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Pages 344 à 359

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  • [1]
    Fondation protestante Sonnenhof, 2 rue Oberhoffen BP 80041 F-67242 Bischwiller Cedex. Tél. : 03 88 80 23 37.
    Adresse contact : contact@fondation-sonnenhof.org
  • [2]
    À l’aube de la vie - Hôpital Necker-Enfants malades, 149 rue de Sèvres, 75005 Paris, 01 53 69 08 05.
    Site : www.aubedelavie.com
    Coproduction avec l’Association DID, 30 rue de Paradis, 75010 Paris, 01 48 01 99 44. Site : www.did.asso.fr
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Rubrique Lecture

Regards croisés sur le handicap, Luc Leprêtre, Marcel Rufo Anne Carrière, 2008, 240 pages, 18,50 euros

1Luc Leprêtre, 34 ans, a été victime à l’âge de 15 ans d’un accident de montagne qui l’a laissé handicapé. Au cours d’une longue et douloureuse période de rééducation, il a fallu se rendre à l’évidence : « Tu ne pourras plus jamais remarcher. » Accepter l’inacceptable. Vivre en fauteuil roulant. Retrouver le goût de vivre malgré tout. Son témoignage rend compte du parcours de celui qui est atteint de ce qu’on appelle un « handicap acquis ».

2Marcel Rufo est pédopsychiatre, chef de service à Marseille, où il est retourné après avoir dirigé pendant quelques années la Maison des adolescents, à Paris. Lui, le spécialiste des enfants et des adolescents, dialogue avec le jeune handicapé, apportant des apports théoriques issus de sa riche expérience clinique, pour éclairer ce témoignage.

3Ils s’y sont mis ensemble, proposant un essai à deux voix.

4D’emblée, Luc Leprêtre se démarque de la tonalité habituelle de la victime qui se plaint : « Le handicap n’est pas que tristesse, catastrophisme et larmes ; il ne s’arrête pas aux hôpitaux, à la rééducation, aux médecins. » Il préconise une attitude plus active, rejetant l’angélisme, le misérabilisme et la victimisation, n’hésitant pas à affronter toutes les attitudes, que les cliniciens du handicap connaissent bien, de rejet et de stigmatisation.

5« Franchement, tu es courageux ! Moi, vivre comme ça, je ne pourrais pas. » Sous-entendu, ne faudrait-il pas mieux supprimer celui qui offre aux autres cette image insoutenable ? Comme le dit M. Rufo, cela revient à lui dire : « Suicide-toi ! »

6Quant à l’impact sur la famille du handicap, Rufo ajoute qu’il ne s’agit ni de moraliser les parents (« ils doivent accepter le handicap de leur enfant ») ni d’accabler l’enfant (qui sait qu’il est celui qui ne pourra pas remplir le mandat intergénérationnel). Rufo précise qu’il faut éviter également que les parents se fabriquent une néopersonnalité de « nouveaux parents d’enfant handicapé ». Luc Leprêtre évoque ainsi les difficultés de ses parents à accepter son handicap, mot que sa mère refuse, préférant celui d’accidenté, qui la soulage de la responsabilité. Cette difficulté parentale montre bien, ce que nous rencontrons si souvent dans les CAMSP, à savoir que le handicap implique toujours l’idée traumatisante d’une transmission.

7Tout au long du livre, Luc Leprêtre se demande comment reconstruire une image de soi, alors que, en tant que handicapé, il devient pour les autres un PMR, personne à mobilité réduite. La reconstruction passe par une quête de la reconnaissance par les autres dans cette nouvelle identité. Face à l’immensité et à la radicalité du changement qu’impose au sujet le handicap acquis, Luc Leprêtre souligne les renoncements nécessaires pour créer des intérêts nouveaux : désapprendre pour apprendre des choses totalement nouvelles, oublier les gestes passés et les habitudes anciennes.

8Il y a un passage très intéressant lorsque Luc Leprêtre évoque ses rêves : « Les premiers mois, dans mes rêves, rien ne parlait du handicap, mon état n’étant pour moi encore que passager. Je courais, dansais, libre de tout mouvement. Le sommeil constituait un moment de véritable liberté, sans entrave. Et il faut bien avouer que, parfois le réveil était difficile, car il s’apparentait à un retour à la dure réalité. L’image est simple, vous courez pendant de longues minutes et, d’une seconde à l’autre, du sommeil au réveil, vous ne pouvez plus bouger. C’est symbolique, cruel, car cela consiste à revivre un nouvel accident à chaque fois. »

9Puis les rêves évoluent. Le handicap, totalement absent, y apparaît peu à peu. Ce qui fait dire à Marcel Rufo que les soignants devraient s’intéresser aux rêves de leurs patients. « Il serait utile de proposer, au sein des équipes médicales, un carnet de rêves élaborés par les malades ayant un handicap […] comme un matériau à apporter aux soignants afin qu’ils mesurent l’évolution du patient. » Car, « pour la personne handicapée, le monde des songes va faire partie intégrante de la reconstruction, de la reconquête de soi. Voilà en quoi réside l’énorme intérêt thérapeutique d’accompagnement du rêve : le patient devient acteur de sa rééducation. » Les deux auteurs proposent ici une ouverture intéressante qui permet de faire place à l’importance de la vie psychique, qui est tellement souvent méconnue chez la personne handicapée.

