Contraste 2018/1 N° 47

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Article de revue

La recherche d’un diagnostic, une étape possible au cœur d’une quête de sens

Pages 59 à 79

Notes

  • [1]
    Sincères remerciements pour leur relecture attentive à Martine Frischmann, Marcela Gargiulo, Hélène Chaumet, psychologues cliniciennes.
  • [2]
    Un syndrome est un ensemble de symptômes ayant une origine commune.
  • [3]
    La dysmorphie correspond à une anomalie de la forme d’un visage, d’un organe ou d’une autre partie du corps.
  • [4]
    Une maladie est dite rare lorsqu’elle affecte moins d’une personne sur 2 000.
  • [5]
    Le shd est la technologie la plus poussée actuellement utilisée en laboratoire. Elle permet de séquencer de façon routinière tout l’adn génomique d’un individu, ou selon les choix faits, uniquement l’ensemble (exome) ou une sélection (panel) des parties codantes de celui-ci.
  • [6]
    Le conseil génétique familial permet d’informer du risque de récurrence d’une pathologie connue au sein d’une famille, pour des apparentés actuels ou à venir. Celui-ci est plus aisé et plus précis lorsqu’un diagnostic étiologique est posé et que le mode de transmission de la maladie est connu.
  • [7]
    sequapre est une recherche conduite de janvier 2015 à janvier 2017 intitulée « Préférences et représentations face aux technologies de séquençage à haut débit pour la pratique de la génétique médicale. Le cas des anomalies du développement ». Cette étude mixte comportait un volet quantitatif et un volet qualitatif. Elle fut menée par des équipes multidisciplinaires du milieu médical et des sciences humaines et sociales, associées aux associations de malades : la fhu translad du chu de Dijon ; le cic du chru de Besançon ; le ledi et le centre Georges Chevrier de l’ubfc ; les centres de référence anomalies du développement des services de génétique de Lyon et de Dijon ; la fondation maladies rares.
  • [8]
    La méthode des focus groupes (groupes focalisés) est une méthode qualitative de recueil des données. Il s’agit d’une technique d’animation d’un groupe de discussion semi-structuré, modéré par un animateur neutre, en présence d’un observateur qui a pour but de collecter des informations sur un nombre limité de questions définies à l’avance. Différents groupes furent animés par des psychologues cliniciens de Paris, Lyon, Dijon et Strasbourg. Ce travail fut organisé par l’équipe du gad et de la fhu translad du chu de Dijon, sur la thématique des « données secondaires actionnables identifiées par séquençage haut débit pangénomique ».
  • [9]
    Orphanet a été créé en France par l’inserm en 1997. C’est un serveur de publication et d’informations sur les maladies rares et les médicaments orphelins en libre accès pour tous publics, traduit en sept langues.
  • [10]
    Une délétion correspond à une perte de matériel chromosomique.
  • [11]
    Une duplication correspond à un gain de matériel chromosomique.
  • [12]
    Une translocation est un échange de matériel génétique entre deux chromosomes, sans perte de matériel chromosomique quand elle est équilibrée, ou avec perte de ce dernier lorsqu’elle est déséquilibrée.
  • [13]
    En référence au concept de « mère suffisamment bonne » de D.W. Winnicott (1953).

1 La clinique n’offre que des histoires et des récits singuliers de vie. L’objet de cette publication nous amène cependant à dégager quelques thématiques émergeantes à partir de notre pratique hospitalière de psychologue clinicienne dans un service de génétique autour de la quête de diagnostic, en termes d’explication causale de la pathologie, de la différence, du handicap, suivant les termes utilisés par les consultants.

2 Après un rapide détour par les attentes médicales, nous développerons les attentes explicites et implicites des parents d’enfants atteints d’anomalies du développement, sans évoquer celles des enfants eux-mêmes, souvent très jeunes et limités dans leur capacité d’expression, notamment en raison de la déficience intellectuelle. Nous aborderons également l’intérêt mais aussi les limites des diagnostics étiologiques, pour terminer sur le travail d’accompagnement possible des familles.

Le contexte clinique

3 Nous travaillons dans un service labellisé centre de référence pour les anomalies du développement et les syndromes malformatifs. Il accueille en majorité des enfants, mais aussi des adultes, qui présentent un syndrome [2] dysmorphique [3] et polymalformatif d’origine génétique, avec ou sans déficience intellectuelle associée. Il s’agit de maladies rares [4] qui résultent d’une anomalie de la séquence d’adn présente dès la conception de l’individu. Les conséquences de cet héritage biologique peuvent se révéler soit en période prénatale ou à la naissance, soit au cours de la croissance, voire à l’âge adulte. Cela se traduit par des anomalies du développement plus ou moins associées aux plans physique, neurosensoriel, endocrinien, neurologique et cognitif. Ce vaste champ clinique concerne des individus dont le développement est considéré à un moment donné par le corps médical comme s’écartant de manière significative des normes statistiques de l’homme moyen idéal (écart par rapport aux normes de qi, de forme des organes, de comportement social attendu…). Parmi cette grande diversité de situations, tous ces patients ont finalement pour point commun d’être considérés comme « hors normes ».

