Notes
- (1)Fin juin 2007, le total des actifs était de 490 milliards d’euros.
- (2)Alors que la part du crédit de détail n’est encore, fin 2006, que d’environ 15 % du total des actifs bancaires, et qu’il n’a atteint que 22 % du volume global du crédit, le pourcentage des créances douteuses par rapport à l’ensemble des crédits aux ménages est passé de 1,4 % (d’après la comptabilité russe) à la fin 2004 – un chiffre proche de la moyenne de tous les crédits ? à 3 % fin avril 2007 ? ce qui correspond à plus du double de la moyenne de l’ensemble des crédits. Sergueï Ignatiev, le gouverneur de la Banque centrale, n’a pas cessé, au cours de 2007, d’exprimer son inquiétude au sujet de l’augmentation rapide des crédits de détail, même si leur niveau reste bas.
- (3)C’est ce que l’on appelle aussi « l’aller-retour des prêts aux actionnaires » (roundtripping of loans to shareholders) (Odling-Smee et Thomson 2003). Il y a peu de temps encore, selon les estimations de certains experts, entre 20 et 60 % du capital des banques pourrait avoir correspondu, en fait, à des actifs fictifs (Kostikov, 2004).
- (4)Du fait que Gazprombank est détenue en majorité par une entreprise majoritairement publique, il serait tout aussi justifié de classer cette banque dans le premier groupe d’établissements de crédit.
- (5)Fin juin 2007, ce pourcentage s’est élevé à 14 %.
- (6)De plus, des doutes subsistent quant à l’utilisation des normes comptables internationales (International Financial Reporting Standards/IFRS, auparavant appelées International Accounting Standards/IAS), et notamment des simples tableaux de conversion RAS-IFRS, inadaptés à une évaluation des risques en Russie. Selon certaines estimations, si l’on appliquait avec rigueur les normes comptables internationales au cas russe, une part importante (peut-être équivalant à un tiers) du nombre total des banques pourrait être considérée comme travaillant à perte.
- (7)Les dernières se réfèrent entre autres à la transparence de la structure de la propriété bancaire, à la qualité des actifs et du capital bancaires et à l’efficacité des systèmes de gouvernance et de contrôle des entreprises.
- (8)General Electric Capital a acheté Delta Kredit pour 80 millions d’euros en novembre 2004 et Banca Intesa a acquis une participation de 75 % dans KMB (fondé par la Berd) en mai 2005 (RZB Group 2005).
- (9)Selon quelques observateurs, que l’accès à la garantie n’ait été refusé que pour une part négligeable des dépôts peut avoir suscité des inquiétudes quant au laxisme persistant dans l’application de la réglementation (FMI, 2006).
1Dans les premières années de la transition post-soviétique, alors qu’apparaissaient de nombreuses sources de revenus spéculatifs, les ouvertures de banques se sont multipliées. Puis le resserrement de la politique économique et la crise du crédit qui s’en est suivie au milieu des années 1990, ont permis un début d’assainissement. Mais le report de l’activité bancaire sur la participation au programme « Prêts contre actions », l’achat de bons du trésor (GKO) et le recours à des substituts de la monnaie ont contribué à amplifier les déséquilibres dans le secteur qui va subir de plein fouet les répercussions du krach financier de 1998. Le redressement spectaculaire de l’économie russe observé dès l’année suivante, soutenu par la hausse du prix du pétrole, ainsi que par des réformes macro-structurelles efficaces, s’est traduit finalement par un essor du crédit, incitant les banques à prendre de nouveaux risques. Depuis, le paysage bancaire a commencé à se transformer : plusieurs mesures d’importance ont été adoptées (modifications de la réglementation, instauration d’un système d’assurance des dépôts), et on assiste aujourd’hui à un véritable afflux de capitaux étrangers.
Les premières années de la transition
2Après l’effondrement de l’URSS et la disparition de la planification centrale, la Banque centrale de Russie a été officiellement investie des fonctions de l’ancienne Gosbank (soviétique).
3Stimulées, dans un premier temps, par la quasi-absence de véritables règles, les institutions bancaires ont vu leur nombre total passer de 6, à la fin de 1988, à 1 360 fin 1991, puis 2 456 fin 1994 (cf. tableau 1). Dans les premières années de la transition, les activités des banques commerciales ? mais pas nécessairement les activités bancaires proprement dites ? ont connu une période de prospérité, par contraste avec d’autres secteurs de l’économie, en forte régression.
4Dans de nombreux cas, les sources de profit initiales des institutions de crédit provenaient de la spéculation, d’opérations d’intermédiation et d’arbitrage qui ont bénéficié de plusieurs facteurs : l’inflation fluctuante (parfois à la limite de l’hyperinflation), la dépréciation ininterrompue du rouble, l’instabilité du taux de change, l’ouverture commerciale du pays, la libéralisation graduelle des transactions en devises étrangères, auxquels s’ajoutaient la générosité du refinancement de la Banque centrale et l’absence persistante de rigueur dans l’application des contraintes budgétaires. Dans un environnement où le contrôle et les règles monétaires étaient faibles, les banques sont aussi devenues des instruments au service de la fuite du capital.