10Luc Leprêtre insiste sur le rôle indispensable des soignants et des membres de la famille et, pour cela, il affirme, très justement, que les proches ont besoin d’un soutien pour assumer leur rôle. « Il est impératif d’intégrer le suivi psychologique des proches dans la rééducation d’une personne handicapée. »

11Comment conserver ces liens, comment aussi conserver ses amis alors que, comme le dit Rufo, la personne handicapée est dans un état de boulimie affective, exprimant des demandes excessives ?

12Et puis, bien sûr, est évoquée la question du regard de l’autre dont nous savons à quel point il peut être redoutable. Pour ce qui est de dénoncer le statut ambigu de la personne handicapée dans notre société, Luc Leprêtre ne manque pas d’humour en proposant quelques renversements de perspectives. En contrepoint des commentaires toujours faussement élogieux des jeux Paralympiques, pourquoi ne pas embaucher des journalistes ayant un handicap et leur faire commenter les sports valides ?

13Pour la question si délicate de la sexualité, « on pourrait même dire avec un sourire que le handicap nous mène à la modernité en imposant une redéfinition des rôles ». Luc Leprêtre souligne le rôle important, même s’il n’est pas toujours admis, voire s’il est inavouable, des rééducateurs qui peuvent entendre ce que la personne handicapée a à en dire, eux qui sont si proches du corps. Puis le désir d’être parent, tellement présent, qui, malgré les multiples questions qu’il pose, ne semble pas irréalisable.

14Au fil des chapitres, sont abordés tous les problèmes concrets qui font de la vie de la personne atteinte d’un handicap un incessant parcours du combattant : le logement, les allocations, les questions juridiques, le travail, les déplacements, les sorties, les voyages… Et Luc Leprêtre de terminer sur une note humoristique : les personnes valides pourraient embaucher les services d’un handicapé afin de bénéficier de ses avantages : carte prioritaire, plus d’attente, plus de fourrière… Engagez-un VIP, Very Invalid Person…

15Après la lecture de ce beau témoignage, je m’interroge néanmoins sur la pertinence de ce dialogue qui n’en est pas vraiment un. Le discours du spécialiste qui double chaque propos et chaque situation rapportée par l’auteur, provoque une gêne. Il n’en a pas vraiment besoin ! Luc Leprêtre est parfaitement capable de raconter son expérience. N’est-ce pas, une fois de plus, une manière de dévaloriser la personne en situation de handicap, en minimisant ses capacités propres ?

16Simone Korff-Sausse

17Psychologue, psychanalyste

18Professeur à l’université Paris-VII (CEPP)

Les infirmités motrices cérébrales Réflexions et perspectives sur la prise en charge, Coordonné par Danièle Truscelli Avec des textes de : H. Auféril, F. de Barbot, M. Le Métayer, V. Leroy-Malherbe, M. Mazeau et G. Thuilleux Elsevier-Masson, 2008, 473 pages, 49 euros

19Ce livre était attendu. Après que le Pr Guy Tardieu nous eut accidentellement quittés en 1985 et le départ à la retraite du Dr Danièle Truscelli, qui lui avait succédé à Bicêtre, il restait nettement moins d’endroits privilégiés où les éclairages du maître puissent être présentés, assimilés et compris.

20Personnellement, j’ai justement rencontré Guy Tardieu à Bicêtre, où il venait de prendre son service. Il était venu nous exposer, comme le fera plus tard Roger Misès, son immense désarroi devant la situation scandaleuse des enfants et adolescents qu’il avait rencontrés à la Fondation Vallée, toute proche, dans un incroyable mélange de pathologies. Il s’était promis de prendre ce problème à bras-le-corps ! Il l’a fait. Sans faire partie de ses élèves directs, j’avais suivi son enseignement et, avec l’aide de Monique Hyon-Jomier, de Geneviève Waights-Blanc et de Michel Le Métayer, j’avais introduit ses idées et ses techniques en 1970 au CAMSP de l’Institut de puériculture de Paris, où elles ont fait école en matière de dépistage précoce.

21Cet ouvrage, dense, richement illustré, aborde, sous les plumes les plus autorisées, tous les aspects de la physiopathologie, de la définition, du diagnostic, du traitement, de l’éducation, de la souffrance et de l’accompagnement des infirmes moteurs cérébraux. Il commence par les considérations indispensables sur les mécanismes des raideurs, des troubles posturaux et sur les perturbations de la gestualité : la structure du muscle IMC, l’élasticité musculaire, l’organisation motrice, l’étiologie, les troubles de la « commande » et ceux de l’« outil » ; tout est passé en revue, jusqu’aux acquisitions plus récentes de la neuropsychologie et des neurosciences (deux chapitres placés à la fin), afin que le lecteur attentif puisse comprendre les principes qui guident la rééducation, l’appareillage, la prévention des problèmes orthopédiques et leurs solutions chirurgicales.