4 Les anomalies du développement et la déficience intellectuelle représentent actuellement un véritable enjeu de santé publique puisqu’elles concernent environ 3 % de la population, soit 1 800 000 personnes dont 40 000 nouveaux cas chaque année, toutes étiologies confondues. La Banque nationale de données maladies rares montre que 50 % de la file active suivie par la filière anddi-rares est sans diagnostic ; près de 100 000 personnes seraient ainsi concernées.

5 Dans le même temps, la dynamique des progrès observée actuellement en termes d’innovations technologiques (arrivée du séquençage à haut débit [5] [shd] notamment) et d’avancée des connaissances en génétique génomique permet d’entrevoir une augmentation significative du rendement diagnostique. Le plan « médecine France génomique 2025 », lancé récemment par le ministère de la Santé, a entre autres objectif celui d’améliorer le diagnostic des quelque 7 000 maladies rares recensées à ce jour. En conséquence, l’attente diagnostique vis-à‑vis de ces nouveaux examens possibles peut s’en trouver renforcée, nourrie de beaucoup d’espoirs par les patients et/ou leur famille. Les plus militants d’entre eux espèrent que plus aucun malade ne reste sans diagnostic.

6 Les patients arrivent le plus souvent en consultation de génétique avec une demande médicale forte d’un spécialiste (cardiologue, neuro-pédiatre…) rencontré au fil de leur parcours multidisciplinaire. L’objectif médical annoncé est d’identifier l’origine génétique du tableau clinique spécifique présenté par l’enfant. Dans le service, les généticiens y parviennent actuellement dans 60 % des cas. Il reste donc 40 % de patients sans diagnostic étiologique, dont les résultats des tests génétiques, parfois nombreux, sont qualifiés de « négatifs » ou « normaux », prolongeant ainsi leur errance diagnostique. Cette expression désigne le parcours et les délais qui séparent l’apparition des premiers symptômes de l’établissement du diagnostic. Cet état de fait, particulièrement d’actualité dans le contexte des maladies rares, peut durer des mois voire des années.

7 Si la littérature médicale et psychologique sur l’annonce diagnostique est très riche, elle l’est beaucoup moins concernant les patients non diagnostiqués. Par ailleurs, on note que le milieu médical parle depuis 2015 de plus en plus souvent « d’odyssée » plutôt que « d’errance ». Faut-il voir dans cette référence au voyage d’Ulysse, parsemé d’épreuves singulières, une invitation à penser le parcours médical de façon plus positive, dans la mesure où il pourrait aboutir au but recherché, c’est-à‑dire le diagnostic ?

Les attentes médicales

8 Interroger les patients, les examiner afin d’énoncer un diagnostic, c’est ce qui est enseigné en faculté de médecine. C’est aussi une manière de reconnaître et de faire exister au plan sémantique des troubles afin de les inscrire dans un système organisé, celui de la science médicale.

9 Les médecins peuvent éprouver une satisfaction narcissique à poser un diagnostic parfois tant attendu. Ils ont trouvé ce qu’ils cherchaient, ce qui leur permet de répondre aux questionnements de leurs confrères et des consultants. Lorsqu’ils n’y parviennent pas, ils expriment parfois leur déception et se résignent au fait de ne pas tout savoir. Suivant les contextes et la nature des diagnostics posés, ils sont aussi confrontés à la difficulté d’avoir à délivrer des informations douloureuses à des familles.

10 Au-delà de ces constats, nous nous interrogeons sur la spécificité des annonces diagnostiques en génétique. En effet, les généticiens sont avant tout des médecins, pédiatres de surcroît dans le service. Leur tâche primaire est donc, si ce n’est de guérir, au moins de soigner. Or, dans le cas des anomalies du développement, aucun d’entre eux ne peut actuellement traiter la cause chromosomique ou génique pathogène décelée. Ainsi la consultation de génétique laisse une place particulièrement prépondérante à la parole, dans la mesure où l’examen clinique détaillé ne débouche pas sur une prescription, et les actes de soin proprement dits sont très réduits. On peut alors faire l’hypothèse que la quête du diagnostic de la pathologie, d’une parole qui fait acte de nomination, y prendrait une place singulière, potentiellement surinvestie par les médecins et les consultants.

11 Par ailleurs, à défaut de pouvoir soigner les patients, les généticiens semblent enclins à investir d’autres enjeux du diagnostic étiologique que sont notamment le conseil génétique familial [6] et la coordination de prises en charge médicales souvent multidisciplinaires autour de pathologies complexes pouvant affecter plusieurs systèmes. On le verra plus loin, ces centres d’intérêt se retrouveront aussi dans les attentes parentales explicites. De même, il est intéressant de noter que les parents engagés dans une demande étiologique en génétique au sein du service souhaitent très généralement poursuivre les examens chez leur enfant, tant qu’aucun résultat positif n’a été rendu. Il semble y avoir des corrélations entre les attentes parentales et médicales, les secondes alimentant très probablement les premières et vice versa.

12 Enfin, nous questionnons aussi l’impact de l’arrivée de nouvelles technologies utilisées d’abord en recherche clinique mais en train de passer en routine diagnostique. Nous pensons notamment au séquençage à haut débit. Lorsque dans le cadre de l’étude sequapre[7] nous avons questionné des généticiens sur leurs attentes vis-à‑vis de ce nouvel examen possible, ils ont évoqué « la recherche d’un gène explicatif », « d’une étiologie explicative » mais aucun n’a mentionné la notion de diagnostic. Ces évolutions technologiques récentes et très rapides seraient-elles en train de faire évoluer la sémantique et les représentations autour des attentes et de l’annonce diagnostique des pathologies des anomalies du développement ? Nous manquons encore de recul pour répondre à cette interrogation.

