kazakhstanaskaia Pravda (quotidien kazakhstanais); Panorama (hebdomadaire kazakhstanais);
Capital (hebdomadaire kazakhstanais); Transparency International, Global Corruption Report
2007; FMI; Banque mondiale; Banque nationale du Kazakhstan; Agence des statistiques du
Kazakhstan; Délégation européenne à Almaty.
Annexe
Chronologie 2007
6631 janvier - 1er février
67 Visite officielle du président Nazarbaiev en Allemagne.
6818 mai
69 Le Parlement adopte les amendements à la Constitution faisant du Kazakhstan une république « présidentielle-parlementaire », mais renforçant surtout les pouvoirs du président Nazarbaiev.
7028 mai
71 Visite au Kazakhstan du Président turkmène, Gourbangouly Berdymoukhammedov.
724 août
73 Le Tribunal de Vienne déboute le Kazakhstan de sa demande d’extradition de Rakhat Aliev, puissant homme d’affaires et ex-gendre du Président.
748-17 août
75 L’exercice militaire « Mission de paix 2007 », organisé dans le cadre de l’Organisation de coopération de Shanghai, mobilise quelque 6 000 hommes et plus de 1 000 véhicules venus de tous les pays membres.
769 août
77 Neuf députés sont désignés au sein de l’Assemblée des peuples du Kazakhstan pour siéger au Majilis.
7818 août
79 Elections législatives anticipées. Tous les sièges vont au parti présidentiel, Nur-Otan.
8020 août
81 Accord entre Astana et Pékin sur la construction de gazoducs et d’oléoducs, à la suite de la visite officielle du Président chinois.
8218 septembre
83 Galym Orazbakov, ministre de l’Industrie et du Commerce, annonce un train de mesures destinées à relancer la construction.
846 octobre
85 Sommet à Douchanbé de la Communauté économique eurasiatique. Une série de textes instaurant une union douanière est avalisée.
86Un Kazakh, Taïr Mansourov, est nommé secrétaire général de la Communauté.
8716 octobre
88 Deuxième sommet des pays de la Caspienne.
89Le premier avait eu lieu en avril 2002.
902 novembre
91 Rencontre des Etats de l’Organisation de coopération de Shangai.
926 novembre
93 Le gouvernement lance le programme « Trente sociétés leaders du Kazakhstan ».
9426 novembre
95 Tenue de la 11e session de la Commission mixte russo-kazakhstanaise.
9630 novembre
97 Le Kazakhstan est désigné pour exercer la présidence tournante de l’OSCE en 2010 par le Conseil ministériel de l’Organisation, réuni à Madrid.
9820 décembre
99 Signature d’un accord tripartite entre le Turkménistan, le Kazakhstan et la Russie sur la construction d’un gazoduc transcaspien permettant d’accroître les exportations de gaz d’Asie centrale vers la Russie et qui aura une capacité de 20 à 30 milliards de m3 par an.
10014 janvier 2008
101 Fin des négociations sur le gisement pétrolier de Kachagan. La part de la compagnie nationale KazMunaiGaz (KMG) est augmentée pour être alignée sur celle des principaux opérateurs étrangers.
Principales formations politiques
102Pro-présidentielles
- Nur-Otan (Rayon-Patrie). Auparavant Otan, ce parti a changé de nom en décembre 2006, après avoir décidé de fusionner avec Asar Ensemble), le Parti agraire et le Parti civique.
- Rukhaniat (Héritage spirituel)
104Opposition
- Parti communiste du Kazakhstan
- Nagyz Ak Jol (La véritable Voie lumineuse), créé en 2003, enregistré en mars 2006
- Parti des patriotes du Kazakhstan
- Aul (Village)
- Ak Jol (Voie lumineuse)
- Adilet (Justice)
- Parti communiste populaire
- Parti social-démocratique national
Résultats des dernières élections
105? Election présidentielle (4 décembre 2005)
106Le président est élu pour sept ans. Noursoultan Nazarbaiev a été élu pour la première fois le 1er décembre 1991, puis réélu le 10 janvier 1999 avec 79,78 % des voix.
107? Elections du Majilis (18 août 2007)
108Depuis la modification de la Constitution en 2007,98 des membres du Majilis sont élus au scrutin proportionnel et 9 sont désignés par l’Assemblée des peuples du Kazakhstan.