22Cette somme de connaissances rassemblées dans un style clair et dans une présentation didactique illustrée de nombreux schémas et photographies fait appel aux travaux de Guy Tardieu, de son épouse, et de nombre de ses élèves : Nicole Laiter, Albert Grenier, Michel Le Métayer, Alain Lespargot, le Pr Jean-Claude Tabary et bien d’autres ; certains ne sont plus là pour signer les chapitres correspondants, mais il leur est fait hommage. Les témoignages de Danièle Truscelli, de Michèle Mazeau et de Françoise de Barbot, arrivées plus tard dans cette unité de rééducation neurologique, complètent très heureusement cette évocation de travaux plus anciens en apportant deux touches nouvelles. On connaissait en effet depuis le début les troubles gnosiques et praxiques des IMC et on avait même remarqué qu’ils n’étaient pas proportionnels à l’atteinte motrice. Mais une approche plus fine, plus neuropsychologique, a permis de les cerner infiniment mieux dans leur diversité, leur diagnostic et leur remédiation. Il est devenu possible de les dépister chez l’ancien prématuré sans troubles neuromoteurs apparents et d’étendre ces acquis aux atteintes développementales.

23Par ailleurs, l’arrivée d’une psychologue clinicienne a profondément modifié la compréhension de la souffrance et permis de déceler les tendances dépressives de certains infirmes moteurs cérébraux. L’écoute de leur vécu a permis de recueillir leur parole, d’identifier, au moins en partie, les causes de leur lassitude, de mieux cerner leurs problèmes d’identité et leurs réticences en rééducation ou en classe. Ainsi, en utilisant toutes les informations, qu’elles proviennent de la neurologie, de la neuropsychologie, de la psychologie cognitive ou de la psychanalyse et en abandonnant tout particularisme et tout réductionnisme, une évaluation vraiment transdisciplinaire a pu s’organiser.

24Il s’agit donc là d’un véritable traité, qui perpétuera et complétera les Cahiers de l’IMC, dont l’édition par l’Association nationale des IMC où je travaillais alors, est restée inachevée. Cet ensemble cohérent, allant de la physiopathologie au traitement, appuyé sur les acquis d’un grand neurologue aux idées novatrices et aux efforts de remédiation d’une équipe de médecins et de rééducateurs, que Michel Le Métayer aura marqué d’un sceau très personnel et définitif, était vraiment nécessaire. On ne peut que remercier chaleureusement Danièle Truscelli d’avoir pris à temps l’initiative de transmettre cette somme de connaissances. Cerise sur le gâteau, on peut en complément consulter en ligne une sélection de vidéos illustrant la prise en charge en kinésithérapie.

25Il est cependant dommage que, malgré cette accumulation d’informations de première main, un certain esprit de chapelle n’ait pas permis de mentionner, sauf au détour d’une phrase de Jean-Claude Tabary, le rôle essentiel d’Auguste Tournay, éminent prédécesseur de la merveilleuse histoire qui nous est ici contée. Il a en effet créé le premier centre pour IMC (que l’on n’appelait pas encore du nom que leur a donné Guy Tardieu), celui de la Croix Faubin, dans le 11e arrondissement de Paris, puis celui qu’il appelait la « Maison des champs », à Bailly, près de Versailles. Quant au Comité médical de l’IMC où ont œuvré ensemble et pendant des années A. Tournay, G. Tardieu, S. Thieffry, M. Cahuzac, A. Grenier et bien d’autres, il n’en est tout simplement pas question. Comme le disait Auguste Tournay, qui a été le dernier interne de Babinski et qui a bien connu Sigmund Freud, lui-même auteur d’une étude sur l’IMC : « La plus sonore voix ne porte pas bien loin. »

26Roger Salbreux

27Pédopsychiatre

28Secrétaire de rédaction de Contraste

Handicap : l’éthique dans les pratiques cliniques, Sous la direction de Régine Scelles Avec des textes de : A. Ciccone, S. Korff-Sausse, S. Missonnier et R. Salbreux Postface d’Emmanuel Hirsch Érès, 2008, 293 pages, 25 euros

29Le SICLHA (Séminaire interuniversitaire sur la clinique du handicap) publie son second volume, rassemblant les contributions au séminaire de Nanterre en octobre 2007. On pourrait même dire son troisième volume, si l’on tient compte du n° 45 de la revue Champ psychosomatique, « Les cliniques de l’extrême » (voir Contraste n° 27), qui relate les travaux du séminaire où a été précisément décidée la fondation de ce réseau. L’éthique est à la mode, les comités d’éthique se multiplient dans les hôpitaux, peut-être pour compenser l’effacement de la morale ou pour répartir, sur un nombre de personnes plus grand, les décisions difficiles… Il en va autrement pour les auteurs et les contributions de ce livre pour lequel la dimension éthique constitue le fondement même de la relation à l’autre, la pierre angulaire du travail clinique. Emmanuel Hirsch a parlé à ce propos d’« éthique de terrain » : on ne saurait mieux dire.

30Il est en effet impossible de travailler avec des personnes, des enfants handicapés sans être sans cesse confrontés à des questions éthiques tout à fait basiques et à la nécessité d’adopter une position qui tienne compte, non seulement des évolutions culturelles et sociales qui les déterminent, mais encore des contradictions parfois violentes auxquelles notre société actuelle nous soumet.