Les attentes parentales explicites 

13 Dans notre société, la montée en puissance de la médecine moderne scientifique avec l’avènement de hautes technologies laisse de moins en moins de place au hasard et alimente l’illusion de la maîtrise de la procréation, du tout mesurable, du tout identifiable et du tout guérissable. La génétique n’échappe pas à ces représentations collectives, ce qui peut venir renforcer les attentes autour de l’annonce d’un diagnostic. Les parents attendent du généticien l’énoncé d’un savoir. Ils sont en quête de connaissances concernant la pathologie de leur enfant, ses manifestations et son pronostic d’évolution. De plus, l’accès à la connaissance scientifique semble tellement facile, via Internet par exemple, et les outils diagnostiques tellement puissants, que le droit de savoir se transforme parfois en exigence de savoir. Les parents réclament souvent des certitudes.

14 Au-delà de la demande médicale, ce que nous mettons au travail dans le cadre des consultations de génétique en binôme, impliquant la présence du médecin généticien et du psychologue clinicien, c’est précisément cette question de la demande parentale. En effet, qu’il y ait ou non au final l’annonce d’un diagnostic, il faut bien qu’à un moment donné ces deux types de demandes puissent se rencontrer afin de déboucher sur un échange d’informations partageables et utiles aux familles.

Avoir un nom

15 Au cours de l’étude sequapre, dans le volet qualitatif conduit auprès de trente patients des centres de référence anomalies du développement de Lyon et de Dijon nous avons demandé aux parents quelles étaient leurs attentes vis-à‑vis de l’examen génétique réalisé chez leur enfant (exome issu d’un shd). L’analyse des verbatim recueillis au cours de cinquante-sept entretiens semi-directifs a montré que la réponse la plus fréquemment donnée est « avoir un nom ». Le deuxième groupe de réponses les plus citées est « trouver la cause, trouver des réponses, trouver l’origine, donner du sens ». Vient ensuite la notion de conseil génétique familial, puis en quatrième position l’idée « de pouvoir agir » et d’« améliorer la prise en charge » de leur enfant. Enfin, ils disent aussi vouloir « connaître l’évolution de la maladie » pour pouvoir « anticiper, se projeter dans l’avenir ». On retrouve, dans l’ensemble de ces réponses, une bonne partie des enjeux médicaux mais aussi psychiques liés à la quête d’un diagnostic.

En savoir plus

16 Le volet quantitatif de cette même étude sequapre a pu témoigner, avec cinq cent treize questionnaires recueillis, du fait que les parents d’enfants sans diagnostic étiologique sont très majoritairement demandeurs « d’informations exhaustives ». Il en est de même pour les « résultats d’interprétation incertaine », c’est-à‑dire pour lesquels le laboratoire a du mal à statuer sur le caractère pathogène et donc explicatif ou non des résultats transmis. De même, en cas de résultats négatifs, les répondants valorisent la « ré-analyse systématique des examens » : les résultats pourraient être revus régulièrement (une fois par an par exemple) pour faire le point en fonction de l’avancée des connaissances scientifiques, afin d’augmenter la probabilité statistique de trouver un diagnostic. Un résultat considéré comme négatif ou incertain à un moment donné pourrait donc se transformer en résultat positif dans l’avenir. C’est ainsi que les généticiens présentent ce type de résultats, entretenant l’espoir chez les parents que l’on finira bien par trouver un jour.

17 Dans le cadre d’une seconde étude nommée padap, nous avons constitué cinq focus groupes [8] dont un réunissant des parents d’enfants atteints d’anomalies du développement sans diagnostic. Un père dit : « Des résultats en plus, de toute manière ça ne peut être que positif » ; une mère témoigne également : « J’aurais préféré qu’on me dise ce qu’il avait… même si c’est grave. »

18 L’ensemble des résultats de ces deux études montrent que les parents en quête de diagnostic pour leur enfant sont dans une demande très forte d’informations médicales qui s’apparente parfois à une exigence d’informations supplémentaires coûte que coûte.

Se rassurer

19 Toujours au sein de ce même focus groupe de parents, nous avons pu percevoir que l’absence de diagnostic chez leur enfant était associée à un sentiment d’inefficacité, d’inutilité, d’impuissance. Un père confie : « De pas avoir de nom sur sa pathologie, c’est… on ne sait pas quoi faire derrière, c’est bête et méchant, on n’est même pas sûr que ce qu’on fait pour son enfant soit adapté. Le fait de ne pas savoir, ben c’est aussi de ne pas se donner d’horizon pour faire des choix. » Les propos de deux mères vont dans le même sens : « On n’a pas les armes » ; « On ne sait pas si on est utile, si on fait bien, on ne sait pas s’il faut se battre dans l’avenir et contre quoi, et à quelle échelle pour l’autonomie… »

Être reconnu

20 Ces ressentis sont également largement portés par les associations de malades. N. Triclin-Conseil, présidente d’Alliance maladies rares, explique par exemple qu’au regard des administrations (mdph, employeur…) « les personnes ne sont reconnues comme malades que quand elles ont un nom de maladie ». De même, le Dr Ana Rath, responsable de la plateforme Orphanet [9], dit : « Si on ne peut pas compter les malades, les malades ne comptent pas. » Elle justifie ici l’importance des nomenclatures nationales et internationales. Autrement dit, si les patients ne rentrent pas dans les cases administratives prévues, ils auront beaucoup plus de difficultés à obtenir ce qui leur est dû (taux d’invalidité, avs scolaire…). La population des sans diagnostic est qualifiée par les professionnels du soin de trop invisible et de vulnérable.