109? Election du Sénat (19 août 2005)
110Le Sénat comprend 47 membres, dont 32 sont élus par les assemblées locales des 14 régions et des deux villes d’Astana et d’Almaty, et 15 sont nommés par le Président. La durée du mandat pour les sièges électifs est de six ans, renouvelable par moitié tous les trois ans.
Composition du gouvernement en janvier 2008
- Premier ministre : Karim Massimov
- Vice-Premiers ministres : Umirzak Shukeev, Erbol Orynbaev
- Ministres :
- Intérieur : Baourzhan Mukhamedzhanov
- Défense : Danial Akhmetov
- Situations d’urgence : Vladimir Bozhko
- Affaires étrangères : Marat Tazhin
- Economie et Planification budgétaire : Bakhyt Sultanov
- Finances : Bolat Zhamishev
- Justice : Zagipa Balieva
- Culture et Information : Ermuhamet Ertysbayev
- Education et Sciences : Zhanseit Tuimebaev
- Santé : Anatoly Dernavoi
- Travail et Protection sociale : Berdibek Saparbayev
- Transports et Télécommunications : Serik Akhmetov
- Agriculture : Akmetzhan Essimov
- Energie et Ressources minérales : Sauat Mynbayev
- Protection de l’environnement : Nurlan Iskakov
- Industrie et Commerce : Galym Orazbakov
- Tourisme et Sports : Temirkhan Dosmukhanbetov
Sélection bibliographique
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- Dave (Bhavna), Kazakhstan : Ethnicity, Language and Power, Routledge, Taylor & Francis Group, Londres, 2007,224 p.
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Notes
- (1)Le Caspian Pipeline Consortium (CPC) fut créé en 1992 pour transporter le pétrole du Kazakhstan jusqu’en Russie. Long de 1 510 km, il relie Tenguiz (ouest du Kazakhstan) à Novorossiisk (port russe). Les actionnaires du CPC sont la Russie (24 %), le Kazakhstan (19 %), Oman (7 %), Chevron Caspian Pipeline Consortium Company (15 %), Lukarco B.V. (12,5 %), la société nationale russe, Rosneft-Shell Caspian Ventures Limited (7,5 %), Mobil Caspian Pipeline Company (7,5 %), Agip International (2 %), BG Overseas Holding Limited (2 %), Kazakhstan Pipeline Ventures LLC (1,75 %) et Oryx Caspian Pipeline LLC (1,75 %).
- (2)La Russie détiendra 51 % via les sociétés Transneft, Rosneft, et Gazpromneft. La part grecque sera de 24,5 % dont 23,5 % à Hellenic Petroleum et Thranki et 1 % à l’Etat grec. Les participants bulgares (Bourgas Alexandroupolis BG) auront 24,5 %. L’opérateur de ce projet sera Transneft qui contrôlera le transport du pétrole jusqu’au port d’Andropoulis.
- (3)Kachagan, dont les réserves s’élèvent à 13 milliards de barils de brut exploitables, constitue la plus grosse découverte pétrolière dans le monde depuis la fin des années 1960. Les retards d`exploitation du champ mettent à mal l’ambition du Kazakhstan de tripler sa production pétrolière d’ici 2015.
- (4)Ce fonds est alimenté par les revenus pétroliers. Il est destiné à financer les programmes sociaux et d’investissement.
- (5)Soit toute personne vivant avec moins de 10 000 tengués par mois (57 euros). Selon des associations, si on retenait le chiffre de 20 000 tengués (qui semble plus approprié), près de la moitié de la population vivrait sous le seuil de pauvreté.
- (6)Elle a été instituée par un décret présidentiel du 1er mars 1995.
- (7)L’oléoduc Atyraou-Samara est l’une des principales conduites d’exportation utilisée pour transporter le pétrole kazakhstanais via les pays de la CEI vers la mer Baltique et les marchés européens. Sa capacité annuelle, qui est actuellement d’environ 15 millions de tonnes, devrait être portée à 20, puis 25 millions de tonnes.
- (8)La Communauté économique eurasiatique comprend la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizstan, la Russie, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan. L’Arménie, la Moldavie et l’Ukraine y ont un statut d’observateur.
- (9)Le Kazakh Taïr Mansourov, gouverneur de la région du Kazakhstan septentrional et ancien ambassadeur en Russie, succède au Russe Grigori Rapota.
- (10)L’OCS regroupe la Russie, la Chine, le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan. L’Inde, le Pakistan, l’Iran et la Mongolie y ont un statut d’observateur.