31Comment comprendre par exemple, et surtout comment vivre, la contradiction subie par les professionnels de maternité lorsque le corps social, et surtout les corps constitués, qui prônent le respect de la différence, leur enjoignent d’éradiquer cette même différence ? Que répondre aux parents d’enfants handicapés qui manifestent dans la rue, lors de la publication de l’arrêt Perruche, quand ils ressentent cet arrêt comme une condamnation par la société d’avoir tout simplement élevé leur propre enfant, handicapé ?

32Quelle attitude adopter devant ces couples, hétérosexuels ou non, qui après avoir eu recours à une assistance médicale à la procréation, avec ou sans donneur, à un don d’ovocyte, voire à une mère porteuse, etc., nous amènent – ce qui est heureusement rare – un enfant en quête de filiation ? Que signifie le « projet de vie » d’un enfant polyhandicapé qui ne peut s’exprimer et est-ce aux seuls parents de le formuler à sa place ? Comment décider que telle forme de vie particulière fait ou non partie de l’humanité ? Qui peut dire quelle sorte de vie vaut la peine d’être vécue ? Nous en sommes arrivés à être sans cesse plongés dans l’éthique au quotidien, sans presque nous en douter.

33Deux parties retiennent notre attention dans cet ouvrage : une première partie théorico-clinique, l’éthique à l’épreuve du handicap ; une seconde partie consacrée à la place de l’éthique dans les pratiques cliniques.

34Des questions fondamentales y sont évoquées, depuis le dépistage précoce jusqu’à la visite à domicile : elles concernent l’origine, la vie, la mort, la filiation, le droit à la sexualité et à la parentalité. Des questions très actuelles y trouvent ainsi leur place comme la dépendance et l’autonomie, le respect de l’altérité, l’appartenance à l’humain.

35À lire absolument en attendant le prochain volume, issu du séminaire de Rouen de septembre dernier sur « Handicapés… Soi, l’autre, autrui ».

36Odile Salbreux

37Pédopsychiatre

Comment être psychanalyste d’enfants, Hélène Brunschwig Érès, « 1001 BB », 2008, 237 pages, 12 euros

38Être psychanalyste d’enfants, est-ce un métier ? Sans doute pourrions-nous l’écrire en paraphrasant le titre de cet ouvrage à la lumière du début de son premier chapitre. Non ! répond Hélène Brunschwig, « on ne peut l’exercer qu’en mettant sa vie personnelle constamment à contribution pour comprendre ce que le patient ressent ». Quelle meilleure définition peut-on donner de ce qui est à la fois une technique de psychothérapie, une réflexion sur l’organisation psychique et une expérience de vie.

39Hélène Brunschwig est une grande dame de la psychanalyse de l’enfant, dit son préfacier, Patrick Ben Soussan, qui est en même temps le directeur de la collection « Mille et un bébés », qui, avec ce volume, a changé de look, de logo (1001 BB) et d’épaisseur tout en gardant le format « poche ».

40Comme dans la plupart de ses nombreux écrits, Hélène Brunschwig cherche, comme elle le dit elle-même en introduction, à transmettre les trésors que la vie lui a permis de découvrir. Plutôt que de théoriser cette formidable expérience clinique, elle s’est donné pour tâche de nous la livrer, de nous la raconter, avec un tel talent que l’on s’y croirait presque ! Et cela n’empêche pas la réflexion, les réminiscences, les correspondances avec ce que nombre de ses collègues, psychanalystes ou non, et non des moindres ont élaboré et qu’elle confronte avec ses propres constatations, qu’elle critique ou incorpore à ses propres réflexions, dans un enrichissement permanent.

41Le tout dans un style simple, à la portée de tous, permettant à chacun de satisfaire comme elle une insatiable curiosité et comprendre pourquoi la psychanalyse d’enfants est vraiment un métier très particulier.

42À lire par tous, psychanalystes ou non !

43Roger Salbreux

Le couple et la famille Dossier : L’argent dans la famille, Direction de la publication Régine Scelles Avec des textes de : I. Reiss-Schimmel, J. Mossuz-Lavau, J.-G. Lemaire, P. Robert, Ch. Mercier, G. Djenati, C. Combase et Y. Favier Érès, Dialogue n° 181, 2008, 131 pages, 16 euros

44Il est parfois bon de sortir de son cadre de travail et de s’intéresser à l’environnement familial de l’enfant, objet de nos préoccupations professionnelles. Après tout, sans sa famille, un enfant n’existe pas ! La revue Dialogue est publiée par l’Association française des centres de consultations conjugales (AFCCC). Elle n’est pas nouvelle et bien des numéros antérieurs peuvent intéresser nos lecteurs : « Loyautés familiales », « Frères et sœurs », « Le petit étranger : naissance ou cultures », « Observer le bébé », « Bébés, parents, professionnels : l’art de tisser des liens », « Accompagner les premiers liens : la prévention précoce », « Les grands-parents », « Traumatisme et filiation », « Adoption : de l’événement au processus ».

