Notes
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[1]
Les résultats de cette recherche sont issus d’une vingtaine de fonds publics ou privés d’archives, d’importance nationale, cantonale ou régionale, avec une majorité de fonds situés en Suisse romande. Une centaine d’affiches publicitaires sur plus de cent trente mille consultées, sont réparties dans cinq institutions spécialisées.
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[2]
Une soixantaine de journaux constituent le fonds pour la période définie et cent dix journaux suisses ont été consultés pour les mois d’avril à novembre 1896, période durant laquelle se déroule l’Exposition nationale suisse à Genève.
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[3]
Affiche Zoologischer Garten Basel, 1932, auteur non mentionné, lithographie en couleur, 94,5 x 69 cm, archives de la Bibliothèque nationale suisse, Berne, carton Expo 2825-3003 n°2991.
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[4]
Par exemple, le bulletin mensuel catholique Le Négrillon en faveur des missions d’Afrique, édité par la Sodalité S. Pierre Claver, destiné aux enfants, et L’Écho d’Afrique, destiné aux adultes, édités à Fribourg en Suisse. Pour les protestants, voir les bulletins de la Mission suisse romande, à Lausanne, ou la production abondante sur différents supports assurée par la Mission de Bâle.
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[5]
Affiche Schweizer. Schnellglanzwichse, sans date ni auteur connus, 65,5 x 48 cm, archives de la Bibliothèque nationale suisse, à Berne, carton Expo 443—843, n°760.
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[6]
Affiche élaborée par Carl Böckli pour les magasins d’habits Waibel & Maurer à Rorschach, canton de Saint-Gall, chez A. Trüb et Cie imp. à Aarau, lithographie en couleur, 90,5 x 128 cm, probablement des années 1930, Archives de la Plakatsammlung de la Schule für Gestaltung, à Zurich, n°50/958.
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[7]
Affiche élaborée par H.J. Pache, chez Kümmerly et Frey imp. à Berne, lithographie en couleur, 90 x 127 cm, 1935, Archives de la Plakatsammlung de la Schule für Gestaltung, à Zurich, n°25/932.
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[8]
Affiche de la Société suisse de secours médicaux aux missions catholiques réalisée par le Père Bernhard Flüeler, chez Graphische Kunstanstalt Schwitter Basel, 1932, 102 x 74 cm, reproduite aussi sous format carte postale jusqu’en 1935, Archives de la Plakatsammlung de la Schule für Gestaltung, à Bâle, 29012 et Annuaire de la Société suisse de secours médicaux aux missions catholiques, 1935, p. 15.
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[9]
Bien que le sujet réalisé par les frères suisses André et Antoine Lugeon de Lausanne traite des Canaques et non des Africains, voir ce stéréotype dans l’affiche de 1928 du film Chez les mangeurs d’hommes, signée Pol Rab et éditée par Roger Weil, rue Trévise, à Paris, Archives de la Cinémathèque suisse, à Lausanne, dépôt de Cossonay, n°16016.
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[10]
Affiche de Léo Keck, signée K, de 1933 pour le chocolat Chocmel de la fabrique Kohler, imp. Wolfsberg Zurich, lithographie en couleur, 90 x 127 cm, Archives de la Plakatsammlung de la Schule für Gestaltung, à Zurich, n°23-712.
1Par son fonctionnement complexe et ses spécificités, la Suisse reste un pays unique en son genre. L’impérialisme constitue un excellent thème pour mesurer l’attitude d’un des rares pays occidentaux à n’avoir jamais possédé de territoires outre-mer. L’historiographie suisse tente de traiter ce problème selon deux axes. Le premier s’intéresse aux mouvements migratoires des Suisses vers les territoires colonisés. Le second s’attelle à mesurer la participation suisse aux opérations coloniales. Cependant, si on veut qualifier l’attitude des Suisses face au colonialisme, il convient de changer de perspective. On ne peut véritablement comprendre l’esprit d’une époque en faisant l’économie d’une étude sur l’imaginaire et les représentations mentales. En se limitant aux colons suisses et à leurs souvenirs, on ne peut résoudre cette question de manière satisfaisante. En revanche, en consultant la multitude de supports iconographiques, en usant de la possibilité d’établir des séries et des liens, on ne fait pas l’impasse sur les véritables enjeux.