5Comme d’autres institutions publiques de crédit, la Sberbank (Caisse d’épargne) était ? et est toujours ? dotée d’une garantie d’Etat sur les dépôts des ménages ; elle continue de gérer la majorité des comptes de particuliers.
6D’autres banques publiques spécialisées ont vu maintenue leur fonction d’attribution de crédits administrés ou de prêts à taux bonifiés, sur ordre des autorités monétaires ou du gouvernement, à des « entreprises stratégiques » ou à d’autres bénéficiaires. Il s’agissait principalement de la Promstroïbank (au service de l’industrie, du bâtiment, du secteur des transports et communications), de l’Agroprombank (pour les kolkhozes, les sovkhozes et les complexes agro-industriels), de la Jilsotsbank (pour la construction résidentielle, l’industrie légère et le commerce) et de la Vneshtorgbank (gestion des réserves de change et transactions avec les créanciers étrangers). La part du lion, parmi les nombreuses petites banques nouvellement établies, revenait aux « banques de poche » ou « banques concessionnaires », à savoir des institutions similaires à des antennes de trésorerie, ou à des départements financiers de firmes ou de conglomérats. Un grand nombre de ces banques de poche avaient été fondées par des entreprises (publiques) du secteur des ressources naturelles, des firmes de l’industrie lourde ou des autorités régionales et locales.
7La plupart des nouvelles banques étaient de très petite taille et tentaient d’attirer des fonds en offrant des taux de rémunération des dépôts plus élevés que la Sberbank. La privatisation des banques spécialisées ainsi que des banques de poche s’est effectuée principalement via leur rachat par les dirigeants et les salariés (Management and Employee Buy Out ou MEBO), ainsi que par la méthode des coupons. Ces modalités de privatisation ont amené peu de compétences nouvelles et de capital aux banques, d’autant que les anciennes directions ont été maintenues en place. Par ailleurs, la Sberbank a été exclue du processus de privatisation.
La crise du crédit interbancaire (1994-1995)
8Au milieu des années 1990, la plupart des sources de profit faciles, qui avaient d’abord été privilégiées, ont commencé à se tarir. La politique monétaire s’est durcie et le refinancement quasi automatique, les crédits administrés et les subventions de l’Etat ont été réduits à partir de 1994. Les progrès accomplis dans la stabilisation de l’économie ont amoindri les profits tirés à la fois des prêts en période d’inflation, des opérations de change et de la spéculation en monnaie étrangère (OCDE 1997). En juillet 1995, les autorités ont introduit un régime de dépréciation rampante du rouble vis-à-vis du dollar, lequel fut choisi comme devise de référence. Un amendement à la loi sur la Banque centrale, voté en mai 1995, a renforcé l’autorité de cette dernière en tant que banque de régulation et de contrôle. Les conditions auxquelles était soumise l’attribution d’une licence et les règles prudentielles étant devenues plus sévères, les petites banques ont été conduites à fusionner.
9Le nombre total d’établissements de crédit a diminué, ils n’étaient plus que 1 600 au milieu de 1998 (cf. tableau 1).
Fédération de Russie : indicateurs macroéconomiques et données
Fédération de Russie : indicateurs macroéconomiques et données
10Les bons résultats obtenus en matière de stabilisation ont pris au dépourvu de nombreuses banques, provoquant des problèmes croissants de liquidité. Le resserrement des conditions de refinancement par la Banque centrale a contribué à réduire le crédit commercial, qui a chuté de 34 % du PIB en 1993 à 12 % en 1995. Plusieurs banques ont réagi en cherchant à se procurer des fonds sur le marché du prêt interbancaire, ce qui a eu pour effet une multiplication des emprunts avec pour résultat final l’effondrement de ce marché en août 1995. Comme les autorités monétaires n’ont consenti que des arrangements partiels, cette crise a entraîné la faillite de plusieurs centaines de banques, dont deux relativement grandes (Barisitz 2004a).
Une accumulation de déséquilibres structurels
11Les efforts ambitieux, soutenus par le FMI depuis le milieu de la décennie 1990, pour stabiliser la situation macroéconomique exigeaient la conduite sur le moyen terme d’une politique monétaire stricte. Après une phase durant laquelle elles ont été partiellement en excès, les liquidités se sont contractées (Aglietta 2003). De plus, étant donné la lenteur avec laquelle s’est opéré l’ajustement structurel, l’économie s’est trouvée à court d’argent liquide. Pour surmonter les difficultés liées à ce tarissement de la monnaie, les établissements de crédit ont encouragé les opérations de troc, le recours à des ersatz de monnaie ou aux veksels (lettres de change). Un certain nombre d’entre eux ont continué à fonctionner en gardant, à différents niveaux, des liens étroits avec les structures gouvernementales, ce qui leur a permis d’être « habilités » à tenir les comptes des autorités régionales et municipales et d’offrir, à des bénéficiaires désignés par ces dernières, des prêts dotés de la garantie de l’Etat (Renversez 2001).