45Pour certain d’entre nous, en particulier les psychothérapeutes travaillant dans les CAMSP ou les SESSAD, où tout est gratuit, le présent numéro tire son intérêt de la constatation suivante : « La prise en charge sociale des séances ne signifie pas que la thérapie soit gratuite, même si l’argent ne passe pas de main en main. »

46Objet imaginaire, symbolique et néanmoins concret, l’argent est une monnaie d’échange. De ce fait, son utilisation est significative du mode de relation qu’entretiennent les membres d’un groupe et, plus particulièrement, ceux d’une famille. Souvent associée au stade anal, la « manipulation » de l’argent n’exclut pas des mouvements de l’ordre de l’oralité et de la sexualité.

47Les comportements des adultes vis-à-vis de l’argent trouvent fréquemment leur origine dans l’enfance et les fonctionnements transmis de génération en génération. Dans les transmissions inconscientes, ils engagent, dans une large mesure, la loyauté et l’inscription dans une filiation. Pour toutes ces raisons, l’argent mobilise des capacités de gestion tant sur le plan psychique que sur le plan social.

48Les cadeaux faits aux enfants, notamment handicapés, peuvent traduire mille et une réparations : celle du dommage causé à l’enfant par le handicap, la reviviscence du narcissisme de parents mis à mal par l’anormalité de leur descendance, etc. Enfin, le rôle que l’argent peut jouer dans la fréquentation du Centre d’accompagnement et de soins mérite réflexion. Tout cela n’est pas sans incidence sur l’éducation de l’enfant et sur l’organisation de sa prise en charge.

49Roger Salbreux

La personne handicapée entre famille et institution Actes des Journées d’étude de Sonnenhof[1], 4 et 5 octobre 2007 2008, 192 pages, 13 euros

50Tous les deux ans, depuis 1999, la Fondation protestante Sonnenhof organise une journée d’étude, sur des sujets touchant au handicap mental et à l’institution.

51Les actes dont nous signalons ici la sortie correspondent aux 5es Journées de ce type, les précédentes ayant porté sur : « Vie affective et sexuelle des personnes handicapées », « Les institutions spécialisées, quelle pertinence aujourd’hui ? », « Qualité de vie, vie de qualité ? » et « Entre handicap et maladie mentale ».

52La particularité de ces 5es Journées était la présence des parents, aussi bien dans la salle que comme intervenants. Le fait que les familles étaient invitées au débat, loin de mettre l’institution en accusation, a permis de faire apparaître leur complémentarité et surtout un climat beaucoup plus « affectif » et sans doute plus proche de la réalité institutionnelle, tant il est vrai que les professionnels des institutions savent par expérience à quel point des rapports confiants et transparents avec les familles sont source de bien-être et de progrès pour tous, en particulier pour les « bénéficiaires » de l’institution.

53Le Sonnenhof accueille essentiellement des adultes, mais sa réflexion s’articule très bien avec la problématique de ceux qui, par la gestion du processus d’annonce, conditionnent en grande partie la suite du destin des rapports institution-famille.

54Roger Salbreux

La tentation du biologique et la psychanalyse Le cerveau et l’appareil à penser, Gérard Bazalgette Érès, 2007, 218 pages, 23 euros

55En écho aux journées ANECAMSP des 13 et 14 novembre 2008 sur les neurosciences et au numéro spécial de la Revue française de psychanalyse (PUF, 2007, n° 2, « Neurosciences et psychanalyse »), voici un livre important. On le doit à un psychanalyste bordelais, ancien président du IVe Groupe. Loin des polémiques stériles, attaché à l’histoire des idées, Gérard Bazalgette entend montrer combien la psychanalyse propose une compréhension scientifique de la vie mentale. Revisitant l’œuvre freudienne, surtout celle écrite jusqu’à 1900, il analyse la psychosexualité de l’appareil à percevoir et à penser. Il critique le formalisme soi-disant athéorique de la classification américaine, le célèbre DSM (Diagnostic and Statistical Manuel of mental disorders) et propose quelques formulations nouvelles sur la représentation, la pulsion et le traumatisme. Il en ressort qu’on ne saurait sérieusement renvoyer la psychanalyse au domaine de la philosophie et reconnaître que, par définition, parce qu’elle vient juste s’insérer au point où toute science devient réductrice, elle implique des modalités spécifiques d’évaluation. En d’autres termes, l’auteur démontre que la psychanalyse, pour être une science à part, puisque se référant à l’inconscient et au cadre singulier de son expérimentation dans la relation transférentielle/ contre-transférentielle dans la cure, ne saurait s’acoquiner aux neurosciences et au cognitivisme. L’ouvrage, qui nécessite une lecture attentive et serrée, se termine par une allusion pleine d’humour et de finesse aux Métamorphoses d’Ovide.