La crainte de savoir

21 Nous constatons pourtant qu’au cours de cette période d’errance diagnostique, certains parents s’avèrent soulagés par l’annonce de résultats négatifs, c’est-à‑dire lorsque le généticien explique que les analyses n’ont rien révélé de pathogène, et donc d’explicatif. Cela ne manque pas de nous interpeller sur l’ambivalence des démarches parentales, aux prises avec le souhait et la crainte de savoir ce qu’a leur enfant. On peut citer certaines de leurs réactions comme : « C’est rassurant quand même » ; ou bien : « Tout va bien, puisque ce n’est pas connu » ; ou encore : « J’suis contente qu’il ne soit pas malade » ; « Il n’a rien de grave ». Cela témoigne de la valeur de la parole médicale. C’est comme si nommer la maladie la rendait davantage réelle et que par conséquent, pour certains, ne pas la nommer la rendait plus inoffensive.

Le besoin de savoir

22 De façon majoritaire, les parents font part de leur déception quand aucun diagnostic n’est posé. En consultation médicale de génétique, en tant que psychologue, nous sommes fréquemment le témoin de la souffrance suscitée par cette impossibilité de nomination. Ils l’exprimeront aussi clairement lors de l’animation du focus groupe : « C’est retour à la case départ » ; « Y a rien de pire que de ne pas savoir » ; « L’errance diagnostique y a pas pire que de se poser toutes ces questions-là qui restent sans réponse » ; ou encore : « Quand on ne sait pas ce qu’a notre enfant, enfin pour moi c’est la pire des choses ». Lorsque la demande de diagnostic est très forte, et que cette période d’errance se prolonge, la souffrance psychique qui y est liée ne s’atténue pas forcément avec le temps. Le père d’un jeune adulte présentant des troubles envahissants du développement confie par exemple avec émotion que ce qui reste le plus douloureux encore aujourd’hui pour lui c’est « de ne pas savoir répondre quand on lui demande ce qu’a son fils ». À leur mal-être personnel s’ajoute alors souvent le regard et l’incompréhension des autres. Pour ces parents qui n’ont ni nom ni traitement à opposer à la maladie de leur enfant, ce temps d’errance semble parfois interminable.

L’effondrement des repères

23 Cette attente est souvent chargée d’angoisses parentales profondes liées à l’incertitude de l’avenir, alimentée par la découverte progressive, et, plus encore si elle est brutale, d’un retard de développement, d’un handicap chez leur enfant. En effet, celle-ci provoque un effondrement massif de repères très rassurants intériorisés en chaque parent parfois à son insu. Aucun d’entre nous ne connaît son parcours de vie à venir, ni celui de ses enfants, mais lorsqu’on découvre que l’on a un enfant différent au sens où, comme nous l’avons dit en introduction, il s’écarte des normes sociétales établies, c’est un véritable raz-de-marée. Cette détresse se traduit par exemple par des questions très troublantes qu’aucun parent ne pose habituellement à la naissance d’un enfant : « Marchera-t-il ? Parlera-t-il ? Pourra-t-il avoir des enfants, se marier, passer son permis de conduire ? »

24 Au fond ces parents essaient de comprendre ce qui leur arrive, ils sont dans une quête de réassurance. De plus, devant le caractère aléatoire de l’apparition et de la transmission de maladies rares d’origine génétique, irréversibles et incurables, se développent de profonds sentiments d’impuissance et d’injustice. Comme le dit S. Korff-Sausse, trouver une cause, une origine « pourrait donner une explication à cette anormalité et l’inscrire dans un enchaînement de causalités, afin de restaurer une vision rassurante d’un monde où les phénomènes obéissent à une intentionnalité » (1997, p. 141). Dans ce contexte, poser un diagnostic, nommer la maladie est souvent anticipé par les parents comme une manière de moins subir les événements, de retrouver du pouvoir d’action, de passer psychiquement d’une position passive à une position active, avec l’idée qu’ainsi ils souffriront moins.

Se déculpabiliser

25 Enfin certains parents expriment lors des consultations de génétique le fait qu’ils ont été culpabilisés par des professionnels du soin, et notamment par « les psys », en particulier dans le champ des troubles envahissants du développement et des troubles du spectre autistique. Une mère dit : « On a tous entendu la même chose hein. Euh… c’est psy. C’est la mère ou les parents, c’est la mère… Trouver une cause génétique, ça nous permet de nous déculpabiliser quelque part. » Il peut donc y avoir l’attente d’un effet de déculpabilisation, au moins partielle, du diagnostic posé en génétique. Nous l’avons constaté au cours d’une étude menée en 2013 (Houdayer et coll., 2013, p. 587). Le travail de classification médicale précise est plus difficile encore lorsque l’on aborde la dimension psychique des troubles constatés et non seulement l’aspect somatique, surtout chez un enfant en plein développement. Lorsque les somaticiens ne trouvent pas de réponse, il n’est pas rare qu’ils se tournent du côté de la psychiatrie et/ou de la psychologie, entretenant ainsi une ancienne dichotomie entre les disciplines scientifiques, alors que la clinique est souvent bien plus complexe et multifactorielle.