12Une autre activité importante, qui a enrichi considérablement quelques banques de plus grande taille, disposant par ailleurs de tout un réseau de relations, a été leur participation aux privatisations monétaires, particulièrement, au cours de la deuxième moitié de l’année 1995, avec le programme « Prêts contre actions » (shares-for-loans deals) proposés dans le cadre d’enchères.
13Il s’agissait souvent pour l’Etat de vendre à un très bon prix un ensemble d’actions qu’il détenait dans des entreprises stratégiques (dans les secteurs du pétrole, des métaux précieux, de l’électricité et de la métallurgie). Presque toutes ces opérations ont donné lieu à des controverses et à des accusations de corruption, de délit d’initié et de fraude, mais quelques-uns ont fait fortune grâce à elles. Elles ont aussi contribué à la formation de groupes financiers et industriels (Finansovopromychlennye grouppy, FPG) ou de conglomérats, comprenant des banques ainsi que des sociétés dans l’industrie et/ou dans l’exploitation minière, parfois dirigés par de puissants oligarques.
14Ainsi, les institutions de crédit déte-naient-elles une position « souveraine » dans une économie à court de liquidité.
15La principale source de revenus pour les banques provenait, semble-t-il, des investissements en bons du Trésor (Gosoudarstvennye kratkosrotchnye obligatsii, ou GKO) qui étaient d’un rendement élevé, mais, comme il est apparu plus tard, qui présentaient des risques importants. Creusé par la contraction de la liquidité et par un système fiscal chroniquement inefficace, le déficit du budget de l’Etat a dépassé les 5 % du PIB en 1995 et les 7 % en 1996 et 1997. Pour ne pas utiliser un moyen qui eût favorisé l’inflation, le gouvernement a émis de plus en plus de GKO pour couvrir l’augmentation des dépenses publiques. Les banques ont également contracté des prêts à l’étranger pour pouvoir acheter des GKO et elles ont offert leurs services aux investisseurs étrangers qui souhaitaient acquérir des titres russes d’un rapport apparemment très lucratif. De même, les institutions de crédit, détenues en Russie par des non-résidents, ont participé activement à ces opérations. Les banques ? et elles n’étaient pas les seules entités à le faire ? ont ainsi spéculé sur les taux d’intérêt élevés générés par les valeurs émises par l’Etat et sur la stabilité du taux de change préconisée par le FMI. Les placements se sont alors avérés extrêmement problématiques.
Le krach d’août 1998
16L’appréciation réelle et ininterrompue du rouble depuis l’introduction du régime de dépréciation (nominale) rampante et la chute brutale des prix de l’énergie et des matières premières, au cours de la seconde moitié de 1997 et en 1998, ont provoqué une grave détérioration des comptes extérieurs de la Russie. Les effets contagieux de la crise asiatique ont gagné le pays et, en dépit des hausses significatives des taux d’intérêt et des coûteuses interventions de la Banque centrale pour défendre le rouble, les investisseurs non résidents ont été amenés à se retirer partiellement du marché des GKO.
17Une accalmie temporaire est intervenue début 1998 (Sgard 1998), mais les fondamentaux, notamment les finances publiques, ont continué de se dégrader.
18Un programme d’assistance financière internationale, qui comprenait le versement d’une tranche de crédit du FMI de 4,8 milliards de dollars en juillet 1998, n’a pas été suffisant pour rassurer les investisseurs. Le défaut de paiement sur la dette interne et l’effondrement du taux de change du rouble en août 1998 ont plongé de nombreuses banques russes dans une crise profonde, marquée par l’absence de liquidité, l’insolvabilité et la décapitalisation.
19Le rétablissement du secteur bancaire a été lent et hésitant. Certes, la Banque centrale a réussi à restaurer, en un temps relativement court, le système de paiement et les fonctions opérationnelles du secteur en adoptant différentes mesures : l’assouplissement des règles prudentielles, l’acceptation partielle des GKO à leur valeur nominale en remboursement de prêts, et ce en dépit du gel dont ils avaient fait l’objet, les injections de liquidité dans un certain nombre de banques en détresse, en premier lieu la Sberbank, puis d’autres établissements publics. Les particuliers clients de six institutions de crédit de grande taille et de 30 plus petites, qui toutes étaient dans une situation critique, ont été autorisés à transférer leurs comptes à la Sberbank. Immédiatement après la crise, un certain nombre de banques ont dû se lancer dans ce qui correspondait à un dégraissage de leurs actifs pour « rééquilibrer » leurs pertes, aux dépens des déposants et des créanciers. Cette opération a été réalisée grâce, notamment, à la création de nouvelles institutions, qualifiées de « banques relais » ou encore d’« unités en miroir », qui ont pris en charge tous les actifs les plus significatifs, pendant que les engagements importants (en particulier les dettes contractées auprès de créanciers ne faisant pas partie des FPG) ont été laissés en déshérence dans la banque originelle, devenue ainsi une sorte de coquille vide. Les banques relais étaient souvent contrôlées par les actionnaires des anciennes institutions de crédit et leurs dirigeants étaient généralement les mêmes.