56Sur le même thème, mais en termes lacaniens, on pourra lire le plaidoyer de Ch. Hoffmann Des cerveaux et des hommes, paru aux éditions Érès (2007, 150 pages, 18 euros). L’auteur lui aussi démontre, à partir de la lecture des ouvrages des neurocognitivistes et de recherches sur l’adolescence, la violence et la sexualité, que le naturalisme ambiant, en idolâtrant le cerveau, veut méconnaître la réalité inconsciente du sujet, fût-elle celle du savant ! L’ouvrage du pédopsychiatre et chercheur à l’Inserm B. Falissard, Cerveau et psychanalyse (L’Harmattan, 2008, 106 pages, 11,50 euros), nous paraît en être une bonne illustration. Partant de l’idée de créer un cerveau imaginaire, il expose un fonctionnement neurologique renouant avec le Freud d’« Esquisse pour une psychologie scientifique », mais, au-delà de quelques ponts avec la clinique, il passe à côté de la différence radicale que celle-ci a induite dans la recherche ultérieure du créateur de la psychanalyse. La réconciliation n’est pas pour demain !

57Jean-Tristan Richard

58Psychologue-analyste

59Bondy (93140)

60Directeur adjoint du CAMSP-IPP-Brune (75014)

Du sevrage au sujet, Telma Correa Da Nobrega Queiroz L’Harmattan, 2007, 298 pages, 25,50 euros

61L’auteure est psychiatre et psychanalyste, formée au Brésil et en France. D’obédience lacanienne, elle a choisi de centrer ses recherches sur le sevrage entendu comme le moment principal de la constitution du sujet. Avec le soutien de la métaphore paternelle, la coupure du corps à corps mère-enfant permet la naissance simultanément de l’identité et de la pensée. C’est donc à partir des aléas de la perte du sein que se noueraient les questions de l’amour, de la haine, de la structure psychique, de la prévention, et, finalement, du travail psychanalytique avec les bébés. Telma Correa le démontre, en articulant avec des mots simples théorie et clinique, au fil des parties principales de son ouvrage : l’allaitement (au sein et au biberon), la construction de la pulsion orale, l’apport de M. Klein, D.W. Winnicott, J. Lacan et F. Dolto, la castration orale dans les névroses, les psychoses, les perversions et les personnalités narcissiques.

62Jean-Tristan Richard

Petit livre noir des psychothérapies américaines en France, Michel Degrange, Jean-Marc Meurville L’Harmattan, 2007, 157 pages, 14 euros

63Il y a peu, c’était en 2005, à grand renfort de publicité, les éditions Arènes diffusaient le Livre noir de la psychanalyse. Les auteurs, réunis autour de J. Van Rillaer, J. Cottraux, D. Pleux et M. Borch-Jacobsen, entendaient dénoncer une bonne fois pour toutes les fantasmagories de la psychanalyse ainsi que son hégémonie supposée dans le monde intellectuel et faire l’éloge des méthodes réellement scientifiques que seraient le neurocognitivisme et les thérapies comportementales. De nombreux psychiatres et psychanalystes produisirent moult livres en réponse à ce pamphlet simplificateur. Mais aucun, avant celui-ci, n’avait choisi de décortiquer les présupposées vertus scientifiques et thérapeutiques des thérapies dites américaines. Nos deux auteurs exposent donc les bases des thèses des thérapies cognitivocomportementales, de la systémie, de la programmation neurolinguistique, de l’analyse transactionnelle et des mouvements inspirés par l’école de Palo Alto. Ils en démontrent les faiblesses et les lacunes, les fourvoiements et les illusions. Au-delà de leur caractère commun, à savoir le réductionnisme, ils distinguent en elles l’œuvre tapie et conjointe de la normalisation et de l’idéalisme. Un stimulant manuel d’épistémologie clinique !

64Jean-Tristan Richard

Clinique du pouvoir Les figures du maître, Eugène Enriquez Érès, 2007, 240 pages, 23 euros

65Il est remarquable de constater que les deux sociologues français les plus féconds soient, d’une part, d’origine étrangère, en l’occurrence sud-américaine et grecque, et, d’autre part, marqués par la philosophie, le marxisme, l’organisation des groupes et la psychanalyse. Nous parlons d’E. Enriquez et de C. Castoriadis. Si ce dernier (1922-1997) voit ses ultimes séminaires « Les carrefours du labyrinthe » paraître, ainsi que « Fenêtre sur le chaos » (Éditions du Seuil), passionnante analyse de l’avenir de la création culturelle au milieu des transformations sociales dans la démocratie décadente postmoderne, E. Enriquez poursuit son travail amorcé dans le magnifique De la horde à l’État, sorti chez NFR-Gallimard en 1983. En effet, il s’agit encore pour l’auteur de dénoncer les racines inconscientes mortifères de tout pouvoir. En d’autres termes, il ne saurait y avoir de bon pouvoir, il n’existe pas de pouvoir qui n’aurait nul sang sur les mains, tout pouvoir vise au mépris de l’autre et à sa disparition, tout pouvoir prend ses sources aussi bien dans le sexuel infantile que dans la pulsion de mort. Le sous-titre de cet ouvrage, « Les figures du maître », annonce qu’Eugène Enriquez se propose d’explorer la tendance à la « servitude volontaire » qu’Étienne de La Boétie, l’ami de Montaigne, avait déjà décrite en 1548, alors qu’il n’avait pas vingt ans, et qui est restée passablement dans l’oubli depuis : un ouvrage de jeunesse « à l’honneur de la liberté contre les tyrans ». Mettant en lumière les caractéristiques occultées, refoulées ou réprimées des figures de la maîtrise, d’où qu’elles soient si opérantes, E. Enriquez dissèque ainsi, en entomologiste, pourquoi les peuples acceptent l’arbitraire, l’absurdité, l’uniformisation, le joug, la violence et le meurtre de ceux qui les gouvernent. Mais il y a plus : cette sujétion collective à l’ordre ne saurait être dépassée par une prise de conscience seule ; une telle perspective implique surtout des contrats limitant la puissance des gouvernants et permettant la critique permanente de leurs illusions rassurantes et mystificatrices. Dans nos sociétés robotisées, autosatisfaites et refermées sur elles-mêmes, toutes dévouées à la manipulation des masses et à l’argent, E. Enriquez met en exergue deux figures de dominants : le leader charismatique, paranoïaque, et le leader technocrate, pervers. Se succédant ou se complétant. Le miroir de nos dirigeants ne sachant ainsi refléter autre chose que le masque hideux de la mort, il convient ainsi, incessamment, de faire résistance et dissidence. Cela implique de débusquer en soi et en groupe les désirs de soumission, de tranquillité, de séduction afin de libérer les forces de vraie créativité personnelle et sociale. Vertigineuse lecture assurée, dans un style concis et clair, avec un martèlement sombre mais lucide : toute idée d’un possible pouvoir sain n’est qu’un mythe.