Le corpus
2Il faut souligner l’étonnante présence de documents et de supports « stigmatisant » l’Africain, alors que la Suisse n’a jamais possédé de colonies ni de territoires extra-européens. Les sources prouvent qu’il est faux de penser que la Suisse échappe à l’esprit dominant. On ferait d’elle une aveugle et une sourde unique en son genre, hors du temps et de l’espace, sans contact avec l’extérieur, vierge de la « souillure » occidentale causée par l’épopée coloniale. Cela ne résiste évidemment pas à l’examen.
3La production helvétique des images sur les peuples colonisés reste, logiquement, sans commune mesure avec les pays de tradition coloniale, d’où l’importance de nuancer. C’est par son contenu que cette documentation surprend, et par l’ampleur et la diversité des supports utilisés. Que l’on se place en 1880 ou en 1939, on ne remarque pas de changements dans l’utilisation des stéréotypes, la rupture causée par la Grande Guerre restant un aspect non traité de la question.
4Les sources exploitées appartiennent à trois corpora bien distincts. Comme premier groupe, les images d’origine suisse ou circulant en Suisse, destinées au grand public, s’affichent à tous les regards avec une variété infinie de formats, de supports et de techniques [1]. Les textes destinés au grand public, publiés sous la forme de romans, d’articles de journaux, de gags humoristiques réunissant à la fois les convaincus et les détracteurs de la politique coloniale constituent un deuxième groupe [2]. Cette production est moins homogène que celle des visuels. Enfin, le troisième et dernier groupe, plus complexe encore à travailler, comprend les sources archivistiques publiques et privées, dont seule une très faible minorité est connue des chercheurs. Les plus délicates et coriaces à récolter sont celles qui touchent aux témoignages de Suisses, souvent d’origine modeste. Leurs archives sont conservées au gré de l’intérêt de leur descendance pour ces traces porteuses d’une mémoire qui, de fait, est aussi précieuse que fragile.
5Un aspect important à soulever est celui de la circulation des images. L’affiche du Zoologischer Garten de Bâle avec un portrait d’une femme appelée à l’époque « négresse à plateaux » est, à ce titre, particulièrement parlante [3]. Le document original est une photographie prise à la fin du xixe siècle par une expédition étrangère, probablement allemande. La valeur de ce document ne réside pas en sa capacité à démontrer rationnellement la spécificité du cas présenté. On n’explique rien. Cette photographie montre, aux yeux de ceux qui n’ont jamais quitté l’Europe, une forme incontestable de vérité et l’existence véritable de cette femme aux pratiques corporelles inhabituelles. La maîtrise du message pédagogique de cette image est perdue. Une fois mise en circulation, sans explication, ni contextualisation, cette photographie n’a plus de sens. Sa diffusion est faite désormais hors de tout contrôle. Comme illustration de la force de ce phénomène, on trouve ce document entre les mains de scientifiques suisses de renom ou dans celles de petits enfants qui collent ce sujet dans leur album de timbres.
6Le deuxième aspect consiste à prouver que l’ensemble d’une population est touché par les images. Les livres pour enfants et les manuels scolaires illustrent l’union sacrée de la science et de la vulgarisation. La théorie de la hiérarchisation des races est sur ce point un excellent révélateur. Même si les scientifiques suisses prennent beaucoup de précautions, ils n’échappent pas à l’état d’esprit général qui tient la supériorité de la race blanche sur les autres pour vraie et vérifiée.
7Tant que le discours est diffusé au moyen de livres, l’effet éducatif est relativement compliqué à évaluer. En revanche, les manuels destinés à l’enseignement montrent qu’on éduque les enfants à cultiver le sentiment de supériorité, comme une notion idéologique et scientifique. La jeunesse suisse apprend sur le bout des doigts et par cœur – la remarque « à apprendre très bien » sur un document le prouve – la leçon qui convainc d’appartenir aux nations blanches dites supérieures.