20L’environnement légal s’est amélioré avec la promulgation en 1999 de la loi sur la faillite des banques, autorisant la Banque centrale à retirer enfin leur licence d’exploitation à quelques-unes des institutions les plus insolvables ou frauduleuses, et ce en dépit des résistances politiques. D’un autre côté, la direction de la Banque centrale et les autorités monétaires ont été critiquées pour leur manque de volonté manifeste de modifier en profondeur le secteur.
21De fait, elles n’ont pas su saisir l’opportunité offerte par la crise, pour procéder à un assainissement radical. Ala fin de 1999, il y avait encore environ 1 350 banques en activité dans le pays. Tout compte fait, selon les conclusions du FMI, si le coût fiscal direct de la crise financière russe a été minime par rapport à ce qui a pu être observé dans d’autres pays, par contre, ses effets indirects, comme les bouleversements subis par le système bancaire, la volatilité des taux de change et d’intérêt, ainsi que la perte de confiance, ont été considérables (FMI 2003a). Néanmoins, les répercussions sur le secteur réel auraient probablement été bien plus sérieuses, si l’intermédiation financière avait été plus répandue en Russie.
22Désavantagées par une instabilité économique persistante et un environnement peu favorable aux étrangers, les institutions de crédit détenues par des non-résidents n’ont pas eu d’impact notable sur l’activité bancaire en Russie dans les années 1990. Comme cela a été dit, elles ont joué un rôle non négligeable sur le marché des GKO et elles ont été parmi les victimes de la crise d’août 1998. Cependant, stimulée par un certain nombre de facteurs, la reprise économique était perceptible au tournant du millénaire.
Reprise et essor du crédit
23Le redressement spectaculaire de la Russie qui a suivi la grave crise de 1998, a permis aux banques de repartir à zéro, bien qu’elles aient, au début, peu contribué à ce retournement. Celui-ci a été favorisé par la mise en place de conditions monétaires très favorables : ainsi le rouble a subi une dévaluation importante en termes réels, ce qui a amélioré la compétitivité de la production nationale, avec pour premier effet sa substitution aux importations. Puis les prix du pétrole et des matières premières ont fortement augmenté.
24Sous la présidence de V. Poutine, à partir de janvier 2000, la stabilité politique a permis la mise en œuvre de politiques macroéconomiques prudentes et de réformes structurelles, comme dans le domaine fiscal. Depuis 2000, les budgets de la Russie se sont distingués par leurs excédents.
25La croissance des revenus des producteurs de matières premières, et de ceux qui exercent une activité dans les industries connexes, a attiré les banques et fourni un nouveau socle pour le développement de la sphère financière.
26Par la suite, sont intervenus une forte hausse des salaires et des réajustements importants des pensions de retraite. La Sberbank a été la première à réagir, en augmentant son portefeuille de crédits (dès le milieu de 1999), d’autres banques suivant le mouvement en 2000. Selon les autorités monétaires, fin 2001, le secteur bancaire russe avait fait plus qu’amortir les pertes causées par la crise : sa rentabilité avait été restaurée.
27Récemment, les prix du pétrole ont atteint de nouveaux records, générant des gains financiers considérables et provoquant un afflux de fonds en provenance de l’étranger et une abondance de liquidités. Fin 2006, le total des actifs bancaires était, en termes réels, environ trois fois plus élevé qu’en juillet 1998 (juste avant la crise), avoisinant 52 % du PIB (ou 410 milliards d’euros) [1]. Le volume total des crédits a quadruplé pour représenter 30 % du PIB fin 2006. Les prêts à la consommation et les créances hypothécaires, qui partaient d’un niveau extrêmement bas, ont connu une croissance exponentielle. Fin 2006, le crédit de détail atteignait 8 % du PIB [2], les dépôts des ménages avaient pratiquement été multipliés par quatre, équivalant à 14 % du PIB, et les capitaux propres à 6 %. La rentabilité mesurée par le rapport du résultat net et des fonds propres (Return on Equity ou ROE) s’est envolée à partir de 2005 (Bank Rossii 2007) (cf. tableau 2).