Les attentes parentales implicites

Pourquoi ?

26 Est-il besoin de rappeler que le pourquoi est la porte d’entrée de la connaissance infantile ? Du point de vue ontogénétique la pulsion épistémophilique constituerait, pour tout sujet, l’origine de l’acte de théoriser. De plus l’appareil psychique est par essence un appareil à symboliser, à donner du sens. Ainsi l’être humain, dès l’enfance, lorsqu’il est confronté à l’énigme majeure de la vie, recourt au besoin de savoir via un principe de causalité. Il n’est donc pas étonnant que, lorsque le sujet est confronté à une découverte narcissiquement intolérable, comme celle du handicap, se trouve réactivé le mystère des origines et du devenir. L’effondrement de repères précédemment décrit s’accompagne d’un effondrement de sens. Le « pourquoi » parental initial devient alors rapidement un « pourquoi moi ? », « pourquoi lui ? », « pourquoi maintenant ? » C’est alors une quête de sens de ce qui est donné à vivre à ces familles qui finit par être au cœur de leurs questionnements.

Qui suis-je ?

27 Dans le contexte clinique de maladies rares d’origine génétique, inconnues du plus grand nombre (entourage familier comme professionnels de santé), nous faisons l’hypothèse que cette question du sens pourrait reposer sur une quête identitaire passant, entre autres, par l’objectivation de la pathologie. Si l’identité d’un individu malade, ou en situation de handicap, ne se réduit jamais à son entité pathologique, elle ne peut que se construire avec elle, dans un entre-deux entre l’être et l’avoir.

28 La construction identitaire de tout sujet passe par un travail de différenciation secondaire à l’appartenance à un groupe de pairs. Elle met en tension à la fois la quête nécessaire et rassurante de semblables qui deviennent des supports identificatoires, et le besoin d’être unique qui passe par des processus d’individuation. Pour ces patients « hors normes » qui nous sont adressés, le risque au plan psychique pourrait être de s’éprouver radicalement différents des autres, au point de ne pas trouver de semblables. Il n’est pas rare que les parents interrogent le généticien au sujet de leur enfant : « En avez-vous déjà vu d’autres comme ça ? » Ils signifient bien l’importance de pouvoir se reconnaître dans d’autres.

Où sont les pairs ?

29 L’incapacité à poser un diagnostic, même dans un service de génétique spécialisé comme le nôtre, vient souligner l’extraordinaire rareté de certaines situations. Les parents nous font régulièrement part de leur profond sentiment d’isolement et de sa résonance fantasmatique inquiétante. Citons par exemple : « On se sent tout seul dans la nature avec ce problème-là. » Dans ce contexte, l’errance diagnostique est anxiogène car elle peut venir renforcer ces sentiments douloureux. S. Korff-Sausse écrit : « La plus troublante étrangeté est celle qui ne peut être nommée » (1996, p. 82). La maladie sans nom risquerait-elle alors de laisser des individus et leurs apparentés dans une quête identitaire sans fin ? Une mère confie par exemple au sujet de son fils : « On a toujours dit que c’était un petit extraterrestre, qu’il venait d’une autre planète. » On rejoint ici une « clinique de l’extrême » qui nous amène « aux confins de ce qui est humain et aux frontières de ce qui est pensable » (Korff-Sausse, 2006, p. 509).

30 Être parent d’un « enfant hors normes », ne serait-ce pas aussi prendre le risque de devenir à son tour un « parent hors normes » ? On peut alors se demander si la difficulté pour certains parents à se reconnaître narcissiquement dans leur enfant ne mettrait pas à mal le fil des identifications nécessaires à la construction de la parentalité.

31 Nous faisons l’hypothèse que c’est contre tous ces enjeux psychiques latents que les parents luttent dans leur quête de diagnostic.

Trouver un groupe d’appartenance

32 Nommé une première fois à la naissance, le bébé est inscrit dans un corps différencié, sexué, appartenant à l’espèce humaine, dans une filiation généalogique et socioculturelle. Les enfants « hors normes » auraient-ils besoin d’être nommés une seconde fois par la science, tant leur différence et leur parcours médical sont parfois prégnants dans leur histoire singulière de vie ?

33 Nous observons une mobilisation manifeste des patients atteints d’anomalies du développement sans diagnostic. Citons par exemple en France la création en mars 2016 de l’association asdu (association sans diagnostic et unique), et au niveau européen le réseau swan (Syndrom Without A Name). À défaut de pouvoir revendiquer une affiliation identitaire autour du nom d’une pathologie, cela permet au moins à ces personnes de rejoindre la grande communauté des patients atteints de maladies rares. Les forums et communautés en ligne se multiplient également (Maladies Rares Info Services par exemple mais aussi beaucoup d’autres). Tout cela souligne le besoin impérieux de trouver un groupe de pairs avec qui pouvoir partager du semblable, notamment en termes de vécu, de ressentis.