8Une autre forme d’éducation tout aussi prépondérante dans la formation des jeunes esprits est celle dispensée par les églises. Les confessions chrétiennes utilisent des supports sur la base d’informations envoyées par leurs représentants en Afrique [4]. Au-delà des querelles intestines et des rivalités théologiques, la chrétienté s’exprime en Suisse d’une seule voix au sujet du colonialisme.
9La carte postale, les objets d’intérieur, les célèbres tirelires « merci » et d’autres d’objets de consommation comme le café, le cirage, le chocolat, les bonbons ou la poudre à lessive constituent autant de lieux de production iconographique coloniale, véritable expression d’un esprit colonial.
10Des textes complètent ce corpus déjà large : témoignages de Suisses qui racontent leur périple dans la presse locale ou régionale, comptes-rendus d’expositions ou d’exhibitions, reportages photographiques insérés dans des hebdomadaires illustrés, pages appelées « variétés » à l’humour raciste… Tout concourt à entretenir cette idée de supériorité raciale.
Stéréotypes du corps africain
11C’est sur le corps de l’Africain que se focalisent en Suisse les principaux stéréotypes. L’analyse des affiches est un excellent moyen de saisir l’ampleur et la force du phénomène prônant la supériorité de la race blanche sur les autres. Premièrement, on relève régulièrement le côté infantile de l’Africain. Son infériorité correspond à la classification des races. Elle souligne également, ce qui est moins connu, la hiérarchisation sociale. L’infantilisation nie d’emblée le statut égalitaire auquel le Noir aurait, dans l’absolu, le droit d’accéder. Elle minimise fortement la crainte et contient les peurs que la population suisse pourrait nourrir à l’encontre de l’indigène et de ses mœurs si étranges [5].
12Le deuxième stéréotype place l’Africain dans une relation ancillaire, qui ressortit à la logique mise en place. Inférieur par essence et par nature, le Noir ne peut que servir le dominant. Les exemples suisses n’échappent pas à la tentation d’illustrer cette pensée, à une époque où la mode bourgeoise est d’entretenir sous son toit de nombreux domestiques [6].
13La brutalité et la sauvagerie sont les deux éléments parfois antagonistes composant le troisième stéréotype. La brutalité prend la forme de l’agressivité et, stade suprêmement horrible dans l’imaginaire suisse, de l’anthropophagie. Cette typologie est montrée à l’aide d’artifices classiques. La contre-plongée met en scène un ou plusieurs indigènes armés, au regard menaçant, toujours dénudés. Si son côté positif est souligné, la sauvagerie s’exprime par des traits lissés et stylisés, comme dans la publicité pour le café Ménélik [7], ou pour les affiches de spectacles ou de récoltes de fonds [8]. Il s’agit dans ce cas d’une forme domestiquée et atténuée de sauvagerie, offerte comme authentique aux regards occidentaux.
14L’anthropophagie ne bénéficie en revanche d’aucune concession. Outrage absolu, tabou suprême, expression du déni de l’humanité, qu’elle soit vérifiée ou non, cette pratique est l’objet d’une abjection et d’une incompréhension totales. Pour exprimer la chose, les graphistes utilisent des stratégies iconographiques classiques : yeux ronds à la taille démesurée, bouche ouverte, largement écartée qui dévoile des dents proéminentes, massives ou aiguisées, à la blancheur éclatante [9].