28Toutefois, ces chiffres sont calculés selon les normes comptables russes officielles (Russian Accounting Standards, RAS), lesquelles ont tendance à mettre l’accent sur le respect formel des réglements plutôt que sur l’évaluation réelle des risques et sur leur signification économique. Jusqu’à une date récente, il semble qu’on ait eu recours à une pratique, qui ne serait finalement pas si inhabituelle, pour maquiller les comptes : les banques prêtent à leurs propriétaires, qui ensuite utilisent ces fonds pour « renflouer » le capital de ces dernières [3]. Les marges restent relativement importantes entre les différents taux d’intérêt sur les dépôts et sur les prêts, même si elles s’amenuisent au fil des années. Bien que les liquidités soient abondantes, il manque encore aux établissements russes de crédit des mécanismes efficaces d’intermédiation concernant les liquidités : le marché interbancaire reste extrêmement segmenté et la confiance y fait défaut. Par conséquent, paradoxalement, la gestion des liquidités est fragile.
Fédération de Russie : indicateurs macroéconomiques et données
Fédération de Russie : indicateurs macroéconomiques et données
Un secteur pléthorique et fragile
? Sberbank et Vneshtorgbank
29Une fois retombée l’agitation causée par la crise, il est indubitablement apparu que les établissements publics de crédit étaient ? une fois encore ? devenus les principaux acteurs en Russie. Au nombre de 1 165 à la fin de juin 2007, les banques russes sont encore pléthoriques, malgré une tendance à une lente diminution. Aujourd’hui, elles peuvent être divisées en quatre groupes, le premier étant constitué par les grands établissements publics que sont la Sberbank et la Vneshtorgbank. La Sberbank (dont 58 % du capital appartient à la Banque centrale) reste de loin l’intervenant le plus important du marché. Elle compte encore environ 190 000 employés, 19 000 succursales et comptoirs de service, et elle est la seule banque présente dans un certain nombre de régions reculées de Russie.
30Les succursales et comptoirs de la Caisse d’épargne continuent à éclipser, en nombre, ceux de toutes les autres banques réunies (approximativement 9 000).
31La Sberbank et les autres banques publiques ont été pendant longtemps les seuls établissements de crédit à pouvoir offrir une garantie (implicite) sur les dépôts. C’est l’une des raisons pour lesquelles la Sberbank détenait encore environ 53 % des dépôts des ménages fin 2006, conservant ainsi un quasi-monopole dans ce domaine. Mais la concurrence a progressivement entamé sa part de marché. Aussi, ces dernières années, de même que la Vneshtorgbank (VTB), a-t-elle fortement développé ses positions dans le secteur du crédit aux entreprises, notamment dans les industries pétrolière et gazière. La VTB a succédé à l’ancienne banque soviétique de commerce extérieur et elle est aujourd’hui le deuxième établissement par sa dimension (évaluée à l’aune de ses actifs) ;
3277,5 % du capital de la VTB appartient à l’Etat. Fin 2006, les banques à majorité publique comptaient pour 38 % dans les actifs du secteur (cf. tableau 3).
? Les banques « de matières premières »
33Ce deuxième groupe, constitué par 15 à 20 établissements, pour la plupart privés, est aujourd’hui dominé par des banques dont les propriétaires sont de grands producteurs de matières premières. Parmi ces banques dites de matières premières (RawMat banks), les plus importantes sont Gazprombank (la troisième par ordre d’importance), qui est associée à Gazprom, le monopole majoritairement (51 %) public de gaz naturel [4], Rosbank (intégrée au groupe financier et industriel (FPG)
34Interros, qui comprend le groupe Norilsk Nickel, Bank Petrokommerts (liée à la société pétrolière Lukoil), Bank Soiouz (composante de la holding Basic Element dans laquelle figure RusAl, un des plus grands producteurs d’aluminium du monde) et Sourgoutneftegazbank (pétrole et gaz). Le plus grand établissement de crédit privé (en quatrième position) est Alfabank, rattaché au FPG diversifié Alfagroup (tableau 3).
35La plupart des banques privées fonctionnent encore comme des « banques de poche » : elles captent les ressources financières, assurent le financement des projets de leurs propriétaires ou de grands groupes ou placent des fonds à l’étranger. De nombreuses banques de poche n’offrent pas de services d’intermédiation au public, en dehors des services bancaires destinés aux employés des firmes auxquelles elles sont associées (Hummel et Plakitkina 2004 ; Heffernan 2005).
Russie : les cinq premières banques (à la fin de 2006)
Russie : les cinq premières banques (à la fin de 2006)
? Les banques de taille petite ou moyenne
36Ce troisième groupe est numériquement le plus important, avec plus de 1 100 établissements aux dimensions parfois très petites. Nombre d’entre elles sont à vocation régionale ou spécialisées dans des créneaux bien spécifiques. En dehors de la Sberbank, certaines de ces mini-banques sont parfois les seuls établissements présents dans les zones reculées de ce vaste pays. Les banques concessionnaires ainsi que les FPG définissent leur propre type d’activité en réseau, ce qui peut, au moins partiellement, refléter une réaction à un environnement où l’état de droit est défaillant. Malgré les réformes et l’expansion du secteur bancaire, la protection insuffisante des créanciers, les problèmes engendrés par le dispositif prévu pour le nantissement, et la faiblesse générale de la loi ou son caractère sélectif ne permettent pas aux banques russes de prêter facilement « sur un marché ouvert ». D’un autre côté, la pratique répandue d’insider lending, les concentrations excessives de portefeuille, la mainmise sur les banques par leurs propriétaires et la forte dépendance à l’égard des prix du pétrole et des matières premières, constituent des facteurs de risque considérables (Barisitz 2004b). Il semble que le recours à l’insider lending se soit réduit au sein des 30 plus grandes banques de Russie, mais vers le milieu de 2005, on estimait que leur part dans le volume total des crédits était encore de l’ordre de 20-50 % (Aris 2005).