Replacer le diagnostic à sa juste place

34 Pour de nombreux parents, la nomination de la pathologie, symbolisée par le diagnostic, constitue la porte d’entrée, le sésame qui permettrait d’accéder à tout un ensemble d’informations potentielles secondaires favorisant l’accès à des droits et à une reconnaissance. Nous venons de montrer à quel point ces revendications explicites administratives et sociales pouvaient reposer sur une quête identitaire sous-jacente.

Les bénéfices attendus

35 Le diagnostic étiologique est certes très utile au plan médical. Il favorise le dialogue entre spécialistes avec une meilleure connaissance scientifique de la pathologie. Concernant les familles, à défaut de pouvoir à l’heure actuelle guérir la cause moléculaire des anomalies du développement, il contribue à l’optimisation de la prise en charge médicale des patients et permet de proposer un conseil génétique familial.

36 Il peut aussi contribuer à donner quelques repères dans le parcours de soin de l’enfant, mais cela reste souvent très ouvert car un diagnostic n’est heureusement pas un pronostic de vie. Ce n’est qu’une étape, qui ne devrait pas figer les choses. Chaque enfant reste singulier : deux enfants porteurs de la même mutation génétique, y compris au sein d’une même fratrie, peuvent par exemple avoir des évolutions différentes.

Les limites

37 Nous voudrions aussi témoigner du fait que le diagnostic n’est pas la solution à tous les questionnements, ni à toutes les souffrances parentales. Il n’apportera jamais toutes les réponses, il ouvrira même parfois sur d’autres interrogations insoupçonnées. En effet les parents ne mesurent pas tous les enjeux psychiques des tests génétiques, même si le travail des généticiens et des psychologues contribue à les amener à y réfléchir, afin qu’ils puissent donner un consentement le plus éclairé possible en amont de tout prélèvement à visée diagnostique.

38 Les résultats de nos études, associés à notre pratique hospitalière, nous montrent que les attentes identitaires auxquelles pourrait contribuer la nomination d’une pathologie à travers notamment la quête de reconnaissance, de réassurance et de partage avec d’autres ne va pas toujours si aisément de soi, en tout cas dans notre champ clinique. Ce constat semble s’amplifier avec l’arrivée des nouvelles technologies.

Des nominations qui évoluent

39 Les nouveaux outils diagnostiques (caryotype moléculaire en 2007 et maintenant le séquençage à haut débit) amènent de plus en plus les généticiens à exposer les limites de ces analyses et leurs doutes quant à l’interprétation de certains résultats. On peut par exemple fréquemment lire sur les comptes rendus des laboratoires et des consultations de génétique que la mutation identifiée chez le patient peut être considérée comme « probablement pathogène ». Ils annoncent également de plus en plus de diagnostics ne portant plus un nom de maladie ni de syndrome, mais le résultat de l’analyse moléculaire. Il s’agit en général d’une succession de chiffres et de lettres comme par exemple : une mutation du gène usp9x. Dans une étude publiée en 2013 (Houdayer et coll., 2013, p. 588) nous avons montré que ce type de diagnostics étiologiques pouvait être d’appropriation plus difficile pour les parents. En effet, seuls 32 % des parents citaient plus ou moins précisément le type de microremaniement chromosomique décelé (délétion [10], duplication [11] ou translocation [12]) associé au numéro du chromosome concerné, contre 83 % qui citaient le nom exact du diagnostic quand celui-ci correspond à un nom patronymique de syndrome. Une mère témoigne : « Une délétion 1p36, pour moi ça ne veut pas dire grand-chose, ce n’est pas le nom de ce qu’elle a, quoi. » Une autre demande si la délétion 22q13 retrouvée chez son enfant ne porte pas un nom. Elle ajoute : « Un nom cela donne une identité quand même. » Certains parents ont même parfois le sentiment qu’il n’y a pas eu de diagnostic posé. Une mère, dont le syndrome autistique de son fils a pu être expliqué par une duplication 16p11.2, dit par exemple : « Ce n’est pas génétique ce qu’il a, c’est autistique. » Plusieurs parents ont même répondu qu’ils ne comprenaient pas notre question quand nous les interrogions sur ce point précis. Ce type de résultats ne favorise pas l’accès à la représentation d’une pathologie, ou en tout cas pas à une qui soit collectivement partageable.

Les ultra rares et uniques

40 L’association sans diagnostic et unique regroupe des patients sans diagnostic et d’autres avec un diagnostic qualifié d’« ultra rare » ou d’« unique ». Cela signifie que très peu (quelques-uns au niveau international) ou qu’aucun autre malade connu dans la littérature médicale n’est concerné exactement par la même mutation génétique. Ces situations-là vont être de plus en plus nombreuses avec l’utilisation très récente du shd en routine diagnostique, puisque les bases de données sont alimentées au fur et à mesure que se développe ce type d’analyses.

41 Dans ces situations d’extrême rareté, de nombreux et douloureux questionnements persistent. Malgré un diagnostic étiologique posé chez leur enfant, les parents ne trouvent pas toutes les réponses attendues. En effet aucun traitement ne sera proposé. Le sentiment d’isolement pourra persister au sein de la communauté des malades et du milieu médical puisque très peu de professionnels du soin, hors génétique, connaissent généralement ce type de diagnostic. Le manque, voire l’absence, de littérature médicale sur l’anomalie génique identifiée ne permettra pas forcément de donner des repères d’évolution de la pathologie. Un certain nombre de ces patients commencent à dire qu’ils ont finalement le sentiment de rester dans les problématiques du groupe des sans diagnostic.