15Dernier et quatrième stéréotype enfin, la proximité avec la nature et l’animalité jouent sur le fait que les populations africaines vivent en harmonie avec leur environnement géographique et climatique naturel. Deux aspects émergent de cette interprétation du monde exotique. Les Occidentaux sont fascinés lorsque l’originalité et l’astuce sont déployées par les indigènes pour vivre au milieu d’une nature décrite comme hostile. Cette attitude ne mène pourtant jamais au respect de la différence, ni à considérer les peuplades indigènes comme des égaux. D’autre part, l’idée de bestialiser l’Africain, en le réduisant au statut d’élément constitutif de la nature [10], offre la possibilité d’aller au-delà du simple constat d’inégalité. L’infériorité signifie alors déclassement, l’humanité devient animalité. Si nécessaire, le dominant s’autorise à éliminer de la surface de la terre les espèces qu’il juge nuisibles. La brutalité engendre la brutalisation. Ainsi, lorsque la situation l’exige, l’Africain passe de la sauvagerie domestiquée à la brutalité anthropophage ou vice-versa. Le stéréotype prend lui-même, en fonction des besoins, des tournures apparemment contradictoires pour servir l’idéologie dominante.
16À ce stade de l’argumentation, la pertinence quantitative du corpus réuni et la réelle perception/réception de ces images sont des points à vérifier. Mesurer la justesse de cette analyse exige de lire les témoignages fournis par les voyageurs suisses en Afrique. On s’attend a priori à une vision quelque peu modifiée de la réalité africaine fournie par les images circulant en Suisse. Même s’ils sont très rares et qu’ils se produisent dans des conditions très particulières, les contacts directs avec les Africains contribueraient à modifier les représentations à leur encontre. Il faut déchanter, là encore. Les sources consultées confirment le versant colonial de l’imaginaire suisse. On constate que les contacts sont faussés dès le départ. Les documents fournis par les voyageurs suisses en Afrique forment un corpus d’importance qui pose de sérieux problèmes aux chercheurs. Cela n’est guère représentatif de l’échantillon des Suisses, souvent de condition modeste, qui se sont rendus en Afrique soit comme employés auprès des compagnies d’affaires, soit comme commis des États colonisateurs. Blancs de seconde zone dans des territoires appartenant à d’autres nationalités, les émigrés suisses respectent pourtant profondément leur hiérarchie et servent l’intérêt de la puissance coloniale avec zèle, fidélité et dévouement, adhérant ainsi, sans restriction, à son projet d’expansion et de domination. De plus, ils ne s’éloignent guère par leur pensée de leurs compatriotes restés au pays, avec lesquels ils continuent de maintenir le contact. De fait, ils partagent les mêmes représentations mentales que la plupart des Européens.
17Autres occasions de rencontres, lors de fêtes commémoratives ou commerciales d’ampleur nationale, les zoos humains ne varient quasiment pas de ceux qui se montent en très grand nombre en Europe. C’est une preuve tangible et documentée de la participation de la Suisse à un esprit colonial communément partagé. Des divergences apparaissent parfois entre Européens au sujet des expositions, mais jamais dans les motivations de départ à vouloir exhiber des indigènes.
18Corollaires à ces manifestations, les spectacles privés complètent le tableau. Hommes poilus, femmes à barbe, nains et géants, noirs albinos, derniers rescapés d’espèces humaines ou animales en voie de disparition : une véritable cour des miracles enrichit les restaurateurs et les marchands, souvent malhonnêtes et peu regardants sur la santé de leurs « acteurs ». Une histoire de ces exhibitions pour l’ensemble de la Suisse reste à écrire (Minder, 2005 : 167-182 ; Sierro, 2005 : 113-121).
19L’Africain exhibé dans un parc à la vue de spectateurs qui n’ont, pour la plupart, jamais quitté leur pays, n’est qu’un indigène, payé pour renforcer chez les Suisses la conviction de leur supériorité. Le Noir n’est pas un reflet de la réalité africaine, mais un moyen de prouver la véracité d’une certaine vision du monde, chère aux Occidentaux. Autrement dit, ce sont les partenaires eux-mêmes qui sont les causes de l’aveuglement et de l’incapacité à envisager la réalité africaine pour ce qu’elle est. Les contacts se construisent sur un mode colonial, d’où l’impossibilité absolue de pouvoir bâtir une relation à base égalitaire. Plutôt que de combattre l’esprit colonial, on comprend que les exhibitions ont contribué à le renforcer.