? Les banques étrangères
37Ces dernières constituent le quatrième groupe, lequel joue encore un rôle mineur dans le système bancaire russe, contrairement à ce qui se passe dans beaucoup d’autres pays en transition.
38Fin 2006,52 établissements de crédit à capital majoritairement non russe détenaient 12 % du total des actifs bancaires en Russie (tableau 2) [5]. Ce groupe s’est surtout focalisé sur la fourniture de services aux entreprises internationales et aux grands exportateurs et producteurs nationaux, mais il s’est également engagé de plus en plus dans la banque de détail, et même dans les prêts aux PME (Central Bank of the Russian Federation 2004). Fin 2006, la Mejdounarodny Moskovski Bank (MMB), dont la majeure partie du capital appartient à UniCredit (Italie), Raiffeisenbank (Autriche) et Citibank (Etats-Unis), figurait parmi les 20 premières banques en Russie.
39Invoquer un effet durable de la crise de 1998, au cours de laquelle un grand nombre de non-résidents ont perdu beaucoup d’argent, pour expliquer la faible présence étrangère dans le secteur bancaire russe, n’est probablement pas ou plus suffisant. Même si la législation relative à l’investissement direct étranger a été libéralisée, certaines restrictions subsistent, comme l’interdiction (de facto) faite aux banques étrangères d’ouvrir des agences. Il semble aussi que les étrangers se heurtent à de fortes résistances quand ils veulent acquérir des parts importantes dans les grands établissements de crédit du pays (Trofimova, Gibling et Penkina 2004). En outre, l’Etat est toujours propriétaire des plus grandes banques et a renforcé récemment sa position à cet égard. L’activité bancaire russe est ainsi privée d’une source importante de concurrence et de modernisation et les compétences dans la gestion du risque sont de ce fait faibles (Neue Zürcher Zeitung 2007). Mais la situation pourrait changer puisque quelques investisseurs étrangers ont commencé à s’implanter sur le marché (voir infra).
? Des emprunts extérieurs en hausse
40Etant donné les perspectives florissantes pour les affaires dans le secteur du pétrole et des matières premières, l’amélioration récente de l’évaluation par les agences de notation de la situation de l’investissement en Russie et la baisse des taux d’intérêt à l’étranger, combinée à des pressions persistantes en vue d’une appréciation du rouble, les grandes entreprises ont pallié l’insuffisance de l’offre de crédit par les banques nationales en levant des fonds considérables à l’extérieur du pays.
41Les besoins financiers des plus grandes sociétés russes étaient aussi trop importants pour la capacité des banques russes, lesquelles n’ont guère fait d’efforts pour se constituer en consortiums de crédit. Alors que l’emprunt net des sociétés russes auprès des banques domestiques était de 18 milliards d’euros en 2003 et de 23 milliards en 2005, il s’élevait à 13 milliards d’euros en 2003 et 31 milliards en 2005 sur les marchés financiers (avec l’émission des titres). Fin 2005, ces chiffres étaient respectivement de 114 milliards et de 90 milliards d’euros. Les banques russes, elles aussi, ont rapidement accumulé des dettes à l’étranger au cours de ces dernières années. Toute-fois, fin 2006, leur part ne représentait que 10 % du total des passifs bancaires.
? La privatisation dans l’impasse ?
42Les progrès du processus de privatisation des grandes banques publiques sont, au mieux, très lents. Fin 2002, les autorités étaient parvenues à un accord provisoire avec la Berd sur la vente de 20 % au maximum du capital de la Vneshtorgbank, mais les négociations ont achoppé sur le prix. Pour diverses raisons, les autorités n’ont pas l’intention de privatiser la Sberbank dans un futur proche : d’une part, l’établissement est très grand, par comparaison avec le secteur pris dans son ensemble, et toute adaptation radicale pourrait déstabiliser ce dernier ; d’autre part, la vente à une entité étrangère est politiquement inacceptable et pourrait déboucher sur une gouvernance d’entreprise peu satisfaisante. Les autorités ont l’intention de ne pas modifier le statut de la Sberbank tant que sa position dominante ne sera pas remise en cause par la concurrence. Cependant, les offres publiques de vente concernant les deux premières institutions de crédit, organisées en 2007, semblent avoir eu pour effet de diluer la part de l’Etat dans leur capital respectif (voir infra).