Qu’est-ce qu’un diagnostic ?

42 Toutes ces réflexions nous amènent à nous questionner sur ce qui fait acte de nomination, de diagnostic, pour les professionnels du soin, pour les patients et leurs parents. Il peut y avoir des écarts importants et les réponses sont sûrement à chercher du côté des attentes plus ou moins explicites et implicites des uns et des autres.

43 Il nous est finalement apparu que le terme de diagnostic est poly-sémique. On peut discerner le diagnostic dit positif qui décrit la symptomatologie observée comme l’autisme, la dysphasie, l’épilepsie, la déficience intellectuelle… Il fournit des éléments cliniques essentiels pour proposer aux patients des prises en charge médicales et paramédicales adaptées et les plus précoces possible. Dans cette optique, finalement très peu d’enfants sont adressés en génétique sans diagnostic du tout. On peut même penser que tout patient devrait pouvoir trouver un groupe d’appartenance. Il s’agit souvent de termes relativement partageables, car davantage connus, ou tout au moins évocateurs de représentations collectives chez le plus grand nombre. Cette termino-logie peut être un précieux recours pour certains parents, à défaut d’avoir une étiologie génétique qui donne une identité pathologique. Un père dit par exemple : « Justement le but recherché, c’était d’essayer de donner un nom à ses problèmes, je ne sais pas, moi, comme la dysphasie. Qu’on sache un peu ce qu’a notre fils, quoi. » Pour d’autres parents, notamment lorsque ces descriptions couvrent un vaste champ clinique, elles restent souvent insuffisantes en termes de réponses à leurs attentes. Un père nous dit par exemple, au sujet des troubles envahissants du développement de son enfant : « Ce nom correspond à des symptômes, mais les symptômes sont connus, donc pour moi ça ne change rien, quoi. »

44 Quant au diagnostic étiologique en génétique, en identifiant l’origine moléculaire des dysfonctionnements constatés, il apporte des éléments complémentaires d’information. On peut le définir comme une démarche parallèle au diagnostic descriptif. Ce savoir scientifique objectif et rationnel pourra-t-il apporter des réponses aux familles du côté du sens ? Autrement dit, cette étape les aidera-t-elle à se projeter, à devenir ou redevenir sujet de leur histoire individuelle et familiale ?

45 Cet éclairage sémantique peut aider certains parents à se positionner pour savoir de quel type d’informations ils sont demandeurs, et sur ce qui leur semble le plus utile pour leur enfant et pour eux-mêmes.

46 En tant que psychologue clinicienne, nous nous interrogeons sur le risque « d’illusion informative » (Gargiulo et Durr, 2014) que pourrait susciter l’arrivée de la médecine génomique si on en reste au niveau de l’information scientifique, sans tenir compte des enjeux et de la réalité psychique des consultants.

Autour de l’accompagnement – Conclusion

47 Qu’un diagnostic soit posé ou non, les patients en situation de handicap sont largement pris en charge en camsp, cmp, dans d’autres structures médico-sociales spécialisées, en libéral ou dans le public. La consultation de génétique est souvent l’occasion de redire aux parents que, même s’il est parfois difficile de nommer précisément la pathologie de leur enfant et que l’on ne peut pas en traiter l’origine génétique, les prises en charge proposées aident les patients à optimiser leurs ressources, a fortiori lorsqu’elles sont précoces.

48 Les professionnels du soin et de l’accompagnement ont un double travail d’accueil et d’étayage à réaliser auprès de ces patients et de leurs familles. Ces derniers devront toujours composer avec le fait de rester dans une incertitude de l’avenir, certainement chargée d’une angoisse singulière liée à la rareté de leur pathologie. Mais au-delà de l’insécurité et de l’angoisse douloureuse qu’elle peut leur procurer, l’incertitude peut aussi laisser de l’espace aux parents pour des projections positives et constructives concernant leur enfant, contrairement aux pronostics trop précis et figeants. Sans chercher à minimiser la réalité du quotidien, il est important que cette rêverie parentale puisse continuer de se déployer.

49 Le cheminement du côté du sens s’inscrit nécessairement dans une temporalité individuelle et groupale. L’annonce d’un diagnostic peut être une étape importante dans ce parcours, tout comme l’absence de diagnostic, douloureuse, n’empêchera pas nécessairement les familles d’avancer avec leurs enfants porteurs d’anomalies du développement. Les difficultés et les souffrances que nous livrent les familles sont à lire non seulement comme une accumulation d’obstacles à surmonter mais aussi comme des occasions de questionnements, de réaménagements, et de réappropriation d’histoires individuelles et familiales.

50 Il est aussi important de rappeler aux parents qu’ils transmettent à leurs enfants bien d’autres choses que leur patrimoine génétique et que « c’est de la confusion entre les deux types de transmission [réelle et imaginaire] qu’émergent les liens par lesquels le Sujet se sent relié à ses ascendants, à ses descendants, à ses origines, à une culture : la transmission à l’œuvre dans la filiation ne peut ici en rester aux critères biologiques » (Brun, 1998, p. 7).