20Somme toute, le paradoxe soulevé plus haut s’explique par une logique de mécanismes relativement simples. Ces derniers déterminent ensemble le concept appelé nébuleuse coloniale (Cartable de Clio n°3, 2003 : 84-87). En résumé, le principe est de voir combien le retour vers la réalité africaine devient impossible et comment cette impossibilité repose sur l’imaginaire et s’en nourrit. Diffuse, diffractée ou rémanente, l’expression de l’ensemble des représentations mentales sur les Africains révèle une attitude impérialiste de la Suisse face à la différence, avec ou sans possessions coloniales.
Conclusion
21Que reste-t-il de ce passé qui suscite tant d’interrogations ? Dans le domaine politique, la Suisse tire un bilan différent de ses voisins pour cette période et bénéficie chez les pays décolonisés d’une image de virginité, exempte de tout passé colonial. Arrivée trop tard aux tables des négociations de partage du continent africain, traditionnellement neutre et petite puissance au cœur de l’Europe, parvenue enfin à construire son État sur des principes démocratiques et une structure politique particulière après de longues tergiversations tout au long du xixe siècle, la Suisse ne dispose désormais d’aucune opportunité de développer un empire colonial viable. Certains milieux helvétiques ont de la peine à admettre cette idée. Ils réfléchissent à rattraper le coup, surtout après la Première Guerre mondiale, à l’aide de stratégies qui permettraient à leur pays de se maintenir au sein des puissances les plus développées et, par là, de gagner en prestige. Ils n’hésitent pas à donner à voir la grandeur de leur patrie et les opportunités faramineuses qui s’offriraient aux Suisses – s’ils se risquaient économiquement du moins – dans l’aventure coloniale.
22Qu’advient-il enfin des stéréotypes ? Ces derniers n’ont évidemment pas disparu des esprits. On ne s’étonne donc guère qu’ils ne disparaissent pas de l’iconographie. Il faut tenir compte de l’existence et de l’indépendance des représentations en dehors des courants historiques. Les stéréotypes servent à appréhender le monde de manière simple, sans ambages ni complications, sans heurter le déroulement habituel du cours du temps, sans causer de tort à ceux qui les émettent. Ils présentent le monde tel qu’on voudrait qu’il soit, ils tiennent la peur à distance, ils fournissent les causes de ce qui paraît irrationnel, ils sont gages de stabilité.
23Les représentations des corps des Africains continuent de figurer sur de nombreux supports visuels. Est-ce à dire que, du passé, on a fait table rase ? Rester vigilant et considérer avec circonspection chaque utilisation iconographique de l’Autre demeure une sage précaution. Laissons ensuite à l’histoire et aux historiens motivés par la lecture des images le rôle de réfléchir à « un passé qui ne passe pas ».
Bibliographie
Bibliographie
- Boëtsch G. (éd) 2001, Stéréotypes dans les relations Nord-Sud. Paris, CNRS éditions, collection Hermès n°30.
- David T., Etemad B. 1994, « Introduction. La Suisse sur la ligne bleue de l’Outre-mer » in Les Annuelles, n°5 : 7.
- David T., Etemad B. 1998, « Un impérialisme suisse ? » in Traverse, vol. 46, n°2 : 7-15.
- Minder P. 2001, « Et si la Suisse avait été coloniale ? », Colloque du groupe de recherche du CNRS 2322, Mémoire coloniale. Zoos humains ? Zoos humains : corps exotiques, corps enfermés, corps mesurés. Marseille.
- Minder P. 2003, « Le “zoo humain” en Suisse, objet de curiosité populaire ou instrument de propagande coloniale ? », Colloque de Bâle, Culture impériale des pays sans colonies : l’Afrique et la Suisse, sur le WEB : hhttp:// pages. unibas. ch/ afrika/ nocolonies/ (17/04/2005).
- Minder P. 2003, « Regards suisses sur l’Afrique et les Africains au temps des colonies et des “zoos humains” » in Le Cartable de Clio, n°3 : 77-80.