66On pourra compléter la lecture de cet essai par celle d’un psychanalyste, Jacques Felician, auteur de Clinique de la servitude, paru chez Campagne Première, diffusion PUF (190 pages, 19 euros). Après bien des pages sur la servitude de nombre de psychanalystes à l’égard de leurs maîtres, en se référant aussi à La Boétie, il montre que la cure peut ne pas être une clinique du servile paradoxalement souhaité, mais une ouverture sur l’au-delà du masochisme. Figure également une intéressante réflexion sur la « supervision » institutionnelle analytique des équipes dans le secteur médico-social.

67Jean-Tristan Richard

La supervision d’équipes en travail social, Joseph Rouzel Dunod, 2007, 254 pages, 24 euros

68Le travail social auprès de personnes en souffrance n’est pas sans écueils. La trop grande proximité ou, au contraire, le rejet, l’installation d’une routine ou, au contraire, les passages à l’acte, ainsi que les conflits entre les professionnels engagés, sont les plus fréquents. Il est de la responsabilité des pouvoirs publics financeurs et des directeurs de service de créer une instance de métabolisation psychique et groupale, c’est-à-dire une réélaboration collégiale après coup des situations vécues, permettant de les éviter ou, au moins, de les limiter. Divers noms ont été proposés : supervision, contrôle, régulation, analyse institutionnelle, etc. J. Rouzel rappelle d’abord les initiateurs : S. Freud et S. Ferenczi (en instituant l’expérience du contrôle pour les analystes), A. Aichorn (en développant les discussions cliniques institutionnelles), M. Balint (en créant les groupes de parole pour les professionnels de la santé), W. Bion (en mettant au point les petits groupes sans leader), J. Lacan (en inventant les cartels), D. Anzieu et R. Kaës (en mettant au point une clinique du groupe de formation), etc.

69Il propose ensuite de définir les bases anthropologiques et institutionnelles de la supervision. Armé des thèses lacaniennes, il insiste sur la nécessité d’une clinique basée sur le corps et sur la parole et extérieure au formatage du néolibéralisme. Il développe aussi la nécessité de comprendre les effets de transfert, que ce soit dans le cadre de la formation ou dans celui de la pratique quotidienne. Il se réfère aussi aux travaux de R. Lourau, G. Lapassade et G. Mendel.

70Enfin, J. Rouzel met au point une théorie de la pratique du superviseur. L’analyse de la demande, l’instauration d’un cadre de travail, l’élaboration du quotidien institutionnel, l’importance de l’écrit, la formation permanente, la dimension éthique, autant de thèmes retenus pour cette mise au point.

71On pourra s’agacer de la présentation critique un peu courte de M. Balint, D. Anzieu et quelques autres, de même que du martèlement des références à la castration symbolique des lacaniens ; reste que cet ouvrage rédigé par un ancien éducateur devenu psychanalyste et formateur s’avère souvent passionnant et salutaire dans un contexte social soumis aux illusions managériales et gestionnaires.

72Jean-Tristan Richard

Le premier cri, Gilles de Maistre, Marie-Claire Javoy Éditions Naïve, 2007, 192 pages, 35 euros

73Le Premier Cri, c’est d’abord un film, celui de Gilles de Maistre. C’est ensuite une bande son disponible en CD composée par Arman Amar. Le Premier Cri, c’est l’histoire de neuf femmes donnant naissance à travers le monde. Il y a Kokoya, la femme massaï de Tanzanie ; Yukiko, la Japonaise de la banlieue de Nagoya ; Sandy, la danseuse française aux pieds nus ; Sunita, la femme indienne de l’ancienne Bénarès au bord du Gange ; Elisabeth, la nomade sibérienne du Taymïr ; Vanessa l’Américaine écologiste dans l’État du Maine ; Mané la Touareg nigérienne dans le désert de Kogo ; Majtonré la Brésilienne de la forêt amazonienne ; Pilar la Mexicaine au milieu des dauphins et toutes ces femmes vietnamiennes de la plus grande maternité au monde à Hô Chi Minh-Ville. Autant de portraits explorant la dimension sacrée de l’enfantement. Textes et photographies en racontent l’intime et l’universel, en plus de rapporter les coulisses du tournage du film. Inutile d’ajouter qu’il s’agit là d’un très beau livre.