51 Le psychologue clinicien est formé à accueillir les émotions négatives et les vécus douloureux (détresse, isolement, culpabilité, impuissance…) tout en offrant un étayage narcissique aux capacités parentales mal--menées dans de tels contextes. Nous pouvons souvent les rassurer sur leur capacité à être des parents « suffisamment bons [13] » malgré leurs doutes. Au fil du temps, et de l’accompagnement, les familles témoignent du fait qu’elles apprennent à vivre plus « dans le présent », qu’elles font « des micro-projets », en étant moins tentées de maîtriser l’avenir.

52 Ce lâcher-prise, intégrant un certain éloge de l’incertitude, contribue au travail d’élaboration psychique au service d’une « identité narrative » (Ricœur, 1988) qui ne cesse de se faire et de se défaire, entre différence et altérité. Avec ou sans diagnostic étiologique, c’est au fil de ce long cheminement que l’accompagnement psychologique des familles a toute sa place.

Bibliographie

  • Brun, C. 1998. L’arbre à histoires, actes du 1er séminaire génétique et accompagnement : un psy pour quoi faire ?, Paris, hôpital Necker, p. 6-8.
  • Gargiulo, M. ; Durr, A. 2014. « Anticiper le handicap. Les risques psychologiques des tests génétiques », Esprit, n° 7, p. 52-65.
  • Houdayer, F. et coll. 2013. « The psychological impact of cryptic chromosomal abnormalities diagnosis announcement », European Journal of Medical Genetics, n° 56, p. 585-590.
  • Korff-Sausse, S. 1996. Le miroir brisé, l’enfant handicapé, sa famille et le psychanalyste, Paris, Hachette, Littératures, 2009.
  • Korff-Sausse, S. 1997. « Vous n’y êtes pour rien. Hasard et devenir psychique », Topique, n° 63, p. 131-167.
  • Korff-Sausse, S. 2006. « Contre-transfert, cliniques de l’extrême et esthétique », Revue française de psychanalyse, vol. 70, p. 507-520.
  • Ricœur, P. 1988. « L’identité narrative », Esprit, n° 140, p. 295-304. 

Mots-clés éditeurs : Errance diagnostique, psychologie, identité, maladies rares, génétique

Date de mise en ligne : 06/04/2018

https://doi.org/10.3917/cont.047.0059

Notes

  • [1]
    Sincères remerciements pour leur relecture attentive à Martine Frischmann, Marcela Gargiulo, Hélène Chaumet, psychologues cliniciennes.
  • [2]
    Un syndrome est un ensemble de symptômes ayant une origine commune.
  • [3]
    La dysmorphie correspond à une anomalie de la forme d’un visage, d’un organe ou d’une autre partie du corps.
  • [4]
    Une maladie est dite rare lorsqu’elle affecte moins d’une personne sur 2 000.
  • [5]
    Le shd est la technologie la plus poussée actuellement utilisée en laboratoire. Elle permet de séquencer de façon routinière tout l’adn génomique d’un individu, ou selon les choix faits, uniquement l’ensemble (exome) ou une sélection (panel) des parties codantes de celui-ci.
  • [6]
    Le conseil génétique familial permet d’informer du risque de récurrence d’une pathologie connue au sein d’une famille, pour des apparentés actuels ou à venir. Celui-ci est plus aisé et plus précis lorsqu’un diagnostic étiologique est posé et que le mode de transmission de la maladie est connu.
  • [7]
    sequapre est une recherche conduite de janvier 2015 à janvier 2017 intitulée « Préférences et représentations face aux technologies de séquençage à haut débit pour la pratique de la génétique médicale. Le cas des anomalies du développement ». Cette étude mixte comportait un volet quantitatif et un volet qualitatif. Elle fut menée par des équipes multidisciplinaires du milieu médical et des sciences humaines et sociales, associées aux associations de malades : la fhu translad du chu de Dijon ; le cic du chru de Besançon ; le ledi et le centre Georges Chevrier de l’ubfc ; les centres de référence anomalies du développement des services de génétique de Lyon et de Dijon ; la fondation maladies rares.
  • [8]
    La méthode des focus groupes (groupes focalisés) est une méthode qualitative de recueil des données. Il s’agit d’une technique d’animation d’un groupe de discussion semi-structuré, modéré par un animateur neutre, en présence d’un observateur qui a pour but de collecter des informations sur un nombre limité de questions définies à l’avance. Différents groupes furent animés par des psychologues cliniciens de Paris, Lyon, Dijon et Strasbourg. Ce travail fut organisé par l’équipe du gad et de la fhu translad du chu de Dijon, sur la thématique des « données secondaires actionnables identifiées par séquençage haut débit pangénomique ».
  • [9]
    Orphanet a été créé en France par l’inserm en 1997. C’est un serveur de publication et d’informations sur les maladies rares et les médicaments orphelins en libre accès pour tous publics, traduit en sept langues.
  • [10]
    Une délétion correspond à une perte de matériel chromosomique.
  • [11]
    Une duplication correspond à un gain de matériel chromosomique.
  • [12]
    Une translocation est un échange de matériel génétique entre deux chromosomes, sans perte de matériel chromosomique quand elle est équilibrée, ou avec perte de ce dernier lorsqu’elle est déséquilibrée.
  • [13]
    En référence au concept de « mère suffisamment bonne » de D.W. Winnicott (1953).

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