- Minder P. 2005, « Le Corps monstrueux à la foire, nains d’ailleurs, nains de chez nous », in Boëtsch G. (éd.), Le Corps alpin. Perceptions, représentations, modifications, Gap-La Vallouise, éditions des Hautes-Alpes, pp. 167-182.
- Sierro V. 2005, « Les Rêves fous du premier conservateur », in Gonseth M., Hainard J. et Kaehr R. (éds.), Cent ans d’ethnographie sur la colline de Saint-Nicolas. 1904-2004, Neuchâtel, éd. du MEN (Musée d’ethnographie de Neuchâtel), pp. 113-121.
Notes
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[1]
Les résultats de cette recherche sont issus d’une vingtaine de fonds publics ou privés d’archives, d’importance nationale, cantonale ou régionale, avec une majorité de fonds situés en Suisse romande. Une centaine d’affiches publicitaires sur plus de cent trente mille consultées, sont réparties dans cinq institutions spécialisées.
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[2]
Une soixantaine de journaux constituent le fonds pour la période définie et cent dix journaux suisses ont été consultés pour les mois d’avril à novembre 1896, période durant laquelle se déroule l’Exposition nationale suisse à Genève.
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[3]
Affiche Zoologischer Garten Basel, 1932, auteur non mentionné, lithographie en couleur, 94,5 x 69 cm, archives de la Bibliothèque nationale suisse, Berne, carton Expo 2825-3003 n°2991.
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[4]
Par exemple, le bulletin mensuel catholique Le Négrillon en faveur des missions d’Afrique, édité par la Sodalité S. Pierre Claver, destiné aux enfants, et L’Écho d’Afrique, destiné aux adultes, édités à Fribourg en Suisse. Pour les protestants, voir les bulletins de la Mission suisse romande, à Lausanne, ou la production abondante sur différents supports assurée par la Mission de Bâle.
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[5]
Affiche Schweizer. Schnellglanzwichse, sans date ni auteur connus, 65,5 x 48 cm, archives de la Bibliothèque nationale suisse, à Berne, carton Expo 443—843, n°760.
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[6]
Affiche élaborée par Carl Böckli pour les magasins d’habits Waibel & Maurer à Rorschach, canton de Saint-Gall, chez A. Trüb et Cie imp. à Aarau, lithographie en couleur, 90,5 x 128 cm, probablement des années 1930, Archives de la Plakatsammlung de la Schule für Gestaltung, à Zurich, n°50/958.
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[7]
Affiche élaborée par H.J. Pache, chez Kümmerly et Frey imp. à Berne, lithographie en couleur, 90 x 127 cm, 1935, Archives de la Plakatsammlung de la Schule für Gestaltung, à Zurich, n°25/932.
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[8]
Affiche de la Société suisse de secours médicaux aux missions catholiques réalisée par le Père Bernhard Flüeler, chez Graphische Kunstanstalt Schwitter Basel, 1932, 102 x 74 cm, reproduite aussi sous format carte postale jusqu’en 1935, Archives de la Plakatsammlung de la Schule für Gestaltung, à Bâle, 29012 et Annuaire de la Société suisse de secours médicaux aux missions catholiques, 1935, p. 15.
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[9]
Bien que le sujet réalisé par les frères suisses André et Antoine Lugeon de Lausanne traite des Canaques et non des Africains, voir ce stéréotype dans l’affiche de 1928 du film Chez les mangeurs d’hommes, signée Pol Rab et éditée par Roger Weil, rue Trévise, à Paris, Archives de la Cinémathèque suisse, à Lausanne, dépôt de Cossonay, n°16016.
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[10]
Affiche de Léo Keck, signée K, de 1933 pour le chocolat Chocmel de la fabrique Kohler, imp. Wolfsberg Zurich, lithographie en couleur, 90 x 127 cm, Archives de la Plakatsammlung de la Schule für Gestaltung, à Zurich, n°23-712.