74Jean-Tristan Richard

Le psychologue à l’hôpital, Sous la direction de François Marty Éditions In Press, 2007, 230 pages, 22 euros

75En même temps que sort le numéro du Journal des psychologues de novembre 2007 consacré à ce thème, le psychologue analyste et professeur de psychologie clinique à l’université Paris-Descartes François Marty a réuni autour de lui une quinzaine de collaborateurs pour tenter de circonscrire les pratiques des psychologues dans les services hospitaliers. On y trouve les contributions de Sylvain Missonnier qu’on ne présente plus à nos lecteurs, de M. Dreyfus, K. Guéniche, C. Perrichi, J. Pérotin, M. Klahr, S. Vibert, J. Maillard, etc.

76Au-delà des différences dans le champ des interventions, on saisit des préoccupations communes entre ces nombreuses interventions : l’accueil de la parole singulière des personnes hospitalisées, la nécessité du travail en équipe pluriprofessionnelle, la richesse de l’abord clinique de la souffrance psychique, l’importance de la dimension préventive, le rôle essentiel de la supervision et de la formation auprès des équipes soignantes. Toutes les contributions se complètent. Elles montrent les lourdeurs de l’environnement institutionnel où elles prennent leur source (beaucoup d’aspects dépendent des chefs de service, en particulier), mais finissent par témoigner, au cas où on en douterait, de la consistance et de la pertinence de la prise en charge psychologique. On rappellera que presque un tiers des professionnels des CAMSP sont des psychologues et que nous sommes conduits à entretenir des relations de partenariat et de réseau avec ces professionnels œuvrant à l’hôpital.

77Jean-Tristan Richard

Rubrique Cinéma

Annoncer un handicap et accompagner, Réalisation d’Alain Casanova et de Monique Saladin Sous la direction scientifique de P. Ben Soussan, G. Ponsot, M.-Ch. Clément et L. Ouss, Collection « À l’aube de la vie » [2]

782 coffrets de 2 DVD, 99 euros le coffret

DVD 1 :I - Prologue. C’était hier
(90’)II - Le temps de la découverte
DVD 2 :Annoncer, c’est déjà accompagner
(101’)
DVD 3 :Annoncer ou prédire ? Le test présymptomatique
(42’)
DVD 4 :Après l’annonce, l’accompagnement : les CAMSP
(122’)

79Contraste avait déjà annoncé (n° 26, p. 360) la sortie en DVD de la première partie de ce document vidéo. La totalité des 4 DVD vient d’être achevée et a été présentée le 16 octobre 2008 en Avignon. Comme pour tous les documents de la collection « À l’aube de la vie », ces coffrets sont complétés par un volume L’Annonce du handicap autour de la naissance en douze questions, paru chez Érès en 2007 et signalé dans Contraste n° 25, p. 400.

80Il s’agit d’une véritable somme : en effet, près de six heures de témoignages de parents, de commentaires de professionnels, d’interviews des pionniers d’une annonce plus humaine nous tiennent en haleine sur un sujet qui constitue l’un des éléments ayant justifié la création des CAMSP et constituant la charte de l’ANECAMSP.

81Cet ensemble très pédagogique peut être scindé en séquences plus courtes, d’une dizaine de minutes, opération d’autant plus aisée que l’ouvrage est divisé en chapitres, où l’on peut accéder d’un simple clic de souris. Personnellement, j’utilise déjà certains fragments de témoignages de parents dans des sessions de formation à l’annonce et je tenais à suggérer à d’autres de faire de même.

82Un dernier chapitre, de deux heures, est consacré à une série de témoignages sur les missions et le fonctionnement des CAMSP. Ces derniers constituent à la fois une bibliothèque d’avis autorisés sur les diverses manières d’accueillir le public, d’approcher les enfants, d’écouter les parents et complète parfaitement la problématique du processus d’annonce, en fait jamais terminé.

83Étant donné l’importance de ce document, une analyse plus détaillée paraîtra dans le numéro 30 de Contraste, qui sera dédié à la mémoire de Janine Lévy.

84Roger Salbreux

Notes

  • [1]
    Fondation protestante Sonnenhof, 2 rue Oberhoffen BP 80041 F-67242 Bischwiller Cedex. Tél. : 03 88 80 23 37.
    Adresse contact : contact@fondation-sonnenhof.org
  • [2]
    À l’aube de la vie - Hôpital Necker-Enfants malades, 149 rue de Sèvres, 75005 Paris, 01 53 69 08 05.
    Site : www.aubedelavie.com
    Coproduction avec l’Association DID, 30 rue de Paradis, 75010 Paris, 01 48 01 99 44. Site : www.did.asso.fr
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