Modernisation et ouverture du secteur (2004-2007)
? Une nouvelle réglementation
43Depuis la fin de 2003, les autorités russes ont adopté un certain nombre de réformes importantes, accélérant ainsi la cadence des changements. La Banque de Russie a élaboré un nouveau texte sur les « normes obligatoires des banques », entré en vigueur en avril 2004 et qui témoigne des efforts pour accroître l’efficacité de la réglementation et améliorer la qualité du contrôle exercé par la Banque centrale, en ce qu’elle réduit la possibilité pour les banques de second rang de manipuler leurs comptes dans le but de satisfaire les ratios prudentiels. Mais l’application de cette nouvelle réglementation est difficile. Aussi, en 2004, la comptabilité IFRS (IAS) a-t-elle été introduite ? à côté des Russian Accounting Standards, RAS ? dans les établissements de crédit, mais, pour l’instant, elle est utilisée uniquement à des fins d’information et non de contrôle [6].
? Assurance des dépôts et turbulences
44Après de longues discussions et hésitations, une loi fut adoptée sur l’assurance des dépôts. C’est une étape essentielle pour asseoir la confiance dans le secteur et mettre tous les établissements de crédit sur un pied d’égalité (en supprimant l’exclusivité dont bénéficiaient de facto la Sberbank et d’autres banques publiques en matière de garantie des dépôts. Afin de contrebalancer l’aléa moral inhérent au processus d’assurance, la Banque centrale a limité la couverture des dépôts et soumis l’offre d’une assurance à des contrôles et à des conditions strictes [7] : les banques ne remplissant pas les critères d’admission ne sont ainsi plus autorisées à recevoir des dépôts.
45Environ 1 140 établissements de crédit ont accepté de jouer le jeu. La Banque de Russie a alors engagé ce qui devait être, pour une grande majorité de banques russes, la première inspection digne de ce nom depuis des années (Barisitz 2004). C’est dans ce contexte particulier d’audit que deux licences de banques de petite taille ont été retirées en mai 2004, à la suite d’accusations de blanchiment d’argent. Cette décision a entraîné des turbulences qui ont culminé avec la déclaration d’insolvabilité d’une banque de taille moyenne, Gutabank, et avec des retraits importants effectués en juillet 2004, y compris à Alfabank, la première banque privée. Bien que la liquidité en circulation soit en quantité suffisante, la segmentation et la rigidité du marché interbancaire ont exacerbé les tensions.
46La Banque centrale a réagi en privant de leurs licences dix banques de petite taille, en diminuant de moitié le montant exigé des réserves obligatoires et en soutenant la prise de contrôle de Gutabank par la Vneshtorgbank par le biais d’un prêt à faible taux d’intérêt.
47Gutabank a ainsi été nationalisée de fait. Ala mi-juillet, le Parlement a voté une loi instaurant une garantie provisoire limitée pour tous les dépôts bancaires existants à la date de promulgation ? mais non pour les nouveaux ? dont étaient titulaires des particuliers.
48Ces mesures ont permis d’apaiser la situation (Barisitz 2007).
? L’intérêt croissant des investisseurs étrangers
49Quelques prises de contrôle de banques russes, petites et moyennes, par des investisseurs étrangers, intervenues au moment le plus fort de cette crise ou peu après, ont révélé leur intérêt grandissant pour le secteur russe [8]. Après un ralentissement dans le courant de l’été 2004, les activités bancaires ont repris leur élan, fragile, mais rapide, à l’automne. La loi sur les bureaux des historiques de crédit est entrée en vigueur en juin 2005 ; au cours de l’été, quatre de ces bureaux ont été créés, dont un affilié à la Sberbank.
50Cette nouvelle législation vise à réduire les risques en introduisant plus de transparence dans la gestion de leurs crédits par les emprunteurs. La Banque centrale a pris des mesures contre 190 banques accusées d’avoir artificiellement gonflé leur capital : en septembre 2005, près de 300 millions d’euros de capitaux fictifs ont été détectés, puis retirés du bilan des banques. Début octobre 2005, la Banque centrale a publié une liste d’environ 920 banques (soit les trois quarts du nombre total), détenant 98 % de tous les dépôts privés, qui, après examen de leurs dossiers de candidature, avaient été admises à adhérer au fonds de garantie des dépôts [9]. Ce système a commencé à être opérationnel fin 2005. Si la confiance des déposants dans les banques russes se renforce, l’augmentation des dépôts de particuliers et l’expansion du secteur en général pourraient être considérables.
51En février 2006, comme cela avait été annoncé depuis déjà un certain temps, Raiffeisenbank a racheté Impeksbank, une banque privée de détail de taille moyenne (classée au 17e rang pour ses actifs), pour un montant de 460 millions d’euros. En juillet 2006, la banque hongroise OTP a pris le contrôle d’une entité plus petite, Investsberbank, et en novembre, Nordea a déboursé 250 millions d’euros pour acquérir Ogresbank, un établissement de taille moyenne. En avril 2007, la banque belge KBC a repris pour 760 millions d’euros Absolut Bank qui se situe parmi les trente premières institutions de crédit en Russie. Trois mois plus tard, la Société Générale (SG) annonçait sa décision d’acquérir une option d’achat de 30 % du capital de Rosbank, le dixième établissement de crédit russe, ce qui ferait passer sa participation à 51 %, pour un coût total de 1,7 milliard d’euros (Standard & Poor’s 2007). Si la transaction est avalisée par l’organisme fédéral de lutte contre les monopoles et par la Banque centrale, la Société Générale ? qui a également sa propre filiale en Russie, Société Générale Vostok ? deviendra le groupe bancaire étranger le plus important du pays.
52D’autres institutions de crédit internationales semblent également prêtes à sauter le pas. En 2007, les deux plus grandes banques du pays ont mobilisé des montants importants de capitaux étrangers en procédant à des offres publiques de vente (Initial public offerings, IPO): celle de la Sberbank, début 2007, s’est montée à environ 4,5 milliards d’euros d’actions nouvellement émises, tandis que celle de la Vneshtorgbank, en mai 2007, a rapporté plus de 6 milliards d’euros, soit l’une des plus grosses opérations de l’année dans le monde. Pour autant, l’Etat reste détenteur de la majorité des parts dans ces deux institutions de crédit.
53L’assèchement global du crédit en août 2007, dû aux problèmes rencontrés par le marché immobilier américain, a également affecté la Russie, incitant quelques investisseurs étrangers, engagés à court terme, à quitter le pays. Ces retraits ont conduit à un nouveau resserrement des liquidités, à une augmentation des taux du crédit interbancaire, ce dont ont eu à souffrir plus particulièrement les banques de petite taille et financièrement fragiles. La Banque centrale a réagi en injectant fin août de nouvelles liquidités dans le secteur, par le biais d’opérations repo (Repurchase agreement) pour un montant de 8 milliards d’euros par jour, et en vendant des devises étrangères pour soutenir le rouble, ce qu’elle n’avait pas fait depuis des années. Par conséquent, les réserves de change de la Russie ont fondu d’environ 5 milliards d’euros en deux semaines, en août, pour se stabiliser autour de 300 milliards d’euros au début de septembre 2007.
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Notes
- (1)Fin juin 2007, le total des actifs était de 490 milliards d’euros.
- (2)Alors que la part du crédit de détail n’est encore, fin 2006, que d’environ 15 % du total des actifs bancaires, et qu’il n’a atteint que 22 % du volume global du crédit, le pourcentage des créances douteuses par rapport à l’ensemble des crédits aux ménages est passé de 1,4 % (d’après la comptabilité russe) à la fin 2004 – un chiffre proche de la moyenne de tous les crédits ? à 3 % fin avril 2007 ? ce qui correspond à plus du double de la moyenne de l’ensemble des crédits. Sergueï Ignatiev, le gouverneur de la Banque centrale, n’a pas cessé, au cours de 2007, d’exprimer son inquiétude au sujet de l’augmentation rapide des crédits de détail, même si leur niveau reste bas.
- (3)C’est ce que l’on appelle aussi « l’aller-retour des prêts aux actionnaires » (roundtripping of loans to shareholders) (Odling-Smee et Thomson 2003). Il y a peu de temps encore, selon les estimations de certains experts, entre 20 et 60 % du capital des banques pourrait avoir correspondu, en fait, à des actifs fictifs (Kostikov, 2004).
- (4)Du fait que Gazprombank est détenue en majorité par une entreprise majoritairement publique, il serait tout aussi justifié de classer cette banque dans le premier groupe d’établissements de crédit.
- (5)Fin juin 2007, ce pourcentage s’est élevé à 14 %.
- (6)De plus, des doutes subsistent quant à l’utilisation des normes comptables internationales (International Financial Reporting Standards/IFRS, auparavant appelées International Accounting Standards/IAS), et notamment des simples tableaux de conversion RAS-IFRS, inadaptés à une évaluation des risques en Russie. Selon certaines estimations, si l’on appliquait avec rigueur les normes comptables internationales au cas russe, une part importante (peut-être équivalant à un tiers) du nombre total des banques pourrait être considérée comme travaillant à perte.
- (7)Les dernières se réfèrent entre autres à la transparence de la structure de la propriété bancaire, à la qualité des actifs et du capital bancaires et à l’efficacité des systèmes de gouvernance et de contrôle des entreprises.
- (8)General Electric Capital a acheté Delta Kredit pour 80 millions d’euros en novembre 2004 et Banca Intesa a acquis une participation de 75 % dans KMB (fondé par la Berd) en mai 2005 (RZB Group 2005).
- (9)Selon quelques observateurs, que l’accès à la garantie n’ait été refusé que pour une part négligeable des dépôts peut avoir suscité des inquiétudes quant au laxisme persistant dans l’application de la réglementation (FMI, 2006).